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Les commentaires de Bernard



  • Bernard 18 mars 2008 20:36

     

    Etant l’auteur de cet article je tiens d’abord à préciser que j’ignorais qu’il était en ligne sur Agoravox ! Je l’avais seulement mis en ligne sur mon blog sur les vaccins. Disons qu’on m’a gentiment poussé par derrière dans le bain pendant que je regardais une jolie nageuse…Bon ! L’eau est profonde et je sais nager alors…j’assume !

     

    Ceci dit, je serais assez de l’avis de 5A3N5D (message 1), ras le bocal des statistiques, on aimerait avoir une raison plus biologique du lien possible. Ayant enseigné la statistique pendant 20 ans dans une université je pense en connaître certains pièges et certaines limites. Elle ne peuvent pas tout faire. Mais elle peuvent servir de guide pour orienter des recherches d’une autre nature, biologique par exemple. Elles fonctionnent comme un signal d’alarme qui peut se déclencher en présence d’un voleur ou d’une chauve-souris. Il faut alors aller voir pour en savoir plus.

     

    Ceci dit on est obligé de reconnaître que le discours publique tenu par diverses autorités vaccinales ou personnalités sur ce sujet est quasi exclusivement statistique. Le débat sur la Cinq entre Robert Cohen et Marc Girard l’a une fois de plus démontré. Je n’y peux rien et le but de cet article était donc de voir si on pouvait y voir plus clair dans le débat entre les arguments des uns et des autres. Qu’on le veuille ou non leur débat nous influence et j’ai cherché à utiliser ce que j’ai appris de la statistique (je ne suis pas statisticien) pour essayer d’éclairer un peu le citoyen. Si on fait dire ce que l’on veut aux statistiques c’est d’abord en raison de l’ignorance du public sur cette méthode d’étude et d’aucuns en profitent. Bien comprise et utilisée sans parti pris, c’est une méthode irremplaçable pour orienter les recherches ; mal comprise elle s’apparente à l’analyse des vols de corbeaux par les grands prêtres d’autrefois.

     

    A Nicoberry ( message du 18 mars) : tout dépend de la question à laquelle on essaie de répondre. Si sur un échantillon on veut connaître le résultat d’une élection il faut prendre un échantillon représentatif et de taille suffisante. Si l’objectif est seulement de savoir si Tartempion a eu au moins une voix aux municipales il suffit d’en trouver une, peu importe dans quelle urne ou dans quel tas de bulletin. Compte tenu du niveau de la polémique, la première question à laquelle on aimerait répondre devrait être de savoir si le vaccin peut oui ou non déclencher des SEP (ou autres maladies). Donc peu importe le groupe de population choisi, si dans un groupe on en trouve, on peut alors répondre positivement à la question. Si on n’en trouve pas on ne peut pas conclure à l’impossibilité. Les autres questions viendront ensuite : chez les enfants, les ados, les drogués…et dans quel proportion. Il n’est pas rationnel de chercher à mesurer le risque AVANT d’avoir établi qu’il existait. Bien sûr, si le risque est évalué à 3 comme l’a fait Hernan, c’est qu’il existe. Mais en voulant le mesurer Hernan en a trop fait et s’est exposé à la critique qui n’a pas raté l’occasion.

     

    Si le risque existe et est différent selon les âges, voire certaines caractéristiques biologique ou génétique de telle ou telle sous-population, le risque moyen sur une population globale dépendra de l’importance relative des groupes ayant des risques différents. Pourquoi prendre la France plutôt que l’Europe, le Monde, la Chine ou Carcassonne ou un département ? Le risque moyen pourrait beaucoup varier entre ces entités et on pourra toujours déclarer que l’échantillon choisi n’est pas représentatif pour la France ou la Chine ou Madagascar ou pour mon village et contester une étude pour ce motif. Mais ce serait plus polémiste qu’acceptable. C’est pourtant ce qui a été fait et que j’ai voulu souligner.



  • Bernard 21 décembre 2007 19:24

    Vaccination BCG : l’Afssaps se réveille ! Mieux vaut tard que jamais ! L’Afssaps prend enfin l’affaire en main, 2 ans après le début de l’utilisation exclusive du BCG SSI dans le cadre d’une vaccination obligatoire exigée pour l’entrée en crèche ! La suppression du Monovax par Sanofi avait été annoncée 2 ans auparavant. A croire qu’on ne savait pas et qu’il s’agissait d’un nouveau vaccin aux propriétés inconnues !

    La Suède l’utilise depuis 1979, uniquement sur les enfants non suédois...de même en Suisse. La Finlande, qui avait opté pour ce vaccin en août 2002 dans le cadre d’une vaccination généralisée, a pris la décision en 2005 d’abandonner cette vaccination généralisée en raison des inconvénients du vaccin. L’Académie de médecine avait prévenu et réclamait l’abandon de la vaccination obligatoire pour janvier 2006...En vain ! Les expériences des uns ne sont jamais celles des autres... L’Afssaps donc, vient de mettre en ligne une lettre aux prescripteurs où elle présente sa campagne d’information sur les complications locales et régionales de cette vaccination (http://afssaps.sante.fr) :

    Avec une fiche « Mon enfant a été vacciné par le BCG », qui sera prochainement mise à disposition des pharmaciens d’officine, lors de la délivrance d’une dose du vaccin BCG.

    Avec une affichette qui résume les principaux messages à destination des patients. Les médecins sont invité à la mettre en évidence dans leur cabinet ou salle d’attente.

    Avec une mise au point sur la prise en charge des abcès locaux et des adénopathies consécutifs à la vaccination BCG, qui sera mise en ligne dans les prochains jours sur le site Internet de l’Afssaps.

    Tout cela, l’Afssaps ne pouvait pas le faire plus tôt ? Le problème n’est pas ici de savoir s’il fallait ou non continuer à vacciner mais, à partir du moment où l’obligation était maintenue l’Etat, en l’occurrence ici l’Afssaps, avait le devoir d’organiser convenablement le changement de vaccin.

    Cela n’a pas été fait et pendant 18 mois de vaccination obligatoire, familles et médecins ont été désemparés comme le démontrent les réactions des mamans sur les nombreux blogs. Cette action tardive de l’Afssaps est aussi un aveu de son incapacité à anticiper et à éviter les crises.

    Qu’on soit pour ou contre les vaccins, une telle incurie est aujourd’hui inacceptable, surtout si on est pour car elle nuit à l’image des vaccins. Pourtant, les experts de l’Afssaps rencontrent régulièrement leurs homologues européens dans le cadre de l’EMEA (agence européenne du médicament) à Londres. Ils pouvaient demander des infos aux pays qui font usage (très limité) de ce vaccin.

    Invraisemblable !!!



  • Bernard 21 décembre 2007 18:50

    12 décembre 2007 dans ce forum :

    « Encore un peu et les anti-vaccinations nous affirmeront que les égoûts sont une entrave à leur liberté. »

    Eh oui, les égouts ont apporté leur lot de maladies ! C’est d’ailleurs pourquoi on les a remplacé par l’assainissement qui consiste à envoyer les eaux usées dans des usines de traitement afin de les purifier d’un point de vue chimique et biologique avant de les renvoyer dans le circuit naturel. Le principe de l’égout était commode : on balance tous les déchets dans les cours d’eaux, en oubliant que la ville plus en aval puisait cette eau pour s’alimenter...Ce sont très probablement les égouts qui ont été les vecteurs des grandes épidémies de polio : la polio était une maladie rare et jamais épidémique quand, vers 1840, de grandes épidémies frappèrent les villes allemandes (Munich), puis Stockholm, New York avec 9000 cas et que ses habitants commençaient à fuir. Ils se doutaient que le mal venait de la ville car le phénomène ne se produisait pas ailleurs. Les virus polio sont des entérovirus excrétés dans les selles par les malades qui peuvent ainsi transmettre le virus par les eaux souillés par leurs excréments.

    A posteriori on en a la démonstration aujourd’hui avec l’échec du programme d’éradication de la polio qui bute sur ce problème au nord de l’Inde et du Nigeria tout particulièrement, là où il n’existe aucun traitement des eaux usées. La fin de la polio était prévue pour l’an 2000, repoussée pour 2002 puis pour 2005...depuis, l’OMS ne donne plus de date butoir. Cela repose le problème de la disparition de la polio dans nos régions : le vaccin ou l’assainissement des eaux usées ? Quelle part revient à chacun ? 100% pour le vaccin ? Pas si sûr !

    La polio provoquée par les égouts et éliminée par l’assainissement ? Pourquoi pas ?



  • Bernard 19 décembre 2007 21:30

    Cité par Aline (19/12/07) : « En 1970, la ville de Niort connut une grave épidémie de poliomyélite bien que, comme les responsables du service départemental de la Santé l’avaient déclaré à un journaliste (Parisien Libéré du 13/12/69), les personnes âgées de 1 à 32 ans avaient été vaccinées à 90% ! »

    En fait l’affaire fut très étrange (je suis du département de Niort). Il n’y a eu aucun cas à Niort mais on a appelé cela l’épidémie de Niort. De mémoire il y a eu environ 13 cas dispersés dans le département. A cette époque c’était le vaccin oral sur un sucre qui était en vogue à la suite d’une très intense campagne à la télé. Il y a eu d’abord quelques cas qui ont déclenché une campagne de vaccination dans tout le département (à partir de nov 1969). Il y a eu alors des cas apparaissant chez des adultes : 2 hommes de plus de 50 ans (Messieurs Lopez et Ingrand habitant à l’Absie si ma mémoire est bonne). Ils sont morts tous les 2 de la polio, l’un avait reçu une dose, l’autre 2 doses et étaient en attente des doses suivantes (campagnes en 3 doses s’étalant sur 2 mois). Si les journaux ont dit qu’ils avaient été vacciné, le ministère a retenu qu’ils ne l’étaient pas car ils n’avaient pas eu les 3 doses règlementaires :« 2 hommes de plus de 50 ans, non vaccinées meurent de la polio », (la polio, c’est la paralysie infantile). Imaginez l’effet dans la région...

    Une religieuse décède aussi (pas de la polio) ainsi qu’un enfant habitant à 8 km de mon domicile, quelques jours après avoir été vacciné. Le médecin a dit à la famille que c’était la grippe, mais la mère disait « je sais bien de quoi est mort mon fils ». Il y a eu beaucoup de cas ainsi, en plus des polios. On a alors dit que le département des 2 Sèvres était touché par une terrible épidémie de grippe. Ce fut le seul touché ainsi. Rien dans les départements limitrophes et la campagne de vaccination était limitée à ce département. Je travaillais à Poitiers, dans la Vienne qui est limitrophe. là, tout était calme, pas de grippe.

    Moins d’un an plus tard, en octobre, une infirmière de l’hôpital de Niort, religieuse par ailleurs, me disait qu’on voyait soudain beaucoup plus d’enfants nés avec une anomalie comme par exemple un mauvais raccordement des vaisseaux au niveau du coeur, mais qu’on ne savait pas pourquoi. Le vaccin polio à virus vivant donné à une femme enceinte peut fort bien provoquer de telles perturbations. Or, en nov, déc, janvier, on avait vacciné ainsi beaucoup d’adultes du département dans une campagne de folie. Les durées pouvaient correspondre.

    Que c’est-il passé ? On ne l’a jamais dit et je me le demande encore, mais difficile d’exclure a priori la vaccination orale avec les lots de vaccins qui avaient été attribué à ce département.



  • Bernard 12 décembre 2007 20:05

    Les parlementaires ne se sont pas contenté de prévoir 6 mois de prison pour refus de se soumettre aux obligations vaccinales pour les enfants (pas les professionnels) mais ont classé ce refus dans le cadre de la lutte contre les dérives sectaires et c’est cela l’essentiel. Au moment du vote de la loi (22/02/07) le BCG était encore obligatoire. Ainsi le refus de BCG fut considéré, ce qui était nouveau, comme révélateur d’une dérive sectaire alors qu’il n’est plus commercialisé en Allemagne depuis 1998, est non disponible dans les pharmacies de Belgique, n’a jamais été utilisé aux USA etc. Le seul pays d’Europe de l’Ouest a utilisé le BCG généralisé est le Portugal. Tous nos voisins seraient-ils submergés par les dérives sectaires ?

    La loi fut promulguée le 6 mars puis, 3 jours plus tard, le CTV et le CSHPF émettaient un avis recommandant la levée de l’obligation. Ces comités étaient-ils noyautés par les sectes ? En 2006 et 2007 la couverture vaccinale BCG avait chuté de plus de 50%, la plupart des médecins et pédiatres ne voulant plus le faire ; les familles, une fois informées, leur emboîtant le pas. Dérive sectaire généralisée qui aurait soudain pris fin au matin du 19 juillet avec la publication du décret ?

    Cette épisode démontre clairement le caractère ubuesque de l’affaire. Tous étaient contre cet amendement présenté par Georges Fenech : gouvernement, commission, de nombreux parlementaires et en particulier des sénateurs mais le rejet du texte, habilement présenté le plus tard possible en janvier, aurait bloqué toute la loi sur la protection de l’enfance alors que la législature s’achevait le 22 février. Alors, ils ont laissé passer...Un petit groupe de parlementaires a ainsi atteint son objectif. C’est pourquoi on a le droit d’être inquiet sur les dérives possibles qui ne sont pas qu’une simple vue de l’esprit.



  • Bernard 7 novembre 2007 12:17

    Je viens d’aller sur le lien Unicef signalé par Socrate sur le tétanos néonatal. Il n’y a que 2 pages mais on y lit :

    « La réduction remarquable du nombre de cas de tétanos, et de décès qu’il entraîne, provient en partie de l’amélioration des conditions dans lesquelles sont pratiqués les accouchements, notamment dans les pays en développement, et des progrès obtenus dans la couverture vaccinale des femmes enceintes. L’élimination de la maladie est durable si la vaccination de routine est améliorée dans ces districts...tout en favorisant de bonnes conditions d’hygiène lors des accouchements. »

    Il ne faudrait pas oublier ce point très important : les conditions de l’accouchement !

    On observe aussi dans ce texte ce que je signalais dans un autre message de ce jour mais qui n’a pas été positionné dans l’ordre chronologique (donc voir plus haut, même mésaventure que pour Socrate mais je n’ai pas insisté.... On nous présente les couvertures vaccinales et le nombre de cas mais on ne nous dit pas si les mères des enfants malades étaient vaccinées ou non. Comme seule la mère de cet enfant pouvait le protéger par ses anticorps cette information est absolument capitale. Ce n’est pas une bonne étude scientifique que de ne pas donner cette info qui est pourtant connue dans bien des cas. Cette lacune n’inspire pas confiance et c’est dommage pour tout le monde.



  • Bernard 7 novembre 2007 11:04

    Pourquoi lier le problème de l’obligation du vaccin antitétanique avec son efficacité ? Il n’y a aucune chance de faire accepter l’inefficacité de ce vaccin par les autorités. Une pub du genre pas obligatoire, juste indispensable m’irait très bien pour ce vaccin même si on a aussi le droit de s’interroger sur le mode d’action des anticorps sur la toxine qui ne peuvent se rencontrer qu’au niveau de la blessure. Mais il existe des tétanos sans plaie...Je n’ai pas la réponse. Elle peut conditionner le choix individuel.

    Il faut bien distinguer entre le BCG dont l’inefficacité chez les adultes est reconnue et dont la pratique et l’obligation chez les professionnels devraient être abandonnées du vaccin antitétanique reconnu comme très efficace et indispensable même si c’était faux. Le seul obstacle à la levée de cette obligation reste la crainte des autorités d’une baisse de la couverture vaccinale.

    Aussi, par stratégie, je ne suis pas en faveur d’une diffusion trop importante d’arguments pouvant jeter le doute, et ce d’où qu’ils viennent, y compris par les experts qui veulent défendre cette vaccination avec des arguments douteux : j’en ai trouvé au moins un dans une étude de l’InVS qui soutenait que s’il y avait moins de tétanos chez les hommes que les femmes après 70 ans c’était grâce à la vaccination ...au service militaire !!! Non, à cet âge il y a prescription ! Je l’ai d’ailleurs signalé à l’auteur et je lui ai proposé un autre argument : les hommes jeunes prenant plus de risques physiques que les femmes peuvent être blessés plus souvent et il est possible que la vaccination à l’armée masquerait encore (il n’y a plus de service) les conséquences pour qu’il n’y ait pas plus d’hommes avec tétanos que de femmes avant 40 ans. Argument non démontrable pour le moment mais que je ne saurais pas éliminer (on verra peut-être dans quelques temps si la suppression du service a un effet ). J’ai mis en ligne un article sur cette question (catégorie tétanos).

    Pour le tétanos néonatal il y a 2 moyens de lutte : la vaccination des futures mères et l’accouchement médicalisé. Est-il possible de dissocier ce qui revient à l’un et à l’autre ? Les études publiées sur le site de l’OMS présentent la couverture vaccinale et le nombre de tétanos néonatals mais ne disent pas toujours si les mères des enfants touchés étaient vaccinées alors que les enquêtes menées démontrent que cela devait être connu comme au Mali.

    Les seuls cas que j’ai trouvé où le statut vaccinal de la mère a été communiqué venaient du Népal et elles n’étaient pas vaccinées. Cela jette le doute et pourrait laisser croire que quand on ne dit rien c’est qu’elles étaient vaccinées. Pour moi, ce n’est pas de la bonne communication. Que le vaccin ne soit pas efficace à 100% ne choquerait personne mais il ne faut pas donner l’impression de dissimuler. J’ai fait aussi un article sur le tétanos néonatal (catégorie tétanos).



  • Bernard 6 novembre 2007 14:23

    Pour certains il semblerait que la suppression des obligations vaccinales courantes (je ne parle pas des épidémies graves et majeures) soit une chose totalement impensable. J’ai assisté pendant 2 jours, il y a un an, à ces mêmes réactions pendant l’audition sur la levée de l’obligation du BCG. Certains, juristes, sociologues, médecins, professeurs de santé publique, quidams...paraissaient bouleversés à l’idée de cette suppression de la seule obligation et non pas de la pratique. J’ai assisté à un véritable psychodrame mais qui devait avoir lieu compte tenu du contexte psychologique inhérent à notre pays.

    Pourtant, et depuis longtemps, nos voisins, qui ont autant de problèmes que nous avec la tuberculose, ne font plus aucun usage de ce vaccin : Belgique, Allemagne, Luxembourg, Danemark, Autriche, Espagne (sauf une province), Andorre. Les USA ne l’ont jamais utilisé et ont près de 2 fois moins de tuberculose que nous. Que les autres pays n’utilisent plus ce vaccin que de façon très limitée sur des enfants très exposés : Suède, Hollande, Grde Bretagne, Suisse, Norvège, Finlande, Italie. Le Portugal est le seul à maintenir le BCG généralisé et obligatoire.

    Malgré cela les réactions étaient étonnamment émotionnelles chez certains ou plus habilement tactiques chez d’autres. Il a fallu beaucoup d’habileté au président de la commission d’audition pour faire évoluer les positions de certains au cours des débats à huis clos comme ce détail fut rapporté plus tard.

    Et pourtant, il fallait que cela se fasse et cela s’est fait. De même, bon gré mal gré, il faudra que l’obligation de la vaccination antitétanique soit aussi levée pour le seul motif que la maladie n’est pas transmissible. Tous les indicateurs le disent, y compris l’Unesco. Un ancien Directeur général de la santé, Lucien Abbenhaïm, l’avait déclaré à une revue alors qu’il était en fonction : « le vaccin antitétanique ne devrait pas être obligatoire ». Le vaccin pourrait être efficace, peu nocif, très utile voire indispensable, il ne devrait pas être obligatoire. Il en est ainsi chez la plupart de nos voisins et ils ont des couvertures vaccinales à faire pâlir de jalousie nos plus ardents défenseurs des obligations comme on le constate avec les récents débats parlementaires sur ce sujet.

    De même, il n’est pas acceptable de maintenir l’obligation du BCG pour des professionnels et des étudiants alors que l’OMS ne recommande pas la vaccination des adultes par le BCG. Non, il n’y a pas à avoir peur de la suppression de ces 2 obligations vaccinales. Mais les réactions que l’on observe sur ce forum sont inévitables et le témoin de la formidable imprégnation des esprits par une propagande unilatérale. Pour avancer, la santé publique doit s’appuyer davantage sur la responsabilité de chacun et remplacer le conditionnement par l’information.



  • Bernard 5 novembre 2007 20:57

    Et si on revenait au problème de base : l’obligation vaccinale ? Une bonne raison : les 19 et 20 juillet à Paris au siège de l’Unesco il y a eu une session du Comité international de bioéthique qui a formulé des recommandations sur le consentement des personnes face à toute intervention médicale. Un rapport de 7 pages a été publié. Extraits :

    « Le consentement est l’un des principes de base de la bioéthique parce qu’il reflète l’affirmation des droits de l’homme et de la dignité humaine, qui sont des valeurs fondamentales des sociétés démocratiques. »

    « Le consentement est basé sur : 1- une information adéquate fournie par le professionnel de santé aux patients ; 2- une compréhension adéquate de l’information fournie ; 3 - la liberté de consentir ou de refuser une intervention proposée. »

    « Quels sont les exemples d’interventions de santé publique qui sont menées sans le consentement des individus ? Dans les cas où la maladie ou le comportement d’un individu peut avoir des conséquences sérieuses pour la santé publique, il peut être justifié, pour la protection de la santé publique ou pour la protection des droits et libertés d’autrui, d’interférer dans l’autodétermination des individus.

    Exemples : 1- la proclamation d’une quarantaine 2- la vaccination obligatoire d’une population entière ou de certaines catégories de la population afin de réduire la propagation de maladies transmissibles ; 3- des contrôles de santé réguliers des professionnels dont le métier implique de sérieux risques ; 4- l’hospitalisation et le traitement de certaines formes de maladies transmissibles ou de maladies mentales. »

    Il apparaît donc que les vaccinations contre des maladies non contagieuses ou non transmissibles ne devraient pas être obligatoires. C’est le cas pour le tétanos. Mais aussi pour le BCG toujours obligatoire en France pour certains professionnels ou étudiants alors qu’il est maintenant reconnu que le BCG est un vaccin égoïste ne protégeant (au mieux) que le vacciné. Ainsi, bien que certaines formes de tuberculose soient contagieuses, le BCG ne confère aucune protection contre ces formes :

    « La vaccination par le BCG ne protège que les sujets vaccinés et n’intervient en rien sur la chaîne de transmission de la maladie. Cette vaccination n’a pas d’efficacité sur la transmission de la maladie entre adultes, qui sont la source principale de cette transmission. » (avis du CSHPF du 30/09/05- sur le site hcsp.fr du Haut conseil de santé publique).

    On voit aussi qu’une obligation devrait être liée à une maladie transmissible touchant effectivement la population et non pas être une menace supposée.

    Pour la tuberculose les USA ont rendu le traitement des contagieux obligatoire mais n’ont jamais utilisé le BCG. Il ne faut pas confondre levée des obligations avec arrêt des vaccinations. Le BCG est le mauvais exemple car les inconvénients sérieux et fréquents du SSI et son efficacité très réduite et maintenant reconnue pourraient faire confondre levée de l’obligation avec suppression de la vaccination. Mais le ROR non obligatoire a une couverture élevée de plus de 90%. La coqueluche n’est pas obligatoire mais est très souvent recommandée par les médecins. L’affaire du SSI pourrait aussi laisser croire qu’il faudrait d’abord établir que le vaccin a très peu d’efficacité et qu’il est très nocif pour envisager la levée de l’obligation. Ces conditions ne sont nullement nécessaires et on pourrait très bien lever l’obligation de vaccins utiles et qui resteraient largement pratiqués.

    Une proposition raisonnable et à minima : levée de l’obligation du vaccin antitétanique ; suppression de la pratique du BCG chez les adultes (c’est une recommandation de l’OMS) ; clause de conscience pour les familles éprouvées par une vaccination (même en l’absence de preuve) ; clause de conscience pour certains professionnels quand celle-ci peut être organisée.



  • Bernard 5 novembre 2007 14:45

    Il est très habituel d’assimiler vaccins et vaccinations à de l’immunologie et il s’agit en effet d’une discipline scientifique fort complexe et loin d’être stabilisée. Pour ma part je n’ai aucune compétence dans ce domaine et je ne cherche pas à m’y aventurer. Je constate simplement, et chacun peut aisément faire de même, que quand des spécialistes veulent justifier une vaccination ils avancent des statistiques et non de l’immunologie. A l’audition BCG il n’y a pas eu un seul mot d’immunologie pendant 2 jours.

    La statistique est une branche des mathématiques qui s’appuie sur le calcul des probabilités. Un médecin ou un biologiste pourraient fort bien maîtriser suffisamment cette spécialité pour l’usage qu’ils en ont. Malheureusement je suis aussi obligé de constater (consterné de constater) qu’ils n’y connaissent généralement rien et jouent avec les chiffres comme au café du commerce un soir d’élection. Mais là il s’agit directement de la santé des populations.

    Ce que j’affirme ici est démontrable et s’est explicité d’une manière très claire avec l’affaire très récente du BCG SSI et en particulier à l’audition BCG des 13 et 14 novembre 2006. La totalité des interventions de cette audition, y compris celles faites depuis la salle (et donc les miennes, je suis intervenu à 4 reprises), ont été rassemblées par le détail dans un ouvrage de 382 pages en vente à la Sfsp (sfsp.info). De plus, les diaporamas des intervenants sont en ligne sur le même site.

    Je me suis livré à plusieurs analyses de cette audition. Elles sont en ligne sur le site de gestion santé et en particulier la plus élaborée par rapport aux statistiques : http://gestionsante.free.fr/expertise_bcg.html.

    Tout est donc parfaitement vérifiable. Le lecteur patient (c’est long) et rigoureux pourra ainsi mesurer le problème. Je ne demande surtout pas de me croire, je demande seulement à chacun de vérifier.

    Pour apprécier le niveau de notre expertise vaccinale dans une direction non statistique, si cela vous rebute, j’ai mis en ligne 2 articles plus courts sur http://vaccinbcg.canalblog.com sur la façon dont il a été fait usage de la règle de 3 pour calculer le nombre de cas évités par le BCG (« un calcul très simpliste » ; « l’expertise était dans la lune » ; catégorie expertise). Trois choux coûtent tant, combien coûtent 10 choux ? Facile ! Oui, sauf qu’il faut que tous les choux soient au même prix ! Et cela nos experts en épidémiologie qui font la pluie et le beau temps n’ont pas l’air de le savoir...Navrant, mais c’est ainsi... Et ce sont les nourrissons et les familles qui en ont fait les frais.

    Tout cela semble se rapporter au BCG mais comme ce sont les mêmes experts qui s’occupent des autres vaccins...En fait ce n’est pas le BCG ou d’autres vaccins qui sont en cause ici mais la qualité des expertises faites sur eux, ce qui n’est pas la même chose. La santé publique n’est pas la propriété personnelle de quelques experts et professeurs de santé publique, elle est le bien commun de tous, le plus précieux sans doute, et chacun doit pouvoir y participer selon ses possibilités. Dans ce domaine de la vaccination les expertises sont bourrées de lacunes, de contradictions et de fautes méthodologiques. Je pense que celui qui en découvre a le devoir de le dire et s’il le peut, de montrer comment il faudrait corriger. C’est ce que je me suis efforcé de faire dans les domaines où j’avais quelques compétences, en laissant à d’autres ceux où je n’en ai pas, comme en immunologie.



  • Bernard 20 octobre 2007 15:04

    Peut-on centrer une réflexion critique sur les vaccinations à partir du virus et de ses caractéristiques générales et en évitant de dissocier selon les maladies ? Telle est la question à laquelle certains ont répondu affirmativement ici, si j’ai bien compris leur propos. Franchement, je ne pense pas que ce soit possible. Je vais essayer de l’expliquer sans esprit de polémique.

    Les maladies contre lesquelles on vaccine sont autant à bactérie qu’à virus. Deux des 3 vaccinations encore obligatoires pour les enfants sont dues à des bactéries : la diphtérie et le tétanos. Pour ce dernier, le bacille séjourne le plus souvent dans la terre, agit par sa toxine, est anaérobie et la maladie ne provoque pas d’anticorps. Autant d’éléments spécifiques à prendre en compte pour apprécier la vaccination. La coqueluche, les méningites Hib, la typhoïde et le choléra sont aussi provoqués par des bacilles.

    Le bacille de Koch n’est pas une bactérie comparable aux précédentes. Il est maintenant classé dans la famille des mycobactérie depuis que les méthodes de préparation pour l’observation ont permis d’éviter de sectionner les filaments dont il est constitué alors qu’on le voyait auparavant en bâtonnets. Le BK est ainsi devenu Mycobacterium Tuberculosis. Le BCG est aussi une mycobactérie. La tuberculose comme le BCG ne provoquent pas la formation d’anticorps comme c’est le cas pour la diphtérie et la typhoïde par exemple. La tuberculose et le BCG occupent ainsi une place très à part et doivent être absolument traités de façon spécifique.

    Les virus de la polio se propagent surtout par l’eau souillée par des excréments humains. Le traitement des eaux usées joue donc un rôle essentiel. L’OMS connaît de très grosses difficultés pour éliminer cette maladie dans les régions de l’Inde où l’eau souillée est la seule disponible. Peut-on éliminer la polio par la seule vaccination sans résoudre auparavant ce problème de l’eau ? La question n’a pas encore reçu de réponse positive.

    Les virus de la grippe, très volatils et mutant aisément, ont des spécificités dont on a beaucoup parlé avec le H5N1. Il est évidemment indispensable d’en tenir compte. Leur comportement n’a rien à voir avec les entérovirus de la polio. Il est impossible de les traiter ensemble en avançant leurs propriétés communes.

    Au contraire de la grippe (heureusement), si la variole se propage par l’air, c’est à très faible distance du malade (2 mètres en l’absence de ventilation). Cette propriété a permis une définition efficace des contacts : les personnes ayant rendu visite au malade. Après l’échec des grandes campagnes de vaccination, ce fut cette connaissance qui permis, après localisation d’un malade, de rechercher efficacement ses contacts et de les isoler avant qu’ils ne deviennent contagieux, interrompant ainsi la chaîne de transmission. Ce fut l’une des conditions essentielles de la victoire sur la variole. Mais cela ne pourrait s’appliquer à la polio par exemple où à la grippe car les contacts d’un malade sont beaucoup plus difficile à définir et à retrouver.

    Les virus des gastro-entérites se propagent souvent en famille par des mains souillées par les selles alors que l’hépatite B est en particulier à transmission sexuelle et que la fièvre jaune se propage par un moustique. Sous la direction de Soper et financée par la Fondation Rockfeller, une gigantesque campagne contre les moustiques avait permis, en 1960, d’éliminer la fièvre jaune et la dengue d’Amérique du Sud et Centrale. Le refus des américains du sud de se plier aux exigences de cette lutte (visite des jardins, modification des façades des maisons..) permis au moustique de se maintenir au sud des USA et fit échouer l’entreprise. Le moustique a pu reconquérir le terrain perdu, ramenant la fièvre jaune et la dengue avec lui en Amérique du sud.

    Cela me paraît clair, il n’est pas possible de se contenter de généralités communes à tous les virus pour réaliser une analyse intéressante et utile. D’ailleurs les études expertes soutenant telle ou telle vaccination le font toujours de manière spécifique. Mais c’est un travail énorme : la seule audition publique sur le seul BCG dura 2 jours pleins et l’ensemble des interventions, y compris celles faites depuis la salle, ont été compilées dans un ouvrage de 382 pages. Le rapport de la commission d’audition faisait 40 pages. Le seul rapport du HCSP sur la vaccination contre la varicelle fait 78 pages (hcsp.fr). L’ouvrage Droit, éthique et vaccination, rapport commandé par l’état, fait 434 pages. Le rapport officiel sur l’éradication de la variole en fait 140. Le calendrier vaccinal 2007 fait 16 pages. Les publications sur les vaccinations représentent un volume énorme. Elles sont toujours spécifiques de la maladie concernée, voire d’un des virus de cette maladie, comme par exemple les avis et rapport du Conseil d’hygiène publique (HCSP) ou encore ceux de l’Académie de Médecine (academie-medecine.fr). C’est pourquoi la longueur de l’enquête d’AgoraVox n’a rien d’exorbitant.

    Pour faire un travail critique sans s’égarer, que faire ? Etudier patiemment cette littérature où j’ai constaté que les comparaisons statistiques jouent un rôle très important et n’ont rien à voir avec les virus. On peut y rechercher les lacunes et les erreurs de méthodes. C’est aussi un travail considérable.

    Certains diront peut-être que c’est de l’antivaccinalisme que de faire une telle recherche. J’étais mathématicien et mon travail consistait, pour une très large part, à chercher les erreurs et les lacunes dans les démonstrations, et d’abord dans les miennes. Pour moi c’est tout naturel et je pense que cela peut être très utile pour faire progresser les méthodes de l’épidémiologie. Je l’ai constaté à l’audition BCG et j’ai mis des articles en ligne à ce sujet, les méthodes statistiques et mathématiques utilisées pour le BCG sont dignes du café du commerce et cela ne peut pas rester en l’état.

    Il ne faut pas oublier que les principaux adversaires des vaccinations ne sont pas les antivaccinalistes mais les virus et les bactéries. Avec eux nous n’avons pas le droit de jouer.

    L’antivaccinalisme est une réaction au vaccinalisme qui n’a rien à voir avec les vaccins qui sont un produit alors que le vaccinalisme est un comportement humain. On n’est jamais pour ou contre un produit mais pour ou contre un certain usage de ce produit. Mais le vaccinalisme a sacralisé le vaccin et a ainsi généré une opposition. Opposition au produit, à l’usage en vigueur ou à cette attitude abusivement zélatrice ? Pour ma part, je ne suis pas antivaccin (pourquoi être contre un produit ?) ; je pense que l’usage qui en est fait doit être repensé et devenir plus ciblé ; je pense que les pires adversaires du vaccin hépatite B en France furent ses plus grands zélateurs qui ont détruit la confiance que le public avait placé en eux.



  • Bernard 18 octobre 2007 11:21

    Je voudrais répondre à zyx qui pense qu’il n’y a pas d’étude possible sur le sujet sans reprendre de a à z (en passant par x et y sans doute !) l’étude de chaque vaccin et des virus...Vaste programme !!! Comme moi-même je me livre à une critique sur le sujet avec des articles en ligne (questionvaccins.canalblog.com et vaccinbcg.canalblog.com) je me sens aussi concerné par ce type de remarque.

    Pour ma part, je ne m’occupe en fait pas vraiment des vaccins qui sont des produits, ni même des vaccinations qui sont un acte médical mais du discours fait sur eux par les diverses composantes de l’autorité vaccinale. Parmi les composantes principales il y a l’OMS pour l’ensemble du monde et pour la France, le Conseil d’hygiène publique, l’Académie de médecine, l’Afssaps, l’InVS, l’Inserm, l’Inpes etc. En étudiant de près tous ces discours, en les confrontant les uns aux autres, j’ai constaté quoi ? Des contradictions, des incohérences, des lacunes, des erreurs de méthodes, tout particulièrement en ce qui concerne l’usage de la statistique mais aussi de la règle de trois quand les experts oublient que dans le fameux problème d’école primaire « 3 choux coûtent tant, combien coûtent 10 choux ? », tous les choux doivent être au même prix (voire à ce sujet sur vaccinbcg, catégorie expertise, mon article « Cas évités par le BCG : un calcul très simpliste »). Et parmi les oublis majeurs voire dans la même catégorie « l’expertise était dans la lune ».

    Pour constater tout cela il n’est nullement nécessaire d’entrer dans la composition chimique et biologique du vaccin ni de discuter sur ses propriétés immunologiques. Pour ma part, je ne cherche pas à faire une contre-expertise sur les vaccins et vaccinations qui conduirait à des conclusions très différentes de celle des organismes officiels mais à montrer ce qui ne va pas dans les expertises et affirmations officielles.

    Je me suis livré à une analyse de ce type sur l’audition BCG de novembre 2006. Elle est en ligne sur le site gestion santé (plus de 20 pages) et je donne le lien sur vaccinbcg dans l’article « L’affaire du BCG : une thérapie psychologique ? ». Dans ma démarche je reste fidèle à la discipline qui m’a formé, les mathématiques, qui veulent que la démonstration soit plus importante que le théorème : le théorème est peut-être vrai mais la démonstration donnée n’est pas acceptable. Et j’ai trouvé tant et tant à dire sur les défauts des démonstrations relatives aux vaccinations que cela m’interpelle profondément.



  • Bernard 17 octobre 2007 14:30

    Je propose de dissocier le problème de l’obligation vaccinale ainsi :

    1- Suppression de l’obligation du DTP pour les enfants, même si celui-ci resterait fortement recommandé. La couverture vaccinale ne devrait pas en pâtir car ce sont les vaccins contre le tétanos (non contagieux) et contre la coqueluche (non obligatoire)à laquelle le DTP est souvent associé qui font passer les 2 autres vaccins.

    2- Clause de conscience pour les professionnels soumis à certaines obligations. Cette clause serait plus facile à organiser qu’en population générale. Certains postes pourraient ainsi ne pas pouvoir être confiés aux professionnels refusant certaines vaccinations.

    3- Maintenir, comme le prévoit la loi de santé publique du 9 août 2004, la possibilité d’établir une obligation vaccinale circonstanciée en cas d’épidémie grave. Encore faudrait-il, parmi les conditions à satisfaire, que le risque épidémique soit avéré, disposer d’un vaccin suffisamment efficace, et suffisamment peu nocif, qu’il n’existe pas d’autres moyens de lutte et de protection, que les autres pays soumis au même risque utilisent la même stratégie, que le soutien aux victimes de la vaccination soit assuré, y compris en cas de doute...

    Ainsi, le problème du DTP pour les enfants ne serait pas confondu avec le problème du retour de la variole ou d’une pandémie grippale par exemple, ou le problème des agents de laboratoire travaillant sur des produits biologiques en provenance de malades graves.



  • Bernard 17 octobre 2007 14:09

    Comme mon précédent message n’a pas l’air d’avoir été apprécié alors que je ne donnais que des infos et non mon opinion, je reviens sur le sujet en donnant les termes exacts tels qu’ils figurent sur le site de l’Assemblée nationale et dans leur intégralité : Le 10 janvier des parlementaires sont parvenus à faire adopter par l’Assemblée nationale, en première lecture, un amendement prévoyant 6 mois de prison et 3750 euros d’amende pour refus de toute vaccination obligatoire en prenant « l’exemple du BCG » dont l’obligation allait être supprimée quelques mois plus tard alors que sa pratique généralisée l’était déjà. Voici l’intégralité du premier débat qui a conduit au vote de cet amendement. Il sera suivi d’un second débat après le dépôt d’un contre-amendement déposé par Philippe Bas alors ministre et demandant l’annulation de ce qui venait d’être voté. Le débat était présidé par Jean-Luc Warsmann vice-président de notre Assemblée. Il présente simultanément 2 amendements, l’un relatif aux obligations vaccinales (n° 139) et l’autre aux transfusions sanguines (n°190). Le rapporteur de la commission ayant étudié au préalable ces amendements est Mme Valérie Pecresse député des Yvelines.

    "Le président : Je suis saisi de deux amendements identiques, n° 139 et 190. La parole est à M. Georges Fenech, pour défendre l’amendement n° 139 : Les vaccinations sont obligatoires, mais, suivant la vaccination, les pénalités ne sont pas les mêmes. Nous proposons de frapper des mêmes pénalités tous les refus de vaccination, c’est-à-dire six mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.

    Le président : La parole est à M. Claude Leteurtre, pour défendre l’amendement n° 190 : C’est le même.

    Le président : Quel est l’avis de la commission ?

    Défavorable parce que les peines nous paraissent trop lourdes pour un refus de vaccination.

    Le président : Quel est l’avis du Gouvernement ? Même position.

    Le président : La parole est à M. Claude Leteurtre :

    Pour la transfusion sanguine, il était bien d’en rester où on en était parce que, concrètement, c’est très efficace. S’agissant des vaccinations, la situation paraît actuellement confortable parce que, globalement, la majorité des gens sont vaccinés, mais il est clair que cela va devenir un enjeu majeur. Il ne faut absolument pas qu’il y ait des foyers de non vaccination car c’est extrêmement dangereux en termes de santé publique. Il serait donc raisonnable de retenir ces amendements.

    Le président : Je mets aux voix par un seul vote les amendements nos 139 et 190. Ces amendements sont adoptés."

    On observera la brièveté du débat alors que ministre et commission étaient contre. Un autre fait ressort de ce débat, si on peut appeler cela un débat : c’est le fait que nos parlementaires ne font pas la différence entre transfusion sanguine et vaccination. Il en existe pourtant une absolument fondamentale : une transfusion se fait toujours dans le cadre d’une maladie ou d’un accident et est la plupart du temps une urgence voire une extrême urgence. L’acte vaccinal BCG ou DTP n’est jamais une urgence. Cette différence est parfaitement reconnue par la loi Kouchner du 4 mars 2002.

    Par ailleurs, voici la phrase exacte prononcée le 13 février par Jean-Michel Dubernard, alors président de la commission des affaires sociales, telle qu’elle a été rapportée sur le site de l’Assemblée : « Le président Jean-Michel Dubernard a fait observer, à propos des articles introduits par l’Assemblée pour protéger les mineurs contre les agissements des sectes, que rien ne peut être autant sectaire que le comportement antisectaire ».



  • Bernard 16 octobre 2007 22:16

    En fait, le gouvernement était contre cet amendement qui classait le refus de vaccination obligatoire pour les enfants comme étant une dérive sectaire.

    Le premier débat à l’Assemblée début janvier a duré une minute 30 tout au plus. Philippe Bas, représentant le gouvernement, était contre, Valérie Pécresse, rapporteur de la commission qui avait planché sur le sujet, était contre et a rappelé que le président de cette commission Jean-Michel Dubernard était très opposé. Ce dernier a même dit (c’est sur le site de l’assemblée) que rien n’était plus sectaire que la lutte antisectaire.

    L’amendement fut d’abord voté. Le ministre demanda une interruption de séance et déposa un contre-amendement demandant l’annulation de celui qui venait d’être voté. Le contre-amendement fut repoussé. Peu de temps après, le Sénat l’adopta malgré l’opposition des sénateurs de gauche : il fut dit par le président de séance que le rejeter serait un mauvais message envoyé aux sectes.

    De plus, cet amendement faisait partie d’une vaste loi sur la protection de l’enfance qu’il fallait boucler pour le 22 février, fin de la session parlementaire. Toute modification de dernière minute obligerait à reprendre la totalité du texte à la session parlementaire suivante...

    Ainsi, presque tous étaient contre : gouvernement, commission, partis de gauche et pourtant le texte est passé...

    Il pourrait aussi, a contrario, accélérer les réflexions sur la levée des obligations vaccinales afin de le vider de sa substance : quand il fut voté, le BCG était encore obligatoire alors que plus de la moitié des médecins et des parents concernés refusaient le vaccin. Tous dans des sectes ? Ce texte ne s’applique donc plus au BCG : depuis le 19 juillet le refus de BCG n’est plus une dérive sectaire !!!



  • Bernard 8 octobre 2007 22:51

    A propos du débat parlementaire sur les vaccinations,Nicolas About, vice-président du Sénat, a affirmer « que les cas de sclérose en plaques ne sont pas plus nombreux en Allemagne, où le taux de couverture contre l’hépatite B est très élevé, qu’en France ». C’est exact pour les nourrissons : 24% en France contre 90% en Allemagne mais ce sont les adultes qui font les SEP, pas les nourrissons et justement on a vacciné énormément d’adultes en France en quelques années (25 millions de vaccinations)et pas en Allemagne. A cette époque les recommandations étaient de faire un rappel tous les 10 ans pour les adultes. Aujourd’hui ces rappels sont supprimés, même pour les personnels exposés.

    Voici les recommandations du calendrier vaccinal 2007 : vaccination systématique des nourrissons en 3 injections terminées à 18 mois ; à défaut à 13 ans. Ensuite, PAS de rappels !

    Ainsi, une personne de 25 ans (où plus) allant travailler en milieu exposé se verra demander cette vaccination. Si elle a été vaccinée par exemple avant l’âge de 2 ans ce sera bon. Autrement dit le vaccin serait devenu efficace à vie ! Si elle n’a pas été vaccinée ou ne peut en apporter la preuve, on lui fera des tests d’anticorps avant de la vacciner. Autrement dit, tout est fait pour vacciner le moins possible les adultes. Pourquoi puisque cette maladie est à transmission sexuelle et touche donc les adultes et que les accidents très graves imputés à cette vaccination étaient des coïncidences ?

    C’est effectivement une interrogation qui peut laisser perplexe : en moins de 10 ans on est passé d’une recommandation systématique de vaccination des adultes tous les 10 ans à la suppression totale de ces recommandations. Pourquoi ? On nous dit : les nourrissons ne font pas de SEP. Oui, mais puisque chez les adultes ce sont des coïncidences...

    Article plus complet sur ce thème sur questionvaccins.canalblog.com



  • Bernard 4 octobre 2007 14:00

    Pour répondre au commentaire n°3 j’aurais envie de dire qu’AgoraVox semble avoir quand même eu raison de citer ce document même s’il n’en connaissait pas la référence exacte puisqu’un internaute a été capable de la trouver : c’est un arrêté ministériel de 1952 toujours en vigueur, ce qui est très intéressant. Je pense que c’est ainsi qu’on progresse. Il ne faudrait pas confondre l’information institutionnelle qui se doit d’avoir des apparences irréprochables mais définitives, d’une démarche de recherche où chacun peut apporter sa pierre. Lorsque l’édifice est trop parfait on n’ose plus y toucher. Mes meilleurs professeurs furent ceux qui faisaient des erreurs ou laissait des vides car cela m’incitait à les corriger ou à les combler et créait donc une motivation.

    Par ailleurs, si quand on débute sur ce problème des vaccinations on pense que les problèmes essentiels sont relatifs à l’efficacité et à l’innocuité qui peuvent paraître inabordables pour le citoyen de base, on constate, quand on a plus d’expérience, que c’est le discours sur les vaccins par ceux qui font autorité qui pose d’abord problème en raison de ses incohérences, de ses contradictions, de ses excès propagandistes et de ses erreurs de méthodologie.

    Tous les jours, les profs de maths corrigent des démonstrations fausses de théorèmes justes. Or il est plus facile qu’on ne le pense de mettre en évidence les contradictions, les excès et les erreurs de méthodes alors qu’il est très difficile d’aborder les problèmes d’efficacité et d’innocuité qui donnent lieu à d’incessantes polémiques et sur lesquels nous manqueront toujours de données.



  • Bernard 4 octobre 2007 10:00

    Le problème de la levée des obligations vaccinales fait partie depuis plusieurs années des préoccupations du ministère. J’en prends pour preuve la publication d’un ouvrage de 430 pages « Droit, éthique et vaccination - L’obligation vaccinale en question » par « Les Etudes Hospitalières » de Bordeaux (www.leh.fr). On lit en quatrième de couverture :

    « Cet ouvrage est l’édition commerciale d’un rapport portant commande de l’Etat au Centre d’étude et de recherche en droit européen de la santé (Cerdes), pour la détermination de l’impact juridique et éthique d’une éventuelle abrogation de l’obligation vaccinale en France. Ce rapport a été remis au ministre de la Santé en octobre 2005. Les décideurs étatiques ont engagé, depuis plusieurs années, une réflexion générale sur le sujet. Il manquait une analyse axée sur le droit et l’éthique. Il est revenu à une équipe pluridisciplinaire d’universitaires de rédiger cette étude. Le ministère de la Santé a accepté que cette analyse soit livrée à tous. »

    Donc, le sujet est dans l’air comme le démontrent, par exemples, la levée récente de l’obligation du BCG et la position du président du CTV. Il paraît tout naturel, et sans doute nécessaire, que les citoyens, experts ou pas, s’interrogent aussi sur la question. Merci donc à AgoraVox !



  • Bernard 3 octobre 2007 12:49

    La comparaison avec la ceinture de sécurité est un grand classique souvent avancée mais elle ne vaut rien. Pourquoi ? On doit comparer l’accident, le choc en voiture, avec la contamination par l’agent infectieux. En l’absence de tout choc la ceinture de sécurité n’aura aucun effet nocif sur les occupants du véhicule. Par contre, même en l’absence de contamination le vaccin peut s’avérer redoutable : si demain on décidait de vacciner tous les enfants de France contre la variole il y aurait des morts et des infirmes à vie comme l’ont écrit les experts dans un document de l’InVS du 25/10/2001 (Daniel Lévy-Bruhl et Nicole Guérin).

    C’est d’ailleurs l’une des problématiques majeures des vaccinations par rapport aux médicaments : elles s’adressent à des bien-portants alors que les médicaments sont réservés à des malades. Quand j’avais 10 ans je m’étais posé cette question : puisque les médicaments sont bons pour les malades ils devraient être encore meilleurs pour les autres ! Sauf que, comme je l’ai compris plus tard, le médicament n’est bon que par rapport à un mal plus grand. Mais si ce mal n’existe pas ou n’existe plus, ou n’existera pas pour tel ou tel individu ? C’est justement le cas pour les vaccins et cela pose un tout autre problème. Faudrait-il imposer un traitement à la pénicilline à tous sous prétexte que certains en ont eu besoin ? Pour quelles mystérieuses raisons ce qui paraît évident pour les médicaments ne l’est pas pour les vaccins ?

    Le vaccin est un médicament comme les autres disait le pédiatre et infectiologue Robert Cohen (responsable d’InfoVac) à l’audition BCG. Nous avons encore du chemin à parcourir pour le réaliser vraiment mais l’enquête d’AgoraVox devrait y contribuer.



  • Bernard 2 octobre 2007 15:45

    Je voudrais aussi commenter ceci qui figure dans le rapport d’enquête :

    Certains internautes, sur AgoraVox, se sont gaussés de notre ambition : « Demander au tout-venant d’instruire une enquête sérieuse sur un sujet biologique aussi éminemment complexe que la vaccination (puisque que le système immunitaire est très complexe) est une démarche totalement farfelue. Pourquoi ne pas demander au bistrot de la gare comment améliorer la sécurité des centrales nucléaires, tant qu’on y est ? ».

    Si le vaccin est un produit biologique agissant sur un organisme humain fort complexe, la vaccination est un acte aux multiples composantes, individuelles et collectives et le discours sur la vaccination ne se limite pas à des considérations immunologiques. J’ai assisté pendant 2 jours à l’audition sur le BCG les 13 et 14 novembre 2006. Il n’y eut aucune intervention de nature immunologique comme on peut le vérifier sur le site de la Sfsp où les interventions sont en lignes.

    Par contre nous avons eu droit à de nombreuses comparaisons statistiques et à des modélisations dites mathématiques pour évaluer le nombre de cas évités par le BCG. Ce dernier point repose sur une règle de 3 comme au primaire : 3 choux coûtent tant, combien coûtent 10 choux ? C’est simple, trop simple et cela suppose que tous les choux soient au même prix. Ce calcul ne s’appliquerait même pas au marché local du samedi alors pense-t-on qu’il s’applique à la tuberculose sur toute la France ? Nos experts de l’Inserm n’ont pas été capables de voir le problème. Je l’ai étudié en détail sur http://vaccinbcg.canalblog.com dans « Cas évités par le BCG : un calcul très simpliste » (catégorie expertise). Cette soi-disant modélisation mathématique qualifiée de « belle » n’est qu’un petit calcul sans aucune justification. La différence entre faire des calculs comme au primaire et faire des mathématiques est que dans le second cas on cherche les conditions de validité des calculs.

    Pour l’analyse statistique des données cela n’est guère mieux : ces données sont très peu nombreuses, trop peu et comparées à la proportionnelle, ce qui gomme l’action de la loi des grands nombres qui est pourtant la base même de la statistique...D’une manière générale, les procédés mis en œuvre par des médecins-épidémiologiste témoignent d’une ignorance totale des bases mêmes de l’analyse statistique et c’est assez navrant. Dans plusieurs articles je me suis livré à une étude critique des méthodes utilisées. J’en donne les liens sur vaccinbcg (L’affaire du BCG : une thérapie psychologique ? catégorie Expertise. En particulier : http://gestionsante.free.fr/expertise_bcg.html ).

    Ma formation sur ces questions ne vient pas du bistrot de la gare, j’ai enseigné la statistique pendant 20 ans dans une université. Des internautes pensent-ils que tous ceux qui ne sont pas experts en épidémiologie vaccinale passent leur temps au bistrot de la gare ? A partir de l’affaire du BCG, les lecteurs patients et rigoureux pourront constater quel est le niveau technique réel de notre expertise. Comme ce sont les mêmes experts pour les autres vaccins...Ils sont experts, oui assurément, mais certainement pas en analyse statistique de données ni en modélisation mathématique. Je ne veux pas en faire une querelle de discipline mais simplement souligner que si des médecins de formation pourraient tout à fait devenir de bons statisticiens et comprendre les conditions d’utilisation de la règle de 3, cela ne s’improvise pas. Ce qui est clairement démontré par les faits que j’ai étudié.