• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de Gérard Ayache



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 20 avril 2007 09:59

    @ JL

    Vous avez raison. Si on laisse fonctionner les sphères fonctionnelles qui font la société (l’économie, le marché, la culture, ...)de façon autonome, sans le politique, c’est la mort du politique et de la démocratie. Nous le voyons bien dans les perspectives que nous offre un libéralisme porté à l’outrance.

    Cela ne signifie pas pour autant que le politique doive se situer dans un registre interventionniste. Intervenir dans les sphères fonctionnelles de la société, c’est ruiner leur efficacité.

    C’est la raison pour laquelle je parle de politique réflexive. Le politique post-héroïque est celui qui fera fonctionner les différentes sphères fonctionnelles de la société en montrant et en rendant extrèmement visible l’impact qu’elles ont sur leur environnement naturel, humain, social.. et en donnant les moyens aux citoyens d’agir. Pas seulement de s’exprimer, de participer, de délibérer. Mais d’avoir le pouvoir d’initiative, qui doit devenir le nouveau minimum démocratique.

    Cela implique une refonte de notre système représentationnel limité encore aujourd’hui à quelques élus de plus en plus perçus par le peuple comme loins de lui.Le politique post-héroïque aura pour tâche de mettre à la disposition de tous les acteurs de la société les instruments d’organisation, d’expression, de consultation et d’action, situés à différents niveaux et échelles de la société.Cette construction nouvelle ne doit pas venir en concurrence avec les pratiques représentatives traditionnelles, mais en complément, dans une logique d’enrichissement et de vigilance confiante.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 20 avril 2007 09:39

    @ Dalziel

    Si post-politique signifie pour vous fin du politique, je ne crois pas que nous soyons dans cette situation. Au contraire, nous sommes dans un moment de métamorphose qui fait apparaître une autre forme du politique. Cette dimension nouvelle tourne le dos aux pratiques traditionnelles de l’exercice du pouvoir conçu comme nécessairement établi en prééminence presque sacrée par rapport à la société.Les héros politiques détenteurs du savoir et de l’autorité, pleins de certitudes sur la conduite des peuples, ont fait leur temps.

    Les sociétés complexes dans lesquelles nous vivons exigent que le politique soit capable d’articuler les tensions engendrées par une multitude de mouvements contradictoires.Notre époque n’est plus celle où l’on pouvait simplifier le réel en le forçant dans des concepts d’opposition tranchés.Il n’y a plus de courant dominant qui indique un sens. Le politique post-héroïque doit gouverner en se positionnant différemment par rapport à la société, en abandonnant les promontoires et les positions hiérarchiques ; il doit s’attacher à faire voirles réalités multiples et les écouter et favoriser l’émergence d’une démocratie non pas seulement délibérative ou participative mais aussi et surtout collaborative. Pour cela, la qualité principale qu’on lui demandera c’est le courage de laisser entailler ses propres certitudes.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 19 février 2007 10:55

    Bonjour Carlo

    Cette initiative que je découvre un peu tardivement est intéressante et me paraît singulièrement utile. Il y a quelques articles que j’ai publiés sur Agoravox et qui pourraient entrer dans cette problématique sur laquelle je travaille depuis un petit bout de temps :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18971

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15480

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13535

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12813

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11133

    GA



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 9 février 2007 12:36

    « Tant que le faux clivage gauche droite ne servait qu’à masquer le vrai clivage travail/profits, ce n’était que demi mal. Aujourd’hui, d’autres composantes sont en jeu, d’autres appétits nous menacent. »

    C’est très exactement de cela dont il s’agit. L’extraordinaire complexité du monde en général et de nos sociétés en particulier révèle l’inaptitude (pour ne pas dire l’injustice ou l’illégitimité) d’un codage faussement simplificateur. Cette question n’est pas si théorique que cela car elle débouche sur l’idée d’une véritable réinvention de la république et sur de nouvelles formes de pratiques de la démocratie.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 9 février 2007 11:45

    Bonjour Sylvain Reboul

    Merci de votre commentaire. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse uniquement d’un problème de mode de scrutin. En fait, le codage binaire focalise toute l’expression politique sur le scrutin et l’élection d’un élu dépositaire de la souveraineté nationale ; ce système binaire est en réalité, un réducteur de complexité. De la même façon, la confiance est un réducteur de complexité ; si l’on ne faisait pas confiance, la vie serait impossible.

    Toutefois, dans les sociétés complexes comme la nôtre, cet artifice simplificateur ne tient plus parce qu’il laisse de côté des pans entiers de la réalité. Les identités multiples et fragmentées ne se retrouvent plus dans cette dichotomie. C’est la raison pour laquelle il faut réfléchir non pas sur le mode de scrutin lui-même, mais sur l’institutionnalisation d’échelons supplémentaires et intermédiaires de démocratie. Des échelons permettant aux citoyens de s’exprimer pendant le processus politique décisionnel. Des échelons permettant aussi l’expression non seulement d’un jugement critique mais aussi d’un pouvoir d’initiative qui devrait devenir le minimum démocratique. Je pense, sur ce point, que le rôle des médias collaboratifs ou participatifs (peu importent les mots) est fondamental mais encore à imaginer et créer.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 8 février 2007 21:03

    Pensez-vous qu’aux prochaines élections, si l’on s’en tient à ce que disent les sondages aujourd’hui, vous pourrez voter plus ou moins sarko ou plus ou moins ségo ?



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 11 novembre 2006 21:25

    Bonsoir Antoine

    Merci pour ce post qui éclaire le sujet d’une lumière très crue.

    Deux réflexions : La première c’est que le mouvement de fond de l’inversion du flux informationnel est particulièrement dévastateur. Quand les médias nous donnaient l’information, à nous pauvres récepteurs passifs, tout était contrôlable. Désormais, l’info vient de partout, du haut, du bas d’à côté. Pour le pire et le meilleur. Ce mouvement que j’ai appelé ds mon bouquin la « méta-information » est irréversible. Il faudra faire avec et c’est très bien.

    La deuxième réflexion c’est que cette liberté toute neuve pose des questions. La preuve le psychodrame demianwestagoravoxien qui inonde nos boîtes aux lettres en ce jour d’armistice ;)

    Pour paraphraser Victor Hugo, peut-on contôler une idée dont le temps est venu ? Je ne le pense pas. Je pense que des processus d’autorégulation vont se mettre en place notamment fondés sur la prise de responsabilité (peut-être une certaine éthique de responsabilité). Cela concernera les politiques (post-héroïques) qui devront éviter de dire tout et n’importe quoi et qui ne pourront plus se draper dans les mystères de leurs certitudes intouchables. Mais aussi les citoyens détenteurs d’une liberté d’expression toute neuve qu’ils ne devront pas gâcher.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 11 novembre 2006 11:40

    @ Céline

    Je voudrais rebondir sur l’opinion selon laquelle nos sociétés actuelles seraient aussi complexes que celles de l’époque de Machiavel. Là est très exactement le problème. Nos sociétés sont de la même nature que celles du Moyen-âge. Cette époque est caractérisée par des espaces multiples qui formaient des allégeances diverses : l’Empire, le Pape, le Roi, le seigneur ... Au moment où l’on eut l’idée de cristalliser les peuples dans des Etats nations souverains (au milieu du XVII° siècle jusqu’au dernier tiers du XX° siècle) ces systèmes d’appartenance multiples disparurent progressivement. La caratéristique du monde actuel c’est justement le retour à une multiplicité d’espaces qui concurrencent l’espace statonational, qui minent le concept d’identité nationale en faisat émerger des appartenances multiples (religieuses, ethinqiues, économiques, culturelles, etc...) je simplifie beaucoup, mais c’est là que se situe le noeud de la complexité.

    Cette complexité des espaces est aggravée par l’émergence de plus en plus forte de phénomènes qui dépassent les cadres statonationaux (et donc du politique) : hyperinformation, dangers environnementaux, terroristes etc.... et par la certitude désormais acquise que nous ne vivons que dans l’incertitude.

    Dans ce paysage nouveau, le politique héroïque, leader omniscient, nous guidant sur un chemin dont il a seul l’itinéraire est pathétiquement dépassé.

    @ Sylvain

    Cela ne veut pas dire que nous soyons face à une perte tragique d’idéaux. Au contraire. Face aux enjeux multiples d’une société complexe, l’effort politique sera immense. Il demandera du courage mais aussi beaucoup de modestie, d’écoute, de respect des pluralités. Le politique post-héroïque devra accepter l’absence de consensus comme un fait gérable ; il devra être capable de donner la parole avec hospitalité et d’écouter ; il devra abandonner les dogmes et les idées figées dans le bronze pour une démarche plus fluide, plus élastique. En un mot plus intelligente.

    Beau challenge pour les générations qui viennent ou utopie ??



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 10 novembre 2006 19:56

    @Daniel12

    Vous avez raison mais ne pensez-vous pas que le libéralisme classique que vous évoquez s’est progressivement transformé en un nouveau libéralisme qui absorbe les complexités dans une unité artificielle et une homogénéisation pragmatique. L’économie de marché telle que nous la connaissons aujourd’hui en est une des expressions.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 6 octobre 2006 11:26

    Bonjour Bernard Dugué.

    Merci pour cet excellent article. Les nouveaux empires contemporains « basés sur les Etats, l’économie et le pouvoir médiatique » ne sont-ils pas les germes de ce que j’appelle l’Hypermonde ?

    Cette expression a été employée dès 1990 par Pierre Berger pour désigner l’espace immatériel créé par la convergence des technologies de l’information. En 1998, Jacques Attali apporte la dimension géopolitique au terme en intégrant dans sa définition l’nfluence des lois du marché.

    Dans « La Grande confusion » je développe l’idée que l’hypermonde n’est pas seulement une expression métaphorique, mais un concept. L’hypermonde est consubstantiel du marché mondialisé ET de l’hyper-information. Le marché et l’information ont un lien organique avec l’hypermonde. Ils en sont l’effet et la cause. Ils le produisent en créant, multipliant et organisant ses interconnexions ; ils le structurent en lui conférant du sens et de l’imaginaire ; ils en sont ainsi les facteurs. Mais ils en sont aussi les produits, ordonnés, amplifiés et véhiculés dans tous ses rouages. Le concept de « mondialisation » qui est utilisé désormais communément sur l’ensemble de la planète, apparaît insuffisant pour comprendre le monde actuel. Il limite l’analyse à la seule prédominance de l’économique ; il connote des concepts dépassés tels que l’impérialisme pour rendre compte de la réalité ; il ne traduit pas suffisamment le poids de l’hyper-information dans la reconfiguration de la société et des individus ; il ne permet pas d’envisager son processus comme un phénomène anthropologique, obéissant aux lois de l’espèce humaine.

    Je pense que l’hypermonde, né du marché et de l’information n’en est pas une forme transcendantale, extérieure à eux, mais un ordre immanent, à l’intérieur d’eux. L’hypermonde est une hyperpuissance immanente. Il ne correspond à aucun régime d’historicité ; c’est un concept qui suspend le temps et le cours de l’histoire. Il fixe, dans un présent dilaté, l’ordre du monde, pour un instant éternel. Délivré du passé, l’hypermonde n’intègre pas l’avenir dans son présent. Dans son univers temporel, les choses sont créées et pensées de toute éternité. L’hypermonde n’a pas d’histoire ce qui ne signifie pas qu’il se situe à la fin de l’histoire.

    L’hypermonde n’a pas de territoire ; son espace est la planète tout entière. Il n’a ni frontières, ni centre, ni extérieur, ni territoire. Son espace est en perpétuel mouvement, traversé du flux des réseaux en reconstruction et déconstruction permanentes. L’hypermonde absorbe dans le même concept les États, les nouvelles formes supra-nationales, les sociétés, les cultures et les individus. Il crée le monde réel et modifie non seulement les interactions humaines mais la nature humaine elle-même.

    Je ne pense pas que l’hypermonde soit dirigé ; il n’est pas le produit d’une puissance cachée, omnipotente et transcendante. En revanche il architecture de facçon autopoieitque un ordre du monde dont rien n’interdit qu’il puisse évoluer, muter pour créer de nouvelles formes réagencées en fonction de nouveaux rapports d’équilibre de ses forces internes. C’est là qu’une « révolution humaine » a toute sa place.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 22:05

    Cher Demian,

    Je reviens sur cette métaphore de la grenouille qui, quelle que soit son utilisation antérieure, est malgré tout parfaitement adaptée à nos sociétés. La grande confusion c’est très exactement cette modification lente et insensible de nos comportements individuels et sociaux, de la transformation de nos valeurs, de notre environnement, de notre perception du réel, du temps et de l’espace. Cette mutation polymorphe ne concerne que très partiellement le problème de l’Islamisme, sujet de ce flot de commentaires. Elle concerne la facilité avec laquelle nos sociétés encaissent et absorbent des changements fondamentaux qui sont parfois de nature anthropologique sans en comprendre les origines et les conséquences.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 20:48

    Merci Mike57 pour cette excellente métaphore. Elle illustre avec force cette société confuse que je m’attache à décrire et à réveiller de sa léthargie.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 19:07

    A lire, à la Une du Monde de ce soir :

    "Quand l’art s’autocensure par peur du religieux.

    Hans Bellmer censuré ! La Whitechapel Art Gallery, un important centre d’art de Londres, vient de décrocher une dizaine de dessins du grand artiste surréaliste. Motif : ces oeuvres érotiques risquaient de choquer la population musulmane du quartier. Ce nouveau cas d’autocensure, touchant une oeuvre sans rapport avec l’islam, fait monter d’un cran la polémique déclenchée par l’affaire des caricatures de Mahomet, il y a un an, et ravivée par la décision du Deutsche Oper de Berlin, le 25 septembre, de ne pas jouer l’opéra Idoménée, de Mozart, pour ne pas provoquer la colère des musulmans. Partout dans le monde, les cas de pressions religieuses sur les artistes et les exemples d’autocensure se multiplient."



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 17:17

    @ Fishlord

    Ce que vous soulignez dans votre long et intéressant commentaire c’est la CONFUSION qui anime nos contemporains sur ce sujet brûlant. Confusion entre Islamisme et Islam. Cette confusion est savamment orchestrée des deux bords : d’un côté pour des motifs racistes, xénophobes, ou tout simplement bêtes. De l’autre bord dans une perspective de victimisation de masses instrumentalisées pour des objectifs de pouvoir et de conquête.

    Cette confusion est, à mon sens, hautement liberticide pour au moins trois raisons : 1) elle tend à entretenir la peur (terrorisme). 2)elle tend à entretenir la mauvaise conscience (des nantis occidentaux à l’égard des damnés de la terre). 3) Elle occulte le contenu (souvent condamnable) pour focaliser sur l’expression.

    La confusion est aggravée aujourd’hui par l’extrème réactivité (dans le temps et dans l’espace) de notre monde et sa sur-médiatisation.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 16:57

    @ Sylvain Reboul

    Qund vous dites : « la seule authneirtique liberté est relative à des règles de vie avec les autres » vous posez très clairement le problème de nos sociétés actuelles. Avec l’hyper-information et un monde ouvert, sans extérieur, dans lequel coexistent dans un espace-temps numérique réduit à la micro-seconde les sensibilités les plus diverses, la définition classique de la liberté tombe en miettes.

    Ceci étant dit, doit-on contraindre cette liberté au plus petit dénominateur ; et ce n’est plus une liberté. Ou bien doit-on accepter que dans notre monde-réseau, toutes les intelligences puissent discuter librement. Au risque de froisser des pans entiers du monde. That is the question.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 14:34

    @ Demian

    Evidemment, Cher Demian, cet article est encore une fois la preuve que certains sujets sont tabous et déchaînent des flots de haine et de violence. Il faut s’en inquiéter. C’est le sens de ce texte. La liberté sans frontières de notre monde met en danger la liberté elle-même ; en tout cas elle appelle en nous une réflexion sur l’usage de notre liberté. Les commentaires qui dévient la pensée ne doivent en aucun empêcher cette réflexion.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 12:42

    @machinchose

    J’ai lu votre commentaire. Les exemples que vous citez peuvent être multipliés par 1000. Je suis d’accord avec la plupart d’entre eux.

    Mais, qu’êtes vous en train de faire ? Vous vous exprimez librement sur Agoravox (certes sous couvert d’un anonymat) et vous ne risquez pas votre peau pour ce que vous dites. Cela s’appelle la liberté d’expression.

    Le jour où vous aurez peur de mourir pour un écrit, alors ce jour là sera celui de la victoire du terrorisme de la pensée. Je crains que nous soyons à l’aube de ce jour.



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 12:14

    @Milan

    Mais, que je sache, tu l’as ta liberté d’expression. Tu ne risque pas la peine de mort quand tu écris ta haine contre les sionistes. Ce n’est pas le cas de Redeker et autres Théo Van Gogh...



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 12:10

    @ machinchose

    Pour ma gouverne, connaissez-vous dans nos sociétés occidentales d’autres cas contemporains où un auteur risque la peine de mort pour ses écrits ?



  • Gérard Ayache Gérard Ayache 5 octobre 2006 11:45

    Je suis frappé de constater que tous les commentaires précédents ignorent la question centrale posée dans cet article : QUID DE LA LIBERTE D’EXPRESSION DANS UN MONDE DEVENU, PAR L’HYPER-INFORMATION, SANS FRONTIERES ?

    Question concrète s’il en est : comment ménager toutes les susceptibilités du monde, comment penser, comment écrire, comment désormais éviter de se taire ?