Le RSA inquiète et pas seulement les pauvres
Nicolas Sarkozy a finalement pris l’engagement de
généraliser dès 2009 le fameux RSA (revenu de solidarité active) dont Martin
Hirsch a été l’initiateur. Comme le président l’a rappelé jeudi soir, « cela
se fera en maîtrisant le coût, parce qu’on va redéployer une partie du coût de
la prime pour l’emploi ». Par ailleurs, dans son allocution de jeudi dernier
Nicolas Sarkozy a précisé le coût global du nouveau dispositif en l’estimant à
environ 1,5 milliard d’euros.
L’idée sous-jacente du RSA est de pouvoir faire cohabiter le RMI avec un premier revenu d’activité. L’expérimentation actuelle faite dans quelques départements français semble plutôt prometteuse selon le président de la République.
Avant l’intervention télévisée du président de la République, beaucoup d’experts avaient évalué à environ 4 ou 5 milliards d’euros le coût du dispositif RSA. Ceci fait naturellement réagir la gauche qui en profite pour critiquer l’intervention de Nicolas Sarkozy. Cela étant dit, selon des proches du haut commissaire aux Solidarités actives, ce nouveau RSA esquissé jeudi soir serait une version certes révisée du dispositif initial, mais tout aussi efficace. Par ailleurs, le « RSA nouveau » intégrera non seulement les bénéficiaires du RMI, mais également ceux de l’allocation parents isolés (API) ainsi que les travailleurs dont le revenu dépasse légèrement le Smic.
Il faut signaler qu’afin de financer cette mesure Hirsch compte redéployer la fameuse prime pour l’emploi (PPE) qui avait été créée en 2001 par Lionel Jospin pour garantir le maintien de l’emploi et qui est rapidement devenue une mesure de soutien du pouvoir d’achat pour les plus démunis. Ce redéploiement, même si partiel, de la PPE pour financer le RSA suscite quand même un certain nombre d’inquiétudes de la part de la classe politique et des syndicats qui craignent que les faibles salaires seront paradoxalement pénalisés.
En effet, selon le socialiste Stéphane Le Foll, « ce sont bien les salariés modestes et au Smic qui paieront sur leur pouvoir d’achat ». De même, selon le leader du MoDem, François Bayrou, ce redéploiement est « injuste » et « insoutenable » car « la solidarité ne peut pas être mise à la charge des plus pauvres, sans qu’il soit fait appel en quoi que ce soit aux plus riches ».
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