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Les Doléances aux oubliettes du Palais-Bourbon ?

Le refus du président de l’Assemblée nationale de recevoir des mains de la délégation d’AC LE FEU les « cahiers de doléances » entretient le clivage qui sépare le Parlement du peuple. La manière dont ce refus a été exprimé n’est pas neutre : réponse écrite du cabinet de J.-L. Debré, emploi du temps « particulièrement chargé le mercredi », invitation à remettre les doléances « aux gardiens-surveillants du Palais-Bourbon ». L’UMP a également évacué la rencontre, et le député Yves Jégo disait hier soir sur le plateau de « N’ayons pas peur des mots » que les doléances et les propositions ne correspondaient pas à ce que lui connaissait des problèmes en banlieue. La délégation a pu transmettre ses documents au Parti communiste, à l’UDF et au Parti socialiste. Mohammed Mechmache a exprimé une amertume sur la forme  : « Symboliquement, on voulait qu’ils nous reçoivent collectivement parce que, nous, on a travaillé tous ensemble pour faire ce tour de France. » Ce n’est pas la seule déception.

Depuis que l’association a déposé ses statuts, en décembre 2005, ses membres ont voulu que la situation de la vie quotidienne dans les banlieues ne s’enlise pas dans un oubli commode : « Pendant ces événements, les gens ont exprimé leur douleur, leur souffrance, et si on ne réagissait pas, on allait encore fermer les yeux sur des problèmes qui se posent depuis vingt ans », dit Mohamed Mechmache, co-fondateur du collectif avec Samir Mihi. Avec l’aide d’autres associations, ils entreprennent un tour de France pour recueillir « les paroles et les propositions du peuple non pas par téléphone, comme font les instituts de sondage, mais en direct », et ils rencontrent les gens autour d’une table, quelques chaises suffisent, ils ne veulent pas de mise en scène « meeting ». Les « Doléances », ce sont 20 000 messages, et 114 propositions, classées en onze chapitres.

L’association veut faire entendre la voix « des gens qui réfléchissent, qui sont dans la construction politique », dans « ces villes où on a beaucoup brûlé » : elle travaille pour la reconnaissance des qualités humaines des citadins qu’elle représente et pour que leurs aspirations soient prises en compte. Parallèlement elle incite tout le monde à voter, en particulier les jeunes.

« C’est une marche pacifique et nous appelons les citoyennes et les citoyens à y participer pour que ce soit le porte-voix du plus grand parti politique qui puisse exister, c’est-à-dire le peuple », rêvait Mohamed Mechmache. Dans les rues il n’y avait pas beaucoup de monde, même si certains étaient venus de province. Un an de collecte de témoignages, de discussions, d’espoirs, un document de travail constitué, des intentions « citoyennes », et en face, de la part du haut lieu de la représentation du peuple, ce qu’on peut appeler du mépris.


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