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OGM : moratoire ou pas, ils arrivent quand même !

L’arrêté du Ministère de l’Alimentation, l’Agriculture et la Pêche publié le 25 juillet au Journal Officiel a beau être sorti sans tambours ni trompettes, il annonce tout de même un changement important dans la politique de la France en matière d’organismes génétiquement modifiés.
 
Cet arrêté détaille en effet une liste de semences de maïs et de sorgho dont la commercialisation est autorisée en France. Et cette liste contient des variétés OGM de maïs (MON 810 et T25) conçues et produites (pour la première) par le très célèbre semencier Monsanto.
 
Le commercialisation est donc autorisée en France depuis 10 jours. Pourtant, le moratoire, décidé au niveau européen au début de 2008, concernant la mise en culture des semences OGM est toujours en vigueur en France. Que se passe-t-il donc ?
 
Il faut déjà savoir que le T25 n’a pas été interdit en France, ni autorisé, car aucune demande n’a été faite pour le moment. Cette semence a été créée pour résister à un herbicide, le glufosinate d’ammonium, qui n’est pour le moment pas utilisé en France. Au surplus, cet herbicide, considéré comme très toxique par Greenpeace, figure sur une liste de 22 produits dont l’Europe envisage l’interdiction dès 2017. Le T 25 n’a donc aucun intérêt sur le marché français. Pourquoi donc en autoriser la commercialisation, si il n’a aucune place sur le marché ? 
 
De même, à quoi sert l’autorisation de commercialisation des 36 variétés différentes de MON 810 dont la mise en culture sur le territoire français est interdite ? A quoi sert d’autoriser la commercialisation d’un produit dont l’usage est prohibé sur le territoire national ? 
 
Pour Greenpace, qui s’exprimait sur France Info par l’intermédiaire de son expert OGM, Arnaud Apoteker,, il s’agit plutôt "d’une démonstration de force du lobby agro-industriel : les entreprises françaises vont ainsi pouvoir vendre ailleurs une semence dont on considère, avec la clause de sauvegarde, qu’elle est trop dangereuse pour être cultivée en France". les semenciers français vont pouvoir aller vendre à l’export une semence interdite en France. Et l’expert de s’interroger : "Pourquoi exporter des produits que l’on considère comme nocifs ? On se demande forcément si le gouvernement n’a pas l’intention de lever la clause de sauvegarde..."
 
Car la vraie crainte des organisations écologiques, ainsi que de la confédération paysanne est là : que cette discrète autorisation de commercialisation ne soit que le premier pas vers une autorisation de mise en culture. Car, au niveau national comme européen, se passent de puissantes offensives de lobbies des industries
agro-alimentaires et chimiques pour retarder ou annuler les interdictions d’herbicides et de semences.
 
le Ministère assure cependant que les calculs de cet acabit n’ont rien à voir dans la décision : elle trouve son origine au "Conseil d’État, saisi en 2004 par les entreprises commercialisantes, qui a imposé en octobre 2009 cette réinscription du maïs T25, arguant que le ministère n’avait pas motivé son refus".
 
A suivre ....

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