Plaisir et maîtrise des tentations en montagne
La glisse, dans les grands espaces blancs, affranchit de la pesanteur ordinaire ; et c’est difficile de se laisser aller aux sensations procurées par la légèreté et la vitesse tout en réfléchissant aux contraintes de la sécurité. Les comportements imprudents s’apparentent à ceux des automobilistes excessifs, et depuis les années 1980, les bilans d’accidents soulignent la ressemblance entre les pathologies provoquées par les accidents sur route et sur neige : traumatismes crâniens, vertébraux, fractures du bassin, du fémur et autres. En montagne, les chocs « à haute énergie » ont été multipliés en raison d’une augmentation de la vitesse, d’une fréquentation croissante des pistes, et du développement des pratiques hors piste.
Le tribunal correctionnel d’Annecy vient de condamner deux surfeurs
qui, montés sur une crête dangereuse pour pique-niquer, ont déclenché une
avalanche sous laquelle une jeune fille âgée de douze ans est morte, le 1er
février 2003. Quatre mois de prison avec sursis, pour avoir négligé les
avertissements diffusés par la station de
On ne pense pas à l’accident, on n’y croit pas. Et l’un
des jeunes hommes a du mal à admettre sa responsabilité, tandis que l’autre s’y
efforce : « Si nous n’avions
pas été dans ce secteur à ce moment-là, cet accident ne serait pas arrivé [...] Quand
on est jeune, on cherche toujours un peu les limites. Moi, on m’avait déjà dit fais
attention. Ça n’a pas suffi. J’aurais préféré avoir cette prise de
conscience du danger avant de provoquer cet accident. » Et
puis on n’a pas l’habitude que ce type d’accident soit sanctionné : si les
deux jeunes hommes se sont présentés spontanément à la gendarmerie, en général
les déclencheurs d’avalanche se cachent.
Les causes d’accidents en montagne liés aux sports de glisse sont très diverses. Le sport le plus sûr est le ski de fond (1 % des accidents). Les snowboarders sont impliqués dans 22 % des accidents, et dans la majorité des cas ce sont des débutants. Ils sont alors plus exposés eux-mêmes que les skieurs. Les femmes sont trois fois plus concernées que les hommes.
43 % des accidents ont lieu sur les pistes bleues, contre 32 % sur les pistes rouges et 4 % seulement sur les pistes noires. Certaines heures de la journée sont sensibles : 25 % des accidents surviennent entre 11 heures et midi, 40 % entre 15 heures et 17 heures. La fatigue et le manque de maîtrise technique sont les facteurs d’accidents les plus pesants.
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