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Une femme s'immole par le feu au tribunal de Rouen

ROUEN (AP)

Une femme mécontente d’une décision judiciaire s’est immolée par le feu vendredi matin dans les locaux du tribunal de Rouen (Seine-Maritime), brûlant grièvement une greffière, a-t-on appris de sources proches de l’enquête.

La femme, une Camerounaise de 41 ans, s’est présentée vers 11h au secrétariat commun des juges d’instruction, au troisième étage du bâtiment. Elle venait de se voir notifier une interdiction de quitter le territoire national, dans le cadre de poursuites engagées à son encontre pour complicité d’escroquerie, a indiqué le procureur de la République de Rouen, Joseph Schmit.

Rendue furieuse par cette décision, elle est revenue dix à quinze minutes plus tard armée d’un bidon d’essence. La double porte habituellement fermée avec un digicode était ouverte pour réparation. La Camerounaise est entrée dans les bureaux communs et a aspergé d’essence le bureau de la greffière Joëlle Guillin, âgée de 55 ans, avant de s’immoler. Un retour de flammes dû à l’exiguïté de la pièce aurait vraisemblablement enflammé le corps de la justiciable, qui est décédée sur le coup, a-t-on appris de même source.

« L’ampleur des cris m’a poussé à monter au troisième étage. La greffière enflammée hurlait. J’ai aussitôt pris ma robe d’avocat pour atténuer les flammes avant de calmer les gens paniqués autour », a expliqué Me Frédéric Caulier, qui a porté secours à la victime.

Cette dernière a quitté le palais de justice en début d’après-midi pour être hospitalisée au service des grands brûlés de l’hôpital Cochin à Paris. Son état restait critique.

Le ministre de la Justice, Pascal Clément, est arrivé sur les lieux du drame vers 14h30 pour rencontrer les magistrats et les fonctionnaires du tribunal et faire un point sur la sécurité à la suite de ce drame.

« La porte était ouverte car le digicode était en train d’être changé. Après avoir appris les faits, je me suis aussitôt rendu sur place pour exprimer mon émotion à la famille et aux collègues de Joëlle Guillin. Le préfet va renforcer le dispositif de sécurité du tribunal de grande instance. Le procureur général de la République Philippe Ingall-Montagné avait présenté à mon prédécesseur un rapport sur la sécurité au palais de justice de Rouen », a déclaré avec émotion le garde des Sceaux.

A la suite du drame, l’Union syndicale des magistrats (USM) a appelé les fonctionnaires des tribunaux à exercer « leur droit de retrait » des audiences lorsqu’ils considèrent que leur sécurité n’est plus assurée. Une décision contestée par certains qui voient une mesure manquant de réalisme. AP


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