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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > 30 janvier 1933, le début du cauchemar hitlérien

30 janvier 1933, le début du cauchemar hitlérien

Seulement 80 ans nous séparent de l’amorce du processus de l’horreur absolue, l’Holocauste, soit à peine trois générations. Petit retour sur les circonstances et réflexions sur l’avenir…

Il y a un autre anniversaire que le cinquantième anniversaire de l’amitié franco-allemande (le Traité de l’Élysée du 22 janvier 1963) dont l’Allemagne aurait pu se souvenir, un anniversaire de sinistre mémoire, mais une mémoire dont l’inaltérable permanence devrait garantir la paix pour l’avenir. Les heures les plus sombres de l’histoire, comme l’on dit.

En effet, il y a exactement quatre-vingts ans, le 30 janvier 1933 vers midi, le vieux maréchal Hindenburg (85 ans) désigna sur un malentendu le leader populiste de la NSDAP, Adolf Hitler (43 ans), à la Chancellerie de la République allemande.

Hitler. Il n’y a sans doute aucun autre nom de personnages historiques qui n’a incarné aussi cruellement, et même dans l’esprit des enfants d’aujourd’hui, l’ultime frontière qu’a pu franchir l’atrocité humaine. Pourtant, dans l’histoire du monde, il y en a eu des mégalomanes sanglants. Mais la Shoah a été une sorte d’industrialisation de la terreur qui forme la singularité du XXe siècle qui a connu deux guerres mondiales épouvantables et deux idéologies qui ont massacré des dizaines de millions d’être humains un peu partout dans le monde.

L’histoire aurait pu s’écrire autrement. Cette nomination de Hitler aurait pu être évitée. Elle paraît le résultat de la même absence de clairvoyance que la désignation, en France, le 16 juin 1940 du vieux maréchal Pétain (84 ans) à la Présidence du Conseil par le Président Albert Lebrun.


Hitler, le petit caporal

Par son talent d’harangueur de foule, il avait réussi le 29 juillet 1921 à conquérir définitivement la direction du NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands), un groupuscule extrémiste dont il a su accroître l’audience par sa fougue. Si son positionnement était évidemment à l’extrême droite (notamment pour son nationalisme pangermanique, son antisémitisme et son opposition à l’immigration), son parti soutenait un programme économique plutôt de gauche (25 points de la NSDAP du 24 février 1920) : « Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd’hui à des trusts. » (point 13), « la remise immédiate des grands magasins à l’administration communale » (point 16), « une réforme agraire (…) permettant l’expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d’utilité publique » (point 17), etc.

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Voulant imiter la marche sur Rome de Mussolini (le 28 octobre 1922), Adolf Hitler avait tenté un coup d’État dans la nuit du 8 au 9 novembre 1923 à Munich (avec Himmler, Göring, Hess, Röhm) qui se solda par un échec retentissant et quatorze mois de prison pour son instigateur. C’est après cette tentative qu’une conquête démocratique du pouvoir s’est imposée à lui. Pour cela, il a nettement profité des conséquences désastreuses de la crise de 1929 sur l’économie allemande, engendrant des millions de chômeurs (jusqu’à 30% de la population active) et une inflation galopante.


Une importance politique croissante

Les élections législatives qui se succédèrent dans la période furent sans appel. Le 20 mai 1928, le NSDAP n’a eu que 2,6% (12 sièges sur 491). Il s’est envolé à 18,3% le 14 septembre 1930 (107 sièges sur 577). Et cela allait continuer à progresser.

Le Zentrum a alors essayé d’associer Hitler au pouvoir pour canaliser ses troupes de plus en plus violentes. Hindenburg le rencontra le 10 octobre 1931 pour l’inclure dans le gouvernement mais Hitler refusa. Son objectif était de conquérir le pouvoir totalement.

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Hitler fut le principal rival de Hindenburg lors de la dernière élection présidentielle sous la République de Weimar, le 10 avril 1932 (il n’avait obtenu la nationalité allemande que le 25 février 1932 !). Soutenu par la droite modérée et la gauche rassurée sur sa personnalité, Paul von Hindenburg a été réélu Président du Reich au second tour avec 53,1% face au futur Führer qui a recueilli 36,7%.

Hindenburg était un indépendant (monarchiste) et il avait été élu pour la première fois le 26 avril 1925 un peu contre son gré au second tour avec 48,3% face à Wilhelm Marx, un ancien (et futur) chancelier représentant le Zentrum (parti catholique social qui fut dissous le 5 juillet 1933) et soutenu par les sociaux-démocrates, ce qui lui avait fait recueillir 45,3% des voix.

Hindenburg n’avait pas été candidat au premier tour et c’était les partisans de la droite allemande qui, pour barrer la route au social-démocrate Otto Braun (à la tête de la Prusse entre 1920 et 1932), le poussèrent à se présenter au second tour, candidature qu’avait entérinée l’ancien empereur Guillaume II. On pourrait faire l’analogie avec en France le maréchal Patrice de Mac Mahon, deuxième Président de la IIIe République française, élu le 24 mai 1873 par les parlementaires monarchistes dans l’attente d’un accord entre orléanistes et légitimistes.

Après une campagne électorale très violente (et meurtrière), le NSDAP grimpa jusqu’à 37,4% aux élections législatives du 30 juillet 1932, emportant 230 sièges sur 608 et surtout, devenant le premier parti du pays. Le chancelier Franz von Papen (Zentrum) proposa des ministères au NSDAP mais Hitler revendiqua la chancellerie. Il a finalement réussi à imposer Von Papen la dissolution et de nouvelles élections.


La responsabilité historique des industriels et du Zentrum

Le 6 novembre 1932, après une campagne toujours aussi violente et marquée de thèmes anticapitalistes, le parti de Hitler a subi un recul de deux millions voix, ramené à 33,1% (196 sièges sur 584) et la gauche s’est radicalisée en rééquilibrant le rapport de forces des communistes sur les sociaux-démocrates. Écarté du pouvoir par le chancelier Kurt von Schleicher, Von Papen rencontra Hitler les 4 et 18 janvier 1933 pour revenir au gouvernement par l’intermédiaire de Hitler (il fut nommé vice-chancelier le 30 janvier 1933).

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Incapable de rassembler une majorité au Reichstag (d’autant plus que la gauche était très divisée), le chancelier Schleicher demanda à Hindenburg le 23 janvier 1933 l’état d’urgence et la dissolution qui lui furent refusés. Schleicher démissionna le 28 janvier et Hindenburg reprit à son compte la stratégie de Von Papen en nommant deux nazis au gouvernement, dont Hitler comme chancelier, très encadré par Von Papen et des ministres conservateurs qui envisageaient d’évincer Hitler du gouvernement le plus rapidement possible.

Dans l’accord, Hitler avait obtenu l’organisation de nouvelles élections. La dissolution fut décidée par Hindenburg le 1er février pour des élections le 5 mars 1933.


La fonction crée l’organe

Hitler a très vite pris l’ascendant sur le reste du gouvernement. Göring remplaça très rapidement Von Papen à la tête de la Prusse (dans les faits puis formellement le 10 avril 1933). Disposant de moyens considérables, Hitler a fait une propagande très agressive, dont le point d’orgue fut le meeting au Palais des Sports de Berlin le 10 février 1933.

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Hitler a en particulier profité de l’incendie du Reichstag dans la nuit du 27 au 28 février 1933 (à peine un mois après son arrivée au pouvoir) pour pourchasser les communistes (accusés d’en être les auteurs alors que Hitler aurait pu l’avoir commandité).

Dès le 28 février 1933, Hindenburg signa un décret supprimant les principales libertés publiques. Conséquence du populisme jetant le discrédit contre les communistes et favorable à l’idée de la grandeur de la nation allemande, le 5 mars 1933, les dernières élections législatives donnèrent à Hitler 43,9% des voix (288 sièges sur 647). Le score fut le plus haut mais insuffisant encore pour s’assurer d’une majorité des deux tiers au Reichstag. Surtout, d'un point de vue symbolique, malgré la multiplication des moyens, jamais Hitler n'a obtenu la faveur d'une majorité absolue de citoyens allemands. 

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Après son discours d’ouverture de la nouvelle législature le 21 mars dans une église de Potsdam, près du tombeau de Frédéric II de Prusse, en présence de Hindenburg, Hitler a réussi à convaincre le Zentrum de le soutenir et à faire adopter dès le 23 mars 1933 (moins de deux mois !) les pleins pouvoirs (444 pour, 94 contre) qui lui permettait ensuite de se passer du Reichstag. Ces pleins pouvoirs furent promulgués le 24 mars et applicables à partir du 27 mars.

Les pleins pouvoirs donnaient ainsi une base constitutionnelle à la dictature de Hitler. Théoriquement valables seulement pour quatre ans, ils furent reconduits en 1937, en 1939 et en 1943. Ces pleins pouvoirs ont été abrogés par la loi n°1 du Conseil de contrôle allié du 20 septembre 1945 portant abrogation du droit nazi et l’abrogation a été confirmée dans la constitution de la République fédérale d’Allemagne, à l’article 123 de sa Loi fondamentale du 23 mai 1949, et à l’article 144 de la Constitution de la République démocratique allemande (Allemagne de l’Est) du 7 octobre 1949.


Mise en place des outils totalitaires

Au printemps et été 1933, les principaux partis furent interdits : le KPD (communistes) le 7 avril 1933, le DNVP (les alliés nationalistes qui ont permis à Hitler d’avoir la majorité au Reichstag) le 26 juin, le Zentrum (catholiques sociaux) le 5 juillet, le SPD (sociaux-démocrates) le 14 juillet 1933. Des milliers de prisonniers politiques furent internés au camp de concentration de Dachau (ouvert le 21 mars 1933). De nombreux députés et hommes politiques (surtout communistes et socialistes, mais aussi des autres tendances, y compris les SA de Röhm) ont été assassinés (un mémorial est discrètement visible à l’entrée du Reichstag), en particulier Schleicher (et sa femme) lors de la nuit des longs couteaux (le 30 juin 1934). Von Papen, après quelques jours d’arrestation, démissionna le 7 août 1934 mais fut ensuite nommé ambassadeur à Vienne puis à Ankara.

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Le 31 mars 1933 a été décrété l’alignement des Länder avec l’État mettant fin au fédéralisme. Les premières lois antisémites furent imposées le 7 avril 1933. Göring fonda la Gestapo le 26 avril 1933. Les syndicats furent supprimés le 2 mai 1933. L’autodafé de Berlin a eu lieu le 10 mai 1933 (livres de Freud, Marx, Kant etc.). Le NSDAP fut formellement proclamé parti unique le 14 juillet 1933. Le Reichstag fut "renouvelé" le 12 novembre 1933 par des nominations de députés acquis. La confusion des fonctions du NSDAP et de l’État fut consacrée le 1er décembre 1933. La restauration du Reich a été décidée le 30 janvier 1934. Par ailleurs, le 14 février 1934 a été prononcée la dissolution du Reichsrat (l’équivalent du Sénat français).

Enfin, le 1er août 1934, Hitler n’attendit même pas la mort de Hindenburg (seulement le lendemain) pour décider de fusionner les fonctions de Président du Reich et de chancelier : "Führer und Reichskanzler" (approuvé par un plébiscite le 19 août 1934 avec 89% des voix). Il le resta jusqu’à son suicide à Berlin le 30 avril 1945.


Hypnotiseur de foules et habile manœuvrier dans la scène politique

En un an, Hitler est parvenu à prendre le pouvoir absolu en Allemagne. Sa réussite est venue de ses talents pour manœuvrer les foules et l’opinion publique par un travail à la fois de sape intellectuelle et de violences physiques en profitant de la crise économique et de la perte de repères. Mais pas seulement : aussi de sa grande capacité de négociation avec ses partenaires politiques (nationalistes, indépendants, Zentrum etc.) qu’il a pu rouler dans la farine de la même manière qu’il a trompé ses interlocuteurs européens quelques années plus tard avec les Accords de Munich.

La tragédie de la période hitlérienne qui s’est déroulée dans le monde entier (entre 1933 et 1945) nécessite de bien comprendre l’enchaînement des faits qui n’étaient pas inéluctables.


Et l’avenir ?

Tout ce cauchemar semble définitivement fini. Un Mémorial de l’Holocauste à quelques dizaines de mètres de la Porte de Brandebourg, une nouvelle synagogue, des hommages aux Juifs allemands etc. émaillent la capitale allemande. Lieu de mémoire mais l’esprit est ailleurs.

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Je me promenais dans les rues de Berlin dimanche dernier, il y a trois jours, à la Porte de Brandebourg et aussi devant le Reichstag dont la Coupole (construite en 1999) était fermée à cause de la neige. J’ai marché également du côté de l’Ostbahnhof où subsiste encore un kilomètre de Mur de Berlin avant d’être probablement rasé par des promoteurs impatients. Car pour une partie de la population allemande, non seulement elle a dû endurer douze ans de dictature nazie, mais également une quarantaine d’années de dictature communiste.

Depuis la Réunification le 1er octobre 1990, une génération est passée. Les jeunes allemands n’ont connu ni le nazisme ni le communisme. Tout cela semble être de la vieille histoire. Aujourd’hui, l’économie paraît primer sur tout le reste. Certains craignent (à l’instar d’Emmanuel Todd) le retour à une nouvelle sorte de nationalisme allemand. D’autres pensent au contraire que l’ancrage de l’Allemagne dans la démocratie, dans le fédéralisme, dans l’Union Européenne, dans l’amitié franco-allemande (déclinée dans de très nombreux domaines, comme la carte d’étudiant franco-allemande), constitue une base solide de stabilité pour la paix et les libertés des peuples.

La question qu’on pourrait se poser, ce serait de s’interroger sur ce processus qui a fait passer une démocratie (en mauvais état) vers la dictature. La France a connu avec la défaite de juin 1940 le même phénomène, moins maîtrisé, certes, mais tout aussi redoutable dans la perte des libertés fondamentales (pourtant, la guerre n’avait pas empêché la démocratie entre 1914 et 1918).

Aujourd’hui, serait-il possible qu’un parti politique voire un groupuscule politique puisse prendre le pouvoir de manière démocratique pour répandre son totalitarisme ? C’est la principale raison évoquée par les Suisses pour garder leur droit d’avoir des armes.

Deux inquiétudes pointent à l’horizon : d’une part, la permanence d’une crise économique dont on va "fêter" le quarantième anniversaire (premier choc pétrolier) qui a fait baisser d’un point par décennie la croissance moyenne en Europe et qui a fait accroître de quasiment un million par décennie le nombre de chômeurs, ce qui rend plus audibles les discours simplistes, populistes, démagogiques, ceux qui prônent notamment l’exclusion et la division ; d’autre part, les moyens technologiques actuels qui rendraient toute résistance impossible : passeport à puce électronique, carte bancaire, téléphone mobile, adresse IP d’ordinateur, réseau Internet, informatisation des fichiers de la sécurité sociale et des impôts, vidéosurveillance des villes etc.

Mais un espoir aussi : quoi qu’on puisse en penser sur ses carences économiques ; sur ses lacunes institutionnelles, l’Union Européenne est une fondation originale qui a permis au continent européen de rester en paix au sein de ses membres : l’adhésion de la Croatie le 1er juillet 2013 après celle de la Slovénie le 1er mai 2004 donne même à cette année le symbole que la page de la guerre en ex-Yougoslavie est définitivement tournée. Et quoi qu’on pense de l’intérêt d’un Prix Nobel de la Paix, le fait que celui de 2012 a été attribué à l’Union Européenne permet de rappeler la finalité de ses pères fondateurs :

Plus jamais ça et remember !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (30 janvier 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’Union Européenne, championne de la paix.
Amitié franco-allemande.
Mur de Berlin.
Réunification allemande.
Philippe Pétain.
La Croatie.

yarti1933Jan08 

 


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Réagissez à l'article

29 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 30 janvier 2013 10:37

    Bon article 


    N’oublions pas le rôle joué par les banquiers américains dans l’arrivée de hitler au pouvoir 


    Les américains semblent très forts pour créer des dictateurs dont certains échappent à leur controle, l’histoire se répète encore de nos jours.

    Philippe 

    • Anaxandre Anaxandre 30 janvier 2013 13:48

       Et n’oublions pas non plus que « Le Monstre » et le National-Socialisme ont redressé l’Allemagne de manière spectaculaire en quelques années. Et si ce n’est - comme on voudrait nous le faire croire - que grâce au réarmement, j’ai du mal à comprendre l’état économique et social des USA dont le budget militaire est supérieur à ceux réunis de toutes les autres grandes puissances du globe...


    • Anaxandre Anaxandre 30 janvier 2013 14:08

       Et comme en Histoire il faut « voir un peu plus loin que le bout de son nez » si l’on veut y comprendre quelque chose, voilà une des causes réelle et sérieuse du conflit :

       « Lors du premier partage de la Pologne en 1772, l’Angleterre se rangea du côté des partageants, ce qui fit dire à l’historien Henri Martin « qu’elle avait été le quatrième de ses meurtriers ». Par la suite elle se désintéressa toujours de son sort, notamment lors de la grande insurrection de 1863. »
       « En France il y eut à plusieurs reprises de généreux mouvements d’opinion en sa faveur, mais les gouvernements restèrent à l’écart. »
       « En 1914, les deux Puissances, alliées de la Russie tsariste, ne songeaient guère à restaurer la Pologne. Bien au contraire. Alors que le 5 Novembre 1916 les Empires centraux avaient annoncé leur intention de constituer une Pologne indépendante, le cabinet Briand, en échange de la liberté pour la France de s’adjuger la rive gauche du Rhin, donna, le 11 Mars 1917, toute liberté à la Russie tsariste « de fixer ses frontières occidentales », c’est-à-dire de s’adjuger la Pologne tout entière. Ce fut un de ces fameux traités secrets par lesquels les adversaires de l’Allemagne s’étaient partagé à l’avance ses dépouilles, et qu’on ne connut qu’après la Révolution russe. »
       « Cette Révolution changea du tout au tout la politique des Alliés à l’égard de la Pologne. Il ne pouvait plus être question de la donner à la Russie. Alors ils la ressuscitèrent, l’agrandirent, en firent, comme de la Tchécoslovaquie, un bastion contre les frontières orientales de l’Allemagne. »

       Georges Demartial, 1941.

       Étudiez l’Histoire sérieuse, la longue Histoire, pas celle des manuels scolaires et des petits documentaires d’État : rien que sur Dantzig (cause officielle de l’entrée en guerre de l’Angleterre puis de la France) il y aurait tant à lire et à dire...


    • ARMINIUS ARMINIUS 30 janvier 2013 10:56

      Ne pas oublier qu’Hitler a été soutenu par l’Industrie allemande mais aussi américaine qui avait de nombreux intérêts en commun, par l’Angleterre qui jouait la montée d’Hitler contre un éventuel renouveau de la puissance française entre les deux guerres-voir à ce sujet l’intéressant positionnement de Robert Vansittart, secrétaire du Foreign Office et conseiller de Winston Churchill-et que sans ces deux éléments majeurs Hitler n’aurait pu développer le réarmement de l’Allemagne...


      • ZEN ZEN 30 janvier 2013 11:48

        Exact
        Ne pas oublier aussi, c’est moins connu, l’aide directe ou détournée de grandes firmes US (Opel,ITT, etc...) à l’effort de guerre du Reich, comme le montre avec détails cette étude fouillée de l’historien belge de Toronto, Pauwells


        • Kookaburra Kookaburra 30 janvier 2013 11:52

          Très bon résumé de cette période si chaotique de la Weimar République et la fatale prise de pouvoir du monstre. L’histoire se lit comme un polar.


          • foufouille foufouille 30 janvier 2013 12:37

            "quoi qu’on puisse en penser sur ses carences économiques ; sur ses lacunes institutionnelles, l’Union Européenne est une fondation originale qui a permis au continent européen de rester en paix au sein de ses membres "

            ben voyons
            il suffit de taper sur les arabes et africains
            c’est bien


            • jymb 30 janvier 2013 12:56

              Si vous mettez la main dessus, je vous invite à lire les « sept couleurs » de Brasillach. Bien avant la seconde guerre mondiale et ses engagements d’alors ( pas la peine de hurler à l’auteur facho !) , il parcours l’Europe et parle de l’Allemagne des années 20, « la drogue en vente quasi libre et la revendication des couples de même sexe de se marier » . Je suis tombé sur ce passage il y a quelques jours et j’ai eu un frisson en pensant que notre pays se rapproche actuellement dangereusement de ces extrêmes dont les conséquences ont été écrites par l’Histoire.


              • DanielD2 DanielD2 30 janvier 2013 12:57

                Les USA viennent de tuer plusieurs millions d’Irakiens pour voler leur pétrole, mais c’est toujours nos potes, hein ? Yes we can ! Rien à voir avec « le cauchemars Hitlériens  », oulalalala, ça c’est mal ... 


                Vae Victis ...

                • gaijin gaijin 30 janvier 2013 13:59

                  bel érudition et bel esprit d’ a propos !
                  mais :
                  « L’histoire aurait pu s’écrire autrement. »
                  ben non ! vous n’avez rien compris ?, hitler n’est que le produit de son époque si ça n’avait pas été lui ça aurait été un autre ici ou ailleurs .......
                  n’oubliez pas qu’eugénisme et racialisme étaient des théories scientifiques répandues dans tout l’occident d’ allemagne aux usa en passant par la france les pays du nord et l’ angleterre

                  reprenons dans l’ordre au delà de toute propagande :
                  le 19 ème siècle a été le moment de la montée en puissance d’une forme de pensée basée sur le quantifiable : l’activité humaine se réduit a la valeur économique
                  cette pensée aboutit a l’avènement de 3 monstres aux 20ème siècle
                  nazisme
                  communisme
                  libéralisme
                  les deux derniers s’allient contre le premier et en 1989 le communisme s’effondre
                  le libéralisme a gagné !
                  comme vous le faite remarquer 80 ans plus tard une nouvelle crise partie des malversations financières des banques américaine ravage le monde occidental ...... :
                  il reste un monstre a abattre

                  ps : vous trouvez hitler monstrueux ? mais il n’a fait qu’ appliquer une solution rationnelle a un problème en fonction des des théories scientifiques et en vogue a son époque ........ !!!
                  demandez vous donc qu’elles sont aujourd’hui les solutions rationnelles et monstrueuses que nous mettons en place .......


                  • Cocasse Cocasse 30 janvier 2013 14:05

                    80 ans après le cauchemar du national-socialisme, nous voilà en plein cauchemar de l’international-socialisme.



                    • Jelena XCII 30 janvier 2013 14:08

                      Le dernier paragraphe me fait sourire... La Croatie était la plus riche des républiques de la Yougoslavie, aujourd’hui c’est plus de 30% de chômeurs chez les jeunes, le cout de la vie à plus que triplé depuis son indépendance, le pouvoir est gangrené par la mafia, il y a une hausse du sida lié à la prostitution & tourisme et le retour d’une extrême-droite qui ferait passer MLPen pour Mère Teresa.

                      L’UE ne mérite pas le prix Nobel de la paix, mais celui de la corruption.

                      La Yougoslavie c’était un pays puissant qui aurait toujours dit non à l’UE.


                      • Jelena XCII 30 janvier 2013 14:15

                        Quand les criminels s’attribuent eux mêmes des prix, ça fait rigoler... Depuis la chute de l’URSS, le duo USA-UE est responsable de toutes les guerres.


                      • Jelena XCII 30 janvier 2013 15:41

                        Jamais deux sans trois... Vu qu’un article qui vante la fin du nazisme et l’entrée de la Croatie au sein de l’UE, ça me fait sourire.

                        Lors de la dernière gay-pride en Croatie, il y avait 10.000 manifestants qui ont reçu le cortège en scandant « Mort aux serbes, aux juifs et aux pédés ! » tout en faisant le salut hitlérien.


                      • PtitLudo PtitLudo 30 janvier 2013 14:15

                        Pour cela, il a nettement profité des conséquences désastreuses de la crise de 1929 sur l’économie allemande, engendrant des millions de chômeurs (jusqu’à 30% de la population active) et une inflation galopante.


                        => C’est faux, l’hyperinflation allemande date de bien avant la crise de 1929 !

                        • non667 30 janvier 2013 14:47

                          malgré la propagande mondialo judéo maçonnique capitaliste et communiste hitler n’a eu aucun mal à convaincre les allemands de la cause de leur malheur tellement c’était évident !
                          le N.O.M. déjà ! avec sa V.O. relayée par sylvain !
                           comme si la C.I.A. ,le K.G.B. , le M.O.S.S.A.D. etc n’existait pas !
                          je retiens :Par son talent d’harangueur de foule, il avait réussi le 29 juillet 1921 à conquérir définitivement la direction du NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands),
                           
                          quand à la shoa celle-ci n’était pas inscrite dans son programme mais comme rappelé

                          dans la mise en garde liminaire à la lecture de mein kampf il est écrit :


                          À la fin de « Mein Kampf », Hitler écrivait : Si l’on avait, au début et au cours de la guerre tenu une seule fois douze ou quinze mille de ces Hébreux corrupteurs du peuple sous les gaz empoisonnés que des centaines de milliers de nos meilleurs travailleurs allemands de toute origine et de toutes professions ont endurés sur le front,(14/18 ) le sacrifice de millions d’hommes n’eût pas été vain. Au contraire, si l’on s’était débarrassé à temps de ces quelque douze mille coquins, on aurait peut-être sauvé l’existence d’un million de bons et braves allemands pleins d’avenir.
                          +« ]]]]]]] SI ]]]]]]la juiverie internationale réussissait, en Europe ou ailleurs, à précipiter les peuples dans une guerre mondiale,(39/45 ) le résultat n’en serait point une bolchevisation de l’Europe et une victoire du judaïsme,mais l’extermination de la race juive en Europe. »

                          on est en 1929 ! ...............



                          • hobbit 30 janvier 2013 15:39

                            2ème épisode : début du cauchemar de l’Union Européenne...


                            • hobbit 30 janvier 2013 15:48

                              "Aujourd’hui, serait-il possible qu’un parti politique voire un groupuscule politique puisse prendre le pouvoir de manière démocratique pour répandre son totalitarisme ?"

                              Justement l’UE a pris le pouvoir et d’ailleurs même pas de manière démocratique... Barroso et Von Rompuy ont-ils été élus ?


                              • pierrot pierrot 30 janvier 2013 16:24

                                L’arrive d’Hitler au pouvoir provient de nombreux facteurs dont le soutien de la droite allemande dont le maréchal Hindenbourg, l’armée allemande, le capitalisme industriel et les banques, l’église voyant Hitler comme un messie contre le communisme ... mais aussi le traité de Versailles et le désir de revanche, le chômage de masse et l’inflation galopante.

                                Concernant les juifs il y a toujours existé un fond d’antisémitisme en Allemagne (comme en Pologne, Ukraine Russie ...) il a peut être été exacerbé par le fait que certains juifs allemands vivaient richement parmi un peuple pauvre.



                                  • Pyrathome Pyrathome 30 janvier 2013 19:57

                                    Hitler a en particulier profité de l’incendie du Reichstag dans la nuit du 27 au 28 février 1933 (à peine un mois après son arrivée au pouvoir) pour pourchasser les communistes (accusés d’en être les auteurs alors que Hitler aurait pu l’avoir commandité).
                                    .
                                    ce n’est pas Hitler aurait pu, c’est il l’a fait commandité......
                                    Parallèle au 11 septembre 2001 et des guerres de l’empire.....
                                    Tel est pris qui croyait prendre....


                                    • julius 1ER 30 janvier 2013 20:16

                                      @ l’auteur


                                      e. Si son positionnement était évidemment à l’extrême droite (notamment pour son nationalisme pangermanique, son antisémitisme et son opposition à l’immigration), son parti soutenait un programme économique plutôt de gauche (25 points de la NSDAP du 24 février 1920) : « Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd’hui à des trusts. » (point 13), « la remise immédiate des grands magasins à l’administration communale » (point 16), « une réforme agraire (…) permettant l’expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d’utilité publique » (point 17

                                       c’est bien de rappeler le programme économique de Hitler, ce qui est frappant c’est de constater à quel point son côté communiste avec les nationalisations et expropriations n’a jamais été appliqué (sauf pour les juifs et les disgrâciés) on peut vraiment dire que c’était pour capter les voix de gauche, avec bien sûr aucune intention de concrétiser par des actes, c’est toute la duplicité des mouvements d’extrème- droite qui se donnent des apparences de gauche mais ce n’est que tactique la vérité c’est qu’ils ne remettent jamais en cause l’ordre social établi et pour cause puisque leur essence même et leurs sources de financement viennent de cet ordre là, on ne mord pas la main de celui qui donne !!!!!!!!!!!! 

                                      • Chamiot 30 janvier 2013 20:39

                                        Le « cauchemar » hitlérien...cauchemar pour qui ?

                                        Dans les décennies passées (maintenant, ils sont...morts), je me suis entretenu avec de très nombreux allemands de cette époque (H et F). Je n’en ai jamais rencontré un seul qui n’ait pas évoqué ce temps d’une communauté nationale soudée sans une infinie nostalgie. Que dire de mieux que cette femme, qui, enfant, se rappelait avoir souvent pleuré en songeant à la chance qui était la sienne de vivre, d’être un membre de CETTE communauté du peuple allemand. C’était des gens magnifiques, que même une défaite incompréhensible (si la victoire devait jamais revenir au plus méritant) et le comportement ignoble de vainqueurs primitifs n’avaient pas brisé.

                                        Même l’attaque de 41 contre l’URSS était toujours comprise (lors de mes entretiens) comme nécessaire et... approuvée. Au final, le sentiment de s’être battu héroïquement pour une cause juste (le droit, pour le peuple allemand de choisir sa forme de vie et de rêver sa vie), tellement héroïquement que l’issue finale (incompréhensible et imméritée) ne les concernait plus. Ils ne s’étaient jamais courbé devant aucun ennemi, mais ils s’inclinaient devant le décret de la Providence.
                                        « Peut-être est-ce finalement le destin de nous autres Allemands, que de vivre sous la domination des Juifs » m’a confié un jour un vétéran.

                                        L’iconographie (photos et films) de l’époque est très riche (l’Allemagne était le pays de la photo amateur) et largement accessible. Elle montre toujours la même chose : une incroyable allégresse, un bonheur rayonnant de la population pendant les 6 années de paix.
                                        Une dictature le 3°Reich ? plaisanterie aussi sinistre que la soit-disant « ’invasion » de l’Autriche.

                                        Le 3° Reich, un repoussoir absolu pour les valeurs et les maîtres dont vous vous faites l’écho et le porteur d’eau (bien superflu vu le rapport des forces depuis 1945), certainement dans l’Occident actuel (détruit et rendu inoffensif). Mais sont-ce les valeurs actuelles qui sont les bonnes ?

                                        Dans l’Occident de l’époque, nombreux sont ceux qui souhaitaient une victoire allemande leur permettant de vivre leur rêve national, à côté du peuple germanique (logiquement dominant en Europe, par le nombre et les qualités) et à l’abri du double danger (très proche) du bolchévisme et de l’Internationale de l’argent (cf. la déclaration publique (= courageuse) en date du 8 mai 45 d’un Knut Hamsun, Prix Nobel, norvégien, de littérature).

                                        Aujourd’hui, dans les parties du monde où les peuples n’ont pas encore été détruits (= le coin des Méchants selon la terminologie de nos maîtres), l’aura de l’Allemagne hitlérienne est très différent de ce qu’elle est chez « nous » (mot malheureux je le concède).

                                        « L’avenir me rendra justice » a écrit Hitler dans son testament politique, avant de tenir sa parole (encore un trait qui le distingue de « nos » politiciens) et de se suicider.

                                        Malgré l’état effrayant des défuntes nations européennes (cf. le gouvernement « français » actuel), malgré la dictature absolue (appuyée par la technologie et la force des armes) des valeurs cosmopolites (le couple infernal Israel-USA), je veux encore croire à cette prédiction dans un avenir certes indéterminé.

                                        Non que je considère le régime hitlérien comme idéal (le Reich wilheminien a son mot à dire en terme de hiérarchie pérenne), mais la fin de sa diabolisation et sa reconnaissance seraient le signe que le temps des anti-valeurs a été dépassé.


                                        • Dwaabala Dwaabala 30 janvier 2013 20:59

                                          Vous évoquez le bonheur de ceux qui n’étaient pas victime de la répression, et même qui vivaient très bien avec, éventuellement dans la délation.
                                          Vous parlez de la dignité d’un bonheur !


                                        • non667 30 janvier 2013 21:22

                                          à chamiot
                                          autour de 1990 le mark et le yen caracolaient en tête de toutes les monnaies bien au dessus du dollars .
                                          me vint à l’esprit cette question ? : victoire posthume de Hitler et iro hito ????????????

                                          les japonais et les allemands peuvent abaisser leur barrières douanière ils les gardent dans leur coeur !


                                        • pierrot pierrot 31 janvier 2013 16:48

                                          à Chamiot,
                                          je ne dois pas fréquenter les mêmes allemands que vous.
                                          De nombreux allemands ont une très mauvaise opinion du nazisme.


                                        • Chamiot 1er février 2013 22:46

                                          @Pierrot

                                          Vous avez parfaitement raison.

                                          Je parlais (je l’ai bien précisé) des gens assez âgés pour avoir vécu ces années, que ce soit comme adultes ou comme enfants/adolescents.
                                          Les vrais vétérans (les soldats, qui, d’ailleurs, se sont réellement battus ou pas) se font maintenant de plus en plus rares. J’en ai encore rencontré un il y a 2 ans (il avait 90 ans !) sur une plage espagnole : toute la guerre à l’Est et jamais blessé !

                                          Quant aux jeunes générations, qui n’ont pas connu ces années et qui sont éduqués depuis l’enfance dans un dénigrement systématique du NS (et, au-delà de leur pays et de son histoire), le cas est clairement différent. J’évite évidemment d’aborder le sujet avec tous mes amis allemands (comme moi environ 50 ans) car leur culpabilité bien inculquée est un tabou.

                                          Ils ont néanmoins aussi des réactions positives, en ce sens que, par exemple, aucun d’entre eux ne m’a jamais dit qu’il considérait que les Turcs « étaient » des Allemands. Ils disent : « Ils ont un passeport allemand ».


                                        • yvesduc 30 janvier 2013 20:49
                                          Navré mais je ne peux pas plusser cet article.

                                          Le début du cauchemar, c’est 1930.
                                           
                                          Quant au « malentendu » évoqué dans le 2ème paragraphe, c’est, j’imagine, le succès électoral du NSDAP ?
                                           
                                          L’article s’attarde sur les manœuvres politiques et les mesures dictatoriales et évacue d’une phrase ou deux la désastreuse situation économique à laquelle a conduit la politique du Mark fort, menée par les dirigeants précédents, il est vrai sous l’influence du capitalisme de Wall Street. Donc, si l’on comprend bien, quand le fascisme arrive, ce n’est pas de la faute du capitalisme, forcément gentil, mais du chef populiste qui, pas gonflé, « profite » que le pays est par terre !

                                          • Mugiwara 30 janvier 2013 22:39

                                            triste époque, il n’y a plus un dictateur digne de lui ou de musso voire franco. qu’est ce que j’aurais aimé vivre cette époque. pour un enfoiré comme moi, franchement, j’aurais été tout heureux à chercher à les dézinguer à tout va. bachar qui n’est qu’un piètre stratégiste, le président de l’iran, qui pour mieux menacer le monde, fait exploser son labo... kadhafi s’est pris une balle (très maigre consolation soit dit en passant, car il y avait du hitler en lui). l’enfoiré de dieu s’il existe, m’envoyer en période de paix, franchement, ça n’est pas si mal. je vais essayer de faire avec ... snif... même le chef de la corée du nord fait un peu pitié ...

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