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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > De l’emploi des mots, et de l’emploi des salariés

De l’emploi des mots, et de l’emploi des salariés

On ne prête qu’aux riches : aussi attribue-t-on à Talleyrand cet aphorisme : « La parole a été donnée à l’homme pour qu’il déguise sa pensée. » Une chose, au moins, est sûre : une tyrannie se reconnaît à son langage inintelligible aux non-initiés : « Solution finale », « Nuit et brouillard » resteront les modèles du genre pour longtemps. Aussi devrait-on se méfier : il est, en effet, de plus en plus difficile aujourd’hui de comprendre la langue des gouvernants, tant ils usent d’euphémismes, de litotes, de périphrases, d’images, et de métonymies, pour masquer la réalité et la remodeler à leur convenance.

« Le jargon illusionniste de la com’ » leur a permis de faire bien des progrès en la matière. On connaît « les dégâts collatéraux », chers aux états-majors, la précision « des frappes chirurgicales ». Par opportunité, l’injure devient « excès de plume »... sous la plume d’un juge. Une entreprise décide « un plan social » et non un licenciement collectif.

Les métonymies du CPE

Le conflit sur le contrat de première embauche a vu fleurir ses propres métonymies, nommant l’effet pour mieux cacher la cause : « flexibilité », « souplesse », « séparabilité » du côté gouvernemental et patronal, et « précarité » ou « précariat » du côté des étudiants, des élèves et des syndicats.
- Traduite en termes intelligibles, la « flexibilité » est l’effet produit sur un contrat de travail par la volonté patronale d’embaucher un salarié quand on en a besoin et de le licencier dans le cas contraire, sans avoir à justifier quoi que ce soit d’autre que le « yo-yo » du carnet de commandes. On le voit, il n’est pas anodin de qualifier les êtres humains, avec leurs compétences, de simples « ressources humaines ». Celles-ci peuvent-elles prétendre à plus d’égards que les autres ressources constituant un capital ? Imagine-t-on un stock protester parce qu’on le gère « à flux tendus » ? Quant à « la précarité », elle est, elle aussi, un effet de cette même volonté qui n’estime pas devoir prémunir ces mêmes « ressources humaines » contre l’incertitude du lendemain, en leur offrant des contrats sans aucune garantie dans la durée, ni même dans les modalités de leur exécution . Le CPE transposait dans le Code du travail ce qui est, depuis longtemps, pratiqué dans les instances d’appel des cours de justice, judiciaires et administratives. Le juge se permet souvent de ne pas motiver une décision : « La loi n’a pas été méconnue ! », se contente-t-il de répondre au plaignant, qui en reste bouche bée !

Une métonymie dangereuse : « Les jeunes en grande difficulté »

Tel n’a pas été le cas, Dieu merci, d’un grand nombre d’étudiants face au CPE, en entraînant avec eux dans la rue des manifestations gigantesques que le pouvoir s’est ingénié d’abord comme il se doit... à minimiser, avant de se rendre à l’évidence d’une réalité qui a, pour finir, fait craquer son maquillage. Il reste, néanmoins, aujourd’hui, une interrogation sur la raison qui a conduit des personnes raisonnables à imaginer ce CPE, résiliable unilatéralement pendant deux ans sans avoir aucun motif à donner : car on ne peut trouver meilleure définition de l’arbitraire. Il s’est agi, a-t-on sans cesse entendu, de venir en aide « aux jeunes en grande difficulté » qui ne trouvent pas d’emploi. Comment refuser, dans ce cas, une mesure inspirée par un aussi pur mouvement humanitaire ? Là encore, ne faut-il pas se méfier de la métonymie qui focalise l’attention sur un effet pour mieux se détourner de la cause ? C’est que ces « jeunes en grande difficulté » ressemblent comme deux gouttes d’eau à ces fameux « élèves en difficulté » qu’ils ont été pour beaucoup, selon une formule administrative qui a fait florès dans l’Éducation nationale afin de recouvrir, d’un pudique mais trompeur emballage de dame patronnesse, tout et son contraire : l’élève méritant mais privé au départ d’un capital culturel familial, et l’élève bien vite récalcitrant avant d’adopter des méthodes de délinquant.

La déscolarisation par l’école

Pour s’en tenir à cette dernière espèce redoutable, dans une société de scolarisation généralisée, comment nier qu’elle est pour partie le produit d’une école à la dérive ? Cette masse de jeunes ne s’est pas déscolarisée - et donc désocialisée - toute seule : on l’y a aidée. Qui donc, « on » ? Au moins, trois facteurs.
- L’un est, à n’en pas douter, le formalisme d’un savoir qui a pris au cours des dix dernières années une ampleur inégalée, intelligible des seuls élèves préalablement initiés en famille : l’enseignement du français a atteint des sommets dans le ridicule avec ses « déictiques », ses « connecteurs », ses « didascalies » et tutti quanti... Et ceci, face à des élèves qui savent à peine lire !
- Le second facteur est la politique d’une administration qui a préféré gérer à son profit la dérive délinquante d’un nombre croissant d’élèves, en leur épargnant les rigueurs des règles au profit d’une contribution au maintien de l’ordre d’un établissement, à la façon de la police qui préfère tenir un indicateur plutôt que de l’arrêter, s’il lui permet, par ses informations ou ses provocations, d’intimider d’autres individus : ne jamais oublier que, pour l’administration, l’ennemi le plus dangereux n’est pas l’élève, mais le professeur indocile, qu’il s’agit de surveiller comme le lait sur le feu !
- Le troisième facteur est la surenchère compassionnelle à laquelle se livrent les professeurs entre eux, seule manière, dans un tel système où la qualité d’un professeur n’est évaluée qu’à la docilité, de se valoriser face aux collègues et à l’administration. Le pire des délinquants, dans un établissement scolaire, en conseil de classe ou « commission de remédiation » - cette invention ingénieuse pour éviter le conseil de discipline - trouve toujours une « mère Thérésa » pour excuser « le pauvre petit », crier qu’elle en sait plus que tous sur lui et qu’elle comprend mieux que tout le monde sa conduite de transgression. Qui oserait contredire une parole aussi généreusement missionnaire ? Quoi qu’il en soit, ces « petites frappes », après avoir empoisonné la vie d’un établissement, finissent - hélas ! - toujours par s’en exclure elles-mêmes, à force d’absentéisme excusé, ou par en être exclues quand, encouragées à s’affranchir du respect de toute règle, elles osent un jour s’en prendre à un conseiller principal d’éducation, voire à un principal.

Le CPE, une école de dressage... Après l’école

- Seulement, que faire d’individus que l’École, par commodité et/ou démagogie, a naufragés, au lieu de leur inculquer les règles minimales de vie en société à un âge où il est tout de même plus facile de le faire ? Qui peut bien en vouloir ? On comprend, dans ce contexte, que l’idée du CPE ait pu germer dans des esprits. Puisque l’École a failli, il s’est agi de donner à l’entreprise la possibilité de « dresser » une main d’œuvre, provisoirement inemployable, à la fois en la maintenant, deux ans durant, sous la menace quotidienne d’un renvoi sans motif à la moindre incartade, et en protégeant simultanément l’entreprise contre les dégâts que ces individus ont déjà provoqués à l’École. Vu sous cet angle, en dépit de son extrême rigueur, et de sa dérogation au droit du travail, le CPE pouvait être présenté comme une seconde chance pour ces individus.
- Seulement, ses auteurs ont commis l’erreur de vouloir l’étendre aussi à tous ces jeunes qui se sont investis dans leurs études et ont obtenu des diplômes. Ce n’était pas tolérable, puisqu’on soumettait au même régime dérogatoire injuste l’étudiant méritant et « la petite frappe ». Mais n’était-ce pas cette seconde cible que visaient de préférence les auteurs du CPE, pour parer à une seconde défaillance de l’École, encore plus grave à leurs yeux : l’inflation des diplômés, et par voie de conséquence, leur dévaluation ? Il est connu qu’aujourd’hui, si le diplôme aide à trouver un emploi, il n’y suffit plus. Nombre de diplômés sont même conduits à accepter un poste de travail inférieur au niveau du diplôme détenu : on peut devenir facteur avec une licence d’histoire. Et il est tout aussi notoire que des employés sur-diplômés soumis à des supérieurs hiérarchiques qui ne le sont pas, créent des difficultés relationnelles dans l’entreprise : on retrouve le type de relation qui sévissait en caserne entre l’universitaire de 2e classe et l’adjudant qui n’avait pas le savoir mais le pouvoir : « Dans quoi sont creusées les tranchées ? », demandait le gradé. « Dans la demi-heure qui suit l’arrivée sur le terrain ! », hurlait-il devant des universitaires muets et perplexes. Le CPE est apparu à ces petits malins comme un bon moyen de mettre au pas tous ces « sur-diplômés » potentiellement récalcitrants : car qui dit études, dit, en principe, développement de l’esprit critique et possible soumission non aveugle à l’autorité. C’est sans doute ce que, par-dessus tout, redoute, sans le dire, l’univers de l’entreprise. Mais, généralisé jusqu’à 26 ans, ce CPE présentait le mérite de ne surtout pas le dire, en ne faisant aucune discrimination entre diplômés et incultes. C’est ce que certains appellent l’égalité !

Ce CPE a eu au moins un autre mérite, celui de montrer que l’École ne répond pas aux besoins de l’entreprise, ni par « ses rebuts », forcément, ni, paradoxalement, par ses « produits les plus raffinés ». Mais est-ce la fonction première de l’École, dans une démocratie, que de livrer au marché du travail « des produits adaptés » ? N’est-ce pas oublier qu’elle doit d’abord former des citoyens, et qu’il n’existe aucune institution qui puisse se substituer à elle dans cette fonction ? Et surtout pas l’entreprise ! On voit même que, pour l’instant, les besoins de la démocratie et ceux de l’entreprise sont antinomiques : la première ne vit qu’avec des citoyens, les plus éduqués qui soient, et meurt d’inculture devenue majoritaire, quand la seconde requiert principalement des « agents » spécialisés aveuglément soumis à son ordre hiérachique. Le CPE a permis de s’en rendre compte. Démocratie et entreprise sont encore loin d’être conciliables, surtout par temps de mondialisation. Paul VILLACH


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30 réactions à cet article    


  • Jigmy Jigmy 18 avril 2006 10:56

    Il est clair que le gouvernement abuse, ment ,et le pire c’est que ce n’est pas terminé ! langue de bois, mensonge, persuasion par la peur... ppff on a affaire à de vrais sophistes !

    Ils ont décidés que l’heure était à la flexibilité, soit. C’est la mode. Je veux bien changer de travail tous les 3 ans, mais j’aimerais en trouver un dans la même ville !! Or, on dirait que la « mobilité » doive être au rendez vous. C’est vu comme une une sorte de débrouillardise. La mobilité, c’est des enfants qui voient leur papa que le week end...Mobilité autre mot pour dire : nomadisme économique obligatoire.

    Le libéralisme n’est qu’une mode conceptuelle ! Et au lieu d’être créatif et de chercher à en inventer une autre ou de l’affiner, on pleurniche parce qu’on a pas les baskets de la même marque ! C’est tellement navrant...


    • ifelhim (---.---.123.125) 18 avril 2006 11:14

      Ca me fait penser à cette école privée britannique qui a décidé de donner des cours de « bonheur » à ses élèves... Il s’agit entre autre de leur apprendre que le bonheur n’est pas d’accumuler des choses materielles... Cette école coute quand meme plus de 11000 euros par trimestre... Paradoxe ?


      • ifelhim (---.---.123.125) 18 avril 2006 11:50

        A propos de l’éducation nationale...

        http://www.ihes.fr/%7elafforgue/demission.html

        C’est... effrayant, lamentable, catastrophiques... Le pire et les ouvrages d’enseignants criant « au secours » le montrent, c’est que c’est vrai (même si maladroitement et violement formulé ; Ceci dit, lorsque les gauchistes traitent toutes les personnes de droite comme des esclavagistes, on peut croire que c’est l’époque qui veut ça : abus de mots/maux et d’images chocs), elle est en péril, la jeunesse et notre pays avec elle, par conséquent...


      • (---.---.12.242) 18 avril 2006 11:36

        "-Seulement que faire d’individus que l’École, par commodité et/ou démagogie, a naufragés, au lieu de leur inculquer les règles minimales de vie en société à un âge où il est tout de même plus facile de le faire ? Qui peut bien en vouloir ? On comprend, dans ce contexte, que l’idée du CPE ait pu germer dans des esprits. Puisque l’École a failli, il s’est agi de donner à l’entreprise la possibilité de « dresser » une main d’œuvre , provisoirement inemployable, à la fois en la maintenant, deux ans durant, sous la menace quotidienne d’un renvoi sans motif à la moindre incartade, et en protégeant simultanément l’entreprise contre les dégâts que ces individus ont déjà provoqués à l’École. Vu sous cet angle, en dépit de son extrême rigueur, et de sa dérogation au Droit du Travail, le CPE pouvait être présenté comme une seconde chance pour ces individus.
        - Seulement, ses auteurs ont commis l’erreur de vouloir l’étendre aussi à tous ces jeunes qui se sont investis dans leurs études et ont obtenu des diplômes. Ce n’était pas tolérable, puisqu’on soumettait au même régime dérogatoire injuste l’étudiant méritant et « la petite frappe ». Mais n’était-ce pas cette seconde cible que visaient de préférence les auteurs du CPE, pour parer à une seconde défaillance de l’École encore plus grave à leurs yeux : l’inflation des diplômés et par voie de conséquence leur dévaluation ? Il est connu qu’aujourd’hui, si le diplôme aide à trouver un emploi, il n’y suffit plus. Nombre de diplômés sont même conduits à accepter un poste de travail inférieur au niveau du diplôme détenu : on peut devenir facteur avec une licence d’histoire. Et il est tout aussi notoire que des employés sur-diplômés soumis à des supérieurs hiérarchiques qui ne le sont pas, créent des difficultés relationnelles dans l’entreprise : on retrouve le type de relation qui sévissait en caserne entre l’universitaire de 2ème classe et l’adjudant qui n’avait pas le Savoir mais le Pouvoir : « Dans quoi sont creusées les tranchées ? » demandait le gradé. « Dans la demi-heure qui suit l’arrivée sur le terrain ! » hurlait-il devant des universitaires muets et perplexes. Le CPE est apparu à ces petits malins comme un bon moyen de mettre au pas tous ces « sur-diplômés » potentiellement récalcitrants : car qui dit études, dit, en principe, développement de l’esprit critique et possible soumission non aveugle à l’autorité. C’est sans doute ce que, par-dessus tout, redoute, sans le dire, l’univers de l’entreprise. Mais, généralisé jusqu’à 26 ans, ce CPE présentait le mérite de ne surtout pas le dire, en ne faisant aucune discrimination, entre diplômés et incultes. C’est ce que certains appellent l’égalité !"

        C’est bien cette analyse que j’ai fait depuis le lancement du CPE : tentative de rattrapage du ratage monumental de l’EN et parentale et qui m’a amené à le considérer comme un mal nécessaire. Il est tout à fait lamentable que cette mission de rattrapage doit échouer aux entreprises qui ont vraiment autre chose à faire à l’heure de la difficile lutte pour ne pas sombrer face à la concurrence mondialisée. Mais comme le « mammouth » semble intouchable, quoi faire d’autre ? Un service national quasi militaire de formation professionnel ? L’EN a pour moi une mission essentielle : une formation réaliste pour armer les jeunes à affronter les difficultés de la vie d’adulte. Donc formation professionnelle et citoyenne ont la même importance. Vu les événements de novembre et des dernières semaines, les différentes évaluations et critiques formulées ici ou là, force est de constater que l’EN ne semble pas à la hauteur. Qui aura le courage de s’attaquer enfin au problème de fond qui ronge notre société à savoir l’éducation (parentale ou nationale) et l’instruction (formation professionnelle et citoyenne) ?


        • brigetoun (---.---.69.126) 18 avril 2006 12:30

          si on vous comprend bien l’erreur et l’échec de l’école est de ne pas fabriquer des êtres suffisament maléables et dociles, laissant aux pauvres entreprises le soin de les ramener dans la « norme », la télévision n’y suffisant pas. Mais outre le fait que des presque idiots ne sont guère rentables à la longue, désirez vous que l’on applique ce traitement à vos enfants ?


        • Renaud D. (---.---.218.186) 18 avril 2006 13:37

          @ M. Villach.

          Vous exprimez une capacité de compassion et un soin du détail qui vous honorent. Malheureusement, les esprits féconds des think-tank de l’ultra-libéralisme vont vite à l’essentiel, évitant de pareilles fredaines. Les mesures de précarisation s’adresseront progressivement à toute la société. Ces mesures sont mises en route tranche par tranche afin d’éviter... tout débordement populaire. Parfois ça rate !

          Les ultra-libéraux ont introduit un CDD de dix-huit mois renouvelable pour les plus 55 ans, un CNE qui ne s’applique qu’aux entreprises de moins de 20 salariés, puis, comme rien ne bougeait, ont continué avec un CPE qui concerne les moins de 26 ans pour toutes les entreprises. Plus tard, un CxE devrait procurer à telle ou telle catégorie de salariés les avantages de la nouvelle réglementation. Progressivement, les exceptions se recouperont pendant qu’un fait divers prouvera l’impérieuse nécessité d’étendre la période d’essai de deux ans à 30 mois...

          La nécessité (réelle) de réduire le coût de fonctionnement d’une entreprise en période de vaches maigres permet l’argutie, les faux débats, mais n’est tout simplement pas prise en compte sérieusement dans cette démarche puisque la précarisation prive les entreprises des marchés dont elles ont besoin pour survivre. On ne peut assouplir les conséquences d’une situation en en aggravant les causes. Les chefs d’entreprises en sont parfaitement conscients mais faute de pouvoir agir contre cette tendance, mettent ça sur le compte de la conjoncture...

          Pour vos mauvais élèves - et pour le dressage - il y a les prisons (et ça rapporte beaucoup, beaucoup d’argent les prisons).


          • Jardin cultivé (---.---.75.159) 18 avril 2006 15:20

            Tout simplement bravo... Hélas, la lucidité se heurte toujours à l’omerta institutionnalisée. Mais si rien ne change, ou très, très, très lentement, une opinion critique, en particulier chez les jeunes générations, est en train de grossir. Espoir...


            • (---.---.12.242) 18 avril 2006 15:23

              Il me semble que le souhait des parents en général est que leurs enfants s’insèrent le mieux possible dans notre société et qu’ils demandent que l’EN complète la formation de citoyens apte à s’assumer et à réussir leur parcours d’adulte. Pensez vous vraiment que la plupart des parents rêvent que leurs enfants deviennent des marginaux ou des quasi ratés aigris ? Il n’y a que des utopistes écorchés vives qui sont encore à courir derrière des chimères au nom d’une doctrine d’un autre siècle tout en profitant allègrement des moyens gagnés par d’autres ! Pire, en poussant leurs enfants dans la même impasse ! Oui, je suis franchement libérale et fière d’avoir réussi l’éducation de mes enfants en les dirigeant tout le long de leur parcours scolaire vers la réussite par le travail et dans des filières qui leur offrent la possibilité de cette réussite. Mes deux enfants, maintenant 28 et 29 ans, n’ont pas eu de problème pour trouver leur premier job (maximum un délai de 2 mois de recherche pour ma fille) et d’être confirmé par une embauche définitive en CDI. Ahh oui, j’oubliais : responsables, ils assurent leur travail même s’il faut dépasser les 35 heures et ils n’ont jamais considéré d’office un patron d’entreprise comme un exploiteur...


              • caramico (---.---.227.252) 18 avril 2006 16:25

                Arrétez cette suffisance de donneurs de leçons.

                Tous les parents, libéraux ou pas, font ce qu’ils peuvent pour leur progéniture...


              • Tony (---.---.40.243) 18 avril 2006 15:38

                Quelques reactions a votre article :

                1. Vous definissez « flexibilite » par embaucher/licencier suivant le yo-yo du carnet de commande. Comme si la qualite de l employe ne comptait pas... Croyez-vous vraiment que l on licencie/embauche les salaries aveuglement, avec pour seuls criteres le « yo-yo du carnet de commandes » ? Pensez-vous vraiment que les employeurs s amusent a faire cela ?!

                2. Pour l effet du CPE sur les jeunes diplomes. Vous semblez croire qu un employeur prefererait embaucher un debile a quelqu un de brillant ?! Sachez qu un jeune diplome brillant, on se bat pour l embaucher monsieur ! Ces jeunes la croulent sous les propositions d emploi, et choisissent celle qui les interesse le plus.

                3. Le CPE est mort, et etrangement l exode des jeunes francais (titulaires de diplomes des grandes ecoles ou sans diplome) vers l Angleterre va continuer. 300,000 jeunes francais a Londres. Vous etes-vous deja demande pourquoi ?


                • caramico (---.---.227.180) 18 avril 2006 16:29

                  Pour les boulots débiles, il faut des débiles qui se sentent à l’aise dans leur milieu.

                  Quand aux (300.000 jeunes), je ne sais pas d’ou vous tenez ce chiffre, ils feront comme beaucoup d’ Anglais qui en rêvent, quand l’heure de la retraite aura sonné, ils viendrons la passer en France


                • Tony (---.---.40.243) 18 avril 2006 17:00

                  Je n ai pas bien compris le sens de votre premiere phrase. Pouvez-vous developper ?

                  Beaucoup reviendront en France, vous avez raison. Je suis entierement d accord avec vous pour dire que la France est un pays ou il fait bon vivre lorsqu on ne travaille pas. Vous aurez aussi remarque que les anglais, en choisissant la Dordogne comme destination prviligiee, font montre de tres bon gout.

                  Il n empeche que le flux des francais qui partent en Angleterre est constitue de jeunes qui partent chercher (et trouver facilement) un emploi. Alors que les Anglais qui viennent en France sont pour la plupart des retraites.


                • Tony (---.---.40.243) 18 avril 2006 17:06

                  Tout a fait d accord Iguane. Pourquoi tant de francais quittent la France et son code du travail pour, entre autres pays, le Royaume Uni ? Pourquoi les jeunes anglais ne viennent-ils pas travailler en France, si le code du travail francais est si seduisant ? Il y a les theories, et il y a les faits.


                • Iguane39 (---.---.139.254) 18 avril 2006 16:54

                  Encore un beau discours de l’extrême-gauche pour nous faire croire que l’entreprise spolie les gens et ne les traitent que comme de la marchandise. C’est un discours révolu, qui n’aboutit à rien et laisse dans l’immobilisme profond notre pays. C’est bien continuez... Maintenant, étudions plus attentivement les autres pays d’Europe qui s’adaptent à la flexibilité que demande les entreprises. Plus de flexibilité, plus d’emplois, moins de précarité (salaires plus élevés, pouvoir d’achat plus important), mais on quitte son emploi plus rapidement. Est-ce que dans ces pays, on s’est ralié à un ultra-libéralisme primaire, où l’homme est considéré comme une marchandise ?, certes non, et on y vit mieux qu’en France. Alors arrêtons les discours d’extrême-gauche, arrêtons de croire que les entreprises sont des esclavagistes, que les USA sont notre modèle et réfléchissons un peu à comment nous adapter les uns aux autres. La gauche que nous connaissons en France n’existe plus dans tous les autres pays du monde, sauf peut-être dans les pays post-communistes révolutionnaires, et on sait qu’ils sont encore plus mal économiquement que nous.

                  Alors changeons, soyons plus flexible et arrêtons cette démagogie perverse !!! Que nos meilleurs jeunes ne partent plus à l’étranger, là où le travail est plus « précaire » mais tellement plus agréable à vivre.


                  • caramico (---.---.211.19) 18 avril 2006 17:02

                    Lisez l’article de Bergame : Chômage où pauvreté...


                  • paul villach (---.---.149.73) 18 avril 2006 18:58

                    Ce sont les catéchistes d’extrême-gauche qui vont être surpris par votre « catalogage » que je récuse. J’essaie de faire entendre une représentation de l’entreprise qui ne soit pas exclusivement économiste. Vous vous reconnaissez vraiment dans l’appellation « ressources humaines » ? Moi, pas ! Est-ce l’homme qui doit être au service de l’entreprise ou l’entreprise qui doit l’être au service de l’homme ? Paul VILLACH


                  • ThomasC (---.---.4.7) 18 avril 2006 17:09

                    Bonjour ,

                    Avant de laisser ce mot, j’ai été lire votre CV ... Et je n’ai pas été surpris...

                    Votre texte est agressif et surtout dénué de sens.

                    Vous critiquez globalement les entreprises. Mais en réalité, vous ne connaissez pas les entreprises. Elles sont gérées sous contrainte. Elles prennent en compte la carnet de commande et les périodes de vache maigres en anticipant les reprises qui finissent toujours par arriver. A ce titre, elles ne se séparent tous les temps de leurs employés.

                    En tant que salarié du privé, s’il y a une chose que je sais : une entreprise ne dégraisse à la première baisse de commande ! Mais comment pouvez vous faire ce genre d’affirmation ?

                    En faite, vous donnez de grandes leçons de morale sur un monde que vous avez pratiqué peut-être de loin (en temps que consultant peut être ?) mais plus surement jamais de prêt, au jour le jour...

                    En faite, votre analyse est dénuée de sens car elle est pétrie de contre vérité sur le monde de l’entreprise...

                    C’est bien triste. Ca m’attriste. Et je comprends de plus en plus tous ces gens qui partent faire leur vie à Londres.

                    Vous ne redorez le blason de l’éducation nationale. Vous me semblez complétement déconnecté...

                    Enfin, quand je lis votre texte j’ai l’impression de lire une texte surannée, fané, ridé, issu d’une autre époque, celle de mai 1968 peut être ... ou alors des grands débats idéologiques de l’après guerre.

                    Je suis né en 72. Je n’ai jamais connu mai 68. J’ai voté pour la première fois en 1992 pour Maastricht après l’effondrement du communisme... Pour moi la lutte des classes, le communisme n’évoque rien qui soit une solution d’avenir. C’est tout au plus un cours d’histoire de la pensée économique. Il n’existe que l’économie de marché. Il n’existe pas de 3ieme voie. Au sein de l’économie de marché, il existe juste 2 approches : liberalisme ou bien libéralisme-social... Monétarisme / néo monétarisme ou néo keynesianisme ... C’est tout ... Rien d’autres ! En dehors de cela, il n’y a que des systèmes d’organisation qui ont mené à des catastrophes sociales.

                    A plus !


                    • nO (---.---.128.14) 18 avril 2006 17:49

                      vos propos montre un manque criant d’imagination. Ce qui n’a pas deja ete fait n’existe pas. Avec des gens comme vous nous serions encore une monarchie. Le capitalisme n’est pas la solution puisque a terme il rejoint le communisme par la concentration des moyen de production entre les mains d’un monopole(d’etat ou prive).


                    • paul villach (---.---.149.73) 18 avril 2006 19:21

                      Je ne vous reprocherai pas d’être en désaccord avec moi ; j’émets seulement des réserves sur votre légèreté à juger « urbi et orbi », du haut de je ne sais quelle certitude mythologique, que « mon texte est dénué de sens » ! Il ne l’est que par rapport à votre représentation du monde... où je peine à imaginer ce qui vous donne une raison de vivre. Je crois, en effet, - et c’est le drame ! - que pour quelqu’un qui baigne dans « l’économisme outrancier » ambiant, oser récuser l’usage de l’expression « ressources humaines » pour désigner l’homme ou la femme qui travaille, est proprement insensé ! Je vous retourne le compliment : grand bien vous fasse de vous satisfaire d’être traité de « ressources humaines » à l’égal d’un stock qu’on gère « à flux tendus » , au besoin en recourant au harcèlement moral pour vous détruire ! Mais je pense que vous valez mieux que ça ! Quelle que soit votre activité professionnelle, vous restez une personne avec des droits et des devoirs ! Est-il impossible d’imaginer d’intégrer ce « paramètre » dans l’entreprise de demain ? Je reconnais qu’à ce jour, tout est à faire. Mais pour vous comme pour les enfants à qui vous laisserez cette société, je souhaite qu’il soit possible de le concevoir sous peine de leur rendre la vie invivable ! Paul VILLACH


                    • Chris (---.---.100.34) 18 avril 2006 17:43

                      bonjour ,

                      Bravo Paul VILLACH pour cet article constructif et précis , et BRAVO YAHOO de donner la parole à des personnes qui ne sont pas des représentants du gouvernement ni du patronnat ( qui a dit " ce sont les mêmes ;O) ???) bon et puis Chapeau à Agoravox : je vais aller surfer + souvent !!

                      Une précision , au sujet des « ressources humaines » de l’entreprise : actuellement dans certaines boites ( dont la mienne : LaPoste !!) le terme « ressources humaines » est carrément supprimé et remplacé tout simplement par « ressources » : raccourci qui peut en dire long sur la considération accordée aux (Ex-) humains salariés !!

                      Chris.


                      • Tony (---.---.40.243) 18 avril 2006 18:10

                        Bravo CHRIS ! T’as raison ;0) le gouvernement et le patronat, tous les memes, tous des salauds ! ;0) Ils pensent qu a une chose : a nous exploiter !! A nous traiter comme de la vulgaire marchandise !! ;0)


                        • bruno (---.---.98.138) 18 avril 2006 20:58

                          Nous connaissions effectivement « Solution finale ». « Solution durable » y a depuis succédé.


                          • jlb (---.---.105.78) 18 avril 2006 21:16

                            on avait demandé des forces de travail, on a reçu des... humains !


                            • Renaud D. (---.---.218.186) 18 avril 2006 23:03

                              @ Paul Villach

                              Votre article est intéressant, mais j’ai souhaité l’insérer dans son contexte dans mon premier post, ci-dessus : votre point de vue répond au discours ultra-libéral, et à lui seul.

                              Les penseurs ultra-libéraux contrôlent les médias (voir Qui bénéficie de la DADVSI ? http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8923 ) et se réjouissent du fait que le débat sur leurs objectifs occulte toute autre vision de l’entreprise.

                              Vous dites : « J’essaie de faire entendre une représentation de l’entreprise qui ne soit pas exclusivement économiste. »

                              Les entrepreneurs dont la vision n’est pas seulement économiste existent : je les ai rencontrés dans des centaines de PME qui ne veulent pas « des »agents« spécialisés aveuglément soumis à son ordre hiérarchique » comme vous le vivez (si mal) dans l’éducation nationale, mais bien des collaborateurs capables de partager des valeurs humaines et aptes à faire face aux enjeux du quotidien.

                              J’ai été « pion » quatre ans. Mon épouse travaille dans une école. Peu d’entreprises sont aussi méprisantes envers leurs employés que l’Education Nationale française. N’en faites pas une généralité !

                              Je n’ai jamais rencontré d’entrepreneurs demandeurs d’une plus grande précarité ni d’une dévalorisation de la personne humaine. Ils n’ont en aucune façon la prétention de former des citoyens. À leurs yeux, le développement d’une entreprise n’est concevable que dans le maintien de la démocratie.

                              Tout autre est le discours ultra-libéral, le seul qu’un entrepreneur peut tenir à son banquier s’il veut obtenir de ce dernier qu’il lui escompte ses traites...


                              • paul villach (---.---.116.128) 20 avril 2006 19:31

                                Je partage volontiers vos nuances. Mais convenez qu’aujourd’hui, les libéralistes (je respecte trop le mot de « libéraux » pour les en juger dignes) se font plus entendre que les autres. Bien sûr qu’il existe une autre espèce d’entrepreneurs qui savent que la motivation et l’engagement de leurs employés sont proportionnels au respect qu’ils leur manifestent ! Paul VILLACH


                              • Xavier (---.---.148.35) 19 avril 2006 00:03

                                Paul,

                                Je ne suis pas d’accord avec vous sur toutes les questions soulevées par votre article. Vous évoquez la comparaison des diplômés et des non-diplômés dans le cadre des mesures qui étaient prévues « sans distinction » dans le CPE. Là ne réside pas, de mon point de vue, l’essentiel. Même si une période d’essai de 2 ans pose, a priori, une problématique plus grande au diplômé qui est supposé négocier une « forte » augmentation en début de carrière comme rétribution d’une forte acquisition de connaissances et d’efficacité.

                                De mon point de vue, le point essentiel qui a échappé à la critique, c’est que la mesure phare du CPE qui aurait créé de l’emploi, c’est l’exonération de charges pendant 3 ans. Le versement d’une compensation de 8% des sommes versées en cas de licenciement (+10% au titre des congés annuels, + le droit au chomage) était par ailleurs une dissuasion du licenciement créant une certaine sécurité pour l’employé. Dès lors, la non-justification du licenciement n’était qu’un prétexte pour ouvrir la porte aux abus (tant que ca pouvait ramener un peu plus d’argent à l’état), tout comme la période d’essai de 2 ans. En gros, pour moi, le CPE a capoté à cause de mesures d’intérêt mineur qui auraient causé un tort majeur.

                                Quant aux rebuts de l’Ecole (et je n’entends pas « rebut » dans le sens péjoratif) que vous mentionnez, ils ne sont pas composés majoritairement de délinquants... à moins que vous ne parliez de ceux qui sont montrés dans les media, issus de banlieues parisiennes... mais Paris n’est pas la France. Parmi ces rebuts, il y a beaucoup d’anciens élèves non motivés par les études, ayant envie d’être vite indépendants financièrement (ou pour qui l’indépendance financière était essentielle lorsqu’issus d’une famille à faible revenus). L’Ecole a failli en supprimant l’instruction civique. L’Ecole a failli en allégeant les programmes pour pouvoir donner un Baccalauréat à plus de jeunes moins instruits. L’Ecole a failli en laissant les parents proclamer une autorité ou un droit de regard sur ce que fait chaque professeur, privant souvent ce dernier d’autorité sur ses élèves. L’Ecole a aussi failli en proposant une carrière sans perspectives financières intéressantes aux professeurs, créant par là même un corps professoral politiquement non représentatif de la population (majoritairement socialiste, quasi-unanimement gauchiste) à même d’influencer une partie de la jeunesse souvent contestataire et rarement auto-critique.

                                Je crois que le centre de votre argumentation reposait sur le fait que les « jeunes en difficulté » étaient à mettre en parallèle avec les « jeunes en échec scolaire » et à porter cela au crédit de l’Etat. Comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas ma vision des choses. Les jeunes sont plus touchés par le chomage que les autres classes d’age. Le CPE visait à résoudre cette situation (en réalité imputable aux entreprises demandeuses de main d’oeuvre déjà qualifiée, et refusant l’effort de formation de son personnel). Malheureusement, la période d’essai de 2 ans et la non-justification du licenciement étaient des pommes pourries. A cause d’elles, on a dû aussi jeter le reste, qui était bien plus important. Vous n’êtes pas content de notre gouvernement et vous pensez que l’immobilisme vaut mieux qu’avancer à tout prix si c’est pour aller dans le mur ? Parfait ! C’est aussi mon avis ! Mais si on peut faire des propositions pour aller de l’avant sans aller dans le mur, c’est encore mieux.


                                • iguane39 (---.---.139.254) 20 avril 2006 18:03

                                  Croire que l’entreprise est aux services de son personnel, c’est un doux rêve. Une entreprise se doit de gagner de l’argent, point final. Pour ne pas tomber dans l’esclavagisme, on établit des règles, qui tombent du bon sens. Heureusement d’ailleurs. Mais croire que l’entreprise se doit d’être aux services de sa ressource humaine, ca ne me parait absolument pas juste. Effectivement de part les liens sociaux des personnes qui vont travailler ensemble, il va se créer un lien inévitable entre des personnes d’une même entreprise donc, mais l’entreprise n’a un rôle social à jouer proprement dit. Elle peut faciliter la vie de ces employés, mais ne doit pas être considérée comme celle qui va couver ses salariés. Il faut arrêter de toujours demander aux autres de s’assumer pour ne pas avoir à le faire soi-même. On entend toujours la même chose, l’état doit prendre ses responsabilités, l’entreprise..., et bla et bla et bla. L’état doit être là pour assurer à ces citoyens un modèle de vie le mieux à même de leur convenir, en les protégeant quand il faut, de manière suffisante et efficace. Il ne faut pas qu’il soit là pour les infantiliser et les rendre dépendant. Arrêtons cet idéal qui ne mènent à rien. Quand on voit des gens qui se plaignent dans la rue de la « précarité », qui dénoncent les profits des entreprises, mais qu’ils créent la leur. Et si vous leur demandez, ils vous répondront que c’est trop difficile, trop dangereux, trop de travail. Ca veut dire quoi, que celui qui prend des risques, qui gagnent de l’argent parce qu’il a plus travaillé, n’a pas le droit de récolter les fruits de ces efforts, qu’il doit obligatoirement tout partager avec la communauté. C’est un discours de communistes, un doux rêve dans lequel tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Quelqu’un qui risque, quelqu’un qui travaille plus doit recevoir ce qu’il a mérité. Celui qui se laisse bercer par le temps qui passe, en attendant sa pré-retraite à 55 ans, ne doit pas s’imaginer qu’il pourra tirer les bénéfices de ceux qui sont bien plus productifs que lui et qui créent des emplois, eux au moins.


                                  • paul villach (---.---.116.128) 20 avril 2006 19:16

                                    Cette profession de foi libéraliste (car le mot libéral est trop beau pour être abandonné à ceux qui le dévoient) a le mérite de montrer que le contexte politique (je veux dire, le contexte de la cité -selon le sens grec originel du mot) est royalement ignoré de ceux qui se réclame d’une vision purement économiste de l’entreprise. La ligne de partage « des eaux » est bien là, sans qu’il faille crier au loup communiste, Dieu merci ! Pour les uns, l’employé est « une ressource humaine » au même titre que les autres éléments constitutifs d’un capital ; pour les autres, il ne peut être ravalé à cet état chosifié. Le libéraliste veut ignorer obstinément que sa libre initiative productive est tout de même tributaire d’un équipement collectif, autant culturel que matériel, sans lequel il ne peut tirer profit de son travail. Or vivre en société nécessite de passer des compromis équilibrés, sinon c’est tôt ou tard la guerre. Les libéralistes en sont-ils conscients ? Est-ce que c’est ça qu’ils veulent ? On ne leur fera pas l’affront de les soupçonner de n’avoir pas vu plus loin que le fond de leur tiroir-caisse, ni d’avoir déjà assuré leurs arrières dans quelques paradis hospitaliers inaccessibles sans tiroirs-caisse ! Paul VILLACH


                                  • Renaud D. (---.---.83.96) 21 avril 2006 00:08

                                    Un lien pour comprendre l’évolution de la société ultra-libérale : Une génération à durée déterminée

                                    Ce qui m’ennuie dans le discours des universitaires, c’est qu’ils se trompent de combat. L’utra-libéralisme ne s’attaque pas de front. Les blindages ont été conçus pour résister à toute forme de critique. Mieux : ils sont auto-renforçants. Plus on tire dessus, plus ils se consolident. Leur discours consiste à dire : il n’existe pas d’alternative à nos réformes, les opposants ne sont que des casseurs irresponsables, ils n’ont rien à proposer .

                                    De fait, aucune proposition n’a émergé des manifestations récentes dont la facture s’élève à des millions d’Euros de dégâts. Bingo ! Le discours ultra-libéral a encore marqué un point.

                                    Trois millions de personnes dans la rue, cela ruine les espérances présidentielles de Villepin mais cela n’est qu’un contretemps mineur dans la mise en place d’un système qui paraît inéluctable à la plus grande majorité, parce qu’ils n’en connaissent pas le contenu.

                                    Le monde universitaire porte une grande part de responsabilité dans cet état de fait. L’entreprise y est diabolisée à un tel point qu’elle n’est plus abordée que sous l’angle des contraintes qu’y subissent les salariés. « Misérabilisme, » se disent les puissants. « Ils n’ont que ce qu’ils méritent. » Et ils ont raison de penser cela : leur système est calé pour ne leur apporter que cette perception des manifestations.

                                    Nous ne voulons pas que le gouvernement gère notre précarité ? Alors prenons-là en main nous-même.

                                    Lorsque les universitaires descendront dans la rue en demandant de libérer les entreprises de leurs contraintes, de faciliter la création des TPE, de permettre de vivre de son propre travail avant de devoir avancer des taxes et des cotisations sociales supérieures aux gains immédiatement réalisables, alors les choses changeront. Ils manifesteront cette solidarité sociale sans laquelle nous allons droit dans le mur.

                                    Lisez Mauss. Lisez ses pages sur les coopératives, sur la capacité des plus humbles à espérer et à entreprendre. C’est par là qu’il faut recommencer.

                                    Bien à vous.

                                    Renaud D.


                                    • grattaculo (---.---.124.152) 29 avril 2006 13:04

                                      Ceci n’est pas une participation au débat. Je suis chômeur diplômé d’état. Cette condition est suffisante à l’exercice légal de la déconothérapie. Je signale simplement comment et où je pratique cet art. Aux fins ultra-néo-libérales de me faire le plus possible d’audience convertible à terme en blé perso, étant exclu provisoirement de toute participation à sa culture sous contrat de travail. Et après m’être fait pour la circonstance déconothérapeute.

                                      • Ma langue de peute et son emploi des mots : LANGUE DE PEUTE

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