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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > De la parole aux actes : Darcos pris par la patrouille !

De la parole aux actes : Darcos pris par la patrouille !

Darcos a décidé de tailler dans le dur et de couper (partiellement) les vivres à ceux qui se battent pour « le mieux vivre ensemble » et pour la culture et l’éducation populaire. La Ligue de l’enseignement vient de recevoir deux courriers du ministre réduisant drastiquement les engagements de l’Etat et le soutien financier associé. Une illustration concrète du new deal éducatif darcosien.
 
Le 9 mai 2007, Xavier Darcos, futur sinistre de l’Eradication nationale écrivait sur son blog : « Ce que nous voulons donc, c’est la culture à l’école et une école plus proche, plus ouverte à la population. Nous voulons lui donner toute sa dimension de chose publique, de maison républicaine, de maison de la "culture" dans toute la pluralité du mot. Voilà un beau projet pour le quinquennat ! »
 
Mais il en est des envolées lyriques comme du pâté de cheval et d’alouette : un cheval d’envolée et une alouette de lyrisme… En date du 6 octobre 2008, Xavier Darcos a écrit deux lettres à La Ligue de l’enseignement. La première pour l’informer du gel définitif de 25 % de la subvention gouvernementale accordée le 27 mars 2007 pour une durée quadriennale, avec effet rétroactif au 1er janvier 2008 (à deux mois et demi de la clôture de l’exercice, on vous explique que vous devrez vous débrouiller avec 75 % de ce qui avait été prévu !). La seconde pour lui signifier le rapatriement au 1er septembre 2009 des 180 emplois équivalent temps plein d’enseignants détachés auprès de La Ligue pour l’accomplissement de certaines de ses missions.

La Ligue de l’enseignement, c’est une vaste organisation qui rassemble les mouvements d’éducation populaire, créée en 1866 par Jean Macé. Ses 102 fédérations départementales, ses 30 000 associations affiliées, ses 2 millions d’adhérents, organisent ou coordonnent : des vacances actives (Vacances pour tous), des classes découvertes pour les écoles, des centres de loisirs associés à l’école (CLAE), des débats, des actions d’alphabétisation et d’insertion, des initiatives culturelles dans les banlieues ou les zones rurales, du sport scolaire, et un long et cætera. Son ambition : inciter « les citoyens à s’associer dans la lutte contre les inégalités, à débattre et à être acteurs dans la cité afin de construire une société plus juste, plus libre et plus solidaire visant à l’émancipation de tous ».
 
Les permanents et les bénévoles de La Ligue font souvent ce que l’Etat et l’école ne font plus, ou n’ont pas à faire. Relais indispensable entre la sphère scolaire et la sphère familiale, elle comble les lacunes de l’une et les faiblesses de l’autre, pour essayer de faire des citoyens éclairés et libres. Démanteler ces dispositifs, asphyxier ces structures, c’est remettre en péril le très fragile équilibre républicain : moins de vie associative, moins d’éducation populaire, moins de culture pour tous, c’est plus de replis identitaires, plus de fracture sociale et plus de failles dans la République.
Mais évidemment, tout ça, M. Darcos n’en a cure.
 
« Morale », « éthique », « citoyenneté » : Darcos est (probablement) croyant, mais pas pratiquant.
 
Il faut dire que cet enfant de la République (enseignant puis haut fonctionnaire, fils de fonctionnaire), sous son apparence de bon notable provincial, se transforme facilement en hyène féroce et haineuse. Passons sur sa pitoyable prestation en direct sur Canal+ où il se perdit dans le passé antérieur et se prit les pieds dans la règle de trois. Concentrons-nous sur la lecture de son blog (http://xavierdarcos.blogspirit.com/), sorte de coïtus interumptus (il n’y écrit plus depuis sa nomination) de la beauferie politique. Très édifiant.
 
 Il a des avis sur le dialogue social : « vous dites "culture" et aussitôt l’intermittent montre son nez ; vous dites "identité nationale" et vous voici fasciste, poursuivi par les pétitionnaires ; vous dites "éducation" et le syndicaliste bardé d’autocollants se met à hurler : "des vrais moyens pour une vraie politique de l’école !" On vit dans l’automatisme de la pensée en boucle » (14 mars 2007) ; sur les acteurs qui s’engagent : « M. Torreton, ex-prince consort de Mme Chazal, habitué de Gala et Voici, vous le preniez pour un acteur ? Mais non, c’est un intellectuel, une sorte de néo-Yves Montand » (6 mars 2007) ; sur Marie-Georges Buffet « qui cache sa faucille et son marteau comme elle peut, exigeant "un vrai débat pour poser les bases d’une vraie alternative pour répondre aux vrais problèmes des vrais gens" (etc.) : elle rame dans la sciure de langue de bois, pour sauvegarder les 3 % qu’atteignit le visionnaire novateur Robert Hue » (23 mars 2007) ; sur son ex-mentor Bayrou : « Comment arrêter un tracteur à quatre bayrous motrices ? » ; etc.
 
Dans la même veine poétique, il fut attaqué en février 2004 par Les Chiennes de garde pour avoir déclaré, au sujet d’une adjointe de Juppé à Bordeaux « Que Mme Fayet cesse de mettre en avant sa "fidélité" à Alain Juppé, ce n’est tout de même pas à la femme adultère de donner des leçons de fidélité conjugale ! »
 
Il avait même écrit, le 1er mars 2007 « Je ne vois pas l’intérêt (...) d’avoir B. Kouchner ou J. Delors comme chef d’un gouvernement où chaque ministre serait en cohabitation avec tous les autres ». Bernard Il Magnifico, assis à la même table gouvernementale que lui les mercredis matin à l’Elysée, a dû apprécier…
 
Quant à la morale, elle s’arrête chez les Darcos aux portes du petit intérêt personnel : il emploie comme chef adjoint de cabinet sa jeune épouse (il lui rend 23 ans), titulaire d’une maîtrise d’histoire et il fut inculpé en 82 (puis relaxé) pour fraude au bac, quand il n’était encore que prof de terminale et qu’il voulut faire le malin auprès de ses élèves.
 
Comme le faisait dire Michel Audiard à un de ses personnages : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ».

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11 réactions à cet article    


  • docdory docdory 17 octobre 2008 12:18

     @ Etxe 

     

    Je n’ai aucune sympathie pour Darcos , surtout depuis son projet catastrophique de réforme du lycée .

    Cependant , la déclaration des droits de l’homme de 1789 précise :

     

    Article XIII

    Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.

    Cet article dit en clair que nos impôts doivent servir aux dépenses publiques , et donc soumises au contrôle des citoyens . 

    Je me suis depuis toujours battu pour le respect de la loi de 1905 : la République ne subventionne et ne salarie aucun culte , car les cultes ne sont pas une dépense d’administration .

    Etant logique avec moi-même je pense que la République n’a aucune raison non plus de subventionner des associations , quelles qu’elles soient . Les associations doivent fonctionner par les cotisations de leurs adhérents , et non par des subventions , qui consistent à faire payer par les contribuables une cotisation de fait à une association dont il n’ a pas forcément envie de devenir membre , et à la raison sociale desquelles il n’est pas forcément en accord . 

    Je ne sais pas ci les chiffres donnés ici

    http://www.ifrap.org/0-ouvrirlesite/assoc.html

    sont exacts , mais ils donnent à réfléchir ...


    • monkiz-combattant 18 octobre 2008 13:11

      Bonjour,

      Je me permets de préciser deux / trois choses. L’article de l’Ifrap prend des références et des faits qui remontent sur près de trente ans en assimilant l’ensemble des associations à des pratiques frauduleuses ou éthiquement douteuses. Si l’on prend sur la même période les pratiques des entreprises je pense que l’on arrivera aux mêmes conclusions. Ce n’est donc pas le statut juridique des associations qui est problématique mais les hommes et les femmes qui les composent et qui parfois dérapent. Lorsque le président de l’’ARC détourne les fonds de cette fondation on ne peut que condamner et être dans une colère noire. Mais de la même manière lorque l’on apprend que des cadres de la société génrale organisent un séminaire à plusieurs centaines de milliers d’euros en pleine crise financière et juste après que les contribuables aient refinancé ces banques !!!
      Pour autant on ne peut dire que l’ensemble des banques et des cadres bancaires soient des voyous !


      J’ai travaillé de nombreuses années dans une fédération similaire à la ligue de l’enseignement. Il est nécessaire de préciser que la subvention gelée par le ministère répond à la reconnaissance d’utilité publique par l’état des missions de cette fédération. Par ailleurs cela contraint ces fédérations à soumettre l’ensemble de ses comptes à un commissaire aux comptes, transmettre ceux ci aux services de l’état et faire un rapport et une évéluation annuelle des actions conduites.

      Quelques exemples d’actions conduites : Les ateliers relais étaient des organisations entres plusieurs fédérations et des enseignants permettant d’accompagner des élèves en rupture scolaire pour travailler vers une rescolarisation en partant des problèmes de comportements et des fortes lacunes individuelles. N’est ce pas là la mission de l’état ? Quelle organisation permet cela au sein de l’éducation nationale ? Et donc si l’état a besoin d’organisations associatives pour conduire les missions qui sont les siennes en quoi est ce choquant que cet état finance ces organisations ?
      Autre action la formation des délégués élèves : leur apprendre les notions de représentation de concertation, et les responsabilités inhérentes à ce genre de fonction, n’est pas là quelques choses qui a à voir avec l’éducation civique ? Pour autant l’éducation nationale peut elle répondre à elle seule ?
      Qui gère les centres accueillant les classe de découverte, classes de neige et autres centres de découverte ? Pour grande partie la ligue de l’enseignment, les Francas et les CEMEA. Serait il logique que ce soient des entreprises privées à but lucratif et sans lien avec les enseigants ?

      Pour la réflexion, c’est de ces fédérations que sont nées la presse enfantine dont aucun éditeur ne se souciait, les centres de loisirs comme lieux de socialisation et d’apprentissages de citoyenneté active (l’actualité montre qu’il reste du travail...), de nombreuses expérimentations pédagogiques, bref une grande partie de l’innovation en matière d’éducation.

      Enfin moi je préfère que mes impots servent à financer des associations qui vont prolonger les missions de l’état, que les entreprises par l’intermédiaires de réduction de charges sociales, d’exonérations de différentes natures, voir de mise à disposition de terrain pour l’implantation de telle ou telle entreprise. Ces dernières actions sont peut être nécessaires, mais en final bien supérieures aux subventions accordées aux associations et bien moins encadrées. 

      Bénévolat/salariat

      Sur ce sujet, il n’y a pas d’opposition entre ces deux statuts. Une association employeur rien de choquant là dedans. Ce qui devient choquant c’est lorsque des personnes créent une association pour créer leur emploi, ou lorsque la vie associative ne repose pas sur l’engagement de bénévoles. Mais comment voulez vous qu’une association gérant plusieurs dizaines de personnes voir centaines, donc des milions d’euros soit gérée uniquement par des bénévoles ? Restaurant du coeur (mission de solidarité nationale par excellence), Emmaûs, Secours populaire, Fondation de france, Médecins du monde, et tant d’autres exemples qui à mon sens n’ont rien de choquant dans leur fonctionnement.

      Cordialement


    • Leila Leila 17 octobre 2008 12:44

      Darcos est un misérable valet de sa majesté Sarkozy.

      Il applique la politique du Chef : tuer l’enseignement public pour faire place à l’enseignement privé, comme aux Etats-Unis.


      • snoopy86 17 octobre 2008 17:43

        Les permanents et les bénévoles de La Ligue font souvent ce que l’Etat et l’école ne font plus, ou n’ont pas à faire

        Si l’Etat ne le fait plus, le ministre doit faire en sorte qu’il le fasse et pas subventionner d’autres qui s’y substituent sans son contrôle...

        Si l’Etat n’a pas à le faire, il n’a pas à le subventionner non plus...


        • 9thermidor 18 octobre 2008 10:31

           Lique de l’ enseignement laïque :

          c’est
          l’ Inquisition républicaine pour imposer l’ imposture maçonnique dès le berceau
          et pour intoxiquer obligatoirement et laïquement tous les esprits français

          gare aux récalcitrants :
           à l’ époque de la guillotine a succédé celle du cachot médiatique et du baillonement

          vivement sa ruine !


          • JONAS JONAS 18 octobre 2008 10:37

            Ah ! Lorsque je vous lis, je regrette de moins en moins d’avoir voté pour notre Gouverneur…  ! Il est un moindre par rapport au pire que vous représentez.

            Vous devenez de plus en plus l’antithèse de la laïcité ! Vous êtes aujourd’hui plus jésuites que les jésuites.

            En réalité, vous représentez parfaitement votre ancien maître, ancien jésuite, titulaire de la Francisque, le Socialiste François Mitterrand (Mite rangs).

            Rhéteurs, de l’international socialisme, partisans de la création d’une race supérieure métisse, garante de Paix et Sécurité… ! Vous rejoignez l’abbé Pierre qui un jour a déclaré : " Pourquoi Dieu n’a pas fait les hommes de la même couleur ! ". Il aurait pu dire sans restriction mentale, mon Patron est un con ! Mais le Pape l’aurait peut-être foutu à la porte… ?

            Ah ! Je vous dédicace la " Bêtise " de Brel.

            Mon père était instituteur, il n’aurait jamais accepté qu’on l’appelle " professeur des écoles ". C’était un vrai laïque, lui !

            @ +


            • etxe 18 octobre 2008 22:59

              certaines réactions sont pour le moins surprenantes : l’idéologie y prend le pas sur l’analyse et le commentaire des faits.
              comme l’a dit un des lecteurs, assurer les activités périscolaires, des vacances actives, des centres de loisirs qui prennent le relais de l’école en période de vacances, etc., cela contribue, n’en déplaise aux ultralibéraux ou aux fascistes de tout bord, à accompagner des gamins sur la voie de la citoyenneté. et que dans le cadre de contrats d’objectifs ou de délégations de service public, l’Etat participe au financement de ces activités, c’est normal. ce n’est pas, au sens juridique, une subvention, mais bien la contrepartie d’une prestation effectivement produite.
              couper en cours d’exercice ces financements, revient purement et simplement à mettre en danger les structures visées et à rayer d’un trait de plume l’engagement écrit de l’Etat.
              les faits, rien que les faits. les mots, rien que les mots. ils sont plus puissants que les idéologies et les anathèmes.


              • JONAS JONAS 20 octobre 2008 00:40

                @ L’Auteur,

                Vous parlez des faits, ils sont là !

                Depuis 30 ans vous nous jouez de la mandoline, depuis 30 ans nous avons déversé des millions d’euros dans les écoles et lycées des cités dites " sensibles ". Depuis 30 ans les résultats sont plus que médiocre et ils aboutissent aux sifflements de notre hymne national.

                Les subventions, l’État, c’est nous les contribuables qui les assurons, et qu’avons-nous en remerciement ? Des injures et le mépris !

                Nous n’avons aucuns engagements à tenir vis-à-vis de gens qui nous détestent et qui n’ont qu’un seul but, c’est de profiter de la générosité de nos systèmes, qu’ils soient éducatifs, sociaux ou de santé.

                Ils prennent leurs responsabilités, nous devons assumer les nôtres.

                Chier devant une porte et sonner pour demander du papier est un comble !

                Libre à vous d’ouvrir la porte et de leur en fournir un rouleau.

                Moi, je ne supporte plus les " cailloux " pour mes collègues, les injures, les feux de caves qui se transforment parfois en feu d’immeuble avec victimes. Ceux des poubelles, des voitures, qui sont pour eux un passe-temps, voire une distraction de fin de semaine.

                Même après la dernière guerre, les enfants et adolescents, malgré le manque d’argent pour se payer des loisirs, ne se sont livrés à de pareils comportements.

                Et vous voulez leur offrir des vacances, des loisirs !

                Bonsoir Monsieur.


              • etxe 20 octobre 2008 17:18

                Le casque de pompier, il ne vous serrait pas un peu trop au niveau des tempes ?


              • dom y loulou dom 21 octobre 2008 20:30

                qu’est-ce que c’est que cet amalgame-là clown-pompier ? et tes enfants ils vont pas à l’école peut-être ? ou peut-être que tous les écoliers devraient être envoyés à Guantanamo d’après toi pour terrorisme en vrac... supprimons les enfants et yaura plus besoin d’écoles... mais c’est parfait comme réflexion ! comme c’est intelligent !

                les banlieues... quel rapport avec la choucroute ?


              • dom y loulou dom 21 octobre 2008 20:20

                Darc vadoros donc

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