Pour des énergies renouvelables compétitives
Développer une alternative aux énergies classiques comme le gaz, le charbon ou le pétrole est un enjeu majeur du XXIe siècle. D’une part, ces énergies sont épuisables, d’autre part, elles sont très polluantes en CO, CO2, NOx. L’hydroélectricité, l’éolien, le solaire ou la biomasse représentent des solutions alternatives de production énergétique qui ont l’avantage d’être, d’une part, renouvelables, et, d’autre part, de n’émettre que peu ou pas de gaz à effet de serre et de polluants. Ces énergies participent donc à l’ambition d’un développement durable.
La France a su très largement exploiter son potentiel hydraulique, mais reste très en retard dans les autres domaines. Pourtant, son potentiel dans tous les domaines est conséquent. Ainsi la France dispose du 2e gisement éolien d’Europe. Cette situation est aussi liée au choix qui a été fait du ‘tout nucléaire’ dans les années 1970. Ce choix, s’il peut apparaître pertinent sous de nombreux aspects (capacité de production, gaz à effets de serre, etc.) pose quand même des problèmes non négligeables en termes de gestion des déchets ultimes, de souplesse et de risque technologique.
La recherche et le développement des énergies renouvelables ont été retardés en France à cause de la priorité donnée au nucléaire et des budgets minuscules consacrés à la recherche sur l’énergie. De plus, la situation de monopole dont jouissait EDF n’a pas permis l’émergence d’acteurs nouveaux sur le marché de l’électricité. Ainsi, aujourd’hui, Jeulin n’est pas en capacité de produire des éoliennes de très grande puissance, par exemple.
Aujourd’hui, la montée du cours du pétrole pose de façon de plus en plus aiguë le problème des énergies renouvelables. En effet, aux raisons conjoncturelles qui expliquent la hausse du cours du pétrole (instabilité politique au Proche-Orient) s’ajoutent des raisons structurelles (raréfaction des nouveaux gisements à mettre en exploitation à des coûts acceptables, hausse de la demande en pétrole de la Chine et de l’Inde).
Nous devons aujourd’hui soutenir le développement des énergies renouvelables en France. Un certain nombre de propositions peuvent être faites dans ce sens :
Crédits d’impôts à la production
Les
crédits d’impôts de production soutiennent l’introduction des énergies
renouvelables en permettant aux compagnies qui investissent dans les
énergies renouvelables d’amortir cet investissement plus facilement. Un
CIP peut être employé comme dispositif central pour l’appui des
énergies renouvelables, car il permet d’aider à financer le déploiement
des nouvelles technologies qui souffrent de la concurrence de
technologies traditionnelles moins coûteuses, car déjà amorties.
Utiliser les excédents de la TIPP pour financer la recherche
Plutôt
que de céder à la tentation populiste de réduire le taux de la TIPP
d’une façon ou d’une autre pour en gommer les effets sur les
consommateurs, il semble plus important d’utiliser les excédents dégagés
à cause de la hausse de cours pour financer la recherche. En effet, la
France a un retard considérable à combler dans le domaine des énergies
renouvelables. Or, à moyen terme, la mise en œuvre de ces énergies sera
indispensable pour faire face à la raréfaction des énergies fossiles.
La France doit assurer son indépendance future en développant sa
recherche, pour disposer des capacités techniques nécessaires à la mise
en œuvre de ces technologies quand elles deviendront indispensables.
Sinon, elle se trouvera dépendante d’autres pays, avec les inconvénients
économiques et politiques que cela peut avoir.
Favoriser les véhicules propres
L’idée
qui avait été évoquée, il y a quelque temps, de surtaxer les véhicules
les plus consommateurs de carburant et de primer les véhicules plus
économes doit être reprise et défendue au niveau européen.
Faire preuve de courage politique
Les
débats sont passionnés, mais les argumentations, parfois empreintes
d’une forte part de subjectivité, sont à la limite de la mauvaise foi.
Ainsi, les opposants aux éoliennes (aérogénérateurs) mettent en avant trois
arguments. Les éoliennes abimeraient les paysages, or au Moyen Âge
l’Europe était couverte de moulins, qui d’ailleurs aujourd’hui sont
souvent devenus des lieux patrimoniaux. Du reste, sont elles si
disgracieuses, relativement aux centrales nucléaires ou thermiques ? Les
éoliennes seraient bruyantes, pourtant, les études menées ont montré que
le bruit des pales est inférieur à celui du vent dans les branches des
arbres, et que les éoliennes produisent beaucoup moins de décibels que
la circulation automobile. Enfin, les éoliennes sont accusées de
présenter un danger pour les oiseaux, alors que, d’une part, les
ornithologues ont montré que la mortalité aviaire directe est infime, d’autre part, les oiseaux sont tout à fait capables de reconnaître le danger
que représentent les éoliennes pour eux.
Le lobby anti-éolienne
agite donc des accusations relevant plus du fantasme que de
l’argumentation scientifique. Il est indispensable, dès lors, de faire preuve
de courage politique pour imposer le développement des éoliennes, et
démonter ces faux arguments.
Revoir la législation sur les éoliennes
La
législation concernant l’éolien doit être revue. D’une part, pour en
faciliter le déploiement, et d’autre part, pour rassurer les riverains.
Ainsi, il faut faciliter la délivrance des permis de construire par les
maires, mais soumettre celle-ci à l’accord des communes riveraines. Il
faut aussi définir des seuils légaux de bruits, susceptibles de rassurer
les habitants lors de l’installation d’une éolienne.
Le solaire
L’implantation de
panneaux photoélectriques en toiture dans les constructions nouvelles
doit être facilitée : fiscalement, et dans les documents d’urbanisme,
ainsi que pour les édifices publics.
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