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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Pour une Renaissance de la Démocratie

Pour une Renaissance de la Démocratie

Et c’est reparti pour une campagne présidentielle.

Les candidats se multiplient comme des petits pains. Les « petites phrases » font la une des journaux. La ronde des entrevues, les pitreries télévisées, les mitinges avec pom-pom girls, vociférations de slogans, agitations de drapeaux, banderoles, et vente de produits dérivés font florès.

C’est le grand « democratic’circus » en tournée quinquennale. Et encore, nous n’en sommes en cette fin de décembre qu’au tour de chauffe. La campagne n’est pas encore officiellement ouverte.

Le Caïd de Neuilly la Crapuleuse triche, comme d’hab’, en multipliant des déplacements officiels de Chef de l’Etat, payés par tous les contribuables, mais il ne rencontre que des salles d’UMPistes triés sur le volet, encartés, encadrés, moutons bêlants et chauffés pour applaudir leur champion qui n’arrête pas de les trahir. Mais le masochisme n’étant toujours pas interdit, c’est leur droit le plus strict d’en redemander encore.

Et moi, comme tout « bon citoyen », je m’apprête à aller voter pour désigner un monarque quasi absolu pour les cinq prochaines années. Sans enthousiasme aucun.

Et même si ce n’est pas mon candidat qui est élu, je devrai me plier à la volonté populaire manipulée par les médias, car nous serions, paraît-il, en démocratie.

Comme le dit si bien Sollers : « La démocratie, c'est d'abord la parole. » Point de logos, point de démocratie.

Ce qui a pour conséquence cette fameuse saillie : « La dictature, c’est tais-toi et obéis ; la démocratie, c’est cause toujours et obéis aussi !  »

Quand on sait qu’aujourd’hui, encore plus qu’hier, n’a des chances de réussir que celui qui saura lever les fonds nécessaires à sa campagne, et que ce sont les plus riches, les plus nantis qui versent les chèques décisifs en attendant un retour sur leur investissement, on peut se demander si la démocratie représentative n’est pas une lamentable farce à leurrer les pleupleus.

D’ailleurs, l’on sait qu’il existe des « petits » et des « grands » candidats. La qualification de ces candidats n’ayant rien à voir avec la grandeur de leurs idées et arguments. Ce serait même le contraire.

Un candidat est un « produit » que l’on nous vend, et cela depuis Nixon. C’est dire ! D’où l’importance fabuleuse des « conseillers en communication » qui dirigent le « produit », lui disent comment s’habiller, comment répondre, comment sourire, où aller, qui rencontrer, comment réagir, qui inviter, qui détester, même qu’on se demande si cela s’arrête ou non à la porte des toilettes.

Un « petit » candidat n’a aucune chance d’accéder au poste suprême. Donc, il sert de soupape de sécurité, permet aux gens de se faire plaisir au premier tour, et l’affaire est pliée au second tour puisqu’il ne peut y avoir que deux candidats.

Peut-on imaginer qu’arrivent au deuxième tour, deux « petits » candidats ? Ce serait cocasse, croquignolet, jouissif au plus haut point. Mais cela relève du rêve.

Or, une campagne présidentielle tient aussi du rêve.

Le mode d’emploi des candidats consiste à enchanter les électeurs, à les flatter, à les rassembler sur des idées, des « promesses qui n’engagent que ceux qui y croient  » pour reprendre une « pasqualinade ».

La démocratie est l’antichambre de la démagogie que renforce la société du spectacle dans laquelle nous pataugeons depuis l’arrivée de la télévision.

Réduire la démocratie à des déplacements dominicaux dans des écoles et des mairies transformées en lieux de votes, c’est vraiment se moquer des gens. Et c’est ce qui explique, en partie, la désaffection des citoyens, transformés en consommateurs, pour la « res publica » et la démocratie.

« La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une urne, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus puis à se désintéresser, s'abstenir, se taire pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen non seulement sur les affaires de l'Etat, mais sur celles de la région, de la commune, de la coopérative, de l'association, de la profession. Si cette présence vigilante ne se fait pas sentir, les gouvernements (quels que soient les principes dont ils se recommandent), les corps organisés, les fonctionnaires, les élus, en butte aux pressions de toute sorte de groupes, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent bientôt, soit aux tentations de l'arbitraire, soit à la routine et aux droits acquis ... La démocratie n'est efficace que si elle existe partout et en tout temps. » Pierre MENDES-France

Or, avons-nous le temps, l’envie, les moyens de participer plus activement à la vie du pays ?

Le système économico-politique en place épuise les salariés, prône depuis des années l’individualisme exacerbé, institue la compétition entre les entreprises, entre les états, mais aussi entre les individus eux-mêmes.

Quant à ceux qui sont abandonnés sur le bord du chemin, qu’ils se débrouillent ! « Salauds de pauvres  » comme le sous entend l’inénarrable Wauquiez.

Pour peu que les salariés veuillent se défendre, s’unissent, luttent, et le patronat en transes, le gouvernement en furie, la presse quasi unanime hurlent à « la prise d’otages », à « l’irresponsabilité des syndicats » quand on ne condamne pas les responsables syndicaux à des carrières moins rémunératrices, à des blocages de promotions, à des accusations de fautes professionnelles afin de les licencier en les marquant au fer rouge, ce qui les empêchera de retrouver du boulot.

La démocratie vivante n’a rien de confortable, c’est une lutte de chaque jour. C’est pourquoi, en abandonnant leurs droits à des représentants qui ne représentent, le plus souvent, qu’eux-mêmes, les citoyens se lavent les mains des décisions, ils les subissent en râlant, mais plus d’un serait paniqué à l’idée d’assumer des responsabilités et de prendre les décisions qui s’imposent.

Les votations suisses peuvent sembler une approche plus réelle de la démocratie puisqu’il s’agit de la démocratie directe.

La Suisse, petit pays, par le nombre d’habitants, riche par le nombre de résidents réfugiés fiscaux et de ses banques peut se permettre d’agir ainsi.

Avec plus de soixante millions de citoyens, la France n’a guère les moyens de pratiquer nationalement la démocratie directe. D’autant que le recours au referendum, sous de Gaulle, s’accompagnait d’un plébiscite implicite.

Or, depuis l’ère sarkosyenne, lorsqu’il arrive, au cours d’un referendum, que le « peuple souverain » ne réponde pas positivement à la question posée, ce n’est pas le chef de l’Etat qui rentre chez lui, mais le peuple qui est désavoué puisqu’on lui vole son vote et, contre sa volonté, ses représentants élus qui vivent sur une autre planète, annulent le vote négatif.

S’il n’y avait pas des traites à payer, une menace sur les emplois, des vieilles douleurs à gérer par de vieux corps, il y aurait de quoi descendre dans la rue.

Mais quoique jeune, le peuple français n’a pas la jeunesse des peuples arabes. Enfin, pas encore. Et, l’on croit que l’on pourra toujours régler le compte de nos élus si décevants aux prochaines élections.

D’où une vie politique ponctuée de rendez-vous électoraux qui permettent aux citoyens d’avoir l’illusion de s’exprimer et de partager le pouvoir.

Grande illusion qu’il faut dénoncer et remplacer par d’autres règles du jeu démocratique en passant par une Assemblée Constituante chargée de mettre au point une nouvelle Constitution.

Cela urge !

Une constitution démocratique bien sûr, puisque « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous.  » Winston CHURCHILL

Quoi faire ?

A commencer par revoir l’élection des députés de telle sorte qu’une majorité puisse se dégager, mais que toutes les formations politiques puissent être représentées. Cela existe en Allemagne. Une part de proportionnelle mettrait fin à l’actuel scandale qui peut donner une majorité de sièges à l’Assemblée pour une formation qui est minoritaire en voix.

Une révision du Sénat serait aussi nécessaire. Nos pères sénateurs ne sont pas plus sages que nos députés puisqu’ils sont souvent d’anciens députés, or, « le temps ne fait rien à l’affaire… » comme le chantait G. Brassens. Pourquoi ne pas leur adjoindre le tiers des sièges à des citoyens « ordinaires » tirés au sort ?

Deux impératifs permettraient de changer pendant quelque temps, l’oligarchie politique actuelle : parité hommes femmes obligatoire dans les deux assemblées et cumul des mandats réduit à deux, un mandat local et un mandat national sous condition que le mandat local ne concerne que des maires de communes de moins de 5 000 hab.

Conseillers généraux et régionaux ne sauraient être aussi députés ou sénateurs.

Quant au statut du Président de la République, j’opterai volontiers pour un retour à la Constitution de la IVe République, où il était l’émanation du Congrès. Redevenu arbitre, incarnation de la France et non plus chef de bande, sa fonction s’en trouverait restaurée.

 Le seul homme politique italien qui me semble avoir garder sa dignité dans la période récente, est justement le Président de la République, M. Napolitano.

La politique serait menée par le Premier Ministre et ses ministres, ayant reçu la confiance de l’Assemblée Nationale, donc issus de cette majorité de l’Assemblée.

Enfin, la mise en place d’une justice vraiment indépendante du pouvoir politique, surveillée par la vigilance des citoyens qui pourraient saisir le Conseil Supérieur de la Magistrature si jamais le parquet se laissait aller à des manœuvres partisanes, constituerait une véritable révolution.

C’est ce que j’attends des candidats qui viennent m’offrir leurs services.

J’attends.

Et depuis longtemps.

J’espère avec quelques autres, être un jour entendu.

Peut-être faut-il crier plus fort ?


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19 réactions à cet article    


  • Scribe Scribe 29 décembre 2011 18:23

    « toutes les formations politiques puissent être représentées. Cela existe en Allemagne. Une part de proportionnelle mettrait fin... »
    Une solution consisterait en un mandat unique et non renouvelable* pour les députés, députés qui ne pourraient pas avoir d’investiture ni de financement de partis. Ils seraient strictement les représentant des habitants de leur circonscription, pas de groupe parlementaire non plus et chacun siègerait à un emplacement correspondant soit à la géographie soit à l’ordre alphabétique des patronymes. L’élection des députés resterait au scrutin uninominal à deux tours. Pour ma part je pense qu’on pourrait réduire leur nombre aux environ de 300. Mais il faut représenter les partis dont le rôle est de proposer des projet politiques. Alors on pourrait voter aussi pour les partis ou plutôt sur leur projet politique, à la proportionnelle en même temps que l’élection des députés. En fonction du résultat de ce vote proportionnel des représentants désignés par les partis seraient associés aux députés avec seulement voie délibérative : Les représentants des partis animent le débat d’idées, les députés y participent et votent seuls en finale au nom des citoyens qu’ils représentent. Le financement des partis par l’état se ferait aussi en fonction de ce même résultat proportionnel.
    * Je verrai bien un mandat de 8 ans unique et non renouvelable mais « empêchable », c’est à dire que suite à pétition d’un nombre suffisant de citoyens de la circonscription un vote de destitution puisse être organisé...
    Scribe


    • Catart Catart 30 décembre 2011 13:39

      Bonjour à toi

      Je crois au risque de ne pas me tromper que toutes tes propositions figurent sur notre « programme 2012 que nous aimerions » qui aurait du être sur Agora mais il ne passe pas pourtant il n’y a aucune grossièreté juste les propositions des gens qui viennent sur notre site...Nous avons aussi la réduction des députés avec un excellent mode de calcul, le Sénat, les privilèges etc...etc... et poutant nous n’en sommes qu’aux économies à faire sans toucher au porte feuille des français, la nouvelle mairie avec ses pouvoirs de proximités, le nouveau conseil Régional qui englobe le général qui disparait (cette partie pas encore en synthèse sur le site) puis viendront les ministéres, les ministres, le président, les modes d’élections, les audits, les contrôles indépendants etc...etc...

      http://www.indigne-je-propose.fr/


    • jef88 jef88 29 décembre 2011 18:50

      Nous avons en permanence l’esprit qui balance entre affect et raison...
      Nos politiques l’on bien compris et veulent se faire « aimer » envers et contre tout !

      Une part de proportionnelle mettrait fin à l’actuel scandale qui peut donner une majorité de sièges à l’Assemblée pour une formation qui est minoritaire en voix.
      Non ! Il faut une proportionnelle intégrale qui casserait l’influence des partis avec des garde fous qui empécheraient de virer des gouvernements tous les deux jours comme sous la IVème république


      parité hommes femmes obligatoire dans les deux assemblées

      Non les femmes deviendrons des oligarques comme les autres après quelques années. il vaut mieux élire sur un programme que sur un sexe !

      cumul des mandats réduit à deux
      Aucun cumul de mandats ! Le maire d’une « petite » commune n’a aucune raison de bénéficier d’un statut spécial.
      En outre pas plus de deux mandats consécutifs dans la même fonction...


      • ddacoudre ddacoudre 29 décembre 2011 22:35

        bonjour max

        joli article, mais s’il ne tenait que du peuple la démocratie n’existerait pas, trouve moi un exemple dans l’histoire où c’est le peuple qui l’a installé.
        ce donc pas aussi simple, avoir une voie pour se faire écouté dispose d’avoir quelque chose à dire.
        depuis 1999 les français se plaigne de ne pas être écouté, un sondage récent le rappelle, ainsi en 12 ans ils n’ont pas évolué d’un poil et sont donc mur pour se faire tondre une fois de plus.
        que veulent -ils que le président aille comme le Père leur torcher le cul comme quand leur enfants sont trop petits pour le faire. la démocratie par l’abrogation de la loi le chapelier à donné les moyen par le droit d’association de se faire entendre et écouter, encore faut-ille comprendre, en trouver le temps, également les moyens et s’y investir.
        c’est tout le contraire que fait notre population, et se plaigne qu’en ayant laissé la chaise vide d’autres se soient assis dessus. dans la vie grandir ce n’est pas seulement arriver à l’âge adulte, c’est prendre la mesure du monde dans lequel l’on se déploie.0
        l’on ne nait pas citoyen on le devient par l’éducation, sinon l’on n’est qu’un bulletin, ce qui se passe actuellement, et depuis trop long temps.
        ddacoudre.over-blog.com
        cordialement


        • democradirect democradirect 29 décembre 2011 22:54

          Dommage que vous vous laissiez emporter par vos émotions. Votre article commençait pourtant avec beaucoup de lucidité.

          Vous dites « je m’apprête à aller voter pour désigner un monarque quasi absolu pour les cinq prochaines années. Sans enthousiasme aucun ». C’est exactement cela : pas d’enthousiasme, car il faudrait abolir la monarchie plutôt que voter pour le prochain monarque.

          Vous citez « La démocratie, c’est d’abord la parole » en ajoutant ironiquement « démocratie, c’est cause toujours et obéis aussi ! » montrant ainsi que vous avez compris qu’il ne s’agit pas pour le peuple simplement de s’exprimer, mais de décider.

          Vous citez même la solution : de véritables droits populaires qui, comme en Suisse, permettent au peuple d’imposer ses décisions à ses élus en tout temps (aussi entre deux élections).

          Mais vous n’aimez pas la Suisse et le refuge qu’elle offre à ceux qui cherchent à échapper à leur devoir fiscal. Dommage que vous vous sentiez obligé d’en conclure que tout ce qui vient de Suisse est mauvais. Vous utilisez ensuite un argument bidon : ça marche en Suisse parce qu’il y a peu d’habitants, mais ça ne pourrait pas marcher en France où il y a beaucoup plus d’habitants. Mais qu’est-ce que vous croyez ? Que tous les citoyens suisses se retrouvent sur la place fédérale pour prendre leurs décisions politiques ? Dès que le peuple ne peut plus se retrouver en un lieu unique, je ne vois vraiment pas la différence entre plusieurs millions de citoyens et plusieurs dizaines de millions. Pour davantage de détails, voir ici, et .

          Vous dites enfin qu’en France le référendum s’accompagnait sous de Gaulle d’un plébiscite implicite. Correct (sauf que je dirais que tel est encore le cas). Cela provient du fait que le référendum n’est pas obligatoire (obligatoire pour une modification de la Constitution ou un transfert significatif de souveraineté nationale, ou obligatoire si suffisamment de citoyens le demande). Il faut donc introduire un véritable droit de référendum en France (voir ici et ). Et aussi un véritable droit d’initiative (par un référendum le peuple s’oppose, par une initiative il propose). Idem pour Sarkozy : il aurait fallut une Constitution qui le contraigne à soumettre le traité de Lisbonne en votation populaire.

          Vous préconisez comme Chouard une Assemblée Constituante. Pour commencer, il faudrait plutôt modifier un article crucial de la Constitution : la clé pour ouvrir la porte de la démocratie, ce serait un véritable droit d’initiative qui permette au peuple de modifier la Constitution et uniquement la Constitution. Ensuite, chaque courant démocrate pourrait utiliser cet outil pour proposer des modifications constitutionnelles qui feraient avancer la démocratie dans le sens qu’il préconise. Cette réforme est certes minimaliste, mais c’est voulu : c’est la réforme la plus modeste qui permette d’ouvrir la porte de la démocratie. De plus, ce droit fonctionne en Suisse. Pour un premier pas, il vaut mieux éviter un saut dans l’inconnu.

          Et vous finissez votre article par une liste de réformes qui ne permettront pas d’empêcher les élus de confisquer le pouvoir entre deux élections.

          Si même quelqu’un comme vous passe devant la clé de la démocratie sans la voir, alors il y a de quoi devenir très pessimiste.

           

           


          • Catart Catart 30 décembre 2011 14:00

            Bonjour

            Ta réflexion sur la modif de la constitution est intéressante je vais en parler sur notre site pour « le programme 2012 que nous aimerions » mais moi je trouve qu’il y a aussi de bonnes idées sur cet article il faut faire des propositions et des modifications en profondeur.

            MAIS pour cela il faut prendre les manettes et je tiens le pari ce n’est pas encore demain que nos chers élus feront la moindre modif pour donner un peu au Peuple et aussi le prochain sur le trône ne fera pas mieux que celui d’avant.

            Il faut reconstruire une force du peuple, aller aux manettes et mettre calmement tout ce que nous disons en place.
            Le plus gros problème actuel c’est de faire comprendre au gens de tous les bords que vouloir un changement sans rien changer ne sert à rien... 
            il faut en premier lieu regrouper tous ceux qui veulent participer, en gardant nos spécificités, et écrire ensemble comme nous le faisons modestement et avec des critiquues ce dont nous avons besoin et ce que nous voulons dans un esprit de justice et la tête froide, car la aussi il faudra programmer des étapes.
            http://www.indigne-je-propose.fr/


             


          • democradirect democradirect 30 décembre 2011 15:38

            Entièrement d’accord qu’il s’agit maintenant pour le peuple de prendre les manettes. Et tu dis les points importants : se regrouper en gardant nos spécificités, calmement, commencer modestement comme nous le faisons, prévoir des étapes. Mon sentiment, c’est qu’il faut tirer le maximum des élections présidentielle et législatives 2012 pour obtenir la clé de la démocratie, ou au moins dynamiser la promotion d’une véritable démocratie. Mais pour cela il faut que nous nous unissions sur une clé. En tant que Sans-Voix, le mieux que je puisse faire pour promouvoir cette union des démocrates, c’est, avec d’autres démocrates Sans-Voix, de demander aux démocrates influents (Chouard, Blot, Bachaud et le rassemblement pour l’initiative citoyenne, et la liste est loin d’être exhaustive etc…) de s’unir sur un dénominateur commun. C’est pourquoi j’ai rédigé une lettre ouverte.

            Si vous arrivez à fédérer directement les Sans-Voix, c’est encore mieux. Ce serait donc super si la modification constitutionnelle clé pouvait faire partie du « programme 2012 que nous aimerions ».

            Ceci dit, mon approche est un peu différente : je milite pour une véritable démocratie sans prendre position sur d’autres thèmes.

             

             


          • citoyenrené citoyenrené 31 décembre 2011 13:02

            Démocratiedirect,

            j’ai appris hier que Blot avait été député européen FN, passé du RPR au FN pendant de nombreuse années.

            cela n’entache en rien la pertinence de la démocratie directe..mais pour avoir souvent cité la discussion Chouar - Blot, je l’ai eu un peu mauvaise

            je suis en grande partie d’accord avec vous sur la clé pour ouvrir la démocratie, imposer une loi sur le référendum d’initiative populaire, pas cette mascarade de loi actuelle, pas même entrée en vigueur...référendum d’initiative populaire qui permettra de modifier la constitution, et d’introduire le tirage au sort, d’initier une assemblée constituante, etc...

            mais la question est renvoyée, comment faire pour arriver au point 0 ? comment imposer une loi sur le référendum d’initiative populaire, Chouard et Blot semblait d’accord sur la nécessité d’une situation générale suffisamment critique pour être déclencheur, Chouard nuançant que le nombre ferait pression pacifiquement

            quoi qu’il en soit, sachant que les lois émanent pour l’instant soit du gouvernement, soit du parlement

            peut être faut il attendre une majorité législative de gauche en 2012 pour introduire cette loi
            il ne faudra pas les lâcher ! mais ils seraient moins réfractaires que la droite à rendre opérationnelle le référendum d’initiative populaire, sans pour autant y aller en courant, non ?


          • democradirect democradirect 31 décembre 2011 13:50

            @citoyenrené

            Comment imposer aux élus l’introduction d’un véritable droit de référendum d’initiative populaire ? C’est bien la question cruciale. Je crois que si on attend la révolution, on peut attendre longtemps. Donc cela doit se jouer via les élections. La situation actuelle est moins fermée qu’il n’y paraît à première vue, car les candidats sont en compétition les uns avec les autres. Donc en principe, le peuple peut les obliger à promettre d’introduire la clé.

            OK, ce ne serait que des promesses. Mais le peuple peut forcer ses élus à tenir une promesse s’il est certain qu’il ne sera pas réélu (ou que son parti se fera gicler) s’il ne tient pas sa promesse. Pour cela, il faut que la clé soit très clairement définie de sorte que l’on sache exactement à l’issue du mandat si la promesse a été tenue ou non, et le cas échéant sanctionner.

            Pour faciliter les choses, il faut prendre la plus petite clé qui ouvre la porte de la démocratie. C’est beaucoup plus facile d’imposer cette clé que d’imposer par exemple une assemblée constituante.

            Il me paraît clair que, s’ils ont le choix, l’UMP et le PS ne vont pas s’engager sur une clé très précise qui limiterait leur pouvoir. Mais l’UMP et le PS sont en concurrence entre eux. Ils sont aussi en concurrence avec de petits partis de leur bord qui eux pourraient avoir intérêt à faire cette promesse s’ils pensent pouvoir ainsi avoir le soutien populaire pour remporter les élections.

            Je vois donc la stratégie suivante pour 2012 : i) les Sans-Voix démocrates parviennent à inciter les démocrates influents (chouard, Blot, etc…) à se coordonner sur une clé, ii) l’introduction de cette clé devient un thème fort de la campagne électorale, iii) des petits partis de gauche et/ou de droite adoptent cette clé.

            Ensuite il y a quatre possibilités :

            - Le premier scénario est que aucun des deux grands partis n’adopte la clé, et qu’ils se retrouvent au second tour de la présidentiel. C’est donc perdu pour cette élection, mais on a fait avancer le débat.

            - Le second scénario est qu’un grand parti adopte la clé pour ne pas perdre des voix au profit des petits partis de son bord. Dans ce scénario, soit il gagne contre l’autre grand parti et c’est super, soit il perd, mais la promotion de la démocratie a quand même fait un grand pas.

            - Le troisième scénario est comme le second, sauf que l’autre grand parti doit aussi adopter la clé pour conserver ses chances face à l’autre grand parti qui l’a déjà adopté. Ce serait super.

            - Le quatrième scénario, c’est que aucun des deux grands partis n’adopte la clé, mais que se retrouvent au second tour un petit parti de droite et un petit parti de gauche qui ont tous deux adopté la clé. Cela aussi permettrait d’introduire la clé.

            Ok, il ne faut pas rêver. Mais dans le pire des cas on doit en tous cas profiter des élections pour mieux faire connaître la cause de la véritable démocratie.

             


          • citoyenrené citoyenrené 31 décembre 2011 17:22

            tout à fait d’accord avec la 1ere partie de votre réponse, une assemblée constituante ne sera issue que d’un référendum d’initiative populaire, c’est le point 0, la clé pour ouvrir la porte.
            d’accord sur ce constat

            viser les présidentielles pour que l’idée s’impose est presque impossible, comme vous remarquez, avec droite et ps au second tour

            les législatives de 2012 y seront plus propices, les verts auront un groupe parlementaire,( je regrette que le front de gauche n’ait pas l’assurance d’avoir un groupe parlementaire)...bref, par le parlement, à trvers un élu vert, la proposition a des chances d’arriver au parlement

            de là à le faire voter par la majorité du parlement, c’est à dire le PS pour faire majorité, il faudra une bonne pression populaire, pour que Hollande président, et le PS à sa botte au parlement ne s’opposent pas cette loi, donc soutiennent, pour ne pas passer comme anti-démocratique

            à mon avis, cette clé peut arriver au parlement grâce aux verts, pour l’instant les seuls certains d’être au parlement,

            là encore une pression populaire sera nécessaire chez les verts..les politiques professionnels, mêmes écologistes, n’en voudront pas ou freineront comme un âne

            mais plutôt optimiste la dessus pour l’année 2012


          • citoyenrené citoyenrené 31 décembre 2011 17:30

            mais dans le cas, des présidentielles, plutôt votre scénario 2, avec pression médiatique immédiate sur Hollande,

            « les deux mon capitaine », pression médiatique sur Hollande pour les présidentielles, puis sur les verts et le PS pour les législatives


          • democradirect democradirect 31 décembre 2011 17:38

            Espérons que d’une façon ou d’une autre on arrive à ouvrir la porte de la démocratie en 2012.

            Et bonne année !


          • citoyenrené citoyenrené 1er janvier 2012 16:46

            bonne année !!!
            vive 2012 !


          • Lea Andersteen Lea Andersteen 28 janvier 2012 16:54

            Ce n’est pas l’intérêt de la gauche de voter une telle loi. Car sans élection, pas de parti... y compris de gauche.


          • Max Angel Max Angel 30 décembre 2011 10:28

            @démocratiedirecte

            Je vous remercie pour vos arguments.

             

            Il semble évident que « la démocratie directe ou semi-directe » soit l’avenir d’une bonne gouvernance des états.

             

            Si elle va de soi dans des pays qui l’ont toujours pratiquée, la Suisse (8 M d’hab.) ou l’Islande (360 000), cela paraît nettement plus difficile de l’introduire en France (60 Millions d’hab.) qui n’a jamais connu que la gouvernance monarchique ou impériale depuis François Ier.

            A part, la IIIe République, où les femmes n’ont toujours pas le droit de vote et la IVe République, la Ve a bien réintroduit une monarchie élective dont nous avons vu, et les qualités et les défauts.

             

            Au passage, un retour à la « proportionnelle absolue » nous replacerait dans cette situation infernale où pour agir, le gouvernement ne peut qu’être un conglomérat d’alliances. Ce principe donne la majorité à une minorité centriste qui fait et défait les gouvernements, ce qui empêche le pays d’avoir une politique à long terme. Certes, cela ne changerait parfois pas grand chose, « les gouvernements passent, les fonctionnaires restent ». Mais ce n’est pas ma conception de la politique, cet art de gouverner la polis, la cité.

             

            Peut-on se passer de partis ?

             

            « Emotionnellement » on serait tenté de répondre affirmativement tellement ceux-ci sont décevants et ne servent qu’à promouvoir des ambitieux qui séduisent par leur physique, leur allant et quelques idées une armée de milit… ants-milit…aires, braves gens parfois, convaincus, possédant des valeurs d’abnégation et de foi, qui tractent, font du porte à porte, dirigent des associations, entrent dans des syndicats, animent la vie de la cité et contribuent pour une petite partie au financement du parti.

             

            Fort heureusement, nous avons tous des approches différentes de ce que doit être la vie en société. Visions, conceptions contradictoires, confrontations d’idées.

            Il ne peut qu’y avoir regroupement de ces idées au seing de partis reconnus, identifiables possédant leurs leaders, leurs représentants.

             

            Ce qu’il faut vite mettre en place, c’est un renouvèlement de ces « professionnels » de la politique. La limitation de leurs mandats à 3 me semble une solution.

            Si un élu veut faire correctement son travail, compte tenu de la complexité de la réalité politique, économique et internationale, il lui est nécessaire de l’apprendre : premier mandat. Il peut ensuite vraiment intervenir en toute connaissance : deuxième mandat. Il peut initier ceux qui vont lui succéder : troisième et dernier mandat. Dix huit ans de mandature pour la plupart, quinze ans pour le Président de la République. Cela suffit à une vie, non ?

            Enfin, il faut aussi, envisager le contrôle continu des élus par les concitoyens, avec la possibilité de mettre fin au mandat d’un individu qui renierait ses promesses, oublierait de siéger, ne rendrait pas compte de ses actions auprès de ses électeurs.

             

            Et l’on en revient à cette démocratie directe, active que vous défendez avec panache.


            • fcpgismo fcpgismo 30 décembre 2011 12:42

              Quel que soit le système démocratie oligarchie monarchie, ce sont les Hommes qui font la société son bonheur et son malheur. le libéralisme économique, le Sarkozysme c’ est l’ individualisme destructeur et prédateur En tout Homme cohabite le pire et le meilleur le corps sociale doit encourager le meilleur, c’ est actuellement le pire, le monstre absolu qui l’ emporte à travers les médias.On dépense des sommes considérable pour civiliser les enfants, la publicité, les médias dominants, font le contraire, détruisent le lien sociale, attise la cupidité et tout ce qu’ il y a de pire en chacun de nous.La seule politique en vigueur est la politique de la terre brulée et les électeurs ont choisi le pompier pyromane en chef, Nicolas Sarkozy chef de file des prédateurs marchands d’ armes.La France n’ est pas politiquement une Démocratie c’ est une Oligarchie, l’ élection sert a mettre en place les plus mauvais.


              • Max Angel Max Angel 30 décembre 2011 15:06

                Dois-je en conclure que VOUS n’êtes pas près à être élu et que, si vous l’étiez, vous vous laisseriez aller à la corruption ?


                • Max Angel Max Angel 30 décembre 2011 15:09

                  @fcpgismo
                  Qu’est-ce qu’il nous propose d’autre fcpgismo ?

                  S’indigner, râler, dénoncer, vilipender, très bien ! Mais au-delà, il faut aussi proposer, discuter, construire, mettre les mains dans le cambouis. Sinon, c’est causette et cie.


                  • citoyenrené citoyenrené 31 décembre 2011 12:22

                    @ l’auteur,

                     Article très intéressant qui dépasse la critique légitime de la Ve République pour aller vers les propositions.

                     « Avec plus de soixante millions de citoyens, la France n’a guère les moyens de pratiquer nationalement la démocratie directe »

                     je ne vois pas trop où serait la difficulté pour 60 millions de français. Le lieu de vote reste la commune ou l’arrondissement..

                     Le seul problème pourrait être la remontée et la centralisation des résultats…à l’ère informatique actuelle, ce n’est plus véritablement un obstacle…même si le risque serait maintenant de certifier la validité des remontés.

                     En cela, je rejoins les arguments de ‘démocratiedirect’ mentionnés ci-dessus

                     Je retiens « « La dictature, c’est tais-toi et obéis ; la démocratie, c’est cause toujours et obéis aussi !  »

                     Ça résume tout à fait nos maux….

                     « plébiscite implicite » effectivement, 1 référendum tout les 5 ans peut prendre la forme d’un plébiscite ou d’un rejet…mais des référendums réguliers, 2, 4, 6 jours par an, avec 3 ou 4 sujets à chaque fois, pourrait s’écarter de l’approche ‘plébiscite/rejet’

                     Entièrement d’accord avec vous sur la nécessité d’une assemblée constituante….la condition sine qua none pour que le résultat, (soumis ensuite à référendum) soit désintéressé est le Tirage au sort… Chouard place effectivement la constituante comme l’épicentre d’un renouveau démocratique…..

                     Bref, en très grande partie d’accord avec vous

                    Merci pour cet article

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