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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Suicides en prison : le macabre record français

Suicides en prison : le macabre record français

Le nombre officiel de suicides parmi les détenus français en 2009 a été communiqué par Michèle Alliot-Marie dans son discours à la Chancellerie ce lundi, et il se monterait à 122. En attendant, des associations indépendantes de surveillance des organismes pénitentiaires comme l’Observatoire International des Prisons (OIP) ou Ban Public annonçaient déjà 128 suicides et morts suspectes au cours de l’année passée. Ces chiffres confirment la mauvaise réputation de la France en matière pénitentiaire, avec un taux de suicide qui atteint 20 pour 10 000 (selon L’Institut national d’études démographiques), le plus élevé en Europe. Entre le ministère, les associations de proches de détenus ou la communauté psychiatrique, les explications diffèrent…

Pas de « secrets d’Etat » mais un tabou

Pour la ministre de la Justice, interrogée le 15 janvier dernier, « les suicides dans les prisons sont des drames humains, ce ne sont en rien des secrets d’Etat ». Pourtant, il reste difficile d’obtenir les chiffres, de savoir ce qu’ils incluent ou non. La loi du silence a la peau dure, et les problématiques des prisons françaises restent taboues. Face au nombre croissant de suicides, Michèle Alliot-Marie avait annoncé, en été 2009, des mesures d’urgence qui n’avaient pas vraiment convaincu (matelas anti-feu, draps indéchirables et pyjamas en papier pour les détenus les plus fragiles, formation supplémentaire pour les surveillants…). Mais quand il s’agit de parler de la politique pénitentiaire de manière plus globale et pertinente, on se heurte à un mur de langue de bois.

Comment expliquer une surpopulation carcérale qui atteint à certains endroits les 200% (4 détenus dans 9m) ? Pourquoi construire de nouvelles prisons alors même que le Conseil de l’Europe recommande aux états membres de limiter autant que possible les peines privatives de liberté ? Pourquoi peut-on rester en prison si longtemps avant d’être jugé, c’est-à-dire alors que l’on est présumé innocent ? Les prisons françaises sont-elles des lieux de réinsertion ou, comme on l’entend souvent, de véritables écoles du crime ?Des questions qui se posent lorsque l’on se trouve devant cet effrayant constat : le nombre de suicides en prison a été multiplié par 5 en cinquante ans.

Des conditions de détention inhumaines

Pour les associations de veille ou de proches de détenus, il n’y a pas de doute. Les prisons françaises sont une véritable honte pour notre démocratie. Il faut dire que le Comité européen de prévention de la torture, autorité officielle s’il en est, a épinglé la France à plusieurs reprises, l’enjoignant à « [accorder] sans délai la plus haute priorité à la mise en place d’une stratégie cohérente de lutte contre le surpeuplement qui affecte le système pénitentiaire ». Déjà, il y a quelques années, le film pirate montrant l’intérieur de la maison d’arrêt de Fleury Mérogis avait choqué. Douches moisies, cellules insalubres où le jour peine à percer le grillage serré aux fenêtres, quartier disciplinaire digne d’une dictature du siècle dernier.

L’OIP a d’ailleurs récemment lancé une campagne d’affichage montrant un homme, visiblement amoindri, derrière des barreaux, avec un texte qui choque et donc qui interpelle : « Si ça peut vous aider à donner, dites vous que cet homme est un chien » (Photo d’illustration). Il s’agit donc d’ouvrir les yeux sur les conditions de détention en France, que l’on n’accepterait pas pour un animal mais que les prévenus ou condamnés subissent quotidiennement. Dans le livre Les détenus et leurs proches : Solidarités et sentiments à l’ombre des murs, Gwenola Ricordeau, sociologue, expose aussi la fragilité du lien avec l’extérieur, un lien rendu encore plus difficile par l’absence généralisée d’intimité pour les familles ou les couples.

La mort plutôt que l’enfermement

Pour le Docteur Baron-Laforet, psychiatre, la surpopulation des prisons n’est pas liée au nombre de suicides. Les raisons qui motivent ces actes varient selon les personnes, mais la prison est pour tous un terreau de détresse. Elle commence par établir plusieurs faits : la population carcérale est jeune (29 ans de moyenne d’âge) et essentiellement masculine, 60% des suicidés sont des prévenus (en attente de jugement NDLR), les trois quarts des suicides se produisent pendant la première année. Par ailleurs, les personnes présentant des « états limites à expression psychopathique » représenteraient entre 10 et 60 % de la population en prison. Pour ces personnes, un suivi psychologique individuel serait vivement conseillé, mais on est encore loin.

Baron-Laforet met aussi en avant la difficile adaptation à l’enfermement et à la perte des repères. Dès que l’on arrive en prison, on n’est plus maître de ses allées et venues, on ne possède plus d’espace intime. Ce sont les surveillants qui vous disent où aller, et quand. Le rapport au corps change, et ses limites sont exposées. La relation avec les autres aussi est différente, dépendante. Le détenu est d’emblée mis en position de faiblesse, et la privation de liberté le rend hypersensible à tout évènement positif ou négatif. Selon le docteur baron-Laforet, « le suicide peut être une façon de reprendre le dessus, une façon d’affirmer son autonomie, même au détriment de sa vie ». Une idée que tendrait à confirmer ces extrait, anonymes, du livre Paroles de Détenus  « En prison, la mort ne fait pas peur. Ce qui fait peur, ce sont les vingt ans à passer dans une cellule. », « La prison c’est comme un long sommeil dont on voudrait sortir. Un coma capricieux fait de noir, d’éclaircies. La prison c’est le vide, le néant, l’amnésie. C’est la nuit qui se traîne et ne veut pas finir. »

La France, pays qui ne cesse de se proclamer toujours plus démocratique alors que les charters d’afghans décollent sur fond d’identité nationale, pays de vainqueurs toujours pas revenus de 1998, pays tellement en avance sur le plan des droits de l’homme, pays des lumières et des esprits libres…Elle est aussi la France qui enferme, parfois avant de juger, celle qui dégrade toute une humanité, celle qui cette année encore a gagné ce trophée, celui du nombre de suicides chez les incarcérés…

 


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29 réactions à cet article    


  • Reinette Reinette 19 janvier 2010 12:43



     Les prisons françaises sont une véritable honte pour notre démocratie !


    la France : pays des droits de l’Homme ??? smiley
     


    GUIDE DU DÉTENU ARRIVANT
    http://www.senat.fr/rap/l99-449/l99-44954.html#toc236

    http://www.senat.fr/rap/l99-449/l99-449.html



    • Reinette Reinette 19 janvier 2010 12:49


       repris par l’OIP, et extrait du Canard Enchaîné :

      « L’Observatoire international des prisons (OIP), qui dénonce inlassablement suicides, absence de soins, tabassages et autres brimades en détention, a reçu la monnaie de sa pièce. Il vient pour la première fois de se voir refuser sa subvention annuelle par Matignon. Tout un symbole : cela fait dix ans que cette bande d’empêcheurs d’enfermer en rond recevait des services du Premier ministre une modeste somme (ramenée) à 10 000 euros par Raffarin en 2003, sur 40 000 demandés). Et ce au titre de la « défense des droits de l’homme », comme Villepin l’avait encore spécifié le 10 juillet 2006…
      http://social.societal.free.fr/?p=107

      Et si la politique du tout-répressif continue, qu’en sera-t-il en 2010 ???
       
      Il semble en tout cas de plus en plus urgent de soutenir l’OIP (Observatoire International des Prisons) !



    • Jojo 19 janvier 2010 12:45

      « 60% des suicidés sont des prévenus (en attente de jugement NDLR) » smiley


      • Jojo 19 janvier 2010 12:52

        * En cas de non-lieu et de relaxe, la durée moyenne de la détention provisoire injustifiée est de 5 mois, elle est de 1 an et demi en cas d’acquittement.

        « La prison c’est la privation de la liberté d’aller et de venir et rien d’autre » Valéry Giscard d’Estaing

        http://prison.eu.org/article9394.html


      • David Meyers 19 janvier 2010 12:46

        En plein délire médiatico-sécuritaire comment faire dire à de nombreux électeurs, sinon en leu arrachant les mots de la bouche, que l’instrument principal de répression, la prison, est l’arme même qui engendre une partie de la « délinquance », soit les crimes et délits physiquement violents ?

        Comment faire entendre raison à ceux qui ne veulent pas « protéger » les criminels, que l’amélioration et la fonction de la détention, ont pour but de protéger leurs vies et celles de leurs enfants en évitant de libérer des gens qui, tel le relate l’article, ont perdu tout repère social ou humain.

        Il y a malheureusement peu d’espoir tant le cerveau reptilien des « honnêtes gens » a prise sur leur cortex.


        • Coubert 19 janvier 2010 12:50

          Une initiative vient d’être confiée à Pierre Botton pour améliorer la condition des prisonniers ! L’histoire de ce monsieur est touchante et montre que tous les gardiens ne sont pas des bourreaux comme certains veulent nous le faire croire parfois !

          En fait il existe des tas de solutions pour améliorer les prisons et faire baisser le taux de suicides il suffit de les appliquer.

          La France devrait par exemple tirer partie de l’expérience menée par le Président Abdou Diouf au Sénégal dans la fin des années 80.

          Non seulement la méthode préventive fondée sur la relaxation des prisonniers qu’il avait promue avait ramené la paix dans toutes les prisons du pays mais la consommation de drogue d’alcool et de médicaments avait chutée de manière surprenante ainsi que le taux de récidives. Ils sortaient même les prisonniers à Dakar pour faire des travaux d’utilité publique sans pour autant qu’il n’y ait d’évasions.

          Voir un petit reportage en 4 vidéos de 8mn sur Youtube qui relatent cette expérience : ou chercher sur Youtube « carécéral au Sénégal » (si on ne peut pas indiquer les réf internet) ici :
           
          http://www.youtube.com/watch?v=C8OCOFEZlf0
          http://www.youtube.com/watch?v=YgMrhI3BqGc
          http://www.youtube.com/watch?v=Z6UKJa3o9wM
          http://www.youtube.com/watch?v=fkrwhlqXqEA

          Pourquoi ne pas appliquer une telle initiative citoyenne en France ? Ça serait tout simplement une sorte de crime envers les intérêts des citoyens de la République française !
          Ou une non assistance à personne en dangers !

          Coubert


          • Diane Saint-Réquier lactualaloupe 19 janvier 2010 13:49

            Ces peines alternatives sont recommandées, je le rappelle, par l’Europe, pour les « petites » peines, celles, très largement majoritaires, qui encombrent les prisons. Ce n’est pas mon rôle, mais celui des juges de déterminer qui peut bénéficier d’une peine alternative ou non. Quand aux « incorrigibles », l’exemple du système suédois, bien meilleur que le notre en terme de réinsertion montre qu’il n’y en a pas beaucoup...


          • Fergus Fergus 19 janvier 2010 15:42

            @ Christian Navis.

            Les grands délinquants ou criminels ne sont pas ceux qui se suicident en prison. C’est dans la masse des autres, les petits délinquants et les primo-incarcérés que l’on trouve les plus forts taux de suicide. D’où la nécessité d’appliquer des solutions alternatives pour cette population. Je rappelle en outre que la prison, doit être une privation simple de liberté, pas un instrument de torture physique ou psychlogique.

            @ L’auteur.

            Un grand merci pour cet article. L’état de nos prisons est en effet une honte pour nous tous, Français, qui acceptons, par lâcheté ou par sadisme, que des hommes et des femmes soient incarcéré(e)s dans des conditions indignes d’un état civilisé.


          • Diane Saint-Réquier lactualaloupe 19 janvier 2010 14:30

            Etant donné l’état des prisons et le peu d’aide à la réinsertion, il est logique que des criminels récidivent ! Si je citais l’exemple suédois, c’est parce qu’il apporte la preuve qu’une peine où l’enfermement sert à apprendre un nouveau métier, ou à contribuer à la vie de la communauté diminue drastiquement le taux de récidive...


            • Reinette Reinette 19 janvier 2010 14:54



              Merci à l’auteure pour cet article



              « Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout. »

              Albert Camus - Carnets


            • Fergus Fergus 19 janvier 2010 15:48

              @ Christian Navis.

              Pourquoi vous focalisez-vous sur les grands délinquants, ceux que vous appelez les « professionnels » et qui ne représentent qu’une minorité des détenus ? Ce n’est pas d’eux qu’il est question dans cet article, mais de tous ceux, et notamment les primo-délinquants, que l’incarcération va durablement fragiliser et contribuer à sortir des repères sociaux qui pourraient faciliter leur réinsertion.


            • azerty1710 19 janvier 2010 17:32

              « L’exemple suédois » est devenu la nouvelle référence à la mode des utpotistes de tous bords.

              Les féministes aussi nous bassinent avec « l’exemple suédois ».

              Il paraît que la prostitution a disparu de Suède. J’aimerais voir ça tiens.


            • azerty1710 19 janvier 2010 17:40

              Les « primo-délinquants » ne sont quasiment jamais condamnés à de la prison.

              Pour arriver en prison, c’est soit qu’on a fait quelque chose de très grave, soit que les juges en ont eu marre de voir votre tête au tribunal pour des faits mineurs, mais répétés.


            • Fergus Fergus 19 janvier 2010 17:58

              Désolé, Azerty, mais beaucoup de primo-délinquants sont condamnés à de la prison ferme lorsqu’ils passent en comparution immédiate, quand la justice veut faire des exemples sur ordre de la Chancellerie..


            • Fergus Fergus 19 janvier 2010 17:59

              Ou, comme ceux de Tarnac, lorsque l’exécutif instrumentalise un fait pour des raisons politiques...


            • azerty1710 19 janvier 2010 18:39

              Saboter des lignes de TGV me paraît grave et cela mérite d’être durement sanctionné.

              Ce n’est pas une simple question politique : c’est un problème économique et psychologique.

              Le dossier est exceptionnel et il est compréhensible que les enquêteurs aient mis un peu de temps avant de cerner le groupe. Ils sont dehors, en attente de jugement, c’est bien.

              Coupat n’appartient certainement pas à la catégorie des détenus à risque. C’est un fanatique, pas du tout le genre à se suicider.

              Pour ce qui est de sa culpabilité, elle ne fait aucun doute (hormis peut-être pour l’extrême gauche). C’est pour déterminer la participation des autres que cela pose problème.

              Il est possible qu’il retourne encore un peu en prison.


            • Reinette Reinette 19 janvier 2010 14:40



              Quel leurre affreux ! Quelle minable comédie ! répond Thierry Lévy dans son Eloge de la barbarie judiciaire.
              L’audience ? L’avocat pénaliste farouche la connaît depuis longtemps. Chacun fait semblant de croire qu’en sortira la vérité, mais la vérité bute « et se brise sur la liasse de papiers que le président tient entre ses mains ». Le « dossier » auquel, sans cesse, se réfèrent les magistrats... Dans ce pamphlet, impossible d’oublier « le désastre d’Outreau » conduit par un jeune juge. Jeune ? « Sans même qu’il s’en rendît compte, ce jeune homme qui portait sur ses épaules la tradition de la justice monarchique était un vieillard usé par une institution qui l’avait façonné à son image. » « Comme tous ses collègues », hostile à toute information « qui n’émane pas de la police, du procureur ou d’un expert »...

              Telle est notre justice décrite par Thierry Lévy. « Nuisible », désespérante. Au point que l’on se demande si ça vaut encore le coup d’enfiler sa robe et de plaider.


              Eloge de la barbarie judiciaire
              Thierry Lévy entend montrer que l’actuelle procédure pénale est injuste parce qu’elle ne respecte pas le principe fondamental de l’égalité des parties : « Qu’elle soit suivie ou pas d’une incarcération, la mise en accusation place la personne poursuivie pour un délit ou pour un crime dans une position d’infériorité dont elle ne se relèvera pas. » Les jeux sont presque toujours déjà faits avant même le procès, devenu une parodie de justice. N’est-ce pas ce qu’a montré de manière exemplaire l’affaire d’Outreau qui a brisé la vie de nombreux innocents ? La victimisation est devenue telle que le plaignant est transformé en sacro-sainte victime dont la parole est inattaquable. À ce compte, l’institution du plaider-coupable ou l’extension de la garde à vue ne peuvent qu’accentuer l’inégalité dans laquelle est systématiquement placé l’accusé.

              portrait
              Thierry Lévy - Maître de sa rage
              http://fr.calameo.com/read/000000009c52784f7f9dd


              • Reinette Reinette 19 janvier 2010 14:44



                publié en 2007

                Histoire de l’administration pénitentiaire française de l’Ancien Régime à nos jours : présentation - Christian Carlier

                Les ambitions de cette synthèse sont modestes : indiquer à grands traits l’évolution de l’administration pénitentiaire française, depuis les dernières années de l’Ancien Régime jusqu’à nos jours (début du XXIe siècle).


                http://www.criminocorpus.cnrs.fr/article158.html


                • inotna2099 inotna2099 19 janvier 2010 15:44

                  "Pourquoi construire de nouvelles prisons alors même que le Conseil de l’Europe recommande aux états membres de limiter autant que possible les peines privatives de liberté ?"

                  J’ai peut être une idée !
                  Savez vous que ces nouvelles prisons sont construites sur un concept de partenariat privé-public entre Bouygues/Eiffage et l’état.
                  L’entrepreneur construit la prison a ses frais (avec de nombreuses malfaçons comme à Roanne et à Mont de Marsans) et la loue ensuite à l’état s’assurant ainsi un revenu confortable et garanti.

                  Encore un cadeau de notre dirigeant aux copains ?


                  • Fergus Fergus 19 janvier 2010 15:51

                    Effectivement, Inotna, et ce scandale a été dénoncé par Le Canard Enchaîné il y a quelques mois. Mais de cela les grand médias se contrefichent ; il est vrai que nombre d’entre eux apprtiennent aux amis du pouvoir en place, celui qui construit ces prisons-poubelles !


                  • azerty1710 19 janvier 2010 17:09

                    @ Fergus

                    C’est faux. Le rapport de l’Ined montre que ceux qui se suicident le plus sont ceux qui sont condamnés (ou mis en cause) pour des faits très graves (homicide, viol) autrement dit ceux dont les perspectives d’avenir sont réduites.

                    Alfred Petit, par exemple, s’est suicidé il y a presque un an et figure dans la fournée annuelle. Je ne le regretterai pas.

                    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20090217.OBS5187/?xtmc=corps_calcinA_s&xtcr=4

                    « la prison, doit être une privation simple de liberté, pas un instrument de torture physique ou psychlogique. »

                    La privation de liberté constitue, par définition, une souffrance morale. Si vous pensez qu’on peut enfermer quelqu’un durant des années sans qu’il en souffre moralement, vous n’êtes pas un grand connaisseur de la psychologie humaine.


                    • azerty1710 19 janvier 2010 17:22

                      L’OIP - dont vous épousez la position - n’est pas cohérent.

                      D’un côté il ne cesse de dénoncer les conditions de détention. De l’autre, il proteste contre la construction de prisons flambant neuves.

                      En réaction à l’affiche : les chiens sont rarement agressifs et quasiment jamais mortels. Ils ont de l’empathie et nouent des liens très forts avec les humains qui les entourent.

                      La majorité des chiens ont des qualités morales supérieures à une bonne partie des détenus. Sur ce plan là, ils sont plus « humains » (une expression inappropriée qui laisse entendre que les humains auraient le monopole de l’altruisme, de l’empathie, de la collaboration, ce qui est bien évidemment faux).

                      C’est très bien d’invoquer les droits de l’homme, la dignité ou le respect. Mais ça doit marcher dans les deux sens. Les gens n’ont pas envie d’investir dans le confort d’individus qui se nourrissent de la détresse des autres. Les mêmes qui invoquent « les droits de l’homme » quand ils sont en taule pour obtenir du bonus n’auront aucuns scrupules, une fois dehors, à piller les autres, à vendre de la drogue, à frapper, à blesser.

                      Un psychopathe se suicide ? Très bien. Ca fait toujours une enflure de moins sur terre.


                      • ZEN ZEN 19 janvier 2010 17:28

                        Un contre-modèle en Europe
                        La République humiliée
                        Réhumaniser les prisons : une urgence

                        -Les conditions de détention et réinsertion sont indignes :
                        Les défis des prisons françaises-

                        Que se passe-t-il dans les prisons françaises ?...
                        Surpopulation , promiscuité, conditions de détention, dégradation des lieux, record de suicides , durcissement de la politique pénale, difficulté ou impossibilité de réinsertion...
                        Les prisons françaises se distinguent au seul niveau européen . Il est temps de faire éclater la vérité
                        "Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union"
                        L’ONU n’est pas plus tendre
                        Des zônes de non droit et de mépris de la dignité humaine


                        • WatchTower WatchTower 19 janvier 2010 20:49


                          Un mec que je connaissais s’est pendu l’année dernière en prison.
                          Il avait 21ans. Il avait pris pour 6 mois ferme, en attendant son procès qui aurait du lui couter une grosse amende et du sursis.
                          Le procureur ou je ne sais qui chargé de son dossier, une fois les 6 mois passés, décida de repousser à 6 mois supplémentaire la date du procès.
                          Raison : C’était au mois d’aout. Il était en vacances.
                          Le jeune homme ne pouvant accepter les 6 mois supplémentaires annoncés après avoir attendu (en souffrance) la fin des 6 mois initialement prévus, s’est pendu dans sa cellule.



                            • ZEN ZEN 20 janvier 2010 09:29

                              Salut L’enfoiré
                              La Belgique soit-elle notre exemple dans ce domaine ?


                              • L'enfoiré L’enfoiré 20 janvier 2010 12:18

                                Zen,
                                 Oh que non.
                                 Quand on sait qu’il y a surpopulation et qu’on va chercher des places de « parking » aux Pays-Bas.... smiley)


                              • King Al Batar Albatar 20 janvier 2010 09:48

                                Il faut légaliser le shit, plus de 50% des primo incarcerés sont liés au trafic de shit et les dealer de shit constituent plus de 30% de la population carcérale.....

                                Légaliser résoudrait :
                                1 - le probleme de surpopulation carcérale.
                                2 - un autre probleme qui me concerne également : de controler l’age du consommateur. Si la vente est controlé, cela evite que tout ce qui se fume soit vendu à des mineurs (j’ai fumé mon premier joint à 13 ans....) comme c’est le cas aujourd’hui !
                                3 - pourrait permettre un nouveau commerce légal avec une agriculture complétement autonome (à Aix en Provence par exemple, ca pousse déjà dans des proportion qu’on ne soupconne pas) que les francais dit « de souche » laisseront volontier aux jeunes des cités.

                                En revanche cela ne resoudra pas tous les problemes de délinquance, car le jeune qui vit un malaise social trouvera d’autre connerie à faire.....


                                Mais bon entre l’agriculture, l’installation de lieux de vente et la mise en place de reseaux de commercialisation, cela pourrait etre une nouvelle branche qui pourrait étre exploitable economiquement, et de manière interne (production commercialisation effectuée uniquement à l’intérieur du pays). On pourrait laisser ce domaine au jeunes de moins de 30 ans issu des quartiers pourris, ca leur ferai du boulot, et tout le monde serait content.....



                                • WatchTower WatchTower 20 janvier 2010 11:20


                                  La Hollande nous prouve certes que cela améliore l’ambiance nationale, et que cela banalise le canna au point d’être moins consommé (du moins, moins compulsivement. Vous avez qu’a demander aux Hollandais, les Français dans les coffees sont reconnaissables à 300 mètres, ce sont des ivrognes du canna).

                                  Mais la Hollande nous montre aussi que les précaires, et les lambdas en quête de gloire et de richesse, se mettent à dealer de la coke, du crack, de l’hero, des acides, des taz (et des putes).
                                  Donc la source de revenue illégale venant de la drogue douce qu’est le cannabis, sera supprimée, et sera compensée en drogues dures.
                                  Fausse solution donc.
                                  C’est seulement une solution pour les problèmes économiques d’un Etat capitaliste voulant créer un nouveau marché et voulant vider ses prisons face au fiasco de son système carcéral...

                                  De plus la légalisation mettrait les entreprises sur le coup. Recherche de productivité et d’innovation : herbe chimique au possible.
                                  Dénaturalisation du cannabis comme en Hollande ou l’herbe n’est plus l’herbe, ou les effets ne sont plus les mêmes ( plus forts diront certains, moins purs diront les autres), ou les labo inventent des nouvelles espèces OGM en collaboration avec l’industrie du tabac (essayez de la fumer pure vous verrez...).
                                  Ceci est l’inéluctable conséquence de la légalisation du cannabis.
                                  Fini l’herbe pure et naturelle, fini le joint d’herbe pure 7 fois moins toxique qu’une cigarette (études scientifiques).

                                  En revanche, il faut cultiver le chanvre (plante mâle du cannabis) qui peut aisément remplacer le pétrole pour les vêtements notamment, et les arbres pour le papier (un pied de chanvre équivaut à plus de 5 arbres si mes souvenirs sont bons). Les premières imprimeries fonctionnaient au chanvre : première bible imprimée sur du chanvre.
                                  Mais que voulez vous, la déforestation est une nécessité du capitalisme qui recherche des nouveaux marchés autant que de nouveaux territoires...On nous vante d’ailleurs, à l’école, les BIC ( Brésil, Inde, Chine), les symboles de réussites (les seuls...) du capitalisme mondialiste :
                                  -Le Brésil s’élève grâce à la déforestation, et grâce à la culture de colza (huile de colza toujours pas utilisée au passage) pour le carburant, au prix de leur indépendance alimentaire.
                                  -L’Inde et la révolution verte sont des esclaves de Monsanto and Co. Les Indiens eux mêmes deviennent génétiquement modifiés. Les paysans se pendent par milliers en constatant le bourbier dans lequel ils se sont condamnés.
                                  -La Chine et son capitalisme d’Etat totalitaire...

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