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Une autre voie est possible

Si l’on analyse trois pays, les Etats-Unis, le Japon et la France au niveau de l’adéquation entre leur culture et leur fonctionnalité, on remarque que l’on a trois modèles différents.

Les Etats-Unis ont une adéquation entre une fonctionnalité tournée essentiellement vers la productivité et une culture récente en harmonie avec le fonctionnement des grandes entreprises. Cela explique certainement le dynamisme des Etats-Unis.

Le Japon a une culture très ancienne qui n’est pas en adéquation avec son système fonctionnel, importé lui vers la fin du XVIIIe siècle. Cela explique le dynamisme du Japon, mais en même temps le découplage avec ses racines est à l’origine de contraintes majeures.

La France est un système intermédiaire avec une culture aux origines lointaines et une fonctionnalité moins en rupture avec sa culture que le Japon, mais moins en harmonie que les Etats-Unis.

On comprend bien que l’idéal, pour notre pays, serait de tendre vers une meilleure harmonie entre ses valeurs fondatrices, profondément humanistes, et sa fonctionnalité. On mesure également très bien que si l’on se laissait glisser vers un système de découplage plus important, à l’image du Japon, des contraintes majeures apparaîtraient...

Sous cet éclairage, il est intéressant de regarder comment les contraintes peuvent s’exprimer au niveau de l’état moral de la population.

Si l’on prend comme référence, le taux de mortalité par suicide, celui des Etats-Unis, ou l’harmonie règne, est moindre que celui de la France, lui-même inférieur à celui du Japon où le découplage est plus important.

Si on prend comme référence la confiance en l’avenir de la jeunesse, on se rend compte que les Etats-Unis arrivent loin devant la France qui arrive, elle-même, largement devant le Japon.

Ces deux exemples prouvent bien le danger qui consisterait à aller dans le sens d’un plus grand découplage...

Pour que la France aille de l’avant, il ne lui reste donc qu’une solution : améliorer l’harmonie entre sa fonctionnalité et ses valeurs fondatrices en faisant en sorte que sa fonctionnalité s’inspire davantage de sa culture. Il convient donc de penser un nouveau modèle de société où la prise en considération des valeurs humaines ira de paire avec l’amélioration de notre performance économique.

De plus en plus d’entreprises s’engagent dans cette voie et on comprend à quel point elles sont visionnaires. Il est donc plus que jamais urgent de les encourager, de les valoriser pour qu’une véritable contagion s’opère.

Il est également plus que jamais urgent que cette contagion se fasse vers les services de l’Etat, il y a, là, un très bel enjeu de... réforme de l’Etat, digne du temps présent.

Avec d’autres pays d’Europe bénéficiant de la même culture et d’une fonctionnalité très proche, la France peut encore, si elle s‘en donne les moyens, inspirer un nouveau mode de développement, responsable sur le plan économique, social, environnemental et performant car apte à appréhender la complexité inhérente au facteur humain, complexité qui est aussi la caractéristique première du monde actuel.


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4 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 7 mars 2008 12:49

    Pas faux, mais si vous parlez de cultures il faut les décrire. Je vous incite vivement à lire l’ouvrage d’E Todd consacré à la comparaison entre structures ethno-familiales, religions, systèmes politiques et économiques. Ce que vous constatez à la marge sur le plan médical a une description ethnologique, sociologique et historique.


    • stephanemot stephanemot 8 mars 2008 09:05

      Une phrase pour résumer une culture, c’est un peu léger.

      Sans reprendre Weber, il y a tout de même un facteur religieux dans la relation à l’argent en France et aux States.

      Le Japon est effectivement en crise profonde. Il existe un décalage monstrueux entre la douceur de la forme et la violence du fond et ça ne date pas d’hier. Il apparaît seulement plus criard à une époque où tout va très vite. L’harmonie n’est que superficielle, et je la ressens plus comme une capacité à s’autocontrôler, à par bien sûr la minorité d’individus réellement "zen". Sous couvert de calme et derrière les sourires, on ressent une violence extrême et subie.

      Le Français refuse tout contrôle, et son décalage à lui tient dans deux attentes contradictoires : besoin d’être liberé de toute contrainte d’un côté et de l’autre besoin de sécurité totale et d’un pouvoir public omniprésent. Le pays n’avance plus et se fige. Depuis les 30 glorieuses, il a glissé vers le bas de l’échelle Européenne. On commence enfin à sentir la réforme nécessaire à un degré ou à un autre... mais elle fait peur, surtout avec un président aussi inquiétant.

      L’Américain ne se pose généralement pas de questions existentielles. Même chez les ultra-religieux, les questions métaphysiques sont agrégées dans un package pratique ayant réponse à tout, et en creusant un peu on s’aperçoit que la culture religieuse est très légère et superficielle.

       


      • Blé 8 mars 2008 16:30

        Je cite :

        "Si l’on analyse trois pays, les Etats-Unis, le Japon et la France au niveau de l’adéquation entre leur culture et leur fonctionnalité, on remarque que l’on a trois modèles différents."

        Fonctionnalité : Caractère de ce qui est fonctionnel, de ce qui répond à une fonction déterminée selon la définition du Robert.

        [...] par mon travail quotidien de reproducteur de l’ordre du capital, je suis volontairement ou non, associé à la domination qu’exerce ce capital du centre sur les peuples de la périphérie. La fonctionnalité marchande du capital définit mon identité social. de jean Ziegler, main basse sur l’Afrique

        La fonctionnalité marchande détermine l’identité sociale d’un individu aux Etats-Unis, au Japon, en France quelque soit le modèle culturel et religieux.

        Pour moi le problème ne se situe pas au niveau du modèle mais de l’original. Si en Europe, le développement du capitalisme a été plus ou moins limité, dans le nouveau monde, il n’y avait plus d’entraves . Le capitalisme ne peut fonctionner que sur l’exploitation et la confiscation des richesses produites par ceux et celles qui subissent le capitalisme, les formes qu’il prend deviennent secondaires.

        L’idéal pour mon pays, ce serait qu’un idéal de société où l’être humain serait le centre soit partager par le plus grand nombre ce qui n’est pas le cas. Quand le peuple vote autrement que par sa fonctionnalité du modèle supposé , l’élu trahit le peuple sans état d’âme.

        Engraisser les multinationales et les rentiers comme avenir n’est pas un idéal très exaltant pour la jeunesse. Réduire les êtres humains à n’être que des rouages d’une économie mortifère a de quoi déprimer les plus optimistes.

        La seule autre voix possible est une décroissance maitrisée et une remise en cause de l’exploitation sans limite des ressources de la planète et du travail humain.

         


        • HELIOS HELIOS 9 mars 2008 12:50

          Vous voulez sans doute dire que le "système économique" ety sa conséquence le "système social" est en accord avec les Valeurs morales et culturelles d’un pays ?

          Je ne pense pas qu’il y ait un si grand décalage entre les dex systèmes, système économique et le système socio-culturel.

          Il existe une "élite" (notez je mets des " " , car le mot elite possède un sens laudatif plutot que péloratif), tres visible qui détient les rennes du pourvoir, de la communication et de l’economie financière mais qui ne represente pas la France. Donc, en regardant cette "élite" on croit percevoir un hiatus qui n’existe pas réellement.

          Par contre, il existe diverses "élites" dominantes hors de cette partie visible, trés bien integrées dans les tissus régionaux qui sont parfaitement en accord avec tous les systèmes de valeurs qui nous sont inhérants. Les éventuels problèmes viennent lorsqu’il y a migration d’une entité d’un système à l’autre, par exemple lorsqu’une usine locale, appartenant au systéme "français" qui passe dans le système "mondial". Les acteurs (patrons, employés, clients et fournisseurs) se sentent trahis avec toutes les conséquences qui s’ensuivent. Généralement cela periclite, c’est racheté par une autre entité mondiale et cela ne marche pas mieux, malgrés les injections d’aides de la part de l’état.

          Hélas, l’extension croissante des entités "mondiales" dans le pays qui vont avec la concentration economique la mondialisation et surtout la desindustrialisation (perte du tissus économique) radicalise l’affrontement, créeant des mefiances des uns avec les autres, des ségrégations et des tensions "philosophiques" c’est a dire des ruptures entres les systèmes (et les modèles choisis)...

          On est mal barré, tant que nos "élites" seront déconnectée du peuple. il reste juste a savoir, a partir de quand, de quels niveaux, la rupture sera ineluctable, et quel type de rupture se fera (appauvrissement brutal, réeussite clatante, ou guerre civile).... le rôle de l’Europe ne sera pas neutre.

           

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