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Accueil du site > Actualités > Economie > Ces cigales qui aident les fourmis

Ces cigales qui aident les fourmis

On appelle çà l’économie solidaire,

Et tant pis si monsieur de La Fontaine se retourne dans sa tombe, mais çà marche.

Sous le mot CIGALES se cache un « Club d’investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale d’Epargne solidaire »

Il est né en 1983, et sa longévité est la preuve de son succès. L’idée qu’il porte est simple.

Il mobilise l’épargne de proximité, et organise la participation du capital risque. lien

Comme l’écrit  Philippe Baquet dans un article du Monde de septembre 1994, « les cigales prônent l’utilité sociale plutôt que la logique du profit »

En 2003, la Fédération des cigales comptait une centaine de clubs, et avait collecté 2,6 millions d’euros,  En 2007, il y avait 110 clubs.

Dans cette société du « tout à l’ego » et du « chacun pour soi », les « CIGALES » prennent délibérément le contrepied.

Elles défendent la solidarité et la mise en commun des fonds.

Des groupes de 5 à 20 personnes mettent en commun leur épargne pour promouvoir dans un cadre légal une économie solidaire ancrée sur un territoire. On les appelle les « cigaliers ».

Le cigalier est donc un investisseur orienté vers la création d’entreprises de l’économie sociale et solidaire.

La montant mensuel d’épargne collectée par cigalier est de 30€ et varie de 8 à 150€.

Lorsqu’un club CIGALES s’engage pour telle ou telle entreprise, il le fait pour une durée d’au moins 5 ans.

Cette épargne n’est pas garantie, et dépend de la bonne santé des entreprises aidées.

Les CIGALES ne peuvent intervenir que pour des sociétés anonymes ou à responsabilité limitée, et pour les associations loi 1901, et la participation des CIGALES ne peut dépasser les 25% du capital.

Cette solidarité s’adresse surtout aux TPE (très petites entreprises), et a permis de mettre en place de multiples projets.

Les cigaliers accompagnent et conseillent l’entreprise choisie, et celle-ci doit répondre indifféremment à plusieurs critères : être d’utilité sociale, ou dans le domaine de la protection de l’environnement, être dans la logique de l’autogestion, de la solidarité.

Et çà marche !

Une centaine de CIGALES sont réparties dans toute la France, participant au capital de centaines d’entreprises, pour des montants compris entre 3000 et 12000 euros.

Dix ans après leur création, les CIGALES avaient permis la création d’au moins 1000 emplois.

Compagnie de théâtre, magasins de vêtement, entreprise de nettoyage, société de location de voitures d’occasion, résurrection de l’activité laine en Ardèche, magasin pour enfants en commerce équitable, production bio, énergies renouvelables, la liste s’allonge chaque jour un peu plus.

A Valenciennes, la CIGALES « créons » a investi 4 fois dans « Expedit » une entreprise d’emballage qui a crée 28 emplois dont 12 en insertion et dans « Andines » qui vent du café colombien en commerce équitable.

Dans le Nord, la CIGALES « rebond » réalise un bilan positif au niveau de ses investissements.

A Boulogne sur Mer, il y a eu la création d’un « café brocante », et ailleurs une entreprise « croc la vie »,  produit des aliments bio, à destination de la restauration collective,

On le voit, les projets fleurissent.

Par ces temps de crise et de morosité, on ne peut que se réjouir de voir se mettre en place une autre économie.

Ce n’est peut-être qu’une goutte d’eau, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières.

C’est peut-être le moment de découvrir le bouquin de Bernard Maris, l’économiste bien connu de France Inter, et l’oncle Bernard de Charlie Hebdo, appelé fort justement « les Cigales » (anti manuel d’économie, Edition Bréal, 2006), et qui fait naturellement suite aux « Fourmis », qu’il avait écrit précédemment. lien

Pour en revenir au Cigales, et si vous voulez soit devenir Cigalier, voici le. lien.

D’autres, comme «  alternativechannel », agissent différemment, et proposent une semaine de la finance solidaire, du 4 au 6 novembre prochain. lien

Le principe est simple, ce fonds investit uniquement dans des entreprises responsables cotées en bourse, et reverse 75% de ses revenus distribuables à 7 associations dans le domaine de la lutte contre l’exclusion, la protection de l’enfance en souffrance, l’aide aux personnes âgées en situation précaire.

On est bien loin de tous ces traders qui empochent des milliards, sans le moindre état d’âme.

Pour une fois que l’économie prend un visage humain, aux antipodes de ce que nous connaissions, il serait dommage de s’en priver.

Car comme disait un vieil ami africain :

« Être humain vaut mieux que les biens ».


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23 réactions à cet article    


  • sentinelle 23 octobre 2009 10:29

    @ l’auteur

    bonjour excellent comme d’hab...

    mais il me semble que l’economie solidaire, c’est comme le ramasse miettes quand la table est desservie....moi je garde les miettes pour le peu d’oiseaux qu’il reste ( pour ne pas gacher)....certain veulent en nourrir le gens de peu...

    pompidou a donné la FRANCE aux bankster ( il y a gagne un cancer) les suivants giscard et mitrand l’ont achevée

    http://www.dailymotion.com/video/xav2pk_we-feed-the-world-100000-mortsj_news


    • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 10:57

      Sentinelle,
      merci,
      c’est vrai, comme vous le dites, ce sont des miettes.
      mais çà a le mérite d’exister, de montrer que tous ne sont pas seulement portés par une ambition peu solidaire,
      et puis, les ruisseaux font les grandes rivières, non ?
      on peut rêver...et j’aime rêver.


    • foufouille foufouille 23 octobre 2009 10:49

      alternative channel renvoie vers la financiere de champlain
      societe de placements super ethiques
      vu les diplomes des gars, ils sont loin du smic
      vu le nombre de mots special finance, ca sent le piege a bobo


      • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 11:02

        foufouille,
        bien sur, je doute qu’ils soient payés au smic,
        mais est-ce une faute grave ?
        combien sont payés les scientifiques, les chercheurs, les professeurs...(vous pouvez continuer la liste)
        je n’ai rien contre les écarts de salaires, lorsqu’ils restent dans des limites raisonables,
        à l’époque le défunt programme commun de la gauche prévoyait des écarts de salaires allant de 1 à 6 je crois
        aujourd’hui cet écart va de 1 à 300.
        ce n’est pas acceptable.
        quand a alternative channel, reconnaissez qu’il est louable de proposer 75% des gains pour aider des associations solidaires.
        non ?
        ne voyons pas le mal partout.


      • foufouille foufouille 23 octobre 2009 12:07

        @ olivier
        ca va plus loin que ca
        le jargon financier est oriente vers la rentabilite
        pour le don aux asso caritatives ............. elle sont la pour fliquer le pauvre et le maintenir sous dependance


      • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 13:39

        foufouille
        contester pour contester ne mène pas très loin
        que demandez vous ?
        que les efforts de quelques uns, même s’ils ne sont qu’une minorité soient montrés du doigt ?
        au nom qu’ils ne sont que des miettes ?
        je ne vous comprend pas.
        ils ont le mérite d’exister, ils montrent la voie, et tant pis si pour l’instant ils ne sont que peanuts dans ce monde de la finance,
        mais ils démontrent que l’on peut faire de la « finance autrement ».
        et je m’en réjouis.


      • foufouille foufouille 23 octobre 2009 17:49

        desole olivier mais ce sont les memes qui ont cree le systeme
        etre un gros pdg qui exploite ses employes ou un gros pdg qui marchandise la misere apres l’avoir cree.............



        • alberto alberto 23 octobre 2009 10:58

          Bonjour, Olivier :

          Assez d’accord avec sentinelle, pour l’excellence de l’article, mais aussi pour regretter la petitesse de l’économie solidaire.

          Je milite quant à moi (dans la mesure de mes modestes moyens...) pour aider cette économie solidaire qui semble mieux se développer dans certains pays européens qu’en France où les circuits financiers sont sous le contrôle quasi exclusif des banquiers voraces !

          Je ne connais guère en France que le Crédit Coopératif comme banque dédiée à l’économie solidaire même si son statut d’exclusivité l’incite à une certaine rigidité...

          Mais un coup de main vaut mieux que deux dans les poches : proverbe d’origine inconnue !

          Bien à toi.


          • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 11:05

            bonjour Alberto,
            c’est vrai que ces actions sont une goutte d’eau dans l’immense monde financier,
            mais çà prouve au moins que l’on puisse faire de la finance différemment,
            et j’ai surement oublié d’autres pistes intéressantes,
            je pense par exemple au SEL qui mériterait qu’on y regarde de plus près,
            même si le français, en matière de finance, manque la plupart du temps d’un esprit mesuré et solidaire, on ne peut qu’encourager les cigales, et les autres...non ?


          • al.terre.natif 24 octobre 2011 15:02

            J’adore le proverbe !! (qui ne fonctionne d’ailleurs que si l’on a des piquants dans les poches (ou pas assez de place pour y mettre les mains tellement elle sont pleines, les poches !) , sinon, dans les autres cas, le coup de main est toujours plus fatiguant qu’une bonne sieste !

            En fait il s’agit de migrer le temps passer par chacun de nous à travailler pour le système que l’on ne souhaite plus, vers un autre but : celui ci étant par exemple de nourrir sa famille, ses proches, ses voisins ....

            C’est vraiment plus une question de temps que d’argent. et la « petitesse » de l’économie solidaire, n’a de petit que la place médiatique qui lui est accordée. Tellement d’initiatives solidaires rien que dans notre pays !

            Mais cependant, attention attention ! Si nous dévions vers une économie solidaire, il faut se préparer à être taxés de feignants et de non productifs, de responsable de l’aggravation de la dette en France !!! de grecques en fait ...


          • sentinelle 23 octobre 2009 11:11

            l’economie solidaire...

            chez moi cela passe par la solidarité et le partage..

            envoyer comme cela se faisait (ma maman) un assiette de soupe aux voisins ;
             
            depuis ma prise de conscience, j’exige chez moi que l’on envoie a un de nos voisins et de maniere alleatoire une part de repas, ou de gateau ou quelques fruits..
            ..apres un temps de latence et d’incomprehension...nos voisins s’y sont mis aussi ( un peu de rabachage sur la solidarité et le partage bien sur et un petit speetch sur la crise avenir...pour les plus recalcitrants) ;


            • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 12:03

              Bien sur, Sentinelle,
              chez moi aussi, et chez beaucoup d’autres français je crois,
              bien sur, l’assiette qui de coutume était prête dans les familles à accueillir quelqu’un qui avait faim, a été remplacée par les « restos du coeur »,
              mais ce serait oublier que l’ami Coluche ne souhaitait pas voir pérenniser ce système, et demandait à l’état de prendre le relais,
              on voit ce qu’il en est devenu.
              aujourd’hui les mendiants sont aux portes des nouvelles églises de la consommation, devant les super marchés, pour glaner quelques dons,
              il est vrai que le luxe outrageux de nos églises, pleines d’or et de tableaux rares, de sculptures, n’ont pas les moyens de répondre à ces demandes.
              je vais encore me faire engueuler par les cathos bien pensant, mais tant pis.


            • jules simon 23 octobre 2009 18:21

              Merci pour cet article.
              Le systeme des cigales ressemble fortement aux tontines pratiquees en Afrique. Je ne savais pas que cela se pratiquait aussi en france.
              Tant mieux si on peut trouver des alternatives au systeme de credit classique.


              • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 19:00

                Jules Simon,
                je l’ai découvert aussi par hasard, en cherchant autre chose...
                c’est ce qu’on appelle la sérendipité, (pour ceux qui ont lu l’article !)
                vive Internet !


              • Jojo 23 octobre 2009 18:32

                Bonjour Olivier Cabanel,
                Merci pour votre article, des cigales qui devraient chanter un peu moins et se reproduire un peu plus…
                Et je suis d’accord avec vous, le moindre emploi créé en période de crise devrait nous interdire de parler de miettes, ou de considérer que l’idée n’est pas bonne.

                A une autre échelle cependant, ça me rappelle Yunus et le micro-crédit au Bangladesh dont avait parlé un jour Forest Ent et bien que je fasse toujours un véritable blocage (et pour cause), sur le principe même de taux d’intérêt (et qui reste élevé même dans ce cas, ce n’est vraiment pas de la charité !), je dois reconnaître que les résultats sont là. Il est présent dans 43 000 villages du Bangladesh et a déjà prêté à 11 millions (excusez du peu), de villageois devenus depuis des clients… Yes Sir !

                Au passage un petit malin le Yunus, puisque 94% de ses clients … sont des clientes, plus fiables que les hommes selon lui, et donc plus promptes à rembourser (97% de taux atteint). 

                Et comme disait le mien d’ami africain Alexandre Dumas fils pour ne pas le nommer (ben quoi ! nos ancêtres communs seraient africains non ?) : « Les affaires ? C’est bien simple, c’est l’argent des autres. »

                J’ai bien lu ? 300 fois le Smic mensuellement ? Et ils attendent quoi ces gus pour investir et créer des emplois ? L’arme à gauche ? Ou l’âge de raison...


                • olivier cabanel olivier cabanel 23 octobre 2009 19:03

                  Bonjour Jojo,
                  c’est vrai que sur le micro crédit on peut émettre des réserves, mais comme tu le dis les résultats sont là, et c’est çà qui compte,
                  donc vive Yunus,
                  pour les 300 fois le smic,, le chiffre réel doit être 340 fois !
                  ce qu’ils en font ? je ne sais pas...
                  un second yacht ?
                  un troisième château ?
                  va savoir... ?


                • Atlantis Atlantis 23 octobre 2009 23:00

                  combattre le système en utilisant ses armes et mécanisme : cabanel vient de perdre d’un coup tout le (peu ?) capital confiance qu’il avait.
                  l’ « économie solidaire » c’est comme le « développement durable » : strictement impossible.



                  • olivier cabanel olivier cabanel 24 octobre 2009 11:19

                    atlantis,
                    rassurez moi, mon capital confiance n’est pas en jeu,
                    je n’ai pas évoqué le développement durable,
                    ou alors dites moi où ?
                    il est plutot question d’économie solidaire, ce qui n’a rien à voir,
                    mes choix vont non pas au développement durable, qui permet de pérenniser les erreurs d’avant, mais à la décroissance, chère a Paul Aries, et a tant d’autres.
                    quant a votre affirmation « strictement impossible », elle n’engage que vous,
                    et me parait déplacée dans le pays ou le concept d’impossible n’est pas français a été inventé.


                  • olivier cabanel olivier cabanel 24 octobre 2009 11:22

                    Foufouille,
                    vous me renvoyez au micro-crédit,
                    à ma connaissance, je ne l’ai évoqué à aucun moment dans mon article,
                    j’ai seulement répondu à des commentateurs qui me questionnaient la-dessus.
                    je n’ai donc rien à dire sur l’article proposé, lequel me semble assez caricatural.


                  • foufouille foufouille 24 octobre 2009 17:31

                    @ olivier
                    autant caricatural qur les dons pour le tsunami, le rsa, ou la vie des compagnons emmaus ?
                    surfe beaucoup plus et on vera


                  • al.terre.natif 24 octobre 2011 14:52

                    « Car comme disait un vieil ami africain :
                    « Être humain vaut mieux que les biens ». »

                    il ne disait pas aussi ? : « en Afrique, on n’a pas de montre, mais on à du temps ! »

                    ou bien pour revenir un peu sur l’article : si on n’a pas l’argent (pour s’acheter une montre), soit d’autres vous prêtent cet argent, et vous serez chargé de leur donner l’heure, soit vous vous passez de montre, et vous profitez du temps qui passe sans être constamment à le surveiller !

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