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Accueil du site > Actualités > Economie > Dette contre inflation ?

Dette contre inflation ?

L’idée pour un pays comme la France qui, dans les années 70 connaissait encore une inflation à deux chiffres, de ne plus s’adresser à la Banque de France pour trouver des ressources nécessaires en liquidités, mais aux banques privées, pouvait sembler intéressante : au lieu de faire marcher la planche à billets chaque fois que des besoins nouveaux se faisaient sentir, il était tentant d'écouter les sirènes financières, prêtes... à prêter.

En prêtant ces mêmes liquidités avec intérêt elles étaient censées freiner l’appétit de l’Etat. Mais emprunter coûtait en intérêts, alors que le Trésor public fournissait les mêmes sommes gratuitement. Les banques se sont précipitées sur le gâteau en évitant de trop se concurrencer sur les taux d’intérêt. Elles étaient d’autant plus contentes que l’inflation avait une fâcheuse tendance à diminuer la valeur des remboursements des sommes qu’elles prêtaient par ailleurs. Arrêter l’inflation qui prenait en grande partie sa source dans l’augmentation des salaires était tout bénéfice : le différentiel entre le niveau de l’inflation et le taux d’intérêt devenait plus intéressant. Mais pour l’Etat, c’était oublier l’engagement d’avoir à rembourser à plus ou moins long terme, alors que la masse monétaire du Trésor public se faisait sous forme défintive de dons. La charge des remboursements étant alors augmentée des intérêts elle aurait pu être compensée par des augmentations d’impôts. Ce qui n’était pas bien vu sur le plan électoral. Contrairement aux baisses d’impôts sur le revenu, et taxes sur les bénéfices industriels et commerciaux. Le résultat est là : les déficits se sont accumulés. Les emprunts aussi. Les dettes se sont gonflées au point qu’il faut à nouveau augmenter les impôts, ou diminuer les dépenses ou faire les deux. C’est entrer dans l’austérité et la rigueur avec l’inconvénient de diminuer l’activité économique, donc les rentrées d’impôts correspondants. Sans compter que l’activité qui baisse engendre le chômage qui diminue les dépenses de consommation qui diminue l’activité, et ainsi de suite jusqu’à ???

Les Etats européens qui ont suivi l’option du tout sauf l’inflation, rendue obligatoire par les traités de l’.U.E se trouvent dans la même situation. Certes ceux qui peuvent exporter, comme l’Allemagne ont des rentrées qui en partie compensent les déficits : les entreprises paient des impôts sur leurs bénéfices. Les taxes à l’importation qui sont avantagées par un Euro fort complètent ces ressources. Or l’Euro n’a cette côte que du fait que les économies des principaux pays de la zone sont considérées comme suffisamment sûres pour que les remboursements des prêts (dettes souveraines) fassent croire (crédit) que ces remboursements sont assurés. Mais au fur et à mesure que l’activité baisse (délocalisations dues également à l’Euro devenu fort, importations qui concurrencent la production intérieure), la récession s’installe et ces moyens de remboursements faiblissent. Les agences de notations le savent. Les nouveaux prêts entraînent une augmentation des taux d’intérêt qui augment le montant de la dette. etc. Quand l’équilibre est rompu c’est un cercle viceux qui s’installe.

Comment rompre ce cercle vicieux ? Faire le contraire, c’est-à-dire refaire fonctionner la planche à billets en acceptant une certaine inflation. C’est-à-dire sortir de l’Euro et abroger la loi de 1973 qui en France l’interdisait. Alors c’est pour les économistes un scénario catastrophe, car ils ne savent pas, et cela a toujours été leur crainte, ce qui peut se passer dans la l’économie réelle. Comme l’a dit Keynes, les comportements des populations face à l’argent est souvent irrationnel. La panique est donc possible, si ceux qui ne subsistent que de leurs salaires et n’ont pas de liquidités d’avance (épargne) peuvent se précipiter en nombre chez leur banquier pour retirer des liquidités. Le problème alors est de savoir si les banques pourront faire face à cette demande. En effet les dettes souveraines devraient continuer à être remboursées même en monnaie nationale (sinon elles ne pourront pas reprêter). Elles s’ajoutent à celles des particuliers. Sachant que les banques elles-mêmes ont prêté sans cesse des sommes qu’elle n’avaient pas (seulement 8% de fonds propres) elle peuvent être incapables de fournir les liquidités nécessaires. Pourront-elles seulement payer leurs salariés ?

Toutefois, l’Etat peut intervenir, nationaliser les banques, et fournir les liquidités nécessaires, quitte à faire à nouveau tourner la planche à billets. Les pauvres banques perdront les actifs qui leur restent, n’auront plus comme fonction que celle de banques de dépôt. C’est probablement ce scénario catastrophe que craignent certains économistes qui paniquent à l’avance… à l’idée d’une panique. A supposer que l’inflation tant redoutée des banques réapparaisse, les entreprises seront contraintes à nouveau d’augmenter les salaires en les indexant. Et tout recommence comme avant. Sinon les pouvoir d’achat repart à la baisse, la déflation surgit avec ce que cela suppose de troubles sociaux incontrôlables. Ce qui ne serait peut-être pas plus grave que la rigueur actuelle qui aboutit à peu près au même résultat.

On en conclut que les politiques influencés par les financiers, ont enclenché un système de plus en plus incontrôlable, en troquant l’inflation contre les dettes souveraines de l’Etat. Apprentis sorciers qui n’ont que peu l’espoir de voir venir le sorcier lui-même pour tout arrêter et repartir du bon côté. Ce dernier devra s’imposer et prendre des mesures de coercition, protéger malgré tout le pouvoir d’achat des classes défavorisés en obligeant les entreprises à augmenter les salaires, imposer les niveaux des taux d’intérêts, freiner probablement les remboursements des dettes souveraines. Or plus on attend pour sortir de l’Euro, plus la situation empire. Comme certains économistes l’ont dit : on (ceux qui sont au pouvoir), n’a pas agi suffisamment fort, et surtout pas assez vite. L’Allemagne qui a une peur bleue d’une inflation galopante (années 1920) hésite. Entre la catastrophe annoncée d’une dépression et désinflation suivies d’un chômage massif incontrôlable et les problèmes sociaux possibles mais pas forcément catastrophiques d’une sortie de l’Euro, il y a un choix politique à faire délicat en période électorale. Or attendre encore et rester dans l’Euro n’est-ce pas reculer pour mieux sauter ?


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19 réactions à cet article    


  • pseudo 1er décembre 2011 10:46

    Giscard a donné le pouvoir de création de la monnaie Française à la famille Rothschild and co via la privatisation de notre banque central la mâle nommée banque de France aujourd’hui BCE , FED, FMI . A la tête de cette pieuvre tentaculaire se trouve les mêmes familles de banquiers.


    Nous sommes rendu aux bouts d’un système corrompu par les parties UMPS et leurs gourous financiers. Les lois mathématique et de la physique auront raison de cette escroquerie jamais égalé dans l’histoire de l’humanité provoquant le chaos. 
    Pour arriver à ce degré de perversion et d’illusion les gourous de la finance sont de grands sorciers.
    Les Français ont le devoir pour les futurs génération de reprendre leur monnaie et nationaliser la banque de France.
     Toute création de monnaie et de prêt doit être un monopole d’état dont les intérêts serviront les finances publique et permettront de supprimer les impôts sur les sociétés et sur les revenus. 

    • kev46 kev46 1er décembre 2011 11:16

      Tout d’abord ne confondez pas le trésor public avec la banque centrale. Le trésor ne prête ni ne crée d’argent. C’est juste celui qui gère les comptes publics.

      Ensuite arrêter de dire que la planche à billet fonctionne uniquement quand les banques centrales prêtent directement aux états !! Où les banques trouvent elles leur liquidités ?? Et oui elles aussi à la banque centrale. Et que c’est il passé hier, la BCE a injecté pas mal de liquidités dans le système bancaire. N’est ce pas de la planche à billet ?? N’y a t’il pas eu une petite augmentation du cours des actions dans les bourses, donc une inflation ??

      Regardez bien l’inflation d’après guerre. Avant 73, elle était inférieur à 6%, puis elle s’est envolée à deux chiffres pourtant l’état empruntait désormais sur les marchés financiers. Le choc pétrolier n’explique pas tout.

      Si l’état demande des liquidités directement à la banque centrale, il va ensuite les injecter dans l’économie. C’est autant de liquidités en moins que les banques devront aller chercher. Donc pas plus d’inflation (qu’aux USA ou en angleterre qui eux le font) à moins que nos dirigeants se comportent comme des cons !

      Puis pour ce qui est du bank run. Il y a une solution très simple. Que la l’état impose des resserves obligatoires de 100%. Ainsi, les banques devraient couvrir 100% de nos dépôts par des liquidités. Elle pourraient ainsi faire face à des retraitq massif sans se mettre en péril. Tous le monde pourrait retirer ses dépôt (hors ceux bloqués sur livrets car actuellement prêtés, ce qui est normal).


      • Peretz Peretz 1er décembre 2011 17:21

        Le point d’interrogation est là pour indiquer qu’inflation pouvait ou non être endiguée par le remplacement d’un argent directement issu de l’Etat. Le prétexte étant que l’Etat emprunteur devait devenir plus sage. En fait il s’agit d’un changement qualitatif (celui-ci n’est plus propriétaire de la monnaie) qui s’ajoute à la perte de valeur quantitative classique de la monnaie. Les liquidités monétaires sont devenues des obligations, et comme telles plus ou moins suspectes. Et par précaution les banques qui émettent ces « bonds » vont probablement augmenter leurs prétentions à augmenter les taux d’intérêt. L’argent plus cher ne sera pas moins présent sur les marchés, mais, tôt ou tard, par effet de cumul de pertes de valeur, les prix vont augmenter progressivement (les taux d’intérêt ne sont plus maniés par l’Etat, mais par les prêteurs) D’où une légère mais réelle inflation supérieure à ce qu’elle aurait été, les besoins nominaux étant les mêmes, avec une ponction directe de l’Etat par émission monétairede la Banque de France. En fait le frein à l’infllation par l’emprunt bancaire est peut-être un leurre. Qui finit effectivement par devenir un poids pour l’acheteur par perte de valeur de l’argent : le pouvoir d’achat général diminue, sans conséquence pour ceux qui voient leurs salaires ou leur rente augmenter par ailleurs, mais plus important pour les classes défavorisées. La masse monétaire d’origine salariale n’augmentant pas l’inflation semble arrêtée, du moins nominalement. La rente est bien favorisée, les salaires stagnent jusqu’au jour où les inégalités encore plus creusées vont faire éclater une bulle type “ subrimes ”. On a bien troqué l’inflation contre un argent plus ou moins fictif : d’où vient-il ? Des banques qui elles-mêmes empruntent de plus en entre-elles. Avec cet argent qu’elles n’ont pas elles comblent les trous qu’elle ont fini par creuser…pour remboursement. La boucle est bouclée. Effectivement la tyrannie des marchés financiers s’est installée et l’Etat est piégé.


      • karina 1er décembre 2011 12:26

        Un responsable du G20 en off « Les promesses ne suffiront pas. les ménages devront subir des coupes sévères »


        • ffi ffi 1er décembre 2011 15:32

          Poser le problème comme une alternative entre l’inflation et la dette est mal le poser.

          D’ailleurs l’inflation n’a pas disparue. Certes, elle est (relativement) contenue dans les prix, mais les actifs financiers ont connu une inflation considérable car c’est dans la finance qu’a été orientée l’argent créée (il est vrai que cela arrange les rentiers).

          La création monétaire a été utilisée pour créer des rentes, d’où la dette. Cette dette produit une inflation des impôts et taxes, ce qui a donc le même effet sur les ménages que l’inflation des prix.

          En fait, il y a quatre leviers à la disposition de l’état pour boucler ses comptes :
          - l’emprunt à des particuliers, contre intérêt, avec garantie de remboursement.
          - les impôts et taxes, saisis sur les contribuables.
          - l’emprunt à la banque nationale, sans intérêt, ni garantie de remboursement.
          - les droits de douane.

          L’idéologie libérale, infuse dans les traités, fait se contraindre les Etats de l’UE à ne pas utiliser les deux derniers leviers de financement.

          Dans ce système binaire mis en place, l’équation est simple :
          L’état offre des rentes, qu’il garantit par saisie sur les contribuables.
          Tout l’état est orienté à cette fin.
          Sa machinerie coercitive est employée pour saisir toujours plus les citoyens.

          C’est évidemment un total dévoiement du rôle de l’état, dont la machinerie est normalement dévolue au service du bien commun, non au service des rentiers.

          Nous payons donc des impôts pour nous faire prélever d’autres impôts, bref pour être asservis.

          Ceci n’est rien d’autre qu’une tyrannie.

          Les solutions sont simples pour toute personne normalement intelligente.

          Il s’agit de récuser les traités libéraux pour autoriser à nouveau les deux leviers de financement, par idéologie supprimés :
          - emprunt à la banque nationale sans garantie
          - droits de douanes.

          Puis il s’agit de mener une politique maniant ces quatre leviers, de manière à obtenir un optimal en matière de création d’emploi, de désendettement de l’état, de lutte contre les délocalisations, d’endiguement de l’inflation,... etc. Au service du Bien Commun.

          Cette solution devrait être évidente, même pour le plus incompétent des politiciens.

          Si cela ne se fait pas à l’avenir, c’est que ce n’est pas un problème de compétence, mais qu’il y a eu un choix fait en amont, sans en référer au peuple, ce qui n’est pas très « démocratique ».

          Mais puisqu’il s’agit d’une tyrannie, comment cela pourrait se passer autrement ?


          • Richard Schneider Richard Schneider 1er décembre 2011 17:12

            @ ffi :

            Vous n’avez pas tort : manipuler la planche à billets peut s’avérer une mauvaise solution. Certes, la loi de 1973 a privé le gouvernement français d’un levier important : emprunter aux banques et les rembourser (+ intérêts), comme c’est le cas depuis cette loi, appauvrit le budget de l’état. La droite, depuis 2202 et surtout Sarkozy depuis 2007, a encore aggravé le déficit et la dette souveraine de la France en baissant les impôts des plus fortunés.
            Pour sortir de cette dramatique impasse, vous avancez quelques solutions (grand emprunt + droits de douane). Pourquoi pas ?
            Mais cela suppose soit une sortie de l’Euroland soit convaincre les Allemands de modifier en profondeur les traités européens. Et ça, personnellement, je suis sceptique. Merkel, même si elle le voulait - mais elle ne le veut pas - ne peut aller contre son opinion publique ni contre l’avis du Bundestag.
            J’ai bien peur que l’on se retrouve devant une impasse. Jorion et d’autres préconisent la méthode forte : claquer la porte de l’Euroland ; Généreux croit en la possibilité de convaincre les autres partenaires européens d’instaurer une véritable régulation du système.
            Quoiqu’on fasse, le système ultra-libéral sortira gagnant : si une Europe de simple libre-échange se met en place (même avec des taxes douanières), les anglo-saxons pourront dire qu’ils ont gagné. Si, par miracle l’Allemagne se déclarait plus ouverte pour accepter les thèses de Généreux, il faudra malgré tout que les pays du sud de l’Europe passe sous les Fourches Caudines d’un organisme d’inspiration germanique.(MES amélioré ou autre = austérité) : le budget allemand n’est pas extensible.

          • ffi ffi 1er décembre 2011 19:34

            Mieux vaut quitter l’Euroland.


          • Tiberius Tiberius 1er décembre 2011 21:15

            Avez-vous conscience que 10% d’inflation cela revient au même que d’ajouter 10 point de TVA supplémentaires sur toutes les marchandises ce qui revient à faire payer le consommateur pour les déficits de l’état ?

            C’est même pire que la TVA, car l’inflation a quant à elle la fâcheuse tendance à s’auto-alimenter et progresser toute seule hors de tout contrôle comme pour nous contraindre à payer une sorte d’intérêt sur la dette de nous monétisons. Alors quitte à faire payer le consommateur, il vaudrait peut-être encore mieux augmenter la TVA , car elle au moins ne va pas ensuite s’emballer comme un cheval fou.


            • saviez_vous_que 2 décembre 2011 01:43

              Et alors ? Pendant les 30 glorieuses, les salaires étaient indexés sur l’inflation, souvent à deux chiffres à cette époque. Il y avait une revalorisation des salaires tous les 3 mois et ça ne gênait personne. L’inflation est un impôt « juste », les pauvres payent peu et les riches beaucoup ; il y avait une certaine inertie tendant à redistribuer naturellement les richesses, l’argent circulait, était un flux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Rien n’empêchaient les électeurs de virer les gouvernements ayant abusé de la fameuse planche à billets.

              Cet article montre très bien les deux systèmes qui s’opposent :

              1. un système basé sur l’« inflation » (avec l’échelle mobile des salaires, abrogée en 1983) - 1945 => 1973
              • moins de chômage
              • impôt juste : redistribution « naturelle » des richesses
              • responsabilisation des gouvernements quand à la planche à billets
              • souveraineté de l’état, indispensable dans un état démocratique
              • baisses de l’impôt sur le revenu et sur les bénéfices
              • l’argent est un bien public, au service des citoyens
              • sauvegarde des acquis sociaux
              • l’argent est un flux, il est fondant donc peu d’accumulation, comme les monnaies locales, type abeilles, etc.
              • PAS DE DETTE

              2. un système basé sur la dette - 1973 => 2011 :
              • lutte contre l’inflation (des salaires), donc volonté d’avoir taux chômage d’« équilibre », aidé en cela par l’immigration de masse et les délocalisations , donc par le libre échange
              • l’argent sert à l’accumulation de richesse, manque d’argent en circulation
              • volonté de mettre l’état en déficit chronique, par les exonérations d’impôts et autres niches fiscales, afin d’émettre des obligations d’état dans le seul but de développer la banque, l’assurance et la finance
              • enrichissement des riches et des banques sur le dos des nations
              • obligation d’avoir chaque année une croissance équivalente au déficit et à l’inflation (4-5%), si l’état souhaite arriver à stabiliser la dette, ce qui n’arrive jamais, donc plus de dettes
              • obligation de faire de la croissance « artificielle » : obsolescence programmée = pollution, gaspillage
              • aliénation aux agences de notation : les marchés dirigent la politique budgétaire des états
              • destruction des services publiques
              • privatisations
              • perte de souveraineté = inutilité de la démocratie
              • absence d’investissements productifs et stratégiques
              • spoliation de l’impôt sur le revenu dans le seul but de rembourser les intérêts de la dette
              • la dette fait parti du système, elle ne peut être remboursée et n’est pas faite pour ça
              • la dette à intérêts oblige à créer plus d’argent pour pouvoir rembourser, donc plus dette
              • DETTE EXPONENTIELLE, DUE AUX INTÉRÊTS, CONDUISANT À L’ESCLAVAGE DES PEUPLES ET À TERME À L’IMPLOSION DES ÉTATS, DONC DE LA DÉMOCRATIE

            • Tiberius Tiberius 2 décembre 2011 12:22

              J’ai peine à croire que vous soyez réellement naïf au point de penser qu’il nous suffirait d’appliquer la politique économique d’il y a 40 ans pour ressusciter les 30 glorieuses !

              Mais réfléchissez donc un peu !!! Si nous avons changé notre façon de faire c’est parce que ça ne marchait plus : les 30 glorieuses se sont terminées le jour où les méthodes que vous préconisez sont restées pour la première fois en 30 ans sans effet sur l’emploi ou la croissance.

              Quant à cette histoire de monétisation de la dette, regardez la Grande Bretagne. Ils ont 3 points d’inflation de plus que nous, le croissance est à zéro et comme ils craignent un double clip ils se préparent à un deuxième quantitative easing (le premier n’ayant rien donné) ce qui va encore aggraver l’inflation. Se portent-ils mieux que nous ? NON. Est-ce que les USA se portent mieux que nous ? NON. Est-ce que le Japon se portent mieux que nous ? NON. 

              Mais à part ça, il y a encore des gens pour croire que la monétisation de la dette est la solution miracle à la crise des dettes souveraines. Comme si les USA n’avaient pas de problème avec leur dette, EUX ! ...


            • saviez_vous_que 3 décembre 2011 12:54

              Je ne pense pas que la politique économique du général de Gaulle nous ramènerait les 30 glorieuses, mais au moins elle aurait eu le mérite de nous préserver de la situation actuelle. On aurait vécu au niveau de vie qui était le notre, sans dette et avec une meilleure répartition des richesses.

              Réfléchissez : 
              avec le système actuel, pour que l’état ne soit pas en déficit, il faut que les gouvernants conservent les impôts des plus riches à un niveau élevé (au lieu de les baisser de manière scandaleuse depuis 20 ans), ce qu’ils ne font jamais car les plus riches sont ceux qui les ont mis au pouvoir.
              Ajoutez à cela la possibilité de s’endetter à « peu de frais », même sans croissance (donc création de richesse), et 40 ans après, vous vous retrouvez dans la situation actuelle. La crise n’a été qu’un catalyseur ; sans elle, cela aurait pris peut-être 5-10 ans de plus, mais on serait quand même arrivé à la même situation, c’est malheureusement mathématique.

              Avec le système actuel, basé sur la dette, pour avoir une dette « stable », donc un système « stable », il faut :
              - des gens ayant un surplus de capital à investir
              - donc réduire les impôts 
              - limiter l’inflation pour conserver le capital
              - et surtout de la croissance pour compenser les baisses d’impôts et rembourser les 1-2% d’intérêts en plus par an quand « tout va bien ».

              Ce système entraîne quoi que l’on fasse et par la magie des intérêts la création d’une dette exponentielle : il est intrinsèquement instable et divergent. Il faut donc allez chercher la croissance « avec les dents », le seul levier qui permet de maintenir ce système à flot, ce qui n’est tout simplement pas raisonnable sur le plan social, environnemental, etc. 

              Avec le système des 30 glorieuses, le système est stable, il faut faire marcher la planche à billet à l’excès pour le faire diverger :
              - si le gouvernement garde ses impôts à un niveau lui permettant de financer son budget, pas d’inflation, pas de dette
              - si le gouvernement fait des baisses d’impôts, ou investit, il pourra emprunter à la banque de France sans frais
              - en faisant cela, il créé de l’inflation qui agit comme un impôt donc pas de dette, pas d’agence de notation, pas d’esclavage en règle
              Donc dans ce système, que le gouvernement lève les impôts correctement ou pas, ça s’équilibre tout naturellement.

              Évidemment ça donne une énorme responsabilité aux gouvernements. Mais je préfère au pire un gouvernement qui fait n’importe quoi et que l’on peut virer par le vote au bout de 5 ans, plutôt que des gouvernements qui fuient leurs responsabilités en cachant leur déficit derrière une dette qui nous pète à la gueule 40 ans plus tard.

              >Si nous avons changé notre façon de faire c’est parce que ça ne marchait plus
              Ah bon ?! Parce que ça a mieux marché après ?! Ca marchait quand même pas si mal à l’époque. C’est quand même bizarre que tout se soit mis en place à la mort de de Gaulle :
              depuis les années 70, c’est la crise, il faut se serrer la ceinture, le libre échange, les délocalisations, l’immigration de masse...n’en jetez plus !

              >Quant à cette histoire de monétisation de la dette...
              Je n’ai jamais parlé de monétisation de la dette, j’ai simplement expliqué ce qui nous avait mis dans la situation actuelle, car il me semble que c’est essentiel. Maintenant comment s’en sortir, c’est un autre débat. En fait, il n’y a pas 36 solutions :
              la guerre, l’hyperinflation ou le défaut. 

              Pour ma part, je suis pour le défaut comme Emmanuel Todd : http://www.dailymotion.com/video/xmpg9b_todd-crise-une-aubaine-pour-les-riches_news
              on nationalise les banques qui ne valent plus rien, on protège les comptes et on repart sur de bonnes bases, notamment en séparant les banques de dépôts des banques d’affaires, car il y en a marre de ce putain de chantage des banques qui nous mettent le flingue sur la tempe à chaque fois qu’elles font n’importe quoi, sous prétexte qu’elles gèrent les comptes courants et les assurances vie. Ras le bol de ces parasites !


            • Tiberius Tiberius 3 décembre 2011 18:59

              La seule solution efficace pour relancer la croissance est de diminuer le coût du travail. Notre expérience récente nous démontre qu’emprunter (à une banque centrale ou ailleurs) pour financer des plans de relance ne servira à rien si le coût du travail ne diminue pas. Comme nous avons pu le constater ces dernières années, cela fait remonter légèrement et momentanément la croissance mais celle-ci est molle et finit immanquablement par retomber. Une politique de modération salariale est notre seule issue.


            • saviez_vous_que 3 décembre 2011 19:46
              Qui a parlé d’emprunter ?! Je suis pour le défaut je vous dis !

              C’est ça votre problème et le problème de toutes nos élites : il n’y a qu’une solution.
              Bon bah c’est pas la peine que j’aille voter alors puisqu’il n’y a pas le choix.

              La solution est le défaut, ensuite le protectionnisme et un argent dans les mains d’un service public, la Banque de France. Les Etats-Unis ont prospéré sur ce modèle et déclinent depuis qu’ils ont mis en place la FED, le libre échange, etc. Wikipedia dit : « En 1865, la guerre de Sécession se termina à l’avantage des États du Nordprotectionnistes et égalitaristes face à ceux du Sudlibre-échangistes et esclavagistes. » Ca devrait vous mettre la puce à l’oreille quand même non ?

              Le seul problème avec votre merveilleuse solution, donc la modération salariale, c’est qu’il y aura toujours moins cher que vous. Mais admettons : baissons vraiment les salaires, cassons tous les services publiques, donc sans le consentement des gens, car on est bien d’accord, à part nos dirigeants et vous même, quand on met ces propositions sur la table, vous êtes tout seuls.

              Quel sera le résultat ?
              - recession, car personne n’aura de quoi acheter quoi que ce soit
              - chômage
              - précarité

              Vous rajoutez une bonne grève générale pour bloquer le pays et après...ben après vous serez toujours trop chers, et si vous insistez à aller contre la volonté des gens, et ben vous irez vers des soulèvements sentants bon la guerre civile. C’est ce que vous voulez ? Mais quel est votre projet en fait, à part rembourser sur le dos des gens une dette illégitime et de toute façon irremboursable ?

              Les banques se sont gavées ses 30 dernières années, elles sont devenues des casinos.
              Je suis capitaliste : celui qui est en dépôt de bilan doit fermer ses portes et il n’y a aucune raison que cela ne s’applique pas aux banques. Qu’elles prennent leurs pertes et qu’on en finisse.

            • Tiberius Tiberius 3 décembre 2011 20:17

              Les plans de relance ne fonctionnent pas vous le voyez aussi ben que moi, il n’y a pas un seul pays au monde où ces plans aient fonctionné depuis 2008. Alors peu importe de quelle façon vous entendez les financer. Vous pouvez emprunter sur le marché puis faire défaut sur votre dette ou encore emprunter à une banque centrale qui créera de la monnaie juste pour vous, peu importe, le plan de relance ne sera que d’un effet très limité et surtout éphémère. Pour relancer la croissance il faut absolument changer le rapport entre le coût du capital et celui du travail. Si ce rapport ne change pas, une fois les effets du plan passé, nous retomberons dans la même morosité économique avec peut-être des dettes ou de l’inflation en plus.

              Ceci dit, il n’est pas nécessaire d’ajuster nos salaires sur ceux des Chinois pour relancer notre économie. Nous les dominons encore suffisamment par la supériorité technologique de notre industrie pour ne pas avoir à nous battre avec eux pour des emplois à quatre sous. Quand vous achetez un Ipad, même si ce sont des travailleurs chinois qui l’ont construit, ce n’est qu’une part insignifiante de la valeur ajoutée qui finit dans leur poche. 


            • Tzecoatl Claude Simon 1er décembre 2011 21:23

              On mettra fin à la crise, à la dette publique, et à l’inflation, en mettant par exemple en place le plan suivant :

              - respect des critères de Maastricht de stabilité financière ;
              - interdiction de spéculer sur la dette publique (pas de CDS sans détenir l’obligations) ;
              - monétisation par la BCE des intérêts de la dette versée aux états ;

              C’est si simple, mais toutes nos élites politiques ne cherchent que des solutions repoussant la crise à plus ou moins brève échéance. On va finir par croire qu’ils souhaitent cette situation de crise, ou alors ils sont franchement incompétents.

              • ffi ffi 1er décembre 2011 22:13

                N’oubliez pas les droits de douanes. Ils peuvent aussi être utiles parfois.

                Un tel niveau d’incompétence, c’est impossible.
                Certains ont peur, d’autre sont corrompus.


              • xray 2 décembre 2011 14:17


                SORTIE de CRISE (selon Sarkozy) 

                De droite comme de gauche, les politiques sont au seul service du capital de la Dette publique. 

                Dans cette Europe dominée par les curés,  l’argent sert à créer les problèmes.  Non pas à les résoudre ! 

                Les curés vivent de la misère qu’ils produisent. Sarkozy et Merkel viennent de leur offrir un pactole de 1 000 milliards d’euros supplémentaire. 
                (Pour info, ces 1 000 milliards d’euros, sortis de nul part et qui ne serviront à personne puisqu’ils iront gonfler les marchés boursiers, devront êtres remboursé par les pauvres)

                À la santé des cons, tchin ! 

                Le Grand Guignol politique (L’Europe des curés) 
                http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/ 

                Se sortir de l’Europe ! Et, vite ! 
                http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2010/06/30/se-sortir-de-l-europe-et-vite.html 



                • urbanoptic urbanoptic 3 décembre 2011 04:02

                  A mon avis, avoir fait le choix d’une Europe des Nations en dépit d’une Europe fédérale sans une autorité de veille économique suffisamment attentif sur la gestion du budget des Etats qui ont conservé une grande indépendance malgré leur différence, me parait irréel. D’autant plus que le niveau de vie et le model économique de ces communautés distinctes sont aux antipodes du moule exemplaire : nous le savions ! Pour ma part, rien ne m’étonne ! Cela fait bien longtemps que les pays développés vivent au dessus de leur moyen et que l’emprunt est devenu pour certains d’entre eux un simple moyen de se procurer assez facilement des liquidités sans se soucier vraiment de l’investissement nécessaire pour améliorer leur production. Particulièrement en France on a tendance à compenser le manque à gagner par des augmentations successives afin de dégager des marges bénéficiaires « supportables ». Or nous savons que cette méthode de gestion est désastreuse pour la consommation ou favorise l’importation de produits bas de gamme plus accessibles pour les ménages aux faibles revenus pour équilibrer leurs dépenses. Ces dernières années le revenu des Français n’a cessé de baisser alors que leurs frais quotidiens n’ont pas arrêté de progresser. C’est dire que la menace d’inflation est récurrente depuis longtemps.  Surtout pour les revenus les plus faibles. Il ne suffit pas de spéculer sur les marchés internationaux en avançant des promesses de rentabilité illusoire sans réserves suffisantes. Même au poker menteur, à un moment donné, il est obligatoire de faire tomber les cartes. Les riches producteurs d’antan se croyaient à l’abri, mais ils découvrent « brusquement » aujourd’hui que (consommation et l’emploi et pouvoir d’achat) sont inexorablement liés.


                  • Peretz Peretz 3 décembre 2011 08:53

                    Les commentaires sont tous pertinents. Ce qui prouve que l’Economie intéresse les citoyens. La dernière remarque d’« urabanoptic » le prouve également :

                    « ils découvrent »brusquement" aujourd’hui que (consommation et l’emploi et pouvoir d’achat) sont inexorablement liés« C’est ce que Keynes a fait en son temps, relier les différents systèmes économiques entre eux. Il a en plus analysé  »l’intéret", qui a une importance vitale, comme on le voit dans la crise actuelle.

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