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Accueil du site > Actualités > Economie > Dividende Universel : un changement naturel et nécessaire

Dividende Universel : un changement naturel et nécessaire

Dans un précédent billet, intitulé « Piratage ou usage commun ? », je vous avais livré mon analyse sur ce qui est appelé, aujourd'hui encore, piratage. Je concluais par la nécessité de décorréler le financement des œuvres et la vente unitaires de leurs copies. Je commence à me rendre compte que la guerre contre le partage n'est qu'une manifestation d'une problématique beaucoup plus générale, qui touche la société et l'économie dans son ensemble. Voici quelques éléments de réflexion.

Ce billet est issu de ®om's blog, publié sous licence cc-by-sa.

Paradoxes

Satisfaction des besoins

Considérons que la population a un ensemble de besoins à satisfaire. La satisfaction d'une partie de ces besoins nécessite du travail. Par exemple, le travail des industries alimentaires donne la possibilité à la population de se nourrir (sans que chacun n'ait à tuer soi-même des animaux pour nourrir sa famille), celui des industries vestimentaires lui permet de se vêtir (sans fabriquer ses vêtements soi-même), la Poste lui permet d'envoyer des colis à l'autre bout du monde sans se déplacer, etc.

Par ailleurs, la population active peut effectuer une quantité de travail limitée (le nombre de personnes multiplié par le nombre d'heures). On peut distinguer 3 cas.

Dans le premier cas, il y a trop de besoins à satisfaire, la population active ne peut réaliser qu'une partie de tout ce travail. Ou plutôt, elle va le réaliser sur un délai plus important. Dans cette hypothèse, c'est le plein emploi, la situation économique est merveilleuse durant de nombreuses années, affichant une croissance impressionnante, comme par exemple durant les Trente Glorieuses.

Dans le second cas, la population active peut tout juste effectuer le travail nécessaire. Tous les besoins sont satisfaits, et tout le monde trouve du travail. La situation économique est bonne, la croissance est importante.

Dans le troisième cas, la population active peut effectuer plus de travail que nécessaire. Les besoins sont largement satisfaits avec moins de travail. Dans le système actuel, c'est la crise. Cela signifie qu'il n'y a pas assez de travail pour tout le monde, donc un taux de pauvreté important.

Le paradoxe est criant : plus nous parvenons à satisfaire nos besoins, plus la pauvreté augmente.

Valeur ou abondance

De ce paradoxe en découle un second.

Plus nous rendons nos outils de production efficaces, plus nous sommes capables de produire en abondance, avec moins de travail. Mais alors moins ce que nous produisons n'a de valeur marchande (puisque cette production est rendue abondante). Si la quantité vendue ne compense pas la baisse des prix unitaires, la seule manière de conserver une valeur marchande est alors de restreindre artificiellement le service rendu par cette production, contre l'intérêt général, comme le décrivait très bien Frédéric Bastiat dans le premier chapitre de "Sophismes Économiques" :

On remarque qu'un homme s'enrichit en proportion de ce qu'il tire un meilleur parti de son travail, c'est-à-dire de ce qu'il vend à plus haut prix. Il vend à plus haut prix à proportion de la rareté, de la disette du genre de produit qui fait l'objet de son industrie. On en conclut que, quant à lui du moins, la disette l'enrichit. Appliquant successivement ce raisonnement à tous les travailleurs, on en déduit la théorie de la disette. De là on passe à l'application, et, afin de favoriser tous les travailleurs, on provoque artificiellement la cherté, la disette de toutes choses par la prohibition, la restriction, la suppression des machines et autres moyens analogues. Il en est de même de l'abondance. On observe que, quand un produit abonde, il se vend à bas prix : donc le producteur gagne moins. Si tous les producteurs sont dans ce cas, ils sont tous misérables : donc c'est l'abondance qui ruine la société. Et comme toute conviction cherche à se traduire en fait, on voit, dans beaucoup de pays, les lois des hommes lutter contre l'abondance des choses.

Au passage, nous reconnaissons ici le cas particulier du partage de fichiers, avec les restrictions numériques de lecture et la tentative de prohibition de l'utilisation d'outils de partage. La guerre contre le partage n'est qu'une lutte contre l'abondance, qui vise à restaurer la rareté afin de satisfaire une demande solvable.

Nous pouvons résumer ces deux paradoxes ainsi : plus nous rendons efficace notre production, moins ce que nous produisons n'a de valeur marchande (à cause de l'abondance) et plus la pauvreté augmente (à cause du manque de travail).

Une fois passé le cap d'une production abondante nécessitant peu de travail, on s'aperçoit que les politiques de recherche du plein emploi et de restriction de l'abondance (dans le but de conserver une valeur marchande) sont une lutte contre l'efficacité et l'intérêt général.

Conséquences

Supposons que l'on parvienne à une efficacité de production telle que l'emploi de 5% de la population active suffise à satisfaire les besoins de tous (ce qui implique un taux de chômage de 95%). Si les revenus étaient exclusivement issus du travail rémunéré, une écrasante majorité de la population n'aurait aucun revenu. Restaurer une situation de plein emploi, impossible en pratique, serait très critiquable en théorie : il s'agirait d'imposer à de nombreuses personnes l'occupation d'un emploi utile ni pour elles, ni pour la société.

Il paraît donc nécessaire, dans ces conditions, de fournir un revenu qui n'est pas lié à l'emploi, c'est-à-dire dissocier en partie le revenu et l'emploi.

Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans une situation si extrême (ça pourrait ne pas tarder), mais force est de constater qu'en raison de l'informatisation et de l'automatisation de la production, le plein emploi ne peut plus être atteint. Devons-nous le regretter ? Je ne pense pas. Je pense même que c'est une chance : cela signifie que nous produisons plus efficacement des richesses.

Pour s'en rendre compte, il suffit de comprendre que le travail humain n'est pas un but, mais un moyen : il permet de surmonter les obstacles à la satisfaction des besoins. Regretter la trop grande facilité avec laquelle les obstacles sont franchis (car alors il y a moins de travail pour y parvenir), c'est vouloir combattre le but pour préserver le moyen, comme l'explique encore Frédéric Bastiat d'une manière extrêmement limpide dans le deuxième chapitre de "Sophismes Économiques".

Dans la situation actuelle, il semble donc inévitable de rompre le lien strict entre emploi et revenu. C'est ce que propose le Dividende Universel.

Dividende universel

Le Dividende Universel, pour rappel, désigne le versement inconditionnel d'un revenu à chaque citoyen (estimé entre 300 et 400€ par mois en Europe), de la naissance à la mort, qui se cumule aux autres revenus (issus de l'emploi).

Si c'est la première fois que vous entendez parler de ce concept, vous êtes sans doute sceptique, comme je l'ai été quand je l'ai découvert : cela semble utopique, irréalisable. Et pourtant…

J'ai introduit le sujet par la nécessité de dissocier l'emploi et le revenu, suite à la raréfaction de l'emploi (qui, contrairement aux idées reçues, est une bonne chose). Mais d'autres arguments, que je trouve encore plus pertinents, confortent les fondements de l'instauration d'un Dividende Universel.

Création monétaire

Le plus évident est l'injustice du fonctionnement actuel de la création monétaire, un des bugs fondamentaux de notre société : des acteurs privés (les banques) créent de l'argent à partir de rien, par le mécanisme du prêt. C'est la magie de "l'argent dette". En effet, lorsqu'une banque vous accorde un prêt pour acheter une maison par exemple, elle vous prête de l'argent qu'elle n'a pas ! La population se fait alors arnaquer plusieurs fois :

  • ces acteurs privilégiés créent de l'argent sans effort à partir de rien, contrairement à tous les autres, qui vont devoir travailler pour récupérer cet argent ;
  • ils vont recevoir des intérêts sur l'argent ainsi créé (puisqu'il s'agit d'un prêt) ;
  • ils dévaluent la monnaie déjà en circulation (car la masse monétaire augmente).

Thierry Crouzet résume cette situation en une phrase : "Pendant que vous avez travaillé, ils ont fabriqué l’argent pour vous payer".

Le mécanisme est très bien expliqué par les vidéos pédagogiques de Paul Grignon (même si la forme est critiquable sur certains aspects) : L'Argent Dette, puis L'Argent Dette 2.

La première vidéo a d'ailleurs fait l'objet d'une émission d'Arrêt sur Images.

Pour mettre fin à cette injustice intolérable, le Dividende Universel propose donc simplement que l'augmentation de la masse monétaire soit distribuée équitablement entre tous les citoyens, plutôt qu'elle ne soit réservée qu'à une poignée d'acteurs privés privilégiés au détriment de tout le reste de la population. C'est le point fondamental de cette proposition. Tous les autres arguments ne sont que des interprétations de la signification de cette nouvelle forme de distribution ou des analyses de ses conséquences.

Création libre et non marchande

Une part importante du travail effectué par la population est non marchand. Par exemple, dans le domaine qui m'intéresse, on peut citer la création de logiciels libres, qui sont à la base du fonctionnement d'Internet, ou encore la participation à Wikipedia, qui permet un partage de connaissance inégalé jusqu'à présent. Nous ne pouvons pas nier que ces créations ont une valeur immense pour la société (sans compter qu'elles bénéficient également au secteur marchand). Une part essentielle de cette valeur réside justement dans leur adoption par le plus grand nombre, d'autant plus rapidement qu'elles sont accessibles par tous, sans restrictions.

Le Dividende Universel peut être vu comme une valorisation de ces activités non marchandes, qui sont bénéfiques pour la société.

Propriété de la zone Euro

Chaque citoyen est co-propriétaire de la Zone Euro. Le Dividende Universel correspond donc simplement à la reconnaissance de la co-propriété de la zone économique pour chaque citoyen.

Héritage de richesses

Nous héritons d'une richesse provenant des architectures et des outils construits par nos ancêtres. Il serait légitime que cette rente bénéficie à tous.

Yoland Bresson met en évidence cette richesse :

Prenons deux jumeaux parfaits, identiques en tout, particulièrement dans leurs compétences, supposons-les travaillant au même poste, dans un même processus de production (une usine de jeans par exemple) mais l’un situé en France et l’autre en Tunisie. Celui qui travaille en France recevra à l’évidence une rémunération plus élevée que son jumeau en Tunisie. Pourquoi ? Parce que les revenus ne résultent pas des seuls caractéristiques et mérites individuels ; que dans l’évaluation de ce que chacun produit, et dont il perçoit une part, celui qui vit en France bénéficie de tout un potentiel productif beaucoup plus performant, les infrastructures, les réseaux d’échange et d’information, les habitudes de communiquer, etc., c’est-à-dire du milieu dans lequel il est plongé et dont il profite inconsciemment. On peut dire qu’il existe un "champ économique" comme il existe un "champ magnétique" qui nous inonde d’une énergie potentielle. Si cette énergie est plus grande en France qu’en Tunisie, c’est qu’elle provient de tout le capital matériel et humain que nos parents ont lentement construit en France. Une part des revenus que nous obtenons est le produit de ce capital social. Nous héritons de cette rente.

Suppression des désincitations au travail

Le Dividende Universel aurait aussi d'autres effets positifs. Par exemple, les prestations sociales actuelles découragent les individus de chercher un emploi rémunéré. En effet, lorsque les revenus du travail augmentent, les prestations sociales sont diminuées voire supprimées, menant à des situations absurdes où l'individu a parfois financièrement intérêt à ne pas accepter un travail.

De par sa nature inconditionnelle, le Dividende Universel supprimerait ces désincitations.

Théorie Relative de la Monnaie

Si vous désirez approfondir le Dividende Universel, je vous recommande la Théorie Relative de la Monnaie, de Stéphane Laborde.

Par analogie au principe de relativité d'Einstein ("les lois physiques s'expriment de manière identique dans tous les référentiels"), il postule que "la monnaie, en tant que code qui régit les échanges économiques, doit fonctionner de manière identique dans tous les référentiels", et en analyse les conséquences. Il décrit également brièvement les problèmes fondamentaux du système actuel et ses effets.

Les défenseurs des libertés informatiques apprécieront certaines analogies, comme celle-ci :

On peut comparer le système monétaire encore actif en 2010 à l'ancien réseau informatique Français du Minitel, un réseau centralisé, où la création de services nécessitait un avis du propriétaire monopolistique ainsi que le partage des revenus de l'activité. Tandis qu'un système d'émission de monnaie symétrique dans l'espace-temps tel que le Dividende Universel est comparable à un internet neutre où chaque citoyen de la zone économique est considéré comme égal devant la création monétaire, et donc susceptible d'échanger en "peer-to-peer", de personne à personne, sans permission spéciale d'une autorité centrale.

Je remercie particulièrement son auteur pour la relecture de ce billet, ainsi que pour ses réponses rapides et ses remarques pertinentes ;-) Je vous recommande son blog pour suivre l'actualité sur le sujet.

Conclusion

Avec le passage d'un monde de rareté à un monde d'abondance, nous sommes dans une période charnière où nous devons faire des choix de société cruciaux. La tentative de restauration de la rareté artificielle, que ce soit pour redonner une valeur marchande à la copie de fichiers ou pour prolonger le mythe du plein emploi, doit être combattue.

Tous les hommes sont égaux. Mais une poignée de privilégiés a le pouvoir de créer la monnaie, au détriment de tous les autres. La création monétaire est un enjeu majeur, trop souvent ignoré, dont dépendra profondément la société de demain.

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14 réactions à cet article    


  • jpm jpm 6 mai 2011 13:15

    Article tres clair et point de vue interessant qui corrobore en partie l´idee d´un Revenu ou d´une Allocation Universelle... ou chacun deviendrait plus ou moins l´ayant droit en tant qu´etre humain des progres de la science et des techniques developpes tout au long de l´histoire par l´humanite.

    Votre approche par la creation monetaire est egalement interessante car elle se fait sans toucher aux impots... sujet au combien sensible pour beaucoup de nos concitoyens.

    Maintenant reste a convaincre les gens qu´il est possible de distribuer ce dividende universel a tous les etres humains sans contrepartie... hormis le fait d´exister. Ca prendra du temps... mais on y arrivera peut etre un jour.


    • criticaldistance 6 mai 2011 13:21

      comment un Etat financièrement en faillite ou à la monnaie virtuelle verserait des dividendes


      • rom92 rom92 6 mai 2011 13:28

        La « faillite de l’État » est structurelle, « programmée », par le mécanisme de création monétaire (l’argent dette). C’est pour cela qu’il faut le changer.

        Ils font croire (et ça paraît naturel pour tout le monde ne connaissant pas le mécanisme de création monétaire) qu’il ne faut pas dépenser plus que ce que l’on a, au risque de faire augmenter la dette publique. Mais mécaniquement, par le système monétaire, la dette publique ne peut QUE augmenter.

        C’est bien exploité à la TV (TF1 par exemple) lorsqu’on voit un nombre qui augmente très vite qui représente le montant de la dette nationale. Les téléspectateurs doivent se dire "oh là là, il faudrait peut-être la rembourser et accepter une politique de rigueur". Sauf que si on la remboursait, il n’y aurait plus d’argent : l’argent provient de la dette. Au seul bénéfice des banques.

        Lorsqu’un client fait un crédit (par exemple pour acheter une maison), la banque ne lui prête pas l’argent qu’elle a : elle le crée (par une opération comptable). Le client va ensuite lui rembourser, en plusieurs années, grâce à sa dure labeur, l’argent qu’elle lui a « prêté », avec des intérêts. Au fur et à mesure du remboursement du principal, l’argent est « détruit » (de la même manière qu’il a été « créé », c’est la raison pour laquelle il n’y aurait plus d’argent si l’on remboursait la dette), mais il reste les intérêts, qui eux, sont au seul profit de la banque (qui sont des intérêts sur de l’argent qu’elle n’avait pas !). Ces intérêts, il n’est d’ailleurs possible de lui payer qu’en récupérant, grâce à son travail, l’argent issu d’autres prêts effectués (indirectement), puisque (presque) tout l’argent vient de la dette. Déjà, l’injustice est flagrante : une banque privée crée de l’argent à son profit à partir du travail des autres, sans rien faire (à part écrire un numéro dans une base de données).

        Mais ce n’est pas tout, en créant de l’argent, la banque augmente la masse monétaire, donc dévalue la monnaie déjà en circulation. L’important, ce n’est pas la valeur que l’on possède en €, c’est la part que cette valeur par rapport à tout l’argent en circulation. Si on multipliait l’argent de tous par 100, cela ne changerait rien (c’est d’ailleurs ce que l’on a fait lorsqu’on est passé des anciens francs aux nouveaux francs, on a divisé par 100, les gens n’étaient évidemment pas 100 fois plus pauvres). Ainsi, augmenter la masse monétaire (inflation) à son seul profit équivaut à « voler » une (toute petite) part de l’argent que possède chacun. La population, qui ne profite pas de cette création monétaire, doit donc travailler toujours plus pour « récupérer » cet argent et payer les intérêts toujours plus importants à ceux qui le leur prend.

        Et globalement, cela pose un problème de remboursement : lorsque tout l’argent provient du crédit (en réalité, 90 95%), le total prêté à tous vaut P (le principal), et il faudra rembourser P+I (avec les intérêts). Sauf que l’argent des intérêts n’existe pas, il serait impossible de les rembourser maintenant. Ce qui le rend possible, c’est simplement le décalage dans le temps du remboursement, rendu possible grâce à la croissance (c’est-à-dire lorsqu’il y a plus de nouveaux prêts effectués pour rembourser les anciens). Sans croissance ce système inique s’écroule. Il faut donc une production toujours plus importante uniquement pour « rembourser » (en fait, « donner » serait plus juste) les richesses créées aux banquiers. Après, beaucoup s’étonnent des inégalités qui augmentent, et s’en prennent soit aux entreprises, soit aux « assistés ». Mais la cause des inégalités, c’est le mécanisme de création monétaire. Ce qu’il faut, c’est que la création monétaire soit distribuée à chacun.


        • devphil30 devphil30 6 mai 2011 15:05


           A raison de 400 € par personne pour 60 millions de Français ,
           cela fait la somme de 24 Milliards par mois .......

          Je serais curieux de savoir comment cela peut être financé ???

          Le travail et l’activité humaine produissent de la richesse mais comment penser que 5% de la population pourrait produire 288 Milliards d’euros par ans pour l’ensemble de la population Française.

          Ce versement de 400 €uros servira à faire survivre les plus pauvres ( le RSA existe déjà aujourd’hui ) , ensuite ceux qui auront un travail seront mis à contribution je suppose donc augmentation du cout du travail , plus de délocalisation.
          Ceux qui auront un travail ou un capital seront toujours avantagés par rapport aux plus pauvres.
           
          Qui fera pousser les légumes dans les champs ?
          Sachant que certain agriculteur peine à gagner le smic et vous allez proposer un revenu ou dividende universel mais qui aura envie ensuite de travailler car je vous le rappel si il y a bien une chose indispensable est de pouvoir produire pour alimenter les gens.

          Une société ne peux survivre dans ce concept sinon il faut collectiviser les ressources , l’activité , les biens cela rappelle l’URSS avec les ratés que l’on connait.

          Il s’agit de décadence car ce type de société abrutise les gens les rend non responsables , de vrais moutons lobotomisés devant la TV avec leur dose d’argent pour vivre un mois autant leur donner des pilules , quelle vie interessante .......

          Je ne critique pas l’aspect social de votre article mais il faut plutot rétablir des métiers oubliés , mettre en place des métiers de servcie qui seront des tramplins pour autre chose , limiter l’usage des machines pour des travaux peu pénibles afin de remettre en selle des gens sans emploi ( le nettoyeur de feuilles avec un souffleur à moteur me fait toujours bondir ....................)

          Des petits boulots sont à developper ou plutot à remettre au gout du jour afin de donner une forme de partage et diversification de l’activité plutot qu’une reduction des personnel , par exemple : pompiste , concierge , porteur de sacs ou de caddies.


          Payer les gens à ne rien faire n’est pas une bonne solution ni pour la société , ni pour les gens

          Philippe





          • rom92 rom92 6 mai 2011 15:27

            @devphil30 « Je serais curieux de savoir comment cela peut être financé ??? »

            J’en parle dans l’article : au lieu que la création monétaire soit dans les mains des banques privées, l’augmentation de la masse monétaire serait distribuée équitablement entre tous.

            Il faut bien voir comment cela fonctionne actuellement : des acteurs privés créent de l’argent à partir de rien, augmentent ainsi la masse monétaire à leur seul profit, au détriment de tous les autres. Lorsqu’on augmente la masse monétaire (« on crée de l’argent »), comment cela doit-il se passer : on donne tout cet argent créé à quelques acteurs privilégiés et rien aux autres, qui devront le gagner ou l’emprunter avec intérêts à ceux qui en bénéficient, ou alors on distribue cette augmentation à tout le monde équitablement ?


            • kataroff kataroff 7 mai 2011 20:07

              Si on double la quantité d’argent dans chaque porte-monnaie, personne n’est plus riche au bout du compte. Vous confondez monnaie et richesse. La création monétaire est un mécanisme de redistribution de richesse (inique je suis d’accord), qui est evidemment incapable d’en créer.


            • Pol-Adolf Staline Pohl-Adolph Stahline 6 mai 2011 20:55

              A mes yeux, ce dividende universel ne saurait être qu’un gadget (avec un air de mouvement perpétuel) tant qu’on ne remet pas en cause les bases du système. 

              Vous évoquez « la satisfaction des besoins », mais quels sont les véritables besoins ?
              On sait bien que dans les pays dits développés, on ne cesse de susciter des « besoins » artificiels pour faire tourner la machine à produire - et à enrichir les zélites.

              "La guerre contre le partage n’est qu’une lutte contre l’abondance, qui vise à restaurer la rareté afin de satisfaire une demande solvable. (...) plus nous rendons efficace notre production, moins ce que nous produisons n’a de valeur marchande."

              S’il est facile de produire des biens numériques en quantité illimitée, et de les diffuser, c’est loin d’être le cas pour les biens manufacturés, et la production agricole. Votre comparaison ne tient pas : les biens produits ne sont pas du tout du même ordre. 

              Et surtout, tant qu’on ne dit pas qu’il faut sortir du consumérisme et du productivisme qui l’a engendré, on n’a rien dit. C’est un nouvel Art de Vivre qu’il faut inventer collectivement, pas une astuce pour permettre à l’ancien de perdurer.

              Décroissance ou barbarie !  smiley


              • kataroff kataroff 7 mai 2011 20:03

                A l’auteur

                Votre citation de Frédéric Bastiat est biaisée car il s’agit d’une démonstration par l’absurde. Souhaitez-vous vraiment baser une partie de votre argumentation sur un SOPHISME économique ?

                Un peu plus bas dans le texte original on peut lire :

                "L’homme produit pour consommer. Il est à la fois producteur et consommateur. Le raisonnement que je viens d’établir ne le considère que sous le premier de ces points de vue. Sous le second, il aurait conduit à une conclusion opposée. Ne pourrait-on pas dire, en effet :

                Le consommateur est d’autant plus riche qu’il achète toutes choses à meilleur marché ; il achète les choses à meilleur marché, en proportion de ce qu’elles abondent, donc l’abondance l’enrichit ; et ce raisonnement, étendu à tous les consommateurs, conduirait à la théorie de l’abondance !

                C’est la notion imparfaitement comprise de l’échange qui produit ces illusions. Si nous consultons notre intérêt personnel, nous reconnaissons distinctement qu’il est double. Comme vendeurs, nous avons intérêt à la cherté, et par conséquent à la rareté ; comme acheteurs, au bon marché, ou, ce qui revient au même, à l’abondance des choses." F. Bastiat


                • rom92 rom92 8 mai 2011 11:34

                  C’est exactement ce sophisme que je dénonce : les individus qui veulent restaurer une rareté artificielle car selon eux, cela est bon pour l’économie et pour la société. Mais globalement, c’est faux. Comme le montre Bastiat.


                • Le péripate Le péripate 7 mai 2011 20:20

                  Pourquoi, selon vous, faut-il augmenter continument la masse monétaire ?


                  • kataroff kataroff 7 mai 2011 20:46

                    Il ne faut PAS l’augmenter, cela s’appelle du faux-monnayage.


                  • rom92 rom92 8 mai 2011 11:48

                    C’est une très bonne question. Vu que je dénonce la création d’argent ex-nihilo par les banques privées, on pourrait penser à simplement empêcher cette création et donc de ne pas faire augmenter la masse monétaire du tout.

                    La raison principale pour laquelle je pense qu’il faut le faire, c’est pour respecter l’égalité entre les citoyens dans l’espace-temps, et non seulement dans l’espace. C’est ce qui est expliqué dans la Théorie Relative de la Monnaie</a> (pages 29 à 34) :
                    http://www.creationmonetaire.info/2010/11/theorie-relative-de-la-monnaie-10.html
                    En gros les nouvelles générations seraient désavantagées par rapport aux anciennes si elles ne profitaient pas de la création monétaire.

                    Augmenter la masse monétaire de 5%/an correspondrait en fait à ne pas augmenter la masse monétaire, et redistribuer 1/21e de la monnaie de chacun. Je détaille ici :
                    http://blog.rom1v.com/2011/02/dividende-universel-un-enjeu-majeur-de-societe/#comment-63404
                    Ça atténue donc un peu les effets de rente (où l’état initial détermine en grande partie qui sera riche et qui sera pauvre, car les riches gagneront de l’argent sur leur argent, et les pauvres devront l’emprunter et payer des intérêts, ce qui est une inégalité forte entre les générations).


                  • jpm jpm 9 mai 2011 20:51

                    Pour ceux qui s´interessent au Dividende ou Revenu Universel, je relaie ci-dessous l´information sur un colloque organise par le MLG (les liberaux de gauche) consacré à l’allocation universelle, réforme au cœur de leurs propositions. Il se tiendra le dimanche 26 juin à partir de 14h à La Bellevilloise 19-21 rue Boyer Paris 20.

                    Principaux intervenants de ce colloque :

                    Philippe Van Parijs est philosophe et économiste, Docteur en philosophie de l’Université d’Oxford et en sociologie de l’Université Catholique de Louvain. Promoteur de l’allocation universelle, il a fondé en 1986 le Basic Income Earth Network (BIEN).

                    Jean-Marc Ferry est philosophe. Il enseigne les sciences politiques et la philosophie à l’Université Libre de Bruxelles et est actuellement professeur invité à Paris IV. Il est l’auteur d’un essai consacré à notre sujet : « L’allocation universelle, pour un revenu de citoyenneté ».

                    Roland Duchâtelet est un chef d’entreprise et ancien sénateur belge. S’appuyant sur sa fortune personnelle, il a fondé en 1997 le parti politique Vivant, promoteur de l’allocation universelle et de la TVA sociale, aujourd’hui allié dans le nord du pays à l’Open VLD, le parti libéral flamand.

                    Yoland Bresson est économiste, diplômé de l’Ecole Nationale de la Statistique et des Sciences Economiques et Agrégé de Droit. Il a fondé l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (AIRE). Son dernier essai s’intitule « Une clémente économie, au-dela du Revenu d’existence »

                    Sébastien Groyer est philosophe et investisseur en capital risque. Il a publié en 2010 un essai intitulé « Le krash de la dette publique » et plus récemment une tribune dans Les Echos au titre pour le moins provocateur : « Le capitalisme est un marxisme ».

                    Page Facebook mise en place pour l’occasion :
                    http://facebook.com/event.php?eid=184682641583773


                    • Galuel Galuel 15 juin 2011 16:00

                      Excellentes explications de @rom92 dans l’article et les commentaires.

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