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Accueil du site > Actualités > Economie > En matière de réglementation, priorité à la qualité

En matière de réglementation, priorité à la qualité

Si la crise actuelle a au moins une vertu, c’est bien celle d’avoir - enfin - convaincu certains de nos Etats réputés champions du libéralisme et de la dérégulation que les marchés ne sont pas infaillibles. L’Etat étant par ailleurs accessoirement utile dès lors que les richesses doivent être redistribuées et qu’une certaine moralité au moins de façade se doit d’être respectée, son intervention devient aujourd’hui vitale afin de rééquilibrer un marché composé d’humains et d’institutions mus en toute logique par l’appât du gain.

Dans le cadre de leur théorisation de la bonne vieille régulation orthodoxe ayant prévalu à ce jour, nos responsables économiques et financiers ont précisément négligé le "facteur humain" avec sot lot de gourmandise effrénée, de roublardise ou tout simplement de stupidité...C’est ainsi que la régulation en vigueur toujours aujourd’hui part du principe - assez irréaliste comme on l’a constaté tout au long de cette crise - que les divers intervenants peuvent faire abstraction de leurs appétits et de leurs objectifs matériels à court terme en collaborant tous ensemble afin de cibler le progrès à long terme. 
 
Le principe sur lequel s’adosse cette théorie et défendu par la thèse - a priori séduisante - selon laquelle les synergies développées par un groupement d’individus réunissant efforts et énergies parviennent forcément à des résultats appréciables sous-tend en fait la philosophie de la régulation financière telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ses théoriciens n’admettent effectivement pas la réalité qui est tout autre et qui consiste en le fait banal selon lequel coordination, coopération et réglementation - par définition résultantes d’une concertation généralisée - puissent être faillibles : En effet, et selon eux, comment une collaboration d’individus faisant chacun de son mieux serait-elle susceptible de tourner à l’échec ?
 
La réponse est pourtant simple car n’est pas parce que chacun agit au mieux de ses capacités au sein d’un groupe que le résultat collectif en sera notoirement amélioré dès lors qu’un ingrédient fondamental à cette mixture vient à manquer, à savoir la faculté de coordonner avec succès et de manière optimale tous ces talents et toutes ces énergies.
 
Ainsi, et en dépit de la crise actuelle, les défenseurs de la théorie économique traditionnelle refusent toujours d’envisager l’échec de la coordination telle qu’elle est aujourd’hui en vigueur. Par exemple, leurs divers modèles ne tiennent pas compte d’un phénomène pourtant basique pouvant aboutir à cet échec, à savoir le manque de confiance réciproque des divers intervenants et contreparties et ce à tous les niveaux de la vie économique et financière. Un simple contrat passé entre un acheteur et un vendeur est ainsi susceptible de ne pas être honoré dès lors que l’acheteur doute que sa contrepartie puisse lui livrer sa marchandise ou si le vendeur souhaite recevoir le règlement sans s’estimer contraint à livrer toute la marchandise...Le risque que l’une des deux parties n’honore pas ses engagements étant constamment inhérent à tout contrat passé, l’indispensable coordination entre elles ne se concrétisera donc pas si la confiance vient à manquer.
 
C’est donc à ce stade que les pouvoirs publics remplissent leur fonction d’arbitre en forçant la partie défaillante à remplir ses obligations : L’intervention - en fait le plus souvent la seule présence de l’Etat - permet la coordination des parties qui ne ressentent plus dès lors la nécessité impérieuse de se faire confiance avant d’entamer leur relation. 
 
Cette confiance reste au demeurant l’élément central de la donne économique car, en lieu et place de la confiance entre contreparties, un glissement s’opère dans la mesure où il devient dès lors nécessaire de faire confiance en les capacités de l’Etat à imposer l’exécution des termes du contrat. En conséquence, l’Etat se résout dans cet exemple à intervenir - ou à menacer d’intervenir - dans un contexte de marché libre.
 
L’alternative serait certes de laisser le marché parvenir par ses propres moyens à un stade d’équilibre en tablant sur les décisions supposées rationnelles de ses intervenants et en spéculant sur la fixation « naturelle » de la seule variable digne et capable - selon les tenants de la doctrine orthodoxe - de motiver la coordination des contreparties, c’est-à-dire le prix. Alternative fallacieuse découlant du théorème fort discutable qui stipule que le prix est déterminé selon des critères infaillibles...La réglementation s’imposant également du reste lorsqu’une contrepartie professionnelle doit traiter avec une contrepartie moins qualifiée afin de protéger cette dernière même si la première est dénuée d’intentions malignes.
 
Pour autant, les risques d’une mauvaise régulation sont très élevés et ce d’autant que nombre d’intervenants passent "entre les gouttes " en se targuant de respecter littéralement la loi et la réglementation, procurant ainsi un faux sentiment de sécurité à leurs contreparties. Au demeurant, le système (toujours) en place n’a-t-il pas ainsi accordé aux agences de rating (notation) un rôle prépondérant en leur conférant une influence carrément systémique ? Les erreurs et négligences commises par ces instituts dans leur détermination des ratios capitalistiques d’une Banque par rapport à ses engagements n’ont-elles pas ouvert la voie à des conséquences systémiques ? Une idée reçue tenace veut ainsi que la crise actuelle résulte d’un manque de régulation alors que - nuance - elle provient d’une mauvaise régulation !

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15 réactions à cet article    


  • Tzecoatl Tzecoatl 17 juin 2009 13:00

    Ca commencait bien (hormis l’expression « marché des humains »), et ça finit en gloubi-boulga :

    "Les erreurs et négligences commises par ces instituts dans leur détermination des ratios capitalistiques d’une Banque par rapport à ses engagements n’ont-elles pas ouvert la voie à des conséquences systémiques ? Une idée reçue tenace veut ainsi que la crise actuelle résulte d’un manque de régulation alors que - nuance - elle provient d’une mauvaise régulation !"

    Est-ce que les notations de ces agences de rating étaient réglementé&s ? non, à ma connaissance. Dès lors, une absence de régulation est-elle une mauvaise régulation ? Voilà la seule conclusion possible à votre article.

    Oui, la régulation comporte des abbérations, pleins, par tonnes, elle peut être contourné par des avocats d’un client ayant des relations, le plus souvent dans ce cadre exclusif. Il n’empêche, si la régulation n’est pas là pour entériner des arrangements de copains, elle permet de palier les plus gros abus, notoiremment un rapport de force déséquilibré des parties lors de l’établissement d’un contrat, qui ne devient qu’un papier sans aucune valeur lorsque ce déséquilibre est parfait.

    Quoiqu’il en soit, quelque soit le paradigme législatif, que ce soit le contractualisme anglo-saxon ou le droit positif latin, la probité est in fine déterminante.

    Le droit positif latin apporte cependant la preuve d’une meilleure résilience face aux abus, qui se concrétise par une crise moins sévère (à priori moins de conneries de faites dans les banques françaises par ex).


    • Forest Ent Forest Ent 17 juin 2009 13:12

      Introduction succincte aux théories de John Nash et à la notion d’optimum local.

      Il n’existe effectivement aucun mécanisme interne qui permette à un marché seul de fonctionner durablement.

      Finalement, la macro-économie, c’est très simple sur le principe. Ce n’est qu’une question de compromis, de grands équilibres, de limitations d’excès. Du macro-bon sens, quoi.

      La pratique, c’est plus compliqué, parce qu’il y a les compromissions, les petits intérêts, la peur, la corruption, ... Tout à fait d’accord avec le commentaire de Tzecoatl ci-dessus.

      Personnellement, ce que je retire de tout cela, c’est qu’une société ne fonctionne, aux plans économiques et autres, que quand elle inclut des contre-pouvoirs. Ca peut passer par la séparation des pouvoirs, mais dans une société moderne le point-clé devient l’information. Le contrôle des médias, quoi...


      • Tzecoatl Tzecoatl 18 juin 2009 00:39

        Et oui, Forest Ent, triste constat que notre passion à la lumière de ses bas fonds.


      • plancherDesVaches 17 juin 2009 19:27

        Bien vu Tzecoatleg et Forest.

        Pour ma part, je surveille avec attention le nouvel essai de réglementation du père Obama. En vous rappelant que ses trois essais précédents de transparence et/ou régulation du secteur financier ont été des échecs. (les bourses ont baissé de façon identique à ces derniers jours, puis sont remontées le lendemain des annonces)

        Mais vu l’histoire commerciale des "stress test, de l’abandon du Mark-to-market, des injections monstre de liquidités sans réelle suppression des canards boiteux,....

        Cela devrait encore et toujours être du pipeau.


        • Tzecoatl Tzecoatl 18 juin 2009 00:24

          Si l’ubris américain est bel et bien érodé, permettant parfois à Obama de prendre des airs de sage noir (comme je les affectionne), on peut douter effectivement de cet effet d’annonce :
          - j’ai cru comprendre récemment (source BFM TV) qu’il avait levé les limitations de rémunération des banques à capitaux publics ;
          - il ne me semble pas si évident de réguler dans la finance car l’espoir de gains y est particulièrement trop allécheant par rapport à toute autre activité ;
          - l’asymétrie de volonté entre les profit makers et les régulateurs joue en la défaveur de ces derniers ;
          - la pertinence de la régulation, et pour reprendre le bon titre de cet article, sa qualité, n’est pas si évident ;

          Mais les US qui ont pieds et mains liés dans la mondialisation et donc dans un contexte défavorable pour se refaire une santé dans les activités de production réelle se doivent bel et bien redorer le blason de leurs activités financières, dont le potentiel est si juteux.

          Enfin, ne tuons pas l’espoir dans l’oeuf, laissons quelque bénéfice du doute, il s’agit quand même du premier président noir (ou plutôt métisse) américain, il faut bien rêver un peu, bordel.



        • plancherDesVaches 18 juin 2009 15:52

          Merci pour ce lien.
          Texte pavé de bonnes intentions, mais qui reste à être suivi de mesures concrétes sur le terrain.
          Les valeurs bancaires plombent les bourses, donc, il semble que la menace d’interrompre en partie le business as usual soit crédible.
          Ou...., fasse semblant de l’être.
          Maintenant, que les agences de notation commencent à vraiment bosser en connaissant ce qu’elles notent, puis.... la défense du client....
          Si ça, ça passe, ce sera une révolution.

          Et, sans attendre une quelconque confirmation, les Européens foncent dans le mouvement en essayant d’obliger l’Angleterre à de la régulation.... Pitoyable.

          Néanmoins, peu de news, en ce moment.... le calme avant la tempête... ???


        • plancherDesVaches 18 juin 2009 20:39

          Ok, confirmation de pipeau par ces deux articles :
          http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00158582-etats-unis-geithner-defend-le-projet-d-attributions-nouvelles-a-la-fed.htm
          "Certains ont fait remarquer que le président de la Fed lui-même, Ben Bernanke, avait dit publiquement il y a quelques mois être réticent à voir son institution devoir assurer la stabilité du système financier du pays en plus de décider de la politique monétaire.« 
           »« Il a fallu quatorze ans à la Fed » pour proposer une réglementation des emprunts immobiliers« 

          http://www.lesechos.fr/info/finance/4876904-barack-obama-redistribue-les-cartes-de-la-supervision-financiere-americaine.htm
           »Plusieurs agences vont donc continuer à se partager la supervision des banques« 

          Vous remarquerez que même venant d’une même source, les incohérences sont plus que nombreuses.

          La cerise sur l’agroalimentaire :
           »car l’administration a préféré simplifier les choses plutôt que tout bouleverser pour être sûre d’agir vite."

          Sans commentaire.....


        • perlseb 17 juin 2009 20:02

          « Cette confiance reste au demeurant l’élément central de la donne économique »

          Je suis entièrement d’accord sur le fait que sans confiance, rien n’est possible.

          Mais ce constat a sa dérive que l’on observe actuellement, en grand, avec la crise. Les entreprises, quand elles recrutent, préfèrent prendre ceux qui inspirent de la confiance, ceux qui sauront convaincre les autres (clients ou équipes). On ne cherche pas dans cette société des gens prudents qui s’interrogent, car ça risque d’inquiéter, mais des gens sûrs d’eux.

          Vous-mêmes, si vous allez chez votre docteur, n’allez vous pas être inquiets s’il n’a pas l’air de comprendre rapidement ce que vous avez ? Un docteur se doit d’avoir de l’assurance...

          Et pourtant ! Ne faudrait-il pas encourager les gens extrêmement prudents plutôt que les gens sûrs d’eux ? A force de rechercher l’assurance à tout prix, on finit par négliger voire occulter la compétence réelle des individus. Et, à terme, on réalise les pires catastrophes avec une assurance pourtant sans faille au départ.

          Quant à la régulation, je n’y crois pas du tout ou alors vive Brazil (film de Terry Gilliam). Que faudra-t-il faire pour s’assurer que le régulateur aura bien fait son boulot ? Le payer grassement, le contrôler, contrôler le contrôleur,... ?

          Quand on voit les sommes en jeu dans la finance à l’origine des déséquilibres actuels, n’importe qui peut être acheté... Il faudrait des gens honnêtes (si ça existe !) qui obtiennent de l’assurance naturellement, c’est-à-dire avec l’âge, mais je ne suis pas sûr que nos sociétés soient capable de former ce genre de perles rares ! Allez savoir pourquoi...


          • Tzecoatl Tzecoatl 18 juin 2009 00:37

            Brazil, vous y allez un peu fort de chocolat quand même.

            Un mec honnête finira sans doute par changer de métier, il y a mieux à faire et à vivre que de se tuer à la tâche contre des pratiques mafieuses, confirmant l’adage « qui se ressemble s’assemble ». Le dernier exemple en date est sans doute Denis Robert.

            L’attitude passive, laissant certaines pratiques vouées à l’échec échouer est certainement plus vivable, et si possible ’laisser les requins se dévorer entre eux« . Comme qui dirait, »des héros, il y en a plein les cimetières« . M’enfin, un autres film, puisque vous êtes dans la filmographie, terminait ainsi : »c’est notre lot à tous".


          • perlseb 18 juin 2009 17:59

            Je ne vois pas en quoi j’y vais fort : je n’ai pas dit combien d’années il faudra pour en arriver à une société du type de ’Brazil’. Le chemin est assez long mais on s’y engage.

            Un petit exemple de l’échec de la régulation. Les entreprises côtées en bourses doivent produire des documents normalisés (comptabilité IFRS,...) afin que les investisseurs puissent avoir une vision un peu plus objective que la simple loi de l’offre et de la demande (confiance dans le titre). Or il se trouve que les contrôles sont faits par des entreprises privées (en pratique, par 4 entreprises maintenant, surnommées les « Big Four »). Prenons le cas d’Enron : ’Arthur Andersen’, qui auditait l’entreprise, n’a pas du tout joué son rôle de régulateur. Soit les opérations frauduleuses étaient trop complexes à vérifier par ’Arthur Andersen’, soit ils acceptaient quelques friandises en échange de leur silence... Bref, on connait la suite de l’histoire pour ’Enron’, pour ’Arthur Andersen’ et pour ceux qui ont accordé leur confiance dans les titres ’Enron’. (Il est vrai que les paradis fiscaux sont impliqués).

            Si l’on décide de rajouter de la régulation, les contrôles vont être de plus en plus compliqués, déconnectés du monde réel et avec des montants faramineux (c’est déjà un peu le cas, non ?).

            Prenons un autre exemple : ’Clearstream’. Si une personne constate quelques anomalies (au hasard ’Denis Robert’) et qu’elle les dénonce au lieu d’accepter les friandises, qu’est-ce qui va lui arriver ? En fait, à force de créer des choses de plus en plus complexes, les magistrats sont dépassés : « Je suis condamné par des magistrats qui, la plupart du temps, ne connaissent des mécanismes financiers que leur livret de Caisse d’Epargne. » Denis Robert. (Il est vrai que les paradis fiscaux sont encore impliqués).

            On a le même problème avec les procès contre Microsoft où les magistrats ont du mal avec l’informatique.

            Petit à petit, des experts de la vis droite et de des experts de la vis gauche ne pourront plus vraiment causés entre eux et les experts de la fraude seront impunis. Car pour punir démocratiquement un seul expert qui fait de la fraude, il faut que des experts dans des domaines très différents se parlent (droit, finance, informatique, ...).

            On se dirige petit à petit vers une société d’experts, divisés entre eux (diviser pour régner), déconnectés de la réalité, immatures, avec chacun leur lot de documents très spécifiques et incompréhensibles pour les autres. Et la dictature sera en place, sans guerre mais par complexification. Un petit peu Brazil, non ?

            Il est urgent de simplifier ! Créer des nouvelles règles sans réfléchir avant à la manière dont elles vont être contournées, c’est s’exposer à de la fraude qui sera incomprise. Il faut créer les règles, anticiper les fraudes, former les juges, ... tout ça pour quoi, au juste ? Non, en décrétant un revenu identique pour tout le monde avec un capital maximum pour chaque personne, on n’aurait plus rien à gérer et ça serait beaucoup plus juste. Car qui décide de votre augmentation ? Un jury ? Non, votre boss ou votre supérieur direct : c’est pas un peu de la dictature, ça ? Surtout quand c’est lui qui décide, au départ, ce sur quoi vous allez travailler : cumul législatif et judiciaire en entreprise, Montesquieu dit non !

            Il faudrait que l’on puisse choisir entre 2 mondes : un monde où les gens veulent de l’inégalité et un monde où les gens veulent l’égalité. Dans le monde de l’inégalité, les ’riches’ se boufferaient entre eux et au sens propre. On pourrait concevoir aussi un troisième monde sans technique pour ceux qui croiraient qu’elle est la source de ce désordre. Actuellement, comme vous le savez sûrement... on n’a pas le choix.


          • Tzecoatl Tzecoatl 18 juin 2009 21:05

            Excusez ma mécompréhension, j’étais persuadé que vous assimiliez la régulation à Brazil, et non comme vous venez de le préciser le monde de la finance. Dès lors, j’abonde évidemment dans votre sens, en affirmant que cette complexité est bel et bien là afin d’opacifier la profession, de la protéger (afin de pouvoir y opérer les malversations poursuivis entre autres). Bref, c’est du protectionnisme d’une corporation, tout simplement. Au coeur des chantres du libéralisme, ça prête évidemment à sourire.




          • plancherDesVaches 21 juin 2009 13:51

            Perlseb.
            Il me semble que votre raisonnement soit contradictoire. A moins que je n’ai pas compris.

            En effet, vous exposez que la volonté d’obscurantisme est fabriquée par le manque de dialogue entre experts...
            Et souhaitez l’honnêteté de perles rares...

            Vous devez d’ailleurs savoir que les perles rares détectées sont immédiatement utilisées.
            Réflexes mafieux.

            Si je reprends vos points abordés, contrôler le contrôleur est effectivement indispensable. on nous apprend depuis tout petit en école d’ingénieurs que tout peut se déléguer, sauf le contrôle.
            Le corporatisme est d’ailleurs un détournement de cette logique par un jugement par des pairs.... On ne peut pas imaginer plus grande prise de recul.

            Sur l’aspect experts, en effet, rien n’empêche (en le payant) de faire appel à un expert. Ce qui est rarement fait tant l’humain est persuadé d’être le meilleur....
            Simplifier me fait penser à je ne sais plus quel milliardiaire américain disant : « ne signez pas ce que vous ne comprenez pas »

            Enfin, les meilleures gouvernances ne sont faites que par des groupes de sages élus par le peuple et en nombre impairs. Cela bloque tout intérêt personnel et impose le poids de l’équilibre.
            Ce qu’avaient trés bien compris les Grecs, inventeurs de la Démocratie, qui dédommageaient les paysans de leur journée perdue de travail aux champs pour venir voter dans l’Agora.
            L’Agora. Ca me rappelle quelque chose....


          • perlseb 22 juin 2009 11:17

            @plancherDesVaches,

            Je me suis peut-être mal exprimé. Je suis moi-même ingénieur et je crois que suis assez rigoureux dans mes pensées et dans ma vie.

            Pour ce qui est de l’obscurantisme, il ne me semble pas en avoir parlé : je pense que ce terme est peu trop subjectif pour être employé dans un raisonnement (chacun donne sa définition du progrès). Mais, je peux dire, en essayant de le comprendre à la sauce de l’article, qu’il n’y a pas de réelle volonté d’ « obscurantisme » : les gens font des métiers de plus en plus difficiles, le monde évolue, les choses se compliquent. Les experts (dont je fais partie si je regarde ma formation) pensent qu’ils méritent plus d’argent puisqu’ils ont fait des études et qu’ils ont compris les choses compliquées « indispensables » au fonctionnement de cette société : pour beaucoup, c’est ça le progrès, même si cette complexification est totalement arbitraire et improductive. Je pense que le progrès technique (et scientifique) est un réel progrès utile, mais le système (totalement à revoir) se débat depuis des siècles pour essayer de s’y adapter démocratiquement (« le progrès ne vaut que si il est partagé par tous »). Quand à d’autres « progrès » comme la complexification des moyens de financement (création de la bourse de valeurs, puis titres émis de plus en plus opaques,...), je pense qu’ils sont totalement improductifs mais permettent par contre à une minorité de s’enrichir beaucoup plus rapidement. Alors plutôt que de remettre en cause certaines choses qui fonctionnent très mal, on préfère rajouter des règles totalement arbitraires que de gens vont devoir apprendre pendant leurs études pour les contrôler et pendant leur travail pour les contourner : c’est sans fin, sans intérêt.

            En pratique, ceux qui ont travaillé pour la comptabilité d’Enron étaient des experts bien payés, ceux qui l’ont contrôlé étaient des experts bien payés. Mais tous ces experts ne méritaient pas un seul centime : leur travail s’est révélé totalement improductif.

            Je ne parlerai pas, non plus, du fait que les complexifications totalement arbitraires sont totalement inintéressantes pour quelqu’un qui a un peu les pieds sur terre et qui n’a pas que l’argent en tête.

            Pour ma part, en tant qu’ingénieur travaillant dans l’informatique, j’ai participé à la mise en place de la fiscalité sur des contrats d’assurance vie ou à la mise à jour de calculs de payes suite à des évolutions réglementaires : en simplifiant un peu, on complique encore le système pour essayer de récupérer de l’argent à ceux qui en gagne trop facilement. C’est totalement improductif et bien sûr, en faisant des études techniques je souhaitais faire un métier qui augmente la productivité et pas ça, mais après presque 3 ans de chômage, je n’ai pas vraiment choisi mon métier même si j’ai choisi ma formation.

            Encore une fois, ça ne sert à rien les complexités arbitraires qu’il faut contrôler ensuite : ça nous appauvrit tous exceptés ceux qui se sont enrichis sur ces nouvelles complexités avant que l’on y a ajoute de la régulation, toujours insuffisante. La nature et les lois physiques sont déjà assez complexes comme cela.

            Pour ce qui est des « perles rares », c’est une mécompréhension totale. Pour moi une perle rare c’est avant tout quelqu’un d’honnête. Quelqu’un qui se croit intelligent (encore un terme subjectif !) parce qu’il est capable de contourner le système, de ’magouiller’ me fait un peu rire. S’il est capable de se regarder en face en volant les autres (même légalement, car le système légalise totalement l’exploitation de l’homme par l’homme, je n’apprends rien à personne), et bien c’est qu’il n’y a pas grand chose dans sa cervelle, en tout cas, pas de conscience, l’un des rares qualités qui devraient nous distinguer des animaux.

            D’ailleurs, quelqu’un qui n’agit que pour l’argent n’est qu’un larbin. Peu importe ce qu’il emmagasine comme savoir ou comme richesse. Personnellement, je ne suis pas esclave de l’argent, d’ailleurs j’ai démissionné (et je ne suis pas à la charge de la société) : il est très difficile de travailler à temps partiel en tant qu’ingénieur mais on gagne trop par rapport aux besoins utiles. Bien sûr je n’aurais pas démissionné si mon métier avait été réellement productif (et donc intéressant), mais avec les moyens techniques que l’on a, on ne peut pas être tous productifs et travailler 35h par semaine (ou pire 39h). Il faut que le « gouvernement » crée des métiers ineptes mais compliqués pour que les gens que l’on a formé puissent travailler dans un bureau à la ’Brazil’ avec un salaire mérité.

            Mais idées ne sont pas figées, mais je n’ai pas 15 ans non plus. Si vous pensez que je suis incohérent, et c’est peut être le cas, vos arguments m’intéressent.


          • Alcide 23 juin 2009 09:10

             Agences de Notation : Pieges à c..s
            La Russie est en cessation de paiement de ses dettes souveraines depuis...qu’elle a décidée de les dénnoncer par decret en 1918 .Les accords franco-russes de 1997 constituaient en le versement d’une indemnité , non d’un remboursement ( Conseil d’état decision 99-425 DC du 29-12-1999). Ces vieux titres dits « Emprunts Russes » sont toujours valables , et toujours impayés , bien sûr , par la volonté opiniatre du débiteur.
            La Russie est notée « Investment Grade », qui qualifie un débiteur de qualité et non « Selective Default » -SD-.
            La Rusie s’apprète à« lever plus de 10 milliards de dollars par an à l’étranger après 2010 » a déclaré vendredi (5 Juin) à Saint-Pétersbourg le vice-premier ministre et ministre russe des Finances Alexeï Koudrine, ceci sans avoir payé ses anciennes obligations.
            source : Ria Novosti http://fr.rian.ru/world/20090605/121889300.html
            Les futures obligation d’état seront bientôt disponibles dans votre agence bancaire.
            Avec l’aimable participation des agences de notation à cette nouvelle arnaque (fondée sur la dissimulation de comptabilité publique et impayé depuis 91 ans ), les anciens pigeons souhaitent la bienvenue aux nouveaux.
            Contre toute attente , la Chine sera plus sourcilleuse dans ses futures notation que notre bonne vieille europe qui dans les 47 pages de sont pojet ne traite même pas du problème de la notation souveraine.Il est vrai que la chine a peut être du soucis à se faire avec la montagne de bonds US qu’elle détient...
            Source : xinhua
            lien : http://french.peopledaily.com.cn/Economie/6664562.html

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