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Accueil du site > Actualités > Economie > Et si on ne demandait pas aux Grecs d’aller se faire voir...

Et si on ne demandait pas aux Grecs d’aller se faire voir...

Nul ne peut l’ignorer. La Grèce est engagée dans un programme d’austérité sans précédent qui doit lui permettre d’éviter la banqueroute.

D’où vient cette crise ? Un petit retour sur sa genèse s’impose. Je vais essayer d’être simple et pédagogique. Je suis peut-être un peu prétentieux, car je ne suis pas économiste. Mais je fais le pari que vous comprendrez même si vous vous êtes arrêtés à Bac-5 de vos études en économie.
Et, pour pasticher Clémenceau, ne peut-on dire que « l’économie est une chose trop grave pour être confiée à des économistes » ?

Et ... vous aurez toujours le loisir d'aller directement à la conclusion si les préliminaires vous paraissent inutiles.

Jusqu’en 2007 l’économie grecque a été l’une des plus dynamiques de la zone euro. Grâce à l’afflux de capitaux étrangers et à des taux d’intérêt bas (merci l’euro !), la Grèce a financé sans trop de peine non seulement ses investissements (ce qui est bien – il est normal de s’endetter pour acheter un appartement, des machines, bref des biens dont la durée de vie est supérieure à la durée du prêt que vous avez contracté), mais également ses déficits structurels, c’est à dire de fonctionnement (ce qui est très mal, car si vous devez emprunter pour payer votre loyer ou faire vos courses pour le week-end, alors c’est que vous vivez au dessus de vos moyens, et il faudra bien, à un moment ou à un autre, finir par déménager, faire vos courses chez un « hard discounter » ou ne plus aller en vacances, voire les 3 à la fois).

A partir de 2008, la crise a provoqué une baisse des revenus liée à la baisse des activités « cœur de métier » de la Grèce (transport maritime – vous savez : les fameux armateurs grecs – et tourisme). Car, lorsque baissent ces revenus, la fiscalité qui y est attachée baisse également. Les dépenses n’ayant pas diminué dans les mêmes proportions, le déficit budgétaire s’est donc fortement accru, accroissant la dette publique qui atteint désormais 143% du PIB (alors qu’elle n’est « que » de 83% pour la France et l’Allemagne par exemple, très proches de la moyenne européenne).

Cela représente env. 32,000€ par habitant (soit un chiffre tout à fait comparable à celui de la France).

Mais, surtout, « on » découvre à cette occasion (?) que l’ampleur de cette dette – que le règlement de l’UE limite à 60% du PIB – était sous-estimée et que la Grèce, avec l’aide de quelque banque peu scrupuleuse (eh oui ! il en existe – Goldman Sachs pour ne pas la nommer) avait tout simplement truqué ses comptes pour pouvoir satisfaire aux exigences posées à l’entrée dans la zone euro en 2001  ! Au passage, on peut s’interroger sur la qualité du travail de contrôle réalisé (ou pas ?) par les fonctionnaires (pourtant bien nombreux et bien payés !) de la Commission européenne à ce moment là. Mais là n’est pas le problème.

Des dettes de cette ampleur sont, sinon monnaie courante, du moins assez répandues. Notamment depuis que la crise économique sévit. Ainsi le Japon vit depuis longtemps avec une dette publique représentant plus de 200% de son PIB). Mais voilà ! La dette grecque est détenue à plus de 95% par des non-résidents (dont environ 17,3 milliards € par une quinzaine de grandes banques françaises et allemandes, c’est important pour la suite), alors que c’est l’inverse au Japon et que « seulement » 50% de la dette de la France – comme de celle de l’Allemagne d’ailleurs – est détenue par des non-résidents. La dette publique de la Grèce devient donc de facto une affaire politique, bien davantage qu’une affaire économique.

En effet une dette peut être détenue soit par des nationaux (établissements bancaires ou personnes physiques) soit par des non-résidents qui ont acheté les obligations ou Bons du Trésor émis pour financer le déficit.
Lorsque votre dette publique est détenue par vos nationaux, libre à vous de négocier avec eux des conditions ad-hoc, notamment en cas de crise. Ce n’est pas forcément sain, mais ça reste possible.

Mais lorsque votre dette publique (on dit aussi « souveraine ») est détenue par des non-résidents, vous êtes soumis aux conditions du « marché » (vous savez les fameux « marchés » dont on vous raconte régulièrement les inquiétudes au journal télévisé de 20 h). Pour peu qu’ils prennent peur ces fameux « marchés » – notamment si les agences de notation s’avisent de « dégrader » la note de l’emprunteur, c’est à dire annoncent que le prêt est risqué – vos taux d’intérêt grimpent, grimpent, à des niveaux où … vous ne pouvez plus rembourser.
Imaginez un instant que votre banque fasse brutalement passer le taux d’intérêt de votre emprunt immobilier de 4 à 20% : par exemple, vos remboursements sont immédiatement multipliés par 1,5 si votre emprunt est sur 5 ans et par 2 s’il est sur 10 ans !

C’est ce qu’on appelle une prophétie autoréalisatrice : elle modifie les comportements de telle façon qu’ils font advenir la prophétie. Prêter à la Grèce, c’est risqué, les prêteurs augmentent fortement les taux d’intérêt. Résultat : les risques qu’elle ne puisse plus honorer ses échéances augmentent d’autant. La prophétie s’est bien réalisée …

C’est bien pour cela qu’on ne prête qu’aux riches : comme il n’y a aucun risque on peut leur offrir des taux plus bas et … ils restent riches. Alors que prêter aux pauvres, c’est risqué, donc on leur impose des taux plus élevés qui les appauvrissent encore davantage.

Deux points me paraissent particulièrement graves.

D’abord le manque de solidarité européenne. J’ai été choqué des commentaires rapportés par la presse sur les réactions des allemands : ils ne veulent « pas payer pour les grecs », qu’ils n’hésitent pas à qualifier de « fainéants ».
Les allemands seraient-ils davantage courageux et travailleurs que les autres peuples ?
Est-ce cela la solidarité entre des peuples d’une « Union » ?
Même moi qui suis un européen convaincu, je vais finir par haïr cette Europe-là qui, aux premiers soucis, se recroqueville.
L’Europe, la vraie, celle des peuples qui partagent un projet commun, existera-t-elle jamais ?

Ensuite et plus encore, le fait que, pour la 1ère fois, un pays démocratique développé perd sa souveraineté en étant contraint d’appliquer un plan d’austérité qu’il n’a pas voulu, qui lui est imposé par ses créanciers, ses partenaires (européens et, en principe, amis, voire « frères »), la BCE et le FMI (pourtant dirigé par le socialiste DSK), ce grand défenseur des « marchés ».
Jusqu’ici on savait bien que le FMI imposait des « plans d’ajustement structurels » (c’est le nom savant des plans d’austérité qui visent à réduire toutes les prestations sociales, à privatiser tous les actifs publics) aux pays pauvres. L’échec retentissant d’un tel plan censé venir en aide à l’Argentine en 2001 a fait bannir ce terme des discours officiels. Pourtant c’est bien de cela qu’à parlé récemment le DG par interim du FMI, David Lipsky.

On sait les conséquences dramatiques qu’ont eu ces mesures au plan social, partout où ils sont sévi : baisse généralisée des salaires, baisse drastique des aides aux plus démunis, augmentation générale des impôts, etc.
Je n’ai pas d’exemple où de tels plans ont permis de sortir un pays de l’ornière. En revanche, dans tous les cas, les peuples ont beaucoup souffert et les financiers et les investisseurs beaucoup gagné en mettant la main sur les actifs de ces pays.

Une fois encore, et à nos portes, ces institutions supranationales, pilotées par une idéologie ultralibérale et échappant à tout contrôle démocratique, font la loi.

Le plan de rigueur récemment adopté par le Parlement grec et les mesures de privatisation sont bien de la même eau. Je suis prêt à parier que le résultat sera un échec. Au passage on aura sans doute bradé les entreprises et les services publics grecs pour une bouchée de pain (on ne fait jamais de bonnes affaires lorsqu’on est pris à la gorge).
On risque même de voir le peuple grec se révolter violemment contre le « châtiment » qui lui est infligé.

TINA (There Is No Alternative), le fameux slogan de Margaret Thatcher, voilà le crédo auquel les grecs, et nous tous ensemble, devons souscrire.

Or il y a des alternatives, même si elles transgressent le discours dominant.
On peut s’étonner que le gouvernement grec, démocratiquement élu, ne les aie pas explorées.

Il aurait pu, par exemple, imposer un moratoire sur le paiement des intérêts. Certes, cela aurait fortement déplu aux autorités européennes qui n’oublient pas les créances (+ de 17 milliards €) que les grandes banques allemandes et françaises ont sur l’État grec.

Il aurait pu demander à ce que l’Union aide la Grèce à financer un grand plan de relance qui aurait permis d’améliorer la situation : moins de chômage, plus de rentrées fiscales, alors que le plan actuel va provoquer une récession sans précédent et donc s’avérer inutile et dangereux.

Il aurait pu également transférer une partie de la dette sur ses résidents par un emprunt forcé, comme nous-mêmes en avons eu un lors de la sécheresse de 1976 (les grecs fortunés peuvent certainement prêter de l’argent à l’État pour sauver leur pays).

Certaines de ces mesures sont d’ailleurs défendues par des économistes.
Ainsi Mark Weisbrot, économiste et co-directeur du Center for Economic and Policy Research  déclare qu’un défaut de paiement de la Grèce serait préférable à une une récession, dans un article publié par The Guardian et retranscrit par Courrier International du 30 juin.

Le Parlement européen et le Président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker sont favorables à une aide de l’Union pour un plan de relance.

Naturellement, le gouvernement grec doit conduire en parallèle une politique plus rigoureuse permettant de corriger les problèmes de fond : une fraude fiscale considérée comme un sport national, une économie « souterraine » représentant près de 30% du PIB, une corruption omniprésente, un secteur public pléthorique.

Et si l’Union européenne ne demandait pas aux grecs d’aller se faire voir ? Elle en sortirait certainement plus forte.


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25 réactions à cet article    


  • jef88 jef88 13 juillet 2011 11:37

    pour la 1ère fois, un pays démocratique développé perd sa souveraineté en étant contraint d’appliquer un plan d’austérité qu’il n’a pas voulu,

    Mais il avait bien voulu emprunter , frauduleusement, au dessus de ses moyens !

    Le véritable problème c’est de faire payer les fautifs et non pas les lampistes ......
    Mais comme les fautifs tiennent toujours les rènes c’est pas gagné !


    • Piotrek Piotrek 13 juillet 2011 14:30

      « Mais il avait bien voulu emprunter , frauduleusement, au dessus de ses moyens ! »

      Tout à fait, mais n’omettez pas de dire que la plupart des emprunts ont servi à une mise aux « normes » européennes, normes elles memes fournies en bonne partie par des entreprises européennes mais non-grecques ! Pour le reste du travail, les entrepreneurs grecs impliquées ont aussi gonflé la notte tout en payant des travailleurs immigés au noir
      Tout le monde y gagnait dans la connivence (sauf le peuple bien sûr)

      Lisez mon commentaire un peu plus bas pour plus de détails.

      « Si nous voulons éviter de prendre le chemin grec »

      Trop tard, le poid de la dette francaise nous était enseignée il y a 20 ans sur les bancs du lycée. Et les politiciens se sont repassé la patatte chaude jusqu’à aujourd’hui. Or maintenant ; non seulement la France est toujours très endettée, mais elle est exposée au risque des autres pays européens.
      La toute première chose à faire c’est comprendre


    • xa 13 juillet 2011 15:13

      « Tout à fait, mais n’omettez pas de dire que la plupart des emprunts ont servi à une mise aux »normes« européennes, »

      Ce sont les normes européennes qui ont imposé le budget de la défense grecque (qui n’est battu en terme de rapport au PIB que par les USA) ?
      Ce sont les normes européennes, celles qu’on dénonce sur Avox comme responsable du recul du nombre de fonctionnaires en France, qui sont à l’origine de l’envolée des personnels de l’administration publique grecque ?
      Ce sont les normes européennes qui ont imposés les pharaoniques travaux des JO ?
      Ce sont les normes européennes qui imposent la non imposition des armateurs ?

      Et pour les Portugais. C’est l’europe qui a enseveli l’aide européenne dans des stades de foot, peut être ?


    • xray 13 juillet 2011 16:26


      GRÈCE 

      EUROPE  

      Dans cette Europe dominée par les curés,  l’argent sert à créer les problèmes.  Non pas à les résoudre ! 

      Aujourd’hui on nous parle d’un grave problème de finance avec la Grèce. 
      À y regarder de plus près, il s’agit d’un faux problème. Un problème fabriqué de toute pièce. La Grèce n’est pas un cas unique. 

      L’église Orthodoxe grecque échappe à toute fiscalité.  Elle possède 90 % du foncier en Grèce. On ne compte pas aussi les milliards investis sur les marchés boursiers (de 50 à 100 milliards selon les dires). 


      Le bourbier européen 
      http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com 

      Se sortir de l’Europe ! Et, vite ! 
      http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2010/06/30/se-sortir-de-l-europe-et-vite.html 



    • robin 13 juillet 2011 17:05

      Mais qui a demandé à emprunter frauduleusement ? Le Grec de base ou les dirigeants magouillant en loucedé avec les banksters de chez Goldman Sachs (toujours pas punis d’ailleurs) ?

      Et on se permet de mettre à la place de Trichet un ancien cadre de Goldman Sachs, c’est un peu comme si on confiait ses enfants à un pédophile !!

      la dette grecque m’a tout l’air d’êter juridiquement une dette odieuse, c’est à dire une dette que le peuple a non seulement le droit mais le devoir de refuser de payer.


    • Piotrek Piotrek 13 juillet 2011 19:39

      @xa

      "Ce sont les normes européennes qui ont imposé le budget de la défense grecque (qui n’est battu en terme de rapport au PIB que par les USA) ?
      Ce sont les normes européennes, celles qu’on dénonce sur Avox comme responsable du recul du nombre de fonctionnaires en France, qui sont à l’origine de l’envolée des personnels de l’administration publique grecque ?
      Ce sont les normes européennes qui ont imposés les pharaoniques travaux des JO ?
      Ce sont les normes européennes qui imposent la non imposition des armateurs ?"

      Mais non bien sur que non, je suis tout à fait d’accrord avec vous il y a moultes causes...

      Pour le budget militaire, ce sont des raisons géopolitiques a peine oubliées, sachez que l’etat de guerre a été leve partiellement en 1987, complètementent 2003 en Grece (a cause des tensions a Chypre avec la Turquie)
      Ensuite 2ème au monde après les Etats-Unis ?
      http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_military_expenditures
      Non, mais beaucoup tout de meme, c’est vrai.

      Pour les fonctionnaires, il faut en tout premier lieu savoir que beaucoup de sociétés sont encore publiques en Grece (l’equivalent d’EDF, l’eau, les chemins de fer, les ports...) et disposent de syndicats plus qu’efficaces empéchant toute diminution.

      Les JO ont salé la note c’est sur.

      Quant a la non imposition des armateurs, c’est une histoire de pavillons internationnaux, de paradis fiscaux et en France aussi je vous trouve plein de milionnaires qui a coup d’investissements bien ciblés, ne paient... rien sur le revenu.


    • xa 13 juillet 2011 20:10

      « Ensuite 2ème au monde après les Etats-Unis ? »

      Oui. Le budget militaire de la Grèce tourne entre 2.8 et 4% du PIB grec depuis des années, hors sécurité intérieure et fonctionnaires assimilés. (wiki est en dollar de 2009 constant, avec l’effet change, ca fausse les données). La Grèce elle même fournit ces données.

      Ca place la Grèce, sur les 10 dernières années, comme le deuxième pays par l’importance de son budget militaire, derrière les US qui ont « l’excuse » d’avoir, en plus, un budget militaire gonflé par des opérations extérieures.

      Quand on regarde de près les dépenses grecques, les dépenses « imposées » par l’Europe sont loin de justifier les déficits abyssaux de ce pays, comme pour le notre qui ne peut pas se défausser sur « l’Europe ».

      A un moment, il faut revenir aux fondamentaux : un pays est en déficit quand ses revenus sont inférieurs à ses dépenses. Une partie de ce déficit peut être légitime (relance, investissement, conjoncture), une autre illégitime (sous évaluation des dépenses, surestimation des recettes à venir, politique de dé/non fiscalisation + politique de dépenses non adaptée).

      La Grèce, comme d’autres pays européens, a profité du faible prix de la dette pendant des années, du fait de la bonne note de pays européens plus riche, ce qui lui a permis de ne pas faire les adaptations nécessaires.

      Nous suivons la même voie, d’ailleurs, puisque nous nous reposons depuis des années sur le faible coût de la dette pour ne pas réfléchir à notre structure recette / dépense.

      Et à se focaliser sur des boucs-émissaire, on ne règle rien.


    • xa 13 juillet 2011 12:03

      "En effet une dette peut être détenue soit par des nationaux (établissements bancaires ou personnes physiques) soit par des non-résidents qui ont acheté les obligations ou Bons du Trésor émis pour financer le déficit.« 

      Soit par des nationaux par l’intermédiaire de véhicules étrangers, soit pas des étrangers par l’intermédiaire de véhicules nationaux.

      C’est toute la problématique de »l’analyse« de qui détient la dette.

      Ex : pour la France, les banques »détiennent« 16% de la dette, si on prend au mot les dires de l’AFT. Mais, si on regarde finement, ces 16% représentent plus que les fonds propres de ces banques. C’est parce qu’en fait, ces 16% sont essentiellement achetés par les banques, dans le cadre des fonds de placement qu’elles proposent à leurs épargnants : ce sont les épargnants qui sont titulaires des titres d’Etat. Idem chez les assureurs.

      Et lorsqu’on retient la part »étrangère", on retient en fait l’intermédiaire qui a, in fine, acquis le titre en propre ou pour le compte d’un épargnant dont on ne connait pas la fiscalité.

      C’est la même problématique en bourse : on sait où les titres ont été achetés, via quel intermédiaire, mais pas par qui.


      • Piotrek Piotrek 13 juillet 2011 12:18

        "Jusqu’en 2007 l’économie grecque a été l’une des plus dynamiques de la zone euro. Grâce à l’afflux de capitaux étrangers et à des taux d’intérêt bas (merci l’euro !), la Grèce a financé sans trop de peine non seulement ses investissements« 

        Oui, construction d’un aeroport par les allemand, d’un pont par les francais, de rames de metro a Alstom
        Beaucoup de grands ouvrages d’art loués pour leurs qualités dans le monde entier. La Grèce entrait dans l’Europe, on lui a bien fait comprendre qu’il fallait qu’elle ait le niveau. Et beaucoup, de tous bords et de toutes les nations se sont sucré au passage.

         »mais également ses déficits structurels, c’est à dire de fonctionnement (ce qui est très mal, car si vous devez emprunter pour payer votre loyer ou faire vos courses pour le week-end, alors c’est que vous vivez au dessus de vos moyens, et il faudra bien, à un moment ou à un autre, finir par déménager, faire vos courses chez un « hard discounter » ou ne plus aller en vacances, voire les 3 à la fois).« 

        Tout a fait, les politiciens n’ont jamais été de tres bons économistes, et comme partout on ne peut pas se faire élire en promettant de réduire le nombre de fonctionnaires.
        Quant aux courses, ne vous inquietez pas : Carrefour, Leroy Merlin et beaucoup d’autres sont venus pour montrer la voie a suivre pour consommer européen (c’est a dire faire fi de ces ridicules petits commerces familiaux) Et si l’argent manquait, on pouvait toujours se tourner vers Cetelem, Le Credit Agricole et la Société Générale dont les succursalles ressemblaient plus a Channel qu’a la bonne vieille banque nationale (imaginez vous un bureau de poste il y a 20 ans en France)

        La Grèce avant l’Europe etait un autre monde, les Grecs n’étaient pas des consommateurs Europeens (et cela ne veut pas dire dépensiers a outrance, le taux élevé de possession d’ l’immobilier montre une certaine prudence)
        Choc de la consommation de masse dans l’euphorie de la nouvelle Europe

         »vos taux d’intérêt grimpent, grimpent, à des niveaux où … vous ne pouvez plus rembourser.« 

        Proche de 30% pour le bond Grec a deux ans, 30% imaginez... et Sarkozy qui ne veux pas restructurer la dette, on se demande bien pourquoi.

         »D’abord le manque de solidarité européenne.« 

        Mais si, cette solidarité existe, mais pas vers ceux auquels vous pensiez.

         »L’Europe, la vraie, celle des peuples qui partagent un projet commun, existera-t-elle jamais ?"

        L’Europe c’etait un deal entre les financiers et le politiques : ouvrez-nous les frontieres, facilitez, et on vous offrira un nouvel espace a gouverner ! L’Europe des peuples, c’etait pour le dépliant offert aux electeurs.

        Je suis d’accord avec votre article mais je souhaitais préciser ces quelques points, merci en tout cas.


        • BlueTemplar BlueTemplar 13 juillet 2011 13:34

          Les évènements récents montrent que le gouvernement grec n’as plus comme objectif d’aider la population grecque. Je ne sais pas ce qu’ils attendent pour faire une révolution...


          • Piotrek Piotrek 13 juillet 2011 14:09

            1 - La capacité d’adaptation est la plus grande qualité mais aussi le plus grand défaut de l’être humain.

            2 - Autre remarque importante, les révolutions ont souvent été poussées par la bourgeoisie, or dans le cas de la Grèce, la bourgeoisie en a bien profité.

            Je crains qu’il ne faille attendre vraiement qu’une plus grande part de la population termine ses maigres réserves et n’ait plus de quoi subsister, ou encore qu’un évènement vienne galvaniser les volontés (des morts de manifestants par exemple)


          • plancherDesVaches 13 juillet 2011 17:00

            Non, Blue.
            Amusant, par ailleurs de voir deux zavatards bleu discuter ensembles.

            Un gouvernement, quelqu’il soit sur terre, sauf en Corée du nord ou anciennement à Cuba qui a abdiqué face au blocus américain, un gouvernement, donc, est coincé par les banques. Et leur spéculation. Hedge fondneude, même combat.

            L’argent tue tout, sauf son prêteur.


          • BlueTemplar BlueTemplar 14 juillet 2011 12:32

            « Si vous devez cent dollars à la banque, c’est votre problème. Si vous devez cent millions de dollars à la banque, c’est le problème de la banque. »

            Gouvernement grec : un peu de courage, voyons !


          • LE CHAT LE CHAT 13 juillet 2011 16:00

            les grecs n’ont qu’à cesser de voter pour des partis européistes , mais au contraire pour des souverainistes et ensuite faire un gros bras d’honneur à l’Europe !


            • LE CHAT LE CHAT 13 juillet 2011 16:53

              Merci ! c’est la seule solution pour faire cesser le racket !



              • lambda 13 juillet 2011 18:45


                Les fautifs ne sont pas les grecs !!
                Tiens, juste en passant, personne ne parle jamais des achats d’armes que le gouvernement grec continue d’acheter--- voir ici---

                http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-un-gouffre-explore-du-deficit-grec-les-achats-massifs-d-armes-a-la-france-a-l-allemagne-aux-eta-78300187.html

                et à lire l’excellent livre de Gillian Tett, « L’OR DES FOUS »,
                http://www.lejardindeslivres.fr/ordesfous.htm


                • Laratapinhata 14 juillet 2011 13:32

                  Exactement... juste avant leur déroute, la France devait leur livrer du matos...
                  Pour se dispenser de dialoguer avec leurs voisins turcs, les Grecs se sont surarmés... ET toute l’Europe devrait payer l’addition ? Non, juste ceux qui ont fait leur beurre en les équipant d’un matériel toujours plus performant, toujours plus cher. La France par exemple.


                • latortue latortue 13 juillet 2011 18:56

                  Ce sont plutôt les Grecs qui vont nous dire allez vous faire voir !!!!!!!!! et les banksters iront se faire payer chez plumeau ,quand il sortirons de la zone euros .A force d’affamer le peuple il va se révolter pour de bon et coller au pilori ses politiques a la solde de la BCE .


                  • Piotrek Piotrek 13 juillet 2011 20:03

                    "Je crois qu’ils l’ont montré, non ? En tout cas, si j’avais à coloniser un territoire de 50’000 km2, je préférerais me lancer avec 100’000 Allemands, qu’avec 100’000 Grecs..."

                    Le courage c’est enchainner deux boulots tous les jours a 600 euros par mois pour joindre les deux bouts.

                    Enfin pour ce qui est de la guerre :

                    La résistance grecque reçut un hommage considérable de la part des officiels allemands. Wilhelm Keitel, commandant suprême des forces armées allemandes dit au cours du procès de Nuremberg : « l’incroyable résistance des Grecs retarda d’un ou deux mois vitaux l’offensive allemande contre la Russie ; sans ce retard, l’issue de la guerre aurait été différente sur le front de l’est et pour la guerre en général. »103. Adolf Hitler ordonna qu’aucun Grec ne devait être fait prisonnier et que ceux qui l’étaient devaient être relâchés sur le champ par respect pour leur bravoure104.

                    Hitler dans un discours au Reichstag en 1941 dit à propos de la campagne : « il doit être dit, pour le respect de la vérité historique, que parmi tous nos opposants, seuls les Grecs se sont battus avec autant de courage et de défiance envers la mort. »104 Dans le journal de Joseph Goebbels, à la page du 9 avril 1941, on peut lire : « J’interdis à la presse de sous-estimer la Grèce, de les diffamer… Le Führer admire la bravoure des Grecs. »105

                    La résistance grecque reçut également l’hommage du reste du monde. Winston Churchill aurait ainsi dit : « Nous ne dirons pas que les Grecs combattent tels des héros, mais que les héros combattent tels des Grecs. »106. Le président américain Franklin Roosevelt dit que « tous les peuples libres sont très impressionnés par le courage et la ténacité de la nation grecque… qui se défend elle-même si vaillamment. »106. Joseph Staline, dans une lettre ouverte lue sur les ondes de Radio Moscou dit que « le peuple russe sera éternellement reconnaissant envers les Grecs pour avoir retardé l’armée allemande ainsi longtemps pour que l’hiver s’installe, et de ce fait nous donnant le temps précieux dont nous avions besoin pour nous préparer. Nous n’oublierons jamais. »106

                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Gr%C3%A8ce

                    Car c’etait uniquement une question d’équipement


                  • shik 13 juillet 2011 20:01

                    La dette grecque c’est l’armement...http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article17084 avec la complicité des vendeurs/créanciers, petits arrangements entre amis...


                    • Prometheus Jeremy971 13 juillet 2011 20:25

                      Pour ceux qui se souviennent, on parlait à une époque du « pic pétrolier », ce pic représente en fait dans une parabole inversée, le passage d’une fonction croissante, à une fonction décroissante : « On produit beaucoup, et d’un coup y a plus rien. »

                      Quand on regarde on peut représenter notre système monétaire avec une demi parabole. Grâce aux taux d’intérets, passé une certaine tranche de la parabole, la fonction tend vers l’infini. Et effectivement on constate que la dette augmente quelque soit les orientations prises. On fait des plans de relance, la dette augmente. On fait des plans d’austérité, la dette augmente.

                      Bon après on peut imaginer que la dette n’augmentera pas de manière infinie car l’économie réelle est obligée de la ralentir. Mais passer un certain stade on se retrouve avec une dette si importante qu’un remboursement n’est même plus crédible. Et aujourd’hui on constate que les marchés ne se basent plus sur des chiffres, mais sur des impressions, exemple du Portugal. C’est un comble je trouve. Les astrologues ont plus de crédibilité que les analystes...

                      La solution n’est pas de trouver comment rembourser la dette grècque mais comment emprunter sans les marchés, et les agences de notation pour financer l’économie réelle.

                      C’est possible en nationalisant les banques mais à ce moment là comment faire en sorte d’empêcher le financement des dépenses structurels ?

                      En changeant notre représentation démocratique....


                      • fn2009 13 juillet 2011 20:27

                        sarko va vous fouetter si vous oser manifester


                        Publics concernés : administrations centrales des ministères de l’intérieur et de la défense, représentants de l’Etat, militaires et fonctionnaires en charge des missions de maintien de l’ordre public.
                        Objet : modification du régime juridique relatif à la dispersion des attroupements.
                        Entrée en vigueur : immédiate.
                        Notice : en application de la loi n° 2009-971 du 3 août 2009 relative à la gendarmerie nationale qui a supprimé la réquisition à l’égard de la gendarmerie nationale, le présent décret précise les modalités d’emploi de la force et les conditions d’usage des armes à feu pour le maintien de l’ordre public. Lien On peut constater que les autorités sont conscientes de ce qui va arriver… Derrière le discours de la « reprise » on se prépare plutôt à la « catastrophe » et aux insurrections.



                        • gonehilare gonehilare 13 juillet 2011 21:40

                          « dette grecque détenue à plus de 95% par des non-résidents » 

                          Un chiffre qui se suffit à lui seul pour expliquer les responsabilités partagées dans cette scandaleuse gabegie :

                          • Les investisseurs Grecs eux-mêmes, peu ou pas acheteurs de la dette souveraine ont manifesté, par défiance, leur parfaite connaissance de la nature « folklorique » du système économique hellénique - fraudes, double économie, etc...
                          • L’Europe et ses politiques préoccupés qu’ils étaient à agrandir la « famille »... coûte que coûte !
                          • Les Investisseurs institutionnels qui en se substituant aux nationaux, ont saisi une « opportunité » historique, celle de gagner beaucoup d’argent en spéculant sur leur incapacité à se réformer, une fois l’U.E intégrée.

                          L’appel à la solidarité européenne à ceci d’indécent que c’est bien au final tous les européens qui vont devoir en payer le prix fort, et pour longtemps...

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