Heureuse Allemagne grâce à sa démographie
L'Allemagne modèle de gestion cité en exemple pour sa gestion rigoureuse serait sur une mauvaise pente du fait de sa démographie déclinante. Et si cette dernière contribuait aux bons résultats de sa gestion ?
L'Allemagne serait un modèle de gestion économique et financière. Certes, étant exportatrice nette vis-à-vis de ses collègues européens, plus particulièrement dans l'eurozone, elle siphonne goûlument leurs liquidités. Alors les caisses des exportateurs et de l'état plus les comptes épargne de certains particuliers se remplissent. Ainsi l'épargne des allemands ne se plaçant pas dans des investissements publics -pourtant nécessaires au vu des dégradations des réseaux- afin d'éviter des déficits publics, elle se place en eurobonds, donc en dettes nationales des pays européens clients de l'Allemagne.
En dehors de la bonne productivité et de la qualité allemandes, il existe un énorme facteur au profit illégitime de l'Allemagne : c'est le facteur démographique ! L'Allemagne a non seulement un déficit annuel des naissances sur les décès d'environ 165 000 (en France c'est un excédent de plusieurs centaines de milliers en attendant l'impact du baby boom dans une bonne décennie) ; cependant, en Allemagne la population globale et surtout la population au travail est en augmentation grâce à un solde migratoire net de travailleurs qualifiés de l'ordre de 300 000 par an ! les différents coûts publics ( éducation, enseignement, formation professionnelle, allocations familiales, déductions fiscales...) sont à la charge des budgets publics des pays d'origine. Les dépenses publiques concernées à la charge des collectivités nationales et territoriales (à l'exclusion des dépenses des familles) sont d'environ 200 000 €/an par travailleur immigré bien formé. Ce qui correspond à une économie de 60 Md€/an pour les budgets publics de l'Allemagne ! Et à des dépenses indues des pays formateurs principalement du sud et de l'est de l'europe. La profiteuse Allemagne ne se gêne pas pour tancer les gouvernements des pays formateurs pour leur mauvaise gestion budgétaire ! Elle ne se propose pas d'indemniser ces "pauvres pays". Pendant de nombreuses années si ce n'est quelques décennies, l'Allemagne va donc profiter d'une manne financière très importante. Le volume global de l'immigration en Allemagne dépasse le million/an : de nombreux travailleurs peu qualifiés viennent en plus comme travailleurs temporaires détachés payés 2 à 3 € de l'heure avec des charges sociales réduites payées dans leur pays d'origine ce qui fausse la concurrence.
A contrario, la France a un excédent de plus de 200 000 jeunes (sur les 800 000 naissances annuelles) entre les nouveaux arrivants sur le marché du travail et les départs à la retraite (et encore plus vis-à-vis des décès) : cela correspond à un trou de dépenses publiques de 40 Md€/an et à une augmentation automatique de 200 000 chômeurs par an sans tenir compte de l'effet de la productivité et de l'immigration dans une période de quasi stagnation économique. Ceci explique en grande partie un accroissement du chômage de plus de 2 millions, malgré l'augmentation continue des postes de fonctionnaires depuis de nombreuses décennies.
Ainsi le politiquement correct se gorgeant de notre merveilleuse démographie d'avenir, gage de financement à long terme de nos retraites est contredit par l'Allemagne : malgré sa faible natalité (1,38 enfant par femme) elle est en croissance démographique ; ses économies sur "l'élevage et la formation" des enfants sert au financement des retraites au point de décider d'abaisser l'âge de départ à la retraite à 60 ans pour certaines catégories de travailleurs ayant largement cotisé et peu aptes à travailler après 60 ans.
Qui osera, en France, prendre l'Allemagne comme modèle pour sa démographie et prôner une natalité de 1,5 enfants/femme au lieu de 2 actuellement, et limiter les allocations familiales à 2 enfants par famille ? ce n'est peut-être pas la bonne politique : alors il serait souhaitable de fédéraliser, au minimum, les dépenses de scolarité et de formations professionnelle et supérieure dans l'eurozone ! Au moins la moitié de notre dette nationale plus une partie des emprunts des collectivités territoriales sont dues à notre forte natalité et à l'immigration. Il en est de même pour la majeure partie du nombre de chômeurs.
Pour consoler ceux qui se refusent de voir dans l'Allemagne le modèle à suivre en toute circonstance, il faut signaler d'une part, que les naissances ont connu dans la décennies 70 un énorme boom qui pésera lourdement sur les retraites dans quelques décennies, et que d'autre part l'afflux de plus en plus massif d'immigrés engendre des réactions xénophobes en forte progression ! Décidément rien n'est simple !
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