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Accueil du site > Actualités > Economie > L’industrie de la fausse monnaie

L’industrie de la fausse monnaie

Je vous avais signalé que la Gaule du Ier siècle avant J-C disposait déjà apparemment de faussaires qui imprimaient de la fausse monnaie. C’est une découverte archéologique récente du côté d’Evreux qui a mis à jour les preuves d’une telle activité.

D’autres traces de création de fausse monnaie existent en France dans la région de Dijon au XVe siècle, où des faussaires appelés "les coquillards" ont diffusé à travers le royaume de la fausse monnaie imprimée à Maastricht, avant de se faire prendre et d’être pendus haut et court en 1453. Depuis, cette activité de production de fausse monnaie est, paraît-il, une spécialité de notre beau pays. Il est vrai que notre situation géographique, au coeur de l’Europe et lieu de passage entre les pays du Nord et ceux du Sud, ne pouvait que favoriser cette industrie souterraine.

Aujourd’hui, nous sommes toujours considérés comme un des pays experts dans ce domaine, comme en témoigne le fait que les prises de fausse monnaie en France (90 000 coupures d’euros dans les six premiers mois de 2006) constitue 30% de la totalité des prises de toute l’Europe. Il paraît que c’est une activité très technique, qui correspond bien à notre mentalité d’artisan ou d’ingénieur, et dans laquelle nous disposerions d’un vrai savoir-faire.

Notons au passage que la création de l’euro s’était accompagnée de la mise en oeuvre des techniques les plus récentes de lutte contre la falsification. Leur résistance n’a pourtant pas duré très longtemps.

Le métier tend pourtant à se minimaliser et à se délocaliser. Par minimaliser, j’entends passer du stade d’une industrie lourde en raison de ses besoins en matériel d’impression sophistiqué, à celui d’une industrie légère, décentralisée, qu’elle tend à devenir par la grâce de la photocopie moderne et de l’ordinateur graphique. De la même manière, cette évolution des techniques a fait évoluer cette activité du grand bandistisme international vers une multiplicité de faux-monnayeurs à domicile.C’est ainsi que les cités de nos banlieues commencent à rajouter à leur palette d’activités illégales celle de la fabrication de fausse monnaie.

Le métier tend aussi à s’internationaliser, voire à se délocaliser.Outre les Français et les Italiens, traditionnels dans ce métier, on voit maintenant apparaître dans l’Europe élargie les Bulgares et les Lituaniens. Et sur le plan international, le positionnement de l’euro, comme seconde monnaie en importance dans le monde après le dollar, a éveillé aussi des vocations. C’est ainsi que les cartels colombiens déjà experts en contrefaçon du dollar se sont attaqués récemment à l’euro. Une planche de 20 000 billets de 100 euros de très bonne qualité a pu ainsi être saisie juste avant la dernière couche de couleur, à Bogota.

Enfin j’avais eu l’occasion de vous signaler que la vaste majorité de billets de 50 euros européens se retrouvaient curieusement en circulation en Espagne pour cause d’acceptation des paiements en espèces dans l’immobilier espagnol, que nous connaissons tous comme particulièrement prospère.

C’est sans doute dans cette direction qu’il faut chercher la fin du circuit de cette industrie de la contrefaçon.


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12 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 24 août 2006 12:34

    C’est vrai, la fausse monnaie est aussi ancienne que la monnaie. De même la vraie-fausse monnaie : certains monarques réduisaient chaque année insensiblement la proportion de métaux précieux dans les pièces : une des premières formes d’inflation.

    Lire à ce propos « Histoire de l’impôt » de Gabriel Ardant.

    .


    • j le grand (---.---.209.131) 24 août 2006 13:32

      Les gaulois imprimaient de la fausse monnaie !!!

      - L’imprimerie date de quelle époque ?
      - Un potin gaulois éait un morceau de bronze plus défini par son poids que par l’inscription qui ne faisait que certifier le poids.

      Le concept de « fausse monnaie » n’était donc pas le même que pour la monnaie papier actuelle dont la valeur n’est que symbolique ou virtuelle : 10 g d’or vallaient 10 g d’or quelque soit le personnage représenté.


      • Thucydide (---.---.47.59) 24 août 2006 16:56

        Je pense que l’auteur voulait dire frapper.

        Bien avant le 1er siècle avant notre ère, il y avait aussi de faux-monayeurs d’or, rappelez vous l’expérience d’Archilède : les faussaires mélanbgeaient du cuivre dans les lingots d’or ou recouvraient d’or des lingots de plomb par électrolyse, semble t’il, d’après les découvertes de Bagdad.


      • Thucydide (---.---.1.12) 24 août 2006 16:58

        « de la fausse monnaie imprimée à Maastricht, »

        Maastricht était donc une ville prédestinée smiley)


      • Bulgroz (---.---.23.148) 24 août 2006 13:55

        Les contrefacteurs sont de plus en plus des amateurs, dernièrement, par chez moi, les gendarmes ont arrêté un malandrin avec une valise remplie de fausses coupures de 50 Euros grossièrement maquillées : il y avait un zéro de trop dans le chiffre cinquante.


        • paul (---.---.75.49) 24 août 2006 15:02

          ceux qui gagnent le plus sur la monnaie se sont les états, ils achètent le même prix un billet de 5 euros et un 500. imaginez le fric que se fait Bush avec sa planche à billets qui tourne jourt et nuit. rien de plus rentable que de battre monnaie.


          • Jesrad (---.---.20.126) 5 septembre 2006 15:12

            Ce n’est pas Bush ni l’état américain qui s’enrichit en louant les billets au marché US, mais les actionnaires très sélectionnés de la Banque Centrale Fédérale (FED), qui est... une compagnie privée.

            Ainsi, le gouvernement US paie un intérêt (autour de 2%) sur la valeur faciale de billets qui coûtent $23 à fabriquer par paquet de 10000. Chaque année le marché américain paiera donc une rente de $200 pour pouvoir utiliser ces 10000 billets qui n’ont coûté que $23.

            Rien de plus rentable que de battre monnaie, si ce n’est ensuite de louer cette monnaie.


          • Le furtif (---.---.92.98) 24 août 2006 15:13

            Le fatras pseudo historique n’apporte que confusion dans une question de première grandeur.J le grand l’a déjà dit

            Qu’en est-il de la prétendue protection inviolable de l’Euro ?


            • Thucydide (---.---.1.12) 24 août 2006 16:59

              « de la fausse monnaie imprimée à Maastricht, »

              Maastricht était donc une ville prédestinée smiley)


              • www.jean-brice.fr (---.---.9.146) 25 août 2006 09:02

                Le plus grand faux monnayeur de tous les temps est certainement les USA : lorsqu’ils ont détaché leur monnaie de l’or le 15 Aout 1971. Le seul moyen de les obliger à arrêter cette industrie est le retour à l’étalon/or pour tout le monde. Contrairement a ce qu’avancent les anglo-saxons, c’est TRES POSSIBLE, mais il faut UNE VOLONTE POLITIQUE. cf conférence de presse du GENERAL DE GAULLE du 4 Février 1965 et articles concomitants dans « Le Monde » de Jacques RUEFF ...


                • Rocla (---.---.39.127) 28 août 2006 19:43

                  De toutes façons,c’ est pas autorisé de faire de la fausse monnaie,ni les faux passeports,on a même pas le droit de vendre du lait auquel on aurait ajouté de l’ eau,tout ça c’ est interdit.

                  Rocla


                  • metz (---.---.145.27) 13 septembre 2006 21:31

                    bonjour, j’ai lu il y a 25 ans que 1 dollar / 4 était faux. J’imagine qu’aujourdh’ui on est plutôt à 1/2 étant donné que les billets n’ont pas changé. Pourquoi le gouvernement US ne cherche t’il pas à faire des billets difficiles à reproduire ??? (Un billet qui a 30ans d’age de conception avec une imprimante laser d’environ 5000euros et le tour est joué !!!) merci

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