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Accueil du site > Actualités > Economie > L’intelligence économique : plus de peur que de mal (bien au (...)

L’intelligence économique : plus de peur que de mal (bien au contraire)

Comme tout ce qui est nouveau et inconnu, l’intelligence économique intrigue, effraie, génère les fantasmes les plus fous. Il ne faut donc pas s’étonner qu’on finisse par raconter tout et n’importe quoi à son sujet. Mais que recouvre vraiment cette activité, et quelle est son utilité véritable ?

En France, et contrairement, par exemple, à nos voisins anglo-saxons, nous avons trop souvent tendance à sous-estimer les risques qui menacent de déstabiliser nos entreprises. D’autre part, les grands groupes sont mieux parés que les PME pour faire face aux menaces grandissantes dans un contexte de plus en plus fluide. D’un point de vue concurrentiel - donc purement économique - mais également environnemental - le développement de la fraude en entreprise, par exemple - le risque est donc de plus en plus réel et dangereux pour la stabilité des groupes. Mais qui pourrait sérieusement envisager qu’une PME du Limousin soit potentiellement menacée par la concurrence d’une homonyme allemande, et parallèlement visée par un petit circuit de blanchiment d’argent ? Et pourtant, ce type de schéma n’est plus de la science-fiction...

Or, en ce qui concerne la concurrence étrangère à laquelle sont soumises de plus en plus de PME, il existe peut-être d’autres solutions avant d’en arriver au regroupement capitalistique « de la dernière chance ».

Comme nous le disions, la prévention des risques est et demeure, malgré la promotion qu’en font les organismes étatiques et le bénéfice que pourraient en retirer les entreprises, un mirage lointain, qu’on ne se donne pas véritablement les moyens d’atteindre en France. Et pourtant, ces mesures de prévention ne requièrent pas de fastidieuses mises en œuvre, ni des moyens très coûteux : elles appellent tout simplement à l’application du bon sens. Loin de vouloir développer la paranoïa parmi les chefs d’entreprise ou de « piloter de l’extérieur » les intérêts économiques d’un groupe, l’IE ne constitue fondamentalement qu’un bon réflexe à adopter. D’autre part, il est des règles en économie qu’il est très dangereux de négliger, notamment dans un environnement concurrentiel accru : « Se faire battre est excusable, se faire surprendre est impardonnable », disait Napoléon. Kodak ou Gemplus en ont fait l’amère expérience.[1]

Ainsi, la prévention et la recherche proactive d’informations relèvent toutes deux du bon sens, mais également de la nécessité, et ceci quelle que soit la nature de l’information. Qu’on oublie l’image d’Epinal du détective espionnant, pour le compte d’intérêts hautement placés, les agissements économiques d’un concurrent X ou Y, quitte à employer des méthodes franchement déloyales et illégales.

Mais qu’on ne rêve pas non plus ; il s’avère malheureusement que des pratiques sans scrupules telles que celle décrite précédemment existent, au détriment de la loyauté économique. L’IE intervient alors, car elle s’avère être la seule technique de management qui permette de prévenir ces désagréments, et le cas échéant de les gérer au mieux, qu’il s’agisse par exemple du pillage de la propriété intellectuelle, de la fraude interne, de la vulnérabilisation du système d’information, ou du noyautage de l’entreprise par la criminalité organisée.

Les entreprises, et surtout les PME disposant de moyens de protection moins importants, sont parfois totalement démunies face à l’émergence d’un risque et à la nécessité de gérer une crise en toute discrétion et en générant le moins de pertes possible. Or la communication et la gestion de crise, cela ne s’invente pas.

Bien qu’en France on aime bien voir le mal partout, et qu’on se méfie longtemps de la nouveauté, il faudra un jour cesser d’assimiler l’intelligence économique à l’espionnage industriel. Cette activité au nom compliqué et sentant (je vous l’accorde) l’anglais à plein nez, consiste simplement en une assistance personnalisée aux entreprises, à travers l’apport d’informations stratégiques visant à prévenir les risques potentiels auxquels elles sont exposées. Placée à la fois en amont et en aval de la prise de décision, l’IE permet aux dirigeants de mettre en place des stratégies en toute connaissance de cause : ils prennent alors conscience de leur propre vulnérabilité, mais également des faiblesses de leurs concurrents, des menaces qui planent sur la sécurité économique du groupe, etc. L’environnement concurrentiel, et plus largement le contexte du développement économique de l’entreprise (d’un point de vue géostratégique, par exemple) devient ainsi plus lisible, ce qui permet d’éviter de fâcheuses déconvenues, et d’éventuels scandales, pouvant s’avérer évidemment désastreux pour l’image du groupe ou de l’organisme en question. En effet, quel est le groupe qui ne souhaiterait pas, en cas de fraude interne de la part d’un de ses employés peu scrupuleux, que tout soit « réglé » avant même d’avoir à en référer aux organismes compétents ?

Anticiper les évolutions du marché, prévoir les risques, qu’ils soient économiques, pénaux, politiques ou sanitaires, ce sont des mesures essentielles et stratégiques dont l’entreprise, quelle que soit sa taille, ne peut désormais plus raisonnablement se passer.

Mais cette assistance ne relève pas seulement de l’audit de sécurité classique, qu’il soit technique ou financier ; la démarche que propose l’intelligence économique, à travers ses consultants en management des risques, est d’apporter une plus-value à l’information stratégique, notamment par l’analyse approfondie de cette information et par le caractère ciblé de sa réponse au besoin exprimé par le dirigeant.

L’intelligence économique est actuellement promue par l’Etat ; néanmoins, il existe encore un profond gouffre entre les stratégies de management mises en œuvre par le secteur privé et la méthodologie que proposent les pouvoirs publics pour le développement de l’IE en France. Même si, comme l’affirme Alain Juillet, haut-responsable de l’intelligence économique auprès du gouvernement, la sensibilisation des entreprises a eu lieu, il n’en demeure pas moins que nous ne faisons que débuter dans ce domaine, alors que nos voisins emploient les méthodes de management de l’information depuis de nombreuses années déjà, et souvent conjointement avec les pouvoirs publics. Or la France accuse les conséquences de la faiblesse et même de l’absence de politiques convergentes entre public et privé dans le passé ; chez nous, l’Etat reste souvent perçu comme l’ennemi du développement libéral des activités. Un long chemin reste donc encore à parcourir pour que ce développement soit conjoint, et réellement pris au sérieux.

L’IE est indispensable à la bonne santé des entreprises françaises ; il faut comprendre que les entreprises participent au rayonnement politique d’un pays, à sa « politique de puissance », ainsi que le rappelle Bernard Carayon, et que leur compétitivité à l’échelle nationale, européenne et même mondiale ne pourra être garantie que par des méthodes fermes et courageuses.

Il ne tient donc qu’à nous d’apprivoiser cette nouvelle technique de management et d’en exploiter les meilleurs aspects, afin d’optimiser la compétitivité de nos groupes industriels.

C’est pourquoi l’IE doit cesser d’être perçue comme une activité réservée à quelques initiés. Il est aujourd’hui évident que le gain pour les entreprises françaises sera dans un premier temps qualitatif, et l’on peut sérieusement envisager qu’il devienne quantitatif à long terme ; les dirigeants doivent donc comprendre qu’il est définitivement dans leur intérêt de compétitivité d’adopter une démarche allant dans ce sens.



[1] Pour plus de renseignements sur l’affaire Gemplus, http://www.transfert.net/Affaire-Gemplus-un-pillage et http://www.transfert.net/a8708


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30 réactions à cet article    


  • Agnès (---.---.123.73) 12 mai 2006 13:23

    Bonjour Romy, Et bien moi je ne suis pas persuadée par l’argumentaire, même si je comprend l’intérêt d’une démarche d’IE. J’aurais aimé plus d’exemples pour étayer le propos. Vous décrivez ce que l’IE n’est pas, ce qu’elle permet d’éviter mais sans trop décrire concrètement les démarches. Ca se travaille en interne (branche marketing développement, RH) ? Ou en externe par des cabinets d’audit spécialisés en IE ? Quels sont le coûts, les bénéfices potentiels, respectivement les pertes associées au manque d’IE ? Quels sont les liens éventuels avec la DGCCRF ?


    • Romy Musolino Romy Musolino 12 mai 2006 14:07

      Mon article visait dans un premier temps à « vulgariser » l’IE et à susciter la curiosité, donc je suis contente que vous demandiez des précisions, Agnès. Je n’ai pas forcément bien détaillé toutes les démarches car je craignais que cela ne devienne trop technique et ennuyeux, mais puisque vous voulez des détails... Le développement de l’IE dans l’entreprise peut s’effectuer à la fois en interne, au sein de la DG ou de cellules spécialisées (c’est ce qui se pratique déjà au sein des grands groupes de CAC 40 qui ont tous leur « spécialiste IE »), mais également en partenariat avec des agences d’IE et de conseil externe, qui peuvent à la fois proposer au groupe une simple formation aux pratiques d’IE (comment prévenir, gérer au mieux les risques, comment coordonner les flux d’information qui circulent dans l’entreprise, au sein des salariés, etc) mais aussi une véritable assistance en matière de recherche d’informations stratégiques et d’optimisation de l’avantage concurrentiel (c’est ce qu’on nomme communément l’« aide à la décision »). Quand je parle de bénéfices qualitatifs, je veux dire que le but n’est pas d’accumuler des infos pour le plaisir, mais d’en recueillir un certain nombre qui soient utiles et si possibles intéressantes d’un point de vue stratégique. Le but est d’éviter d’être dépassés par la concurrence, de subir des OPA hostiles, de se faire noyauter de l’intérieur par des pratiques frauduleuses (la Poste infiltrée par la criminalité organisée, ça non plus ce n’est pas de la science-fiction...). Or le besoin est important (50% des PME françaises affirment avoir subi au moins un préjudice frauduleux de la part d’un ou de plusieurs de leurs salariés au cours de l’an passé). Sans aller chercher dans la prévention de risques fantastiques, il s’agit simplement d’épauler les entreprises au cours du processus de prise de décision, en luttant contre leurs déboires quotidiens par une démarche proactive.

      J’espère avoir été plus claire smiley


    • ohnil (---.---.218.193) 12 mai 2006 15:35

      « Or le besoin est important (50% des PME françaises affirment avoir subi au moins un préjudice frauduleux de la part d’un ou de plusieurs de leurs salariés au cours de l’an passé). »

      J’avoue que cette phrase me choque.

      Qu’est-ce qu’un préjudice frauduleux ?

      Dans ces 50% quelle est la part réelle de faits ayant entrainés un risque, lié à l’IE, pour l’entreprise et qu’elle est celle qui n’est que de la simple malversation (vols par salariés, abus de biens sociaux, etc...), sans compter les quelques cas « bidonnés » pour se débarrasser d’un salarié à moindres frais (cf : affaire carrefour) ?


    • bernardo (---.---.33.228) 15 mai 2006 09:46

      « Le préjudice frauduleux » me parait signifier ici , le préjudice issu de pratiques concurrentielles consistant a la détermination des pratiques contractuelles de l’entreprise, information sur la production...bref, l’obtenton de renseignements permettant a un concurrent de contrer la société spoliée sur le plan productique, stratégique et commercial.

      Métaphore : comme si votre adversaire connaissait votre main au poker...

      Ce sont des faits délictueux, et les vols « classiques » (hormis ceux destinés a revendre des secrets defabrications par exemple a une autre entreprise) n’en fontpas partie...c’est vrai que « préjudices frauduleux » est flou dansce cas...Cela rentre das la même catégorie que « délit d’initié » si je ne m’abuse... smiley


    • Angus (---.---.131.193) 12 mai 2006 14:49

      L’IE est effectivement un ensemble de mesures coordonnées destinées à recueillir de l’information qui à son tour va permettre aux managers de peaufiner leur stratégie d’entreprise, offensive ou défensive.

      Attention toutefois à ne pas verser dans les excès, en rien ou en tout, ce qui est un défaut souvent constaté dans notre beau pays ...

      Beaucoup d’entreprises se dotent d’outils informatiques permettant de piloter l’IE. Ne pas oublier que ces outils, aussi bons soient-ils, ne remplaceront jamais le bon sens, une volonté affichée de réussir, et une définition des moyens à mettre en oeuvre.

      Dans cette perspective, effectivement comme Romy le souligne dans son article, il reste encore du chemin à parcourir, et des sceptiques à convaincre.


      • Raz le Bol (---.---.178.150) 12 mai 2006 15:56

        Bonjour Romy,

        Excusez mon Pseudo. C’est juste pour dire que j’en ai assez de lire des articles dans lesquels on passe son temps à insulter l’autre, à marcher complètement sur la tête au lieu de chercher à comprendre les questions et proposer des débâts instructifs pour tout le monde.

        Revenons à L’IE, l’objet de votre article.

        Ma première remarque est « Combien de personnes seraient capables de comprendre votre article ? ». Tout le monde n’a pas votre cursus Histoire et Sciences Po, comme le mien avec 2 maîtrises, Administration économique & sociale + informatique, et mes 56 ans.

        Ma Deuxième remarque concerne l’environnement économique, politico-économique, et sociale de notre propre de notre pays. Il y a des tas d’environnements contraignants, bloquants, immobilistes, et des décisions politico économiques complètement irrationnelles qui ont emmené notre pays dans la situation actuelle très peu favorable à l’IE.

        Je vous donne des exemples extrêmement simples à raz la terre c’est à dire réelle.

        L’accès à Internet !

        Quand on voit qu’une Entreprise comme France Télécom du CAC40 qui a foutu à la poubelle 40 Milliards de Francs ( ou 70 Milliards ???) sur des opérations boursières sur DEUTCH TELECOM, au lieu d’investir dans l’infrastructure Fibre Optique à haut débit pour généraliser l’accès Haut Débit à Internet, et qu’elle facture encore à presque 20€ un accès à 512 ko en 2006 ! Trouvez moi l’erreur ! Je ne crois pas que nous sommes prêts à parler de L’IE dans ce cas dans les PME/PMI/ARTISANS/POPULATION DE TOUS LES JOURS !

        Autres exemples :

        Notre pays, manque soit disant des informaticiens de haut niveau et va chercher ces gens là à l’étranger ! Ahurissant n’est ce pas ? Et si ces 40 entreprises du CAC 40 mettaient de l’argent dans le circuit économique pour former les informaticiens français, des spécialistes français ...à la place des Enarque, NormSup, Sciences Po (mes excuses sincères), X, et autres qui sont complètement déconnectés de la réalité de tous les jours.

        Tout récemment, on a découvert que la technologie LCD inventée par nos ingéieurs de l’AEA de Grenoble a été exploitée par des entreprises étrangères et aucun fabricant français, Nobody ! Niente , Nada ! Aucun grand groupe du CAC40 n’a su faire fonctionner L’IE ! Vrai ou Faux ? Ai je bien compris le sens de votre article.

        L’OPA ? La Société Générale a su résister à l’OPA de la BNP grâce à l’actionnariat des salariés pratiqué depuis longtemps. Combien d’entreprises du CAC40 pourraient le faire ? Quelle mascarade avec cette OPA(GDF+SUEZ) !

        Et pourquoi ?

        « L’IE est indispensable à la bonne santé des Entreprises françaises ». En théorie Oui, d’accord avec vous, mais à une condition fondamentale « Il ne faut pas que les choses restent égales par ailleurs ». Cette formule vous dit quelque chose ? On l’entend souvent dans les amphis n’est ce pas ?

        Qu’en pensez vous Romy ?

        A vous lire avec plaisir.


        • Romy Musolino Romy Musolino 12 mai 2006 17:27

          Concernant les fraudes, Ohnil a raison, et pour corriger mes propos je mentionnerai simplement que ce pourcentage ne recouvre « que » : le détournement d’actifs, l’usage de faux, les escroqueries, les fraudes comptables, la corruption, le blanchiment d’argent, la contrefaçon, c’est-à-dire des actes de criminalité économique à la fois internes (par exemple venant de salariés) et externes (ex : criminalité organisée). Je ne nie pas que par ailleurs il y aient des entreprises peu scrupuleuses qui manipulent certains de leurs salariés à des fins de licenciement. Je dis simplement que lorsque que les pratiques énoncées précédemment sont avérées, elles constituent un risque grave pour l’entreprise, parfois pas tant en ce qui concerne la somme détournée, que le préjudice lié à l’image, mais également au risque de suspicion pénale (si l’on vient à découvrir que des activités frauduleuses sont en cours au sein votre entreprise, et que vous le couvrez ou que, tout simplement, vous l’ignorez, vous risquez d’être inculpés de complicité, je le rappelle au cas où...) Pour répondre à « Raz le bol », je ne pense pas avoir nié la difficulté du contexte français en matière de développement de l’IE, mais je souhaite me placer dans une démarche optimiste. La France, et je ne vous apprendrai rien, est en assez mauvaise posture du point de vue de la compétitivité européenne et mondiale, et pour moi, toute proposition qui permettra de sortir du fatalisme actuel sera la bienvenue. En ce qui concerne l’IE, elle doit en dernier recours permettre à l’économie française de ce régénérer et de faire face à de nouveaux défis, à petite comme à grande échelle. Il faut commencer par en parler, identifier les peurs, les réticences, et c’est pourquoi j’ai lancé le débat. J’aimerais qu’on puisse se dire dans quelques années que pour une fois, la France n’a pas « raté le coche » !


          • Raz le Bol (---.---.185.210) 13 mai 2006 22:49

            Bonsoir Romy,

            Concernant les fraudes, seriez vous d’accord pour dire que les 2 plus grosses fraudes étaient celles d’ENRON et WORLDCOM avec l’aide d’ARTHUR ANDERSEN ? Tous des anglo-saxons ! et venant de leurs dirigeants ! BINGO !

            Vous savez comme moi que les entreprises françaises sont mieux protégées de ces fraudes par notre système comptable différent de celui des anglo-saxons. Mais il y a toujours des risques mais le plus pénalisant est l’espionnage industriel et L’IE n’y peut rien.

            Concernant la compétitivité européenne et mondiale de notre pays, je crois fermement qu’il faudrait se retourner tout simplement vers cette coalition enarco gaucho caviar et syndicalo de partis pour leur dire de laisser nos entreprises travailler sans les accabler de libéralisme et d’ultralibéralisme et de lois les mettant en situation d’handicap par rapport aux entreprises des autres pays !

            Je vous propose d’essayer de fonder une entreprise dans notre France et écrivez un article dessus ! Un parcours de combattant !

            Pourquoi les enteprises japonaises, coréennes, américaines... viennent s’installer chez nous. Pas particulièrement à cause des aides publiques, mais parce que nous sommes productifs, la productivité française est la plus importante du monde paraît il, parce que nous avons de la main d’oeuvre qualifiée, parce que nous avons des ingéieurs de très haut niveaux...

            Pourquoi repartent elles ? à cause du code du travail qui est le plus volumineux du monde et les contraintes sociales insupportables pour une économie compétitive !

            Alors si vous voulez que notre pays ne rate pas le Coach, Dites avec votre jeunesse à ces Messieurs enarco gaucho... de libérer notre économie des handicaps du code du travail pour que nos entreprises se trouvent sur la même ligne de départ que celles des autres pays et on pourra parler de l’IE.

            Pour faire de l’IE, il faut des outils comme le Datamining & Datawharehouse et un bon ERP ou GPI et ensuite une bonne capacité d’interprétation d’aide à la décision, en un mot un bon système d’information d’entreprise avec un bon contrôle d’accès aux données... donc des sous et de la compétence technique sur place ! pas en outsourcing ou exernalisation ou TMA (Tout mettre ailleurs) comme le font nos géniaux dirigeants énarques,x,.....

            En attendant, elles font de l’IE # Internet Explorer. Un peur d’humour ne fait pas de mal, n’est ce pas ?


          • zoï (---.---.58.60) 12 mai 2006 17:37

            Votre article, avec sa belle citation de Napoléon, est trés interressant. Et je tiens aussi à vous signaler que vous trouverez, chez Machiavel, quelque chose d’approchant, lorsque le Florentin nous affirme trés justement que, pour éviter une catastrophe naturelle, une crue par exemple, il faut en anticiper la venue et prendre par avance les mesures adéquates... Comme quoi le neuf est tressé d’anciennes et inusables cordes. Je remarque aussi que vous semblez regretter l’absence d’IE en France. Mais peut-être les chefs d’entreprise en font-ils sans le savoir, à la manière de monsieur Jourdain pour la prose ? Autre chose, et là je tire un peu la couverture : cette IE serait-elle aussi une piste à suivre contre les « néo-négriers » qui ne rêvent que salaires chinois, et si possible d’époque Mao ?


            • zoï (---.---.58.60) 12 mai 2006 18:00

              Autre truc sur l’IE : ne serait-ce pas non plus la version moderne et industrielle des châteaux forts ? Genre : on se bétonne un max pour repousser d’éventuels agresseurs ? Je me demande aussi si les paramétres « créatifs » ne seraient pas de meilleurs cartes à valoriser pour un pays développé, sachant qu’il est difficile d’être innovant avec des salaires de misère...


            • Maitre Yoda (---.---.83.71) 12 mai 2006 17:48

              Article intéressant, il faut en effet quelque peu vulgariser l’IE pour la faire comprendre et donc susciter tout l’intérêt que cette pratique mérite.

              Mais j’aurais juste une petite précision à apporter sur l’une des deux affaires célèbres, Kodak. On ne peut pas leur reprocher de ne pas avoir « su » ce qui se passait dans cette révolution de la photo numérique. Mais cela allait plus loin qu’un simple changement stratégique... C’était une question de métier. La photo argentique était une affaire de chimiste (pellicules, émulsions argentiques...). La photo numérique est une affaire d’électronicien très high tech (capteurs ccd...). Kodak a essayé de s’adapter, ayant justement une politique d’IE bien développée, mais leur retard technologique était trop important pour pouvoir concurrencer les firmes high tech telles que Sony, Philips et autres.

              Si l’IE apporte beaucoup, dans certaines situationsn même prévenus, on ne peut pas faire grand chose...


              • Romy Musolino Romy Musolino 12 mai 2006 18:13

                Certes maître Yoda,l’IE ne peut rempleacer l’évolution et l’adaptation technologique ; mais elle permet au pire de contenir les pertes, et au mieux de maximiser les gains... A part ça, force est de constater que nos voisins, dont certains pratiquent l’IE depuis une trentaine d’années, sont définitivement plus compétitifs que nous, et ce n’est pas une question de chance. Il est vrai qu’en France ces pratiques existent déjà sans qu’elles portent la labellisation « IE » (c’est le bons sens dont je parlais !). Simplement le bon sens ne saurait suffire : il faut coordonner, identifier et définir ces bonnes pratiques pour qu’elles puissent acquérir une véritable valeur ajoutée. Mais l’IE recouvre également des ambitions plus nobles et sociales, puisque l’attitude finale que l’on attend des entreprises serait qu’elles assument en définitive une dimension de « patriotisme économique » (pas au sens du protectionnisme stérile, mais de la promotion et de la force des produits nationaux sur la scène internationale) afin que nous puissions conserver notre relative prospérité, la sécurité, l’équilibre social, sans avoir à se battre comme des chiffonniers pour des salaires de misère...En ce sens oui, Zoï, l’IE peut apporter des progrès économiques ET sociaux.


                • Bertrand Damien Bertrand Damien 12 mai 2006 19:04

                  Intéressant. Mais je trouve que vous fixez trop l’IE sur la problématique de la gestion du risque et de la sécurité. L’IE, ou Business Intelligence, ou Market Intelligence et etc, c’est bien plus large que ça. C’est par extension la gestion centralisée des sources d’informations internes et externes utiles à la planification stratégique aussi bien qu’aux décisions tactiques. Pour aller au bout de cette logique, c’est aussi dans une fonction qui devrait couvrir ou s’interfacer avec les différents systèmes d’information de l’entreprise et aider à la sauvegarde et à la valorisation du savoir développé dans l’entreprise.

                  Je viens de finir la mise en place d’un service internalisé d’IE dans mon entreprise, basée sur un couple CMS-Analystes (le CMS, Content Management System, est un outil orienté intranet pour la gestion documentaire et l’accès à l’information, doté en outre d’outils simples comme les blogs pour les commerciaux, le siphonage automatisé des news et PR du net d’après des mots-clefs, etc etc).

                  Je lui ai donné un petit nom pour personnaliser la chose, et je vais vous le révéler parce qu’il illustre bien l’étendue de la question, au-delà de la gestion du risque industriel : MIKE.

                  MIKE = Market Intelligence, Knowledge and Experience.

                  Cheers Bertrand.

                  PS : je ne serais pas étonné si Agovarox n’était pas tout simplement basé sur un outil php opensource CMS, du genre Joomla ou autre... Ca peut servir à beaucoup de choses un CMS, et la plupart des grand journaux américains sont construits autour d’un CMS.


                  • Nicolas (---.---.74.191) 12 mai 2006 23:03

                    Chere Romy,

                    Je souscrit aux délires de Demian, pour une fois.

                    Sur le fond de l’article :

                    1) Concernant le controle interne (ce que vous appellez les fraudes internes a l’entreprise), vous me semblez 1000 fois moins armés que les grands cabinets d’audit et de CAC. La certification des comptes inclut maintenant une necessaire recherche d’acte de fraudes, et surtout de défaillance du controle interne. Pensez vous vraiment que l’IE peut apporter qqch aux entreprises dans ce domaine ?

                    2) Pouvez vous donnez quelques exemples pratiques de techniques ou best practices mis en place dans des procédures d’IE « classiques », que l’on visualise un peu mieux ce que vous implantez dans les entreprises ? Des memos, des logiciels, des procédures, des hommes, du matériel ? Quelques exemples, si cela vous est possible.

                    3) Article très interessant.


                    • Manu Manu 12 mai 2006 23:35

                      Après plusieurs lectures, je n’ai toujours pas compris ce qu’est IE ; dommage, non ?

                      Par ailleurs « Anticiper les évolutions du marché, prévoir les risques, qu’ils soient économiques, pénaux, politiques ou sanitaires, ce sont des mesures essentielles et stratégiques dont l’entreprise, quelle que soit sa taille, ne peut désormais plus raisonnablement se passer. », n’est-ce pas simplement de la gestion ?

                      Ce que je vois dans tout ce blabla (désolé, mais rien d’autre ne vient à l’esprit ;o), c’est encore une fois une volonté de subordonner un peu plus (si c’était possible) le politique à l’économie. Or le désastre de la situation actuelle est précisément dû à cet état de fait.

                      Il y a eu la séparation de l’église et de l’état. A quand une salavatrice séparation de l’état et de l’économie ?


                      • Nicolas (---.---.74.191) 13 mai 2006 02:01

                        Quand l’Etat n’aura plus un rond, pas avant !


                      • camille (---.---.69.234) 12 mai 2006 23:41

                        Je suis d’accord avec Bertrand Damien. L’IE ce n’est pas seulement de la gestion du risque et de la securite. De plus, depuis que je me suis intéressée à l’IE depuis 1999, je lis que les pratiques ne se développent pas assez en France. Il faudrait quand même clarifier cette situation sinon on risque de lire cela encore dans 5 ans....


                        • Rémi Fritsch (---.---.182.34) 13 mai 2006 01:01

                          Merci pour cet article très intéressant.

                          En théorie, évidemment (mais « tout ce qui est évident est faux », disait aussi Napoléon) ce que vous abordez est juste, et vous avez nécessairement raison : pourquoi se priver d’un outil, intelligent et économique, pour se préserver en interne et se protéger contre l’agression extérieure ?

                          Vulgariser l’intelligence économique et la rendre accessible, intelligible, chiffrable et concrètement utile pour un entrepreneur, qu’il soit artisan, commerçant, en libéral, à la tête d’une PME, est séduisant, mais totalement utopique pour le plus grand nombre...Justement, il y a là un super créneau pour les consultants un tant soit peu pédagogues !

                          Combien d’entreprises portent en elles les germes de leur effondrement dans l’incompétence même de leurs dirigeants ? (question valable aussi pour les états...)

                          Combien de petits chefs égocentriques, associaux, aveugles et bornés gangrènent la direction d’une PME, le département ou le service d’une entreprise du simple fait de leur incompétence ? (gent féminime incluse, parité oblige)

                          La réalité : une entreprise sur deux dépose le bilan avant ses deux premières années d’activité...rarement la faute à la concurrence à ce stade !

                          L’intelligence économique à la portée de tous, issue d’un synergie état-entreprises ? que du bon sens... avec une belle révolution préalable dans les mentalités des fonctionnaires des ministères et des professeurs d’universités... Remarquez, les élections de 2007 sont bientôt là, il suffit qu’un majorité de citoyens votent pour un programme libéralo-révolutionnaire qu’on leur proposera...Ségolène, si tu nous lis smiley

                          Mais revenons sur terre : combien de commerçants ouvrent une boutique sans faire une réelle et sérieuse étude du marché et de la concurrence ?

                          Coluche disait « le plus dur pour un homme politique, c’est d’apprendre à dormir les yeux ouverts »... Pour un chef d’entreprise, je dirais idem.

                          « Préférer être optimiste », c’est tout à votre honneur, mais ça sent un peu la méthode coué...

                          Vous êtes jeune, donc nécessairement encore sans expérience pratique longue dans la jungle de l’entreprise. Ce n’est pas une critique, bien au contraire même, mais certaines personnes qui ont du vécu ont tendance à être plus pragmatiques, tel Bernard KOUCHNER qui a, entre autres, déclaré un jour : « Je suis un éternel pessimiste. Comme ça je n’ai que des bonnes surprises ».

                          Quand vous aurez vu (et vous allez être surprise) les conséquences en entreprise d’attitudes comme « après moi le déluge », comme « quand on reçoit un ordre, toujours attendre le contre ordre pour éviter le désordre », ou comme « il n’y a pas de raison que ça change, vu qu’on a toujours fait comme ça », vous serez sidérée par le résultat de votre constat, car loin d’être toujours apocalyptique.

                          Tout simplement car il y a des sociétés, cotées au CAC40, ultra performantes, réputées pour leur innovation permanente, leur croissance à 2 chiffres, à leurs ressources transversales hyper fluides, à leurs mode de fonctionnement en modes projets, etc...et qui, pour un certain type de salariés, fonctionnent bizarrement comme de grosses administrations qui ronronnent , bien cloisonnées et bien hermétiques, mais indispensables. (au hasard et de manière non exhaustive : AdV, Compta, Services Généraux ou Services Juridiques ...).

                          Et si la vraie intelligence économique, c’était de commencer par le commencement et décréter, en France, une exonération totale de charges pour toute entreprise embauchant un nouveau salarié, quel que soit son âge, dans ses deux premières années de CDI (oui, j’ai bien dit, CDI...), pour relancer le cercle verteux de la croissance ?

                          Bref, trop d’intelligence économique risque de tuer l’intelligence économique, et d’anesthésier l’éphémère ou illusoire avantage concurrentiel que se procurera le demandeur d’informations, puisque tout le monde saura virtuellement tout sur tout le monde !

                          Plus d’info réelle, plus de scoop, plus de confidentialité, et comme « qui détient l’information détient le pouvoir »...donc plus de pouvoir, donc plus de raison de s’entretuer pour le conquérir.

                          L’ I.E. à la portée de tous : OUI, Evidemment !

                          Sachant que « TOUS », ce sont d’abord des hommes, avec ou sans éthique... Il est temps de relire le livre d’Andrew GROVE en concluant :« Seuls les paranoïaques survivent » smiley


                          • zoï (---.---.58.60) 13 mai 2006 09:48

                            Vous avez sans doute raison quand vous parlez des petites entreprises. Une de mes amies à l’intention de lancer sur Paris un bar avec animation culturelle. Elle le fait au « pifométre », en espérant renifler avec justesse l’air du temps. Moi-même pourrait participer à l’affaire. Mais notre démarche garde les charmantes et non moins inquiétantes vertus de l’improvisation... Cette mienne amie n’est pas non plus tomber de la dernière pluie, puisqu’elle dirige une petite boite d’immobilier, et voudrait s’éloigner de ce milieu par trop tourné vers l’adoration du Veau d’Or... Un cas parmi d’autres, et je ne crois pas qu’un éventuel, et probablement coûteux cabinet de consultants, puisse aider mon amie en quoi que ce soit. Plutôt le contraire même !


                          • Manu Manu 13 mai 2006 10:25

                            C’est toujours drôle de lire de ceux qui prônent une gestion rigoureuse des finances publiques, des exonérations fiscales en oubliant toujours d’expliquer comment ils comptent les financer (pour rappel, moins de recettes fiscales entraine une aggravation du déficit, tout comme l’augmentation des dépenses).

                            C’est ça, l’intelligence économique ?


                          • (---.---.31.4) 13 mai 2006 13:33

                            Moins de charges pour les entreprises ne veut absolument pas dire moins de recettes fiscales pour l’état, bien au contraire, puisque ce faisant, on relance l’investissement, on recrute, (DONT PLUS DE RECTTES IR) on crée de la richesse, on fait pus de bénéfices (DONC PLUS DE RECETTES IS), on relance la consommation (DONC PLUS DE RECETES TVA), etc...

                            Je ne prône rien, je dis simplement qu’il faut arrêter avec un code du travail qui est une jungle inextricable et une usine à gaz, en simplifiant le cadre :

                            « 0 charges pendant les 2 premières années de CDI (oui, j’ai bien dit CDI) quel que soit l’âge du salarié, quelle que soit la taille de l’entreprise, c’est on ne peut plus simple et clair ».

                            De plus, cette mesure dénote un état d’esprit plutôt combatif que dépressif, et positiver est bon pour le moral et la santé.

                            On oublie trop souvent que c’est le moral qui fait que ceux qui ont la chance d’avoir du travail s’y rendent en ayant la flamme, et non pas à reculons, en traînant les pieds.

                            Mieux vaut, par une telle mesure, arroser copieusement les flammes qui commencent furieusement à ronger les bases de notre société, plutôt que de cracher dans la soupe...populaire ou pas.

                            Une entreprise, c’est d’abord des hommes, qui ont besoin d’être respectés et motivés.

                            Le problème, c’est que, pour l’instant, je ne trouve aucun ténor assez courageux pour inscrire cette limpide mesure dans son programme.

                            J’attends fièvreusement ce scoop avant 2007 .A suivre...


                          • spiritstm (---.---.2.67) 13 mai 2006 02:48

                            Bel article, très technique pour un amateur comme moi.

                            Si j’ai bien compris on peu résumer l’intelligence d’entreprise de la façon suivante :

                            « Anticiper les problèmes pour éviter qu’ils n’arrivent ». Du bon sens comme si bien dit dans l’article


                            • Armand (---.---.223.233) 13 mai 2006 09:28

                              Bonjour Romy et bravo pour votre article clair d’« évangélisation » de l’IE

                              Je crois en effet important que l’IE, qui reste in fine une méthode pour l’entreprise (comme pour l’Etat d’ailleurs) d’accroître sa compétitivité, soit bien et mieux comprise par nos compatriotes parfois bien candides.

                              Je ne vise pas nécessairement les PME/PMI car celles qui exportent savent souvent de quoi il s’agit...Je pense à nos compatriotes qui ignorent souvent l’importance de l’anticipation et l’importance de la bonne information pour mieux décider (je sais, je fais bref, pardon !).

                              Vous avez souligné à juste titre la place de l’Etat dans ce qui est convenu d’appeller la politique publique d’IE. Cette place est, à mon sens, nécessaire (bien qu’insufisante) en France compte tenu du rôle historique de la puissance publique. Il est intéressant de constater la prise de conscience de l’Etat qui s’organise en faveur d’une compétititvité de « l’équipe France » (rêve t il d’une meilleure relation Etat/monde privé ?). Cette organisation est palpable en région, dans nos territoires à travers l’engagement des Préfets qui conjuguent leurs efforts avec les partenaires parapublics et privés.

                              L’IE n’est pas une science exacte, elle revêt bien souvent de multiples techniques. Ce qui est sûr c’est qu’il ne faut, en aucun cas, l’assimiler à une action illégale.

                              Je pense qu’il ne faut pas la réduire dans une belle définition trop précise qui risquerait à chacun le soin de faire l’économie de son intelligence...

                              Comme le disait un officier général américain célèbre : « les défaites militaires se résument toujours en deux mots : trop tard ! » Utilisons donc l’IE sans modération !


                              • Bertrand Damien Bertrand Damien 13 mai 2006 14:44

                                « résumer l’intelligence d’entreprise de la façon suivante : Anticiper les problèmes pour éviter qu’ils n’arrivent ».

                                Désolé d’en remettre une couche, mais non, l’IE ne résume pas à cela. L’article est intéressant mais, c’est une vision assez réductrice de l’IE qui il oublie les 2 tiers du périmètre de l’IE. Et pas besoin de mettre l’état dans l’affaire pour faire de l’IE efficace.

                                L’IE, c’est simplement la gestion rationnelle, coordonnée et soutenue par des outils ad hoc, des informations environnementales et internes qui devraient être évaluées avant de prendre toute décision, qu’elle soit tactique ou stratégique. Le fait que cela anticipe les problèmes avant qu’ils n’arrivent n’est qu’une conséquence salutaire, et non l’objet même de l’IE.

                                En tant que tel, pour répondre à un autre commentaire, l’IE, ce n’est pas simplement de la « Gestion ». Dit comme ça, Gestion, est un terme du sens commun qui englobe plus moins tout sans être très précis sur ce que ça recouvre. La Gestion dans l’entreprise consiste à dérouler des process spécifiques et ciblés sur les processus de l’entreprise (que ce soit des processus verticaux de production, ou des processus de support transverses à l’entreprise). L’IE peut s’intéresser à l’information générée par les process de « Gestion », mais pas seulement. Vous pouvez dérouler parfaitement des process de gestion et prendre de mauvaises décisions par manque d’IE.

                                Par contre, on pourrait dire avec le sens commun, que faire de l’IE, c’est faire preuve de « bonne gestion » smiley


                              • bernardo (---.---.33.228) 15 mai 2006 09:53

                                Effectivement, si on y rajoute les variables environnementales avec l’obtention des informations du milieu dans lequel l’entreprise évolue, mais également dans lequel ses concurrents le font...Recherche et anlayse des information qui viendrnt au soutien des décision stratégiques...

                                Si on veut cmplexifier la chose, c’est une forme de KM cmme le disent les anglos saxons : « knowledge management »


                              • Bertrand Damien Bertrand Damien 15 mai 2006 11:17

                                Oui exactement. Il ne faut pas dissocier IE et « Knowledge Management ». Il faut un process transverse de support à toutes les fonctions de l’entreprise qui englobe ces deux aspects. C’est pour cela que j’ai baptisé « MIKE » cette fonction que j’ai mise en place dans l’entreprise pour laquelle je travaille : Market Intelligence, Knowledge & Experience".


                              • Scipion (---.---.114.109) 13 mai 2006 19:55

                                Musolino, c’est vraiment singulier, comme patronyme... smiley)


                                • Bulgroz (---.---.215.35) 13 mai 2006 20:09

                                  Merci de nous indiquer la traduction Anglaise de cette Intelligence économique afin que l’on comprenne de quoi il s’agit.


                                  • Romy Musolino Romy Musolino 15 mai 2006 11:44

                                    En ce qui concerne les « préjudices frauduleux », je maintiens ce que j’ai dit, à savoir tout ce qui concerne les « préjudices liés à une activité frauduleuse ». Dans ce sens, les vols internes sont aussi préjudiciables que l’espionnage industriel, par exemple. En ce qui concerne les termes de vocabulaire, il faut éviter les confusions, et je vois qu’il y en a qui se sont engouffrés dans les brèches de mon article (qui est nécessairement global, mais mea maxima culpa) pour l’accuser d’être incorrects sur certains points, ou encore incomplet. Or à mon sens, l’IE ce n’est pas la même chose que la veille, ni que la Business Intelligence, ni encore le Knowledge Management. L’IE(littéralement « Renseignement Economique » - on me demandait la traduction littérale, la voilà), intégrée dans le management de l’entreprise et notamment au sein de la direction générales et des directions opérationnelles, est une méthode d’observation et de de recueil d’informations, de validation et d’interprétation de ces informations. La veille elle, se situe en amont de ce processus ; elle consiste à faire arriver l’information sans traitement ni analyse, sur des sujets bien spécifiques (technologique, technique, marketing, juridique, politique), et prouve que l’on s’intéresse un tant soit peu à son environnement. La Business Intelligence, c’est l’utilisation de logiciels capables de transformer des données en informations pertinentes, par exemple pour affiner une stratégie de marketing. C’est une expression regroupant toutes les disciplines liées à la prise de décision, de l’alimentation du « data warehouse » à la publication des informations ( sur Internet ou un autre support ), en passant par la confection des cubes multidimensionnels ( datamarts ). Sont aussi inclus dans cette catégorie les applications de « datamining » et les frontaux d’analyse, précédemment appelés infocentres, EIS ou encore Siad. Enfin le Knowledge Management est un ensemble de systèmes et d’outils permettant de formaliser un processus ou un savoir-faire. Il pallie les limitations de la gestion électronique de documents (GED) qui permet de disposer sous forme numérique et indexée d’informations jusqu’alors seulement présentes sous forme analogique (papier, voix, images‚). Il reste cependant une masse de connaissances (présente sur le Web et totalement diffuse dans les documents personnels des utilisateurs) qui ne pourra jamais être totalement hiérarchisée et accessible au travers d’une base de données. On parle alors de knowledge management pour décrire tous les outils et techniques permettant, par exemple, d’extraire le sens d’un document (ingénierie cognitive), d’en balayer tout le contenu (recherche intégrale ou full text) ou d’interpréter la question de l’utilisateur. Plus largement, on peut l’entendre comme la gestion de toutes les connaissances qui circulent au sein de l’entreprise. Pour certains, cet énoncé fastidieux semblera peut-être plus relever du chipottage qu’autre chose, mais ceux qui s’y connaissent percevront aisément les différences subtiles entre ces diverses activités. Alors il est vrai que l’IE peut recourir à des outils divers (veille, bases de données, datawarehouse...) mais ce n’est pas systématique ; cela dépend de ce que l’on cherche. De plus, en ce qui concerne la gestion des risques, il est exact que l’IE ne peut s’y résumer, mais c’est en grande partie de gestion d’information stratégique dont il est question, en supposant qu’il puisse exister des menaces et donc des situations « risquées » à prévenir. L’assistance mise en place dépend alors des moyens dont dispose l’agence d’IE (certains peuvent envoyer des hommes sur place, d’autres se limiteront à la création d’une « war room » ou d’une équipe de gestion de crise par exemple) et des besoins de l’entreprise. Désolée d’avoir été si longue, mais il était nécessaire de préciser certaines choses. En tout cas, merci de votre intérêt pour la question ! smiley


                                    • camille (---.---.69.234) 15 mai 2006 14:15

                                      « La veille elle, se situe en amont de ce processus ; elle consiste à faire arriver l’information sans traitement ni analyse »...

                                      Je ne suis pas d’accord avec vous. La veille se doit d’avoir une bonne analyse ne serait-ce que dans les besoins. L’IE sert à alimenter les décideurs en information de valeur basée sur un processus de veille. La valeur de l’information se decrit comme cela : bonne analyse des besoins+pertinence et qualité des sources (ce travail impose un lourd travail d’analyse), + qualité de l’analyse + Diffusion et en amont la sécurité.

                                      Bref, la veille c’est un traitement constant de l’information qui se doit d’être décortiquée, analysée et évaluée. Autrement, nous aurions une énorme usine à gaz et à quoi cela servirait de collecter pour collecter...

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