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La résistance contre les franchises médicales continue

Economies, économies. Les franchises médicales ressenties comme particulièrement injustes car frappant d’abord les plus faibles ne passent pas dans l’opinion même 4 mois après leur entrée en vigueur. Selon un sondage OpinionWay publié début mai par Le Figaro, 72% des personnes interrogées se sont prononcées contre la mesure.

Alors que se multiplient les révélations de situations personnelles dramatiques, le collectif national contre les franchises, qui regroupe plus de 70 organisations (partis, syndicats, associations), organise aujourd’hui 16 mai une mobilisation nationale avec l’appui de la CGT, avec l’intention de s’adresser aux assurés sociaux aux abords des caisses d’assurance maladie.

Sur le papier, des franchises de 50 centimes par boîte de médicament et par acte paramédical, et de deux euros par transport sanitaire, dans la limite de 50 euros par an ça n’est pas grand-chose.

Dans les faits tout est différent. Comme le confie à l’AFP Christian Lehmann, médecin généraliste “en réalité, on voit de nombreux malades qui repoussent des soins ou qui y renoncent”. Deux cas particuliers illustrent parfaitement cette situation. Pascal Chevalier, malade du sida en “grève des soins” contre les franchises mais aussi Eric Taillandier en grève de la faim depuis 11 jours pour dénoncer les conditions de vie des malades , des handicapés , des retraités et toutes les personnes en situation de précarité. Comme le souligne ce dernier, aux franchises médicales s’ajoutent l’explosion de frais incompressibles tels l’alimentation, l’électricité … Dans un communiqué, véritable bouteille à la mer, il dénonce un véritable harcèlement. « Où se trouve la dignité Humaine ? A nos problèmes de santé, s’ajoute toute cette misère. Chaque jour l’angoisse de se retrouver à la rue, les frigos vides, les factures et leurs relances. A cela s’ajoutent les franchises médicales, les déremboursements massifs de médicaments… »

Du côté des gestionnaires, on se félicite des économies réalisées. Dans un entretien accordé à la Tribune, le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), déclarait « Nous constatons un effet franchise, c’est-à-dire un infléchissement notable des dépenses remboursées de médicaments au premier trimestre ». Pour Frédéric van Roekeghem, il est « probable que les Français ont adopté une gestion plus parcimonieuse de leur pharmacie familiale”, vérifiant “qu’ils n’ont pas tel médicament avant d’en faire l’acquisition ».

Si officiellement les franchises sont destinées à financer le plan Alzheimer, de nombreux directeurs de maison de retraite sont perplexes sur l’affectation de cette manne financière. Ils craignent notamment que les économies réalisées ne servent qu’à combler le trou de la sécurité sociale.

Comme le rappelle les opposants aux franchises, avec ces dernières, on s’éloigne un peu plus encore des principes de la Sécurité sociale, à savoir que la collectivité entière finance le système de santé, sur le principe de la solidarité entre malades et bien portants. Or, les franchises constituent un renversement complet. Ce sont les malades qui paient pour les malades, car les biens portants ne consomment pas de médicaments, ni de transports médicalisés, ni d’actes paramédicaux. La maladie et la précarité, un cocktail détestable qui se traduit par un grand risque de renoncement aux soins.


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4 réactions à cet article    


  • Hermes esperantulo 17 mai 2008 17:44

    Les franchises médicales ne sont pas la solution car ce n’est qu’une goutte d’eau dans le désastre financier de la sécu.

    Etant dans le milieu, il faut absolument réduire les dépenses administratives inutiles ou du moins réorganiser completement le système lié à la prise en charge, figurers vous que les demandents d’entente préalables sont quasiment à 100% prisent sans refus, donc une perte importante du personele pour un travil ou on répond toujours oui, réorganisation totale des demandes à 100% avec un médecin réferent qui modifierait en moins d’un mois la prise en charge, modificatio des CMU, modification administrative pour les naissances et et déces de maniere automatiques par les mairies via un logiciel performant. Autre point controle des CDD et interim qui augmente de maniere significative les dépenses de salaire et sans compter le nombre d’heures sup du personel doc en amont former beaucoup de praticiens.

    Autre point augmentation de la calité de la prise en charge par le médecin car un quart c’est pas suffisant pour faire un bon diagnostique, faire l’éducation du medecin pour apprendre l’écoute psychologique ce qui permet de bien recentrer les choses et donc de pousser à font le diagnostique.

    Faire une lutte vraiment importante dans les risques de santé dans la société tabac, alcool, obésité, ect qui sont des grand risques de cancer d’infartus, ect et donc pourvoyeurs de dépenses très importante par les hospitalisations et les traitments de longues durées, faire une vrai politique de dépistage.

    Et autre point très important rendre enfin responsable le patient de sa santé et là il y a du travail car le nombre de fois ou les patients viennet trop tardivement alors que cela aurait pu être simple

     


    • HELIOS HELIOS 17 mai 2008 21:46

      Personnellement atteint de vieillesse, comme la plupart des gens de mon âge... je vais maintenant chez le medecin tous les 3 mois. mon praticien prefererais que je le "vois" tous les 2 mois, mais les vingt et quelques euros qui me pompe me semblent exagérés (pour me prendre la tension et rediger l’ordonnance), je lui ai signifié que ce sera trimestriel, point.

      Pourquoi pas plus.. parcequ’en fait je me contenterai qu’un passage tous les 4 ou 6 mois, hors problème... mais c’est impossible, car la secu refuse de donner plus de 3 mois de renouvellement d’ordonnance. Donc, la petite pillule contre la tension et sa petite associée, celle contre l’exces de cholesterol ne sauraient s’accumuler dans ma pharmacie. de fait donc, la secu debourse une a deux visites supplementaires soit environ 50€. Je ne sais pas combien nous sommes dans ce cas là, mais il me semble que pour quelques boites de medicaments "détournées" (mais qui servent quand même a la santé de quelqu’un) la secu y perd vraiment beaucoup.

      ... d’autant que, particulièrement énnervé par mon pharmacien pour qui je passe surement pour un bon client reccurent, je me refuse a lui acheter les boites mensuelles et j’exige le conditionnement pour 3 mois, qui ont, outre l’avantage d’un prix légérement plus bas, de ne pas restituer 2 fois les 0,5€...

      Un rat, je suis, vous pensez... et oui, je suis un rat, le même que celui qui a decidé de vous prendre 0,5€ dans le fond de la poche quand vous passez au pharmacien etc....


      • chmoll chmoll 18 mai 2008 09:38

        l’trou d’la sécu, ça doit ètre un trou sans fond ,d’puis l’temps qu’ont i collent des rustines

         


        • Fred 18 mai 2008 14:18

          Les depenses de sante etaient de 7% du PIB dans les annees 70, maintenant elles sont de 12% soit 85 milliards de plus depenses annuellement. Le systeme de franchise existe dans beaucoup de pays, ca ne sauvera pas le systeme c’est sur mais il faut arreter de croire que certains ne pourront pas payer 50euros/an pour 100 boites de medicaments. Les gros actes medicaux sont rembourses et c’est ce qui compte.

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Henry Moreigne

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