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Accueil du site > Actualités > Economie > La trahison d’Airbus

La trahison d’Airbus

Les journaux, ces derniers temps, ont fait état de l’installation à Mobile en Alabama, d’une nouvelle FAL[1] pour Airbus. C’est la deuxième délocalisation d’Airbus en quelques années, la première ayant eu lieu à Tianjin en 2009. On intègrera à Mobile comme on le fait actuellement à Tianjin l’A320 qui représente environ 80% du carnet de commandes d’Airbus.

Assez bizarrement, les syndicats d’Airbus se sont opposés à la création de l’unité de production à Mobile alors qu’ils avaient été favorables à l’installation à Tianjin. On mettra, sans risque de se tromper, le changement d’opinion sur le compte de l’incompétence de des ces personnes. En effet, les salariés américains ont des conditions de travail et de rémunération similaires aux nôtres si bien que l’on ne peut pas invoquer un dumping social dans ce cas. A l’inverse, il aurait été opportun de critiquer vertement le dumping social de facto qui est à l’œuvre quand on va s’installer en Chine.

Alors pourquoi parler de trahison dans le titre ? Les raisons en sont relativement simples. L’Euro a été créé pour asseoir la puissance de l’Europe. Or, Airbus voire EADS sa maison mère, ont été semble-t-il incapables de vendre quoi que ce soit en euros. Pourtant ce groupe, cette société, sont régulièrement présentés comme l’exemple par excellence de la réussite européenne. A ma connaissance, la seule société qui ait jamais réussi à vendre en euros est AREVA, une société française. On serait intéressé d’avoir une réaction non langue de bois de Bercy…

Au lieu donc, d’être le héraut de la monnaie européenne, non seulement Airbus ne vend-il pas ses avions en euros, mais il délocalise même en zone dollar pour profiter de coûts plus bas. On remarquera que lors de la campagne présidentielle, aucun débateur, à part DLR et le FN, n’a parlé réellement de la monnaie. Et Airbus voire EADS se sont bien gardés de dire quoi que ce soit pendant la campagne alors qu’ils nous avaient habitués, précédemment, à se plaindre régulièrement, Louis Gallois n’hésitant pas à dire que chaque dévaluation de 10c du dollar se traduisait par une perte de 1 milliard d’euro par an pour Airbus. Sans doute voulait-il ménager son ami François Hollande, lequel l’a bien récompensé en le nommant à la place de René Ricoll pour gérer les scories du grand emprunt. Pourtant la logique aurait été imparable : si l’on était revenu au franc comme le proposait Marine Le Pen, notre monnaie aurait perdu, disons, 30%. Cela aurait donc représenté, proportionnellement au poids de la France dans Airbus, une bonne part de 3 milliards d’euros par an environ. Voilà donc un sujet qui n’a pas été traité pendant la campagne présidentielle, mais qui se traduit dans les faits actuellement par une délocalisation. Au fait, avez-vous entendu monsieur Montebourg à ce sujet, lui qui s’était fait le chantre de la mondialisation pendant la primaire socialiste ? Que nenny !

Passons alors à la trahison dont personne ne parle, mais dont, un jour, il faudra faire le bilan… Pour Airbus et pour les autres sociétés qui en ont fait de même. La presse se fait l’écho d’un investissement de 600M€ pour l’usine de Mobile en Alabama. Clairement, ces 600M€ ne vont pas être investis dans des moyens de production européens, mais américains. A iso production, nous perdrons donc autant d’emplois en France qu’il en sera créé aux USA. Mieux, les salariés européens seront, qu’on le veuille ou non, en compétition avec les salariés américains d’Airbus. Mais il y a pis ! On peut raisonnablement penser que l’investissement à faire en Europe, principalement en France ou en Allemagne, aurait coûté moins cher qu’aux USA, tout simplement parce qu’il aurait suffit d’augmenter la capacité productive de sites déjà existants et non construire un site ex-nihilo. Dans ces conditions, l’écart de prix aurait pu être investi en R&D et aurait potentiellement conduit Airbus à faire de meilleurs produits par rapport à ses concurrents. Les salariés européens sont ainsi doublement spoliés : non seulement, à court terme nous perdons des emplois productifs (production délocalisée) et des emplois de recherche (pas d’investissements), mais en plus, à terme, nous perdons des emplois productifs (produits moins performants, car moins de R&D a été effectuée) et des emplois de recherche (moins de marges sont dégagées localement et il ne faut pas se leurrer, il y aura aussi de la R&D in fine aux USA en concurrence de celle faite en Europe).

Nous aborderons, dans ce court article, un dernier point. Quand on parle mondialisation à des groupes industriels automobiles par exemple, ils disent invariablement que l’on ne peut pas par exemple fabriquer toutes les voitures chinoises en Europe, ce que l’on est bien obligé d’accepter. Mais pour les avions, c’est une tout autre histoire. Ces engins sont faits pour se déplacer sur de grandes distances et une livraison depuis l’Europe, par exemple, en Chine ou aux Etats-Unis, est une goutte d’eau pour des engins qui vont vivre 30 ans.

Cela nous amène à conclure les points suivants : Oui Airbus trahit en s’installant à Tianjin ou à Mobile. Oui aucun politicien n’ayant critiqué la décision d’Airbus, le monde politique dans sa globalité est complice de la trahison d’Airbus.

-----------------

[1] Final Assembly Line qui veut dire chaîne d’intégration finale.


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46 réactions à cet article    


  • Scual 10 juillet 2012 11:12

    « les salariés américains ont des conditions de travail et de rémunération similaires aux nôtres »

    C’est totalement faux.


    • lsga lsga 10 juillet 2012 11:19

      Ce qui est marrant, c’est que je suis sûr que ce qui braille contre l’installation d’AirBus en Chine et aux USA, sont les mêmes qui pestent contre le fait qu’on consomme des produits fabriqués à l’autre bout de la planète...


      Locavore ou pas ? 

      • Traroth Traroth 10 juillet 2012 13:42

        C’est de la pseudo-logique, ça. Essayez donc de vous habiller avec seulement des vêtements produits en France, vous m’en direz des nouvelles !


      • Mapaulo Mapaulo 10 juillet 2012 12:18

        Cher camarade cyaxarte, je mettrai la formulation du titre sur votre ignorance du domaine de la fabrication aéronautique et vos « poor skills » en matière de commerce international.
        Une FAL (final assembly line=ligne d’assemblage finale), chaque emploi créé à Mobile génèrera 8 emplois chez les sous-traitants en Europe. Les composants de l’AIRBUS A320 Neo seront acheminés en Alabama depuis l’Europe grâce à la supply chain de EADS, leur logistique est plus performante que dans le secteur automobile. Le taux d’intégration locale ne dépassera jamais 20% et l’impact sur le commerce extérieur (français,allemand,espagnol,britannique) ne s’en portera que mieux. L’assemblage d’un avion ne représente qu’une faible valeur (5%) du coût de fabrication, soit environ 17 000 heures ou encore moins de 500 employés pour assembler 1 unité par semaine et environ 1000 avec toutes les compétences nécessaires. Les américains seront vite autonomes car ils possèdent déjà les connaissances principales (qualité,coût,délais,prestations avioniques) et les syndicats suivront...lol
        Tout ce que l’aéronautique Européenne pourra en retirer d’ici 15 ans, c’est le passage progressif d’un taux de pénétration du marché Américain actuellement à 20% vers un objectif de 50% pour AIRBUS à terme. N’oublions pas que dans le transport d’avions commerciaux « single-aisle » d’une capacité d’environ 150 sièges, la concurrence arrivera d’ici 5 ans et que cette fois ce ne sera plus la bataille entre les géants USA VS EU et là il faudra bien délocaliser intelligemment pour augmenter la profitabilité et abaisser le prix catalogue de cet A320.


        • Traroth Traroth 10 juillet 2012 13:45

          « chaque emploi créé à Mobile génèrera 8 emplois chez les sous-traitants en Europe » : C’est totalement absurde, à moins d’imaginer que la production de Mobile ne vienne arithmétiquement s’ajouter à la production européenne, ce que personne n’est assez naïf pour imaginer. L’usine de Mobile ne servira pas à augmenter les capacités de production d’Airbus, mais à remplacer la production européenne par de la production étasunienne. Dans le meilleur des cas, ça sera assez neutre pour les sous-traitants. Si Airbus décide de ne pas diminuer encore ses coûts de production en faisant appel à des sous-traitants locaux...


        • Mapaulo Mapaulo 10 juillet 2012 14:29

          cher Traroth, vous devriez vous connecter un peu + avec votre compte twitter sur les dernières nouvelles du salon international de Farnborough, vous y verriez que AIRBUS renforce sa supply chain en France pour se préparer aux futures commandes de renouvellement de la flotte américaine vieillissante. Ce qui me semble absurde c’est de ne pas pouvoir imaginer un taux de pénétration supérieur à 20% aux USA pour AIRBUS qui possède déjà, la Qualité, les Délais et Maitrise le « savoir faire et faire savoir » pour ses futurs clients...


        • Traroth Traroth 11 juillet 2012 13:37

          Donc en fait, Airbus a l’espoir d’améliorer fortement ses parts de marché avec cette stratégie. J’avais compris, merci.

          Mais il reste que les emplois créés à Mobile seront d’abord des emplois déplacés depuis l’Europe (Hambourg, en fait, puisqu’on parle d’A320), les parts de marché n’évoluant pas du jour au lendemain. Ensuite, si la stratégie d’Airbus est un succès, la sous-traitance européenne permettra de regagner une partie des emplois perdus. Est-ce que ça compensera la perte initiale d’emploi ? Voire...

          Le succès de la stratégie de délocalisation ne serait pas à mon sens une bonne nouvelle, car elle serait sans doute étendue à d’autres modèles. Je rappelle que si actuellement, depuis le plan Power 8, les avions de la famille A320 (A318, A319, A320, A321) sont fabriqués à Hambourg, tous les autres modèles sont fabriqués à Toulouse...


        • cyaxarte 11 juillet 2012 14:52

          On nous a déjà servi votre discours il y a 30 ans ou plus sur le textile, la machine outil, etc. On voit le résultat aujourd’hui. Vos connaissances autoproclamées en aéronautique ne vous et ne nous serons d’aucun secours hélas !


        • Mapaulo Mapaulo 11 juillet 2012 17:08

          Vous semblez confondre fabrication et assemblage. Ce qui pourrait être vrai dans la construction automobile ne l’est pas dans celui de la construction aéronautique.
          Assembling A320 c’est 24 unités/mois à Hambourg 14 à Toulouse et 4 à Tianjin (+ 4 prévu à Mobile). Pour ce qui est de la Fabrication, regardez l’exemple du trés gros porteur A380 ; FAL : Hambourg&Toulouse, Engeenering & Manufacturing : Stade,Bremen,St Nazaire,Nantes,Broughton,Filton,Cadiz,Getafe,,...A380 production sharing : AIRBUS France, Deutschland,UK,Spain,Belairbus. Maintenant pour prétendre « déshabiller Pierre pour habiller Paul » dans la situation actuelle, il faudrait justifier que les 20% de parts de marché aux USA n’évolueront pas d’ici les 10 années prochaines et laisser ainsi à Boeing sa suprématie territoriale (mais ceci vous l’aviez compris)...


        • cyaxarte 11 juillet 2012 21:39

          Je crains vraiment que vous ne soyez plein d’illusions. Par ailleurs intégration = fabrication !


        • Traroth Traroth 12 juillet 2012 10:05

          @Mapaulo : je serais curieux de savoir d’où vous tenez ces chiffres...


        • Mapaulo Mapaulo 12 juillet 2012 12:58

          Vous voudriez nous faire croire qu’à la FAL de Hambourg on sort 40 « single-aisle » par mois ?
          D’autre part « local integration » semblerait vouloir dire fabrication locale de sous ensembles, mais pour Mobile on parle d’Assemblage et de logistique d’approvisionnement depuis la supply chain existante, ce qui est fondamentalement différent c’est pourquoi la supply chain européenne doit dabord se renforcer.


        • HELIOS HELIOS 10 juillet 2012 12:39

          ... pour moi, la « trahison » ce n’est pas l’installation d’une usine de montage aux etats-unis, c’est la creation de cette même usine en Chine !

          Les americains ont leur constructeur (Boeing) et celui ci est un concurrent loyal dans le sens où sa recherche et sa fabrication se fait dans des environnements comparables aux notres, y compris dans la capacité industrielle a la creation et fabrication.

          En s’installant en Chine, Airbus a effectué un enorme transfert de technologie qui commence a se voir maintenant. Les chinois fabriquent une copie conforme de l’A319 qui va arriver rapidement et a un prix derisoire, ouvrant un autre marche super lowcost dont evidement ... Boeing et Airbus vont faire les frais.

          Quand les chinois fabriqueront dix fois plus d’avions que nous, nous irons pleurer la delocalisation, la desindustrialisation et l’apauvrissement de nos competences en tout genre. Mais les patrons d’Airbus qui ont pris cette decision, ne sont deja plus en place chez Airbus, jouissent sans retenue de leurs parachutes dorées... que peu leur importe l’etat de la France, de l’Espagne, de l’Allemage et de l’Angleterre !


          • Mapaulo Mapaulo 10 juillet 2012 14:16

            Le contexte de l’installation d’une FAL à Tianjin est semblable « commercialement parlant » mais différente « technologiquement parlant ». Technologiquement, AIRBUS plusieurs années aprés son lancement, possède toujours des expatriés en Chine ce qui prouve que la Chine n’est pas encore prête pour être autonome. Toutefois AIRBUS a bénéficié d’un faible taux d’intégration locale avec,par ex., la fabrication de certains composants du prochain A350 XWB. Maintenant commercialement parlant, c’est vrai que cette implantation a succité des commandes d’A320 ou A380 de la part de la Chine, mais les pressions politiques restants grandes et la possibilité que les compagnies aériennes chinoises ne se tournent vers le C919 pour leur low cost assez élevée, fait que l’avenir reste dans une mouvance opaque... 


          • Traroth Traroth 10 juillet 2012 13:46

            Airbus a en grande partie été financée par l’argent public. Vous réalisez la portée de ce que vous dites ?


          • Soi même Soi même 10 juillet 2012 14:08

            Entre parenthèse, l’argent public est un emprunt fait au banque, donc nous payons la facture !
            Il est grand temps d’arrêter la mascarade, Airbus n’a jamais été une entreprise Européem, à se sujet voir ce quand François Asselineau !


          • Mapaulo Mapaulo 10 juillet 2012 14:35

            Vous semblez prêt à rentrer dans la bataille de l’OMC, mais au fait savez vous comment on prononce BOEING 787 à Wichita (when they catch a cold) ? Seven Aid Seven..lol


          • moonmartre 13 juillet 2012 23:17

            EADS fonctionne avec le principe des avances remboursables.

            Sur l’A340, clairement l’état perd du fric, du fait de l’arrêt de ce modèle.
            [..] Les avances fonctionnent sur le principe du paiement d’un montant fixé à chaque exemplaire vendu.
            En revanche sur d’autres modèle, l’état s’est largement remboursé du fait des taux d’intérêt supérieur au prix pratiqué.

          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 juillet 2012 13:19

            Europe est une figure mythologique moderne se baladant le cul à l’air ,les élites en aiment l’esprit ,les peuples en goutent les viols succéssifs,le reste du monde bandant pour elle .


            • Spip Spip 10 juillet 2012 16:36

              Votre article est sympathique mais les choses ne sont pas aussi simples...

              1) Airbus n’a jamais été un programme de l’Europe en tant que telle, mais une coopération entre des entreprises aidées par des États européens, c’est un peu différent (voire très différent).

              2) Sur le marché mondial les avions se vendent en dollars, c’est comme ça, ce n’est pas l’Europe qui en décide. L’euro étant, au change, plus cher que le dollar, Airbus est donc systématiquement pénalisé dans le monde entier.

              3) Les Airbus ne sont pas strictement des avions européens, loin de là. On y trouve des pièces provenant de : Chine, Mexique, Australie, Malaisie, Corée du Sud, Canada et surtout Etats-Unis (jusqu’à 38 % dans l’A380)

              4) Quand on est content qu’Airbus emporte des marchés sur Boeing, il y en a qui le sont moins en France Ce sont les salariés de CFM (SNECMA/General Electric) dont les moteurs équipent beaucoup de Boeing. Je disais pas si simple...


              • Traroth Traroth 11 juillet 2012 13:12

                1) C’est vrai, et il est d’ailleurs scandaleux que les états aient si peu à dire sur les décisions d’Airbus en ayant financé autant. Moi, quand j’achète quelque chose, c’est à moi !
                2) La question dépasse le problème d’Airbus, mais c’est un sujet qu’on peut déplorer parce que justement, l’union européenne n’a jamais fait les efforts nécessaires pour imposer l’euro comme monnaie d’échange internationale. Encore un manque, une vassalité aux Etats-Unis qui nous coûte très cher aujourd’hui. De nombreux pays producteurs de pétrole ont proposé de facturer le pétrole en euro, mais ça ne s’est pas fait, entre autre à cause d’un manque de soutien inexplicable de l’Europe elle-même. Ces pays auraient ensuite eu des réserves de change en euro et auraient commencer à vouloir les dépenser, faisant de l’euro une monnaie d’échange internationale incontournable. Après, il ne faut pas s’étonner...
                3) Ce n’est pas parce que le scandale ne date pas d’hier qu’il est moins scandaleux
                4) CFM produit surtout des moteurs pour les Airbus A320 et A340. Seul le B737 peut encore être équipé de ses moteurs aujourd’hui.


              • Spip Spip 11 juillet 2012 16:18

                @ traroth

                - Les états ont été invités à mettre la main à la poche au nom de l’emploi, du développement technologique et, accessoirement, pour nous sortir de la dépendance américaine. Ils sont des actionnaires d’Airbus, pas plus. Comme ça a marché, ils encaissent des dividendes, très bien. Si ça avait capoté...

                - L’alternative au dollar couve, en ce moment, chez les chinois qui aimeraient une unité de compte composée de diverses monnaient représentatives (dont l’Euro). Leur récente décision de rendre convertible leur monnaie me fait penser, qu’à terme, ils entendent bien faire partie du lot. Reste qu’ils sont les plus gros détenteurs de bonds du Trésor américain, même s’ils ont commencé à freiner là-dessus. Il ne sera pas facile de se débarrasser de ce satané dollar, même quand il ne vaudra plus que son poids en papier...

                - Une fois qu’on a compris que c’était un projet industriel et pas un projet d’États, le scandale n’est pas si évident. Le deal c’est « qui sait faire ça au mieux et à quel prix ? ». Les premiers Airbus avaient une avionique entièrement américaine... Le sentiment qu’on peut avoir vient de ce que les médias nous ont vendu Airbus comme un projet trans-européen strict, ce qui est le mensonge originel. C’est une entreprise transnationale, point-barre. (il suffisait, à l’époque de lire les statuts de la constitution d’Airbus, c’était en toutes lettres...)

                - CFM est comme beaucoup de sous-traitants, lié étroitement à la bonne santé de ses clients. Heureusement pour eux, il n’en ont pas qu’un et les nouvelles versions du 737 se vendent encore bien.


              • Mapaulo Mapaulo 11 juillet 2012 17:20

                Justement à Mobile en Alabama, on ne trouvera plus d’expatriés AIRBUS comme à Tianjin en Chine et celà 4 ans aprés le ramp-up....


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 juillet 2012 19:04

                Dans 20 ans les employés européens d’Airbus ,au chomage ,dormiront dans les abribus !


                • Spider 10 juillet 2012 20:18

                  C’est Sarkozy qui a encouragé EADS à ouvrir une usine aux USA et une en Chine .. je me souviens clairement de ses paroles, le taux du dollar est intéressant par rapport à l’Euro donc nous gagnerons plus en allant nous installer là bas .. allez, qui est donc un des gros actionnaires d’EADS .. Lagardère .. encore un ami de l’ex et qui s’est retrouvé propulsé président du conseil d’administration .. mais quel heureux hasard, juste avant les élections dis donc.


                  • Traroth Traroth 11 juillet 2012 13:20

                    Ah, Lagardère...

                    1981 : Nationalisation des entreprises de défense. Matra est la seule entreprise du secteur à n’être nationalisée qu’à 51%, ce qui permet à Lagardère de conserver une grande partie de ses parts
                    1987 : Privatisation. Lagardère devient actionnaire de référence
                    1999 : Aérospatiale, entreprise publique stratégique, est privatisée au profit de Lagardère. Matra devient Aérospatiale-Matra
                    2000 : Fusion d’Aérospatiale-Matra avec Dasa et Casa pour devenir EADS, entreprise Lagardère a la haute main.

                    Les Lagardère n’ont jamais eu à se plaindre des largesses des gouvernants français, de Mitterrand à Sarkozy, en passant par Chirac et Jospin ! A nos frais, bien entendu !


                  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 juillet 2012 13:40

                    Si le gouvernement ne vient pas à Lagardère ,Lagardère ira au gouvernement !
                    Z’ont la bosse des affaires chez les Lagardère !


                  • Spip Spip 11 juillet 2012 16:34

                    @ Spider

                    « C’est Sarkozy... » On ne prête qu’aux riches (c’est le cas de le dire) mais, pour la Chine, il faut savoir qu’ils n’achètent rien, dans ce domaine comme dans d’autres, sans un minimum (maximum ?) de transfert de technologie. Sinon ils n’achètent pas. Le potentiel énorme du marché chinois leur permet de faire jouer la concurrence à fond.

                    Après, combien de temps faudra t-il pour voir arriver chez nous une version améliorée « made in China » de l’A320 à prix canon ?


                  • Mapaulo Mapaulo 11 juillet 2012 17:17

                    Sauf que notre Arnaud de l’aéronautique pourrait être comme celui de notre ministère du redressement productif...


                  • Traroth Traroth 12 juillet 2012 10:10

                    @Spip : mais qu’attendons-nous pour faire pareil ? Taxons les importations en provenance de Chine ! MASSIVEMENT !


                  • Spip Spip 12 juillet 2012 11:03

                    @Traroth.

                    La Chine fait partie de l’OMC depuis Décembre 2001, et à ce titre les autres états membres (dont la France) ne sont pas libres de faire ce qu’ils veulent avec elle. Ça, c’est pour le côté légal.

                    En pratique, qui va tenter un bras de fer avec les chinois au risque immédiat de se voir fermer ce gigantesque marché ? Le rapport de force serait disproportionné. Surtout que depuis quelques temps, les dirigeants chinois conscients de la fragilité de leur « tout pour l’export » (leurs clients sont en crise) ont décidé de réorienter leur économie vers la satisfaction de leurs (immenses) besoins intérieurs. Les entreprises occidentales attendent à la porte pour participer au festin, alors les taxer massivement n’est vraiment pas à l’ordre du jour...


                  • herbe herbe 10 juillet 2012 21:16

                    Comme l’a dit Spip un peu plus haut, les choses sont loin d’être simples (encore un argument pour l’utilisation de méthodes que j’appelle de mes voeux).

                    Une illustration est que EADS étudierait la faisabilité de créer sa propre banque :

                    • cyaxarte 11 juillet 2012 15:02

                      Les choses ne sont, au contraire, pas si compliquées. Tant EADS que Boeing, sont les bras armés de leurs zones géopolitiques respectives. Cela confère avant tout des devoirs. laisser la bride sur le cou à Airbus, me semble insensé. Encore une fois, attendons et nous verrons bien quand nos enfants devront payer la facture.


                    • Spip Spip 11 juillet 2012 17:00

                      @ cyaxarte.

                      Si vous avez une solution efficace pour obliger une multinationale à se plier aux intérêts bien compris d’un Etat, je suis preneur (et c’est sans ironie).

                      La facture à payer est historique. Entendre par là que l’ère d’un monde occidental vendant cher ses produits évolués au reste du monde tout en contrôlant entièrement les matières premières est en phase terminale.

                       Nous avons mangé notre pain blanc et devons composer, au minimum, avec ce qu’on appelle les pays émergents. A moins d’être à nouveau encore plus en pointe technologiquement parlant et ce n’est pas vraiment le cas.


                      • Mapaulo Mapaulo 11 juillet 2012 17:15

                        Dans le secteur de la construction automobile vous auriez fait fureur...


                      • Spip Spip 11 juillet 2012 18:51

                        @ Mapaulo.

                        Ce n’est pas une prise de position de ma part, c’est un constat. Et effectivement, il vaut aussi pour le secteur automobile où le processus est bien plus avancé. Hier les japonais, aujourd’hui les coréens, les roumains et demain les chinois (un de leurs modèles vient de passer avec succès les épreuves du crash-test NCAP pour l’Europe, chose dont ils étaient incapables jusque là).

                        Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas un partisan de la mondialisation telle qu’elle est à l’œuvre. C’est d’une brutalité terrible, tant pour nous, en terme d’emploi, que pour les pays émergents : http://www.liberation.fr/economie/0101639157-suicides-a-la-chaine-chez-le-geant-foxconn D’autant plus que c’est exclusivement au bénéfice des multinationales plutôt qu’un mécanisme de rattrapage de niveau de vie entre deux mondes (qui serait souhaitable, mais avec des règles du jeu autres).


                      • cyaxarte 11 juillet 2012 21:32

                        @SPIP

                        Mettre au pas une multinationale ? Rien de plus simple ! Prenons l’exemple d’Airbus, filiale à 100% d’EADS. L’état français arrête tout projet militaire avec EADS. Résultat : faillite de Cassidian et Astrium. C’est pas suffisant ? Arrêt de l’A400M. Pas encore suffisant ? Supprimer les avances remboursables à Airbus. Bref ! Super facile !


                      • Mapaulo Mapaulo 12 juillet 2012 13:02

                        D’un autre point de vue, je suis prêt à parier que Renault avec sa gamme Entry dégagera + de 800€ de profitabilité au véhicule produit ce qui est loin d’être le cas de PSA qui annoncera une mop négative de 1000€ au véhicule produit et devra se séparer à moyen terme de 15000 postes....


                      • Spip Spip 12 juillet 2012 01:00

                        @cyaxarte.

                        Chiche ! Et ensuite vous irez expliquer aux personnels virés par l’arrêt de ces programmes que c’était pour leur bien.


                        • cyaxarte 12 juillet 2012 23:13

                          Je n’avais dit cela que pour vous montrer que l’on peut mettre n’importe quel groupe au pas...


                        • moonmartre 13 juillet 2012 23:32

                          Cyarate,

                          l’installation de la chaîne d’assemblage en Chine fut d’abord une décision politique d’Airbus.
                          Les dirigeants étaient persuadés que cela permettrait de favoriser une part de marché très majoritaire.
                          Ils se trompèrent, les Chinois ont toujours mis un point d’honneur à équilibrer leur commande afin de ne pas favoriser Américains ou européens.
                          Cette décision d’installer cette chaîne fut très contestée enb interne car évidemment, à l’heure actuelle, elle n’est pas encore rentable (4 A320 par mois) et les chinois achètent toujours Américain.

                          Ensuite dire que le coût salarial d’un Américain est le même qu’en europe est faux, les charges sont nettement moindres.

                          Affirmer que la production de Mobile ira se substituer à ceux produits à Toulouse et Hambourg est non-sens. A 42 A320 / mois, cela suffit à peine à couvrir les commandes.
                          Thomas Enders souhaite pousser jusqu’à 50/mois.

                          Airbus achète déjà pour 20 milliards de $ / an d’équipements aux US. Cette chaîne ira en plus selon de ce qui se fait actuellement.

                          C’est exactement ce qui se passe avec CFM56, l’alliance entre GE et Safran pour le moteur de l’A320. Ils se répartissent la production en fonction du lieu de vente

                          • cyaxarte 14 juillet 2012 01:39
                            l’installation de la chaîne d’assemblage en Chine fut d’abord une décision politique d’Airbus.
                            Les dirigeants étaient persuadés que cela permettrait de favoriser une part de marché très majoritaire.
                            Ils se trompèrent, les Chinois ont toujours mis un point d’honneur à équilibrer leur commande afin de ne pas favoriser Américains ou européens.
                            Cette décision d’installer cette chaîne fut très contestée enb interne car évidemment, à l’heure actuelle, elle n’est pas encore rentable (4 A320 par mois) et les chinois achètent toujours Américain.

                            Il y a peut-être eu des discussions et des oppositions en interne, mais, comme je l’ai écrit, les syndicats ont tous été favorables, qu’il soient français, allemands ou britanniques.


                            Ensuite dire que le coût salarial d’un Américain est le même qu’en europe est faux, les charges sont nettement moindres.

                            Les charges sont moindres, mais les salaires bien supérieurs. Ce qu’il faut comparer, c’est le coût du travail qui est à peu près le même, sauf variations du dollar.


                            Affirmer que la production de Mobile ira se substituer à ceux produits à Toulouse et Hambourg est non-sens. A 42 A320 / mois, cela suffit à peine à couvrir les commandes.
                            Thomas Enders souhaite pousser jusqu’à 50/mois.

                            Ce n’est pas ce que j’ai écrit. 50 aux USA, 100 en Chine, combien en Inde demain, etc ? rappelons que la production globale d’Airbus est de l’ordre de 500 à 600 unités par an. cela ne justifie en rien quelque délocalisation que ce soit. Le faible nombre d’unités doit par ailleurs ne pas cacher qu’en pourcentage, c’est important. Par exemple, 50 exemplaires aux USA représentent 10% de la production. Si on licenciait 10% du personnel d’Airbus, cela fait quand même 6000 salariés. Si on y ajoute les emplois indirects, cela fait environ 25 000 emplois !


                            Airbus achète déjà pour 20 milliards de $ / an d’équipements aux US. Cette chaîne ira en plus selon de ce qui se fait actuellement.

                            Vous soutenez donc le transfert progressif de l’Europe vers les USA ?


                            C’est exactement ce qui se passe avec CFM56, l’alliance entre GE et Safran pour le moteur de l’A320. Ils se répartissent la production en fonction du lieu de vente

                            Mauvais exemple. Dans le consortium CFM, il y a partage de compétences. Airbus, jusqu’à présent, ne partage pas ses compétences en matière de FAL.


                          • Mapaulo Mapaulo 15 juillet 2012 13:38

                            La décision fut stratégique, donc accord des actionnaires et des états (ps : les syndicats allemands n’ont pas de pudding dans leur tête à contrario des syndicats français). Cette action a contribué fortement aux commandes des A380 pour la Chine (tout de même, au prix catalogue ce n’est pas rien).
                            En ce qui concerne les charges, votre incompréhension du système vous renvoie dans le camp de JM Ayrault (d’ou votre couleur de fond qui en dit long) et les malheurs du secteur automobile qui vont avec.
                            Personne n’a vraiment cru Traroth lorsqu’il affirmait que les 42 monocouloirs A320 sortaient de Hambourg.
                            Votre raisonnement sur la stratégie est complètement faussé par votre vision Citoyenne il ne s’agit pas de substitution de travail (seul risque le transfert de technologie) le but étant d’augmenter le taux de pénétration d’Airbus aux USA avec UAL c’est faisable mais avec AAL ce n’est pas encore gagné.
                            Votre connaissance de la supply chain nous fait pleurer.
                            Pour finir je vous rappelle que l’assemblage ne représente que 5% de la valeur d’un avion.


                            • cyaxarte 15 juillet 2012 22:47

                              La décision fut stratégique, donc accord des actionnaires et des états

                              Cela prouve-t-il quoi que ce soit ?

                               (ps : les syndicats allemands n’ont pas de pudding dans leur tête à contrario des syndicats français).

                              Trop facile ! Les syndicats français valent bien leurs homologues allemands et ces derniers sont particulièrement corrompus (cf VW et probablement que c’est la même chose dans Airbus).

                               Cette action a contribué fortement aux commandes des A380 pour la Chine (tout de même, au prix catalogue ce n’est pas rien).

                              On sacrifie le long terme pour un profit misérable de court terme. C’’est de la trahison.

                              En ce qui concerne les charges, votre incompréhension du système vous renvoie dans le camp de JM Ayrault (d’ou votre couleur de fond qui en dit long) et les malheurs du secteur automobile qui vont avec.

                              Je vois pas vous voulez parler sur les charges. J’ai juste écrit que les salariés américains coûtent globalement autant que les européens. Votre remarque sur mes opinions politiques sur lesquelles vous élucubrez est assez indigne d’un argumentaire digne de ce nom. Quant à monsieur Ayrault que vous habillez pour l’hiver, au moins n’est-il, à titre personnel, pour rien dans les déboire de l’automobile.

                              Personne n’a vraiment cru Traroth lorsqu’il affirmait que les 42 monocouloirs A320 sortaient de Hambourg.
                              Votre raisonnement sur la stratégie est complètement faussé par votre vision Citoyenne il ne s’agit pas de substitution de travail (seul risque le transfert de technologie) le but étant d’augmenter le taux de pénétration d’Airbus aux USA avec UAL c’est faisable mais avec AAL ce n’est pas encore gagné.

                              C’est « chiquet » habituel. Encore une fois on nous a déjà joué cette rengaine il y a longtemps sur la machine outil, le textile, etc. Vous persistez dans votre volonté à me coller une étiquette politique. Non seulement vous êtes ignorant à mon sujet, mais en plus, je peux déduire que vous êtes de droite. Finalement, vous n’êtes pas très malin... De quoi vous laisser gruger facilement par quelque chinois ou américain... ! smiley

                              Votre connaissance de la supply chain nous fait pleurer.

                              Mais pleurez donc ! Le seul malheur c’est que vous ne pleurerez pas seul quand, dans quelques années, vous serez entouré de chômeurs à Toulouse.

                              Pour finir je vous rappelle que l’assemblage ne représente que 5% de la valeur d’un avion.

                              Et alors ? C’est avec des raisonnements comme celui-là qu’on court, tous les jours, à la catastrophe. Quel est le pourcentage du coût de « l’allumette » dans la bombe nucléaire ? Est-ce pour cela qu’il faut qu’on la sous-traite à l’Iran


                            • PIAFFE 22 juillet 2012 20:01

                              PIAFFE : Pour une Industrie Aéronautique Française Forte en Europe
                              Je prends connaissance avec retard de cet article que je parage grandement.
                              Quelques commentaires sur ce sujet pour ce forum que je découvre :

                              - Les compagnies américaines auront-elles vraiment plus de raisons de délaisser BOEING pour 5% de charges de travail par A320 ???? 

                              - En revanche, pour des raisons industrielles et financières évidentes, le risque n’est il pas demain de voir l’assemblage des sous ensembles et la fabrication de leurs pièces élémentaires se déplacer aussi vers les Etats-Unis au détriment des sites d’AIRBUS et de leurs sous-traitants européens ??

                              - Les syndicats américains n’ont pas hésité au cours des dernières années à bloquer les chaînes de BOEING ; ils seront probablement encore plus intransigeants avec AIRBUS.

                              - Au moment où la crise touche la plupart des pays européens, cette 4ème chaîne n’aurait elle pas eu une plus juste place en Espagne au côté de celle de l’A400M ??

                              Enfin, rappelons l’accord de 2000 entre partenaires d’AIRBUS qui prévoyait :

                              - en cas de baisse de cadence de la famille A320 de baisser la cadence de la chaîne A320 de TOULOUSE, voire de l’arrêter

                              - d’installer la direction de Programme Famille A320 à HAMBOURG

                              Cet accord  est aujourd’hui caduque et devrait être revu compte tenu, d’une part outre la chaîne créée en CHINE, la décision d’implantation de celle de MOBILE et d’autre part la perspective de faire de TOULOUSE le Siège d’EADS / AIRBUS où sont efficacement installées toutes les autres directions de programme AIRBUS A330, A350, A380, A400M


                              • Mapaulo Mapaulo 24 juillet 2012 17:33


                                Ne piaffons pas trop vite, je vous l’accorde, les Américains sont à l’image « d’American Dad » mais il sera quand même plus aisé pour « Sir John » de vendre ses avions dans ce contexte, non ?
                                Si la logistique reste le point sensible de ce projet (à cause des coûts) une intégration locale progressive et limitée pourrait être la réponse à cet énorme challenge, le plus beau cadeau ne serait-il pas de voir une flotte AAL (American Air Lines) à l’image de nos flottes Européennes qui opèrent tout de même avec plus de 20% d’avions Boeing ?
                                En Alabama, ont dit que les syndicats n’ont « pas de pudding dans leur tête » lol !..
                                Séville possède déjà son A400M et je trouve celà trés bien, ne l’encombrons pas avec une surcharge de travail...mais pourquoi pas une ligne supplémentaire pour « single aisle » en zone $ et stratégiquement située au carrefour de l’Europe/Russie/Moyen Orient à la veille du ramp-up pour le fabuleux A350XWB ?
                                En toute logique, le pilotage du programme A320 revient à Hambourg et la France est seconde, mais les Headquarters sont à Toulouse à ce jour (en cours).
                                Maintenant que provoyaient les accords 2000 de PSA ? pour l’automobile...relol

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