Le CUI est le volet professionnel du RSA. Il est entré en vigueur avec retard le 1er janvier 2010, alors que le RSA est généralisé depuis le 1er juin 2009. Pour les DOM, il faudra même attendre 2011. Le CUI remplace les contrats aidés précédents qui, par leur diversité, n’offraient pas grande lisibilité. Nous avions les CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi), les CIE (contrats initiative-emploi), les CI-RMA (contrat insertion-revenu minimum d’activité), les contrats d’avenir…
1 - Qu’est-ce que le CUI (contrat unique d’insertion) et pourquoi l’avoir créé ?
Le CUI a pour objectif d’harmoniser les différents contrats aidés destinés aux exclus.
Le CUI supprime le CI-RMA et le contrat d’avenir. Il devient le contrat unique mais il comporte deux volets, l’un adapté au secteur non marchand (secteur public sauf l’Etat) qui reprend les dispositions du CAE, l’autre s’appliquant au secteur marchand (sauf particuliers employeurs) qui reprend le CIE.
Outre ces simplifications administratives, le CUI prévoit aussi un accompagnement renforcé pour le salarié.
2 – Combien de CUI programmés ?
260 000 CUI ont été programmés dans les secteurs marchand et non marchand pour le premier trimestre 2010, dont :
- 50 000 CIE dans le secteur marchand, principalement à destination des jeunes et des seniors en difficulté sur le marché du travail.
- 210 000 CAE qui devront être conclus lors du premier trimestre.
3 – Comment fonctionne le dispositif ?
Avant toute chose, le département signe avec l’Etat une convention annuelle d’objectifs et de moyens.
Puis est signée avec le bénéficiaire la convention individuelle dite convention tripartite parce qu’elle liera trois parties : le salarié, l’employeur, l’institution (Pôle emploi ou le président du Conseil général).
Enfin, vient la signature du contrat de travail : un contrat classique, bipartite, signé entre le salarié et l’employeur.
Les bénéficiaires du RSA, de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) et de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) sont éligibles au CAE et au CIE.
Certains employeurs n’ont pas le droit de signer des CIE. 3 cas :
- l’établissement a procédé à un licenciement économique dans les 6 mois précédant la date d’effet du contrat,
- l’embauche fait suite au licenciement d’un salarié sous CDI pour un motif autre que la faute grave ou lourde,
- l’employeur n’est pas à jour du versement de ses cotisations et contributions sociales.
4 – Les modalités pratiques du CUI
La durée de la convention individuelle
Elle ne peut pas dépasser celle du contrat de travail. Le maximum est de 24 mois mais des cas de dérogations sont prévus. Ainsi, la durée maximale de la convention peut être portée jusqu’à 5 ans pour des salariés âgés de 50 ans et plus qui bénéficient d’un minima social ou qui sont reconnus travailleurs handicapés et embauchés dans les ateliers et chantiers d’insertion (ACI).
La durée du contrat de travail
Elle est au minimum de 6 mois et au maximum de 24 mois dans le cadre d’un CDD. Avec prolongations possibles comme indiqué ci-dessus.
La durée du travail
Elle est entre 20 heures et 35 heures par semaine (moins de 20 h possible en cas de handicap dans le cadre d’un CAE).
Les taux de prise en charge :
Les taux de prise en charge des contrats sont de 47 % du SMIC brut maximum pour le CIE, et de 90 % du SMIC pour le CAE, ce dernier taux pouvant atteindre 95 % pour certains publics prioritaires et 105 % pour les contrats conclus avec les ateliers et chantiers d’insertion.
Cas de suspension :
Une nouvelle possibilité de suspension du CIE ou du CAE est créée. Le CIE et le CAE pourront être suspendus à la demande du salarié, en accord avec son employeur, afin de lui permettre d’effectuer une évaluation en milieu de travail prescrite par Pôle emploi ou une action concourant à son insertion professionnelle. En cas d’embauche à l’issue de l’évaluation en milieu de travail, le contrat sera rompu sans préavis.
5 – Exonérations de charges sociales
Dans le secteur non marchand, l’embauche d’un salarié en CAE ouvre droit, pour l’employeur, à une exonération de charges sociales. Dans le secteur marchand, il n’existe pas de dispositif spécifique d’exonération de charges liée à la conclusion d’un CIE. Toutefois, l’employeur peut appliquer les exonérations de cotisations patronales de droit commun.
Les aides et exonérations perçues grâce à la conclusion d’un CAE ne peuvent pas être cumulées avec une autre aide de l’État à l’emploi.
6 – Nouveautés survenues en décembre 2009 et janvier 2010
Désignation d’un référent :
L’autorité signataire de la convention individuelle désigne, en son sein ou auprès d’un organisme chargé de l’accompagnement ou de l’insertion, un référent ayant pour mission d’assurer le suivi du parcours d’insertion professionnelle du salarié en CAE ou CIE.
Désignation d’un tuteur :
L’employeur désigne, dès la conclusion de la convention individuelle, un tuteur choisi parmi les salariés qualifiés et volontaires ayant au moins 2 ans d’expérience professionnelle.
Financement par le département :
Lorsque le salarié embauché en CAE ou CIE était, avant son embauche, bénéficiaire du RSA, le département doit participer au financement de l’aide financière versée à l’employeur. Sa participation mensuelle est égale à 88 % du montant forfaitaire du RSA applicable à un foyer composé d’une seule personne, dans la limite de l’aide effectivement versée. Elle est en outre déterminée en fonction de la majoration des taux prévue par la convention annuelle d’objectifs et de moyens.
Période de professionnalisation :
La durée minimale de la période de professionnalisation dont peuvent bénéficier les salariés en CUI est fixée à 80 heures. Il s’agit d’actions de formation destinées à favoriser leur maintien dans l’emploi.
Liens officiels :