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Accueil du site > Actualités > Economie > Le Problème Energétique derrière l’élection de Trump

Le Problème Energétique derrière l’élection de Trump

Comment comprendre l'élection surprenante de Donald Trump, et la volonté impérieuse de changement manifestée par un grand nombre d'Américains ?

Et si l'une des causes les plus profondes - et cependant à coup sûr la mieux cachée - de l'élection du président Trump, comme de bien d'autres volontés de changement dans d'autres pays, que l'on regroupe souvent sous le vocable fourre-tout de "populisme", était énergétique ? 

L'hypothèse pourra surprendre. Elle n'en est pas moins argumentée et surtout fort éclairante...

Gail Tverberg, analyste de l'énergie et de son lien avec la croissance et plus généralement l'économie, a développé une compréhension approfondie et solidement argumentée des effets économiques prévisibles des limites des ressources naturelles, auxquelles se heurte de plus en plus évidemment l'économie mondiale. Elle a en particulier construit une interprétation originale - et particulièrement inquiétante - de la baisse du prix de l'énergie constatée depuis environ deux ans, dans laquelle elle voit le signe annonciateur de possibles effondrements à moyen terme dans le système économique mondial.

Dans cet essai, elle étudie en particulier le contexte de l'élection de Donald Trump, met à jour quelques clés de ses causes sous-jacentes, ainsi qu'une interprétation de la "solution Trump"... et de ses chances de succès.

Pourquoi Trump ? Pour quelle raison - énergétique - son élection a-t-elle pu devenir maintenant possible ? Et surtout, a-t-il une véritable chance de parvenir à améliorer la situation de plus en plus périlleuse dans laquelle se trouve l'économie mondiale ?

"It's the energy, stupid" ?

Le phénomène Trump est-il en partie la conséquence d'un problème énergétique ?

 

Le problème énergétique derrière l'élection de Trump

Publication originelle en anglais - Gail Tverberg pour Our Finite World, 17 Novembre 2016

Traduction en français - Alexis Toulet pour le Nœud Gordien, 1er décembre 2016

Le problème énergétique derrière l'élection de Trump n'est pas celui auquel les gens s’attendaient. C’est plutôt un problème énergétique qui conduit à de bas salaires pour de nombreux travailleurs aux États-Unis et à des taux de chômage élevés dans l'Union européenne (Ces résultats différents reflètent des règles différentes sur le salaire minimal. Un niveau de salaire minimum plus élevé tend à conduire à des taux de chômage plus élevés, un niveau plus bas de salaire minimum tend à conduire à davantage d’emplois, mais des salaires insatisfaisants pour beaucoup) Le problème de l'énergie se traduit également par les bas prix du pétrole et d'autres produits.

Pour essayer de résoudre le problème de l'énergie, nous utilisons des approches qui impliquent une complexité croissante, y compris les nouvelles technologies et la mondialisation. Alors que nous ajoutons de plus en plus de complexité, ces approches ont tendance à fonctionner de moins en moins bien. En fait, elles peuvent devenir un problème en elles-mêmes, car elles tendent à redistribuer la richesse vers le haut de la hiérarchie de l'emploi, et elles augmentent les « frais généraux » pour l'ensemble de l'économie.

J’explique dans cette étude comment des approvisionnements énergétiques inadéquats peuvent se traduire sous forme de bas salaires ou de prix élevés. Fondamentalement, si l'approvisionnement en énergie est insuffisant, les travailleurs ont tendance à être moins productifs parce qu'ils ont moins d'outils ou des outils moins avancés pour travailler. Leur salaire plus bas reflète une productivité plus faible (Diapositive 20). La diapositive 6 offre quelques idées supplémentaires.

L'élection de Trump semble refléter l'effet de refroidissement que nos problèmes énergétiques ont sur l'économie dans son ensemble. Les citoyens sont de plus en plus mécontents de leur situation salariale, et veulent un changement important. L'élection de Trump peut au moins temporairement avoir un effet bénéfique, dans la mesure où elle pourrait travailler dans le sens d’une réduction de la complexité.

À long terme cependant, il est difficile d’imaginer que les politiques d'un élu quelconque puissent être en mesure de résoudre nos problèmes d'énergie sous-jacents.

J'ai rédigé cet essai comme une présentation qui peut être téléchargée ici : Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump.pdf. J'ai pensé que ce pourrait être un moyen de rassembler une assez grande quantité de matériel dans un seul endroit. Les diapositives du PDF sont affichées ci-dessous, pour ceux qui préféreraient les lire directement ainsi.

 

 


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7 réactions à cet article    


  • sls0 sls0 1er décembre 2016 17:07

    J’ai les mêmes graphiques mais je n’arrive pas aux mêmes conclusions.
    Bien sûr que la raréfaction des ressources et surtout l’énergie diminue la croissance, c’est normal.
    On aurait dû s’en apercevoir vers la fin des années 80, la libération des marchés a servit de camouflage, la croissance ce n’était que du pillage de 99% de la population par 1% les plus riches. Il ont bouffé la soi-disant croissance et en plus ont piqué au plus pauvres via la dette.
    Les inégalités ont explosé à partir des années 80-90.

    La baisse des salaires c’est simplement du transfert des revenus du travail des salaires vers les actionnaires.

    Le PIB, je l’emploie que pour les pays en voie de développement, pour les pays dit riches ça ne veut rien dire, une fuite de pétrole en Alaska ça ne fait pas du bien au pays normalement et pourtant ça augmente le PIB par son cout de traitement, si c’est chimique, les médecins et les pharmaciens font leur beurre, c’est bon pour le PIB.
    Le PIB est plus ou moins corrélé au bien être pour les pays en voie de développement, pour les autres, le mal être l’augmente aussi.
    Le PIB il y a 60 ans, il pouvait servir plus ou moins correctement. Maintenant ce n’est qu’un critère qui sert une propagande ultra libérale.
    L’outil PIB n’est plus valable, le PNB serait peut être un peu moins mauvais.
    Un exemple par l’absurde au sujet du PIB, le Brésil s’il veut tripler son PIB sur un an, il rase ses forêts, c’est du 3 fois sans problème. Les années suivante il crèvent au Brésil.
    L’ultra libéralisme à perverti pas mal de choses dont le PIB.
    Il a aussi perverti nos politiques* et notre façon de voir.
    Normalement on devrait se préparer tranquillement à une période avec moins de ressources, l’ultra libéralisme c’est le pillage jusqu’à qu’on soit dans le mur, les intérêts sont différents et le pouvoir est du coté de l’argent.
    Quand on regarde l’histoire un peu à la Piketty, on voit que le 1% à toujours été de 10 à 13% propriétaire de la terre. C’est plus de 50% maintenant. La croissance due à l’énergie n’a pas profité qu’aux pauvres, ce rapport de 4 à 5 d’augmentation des richesses restera, coté non 1%, c’est parti pour une division par 4 à 5.
    Plus tard quand les historiens se pencheront sur notre période d’abondance, je ne suis pas sûr qui disent qu’elle ait été bénéfique pour la société.
    OK, la population à augmenté d’une façon impressionnante grâce au pétrole, des esclaves ou serfs de plus ?

    *Un politicien pense à la prochaine élection, un homme d’état à la prochaine génération.


    • baldis30 1er décembre 2016 19:06

      @sls0

       totalement d’accord sur l’absence d’adéquation du PIB ....

      Un exemple plus simple : la prise en compte au même titre des dépenses de chauffage dans un pays scandinave et dans un pays de développement semblable mais situé sous des latitudes plus favorables ... ou pourvu de ressources naturelles exceptionnelles en la matière ( géothermie exploitée en Islande d’un côté ou en Nouvelle-Zélande de l’autre ....)


    • filo... 1er décembre 2016 21:13

      Trop d’arguments tuent l’argument.

      A mon avis c’est bien plus simple. Les USA ont crus que tout est Fast-Food et du kleenex. Erreur !
      Tout était mensonge à l’intérieur comme à l’extérieur des USA. Et ils ont finis par croire à leurs propre mensonge. C’est du classique ; un cas d’école.

      Depuis leurs création en 1776 ils ont semaient que la mort et la désolation partout dans le monde. Jusqu’à nos jours, en 240 ans d’existence, ils ont menaient plus de 250 guerres.

      Les USA sont la personnification du mal. Le mal est conçu, crée et répandu dans le monde par les américains.

      Et maintenant épuisé tout va s’écrouler. L’heure de compte arrive inexorablement...

      Donald Trump sera un président de transition. Il est emmené au pouvoir par des lobbys, pour éviter, au mieux, cette chute ou du moins, au pire, de l’amortir autant que possible.

      Il doit négocier, quémander (le mot plus juste) l’une des secondes places pour les USA dans ce nouveau monde multipolaire.

      Il s’efforcera en donnant des gages de sa sincérité, car les américains plus personne ne croit, en faisant traduire en justice Bush, Clinton (les) et Obama ; les 3 derniers présidents.

      Mais attention mes amis français, aussi, vous seriez obligés de juger vos deux derniers présidents de la république ainsi que leurs ministres (MAE).
      Courage !

      Ci dessous le lien sur un dialogue entre Saker un ancien analyste militaire et géopolitique et Slobodan Despot, écrivain et éditeur suisse. Saker est d’origine russe, née en Suisse et qui vit en Floride. La discussion porte sur l’état du monde et sur la réalité américaine et sa déliquescence.

      https://soundcloud.com/despotica/antipresse-52-le-saker-nous-parle

      Également pour ceux qui voudront suivre Saker sur son site en français : http://lesakerfrancophone.fr/

      Mais aussi vous pouvez retrouver Slobodan Despot et ses excellents « Antipresse » sur votre compte e-mail tous les dimanches matin avec votre café :
      http:// [email protected]

      Je vous assure, c’est enrichissant !


      • microf 2 décembre 2016 00:12

        @filo...
        Très bon commentaire.
        Vous savez, on nait, on grandit, on vieillit et on meurt, voila ce qui arrive á cette civilisation, ce qui n´est pas en soi mauvais.
        Le plus mauvais, c´est que même vieillit, cette civilisation veut s´accrocher exactement comme un vieux au lieu de passer la main á sa génération suivante, s´accroche alors qu´il n´a plus ne serait ce que les moyens physiques pour tenir.
        C´est vrai Trump sera celui qui va empêcher les Usa de sombrer totalement.
        Á la fin de la seconde guerre mondiale, l´Angleterre s´est rangée, de première puissance, a pris une place de second rôle derrière les Usa et l´Union Soviétique. Les Usa devraient aussi faire de même devant les nouvelles forces montantes qui sont la Russie et la Chine pour ne citer que ces deux lá. Le Président Poutine l´a dit dans son intervention télévisée á la Nation Russe et au monde, que désormais la Russie ne tolerera plus les destabilisations et autres ingérences de pays dans les affaires intérieures d´autres pays.
        Si ce message est compris, le monde rsique d´entrer dans une nouvelle phase de Paix et de prospérité, sinon, le monde va sombrer dans une barbarie que celle que nos connaissons en ce moment, souhaitons que le message envoyé aux Occidentaux par le Président Poutine, soit compris par tous. Le Président Hollande qui a pris son courage entre ses mains et annoncé sa non participation á sa réelection, vient peut être de comprendre ce message et entre ainsi dans l´histoire, car il a vu qu´il ne passe plus dans ce nouveau schéma que le Président Poutine a tracé dans son Discours, espérons que d´autres suivront son geste.


      • Enabomber Enabomber 2 décembre 2016 09:14

        Le « no limits », c’est plus vendeur. Il suffit de voir les parts de marché des religions du salut.


        • nours77 nours77 2 décembre 2016 09:32

          Mouais, tout est prévu de longue date et l élection de M Trump est loin d être une victoire quelconque...
          Les étasuniens ont il y a quelques années commencé a transformer leurs pays, depuis quelque temps maintenant les usa fonctionnait avec les guerres et conflit partout dans le monde et l idée ou modèle était défendue par le clan Clinton, La Russie a clairement mit des battons dans les roues au usa au moyen orient, provoquant des remous dans le modèle... Cette époque est donc révolue, ils seront maintenant un paradis fiscal pour les multinationales, il ont déjà commencer et les anglais vont les suivre d ou l élection de M Trump a la maison blanche et le Brexit...
          A mon sens, leurs plan suit sont court normal... Tout n était que du théâtre médiatique, une récréation pour le peuple Américain.


          • phyto 3 décembre 2016 23:14

            Bon article, on sent un repli sur soi, le Brexit, Trump ou Fillon en France, ce mouvement n’est-il pas un pas vers une volonté de s’accaparer les ressources qui diminuent alors que le RC augmente ?

            Que peut-on faire, il me semble que « le super prédateur » que « nous » sommes se trouve démunit car il n’a plus d’expansion possible, plus il s’agite plus il creuse sa tombe, reste peut-être le spirituelle, n’est-il pas ?

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