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Le Royaume-Uni : le plus grand marché viticole européen d’ici 2010

Le marché anglais du vin va devenir le plus grand marché du vin en 2010, devant les marchés traditionnels que sont le marché français, italien et allemand. Pourtant la France perd des parts de marché dans ce pays et peine à réagir efficacement.

Entre 2001 et 2005, les ventes de vin au Royaume-Uni ont connu une croissance de 25% à 7,4 milliards d’euros par an et cela ne devrait pas s’arrêter pour les années à venir.

Dans les prochaines années, les anglais sont en passe de devenir les plus grands consommateurs européens de vin avec un marché de 8,4 milliards d’euros en 2010 devant les marchés français, allemands et italiens selon une récente étude IWSR réalisée à la demande de Vinexpo (le salon international du vin et des spiritueux qui se tient à Bordeaux).

Toujours selon cette même étude, d’ici 2010, les Etats-Unis, la Chine et la Russie deviendront respectivement le premier, le neuvième et le huitième marché mondial. Face à la montée en puissance des vins du nouveau monde, les producteurs français vont aussi devoir affronter le déplacement des principaux marchés de consommation vers des pays à plus forte croissance.

En 2005, les britanniques ont acheté 1,7 milliard de bouteilles de vin, dont 53% de vin rouge. Les ventes de rosé sont en croissance rapide (+63% entre 2001 et 2005) et devraient encore s’accroître de 25% d’ici 2010 (source Mission Economique Française au Royaume-Uni).

En 2005, la France possède une part de marché de 22% au Royaume-Uni pour une valeur de 1,209 Milliards €, ce qui fait de ce pays le principal client de la France en valeur et en volume. La France y perd pourtant des parts de marché depuis deux années consécutives avec en 2004 (et ceci pour la première fois, une baisse de 6,78 % en volume et 6,40 % en valeur) et en 2005 (une baisse de 5,51% en volumes et 1,56% en valeur). La tendance ne semble pas s’inverser en 2006 et dans un récent classement des 10 vins les plus vendus au Royaume-Uni, aucun n’était français et six étaient australiens (source Viti-Net).

Les consommateurs du Royaume-Uni ont des modes de consommation différents de ceux du marché français. Les femmes sont les principales acheteuses et le principal circuit de distribution est le « off trade » (à savoir la distribution spécialisée qui réalise 10% de la distribution et les GMS qui représentent 73% de la distribution).

Bien que le marché anglais soit devenu un marché très concurrentiel où les vins du nouveau monde et notamment des pays anglo-saxons réalisent de belles performances, les opportunités du marché anglais sont nombreuses. Les segments des mousseux et des rosés sont particulièrement dynamiques, la consommation est en hausse et la culture du vin se développe au détriment de produits comme la bière. Pourtant la France peine à retrouver la croissance sur ce marché face à des acteurs (toujours les mêmes) du nouveau monde toujours plus agressifs. L’Australie qui est le principal concurrent de la France sur ce marché, voit ses parts de marché augmenter depuis plusieurs années et ce sur tous les circuits de distribution.

Le principal point faible de la France sur ce marché est sa difficulté à adapter son offre aux goûts du consommateur anglais et sa difficulté à anticiper et à accompagner l’évolution du marché. La France doit entreprendre une vraie démarche marketing et réussir à clarifier son offre en favorisant l’essor de grandes marques ombrelles, de marques commerciales ou de labels régionaux. Cette action doit aussi permettre de définir une segmentation efficace du marché anglais avec le développement de nouvelles gammes comme dans le milieu de gamme où les vins français sont peu présents au sein des linéaires. Les vins français bien que considérés comme « old fashion » en comparaison des vins du nouveau monde conservent un capital image très bon et les producteurs français sont aussi capables d’innovation et de créativité, éléments auxquels est sensible le consommateur anglais.

Donc rien n’est perdu, mais la réaction et la stratégie des producteurs français doivent être à la hauteur des enjeux du marché stratégique qu’est le Royaume-Uni.

Pour encore plus d’information sur le marché anglais, lisez la fiche de synthèse de la Mission Economique du Royaume-Uni.


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8 réactions à cet article    


  • Steven (---.---.99.5) 31 janvier 2007 14:44

    c’est pourquoi le Cognac, qui a une image beaucoup plus tendance que le vin en ce moment a un fort succès au Royaume-Uni et dans tous les pays « jeunes » ou à forte croissance. Au niveau mondial le marché des spiritueux est beaucoup plus vaste que celui des vins même si ce n’est pas l’idée que l’on se fait en France.


    • philippe DELCROIX (---.---.145.58) 31 janvier 2007 16:44

      Le problême se situe au niveau commercial : les viticulteurs français ne savent pas se regrouper efficacement pour vendre leurs vins : trop de producteurs, trop d’appellations, trop d’intérets divergents. Seuls les grands groupes et les négociants institutionnels tirent leur épingle du Jeu. Ubivins( la branche vins d’Ubifrance : conseil à l’export) à pourtant réalisé d’excellentes études sur le Royaume Uni et les autres pays dont l’Allemagne, où la consommation de vin rouge explose littéralement. La Sopexa, par contre, est depuis longtemps hors course en ce domaine. La solution : 1/les jeunes viticulteurs doivent prendre leur destinée en mains et exiger de leurs représentants et élus ( tous trop attentistes) une réelle efficacité.2/ ils doivent mettre au point une statégie de vente( salons, internet etc..) cohérente et continue 3/se rendre lisibles, c’est à dire se regrouper par appellation ex : Vins du Val de Loire:a/Muscadet et Gros Plant b/Anjou c/ Saumur etc... et traduire leurs contre étiquette ( mets conseillés, temps de garde, cépage, température )4/ connaitre les zones de chalandise et les us et coutumes du pays cible,ex pour le Royaume uni s’effacer devant( au moins en partie devant les marques des GMS- Waitrose,Harrod’s etc...5/ rester fidéles à leur terroir et bannir toute idée de « californisation » de leurs vins. La route est longue mais la réussite est à ce prix.


      • boireunpetitcoup (---.---.237.253) 31 janvier 2007 19:14

        Je pense qu’au contraire le vin français est victime depuis trés longtemps des bidouillages au sein de coopératives ou grosses boites intermédiaires, qui n’hésitent pas à mélanger ou à couper avec des vins plus alcoolisés, ou limites zones : d’où un repérage difficile et des variations incessantes au niveau des qualités d’une même étiquette. Les pinardiers pratiquent cela depuis toujours...L’idéal est quand on en a les moyens de commander directement au producteur : la confiance est de mise, mais il faut posséder en outre une cave,débiter, etc : ce n’est pas à la portée de toutes les bourses...


      • docdory docdory 31 janvier 2007 18:04

        @ l’auteur

        Avec le réchauffement climatique , le sud de l’ Angleterre aura bientôt le climat du Bordelais . Il n’auront plus qu’à planter de la vigne , ça ira directement du producteur au consommateur !!


        • philippe DELCROIX (---.---.145.58) 1er février 2007 10:10

          Il y a déja de la vigne dans le sud de l’Angleterre, et ce depuis des siècles. Par contre le vin produit n’est pas extra, c’est pourquoi pendant des siècles beaucoup d’Anglais se sont fourni en Claret de Bordeaux, appellation crée spécialement pour eux. Il y a trois quatre ans ce « claret » est apparu furtivement dans les GMS françaises. Probablement des invendus suite à la pénétration Australienne au Royaume uni.Pourtant le vin Australien n’est pas meilleur, en moyenne, et plutot cher. Par contre il s’est imposé grace une excellente opération marketing additionnée d’ un soutien commercial impeccable ; ce que ne savent pas faire nos viticulteurs, prêts à pactiser avec le diable, c’est à dire des négociants sans scrupules qui ont réussi à s’implanter, on ne sait comment sur les principaux marchés européens en vendant, ces dernières décennies, de la piquette coupée sous de pompeuse étiquettes, ouvrant ainsi une voie royale à la concurrence des vins du nouveau monde.


        • LE CHAT LE CHAT 1er février 2007 10:13

          Les jeunes britishs pochtronant le double depuis dix ans , pas étonnant qu’il y ait un boom sur la jaja !

          rien qu’ à Calais , il y a au moins 50 cash&carry où ils viennent en masse depenser leurs pounds contre des picrates infects ( californiens , australiens, sudafricains etc .....)bien moins chers que chez eux . On parle des réfugiés afghans et kurdes rôdant dans les rues de Calais , on parle moins des hordes de poivrots venant appliquer le proverbe breton bien de chez nous qui boit sans soif vomit sans efforts..... smiley


          • (---.---.17.187) 1er février 2007 10:18

            Une despé patron s’il vous plait smiley


          • mortelfl (---.---.140.204) 2 février 2007 14:32

            Je vis en Angleterre et je peux vous garantir qu’un autre gros probleme penalise les vins francais : les anglais se basent generalement sur les cepages lorsqu’ils achetent un vin (Merlot, Cabernet-Sauvignon,..) alors que les francais achetent un vin en considerant le terroir (un anglais ne cherchera jamais a connaitre la difference entre un Pauillac et un Medoc). D’ou un gros probleme de repere pour eux : ils ont l’impression que choisir un vin francais ressemble plus a tirer une bouteille au sort (pas tous, mais les non-connaisseurs sont perdus).

            Ainsi, pour gonfler les ventes au Royaume-Uni (et tous les pays anglo-saxons je crois), il vaudrait mieux d’adopter un double etiquettage : des bouteilles pour le marche francais/latin avec les etiquettes actuelles et des bouteilles avec le cepage ecrit en gros pour les marches anglo-saxons. Toutes les etiquettes des vins australiens, chiliens,... mettent en avant le cepage.

            Aussi, le vin francais reste ici un vin de prestige et est generalement plus cher que la concurrence. L’image francaise reste cependant excellente car nombreux sont les anglais qui croient qu’un vin francais est bon juste parce qu’il est francais (et je vous garantis que ce n’est pas toujours le cas).

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