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Accueil du site > Actualités > Economie > Le temps de la croissance économique est-il terminé ?

Le temps de la croissance économique est-il terminé ?

Partout dans le monde, l’économie ralentit voire s’approche de la récession. Résultat de « la » crise financière ou début d’une nouvelle ère ?

Bonjour et bonne rentrée à tous. Après ma note du 26 juin, "La récession menace de nombreux pays", les récentes publications de croissance du PIB du 2e trimestre sont l’occasion de faire le point sur la conjoncture, et d’en proposer une interprétation.

La récession menace plus que jamais de nombreux pays ! Parmi les pays proches de nous, les premières nations "techniquement" en récession (deux trimestres consécutifs de contraction du PIB par rapport au trimestre précédent hors variations saisonnières) sont le Danemark (depuis le 4e trimestre 2007) et l’Estonie (depuis le 1er trimestre 2008). Ils pourraient être immédiatement rejoints par d’autres pays dont le PIB s’est réduit au 1er trimestre et dont on attend les chiffres du second : l’Irlande, le Portugal et l’Islande.

Au même titre que la zone euro prise dans son ensemble, de nombreux pays ont vu leur PIB se contracter sur le 2e trimestre : Allemagne, France, Italie, Japon... Cependant, comme les chiffres de l’Allemagne le montrent (-0,6 % après +1,3 %), les chiffres trimestriels peuvent être très volatils (en raison de la météo dans cet exemple) et c’est pour cela qu’il faut attendre deux trimestres consécutifs avant de parler de récession. Au 3e trimestre, ces pays font face à une baisse de la consommation des ménages, mais peut-être le rebond s’amorce-t-il avec la récente (mais légère) baisse du prix du pétrole et de l’euro ? En tout cas, la croissance sera voisine de zéro. Pendant ce temps, les Etats-Unis semblent avoir retrouvé le chemin d’une certaine croissance - temporairement ? - avec +0,2 % puis +0,5 % cette année.

Au-delà de la liste des pays en dessous de zéro, on constate que les pays développés dans leur ensemble ne connaissent plus de forte croissance. Certains sont juste en dessous de zéro, d’autres comme le Royaume-Uni et l’Espagne sont à peine au-dessus (respectivement 0,0 % et +0,2 % au 2e trimestre, alors que les effets de leur profonde crise immobilière commencent juste à se matérialiser). Sur l’ensemble de l’année 2008, la croissance de la zone euro, mais aussi du Japon et des Etats-Unis devrait être comprise entre 1 % à 1,5 % à peine, et ce essentiellement grâce à l’acquis de croissance réalisé en 2007. Comme la croissance trimestre après trimestre est faible cette année, l’acquis de croissance pour 2009 sera dérisoire. On devrait alors avoir environ 1 % de croissance, peut-être 2 % aux Etats-Unis. Mais après ? La croissance retrouvera-t-elle les moteurs connus ces quinze dernières années ?

Fondamentalement, à moyen et long terme, la croissance du PIB (qui correspond à l’ensemble des biens et services produits) se décompose en deux facteurs : croissance de la productivité et croissance de la population (population active, si on veut être précis, mais sur une longue période c’est à peu près équivalent). La croissance de la population est assez aisée à suivre et à prévoir : elle est de l’ordre d’1 % par an aux Etats-Unis et de 0,5 % en France, par exemple (tableau plus complet ci-dessous). Or, vous le savez sûrement, partout la croissance de la population ralentit (elle sera négative à partir de 2050 environ). Cela fera déjà un moteur moins puissant pour la croissance mondiale future.

Si vous soustrayez aux taux de croissance du PIB réalisés la croissance de la population, vous obtenez la croissance du PIB/habitant, conséquence directe de (et donc sur longue période assimilable à) la croissance de la productivité. Le tableau ci-dessous (s’il ne s’affiche pas bien, consultez-le sur mon blog : www.nonaladette.fr) présente la croissance moyenne entre 1994 et 2007, décomposée entre croissance de la population et croissance de la productivité, par grande zone du monde. Pour plus de développements sur la productivité et son rôle dans l’économie, lisez Jean Fourastié (Les Trente Glorieuses et/ou Productivité et richesse des nations).

growth_94_07

Source : Fonds monétaire international, World Economic Outlook 2008 : choisissez la donnée voulue au-dessus du graphe "select data/subject" et cliquez sur "export" (en bas à gauche).

La période sélectionnée (1994-2007) correspond à une croissance extraordinaire de l’économie mondiale : 3,8 % en moyenne pendant quatorze ans, c’est très rare (peut-être unique) dans l’histoire de notre planète. Cet énorme progrès de la productivité des hommes (2,4 % par an) résulte de deux grands phénomènes simultanés : la mondialisation et une avancée technologique majeure.

La mondialisation augmente la productivité des pays en développement. En effet, si les pays dits développés sont plus riches, c’est parce que la productivité de leurs entreprises est supérieure. Or, la mondialisation favorise l’implantation des entreprises les plus productives du monde dans les pays en développement, augmentant alors la productivité de ces derniers. La mondialisation favorise ainsi une tendance à l’alignement des niveaux de vie par rattrapage des plus pauvres sur les plus riches. Par conséquent, au fur et à mesure de leur forte croissance, le potentiel de rattrapage de ces pays se réduit.

L’innovation augmente la productivité de tous les pays quand de nouvelles technologies permettent de produire plus, plus rapidement et plus ce que veulent les consommateurs. En ce sens, le développement simultané d’internet et du téléphone mobile depuis quinze ans - en plus d’avoir permis l’apparition de nouvelles entreprises spécialisées - est un énorme progrès pour toutes les entreprises qui peuvent communiquer mieux et plus rapidement en toutes circonstances. Même si le taux de pénétration à l’échelle mondiale n’est "que" de 50 % de la population pour le téléphone portable et d’environ 25 % pour internet, une immense majorité des entreprises de la planète sont déjà équipées des deux. Autrement dit, le réservoir de productivité supplémentaire lié à ces nouvelles technologies a été en grande partie déjà utilisé. Et à ma connaissance, aucune nouvelle révolution technologique de cette envergure ne se profile à un horizon proche.

Cette période a aussi été marquée par une forte hausse de l’endettement des ménages, grâce à laquelle ils ont pu consommer plus et construire plus de maisons que leurs revenus ne le permettaient. Ainsi, la croissance a été gonflée par un facteur non durable qui, au mieux, sera neutre désormais si l’endettement privé se stabilise, au pire sera négatif si les banques prêtent moins qu’avant.

Un par un, les grands moteurs de la croissance passée sont en train de s’essouffler progressivement. Le seul moteur qui restera en toute période à la hausse de la productivité est l’incroyable capacité des hommes de progresser, dans les sciences et techniques notamment.

Mais ils devront faire face à un facteur nouveau clairement négatif, conséquence directe de la mondialisation et de la croissance passée : on atteint les limites, en termes de quantité, de ce que notre planète peut nous offrir (exemple type le pétrole). Si on veut augmenter la production de matières premières (ou même maintenir son niveau actuel), il faut désormais aller dans des zones plus difficiles d’accès et donc l’extraction devient plus coûteuse : la raréfaction des ressources naturelles est un facteur de décroissance de la productivité. Autrement dit, cela favorise, si cela se généralise, une baisse du PIB.

Essoufflement progressif des moteurs de la croissance, émergence de cet évident facteur négatif : et si le potentiel de croissance se réduisait ? Au-delà de la crise des subprimes (on aime trop identifier un coupable et se focaliser sur lui) et si le ralentissement économique actuel était en fait un épuisement définitif de la croissance ? Et si "le temps de la croissance économique" était ainsi terminé, comme l’avait pressenti en son temps Fourastié.


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14 réactions à cet article    


  • W.Best fonzibrain 25 août 2008 12:22
    Réforme probable des règles financières aux États-Unis en 2009
    Par Kim Dixon et Karey Wutkowski

    WASHINGTON (Reuters) - Les initiatives en vue d’une refonte de la règlementation financière aux Etats-Unis prendront sans doute de l’ampleur au début de l’an prochain, un nouveau Congrès et un nouveau gouvernement ayant à coeur de préserver les deniers publics sollicités par de récentes mesures de sauvetage.

    L’ouverture du guichet de l’escompte de la Réserve fédérale aux banques d’investissement et les craintes d’une chute brutale des prix de l’immobilier sont susceptibles d’inspirer de multiples appels à la réforme au sein d’un Congrès dont on peut penser qu’il sera à coloration démocrate.

    La réforme permettrait en outre au gouvernement, qu’il soit républicain ou démocrate, de prendre ses distances vis-à-vis de l’administration actuelle et des dévastations produites par la crise du crédit.

    "Pour les démocrates, c’est un cheval de bataille. Ils veulent re-règlementer le secteur financier", explique Andrew Busch, analyste de BMO Capital et conseiller du candidat républicain John McCain.

    Le Trésor américain avait conçu un brouillon de réforme, sous l’administration républicaine du président George W. Bush et du secrétaire au Trésor Henry Paulson, en un moment où la tendance était de moins réformer.

    Mais au moment où il fut présenté, fin mars, soit juste après la vente d’urgence par le Trésor et la Fed de la banque d’investissement Bear Stearns à JPMorgan, l’atmosphère avait changé. C’est ainsi qu’on risque davantage maintenant de reprocher aux autorités d’avoir manqué de vigilance plutôt que d’avoir été trop strictes.

    Que ce document de 218 pages inspire finalement des mesures tangibles, peu y croient ; toutefois, l’idée de créer un "régulateur de la stabilité du marché" ou encore celle de diminuer le nombre des autorités de tutelle bancaire éveillent une sympathie certaine.

    D’autres, comme fusionner la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse, et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), la même chose pour les marchés de dérivés, ont déjà été avancées à Washington sans plus de succès.

    Et il risque d’en être de même à présent. Si refonte il y a, il est peu probable qu’elle ressemble à ce que Paulson avait imaginé.

    SE HENTEMENT

    "Le pire de la crise de l’immobilier sera pour l’an prochain et toute la règlementation financière en sera d’autant plus remise en question", explique William Spriggs, président du département d’Economie de la Howard University.

    Un consensus se dégage au moins sur le fait que les banques d’investissement doivent être davantage règlementées si elles ont accès aux ressources financières de la Fed, un établissement public. Beaucoup pensent que le rôle de régulateur de la stabilité du marché échoira à la Réserve fédérale car elle a déjà assumé une responsabilité de ce genre en ouvrant des lignes de crédit aux banques d’investissement et aux géants du crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac.

    Le Représentant démocrate du Massachusetts Barney Frank, qui préside la commission des Services financier de la Chambre, souhaite que le Congrès mette sur pied un "régulateur du risque des services financiers" ou à défaut attribue cette prérogative à la banque centrale.

    Frank, dont on pense qu’il sera encore à son poste en 2009, a également dit que le législateur devait rationnaliser des autorités de tutelle dont les attributions se chevauchent et qu’il fallait revoir les dispositions en matière de fonds propres, de marge et d’endettement.

    D’autres signes montrent que 2009 sera l’année des changements apportés à la règlementation financière même si le Congrès a la réputation de se hâter lentement, comme en témoigne par exemple le fait qu’il aura attendu 1999 pour amender des textes datant de la Grande Dépression et qui interdisaient de regrouper des banques de détail, des banques d’investissement et des assureurs.

    Le Government Accountability Office (GAO, sorte de Cour des Comptes), un organisme dépendant du Congrès, a récemment rencontré des représentants du secteur financier, et notamment l’American Bankers Association, dans l’optique d’établir un juste diagnostic des projets de réforme.

    Le GAO a aussi l’intention de rencontrer les autorités de tutelle du secteur financier début septembre et "d’autres sommités du secteur des services financiers", a dit Richard Hillman, responsable du GAO pour les marchés financiers notamment.

    APPRENDRE PAR LA CRISE

    La Table ronde des services financiers, un panel représentant aussi bien les banques de détail que les banques d’investissement et les assureurs, fait circuler ses propres propositions.

    Il suggère avant tout de faire de la Fed l’autorité de tutelle principale chargée de gérer le risque systémique et de laisser les banques d’investissement choisir de recourir à l’escompte dans des circonstances n’ayant pas caractère d’urgence.

    En échange, ces banques feraient l’objet d’une surveillance un peu plus resserrée de la part de la Fed, qui imposerait en particulier des minima en matière de fonds propres.

    De fait, certains craignent déjà que le secteur public aille bien au-delà des recommandations de la Table ronde. "Il y aura plus de règlementation", prédit Busch, de BMO Capital. "C’est comme ça que fonctionne le processus politique ; il réagit quand c’est déjà trop tard et après il réagit à l’excès."

    Quoi qu’il en soit, une réforme en profondeur, telle que celle mûrie par Paulson, prendra sans doute des années.

    "Après une règlementation d’urgence en 2009, on pourra peut-être avoir une discussion sérieuse sur une réforme règlementaire d’ampleur en 2010 ou en 2011", déclare Charles Gabriel, analyste de Capital Alpha Partners.

    John Dearie, qui a occupé divers postes à la Fed de New York pendant neuf ans, espère que les autorités éviteront la redite de la loi Sarbanes-Oxley de 2002.

    Ce texte de loi était la réponse des pouvoirs publics aux scandales de grande ampleur tels que celui d’Enron. On lui a reproché d’imposer aux entreprises une règlementation excessive et coûteuse.

    "Nous apprenons par la crise", dit Dearie, qui occupe un poste à responsabilité au Forum des Services Financers, organisme représentant les dirigeants d’une vingtaine de grands établissements comme Lehman Brothers et Bank of America. "Attendons que cela se calme" avant d’édicter de grands changements, conclut-il.

    Version française Wilfrid Exbrayat



    • tvargentine.com lerma 25 août 2008 13:11

      En complément j’aurais mis un lien sur l’excellent http://wiki.france5.fr/index.php/SALE_TEMPS_POUR_LA_PLANETE_-_CHINE%2C_LA_LONGUE_MARCHE_DU_DESERT

      ...sur le vrai visage de la Chine ,car ce pays qui reste une dictature et ou l’information est muselé sert surtout à des grands groupes financiers à produire des études qui générent la spéculation avec des prévisions qui ne reposent sur rien,à part justifier la spéculation du prix des matières premières

      Ce pays est devenu le sous-traitant du monde entier sans aucun respect des questions de sécurité et d’environnement

      La crise des marchés financiers touchera t-elle le marché des sociétés de services informatiques ????

      Les principales sociétés de services informatiques en France ont tous un fond spéculatif dans leur actionnariat qui imposent des marges de 15% et dans la mesure ou la crise des subprimes a touchés tout ces fonds spéculatifs,posons nous la question de savoir si elles ne vont pas entrainer dans leur chute les principales sociétés de services informatiques en France

      Quand le service informatique marche dans une économie c’est que la croissance est saine ,mais aujourd’hui ?????????????????????????


      • manuelarm 25 août 2008 14:54

        Je ne comprends pas ce commentaire, la croissance est calculer sur le PIB en volume et non en valeur.
        Et même si on prend le PIB en valeur, pour calculer la croissance ont tient compte de l’inflation.


      • Forest Ent Forest Ent 25 août 2008 15:13

        Des choses vraies dans cet article. Mais il me semble y manquer la principale variable explicative : la démographie. Elle sera la première cause de la décroissance.

        Sur la croissance passée, il est clair qu’elle a été en bonne partie artificielle et que vous la mesurez en haut de cycle alors que nous sommes partis pour de longues années sans croissance. Ca lisserait.

        Plus généralement, l’habitude de mesurer le PIB en USD est biaisé puisqu’on y inclut ainsi les désordres monétaires cause de la croissance artificielle. Mesurée en pouvoir d’achat, par exemple en or ou pétrole, elle est bien bien moindre.

        Enfin, à propos de "l’extraordinaire croissance des PVD" dans la période, j’ai un gros doute sur la qualité de la mesure, à la fois pour des raisons politiques et méthodologiques. En Chine communiste, le PIB mesurable était zéro par définition, et on ne pouvait que l’évaluer. Le passage progressif à un système de marché partiel amène progressivement une partie de la production dans le domaine mesurable. Ca peut créer des effets d’optique.


        • ronchonaire 25 août 2008 15:36

          Ca devait bien faire 15 ans que je n’avais plus entendu parler de Fourastié, l’idole des profs de lycée, dont l’analyse est tellement transcendante qu’on ne l’enseigne plus à partir de la première année de fac !

          Dans votre présentation de la comptabilité de la croissance, vous avez oublié une des variables de l’équation : la croissance du stock de capital. Depuis quelques années, certains auteurs ont par ailleurs "sorti" l’accumulation de capital humain de la PGF pour l’introduire comme un facteur de production à part entière, au même titre que le travail et le capital.

          Tout ceci explique d’ailleurs la faiblesse des taux de croissance du PIB des pays développés : l’accumulation de facteur travail est quasiment nulle (dans certains pays, elle est même négative vu que la population active décroît), l’accumulation de capital humain plafonne pour des raisons naturelles (tout le monde ou presque est scolarisé et en relativement bonne santé) et le stock de capital a tendance à baisser du fait de la désindustrialisation (même si l’augmentation du capital financier ces dernières années a inversé cette tendance). Comme ces trois variables suivent des tendances lourdes qui ne peuvent être inversées du jour au lendemain, il ne reste plus que les chocs de productivité pour faire varier significativement le taux de croissance du PIB, comme ce fut le cas dans les années 90 ; la baisse en cours du stock de capital financier devrait donc, sauf choc positif de productivité, engendrer des taux de croissance du PIB négatifs jusqu’à ce que cette baisse se termine.


          • Daniel Roux Daniel R 25 août 2008 17:38

            Le PIB est une mesure économique étrange. Dans un pays soumis à des catastrophes telles que des tremblements de terre et des cyclones, les destructions ne sont pas déduites du Pib mais la reconstruction en l’état OUI.

            En ce qui concerne l’innovation, les spectaculaires réussites du Japon, de l’Allemagne, de Taïwan et de la Corée, quatre pays pratiquement repartis de rien, sont des exemples parlants. Cela est dû à leurs extraordinaires efforts de recherches développements, au pragmatisme de leur entrepreneur et leur traduction en produits à succès et à forte valeur ajoutée.

            La France n’était pas trop en retard sous De Gaulle grâce aux grands chantiers industriels nationaux qu’étaient l’aéronautique, le tgv et le nucléaire développés à grand frais par l’Etat. Hélas le privé (le Marché ?), gavé de subventions, n’a pas compris les leçons de cette époque et n’a voulu prendre le relais. Conséquence, nos produits industriels actuels dégagent de faibles plus values et sont en concurence avec ceux des pays émergents.

            Ce qui est le plus choquant, c’est que notre avance technologique, qui était un bien collectif, a été bradée par les financiers à des pays comme la Chine, dans leurs seuls intérêts à court terme aux dépens de la collectivité. Lorsque l’on parle de transferts de technologie, on pourrait ajouter, transferts d’emplois, transferts de capitaux, de pollution agravée et d’exploitation abusive des populations locales y compris des enfants.

            L’espoir d’un renouveau n’est pas mort. L’écologie et sa traduction en développement durable pourrait nous permettre un nouvel essor, si le gouvernement Sarkozy cessait de prévilégier les monopoles des multinationales et favorisait les petites et moyennes entreprises innovantes. Parler de concurence loyale dans les conditions actuelle est un mensonge.

            Qu’attendons nous, par exemple, pour exploiter la biomasse et produire du gaz comme au Danemark, alors que nous sommes l’un des pays les plus agricoles d’Europe ? Que GDF-Suez ne puisse plus acheter le gaz Russe à des prix fixés sur 30 ans pour nous le revendre très cher, à des prix indexés sur le pétrole ?

            Hélas, tout le monde le sait, il n’y a rien de bien à attendre du gouvernement Sarkozy.





            • Ranjo 27 août 2008 19:11

              Avec cette société qui avait de multiples atouts et competences, ils ont reussi a la transformer en un champ de ruine en une dizaine d’année.

              Ce qui ne les a pas empeché de se gaver de salaires mirobolant , l’incompetance ca se paye chez les dirigeants des groupes francais..


            • laurentsj 25 août 2008 18:34

              Le monde est déjà en récession, si on corrige les chiffres officiels de l’inflation qui sont en réalité entre 8 et 12%. (comparez vos factures carburant et shopping hypermarché avec l’année dernière)
              Toutes les banques centrales sont coupables.

              Pour qu’il y est croissance à long terme, il faut produire des biens de valeur - pas des bulles.

              La periode de croissance de ce 30 dernières années devait toucher fin en 2000. On l’a maintenu en vie artificiellement principalement en injectant des milliards de milliards d’argent qui n’existe pas "tangiblement", surtout grâce aux bulles boursières et immobilières - des bulles conflées sur un Schema Ponzi

              Le profit des 50 dernières années est le résultat d’un cout de l’énergie maintenu artificiellement bas. Maintenant que nos resources sont en voie d’extinction, il faut compenser les pertes de profits.

              Solution : le cout du labeur qui (si on le compare avec l’inflation) est en baisse certaine dans tous les pays de l’ouest.

              J’aime beaucoup votre article, mais je ne suis pas d’accord sur ce point :

              "La mondialisation favorise ainsi une tendance à l’alignement des niveaux de vie par rattrapage des plus pauvres sur les plus riches"

              J’aurais plutôt écris :

              " La mondialisation favorise ainsi une tendance à l’alignement des niveaux de vie par abaisser le niveau de vie de la classe moyenne "à l’ouest" sur le proletariat des pays emmergeant. "

              Oui, bientôt beaucoups de Chinois et d’Indiens possederont une Téle et un Frigo.
              Je suis rassuré, je pourrais toujours conserver mon camembert et regarder Pop Idol



              • décurion 25 août 2008 22:09

                La croissance est intimement liée à la consommation.
                La croissance naturelle d’une société ne peut pas être supérieure à la croissance démographique.La croissance a eut suffisamment de beaux jours, et il va falloir, à terme apprendre à utiliser un nouveau langage, et des mots comme "éconologie" ou "ecolonomie", ce qui dans les faits, reviendra au même.
                Il va falloir apprendre à faire durer nos meubles, tout le temps nécessaire, pour qu’un arbre est la taille suffisante, pour fournir le bois nécessaire, à leurs remplacements.
                L’économie a besoin d’une consommation de masse, qui s’adresse à des économiquements faibles et par nécessité, pas trop regardants sur la qualité des produits à acquérir.
                Car la combine est simple, produire du simple , pas cher, éphémère, et vendre , revendre,revendre
                ,revendre............................................................. ...................................................................... ........................................................
                Seulement à force de tirer sur la ficelle, beaucoup ont compris, que la pauvreté, est un luxe, hors de prix pour les miséreux, et "pauvre affamé craint l’abondance".
                Tout porte à croire, que ceux qui boivent la lie, ne boiront plus la tasse, s’ils peuvent l’éviter.
                La croissance, il ne faut pas trop s’attendre, à ce qu’ils en soient le moteur.
                Le durable, le "fais le toi même", les légumes du jardin, les cages à lapin, trois poules, deux canards, genre "ermite" ou "cour des miracles", beaucoup y pensent, et ceux qui le feront, pourraient être un exemple, à suivre, pour les autres.
                Des gens qui ne votent pas, qui ne comptent pas, ceux que l’on a chassés parce qu’inutiles, indispensables et réfractaires à une croissance qui les dessert.
                Fiction ou scénario possible ? l’avenir le dira, mais peut etre, serait il préférable, de s’attendre à une remise à zéro des compteurs, et ne pas croire, qu’être dindon, c’est pour l’éternité.


                • stephanemot stephanemot 26 août 2008 03:48

                  La croissance économique est avant tout un indicateur. Si elle peut servir de support à des objectifs chiffrés, elle ne saurait être une fin en soi.

                  Un peu comme le seul de pauvreté. On parvient à le faire reculer mais pour beaucoup, sortir de la pauvreté signifie découvrir la misère (ex je gagne tant par jour, mais je suis déraciné et ces nouveaux moyens ne me permettent pas de survivre dans ce nouvel environnement).

                  Comme à chaque grande crise se pose la question du changement de paradygme.

                  Et pour moi, nous n’avons pas affaire à une crise économique mais à une crise de l’économie (http://blogules.blogspot.com/2007/07/mondialisation-du-free-market-au-fair.html ). Sur le fond, nous ne sommes même pas encore entré dans cette crise puisqu’aucune vision stratégique digne de ce nom n’a été proposée. Je n’ai rien vu pour le moment qu’une série de mesures tactiques et un festival de dénis et de démissions intellectuelles (palme d’or pour le tandem Bernanke-Paulson : http://e-blogules.blogspot.com/2008/07/this-is-not-financial-crisis.html ).

                  Il est temps de réhabiliter l’économie au sens noble, d’étudier l’activité humaine et ses impacts de façon plus saine. De ne plus réduire le pilotage économique à la seule logique financière.


                  • Pierrot Pierrot 26 août 2008 11:22

                    Le monde est en croissance forte depuis les années 2004 environ.
                    Il faut voir la moyenne mondiale et non regarder la croissance de l’UE petit appendice de l’Eurasie etc.

                    Regardons la forte croissance de la Chine (1,4 milliard d’habitants) de l’Inde (1,1 milliard) du Brésil et de l’Amarique latine, de l’Asie.

                    Ce qui est en panne ne représente pas grand chose.



                      • Matéo34 Matéo34 26 août 2008 12:43

                        Bonjour,

                        Je trouve cette article simpliste, meme pour un non économiste comme moi. Les remarques de Léon, Stephanemot et Forest Ent ne font que renforcer cette pensée : PIB on a un beau chiffre qui rassure les marchés, qu’on nous dit qu’il faut soit bon mais pour le débat de savoir comment ça marche, conséquences économiques et politiques et que ce chiffre à lui seul ne veut rien dire ... Pour ça, circulez, y a rien à voir !

                        Pour ce qui est d’une analyse de la mondialisation : Jospeh Stiglitz http://rougemontp.gauchepopulaire.fr/index.php/post/2008/08/25/Stiglitz-prix-nobel-deconomie-2001-donne-son-analyse-sur-lechec-de-la-mondialisation-liberale pour copier le lien : http://www.dailymotion.com/video/k3mdiUR85ODabhBfmG

                        Pour ce qui est de l’innovation : j’ai lu récemment dans "Courrier International" que le Kenya avait mis en place des zone d’économie exclusive, comme avait fait la Chine en son temps : la production est destinée à l’export (vu que la Chine pour certain devient trop chère et que ce met en place des lois sociales notamment sur la protection par le contrat social). Je doute que la production bénéficie aux Kenyans et en plus niveau innovation, cela permet surtout de faire exploser ce bon vieux taux de profit de l’entreprise... conclusion : à partir de maintenat, on fera comme d’habitude !
                        L’innovation internet et de la technologie portable ont modifiés surtout la vie des gens des pays riches... et assez peu de ceux qui vivent dans les PVD et les pays pauvres.

                        L’endettement des ménages : forcemment, les pays riches ont connu l’explosion de la précarité et des bas salaires. Comme le hasard fait bien les choses, les crédits à la consommation ont explosé... Comme par hasard, certains ont gagné au grattage et au tirage ! Le fameux "facteur non durable" de l’article, son vrai nom c’est "choix politique"...

                        Ensuite, l’explosion de l’endettement des ménages concerne les pays où les services publics sont de plus en plus remis en cause ou inexsistant. On peut supprimer les dépenses publiques pour avoir un beau bilan comptable qui plait à nonaladette, sauf que le besoin demeure mais assumé par les citoyens directement sans se demander s’il peuvent ou non le payer...

                        Bref, un bel article avec un beau titre pour parler d’une crise systémique que le capitalisme a connue et connaitra encore.

                        Bonne journée.

                        Matéo.


                        • Nono Ladette Nono Ladette 26 août 2008 15:01

                          Bonjour à tous et merci pour vos réponses, plus agréables et moins agressives que d’habitude smiley

                          L’essentiel d’entre elles qui ont reçu beaucoup de soutien sont celles qui remettent en cause la notion de PIB en tant que mesure de la richesse. Probablement cette notion mérite d’être discutée (notamment parce qu’elle considère la desctruction et la reconstruction comme génératrices de valeur) mais je ne rentrerai pas dans ce débat ici, par manque de temps, mais aussi je l’avoue, de compétence sur le sujet. Je lis néanmoins avec interêt vos articles à ce sujet.

                          Malgré tout, la croissance du PIB reste, en tant que grande masse, un facteur déterminant de l’évolution du niveau de vie et de la création d’emploi et mérite encore d’être utilisée comme base d’analyses économiques. En attendant mieux...

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