Excellent article qui rappelle à bon escient ce qu’était la
réalité avant que Philippe le Bel ne construise un état alors que les princes d’Europe
étaient les jouets des prêteurs sur gages, usuriers « lombards » et
surtout l’ordre des Templiers, puis puissant que n’importe quel royaume et
manipulateurs des papes qui étaient leur vitrine ! On assiste en effet au
retour de la lettre de change.
Les Templiers exerçaient une activité économique,
commerciale et financière qui finançait les frais de fonctionnement leurs
activités militaires en Orient avec l’assistance des chefs de guerre chrétiens
féodaux, les seigneurs, sans hésiter à s’assimiler à unebanque et pratiquer l’usure,
c’est-à-dire une négociation comportant le paiement d’un intérêt, qui était
pourtant interdite par l’Église aux chrétiens.
Les Templiers prêtaient de l’argent aux pèlerins, croisés,
marchands, congrégations monastiques, clergé, rois, princes, etc. Le montant du
remboursement était supérieur à la somme initiale, intérêt camouflé par un acte
de changement de monnaie. C’était une façon courante de contourner l’interdit.
Quand Saint Loui, en arrivant à Antioche a demandé une aide
financière aux Templiers, il avait écrit à son intendant en parlant des
Templiers, « nous ne pouvons pas nous imaginer comment nous aurions pu subsister
dans ces pays sans leur aide et leur assistance.(...) Cette somme leur doit
être rendue (...). » La somme en question représentait deux mille marcs
d’argent.
L’ordre du Temple a endetté les rois en proie à des difficultés
financières et renfloué les caisses ou payé les rançons de rois faits
prisonniers, à cherge de revanche. L’omerta aussi est une dette
L’activité financière de l’ordre prévoyait que les
particuliers puissent déposer leurs biens lors d’un départ en pèlerinage vers
Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle ou Rome. Lorsqu’un pèlerin confiait aux
Templiers la somme nécessaire à son pèlerinage, le frère trésorier lui
remettait une lettre sur laquelle était inscrite la somme déposée. Cette lettre
manuscrite et authentifiée a pris le nom de lettre de change. Le pèlerin
pouvait ainsi voyager sans argent sur lui et se trouvait plus en sécurité.
Arrivé à destination, il récupérait auprès d’autres Templiers l’intégralité de
son argent en monnaie locale. Les Templiers ont mis au point et
institutionnalisé le service du change des monnaies pour les pèlerins.
Plus fort : Saint Louis (toujours lui), en partance
pour la deuxième croisade, a décidé de laisser le trésor royal sous la garde du
Temple de Paris. On imagine les ravages. Et c’est Philippe IV Le Bel qui a mis
fin à cet état dans l’état, mais à quel prix !