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Accueil du site > Actualités > Economie > Manifs lycéennes, cest reparti

Manifs lycéennes, cest reparti

Conseils de classe passés, il reste deux semaines avant les vacances de Noël. L’idéal pour cette cérémonie rituelle dont aucune classe d’âge ne voudrait être privée. Chanter "aucune hésitation" ou "Darcos si tu savais, ta réforme..." fait toujours partie du programme. Défilés joyeux (sauf quand ça fini mal) où, un pas en avant, un pas en arrière, on n’a pas l’air angoissé par l’avenir des professeurs de SES.

Car cette année, c’est le prétexte. Il en faut un même si, au moment du bilan, on se demande si les motifs méritaient l’ampleur des mouvements. Même si on arrive parfois à la conclusion plus dangereuse selon laquelle plusieurs semaines dans la rue conduisent à un taux de réussite au Bac supérieur à l’habituel.

Lors de la mise en place de la seconde de détermination, les Sciences économiques et sociales étaient une matière obligatoire.

Etant plus sociales qu’économiques et pas vraiment scientifiques, les SES sont vite devenues une matière négligée par de nombreux élèves et utilisée, en fin de seconde, comme un critère d’orientation par défaut vers la 1ere ES.

Les SES sont alors devenues une des deux matières optionnelles obligatoires (pour reprendre la terminologie des textes).

Mais elles ont été victimes, en même temps, d’une forte désaffection entre le choix de l’option en seconde et l’évasion vers une 1ere littéraire, technologique et surtout scientifique l’année suivante.

Si certains élèves avaient donc suivi une initiation aux "sciences économiques" en seconde, à la place d’une langue vivante 3 ou du latin ou du grec etc.. ils n’en faisaient plus rien en 1ere alors que d’autres pouvaient sans dommage (selon les professeurs eux-mêmes) commencer "véritablement" l’économie en 1ere sans avoir choisi l’option en seconde !

Les SES ont souffert (en plus de leur contenu) d’une autre ambigüité. Les professeurs qui enseignent des matières obligatoires comme l’Histoire Géographie ou l’Education Civique Juridique et Sociale dans de petits lycées peuvent enseigner, accessoirement, les SES.

Alors, comme le disait Philippe Guittet, Secrétaire Général du SNPDEN sur France 2 au journal de 13h, aujourd’hui, il est plus facile de mettre les élèves dans la rue que de les faire retourner en classe.

Ceux qui craignent pour leur corporation, les professeurs de SES, font ce qu’ils peuvent pour faire reculer un ministère qui laisse planer un doute sur l’avenir. S’il reculait, ce ne serait pas la première fois.

Mais pendant ce temps-là, personne n’a envie de manifester contre un problème autrement plus grave et lourd de conséquences : L’inadaptation croissante du public scolaire aux ambitions affichées des programmes. 


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8 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 11 décembre 2008 13:06

    ça changera pas grand chose et les gosses risquent juste de partir en vacances un peu plus tôt en chopant la crève !

    le mammouth est pas prêt d’être dégraissé ! smiley


    • norbert gabriel norbert gabriel 11 décembre 2008 15:35

      salut
      on peut se poser la question de savoir si un ministre comme Darcos est vraiment compétent, outre ses bourdes et sa méconnaissance de certains sujets de base (confondre garderie et maternelle) il s’obstine à promouvoir des "réformes" établies par diktat, pas par analyse, ni concertation, ni vision à moyenne ou longue échéance. 
      Pas étonnant que les élèves, qui sont en première ligne en perçoivent les hiatus. 
      Par exemple, la suppression du samedi scolaire n’a pas été étudiée du point de vue de l’intéret des scolaires, mais de celui des week-end des parents. Il me semble que le bon sens est en régression...
      Et avec les possibilités de travail du dimanche pour certains, ça va pas améliorer la cohésion des familles, sachant que la plupart du temps, ce sont ceux qui travaillent le samedi qui seront concernés.
      S’ils ont des enfants, les inconscients, ça va être un problême de plus si les enfants sont petits.


      • Rune Rune 12 décembre 2008 11:54

        Pour moi, un type ne sachant pas faire une règle de trois ne peut pas être un modèle de compétence. Car franchement, plus qu’une règle, c’est un outil de base pour des raisonnements logiques. Autrement dit, je ne pense pas que ce Môssieur sache appliquer une méthodologie d’analyse rigoureuse quand besoin est.


      • Fergus fergus 11 décembre 2008 17:50

        L’éducation nationale forme des jeunes bien mal préparés à la vie citoyenne. Un sondage récent a montré à quel point les Français sont nuls en économie, et il est probable qu’une étude portant sur leurs connaissances en matière d’institutions mettrait en lumière des lacunes presqu’aussi grandes. C’est pourquoi il conviendrait, non pas de rendre les SES optionnelles, mais au contraire obligatoires et enseignées dès la classe de 4e. Cette lutte est une lutte juste, et pas seulement une récréation festive !


        • loetchr 17 décembre 2008 12:26

          Bonjour
          deux petits commentaires sur votre commentaire :

          - "L’éducation nationale forme des jeunes bien mal préparés à la vie citoyenne".
          Pour ma part, j’aurai tendance à dire "la société française forme des jeunes bien mal préparés à la vie citoyenne".
          Que l’Éducation Nationale ait sa part de responsabilité, d’accord. Mais il ne faut pas tout mettre sur son dos (qu’elle a large...)


          - "un sondage récent a montré à quel point les français sont nuls en économie"
          Sur le sondage, il faut voir ce que ses auteurs entendent par "nuls en économie".
          Et sinon, la vaporisation récente d’un nombre de milliards a montré que les plus "grandes pointures" de l’économie mondiale ont laissé s’installer une belle crise smiley


        • Thierry JACOB 11 décembre 2008 18:14

          Les manifs d’avant fêtes sont désormais récurrentes...les conseils de classes sont passés, les vacances approchent...mais sur le fond, la réforme de l’EDUC NAT est nécessaire, non pas pour économiser des profs mais pour changer l’enseignement, la façon d’enseigner...

          La réforme de l’EDUC NAT doit permettre à l’élève l’apprentissage de l’autogestion.
          Les nouvelles technologies d’information et de communication, accessibles à tous, ouvrent de réelles perspectives.
          Certaines connaissances peuvent, en contact avec un instructeur s’acquérir selon les besoins, dans un rythme propre à chacun pour un objectif commun.
          Dans ce cadre, "l’économie" de 80 000 professeurs sur 5 ans permet le transfert de moyens financiers aptes à cette modernisation.

          Investissons, dés aujourd’hui, dans la ressource essentielle de demain : la matiére grise !

          J’espére que les casseurs habituels seront mis hors circuit...quant aux élèves qui croient en leur combat...que l’apprentissage de la citoyenneté leur soit profitable


          • loetchr 17 décembre 2008 12:40

            Bonjour,

            d’accord avec vous sur l’influence qu’auront les nouvelles technologies sur l’enseignement (en particulier sur les logiciels libres, si je comprends bien) mais, d’un point de vue technique, vous faites une grosse erreur quand vous dites :
            "l’économie" de 80 000 professeurs sur 5 ans permet le transfert de moyens financiers aptes à cette modernisation."

            Cette économie ne sera absolument pas transférer vers ceci (ou n’importe quoi d’autre). Dans l’industrie, ça s’appele un plan social (dans le vieux sens du terme, en gros) : on vire les gens pour éponger les pertes, il n’y a pas d’économie et donc pas de transfert.

            Le matériel informatique est payé par les collectivités locales (commune, conseil général ou régional), l’Éducation Nationale est censé payer la formation des personnels pour l’utilisation (technique et/ou pédagogique). Dans les faits, assez souvent, on a des ordinateurs, on attend les formations et quand elle arrive, l’ordinateur est vieux et tombe en panne (c’est plus efficace en lycée, je pense : plus de personnels concernés et parfois des sections techniques qui "stimulent" le tout).

            On retrouve ici, comme souvent, le décalage entre les "bô discourrrrs" et la réalité dans les classes.



          • TSS 11 décembre 2008 23:18

            j’ai vu ce soir le recteur de l’academie de Creteil invité sur la 5:Arrogant...,Pédant...,Méprisant...

            si c’est ça qui doit instruire la jeunesse ,c’est mal parti !!

            nous n’avons pas fini de les voir dans la rue !!

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