Moins de pub mais plus de taxes !
L’annonce de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques par Nicolas Sarkozy en faveur d’un report sur les chaînes privées ne devait pas s’accompagner d’une hausse de la redevance. Effectivement, ce n’est pas sur la redevance que le « nouveau problème » se reportera, mais sur une nouvelle taxe - une de plus - sur les écrans (télé, ordinateurs, portables).
Le président du pouvoir d’achat s’apparente plutôt à un distributeur aléatoire de prime à l’électorat et de pénalités au plus grand nombre suivant l’urgence du moment tant la ligne politique de ce dernier est incompréhensible.
On nous parlait d’un "ultra-libéral", c’est-à-dire d’une version simplifiée d’une société sans règles du jeu et ouverte à la concurrence.
Cette version est tantôt appliquée au sens le plus strict, tantôt à son contraire le plus parfait, c’est-à-dire l’interventionnisme partout où l’Etat n’a rien à faire.
Cette fois-ci, il s’agit d’un nouveau faux-problème concernant la publicité sur les chaînes publiques. Sous prétexte de fournir un meilleur contenu et sous couvert de "simplification" sans pub, le transfert des recettes publicitaires publiques vers le secteur privé constitue un jackpot pour TF1, M6 et consorts.
Les publicités constituent environ 25 % des ressources de France Télévision (70 % via redevance) et étaient déjà insuffisantes en 2007. Pour simplifier la donne, le choix a donc été fait d’envisager le transfert de ces 25 % vers le privé avec une "ponction" de retour vers le public.
Si le ratio avait été de 1 pour 1 voir supérieur à 1, l’idée aurait pu être bonne puisque le privé aurait "subi" la publicité pour financer le public.
Invraisemblable ! On connaît donc aujourd’hui le rapport de priorité : le privé prime sur le public puisque l’idée est d’avoir un ratio inférieur à 1 et de compléter par une nouvelle taxe sur les "écrans".
Cette taxe, complétant la taxe sur le recyclage, la TVA et autres, constituera un nouveau prélèvement sur les ventes ainsi qu’une nouvelle ressource à gérer sans parler de l’effet mécaniquement inflationniste sur les prix de vente.
Les Français manquent de pouvoir d’achat ? Ils travailleront plus et payeront plus.
Ils travailleront plus, mais plus encore, ils payeront de nouvelles taxes (franchises médicales, redevance pour les seniors, plus de TIPP, plus de TVA (sociale), etc.).
Ce que l’Etat donne d’une main à certains (médecins, pêcheurs, fortunés...), il le reprend mécaniquement sur la masse des consommateurs, en créant une nouvelle règle locale, une nouvelle intervention, un nouveau prélèvement sur la masse.
Cette solution aisée constitue à prélever sur l’ensemble un montant que peu connaissent dans la constitution afin de répartir certaines ressources vers certains canaux discrets : cela se fait déjà sur les feuilles de paie comme sur les volets CRDS, formation professionnelle ou 1 % logement.
Autant de "libéralisme" formalisé qui pénalise les feuilles de paie, le pouvoir d’achat et, plus largement, l’économie du pays.
Plus on invente des prélèvements - surtout pour un problème qui n’a pas lieu d’être et pour alimenter encore un peu plus les caisses de Bouygues - plus on pénalise le pouvoir d’achat, les salaires et l’économie en général.
La chute de la part des salaires dans le PIB ainsi que l’effet exponentiel des revenus issus du patrimoine face aux revenus issus du travail ne font que péjorer la valeur "travail" au profit de la valeur "rente-aubaine".
Les prélèvements en France sont à des taux records, non seulement d’une administration publique qui ne sait pas se réformer, mais aussi du fait d’une foultitude de niches et canaux d’aides "localisées" qui pénalisent à coups de pourcentage les rémunérations de tous.
Pour les hauts revenus, l’impact est amorti par la rémunération en valeur absolue, mais pour les bas salaires, l’impact relatif (au %) se prend de plein fouet et occasionne les 15 % de "smicards" que l’on connaît avec une partie de compléments au "black".
La création de ce type de taxe constitue une rustine de prétexte pour exposer une "faillite générée méticuleusement" occasionnant l’état de fait : "on ne peut plus faire autrement".
A l’image de la Sécurité sociale que l’on pille joyeusement depuis des décennies à coups (coûts) de frais médicaux, dentaires, chirurgicaux, hospitaliers disproportionnés, et ce, sans jamais taper du côté des abus des praticiens, mais toujours des usagers, on joue la même carte sur la carte de la télévision.
115 € pour des programmes moyens (si ce n’est toujours liés aux gesticulations sarkoziennes), cela ne suffisait pas. Il fallait trouver un peu plus de lait sur la nouvelle voiture de la maison : la télévision. Pour que celle-ci soit toujours un plaisir (allusion), on fera comme pour la voiture : un peu plus de taxes : tant qu’il y a des beaufs pour rouler et regarder le foot.
Travailler plus, gagner toujours aussi peu, payer plus : elle est belle la France d’après !
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