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Accueil du site > Actualités > Economie > Néolibéralisme : la parabole du code de la route

Néolibéralisme : la parabole du code de la route

Il était une fois une période que l’on appelait les Trente Glorieuses. Le progrès économique était partagé par tous, chacun pouvait espérer que la condition de ses enfants soit meilleure que la sienne. Le capitalisme encadré par l’Etat fonctionnait globalement pour le bien de tous.

Un code de la route obsolète

La route des Trente Glorieuses comportait de nombreux feux rouges, ronds-points, stops et autres règles qu’il convenait de respecter. L’Etat se chargeait de sanctionner tout contrevenant. Mais un jour, la multiplication des règles finit par devenir pesante et certains demandèrent l’abrogation de ces règles. Leur argument était simple : en supprimant tous les ronds-points, feux rouges, stops et autres laisser passer, il serait possible d’accroître la vitesse de passage et l’efficacité du système de transport.

Les partisans de l’abrogation des règles affirmaient que chaque individu était capable d’estimer quel était son meilleur intérêt et qu’à un croisement, une « main invisible » miraculeuse permettrait à chacun de s’insérer dans le trafic de manière harmonieuse et efficace pour tout le monde. Leur calcul mathématique montrait qu’en évitant tout arrêt, il était possible de largement augmenter le trafic pour un même réseau, assurant ainsi d’une meilleure efficacité pour le bénéfice de tous.

Les partisans de la fin du code de la route parvinrent à faire passer leur argument en s’appuyant sur des arguments simples mais percutants. Ils mirent en avant le temps perdu à des feux rouges inutiles où personne ne passe en face… En outre, ils soulignèrent que ce code de la route imposait des forces de police qui pourraient être occupées à des activités plus utiles.

Le code de la jungle

La suppression des règles fut progressive, pour permettre une familiarisation de la population. Les feux rouges devinrent de simples laissez-passer avec priorité et petit à petit, la notion de priorité fut retirée des endroits avec une bonne visibilité. Assez naturellement, une nouvelle règle se mit en place : le plus gros et le plus rapide avait la priorité sur le plus petit, qui laissait toujours passer plus fort que lui. Dès lors, les gros devinrent de plus en plus gros pour profiter de cette priorité.

En fait, plus on était gros et forts, plus on pouvait imposer sa volonté sur des petits qui ne pouvaient pas se risquer à passer, de peur d’être tout simplement écrasés par un plus gros qui n’aurait pas fait attention. Pire, les plus gros étaient devenus tellement gros qu’en cas de pannes ou d’accidents, ils bloquaient totalement le passage, imposant progressivement aux petits de les aider pour se sortir de l’ornière à moins de rester bloqués derrière eux sans pouvoir avancer.

Après de nombreux accidents consécutifs à la vitesse excessive des plus gros camions (les 900 tonnes), qui avaient fini par bloquer de plus en plus souvent les routes, les hommes finirent par constater que le « laissez faire » et le laissez passer » provoquait de grandes injustices et des crises violentes comme le disait un Général prophétique. C’est pourquoi ils finirent par décider de revenir à leur ancien code de la route, qui s’il était un peu frustrant parfois, garantissait à tous un droit de circuler plus juste et sécurisant.

La morale de l’histoire

La déréglementation économique que nous vivons depuis 30 ans, c’est un peu comme si nous avions renoncé à tout code de la route économique en pensant que l’absence de règles n’empêcherait pas la création spontanée d’un équilibre qui pourrait être profitable à tout le monde. La crise actuelle montre bien qu’un tel équilibre n’est pas possible, que seule une minorité profite de l’absence de règles et que l’absence de cadre économique provoque des crises de plus en plus violentes.

L’alternative n’est pas un système uniforme niant toute liberté. L’économie a juste besoin de retrouver un code de la route pour ne pas sombrer dans la loi de la jungle. Et chaque individu y restera libre d’y choisir son véhicule, son rythme et sa route, mais en respectant le code de la route et les normes en vigueur.


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31 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 28 avril 2009 11:05

    « Les partisans de l’abrogation des règles affirmaient que chaque individu était capable d’estimer quel était son meilleur intérêt  » Intérêt, le juste mot est lâché, Laurent !

    Dans un système où la route est en commun, les règles sont obligatoires pour la bonne raison que la différence créera l’incompatibilité à terme. Aujourd’hui, si Citroën décidait de ressortir la 2CV, elle serait refusée par les normes en vigueur. Déjà, les normes qui font disparaitre le sans plomb 95 plus vite que prévu, condamnent tous les véhicules d’avant 2OOO...Donc, on nous condamne à grossir toujours plus.

    Pourtant, les voitures plus légères font moins de dégâts et l’évolution des matériaux et des techniques permettraient de disposer de 2CV deux fois plus solides, plus puissantes et pas plus lourdes. Et pourtant, cela ne suffirait pas au regard des deux tonnes 4OO chevaux des grosses allemandes...Les allemands ont gagné la guerre sur le terrain parce qu’ils roulaient chez nous dans nos excellentes « traction avant  » françaises. Elles étaient plus légères, véloces, habiles, maniables, solides et sur tous terrains...Il y avait d’ailleurs, 258 marques différentes de Motos à l’époque. Mais vu qu’on a gagné la guerre, on a confié à d’autres le soin de fixer nos règles et de produire nos ustensiles...résultat, on a les lourdes règles que de vaillants et rudes policiers se chargent de faire respecter et les lourds char d’assaut qui vont avec. C’est la rançon de la gloire !

    Moi je dis ça, je m’en fou, je roule toujours sur les petites routes en 2CV...


    • Kalki Kalki 28 avril 2009 17:09

      Les petites voiture polluent moin et sont en dessous des 120 grammes autorisé ( comme si ces 120 grammes changent quelque chose)

      On vous forcait la main en ne vous que du choix de moyen/haut de gamme avec les prix qui vont bien avec.

      Les ventes ont baissé, ils vendent et produisent plus de petit véhicules

      IL y a plus de vente de petit véhicule.

      C’est magique.

      Mais c’est à mourrir de rire si on y réfléchit, il y a t’il un moyen de sauter de ce train en marche ? Et bien, ...


    • Julius Julius 28 avril 2009 11:08

      Votre parallèle est drôle, mais complètement faux. Le libéralisme n’est pas un système sans le code de la route. Le libéralisme est un système, où vous pouvez prendre un itinéraire que vous voulez (tant que vous suivez le code de la route). Et le code de la route est la même pour tout le monde. Il n’y a pas de maître qui organise le trafic. Toutes les routes sont ouvertes à tous. Personne n’est obligé de prendre une route particulière.


      • Yvance77 28 avril 2009 13:15

        D’un ignare je cite : "Et le code de la route est la même pour tout le monde. Il n’y a pas de maître qui organise le trafic. Toutes les routes sont ouvertes à tous. Personne n’est obligé de prendre une route particulière."

        A qui il veut faire croire cela le réac ultra libéral.

        Non ces gens là, issus des lobbies les plus en place n’ont aucune règle. Ils les fabriquent pour les gueux.

        Alors cessez vous tissus de conneries sans nom ni borne. Toujours dans la vile propagande libérale ce .... julius.

        a peluche


      • Traroth Traroth 28 avril 2009 16:32

        @julius : et les règles actuelles du libéralisme, ça serait quoi, d’après vous, donc ?


      • donino30 donino30 28 avril 2009 11:13

        Difficile de faire plus flou dans l’expression des idées. Les métaphores c’est bien à condition de ne pas en abuser ! Quels sont donc ces feux rouges abrogés ? Je n’en vois guère de significatifs. Il y a surtout eu une évolution des pratiques et des moyens logistiques, ce n’est pas tout à fait la même chose : aucune loi n’interdisait la mondialisation et les délocalisations il y a 30 ans, c’était avant tout une question de culture et de manque d’infrastructures.

        Par ailleurs la situation géopolitique encourageait, sans besoin de légiférer, les industries nationales : n’oubliez pas sur quelles terribles cendres reposent la réussite des 30 glorieuses.

        Je suis en revanche bien sûr d’accord sur le fait qu’il faille de nouvelles règles, en particulier en matière de protectionnisme des produits locaux, au niveau national voire peut être même régional.


        • Traroth Traroth 28 avril 2009 16:36

          Les feux rouges :

          • Droits de douane
          • Limitation sur les transferts internationaux de capitaux
          • Droit du travail
          • Interdiction du travail des enfants
          • Contrôle étatique sur les entreprises relevant de la sécurité nationale
          • Contrôle sur la possession d’action d’entreprises considérées comme vitales pour l’économie nationale
          • Contrôle des entreprises par nationalisation, tout simplement
          Stop ou encore ?

        • Julius Julius 28 avril 2009 17:01

          # Droits de douane

          Il ya des barricades sur la route. Seules quelques personnes ont le droit de passer et ils doivent payer une raquette.

          # Limitation sur les transferts internationaux de capitaux

          Vous êtes autorisés à emporter que quelques personnes et des marchandises dans votre voiture.

          # Droit du travail

          Vous devez prendre les auto-stoppeurs. Même si votre voiture est déjà pleine.

          # Contrôle par la nationalisation des entreprises, tout simplement

          Votre voiture ne vous appartient pas. Chaque fois que vous voulez aller quelque part, vous devez prêter une voiture de l’État. Tout le monde a la même voiture (sauf pour les dirigeants et les bureaucrates).


        • Le matou 28 avril 2009 21:42

          # Droits de douane

          Il n’est pas possible de permettre à des criminels activement recherchés de se balader librement et de s’enfuir à l’étranger. Il n’est pas autorisé de faire commerce de corps humains.

          # Limitation sur les transferts internationaux de capitaux

          Il n’est pas possible de transporter des armes, de la drogue ou des produits dont la fonction est de nuire à la population ou à l’environnement. Il n’est pas possible de transporter des biens produits dans des conditions que la morale réprouve.

          # Droit du travail

          Vous devez être en permanence vigilant lorsque vous conduisez. Vous ne devez pas boire, vous droguer ni relâcher votre attention ou vous serez tenu pour responsable si un malheureux accident se produit.

          # Contrôle par la nationalisation des entreprises, tout simplement

          La route ne vous appartient pas. Vous devez accepter de la partager avec les autres usagers. Les autoroutes payantes ne peuvent pas vous appartenir mais appartiennent nécessairement à l’Etat, qui est le seul propriétaire légitime pour ce type d’infrastructures. C’est au gouvernement élu par les citoyens de décider de la gratuité ou non des autoroutes, et de fixer le prix du passage en cas de non gratuité. Ce n’est pas à un propriétaire privé qui détiendrait alors un monopole injustifiable sur la liberté de circulation de la population, et ne fixera ses tarifs qu’en fonction de son seul intérêt.


        • yasunari yasunari 29 avril 2009 11:27

          Tu veux un feu rouge abrogé ?
          Le Glass Steagall Act. Voté en 1933 pour empêcher les banques commerciales (celles qui gèrent les comptes de tout un chacun) de spéculer avec l’argent de leur clients.
          Cette séparation des activités bancaires était une conséquence de la crise de 29.

          Abrogée en 1999 sous la pression des lobbies de la haute finance qui trouvaient anormal que les caisses d’épargne et les fonds de retraite se voient interdire de perdre leurs dépôts à Vegas...

          Elle n’aurait pas empêché la crise actuelle, mais aurrait bien freiné la contamination...

          D’autres exemples ?

          Va voir du côté de William K Blake, l’ancien directeur de l’Insitute for Fraud Prevention. Il a deux ou trois choses interessantes à dire sur la dérégulation. Quand à Simon Johnson, ancien économiste en chef au FMI, ses explications sur la crise actuelle devant la commission économique conjointe (Senate/Congress) le 21 Avril dernier tedonnerons toutes les précisions requises.


        • Serge Serge 28 avril 2009 11:14

          Pour illustrer par du concret,du vécu ,du palpable cet article deux« infos tombées » hier...
          1) + 63 400 chômeurs en mars selon les chiffres « officiels ??? » ( je n’insiste pas sur les polémiques pour établir ces données ) soit...2,44 millions de chômeurs au total...et 3,48 millions si on tient compte des « travailleurs à activité réduite » concept plus que bizarre !
          Mais pour l’inénarrable C.Lagarde ces chiffres sont qualifiés de « PAS CATASTROPHIQUES. » Il est vrai que cette dame ( comme ceux de son clan ) ignorent les fins de mois difficiles sans parler comme dirait Coluche des débuts de mois !
          Sur Europe 1 elle déclare : « Il va falloir être un peu patient. »

          Par contre pour ses copains actionnaires du Cac 40...on apprend le même jour...

          2) qu’ils vont percevoir 35,5 milliards d’euros de dividendes cette année.Or cette « distribution » représente 60% du résultat net agrégé contre 44% l’année précédente.UN RECORD !!!
          Ch. Dautresure, du groupe AXA déclare :
          « EN PERIODE DE CRISE les taux de distribution ont tendance à connaître des pics. »
          Du cynisme incommensurable,car il est évident que nous français d’en bas nous payons la crise et les responsables de cette crise continuent à se gaver !!!


          • Bill Grodé 28 avril 2009 11:55

            @ Lisa SION . Commentaire bien senti, à part un petit détail. Les Tractions Avant n’avaient pas été retenues pour être réquisitionnées par l’armée française : elle n’avait pas confiance dans ce véhicule sans chassis. Et, comble du ridicule, la Wehrmacht en est arrivée à la même conclusion. Mais là où vous avez parfaitement raison, c’est qu’lles ont contribué à la victoire finale : elles étaient le véhicule favori des FFI.


            • décurion 28 avril 2009 12:21

              depuis que je suis en age de comprendre, je n’ai jamais vu le progrés économique etre équitablement partagé entre tous . Loin s’en faut !
              Les « gens » avaient une ardoise à l’épicier du coin et les hommes roulaient du tabac gris.
              Ils vivaient mieux, en un sens c’est vrai, ils pouvaient doubler leur salaire à force d’heures supplémentaires, et se payer 10 francs de jambon, sans payer 5 francs d’emballage.
              Les malfaisants étaient déjà là imposant le chèque dans l’enveloppe, et la politique de la corbeille à un de Gaulle qui n’en voulait pas.
              Quand une classe est attaquée, elle découvre la lutte , et ignore que d’autres avant elle, ont été lessivées dans l’indifférence..
              Non avant, on ne vivaient pas mieux, et les petits ont toujours été la dernière roue du carosse, et cela ne changera pas, ni aujourd’hui, ni demain, car on ne peut légalement améliorer la société, contre ceux qui font les lois qui vous maintiennent dans le purin, et franchir le Rubicon ne semble plus etre une alternative légitime.
              Le capitalisme s’est toujours adapté aux circonstances, et faire une différence entre lui et le libéralisme, c’est déja accepter de perdre une bataille.
              La société à juste besoin que les hommes qui la compose reprennent leurs droits et disent stop aux malfaisants.


              • Zalka Zalka 28 avril 2009 13:23

                J’ai d’abord été tenté d’applaudir, car comme vous, je ne suis pas un supporter de l’école de Chicago et des neuneus libertariens.

                Mais finalement une chose me dérange : la parabole, la comparaison. Certes cela peut avoir des vertus explicatives, mais en réalité, dans un débat comme celui là, n’importe qui peut trouver n’importe quel parabole pour défendre n’importe quelle tendance.

                Bref, les paraboles ne peuvent convaincre qui que ce soit.



                  • Le péripate Le péripate 28 avril 2009 14:09

                    Le terme « Trente glorieuses » provient d’un livre qui fit date, écrit par Jean Fourastié. En voici un passage qui mérite que l’on s’y arrête.

                    Les historiens qui, tôt ou tard, dépouilleront les journaux de la période 1946-1975 y trouveront peu de témoignage de l’ardeur de la vie et de la joie du peuple français. Les grandes mutations du niveau de vie et de genre de vie n’y apparaissent pas ; la morosité, l’inquiétude, l’annonce ou les récits des catastrophes, accidents y dominent de beaucoup....(....) nous avons à évoquer le climat moral qui a prévalu en France au cours de nos trente dernières années : climat si peu glorieux, si peu accordé à leurs glorieux succès matériels. Comment un grand peuple a-t-il pu vivre dans la grisaille, l’inquiétude ou la hargne la splendide réalisation du plus long espoir de ses ancêtres ?

                    Rien de changé depuis. Sur les trente années qui ont suivis les Trente glorieuses, bien loin d’avoir été les Trente Piteuses, les progrès ont continué à être considérable, sur tout les plans, réductions des inégalités, bien-être de tous, en faire la liste prendrait plusieurs tomes de milliers de pages.
                    Parallèlement, les textes de lois se sont empilés, les organismes étatiques aussi, la réglementation a cru à un point à peine imaginable, la fraction active de la population est lourdement ponctionnée au profit d’une autre qui se laisse vivre. La criiiiise n’est que l’annonce de l’échec prochain de cet obésité des institutions.

                    Et des totos ignorants racontent qu’avant c’était mieux.

                    C’est à se demander si ces gens là méritent la société dans laquelle ils vivent.


                    • Le péripate Le péripate 28 avril 2009 17:51

                      Attribuer la liberté de la presse aux communistes est très drôle, et donne une bonne idée de la clarté de vos idées. Il serait plus exact de dire que le dynamisme de la société française a été plus fort que les entraves. Mais ça, c’est au delà de votre entendement.


                    • Le matou 28 avril 2009 22:01

                      Par définition les néolibéraux actuels, les « laisser-fairistes », à la sortie de la guerre n’auraient rien fait. Pas de retraite, pas de sécurité sociale, pas d’investissements de l’Etat, pas d’entraves à la concentration du capital, pas d’impôts plus élevés sur les tranches supérieures de revenus.
                      Avec les adorateurs de la « main invisible du marché », nous n’aurions ni système de santé public performant (juste quelques cliniques privées inaccessibles pour la majorité de la population), l’enseignement deviendrait entièrement privé et hors de prix (la plupart des enfants n’iraient tout simplement pas à l’école), nous n’aurions pas fait le TGV, ni Airbus, ni les HLM et des millions de gens vivraient encore dans des bidonvilles, nous n’aurions pas de parc nucléaire mais seulement des grands barrages et des centrales au charbon... Tous les médias seraient détenus par un petit nombre de riches industriels ou financiers (comme c’est le cas aujourd’hui à encore 2, 3 exceptions près). Nous aurions l’un des taux de pauvreté les plus élevés au monde, mais nous aurions aussi le plus grand nombre de milliardaires rapporté à la population totale.


                    • Le péripate Le péripate 28 avril 2009 22:37

                      Dire des âneries expose à être contredit. Il n’y a pas eu besoin ni des libéraux ni des communistes pour établir la sécu et les retraites : Pétain y avait déjà pourvu, et De Gaulle a entériné ces choix, avec les mêmes hommes. J’ai la flemme de vous fournir en lien la documentation qui le prouve, mais votre ignorance m’amuse beaucoup, soyez en sûr.


                    • Le matou 29 avril 2009 00:16

                       Ok Le péripate, ma formulation était un peu rapide, mais c’est vous qui me faites rire, à faire semblant de ne pas comprendre. Vous êtes un néolibéral des moins complexés et maintenant vous n’assumez même plus vos propres idées. Les néolibéraux sont parmi les adversaires les plus acharnés de la Sécurité Sociale, tout comme du système de retraite par répartition. Ce sont de fervents admirateurs du modèle américain où la couverture maladie n’est pas obligatoire et est assurée par le privé. Résultat : = de 40 millions d’américains (avant la crise) ne disposaient d’aucune couverture santé. Et les américains qui en ont une le paient au prix fort. Les dépenses de santé sont près de 50 % plus élevées aux Etats-Unis qu’en France, pour un résultat parmi les plus médiocre des pays riches.
                      On pourrait aussi parler du système de retraites par capitalisation, qui aujourd’hui provoque la misère de millions de retraités nord-américains.
                      Bref, si les néolibéraux avaient été au pouvoir au sortir de la guerre, justement, la protection sociale dont tout le monde bénéficie en France n’aurait pas fait long feu, et vous le savez très bien, alors vos leçons, vous pouvez vous les garder en effet.


                    • Le péripate Le péripate 29 avril 2009 00:28

                      Je suis ravi de vous faire rire. Au moins l’échange est profitable à tous deux. Mais vous vous trompez sur le système d’assurances santé américain, seul une partie est privée, l’autre est publique, renseignez vous, je ne suis pas ici pour pour faire faire votre instruction. Idem pour les retraites. 

                      Prenons, si vous le voulez bien, les chose autrement. On peut estimer qu’il est indispensable d’obliger les gens à s’assurer ( quoique le taux de fraude rejoint le taux de non assurés en système non obligatoire, phénomène de « passager clandestin »), mais rien n’oblige à un système unique dont il est impossible de connaître la performance, faute de concurrence. C’est aussi simple que cela.

                    • Le péripate Le péripate 29 avril 2009 00:33

                      Et, très important, certains font le calcul qu’il est plus rentable de ne pas prendre d’assurances. Ou est le problème ? Êtes- vous assurés contre tout, absolument tout ? Séraphin Lampion est donc passé chez vous.


                    • Le péripate Le péripate 29 avril 2009 00:37

                      50%, c’est très exagéré. Et ça comprend des dépenses de confort, tel que les seins, les lèvres, qui sont culturelles.


                    • Le matou 29 avril 2009 01:53

                      Le péripate

                      « le système d’assurances santé américain, seul une partie est privée, l’autre est publique, »
                      Je vous corrige, il existe un embryon de système d’assurances santé publique aux E-U. Cela dit, il pourrait prendre de l’ampleur grâce au Président Obama.

                      La concurrence ?
                      La concurrence n’est pas efficace dans le domaine de la santé. Je passerai sur le fait que la concurrence induit des coûts supplémentaires (publicité, communication) et réduit les économies d’échelle. Le véritable problème c’est que dans un système de prétendu « libre choix », la vérité c’est les personnes à risque ne peuvent plus s’assurer ou alors à des prix dissuasifs. Et même si on est assuré, on n’est pas tranquille. On ne compte plus les contentieux aux Etats-Unis où des personnes assurées par des mutuelles privées ne sont pas remboursées lorsqu’elles attrapent des maladies nécessitant des traitements lourds et de longue durée.

                      « certains font le calcul qu’il est plus rentable de ne pas prendre d’assurances. Ou est le problème ? »
                      C’est là qu’on voit que vous n’avez pas compris le principe de la Sécurité Sociale.
                      Le principe, c’est que tout le monde puisse être couvert, et pour cela il faut que tout le monde participe. J’explique : bien sûr que pour de nombreuses personnes, il semble plus rentable de ne pas prendre d’assurances. Je pense même que c’est mon cas, je n’ai pas de problèmes de santé, pas de problèmes de vue, je suis jeune, je ne bois pas, ne fume pas, et j’ai la chance de n’avoir encore jamais été hospitalisé. Bref, je ne coûte pas grand chose à la sécu. Et dans mon cas, certainement qu’une assurance privée me reviendrait beaucoup moins cher.
                      Le problème, c’est que tout le monde n’a pas ma chance. Si tous les gens qui ont la chance d’être bien portants retirent leurs cotisations de la Sécurité Sociale, qui reste-t-il ? Uniquement ceux qui ont eu la mauvaise idée d’être handicapé, ou gravement malade. Et le système s’effondre...

                      Et les gens qui se disent, alors qu’ils sont encore relativement jeunes et en bonne santé : « oh ! je vais faire des économies en ne payant pas mes cotisations à la Sécu », non seulement ils commettent une faute morale (même si personne n’est plus là pour leur rappeler aujourd’hui), mais ils pourraient bien déchanter le jour où ils commenceront à avoir des soucis.

                      « 50%, c’est très exagéré. »
                      Dépenses de santé aux EU : environ 16% du PIB.
                      En France : 11 %.
                      Ce sont les chiffres que vous contestez ? Je rappelle que à ce prix là, plus de 40 millions d’américains n’ont pas de couverture santé, que les chiffres de mortalité infantile aux EU sont les parmi les plus élevés des pays de l’OCDE et l’espérance de vie l’une des plus faibles (or les dépenses de santé augmentent de façon presque exponentielle à partir d’un certain âge).

                      Du coup cela répond à votre remarque :
                      « rien n’oblige à un système unique dont il est impossible de connaître la performance, faute de concurrence. »
                      Avec 30 % de dépenses en moins, on assure un service de meilleur qualité qu’aux Etats-Unis. ça devrait suffire non pour évaluer la performance ?


                    • Le péripate Le péripate 29 avril 2009 07:10

                      Cocorico ! Et tout ce blabla en réussissant l’exploit de ne rien dire de l’abyssal déficit de la sécu ! Vous devriez être syndicaliste, ou faire de la politique !


                    • Le matou 29 avril 2009 13:32

                      C’est tout ce que vous avez à dire ? Le déficit de la Sécu, toutes branches confondues (retraites...), est de 11 milliards d’euros, pour un budget total de 300 milliards d’euros. Autrement dit environ 3%. Et rapporté au PIB de la France (1600 milliards d’euros) c’est 0,6%. Ce chiffre vaut pour toutes les branches de la Sécurité sociale, donc santé + retraites. A comparer aux 5 % de PIB dépensés en plus par les Etats-Unis pour la seule santé ! Donc oui Cocorico !
                      La prochaine fois, utilisez des arguments valables, il y a des limites à la mauvaise foi.


                    • maharadh maharadh 28 avril 2009 14:47


                       Toi + Moi + Eux + Ceux qu’on tout perdu + Lui + Elle
                      & Ceux qui sont pendus
                      Allez, venez, et entrez dans la banque,
                      Allez, venez, et regardez c’qui manque.

                      Merci Wall Street
                      Et merci l’Amérique
                      Ma femme me quitte
                      Parce que j’n’ai plus de fric

                      J’ai vendu ma baraque à Obama
                      Maintenant je dors
                      Dans ma Skoda Fabia

                      Cette nuit
                      Je me suis fait taper mes roues
                      J’ai fait tomber
                      Mes clés dans les égouts
                      J’ai même rêvé
                      Que le vieux John McCain ...
                      Et j’peux vous dire
                      Que mes fesses s’en souviennent

                      Jean-Pierre Pernault s’est remis au Ricard
                      PPDA est devenu smicard
                      Et toi, Christine,
                      Tu as baissé la garde
                      Si je te croise
                      J’te pique ta MasterCard

                      Toi + Moi + Eux + Ceux qu’on tout perdu + Lui + Elle
                      & Ceux qui sont pendus
                      Allez, venez, et entrez dans la banque,
                      Allez, venez, et regardez c’qui manque.

                      Je sais, c’est vrai,
                      J’ai été très naïf
                      Je croyais mon banquier inoffensif

                      Depuis la chute
                      Du CAC et du NASDAQ
                      J’ai comme envie
                      De lui mettre des claques

                      J’ai plus d’boulot
                      J’ai même plus d’livret A
                      Merci Nico
                      Pour mon pouvoir d’achat

                      Pour t’excuser,
                      Vas-y prête-moi Carla
                      Allez, steuplaît,
                      Je te l’abimerai pas

                      Hier, mon Boss
                      S’est aussi fait virer
                      Il a sauté
                      En parachute doré

                      Des fois
                      Je me retiens de l’insulter
                      Mais bon,
                      C’est quand même un bel enculé.

                      Toi + Moi + Ceux qu’on tout perdu + Lui + Elle
                      & Ceux qui sont pendus
                      Allez, venez, et entrez dans la banque,
                      Allez, venez, et regardez c’qui manque.

                      Mikl, ça n’a pas l’air d’aller
                      Ça fait longtemps
                      Qu’j’t’ai pas vu sur eBay

                      Même Jack, maintenant
                      Conduit avec prudence
                      Normal
                      Quand on connaît le prix d’l’essence.

                      Sandro peut plus
                      Payer l’vétérinaire
                      Toph doit
                      2000 pensions alimentaires

                      Et même le roux
                      S’rait prêt à boire sa pisse
                      Normal
                      Quand on connaît l’prix du Pastis

                      Les Mexicains
                      Ne vont plus au ciné
                      Les standardistes
                      N’ont même plus de forfait
                      Fredo
                      A comme
                      Une bizarre impression
                      Normal
                      Quand on connaît l’prix de l’émission.

                      Toi + Moi + Ceux qu’on tout perdu + Lui + Elle
                      & Ceux qui sont pendus
                      Allez, venez, et entrez dans la banque,
                      Allez, venez, et regardez c’qui manque.

                       L’argent est aujourd’hui essentiellement virtuel. Il a pour réalité une suite de 0 et de 1 dans les ordinateurs des banques. La majeure partie du commerce mondial a lieu sans monnaie-papier, et...
                      http://life-in-the-dead.over-blog.com/


                      • karg se 28 avril 2009 15:27

                        Les trentes glorieuses c’était pas compliqués, avec un impot sur le revenus qui montaient à 75% minimun dans les pays riches, les mégas riches n’existaient pas. Au lieu de se gaver de stock option pour maximiser leur revenus, ceux qui avaient le pouvoir préférerai avoir des entreprises avec beaucoup d’employés et des investissements. Les réformes néo libéral soutenu par les masses populistes qui ne veulent pas payer d’impôts, on réduit ces taux à 30 à 45%. Maintenant les pauvres payent des impôts à la place des riches, et les riches font nawaks avec leur argent.

                        Vous savez maintenant ce qu’il reste à faire pour inverser la tendance. Obama a commencé timidement à le faire.


                        • Le péripate Le péripate 29 avril 2009 09:21

                          A la réflexion, même cette parabole/métaphore du code de la route est le fruit d’un cerveau lobotomisé par des années de flicages et de radars.


                          Voyageant souvent en Inde, j’ai toujours été surpris du fait que malgré le bordel ambiant, les accidents étaient relativement peu fréquents, et surtout peu graves. La raison en est que chacun est conscient de ses responsabilités et extrêmement attentif aux autres véhicules.

                          Chez nous, notamment aux Pays-Bas on été mené avec succès des expériences de route nue, en diminuant fortement le nombre des signalisations et autres injonctions.

                          Je me marre assez en voyant le procédé rhétorique se retourner contre son auteur.

                          • miguel34 8 mai 2009 15:56

                            Vous oubliez de dire pourquoi on a supprimé toutes les règles applicables aux banquiers, et pourquoi inversement on a imposer des règles intenables aux Etats. Je vous le dis :

                            1) le système de Bretton-Woods s’est effondré en 1971, il a fallu inventer un nouveau système monétaire

                            2) des économistes, et surtout les multinationales qui étaient derrière, ont milité avec succès pour interdire aux Etats d’émettre de la monnaie, et pour réserver ce privilège aux banques et aux entreprises financières.

                            3) la crise pétrolière de 1973 a été mise à profit pour dire « regardez, on vous le disait, les Etats émettent trop d’argent, ça fait de l’inflation et du coup il y a la crise ». Du coup les règles ont été changées, et depuis les inégalités n’ont plus cessé de croître, et les financiers de devenir de plus en plus puissants.

                            Vous en saurez plus en lisant mes articles (cliquer sur mon nom).

                            Désolé, je ne vois pas bien ce qu’apporte votre parabole : expliquez plutôt quelles règles vous pensez qu’il faut instaurer ou réinstaurer, et pourquoi il faut le faire, je pense que ce sera beaucoup plus utile et percutant.


                            • endsub 27 avril 2010 17:25

                              La parabole est mal orientée : Prenez la ville de Drachten  pour exemple.

                              Il faut quelques règles efficaces et applicables à tous tel que « priorité à droite » point.
                              Lire Freakonomics et prendre conscience que la pire des prunes c’est de donner une mauvaise impression aux personnes qui nous entoure.

                              Plus généralement, l’exclusion, l’échec et l’individualiation a fait des ravages psychologiques et sociétaux. Avec un système moins contraignant, la quantité de personnes résoluement nuisibles ( on compte, à vérifier, 20% de la population pour 10% de bienfaiteurs et 70% de suiveurs) ne peut que diminuer.

                              Il faut responsabiliser les personnes plustôt que les asservir à un shéma organisationnel stressant qui tente à individualiser plustôt qu’à favoriser les synergies.

                              Pour les banques,et bien l’histoire est en dehors de tout système puisqu’il s’agit d’une grosse bulle que l’on nourrit à cause de la réglementation (On ne dépose plus notre argent pour la mettre en sécurité mais parceque le système nous oblige à le faire).

                              Il n’y a rien à faire si ce n’est de transformer radicalement leurs activités pour revenir à une vrai monnaie plustôt que tous ces échanges de dettes ... On surconsomme avec la reconnaissance de dette d’autrui et on s’étonne qu’il n’y a pas de croissance, c’est pitoyable !

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