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Accueil du site > Actualités > Economie > Nos économies doivent être karchérisées !

Nos économies doivent être karchérisées !

Les Européens ne sont pas vraiment altruistes, ils ne sont pas plus angoissés par le sort de la Grèce... En fait, les déboires de ce petit pays les renvoient tout simplement - à l’instar d’un miroir - à leurs propres problématiques fondamentales relatives à l’endettement et à son incontournable pendant - le refinancement de cette dette - ainsi que, pour les responsables les plus honnêtes intellectuellement, à l’usage qui en est fait...

Car la grande partie de ces sommes empruntées a été mal placée quand pas tout bonnement dilapidée, l’endettement de la majorité de nos Etats Européens aux économies dites "intégrées" ( France, Italie, Espagne... ) n’ayant contribué à strictement aucune création de richesse susceptible, à son tour, de générer de la liquidité permettant de rembourser, au moins pour partie, ces ardoises. C’est du reste précisément la raison pour laquelle des questions inextricables pour certains pays (Grande Bretagne), existentielles pour d’autres (Grèce, Islande), se posent dès lors qu’il s’agit de re financer ces dettes avec, dès lors, une seule et unique alternative : s’endetter encore plus pour rembourser les seuls intérêts des dettes antérieurement contractées ! La quasi totalité des sommes colossales empruntées en Espagne, en Irlande ( tout comme aux Etats-Unis) n’ont-elles effectivement pas été coulées dans la pierre, c’est-à-dire dans des placements immobiliers totalement improductifs ayant tout au plus contribué à gonfler artificiellement les valorisations de biens ne générant en retour aucune richesse exploitable ? Le reste de ces sommes ayant connu des destins encore moins durables puisqu’ils n’ont permis qu’à se payer des biens de consommation périssables au lieu de s’investir dans des créations ou en faveur d’ améliorations d’usines et autres créations d’entreprise... Le boom des valeurs technologiques principalement favorisé par de l’argent factice (parce que emprunté) ayant porté les bourses vers des sommets vertigineux a-t-il seulement profité, ne serait-ce qu’à 10%, à une création de richesses et de productivité sur le long terme ? 

Aujourd’hui, le seul remède à ce mal endémique qui agit à la manière d’une rouille corrosive est de mettre nos économies au régime sec en y installant volontairement une spirale déflationniste qui purgerait cette dette hors du système ! Pour ce faire, une seule et unique politique - qui ne sera jamais appliquée parce qu’elle laminerait l’électorat de nos politiciens : les individus, les entreprises et même les pays ayant inconsidérément emprunté à des fins improductives doivent être acculés à la banqueroute. "Liquider le travail, liquider les actions, liquider les fermiers, liquider l’immobilier", c’était la solution radicale que préconisait en effet Andrew Mellon, Secrétaire d’Etat US au Trésor dans les années 1920 des Présidents Harding, Coolidge et Hoover, afin de "réajuster les valorisations" et permettre l’émergence de personnes compétentes ! Electrochoc qui, s’il avait été appliqué dès le déclenchement de la Grande Dépression, aurait évité la liquéfaction de la décennie suivante et bien d’autres malheurs ayant dominé cette période. Près d’un siècle a passé et nos Etats modernes (Etats-Unis, Europe) réitèrent les mêmes erreurs fondamentales en renflouant, en sauvant de la faillite, en injectant force liquidités et en encourageant ce type de comportements volages et peu conséquents plutôt que d’initier une bonne fois pour toutes une grande liquidation de l’endettement à même de rectifier le tir, stériliser le système et modifier les mentalités... Nos responsables ont donc raté une occasion unique dans le cadre de cette crise car il est aujourd’hui trop tard pour procéder à cette purge, nos économies étant parvenues à un point de rupture où ce type d’ajustement - aussi douloureux fût-il - devient inopérant.

De fait, les marchés monétaires étant parvenus à un point de saturation sans précédent, il ne sert plus à rien d’émettre des obligations (des emprunts) de 500 millions ou de 1’000 milliards en direction d’investisseurs - d’ores et déjà repus de papiers valeurs et qui ne sont donc plus preneurs tout comme il est impossible de baisser les taux d’intérêts en-dessous de zéro... Quelque chose va immanquablement craquer dans notre système traditionaliste et confortable du financement de la dette avec un impact évident sur notre train de vie ! Passe encore qu’un appel d’offre Espagnol pour des bons à 18 mois ait lamentablement échoué il y a quelques jours mais qui eut dit que même l’Allemagne puisse éprouver des difficultés à se refinancer sur les marchés ? La calamité la plus clémente qui puisse encore nous frapper serait une longue période de stagnation couplée à un remboursement graduel de nos dettes s’étalant sur plusieurs années...


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9 réactions à cet article    


  • bonsens 4 juin 2010 14:01

    pouvez vous donner des details , des sources sur les echecs de refinanacement que vous évoquez
    1) espagne ( bons à 18 mois)
    2) allemagne ?



    • Mycroft 4 juin 2010 18:12

      Bon, il faudrait un jour que vous m’expliquiez comment vous faites pour regarder uniquement les aspect économiques et jamais les aspect sociologique.

      C’est bien gentil de mettre les gens en banqueroute. Mais on en fait quoi, après ? Parce que l’exil, ça n’est plus autorisé, et que laisser les gens crever dans la rue, ça ne l’est pas plus.

      Il y a d’autre solution pour s’en sortir. La première, c’est l’annulation des dettes. Tout les états occidentaux ont intérêt à la faire, même si les gouvernement, trop amis avec une partie des créanciers de la dette, ceux qui en bénéficient le plus, ne vont certainement pas

      Ensuite, une nationalisation par réquisition massive des très grande entreprises. Dans l’ensemble des états européens. Ces dernières sont en effet trop puissante pour échapper au contrôle démocratique. Une entreprise puissante, c’est une menace pour le peuple. De plus, les entrepreneurs n’hésitent pas à trahir ouvertement les peuples qui leur ont permit de devenir puissant. Contrairement aux entrepreneurs Chinois, par exemple, qui sont tenues par le gouvernement local, et ne peuvent délocaliser.

      Bien évidement, le système Chinois n’est pas exempt de défaut (corruption plus massive que la notre, inégalité plus nombreuses et plus conséquentes, production scientifique encore limitée, liberté personnelles basique non toujours respecté (liberté de s’informer par exemple)). Ces défauts affaiblissent la Chine.

      Mais nous sommes plus faible encore. Il faut corriger le tir. Pas simplement par de l’austérité (même s’il en faut) mais aussi par une reprise de contrôle par les peuples des entreprises. 


      • PUCK 4 juin 2010 23:24

        Mycroft ,pas besoin de tenir les industies chinoises ,connaitriez vous un chinois assez maboul pour délocaliser ?


      • Mycroft 7 juin 2010 10:47

        La Chine n’est pas le pays le moins cher du marché désormais, ni le plus efficace. Mais c’est un pays dans lequel le gouvernement est un passage obligé pour toutes négociation économique d’importance.

        Seul les entreprises occidental délocalisent hors de Chine. Et ces entreprises là se ferment définitivement le marché chinois.


      • JJ il muratore JJ il muratore 9 juin 2010 18:34

        Mycroft vous avez une idée géniale : annuler la dette ! C’est ce que faisaient en leur temps les Princes, les souverains. Leur problème est q’après cela ils ne trouvaient plus personne pour leur prêter de l’argent. Aujourd’hui en démocratie, le souverain c’est le peuple. Q’un prince ne trouve plus à emprunter pour maintenir son train de vie qu’importe, mais quid du train de vie du peuple ? Les nationalisations conduisent plus sûrement à la ruine et à la sous productivité des entreprises que n’importe autre système. Mais le plus grave que vous oubliez ou ignorez c’est qu’en annulant la dette vous ruinez l’épargne des pauvres ! 
        En effet les banques et une partie des financiers prêtent aux Etats riches (Europe et USA) avec l’argent déposé par des millions de pauvres vertueux du Sud, de la Chine, de l’Inde et d’une partie de l’Asie. Ce sont bien leurs petites économies qui financent notre train de vie de riches qui disparaitraient : casus belli !
        Pourquoi les pauvres des pays pauvres ou en « développement » épargnent-ils au lieu de s’endetter comme chacun en Occident ? Parceque leurs sociétés ne sont pas protectrices, loin s’en faut, comme les nôtres.
        Ce sont donc des centaines de millions de ruisselets à 10 ou 15€ par an drainés par les banques, qui permettent notre endettement. Supprimer la dette ne ferait ni chaud ni froid à ces mêmes banques qui ne prêtent pas sur leurs fonds propres (sic !) mais bien avec la collecte réalisée auprès des pauvres.
        Les idées simplistes issues de l’ignorance du réel peuvent séduire, mais attention au retour du réel.


      • lechoux 4 juin 2010 21:38

         « d’ores et déjà repus de papiers valeurs »

        Et comment expliquez-vous que l’emprunt grec de 8 milliards d’Euros émis en Mars( je crois me souvenir) ait été souscrit 2,5 fois ?


        • Lucien Denfer Lucien Denfer 5 juin 2010 10:10

          les individus, les entreprises et même les pays ayant inconsidérément emprunté à des fins improductives doivent être acculés à la banqueroute. « Liquider le travail, liquider les actions, liquider les fermiers, liquider l’immobilier »

          Traiter la vie humaine autrement que comme la valeur centrale, primordiale, autour de laquelle s’articulent toutes les autres considérations, qu’elles soient d’ordre économique ou politique, s’apparente à du fascisme.

          Considérer l’économie actuelle comme une science exacte, prévisible, que l’on mettrait au premier plan et dans le même temps admettre qu’elle soit sujette à des comportements erratiques qu’on qualifie d’auto-régulation, puis enfin découvrir que certains acteurs trichent sciemment, ne respectent pas les règles du jeu et manipulent cette économie à des fins de pouvoir et de coercition, est une aberration totale.

          Sans les hommes l’économie n’existerait pas et une économie au service de quelques hommes est vouée à une disparition certaine, c’est juste une question de temps.

          liquider la finance et les financiers toxiques est une mesure de salubrité publique..


          • Paul .ca Paul .ca 6 juin 2010 13:08

            Encore une fois je suis assez d’accord avec l’analyse même si j’apprecierai plus de sources chiffrés et dans une approche politique de considerer un peu l’aspect humain des solutions proposées sinon ca fait un peu « dans sa bulle » coupée des réalités terrestres.

            Ce qui me fait sourire et réagir, c’est votre titre avec karchér. :)

            Quand j’ai le blues au Québec, je me réjouis de ne pas être en France avec Sarkozyzy. Même avec le recul (ocean atlantique), j’ai du mal à rire de sa bétise.

            Bon courage aux français et ne vous laissez pas karchérizer ou alors l’équipe Sarkozy.

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