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Accueil du site > Actualités > Economie > Où l’on vous reparle de la prise en charge des retraites des employés (...)

Où l’on vous reparle de la prise en charge des retraites des employés de La Poste !

En marge du débat sur les régimes de retraites spéciaux, vous savez sans doute que l’existence de ces régimes de retraites spéciaux est un obstacle à la privatisation totale ou partielle de certaine sociétés d’Etat. Car les nouveaux actionnaires potentiels ne sont pas chauds du tout pour prendre en charge des futures charges de retraites considérables non provisionnées qui risquent de plomber les résultats de la société pendant des années, et offrent donc de ce fait à l’Etat un prix très inférieur aux espérances de celui-ci pour la vente ou la mise en Bourse de sa participation. Cela a été le cas dans la privatisation d’EDF, par exemple. C’est aussi le cas non seulement dans le public, mais dans de nombreuses sociétés privées américaines, celles en particulier où la mise en place des nouvelles normes comptables a fait émerger des charges de retraites jusqu’ici non visibles qui ont affecté considérablement le bilan desdites entreprises et leurs cours en Bourse.

Pour le cas d’EDF et d’autres sociétés nationales, le gouvernement a trouvé la solution : refiler le mistigri, la charge de ces régimes spéciaux, au privé, moyennant le paiement par l’entreprise privatisée d’une soulte aux régimes de retraites et à l’Etat pour la partie Sécurité sociale de ces retraites. Avantage supplémentaire pour l’Etat : le versement de cette soulte a permis, il y a deux ans, de diminuer le déficit du budget de l’Etat et de respecter les engagements pris vis-à-vis de Bruxelles !

Le montant de la soulte payée reflète-t il réellement la charge transférée aux futurs retraités du privé ? On ne sait pas vraiment, tant les calculs dits actuariels pour l’évaluer sont complexes. En tout cas, l’Etat s’est débarrassé du problème, et les salariés du privé qui ne s’intéressent que peu à cette question n’ont rien dit ni vu. Seule les a défendus Madame Karniewicz, la présidente de la Caisse nationale d’assuranece vieillesse, qui a réussi à faire monter la note pour EDF. Etonnant, donc ! Incidemment, les inventeurs de la méthode du mistigri : Monsieur Francis Mer, suivi de Monsieur Sarkozy.

Jusqu’ici les montants de charges transférées discrètement aux régimes du privé pour l’adossement de ces régimes ont été d’un montant relativement limités. Par contre se profile à l’horizon d’autres régimes de retraites dont le coût est infiniment plus élevé, celui de la RATP, et surtout celui de La Poste, qui se montait à 60/70 milliards d’euros ! C’est d’ailleurs ce qui freine leur privatisation.

Or, à l’occasion des discussions pour bâtir le budget 2007, on en entend soudainement reparler. Car le bouclage du budget de la Sécurité sociale, dont la Cour des comptes vient de rappeller la fragilité extrême, est particulièrement difficile. Le gouvernement souhaiterait ramener son déficit, pour le plan tout au moins, à 8 milliards d’euros, pour un déficit prévu en 2006 de 10,3 et alors que les charges continuent d’augmenter malgré les réformes Douste et Fillon. Les pistes envisagées pour augmenter les recettes en taxant davantage ou en déshabillant Pierre (le malheureux Fonds de réserve des retraites) pour habiller Paul ont fait long feu. Et c’est là qu’émerge l’idée géniale de commencer l’adossement du régime de retraites de la RATP et de La Poste au régime du privé, moyennant le paiement d’une soulte de ces entrepises. Efficace, discret et sans risques électoraux, puisque les salariés du privé se laissent faire sans même s’en rendre compte !

Seule difficulté, les montants sont sans commune mesure avec ceux de régimes de retraites d’EDF ou de GDF déjà "adossés". Double difficulté, car la RTP et La Poste n’ont pas les moyens, à très court terme, de payer de telles sommes en compensation des transferts. Et d’autre part, les salariés et les caisses de retraites finiront peut-être quand même par alerter l’opinion, si la pilule qu’on essaie de leur faire avaler est trop grosse.

La solution ? Une méthode en principe interdite dans les sociétés privées de bonne gouvernance : le saucissonnage ! On va adosser lesdits régimes au privé sur plusieurs années. Ce sera plus facile pour la RATP et La Poste, de financer le versement de la soulte en trois versements, et sans problème vis-à-vis de la Sécurité sociale, dont on réussira à boucher le trou pour trois ans de rang ! Seuls obstacles : il faut trouver un accord avec la Caisse nationale d’assurance vieillesse, dont on sait que la présidente, Madame Karniewicz, est particulièrement pugnace, surtout maintenant qu’elle a abandonné ses ambitions de prendre la tête de la CGC. Autre obstacle, les délais techniques pour boucler le budget.

Mais après tout, un plan n’est qu’un plan, et les hypothèses prises pour le construire ne sont pas censées se réaliser toutes. On peut donc se fonder raisonnablement sur l’hypothèse de la réussite de ces adossements. Ce serait vraiment trop dommage de laisser passer une aussi bonne idée, qui permet de régler deux problèmes à la fois.

Je prends le pari. Dans le plan 2007 de la Sécurité sociale, nous aurons bien le transfert des retraites de la RATP et de La Poste... La fracture sociale public/privé va encore s’agrandir !


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20 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 25 septembre 2006 10:52

    Information : Il me semble que Thierry Breton, ministre de l’économie et du budget, a écarté cette hypothèse de travail et qu’il l’aurait dit hier dans l’émission « France Europe Express ».


    • zelectron zelectron 30 septembre 2007 13:07

      + SNCF 50 MILLIARDS + CHARBONAGES DE FRANCE 15 voire 20 MILLIARDS ? etc...


    • panama (---.---.198.59) 25 septembre 2006 12:45

      « Car les nouveaux actionnaires potentiels ne sont pas chauds du tout pour prendre en charge des futures charges de retraites considérables non provisionnées qui risquent de plomber les résultats de la société pendant des années »

      Eh oui, à cause des nouvelles normes comptables dites IFRS.

      C’est à cause de ces normes que EDF a été privatisé en partie : une partie de la cagnote a servi à provisionner les retraites. Sinon, EDF aurait été placé en faillite d’office.


      • (---.---.16.25) 25 septembre 2006 14:21

        N’accusez pas la norme IFRS, elle n’est pour rien dans la situation des retraites.

        La norme IFRS permet d’annoncer clairement à tout le monde, que l’entreprise devra dépenser une certaine somme, alors que sans cette norme, c’est aux actionnaires de penser « attention, les coûts de la société vont augmenter lorsque le paiement des retraites sera effectif. Le bilan actuel n’est qu’une photo aujourd’hui, et n’intègre pas des dépenses futures obligatoires. Donc demain les coûts de cette entreprise vont croitre fortement, les bénéfices risquent de se réduire à peu de chagrin ». Je ne parle même pas des salariés non actionnaires, qui ne s’inquiètent même pas qu’aucune partie des ressources de ces sociétés ne soient provisionnées pour leur garantir une pension de retraite.

        Si vous achetez un appartement, qui doit être intégralement refait, vous préferez qu’on vous le vende sans vous annoncer les dépenses de réfection obligatoires ? La loi vous protège contre ce cas de figure, la norme IFRS fait de même sur les dépenses de retraites, de rénovation des batiments, de coût de remise en état des sols, ... en annoncant à l’avance « Si aucun argent n’est mis de côté pour prévoir cela, alors l’endettement de l’entreprise deviendra de .... »

        Accusez donc plutôt :
        - ceux qui ne vous ont pas rappelé plus tôt que les dépenses de retraite ne sont pas prévues dans le budget de la RATP/La Poste actuellement, alors qu’elles sont inéluctablement dues (sauf à refiler la « patate chaude » au régime général) ;
        - vous même et nous tous, en fait, pour ne pas avoir compris naturellement qu’une forte dépense qui arrivera dans 5, 10 ou 15 ans doit être prévue à l’avance (provisionnée, ou au moins budgétée) sous peine de gros problèmes. C’est vrai pour une société, comme pour un ménage : vous ne prévoyez pas à l’avance un éventuel complément d’impôts, de taxe d’habitation, de réparations prévues de voiture ?

        Les normes comptables ne sont pas responsables de la gestion des entreprises ou des états. Elles ne servent qu’à définir un cadre de présentation des flux financiers, une photographie de la capacité d’une entreprise à faire face à ses échéances et à générer de l’argent. Tout comme votre relevé de compte en banque n’est pas responsable d’un éventuel découvert, mais ne sert qu’à vous montrez si vous en avez un ou pas. IFRS répond aux mensonges par omission des entreprises sur leur endettement réel, c’est à dire la dette visible (les emprunts, provisions, intérêts en cours) et la dette prévisible (retraites, risques d’impayés, etc...) Ce deuxième paramètre était à discrétion jusqu’à présent : il n’apparaissait que si une dépense était provisionnée (donc passé en dette visible).


      • (---.---.198.59) 25 septembre 2006 14:49

        « La norme IFRS permet d’annoncer clairement à tout le monde, que l’entreprise devra dépenser une certaine somme, alors que sans cette norme, c’est aux actionnaires de penser »attention, les coûts de la société vont augmenter lorsque le paiement des retraites sera effectif. Le bilan actuel n’est qu’une photo aujourd’hui, et n’intègre pas des dépenses futures obligatoires"

        Comptablement parlant, les normes IFRS imposent de provisionner les dépenses futures, donc les retraites.

        Donc on peut dire que le bilan intégre les dépenses futures de l’entreprise. Si on ajoute la directive européenne dite « transparence » et sa liste obligatoire de risques (détaillés AVEC les provisions chiffrées), effectivement il y a de quoi faire frémir un actionnaire d’EDF. Comptablement parlant c’est sûr.


      • (---.---.16.25) 25 septembre 2006 19:19

        C’est bien ce que je vous disais : les normes IFRS imposent d’annoncer à l’avance une dépense dont on prévoit l’existence.

        N’accusez donc pas ces normes de la négligence en terme de prévoyance des retraites pour les salariés de la RATP, de la SNCF, de La Poste, ... Il s’agit bien de manque de gestion/prévision des gouvernements et directions de ces entreprises depuis des années.


      • olivier (---.---.229.136) 25 septembre 2006 14:08

        Je vais finir par aller defiler contre l’adossement des retraites ’des autres’ sur mon systeme deja fort mal en point. On aura tout vu ... Par contre il va falloir creer un syndicat pour ca parce que bizarre nos champions nationaux ne defilent pas pour ce genre de chose. Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi ? Monsieur Thibault, ou etes vous ? Messieurs et Mesdames du parti socialiste ou etes vous ?

        Madame Karniewicz, si vous etes dans le coin : Merci pour tout. Par contre n’attendez pas trop d’honneur car malheureusement aujourd’hui la legion d’honneur on ne la donne qu’aux chanteuses ou aux actricex.


        • chantecler (---.---.4.88) 25 septembre 2006 16:52

          J’espère que tu plaisantes cher Olivier,car quand Fillon a réformé les retraites à sa manière ,beaucoup ont défilé,se sont mis en gréve,dans une certaine indifférence,il faut le reconnaître.On a opposé une fois de plus le public au privé et tous se sont fait niquer.Maintenant,il y en a qui ont applaudi pour sa grande adresse ce ministre.Il n’est pas perdu et attend sagement aux cotés de Sarko,comment à la prochaine occasion, il va nous la remettre profond.


        • chantecler (---.---.4.88) 25 septembre 2006 17:01

          Je dois reconnaître que j’ai du mal à saisir le point de vue de ça dérange:admiratif ou dubitatif...En tous cas tous les ingrédients sont là pour dresser artificiellement les uns contre les autres.Parceque en dehors des groupes financiers qui rachètent les boites sans risque pour leur futurs gros benefs, les salariés se font tous avoir.


        • olivier (---.---.229.136) 25 septembre 2006 17:45

          Honnetement je ne me souviens pas de manifestation lors de la reforme Fillon. De toute facon elle etait necessaire, elle retablit un peu l’equilibre entre prive/public mais elle laisse effectivement de coté le probleme des regimes speciaux. Et ca on sait tous pourquoi, le spectre de 1995 les hantaient et je peux le comprendre.

          Surtout ce qui ne va pas, c’est que les employes de GDF manifeste quand on privatise leur entreprise (ce que je comprend voir approuve). Mais pourquoi n’ont ils rien fait quand Fillon a adossé leur systeme de retraite a celui du prive ? C’est malhonnete de manifester seulement quand ca arrange. Ils pretendent defendre le service public mais ils plombent le systeme de retraite du public. Ca pas coherent ca. Leur systeme de retraite il est bien mais quand il est financé par l’entreprise, pas quand on le fait financer par tous les Francais. Dire le contraire c’est malhonnete. Pretendre avoir un travail penible qui necessite de s’arreter plus tot la encore malhonnete parce que les pompiers le merite surement plus et eux on leur refuse. Pourquoi ? parce qu’un pompier ca ne bloque pas la France pour extorquer des ’acquis sociaux’

          Le plus drole, c’est qu’avec un peu d’honneteté intellectuel ils auraient refusé d’adosser leurs retraites aux notres ce qui aurait eu pour consequence d’empecher leur privatisation parce qu’aucun actionnaire n’aurait voulu investir dans un entreprise avec de telles charges a venir.

          Conclusion : reprennez vos retraites et vous resterez un service public smiley


        • chantecler (---.---.4.88) 25 septembre 2006 18:48

          Olivier,tu as l’air de penser que edf,les gaziers,etc pouvaient s’opposer à la privatisation de leur boite:tu rigoles ou quoi ? Secondo,et c’est toujours la même histoire pour cette histoire de retraite publique/ privée : un des seuls avantages de la fonction publique était une retraite un peu plus généreuse:pour le reste nada:un salaire épouvantablement bas,pas de comité d’entreprise, pas de13è ou 14è mois,pas de médecine du travail,des conditions de travail difficiles et parfois scabreuses,l’hostilité permanente et entretenue pour ces « salauds de privilégiés » du public, etc...Qu’un jeune précaire ait les boules et cherche des boucs émissaires,à la limite je peux le comprendre, tout en m’attristant,mais qu’une majorité du pays soit dressée contre les fonctionnaires,je trouve cela trés alarmant.Encore une fois que veut on ? Supprimer la police,la justice ,l’éduc nationale,les pompiers,la santé publique,les inspections du travail,que sais-je encore ? Et vous pensez que le climat sera meilleur ? Je crains que tout cela ne dépasse le populisme et nous entraîne dans des états préfascistes.


        • olivier (---.---.229.136) 26 septembre 2006 09:31

          je pense que vous ne connaissez personne travaillant a EDF ou GDF car il est faux de dire qu’ils ont des salaires moindre. Leur salaire sont dans la moyenne et ils ont des avantages enormes a travers notamment leur CE (vacances a l’oeil), ils ne paient pas l’electricité (est-ce declaré en avantage en nature ? j’en doute), l’entreprise leur fait des prets a taux defiant toute concurrence, l’entreprise leur vend en priorité des appartement dans Paris a des prix imbattables. Je passe sur la prime de logement qui est proportionelle au salaire (vive la solidarite) ! Bref si on examine leur remuneration il est faux de dire qu’elle est moindre. Du coup votre argumentation tombe a l’eau.

          Il n’y a aucune justification a leur donner une retraite anticipée. Ce sont des heritages du passé qui valait lorsque le travail etait vraiment penible. Admettons que ca soit justifié, (ce dont je doute on est d’accord) ca ne me regarde pas si c’est l’entreprise qui paie. Par contre si c’est a moi contribuable de payer ca je dis que c’est injuste pour les ouvriers et les Francais qui ont reellement un travail penible.

          Pour finir, pensez vous serieusement que le personnel d’EDF/GDF ai un travail plus penible que les pompiers ? Franchement j’en doute. Alors pourquoi les pompiers n’ont-ils pas les memes ’acquis sociaux’ ? Simplement parce qu’eux il ne menace pas constamment le gouvernement (ce qui equivaux a me menacer directement puisque le gouvernement est elu democratiquement pour representer TOUS les Francais) si on ne cede pas a leur chantage.


        • (---.---.16.25) 26 septembre 2006 11:37

          @chantecler

          Où avez entendu dire que tous les salariés du privé ont un treizième mois ? Ca m’intéresserait fortement.

          Comprenez bien, déjà, que le 13ème mois n’est pas toujours une prime, comme vous semblez le croire. C’est la plupart du temps un salaire annuel réparti sur 13 versements au lieu de 12. Exemple : 26k€ net / an => 2k€ par mois sur 13 mois. Mais pour la banque et les statistiques de l’Insee, le salaire est de 26/12=2.17k€. C’est donc un salaire différé, et non un complément.

          La « prime » 13ème mois existe dans certains grosses boites (ex : Tefal, avec jusqu’à 3 mois de salaire en prime pour les plus bas salaires), dans certaines branches (CC, par exemple les professions immobilières). Dans ce cas, le 13ème mois correspond bien à une prime, un complément de revenu.

          Dans la plupart des grandes boites, on négocie un salaire annuel reparti sur 13 versements, ca « oblige » les plus bas salaire à garder un mois de coté, puisqu’il ne sera payé qu’en aout dans de nombreuses sociétés (pour la rentrée, les compléments d’impots), en décembre (facon « prime » de noel, alors meme que c’est le versement du 1/12 de salaire non versé les 12 mois précédant).

          Mais ca ne concerne absolument pas les 15 000 000 de salariés du privé. Demandez aux PME si elles donnent un 13ème mois.

          La médecine du travail... Je l’ai rencontré 2 fois (c’est même pas une visite par an). « Vous allez bien ? Pas de problème à signaler ? Merci à l’année prochaine. » C’est pareil, elle fait surtout son boulot dans des métiers « à risque sanitaire » : dans la métallurgie, dans la chimie, ... Les salariés des services (majoritaires en France, ne l’oubliez pas) : ils n’ont pas de risques sanitaires importants, ils n’ont qu’à se faire suivre. Les fonctionnaires : même réponse, ils n’ont pas de risques sanitaires importants, ils n’ont qu’à se faire suivre.

          Le CE : il n’existe que dans les sociétés de plus de 50 personnes. Et CE ne signifie pas distribution d’argent. Ca signifie surtout « participer à la vie de l’entreprise ». Les petits CE ne font que discuter des mesures à prendre pour diminuer la pénibilité du travail, avoir les orientations stratégiques de la boite, ... Le CE dispose d’un budget dont il peut se servir. Dans les boites de 100 le CE a rarement de quoi se permettre de faire des cadeaux. On revient à des avantages de grosses sociétés. Et quels sont les CE les plus gentils : EDF, GDF, FT, suivis des banques... Mauvais exemple non ?

          Personne n’a dit que nous n’avions pas besoin de fonctionnaires. Nous autres du privé sommes seulement très étonné :
          - que les fonctionnaires assument 50% de leur propre retraite, et que nous compensions alors même que notre propre régime ne pourra pas s’équilibrer dans les prochaines années, que pour faire des économies sur notre régime, et compenser plus facilement les régimes spéciaux, on nous oblige à calculer notre retraite sur 25 années, contre 10 avant, et 0.5 pour les fonctionnaires. Forcément, plus la période prise en compte est courte, moins la moyenne baisse.
          - que la répartition des fonctionnaires ne soit pas réaménageables. Nous sommes dans les pays avec le plus de policiers par habitants, pourtant nos politiques recrute encore pour lutter contre l’insécurité. La question qu’on peut légitimement se poser c’est « sont ils déployés correctement ? ». Les inspecteurs du travail : ils sont en sous effectifs depuis toujours. Ne peut on former d’autres fonctionnaires à ce métier et les changer de service/corps/fonction ?

          Que voulons nous ? Que l’Etat se modernise. Que les fonctionnaires acceptent d’être requalifié pour d’autres postes lorsque l’activité de leur service décroit.

          Reconnaissez simplement que c’est surtout l’organisation de la fonction publique que nous trouvons archaiques, avec un sérieux manque de progrès en terme de productivité, de qualité pour l’usager. Je suis même sûr que les fonctionnaires ne seraient pas contre la modernisation de l’Etat si on leur disait : « On réduit vos effectifs dans ce service, et on va améliorer les procédures pour gagner du temps ».

          Lorsque dans mon village la fermeture de l’école a été annoncée, ce fut le scandale, le cri du coeur. Les 26 élèves de primaire doivent faire 3km pour aller à l’école dans la commune voisine. Et les 3 instits qui avaient moins de 10 élèves chacunes me direz vous. Et bien oui, elles ne sont plus en poste dans ce village, ni dans celui d’à côté. Mais pouvez vous justifier vraiement que 2 villages se touchant, dont les écoles respectives sont distantes de 3km, totalisant 700 habitants et moins de 50 élèves en primaires à eux deux, monopolisent 6 ou 7 enseignants ?

          Sur les retraites, un traitement équitable. Nous ne voulons pas devoir travailler 42 ans pour compenser le déficit du régime de la fonction publique sans que les fonctionnaires aient un effort équivalent à fournir. Vos salaires sont inférieurs, vous savez bien que c’est faux. Il existe des fonctionnaires moins bien payés que dans le privé, mais l’inverse est plus souvent vrai.

          Ma belle soeur est fonctionnaire. Secrétaire pour être précis. « J’ai la sécurité de l’emploi, mais je suis moins bien payé ». Elle a cherché un job dans le privé... -15% de salaire. Elle était écoeuré, mais elle a compris que le discours « à qualif égal, on gagne plus dans le privé » c’est pas automatique.

          Alors c’est sûr, si vous comparez toujours avec des boites de chanceux, comme les banques (22% de charges, des avantages conséquents, comme la récupération des heures même pour les cadres), vous allez nous dire « vous gagnez plus ». Mais 2 millions seulement de personnes travaillent dans une grosse société, avec les éventuels avantages liés.


        • le bobo (---.---.18.96) 25 septembre 2006 15:09

          Comme quoi, la vocation de l’état n’est pas d’être un acteur économique, mais plutôt un régulateur !

          Quand ce même état n’est même pas capable d’assurer le minimum des fonctions régaliennes de base qui lui sont dévolues !


          • Gerald (---.---.184.19) 25 septembre 2006 16:30

            Excellent article qui montre une fois de plus que nos dirigeants nous mentent soit directement, soit par omission mais, de toutes façons, « du soir au matin et du matin jusqu’au soir », comme dirait un certain Gurcsany. Ce qui m’étonnera toujours, c’est qu’un livre comme le dernier de Closets parle de tout cela et de bien d’autres turpitudes et abus, que ce livre se vend fort bien, est lu par toute la classe politique et que.....rien. L’homme politique dont on vient de démontrer qu’il est un incapable et un menteur, ce qu’il ne dément absolument pas, continue au JT de 20h à répéter les mêmes mensonges qui ont été dénoncés par écrit, sans qu’aucun journaliste ne mouffle ni ne le mette devant ses contradictions. Alors, medias, politiques tous pourris ou j’ai raté un épisode ?


            • makno (---.---.143.66) 25 septembre 2006 18:28

              la machine à diviser les salariés est reparti ! qu’il est bon de cririquer les bastions cgt comme le disait l’économiste Bernard Marie. Il y a pratiquement autant de régimes de retraites que de professions. exemple les medecins qui ne payent pas de cotisations sociales maladies, les députés qui ont une retraite après 22 ans de cotisations, les militaires dont les généraux de 80 ans qui sont encore en activité, les agriculteurs... Ces professions dont je vous parle sont en grande partie des électeurs de droite, pourtant jamais de débat les concernant. Vous êtes affligeants de dénigrer toujours les mêmes catégories sociales. En plus des réactions du type : pourquoi les fonctionnaires ne manifestent pas pour ... les gens de droite. Apprenez à diversifier vos source d’infos.


              • Marie Pierre (---.---.40.67) 25 septembre 2006 21:24

                Les médecins et les professions libérales payent des cotisations maladie, idem pour les agriculteurs. Elles ne sont pas prélevées par l’URSSAF mais par des caisses professionnelles qui assurent le remboursement (plutôt moins bien que bien)


              • PhEndx (---.---.47.231) 25 septembre 2006 20:30

                @ Makno : petite précision

                Concernant les militaires, une petite précision : les généraux ayant 80 ans ne sont plus en situation d’activité, autrement appelée 1ère section, mais en position d’inactivité, appelée 2ème section. Cette position signifie que, comme tout fonctionnaire, ils sont à la retraite, chez eux, et touchent une retraite proportionnelle à ce qu’ils auront cotisé (dépendant de leurs annuités en fait). Leur seul avantage ? une carte SNCF leur permettant de pouvoir continuer à bénéficier du tarif réduit en 1ere classe (75 % de remise). Ils n’ont plus, en deuxième section, de prime, ni aucune bonification. Donc, si théoriquement un général n’est jamais à la retraite, en réalité, il l’est bel et bien. A titre anecdotique, quand un général est condamné pour faute très grave à être mis à la retraite, la seule chose qu’il perde est la carte de réduction, avec sa radiation de la deuxième section. Et la limite d’âge des généraux est, au maximum de 62 ans. Après, c’est la bascule automatique en 2ème section avec retraite obligatoire, même si on continue à les appeler par leur grade.

                Pour le reste des militaires, qui ne finira pas officier général, le régime des retraites est strictement identique à celui du reste de la fonction publique (retraite proportionnelle au nombre d’annuités cotisées, en prenant pour base le dernier indice de solde atteint).

                Les militaires ne bénéficient pas d’un régime dérogatoire, ni privilégié contrairement à ce que l’on peut entendre. Il ne s’agit que de « légendes urbaines ». Et, n’oubliez pas qu’à l’opposé du reste de la fonction publique, les limites d’âge sont plus basses (ainsi, pour les militaires de « carrière », c’est-à-dire titulaires de la fonction publique d’Etat, les limites d’âge s’échelonnent entre 45 et 57 ans pour les sous-officiers, et 57 et 60 ans pour les officiers non généraux, en fonction du grade atteint ou de l’arme d’appartenance : il n’y a aucun privilège là-dedans) smiley

                @+

                PhEndx


                • (---.---.79.85) 26 septembre 2006 00:57

                  Ce n’est pas nouveau et ça risque de durer vu que le clientélisme fait partie, en France, des moeurs politiques...

                  La 1ère injustice sociale dans notre cher pays, est la facture que paye, depuis 50 ans, le privé aux divers corporatismes « public », très bien défendu par leurs représentants lobbyistes, à savoir les syndicats.

                  En plus d’être une injustice, cette facture est la 1ere cause de notre énorme dette, et donc sa suppression, la plus pragmatique des solutions à sa perpétuelle augmentation.

                  Ben oui, la solution des gôchos (solution « morale », mais techniquement inepte) : « prendre aux riches pour donner aux pauvres », se heurtent à deux écueils :
                  - y’a pas assez de riches et ils sont trop pauvres pour compenser la pauvreté des pauvres smiley
                  - si on les emmerde, ils se barrent...

                  3/4 de la population payent pour le niveau de vie d’un 1/4 de privilégiés, c’est pas beau « la justice sociale » à la française ?! smiley


                  • Boettcher (---.---.50.69) 12 octobre 2006 11:17

                    Une autre injustice notable : les nombreuses aides versées par l’Etat au secteur privé sous forme de subventions, contrats aidés, prise en charge de l’assurance de médecins... Mais cela, curieusement, on en parle beaucoup moins. Pour le reste, je vous invite à vérifier si le statut de fonctionnaire territorial (eh oui, il y a plusieurs fonctions publiques) peut s’apparenter à un quelconque privilège tant il réussit la performance de cumuler les inconvénients des secteurs publics et privé.

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