Tiens ! Revoilà la crise...
La crise, ce mot qui fait trembler gouvernements et citoyens, a déjà par le passé, frappé plusieurs fois.
Personne n’a oublié celle de 1929, au cours de laquelle, suite au krach boursier, les valeurs avaient perdu en moyenne 1/3 de leur cote et des gens y avaient perdu la vie.
Puis, en 2007, est arrivée la « crise des subprimes », provoquée par les activités risquées de la banque Bear Stearns.
Et récemment plusieurs économistes nous préviennent de l’imminence d’une nouvelle crise…
La crise des subprimes a eu des conséquences dramatiques, provoquant une hausse importante de la pauvreté, le nombre de personnes vivant au dessous du niveau de la pauvreté passant de 7,8 millions à 8,2…
Baisse donc du niveau de vie, donc du pouvoir d’achat, et par effet boule de neige, crise dans les entreprises qui vendent moins, produisent moins, licencient, faisant ainsi baisser le pouvoir d’achat des ménages …cercle vicieux sans fin dont les conséquences ont perduré jusqu’à aujourd’hui. lien
Or Michel Santi, ce membre des économistes atterrés, et pas seulement lui, nous annonce l’imminence d’une nouvelle crise.
Évoquant un cataclysme monétaire et financier, l’économiste explique par quels mécanismes cette crise va se produire.
Pour lui, « cette gigantesque reflation orchestrée à coup de 10 à 12 trillions de dollars injectés dans le système a été la source principale ayant autorisé une euphorie globale puisque 80% de la hausse des marchés boursiers depuis 2009 est redevable de baisse de taux quantitatives des banques centrales (…) c’est une lourde erreur de croire que la réserve fédérale US pourrait simplement être remplacée par la Banque Centrale Européenne (BCE) et par la banque du Japon (…) en réalité la source principale du cataclysme à venir est ailleurs… ».
Il explique que, contrairement à la FED, ni la BCE ou la Banque du Japon n’ont pas la faculté d’imprimer des dollars, rappelant que les marchés obligataires (60 trillions de dollars) dépassent largement les marchés de la dette européenne et japonaise combinée.
La hausse des taux d’intérêt US se répercutera sous forme de séisme sur le marché de la dette de ces pays, également libellée en dollars.
Comme la BRI (banque des règlements internationaux) a calculé que l’ensemble des engagements non américains se montaient à plus de 9 trillions de dollars fin 2014, soit une augmentation de 50% depuis 2009, les difficultés et autres retards de paiement ne seront que le moindre mal enduré par les pays émergents, lesquels subissent l’effondrement du prix des matières premières, réduisant ainsi leurs revenus, et les mettant dans l’incapacité de régler leurs dettes.
D’autres, comme Mallence Bart Williams enfoncent le clou, affirmant que nous n’aidons pas l’Afrique, mais que, bien au contraire, c’est nous qui nous servons d’elle… vidéo
Cette chute du prix des denrées alimentaires, du prix du pétrole réduira la masse des pétrodollars en circulation, provoquant une vente forcée des investissements à l’étranger des producteurs de matières énergétiques, et aura un effet négatif sur les économies européennes et américaines.
Et l’économiste de conclure : « le spectre de déstabilisation financière mondiale se profile ». lien
Il peut bien sur se tromper, d’autant qu’on se souvient que Christine Lagarde, alors ministre de l’économie affirmait en 2007 : « le gros de la crise est derrière nous »…alors que la crise ne faisait que commencer. lien
Michel Santi n’est pas le seul à nous alerter, Édouard Tétreau, chroniqueur aux « Echos », fait le constat que l’occident est placé dos au mur d’une crise financière majeure, et affirme que nous n’avons rien retenu des leçons de la crise de 2008. vidéo
Et les économistes de tout bord d’enfoncer le clou : « on est assis sur un baril de poudre, la question est simplement de savoir quel sera le détonateur », déclare Marc Touati…et Christophe Dembik d’ajouter : « les marchés sont à nouveau dans une phase d’exubérance irrationnelle »…
Même son de cloche chez d’autres économistes.
« L’argent pas cher pousse à faire des bêtises » souligne Christophe Nijdam…et la présidente de la FED, Janet Yellen, rappelant aux opérateurs les règles de prudence à déclaré : « la valorisation des Bourses aujourd’hui est généralement assez haute, et il y a risques dans ce domaine ».
Paul Jorion en remet une couche : « les règles de prudence imposées aux banques par les accords de Bâle III ne sont absolument pas à la mesure du problème ». lien
Quand au FRU (fonds de résolution unique) destiné à amortir la défaillance d’une banque européenne, sa dotation de 13 milliards, sur les 55 prévus au départ sera largement insuffisante si une crise aiguë survient, et comme le rappelle Pierre Erlanger dans un article récent paru dans « Capital » : « les financiers ont trouvé le moyen de contourner les règles qui les gênaient. Ils ont par exemple mis en place un système parallèle baptisée « shadow banking » qui fonctionne de gré à gré, en dehors de toute règle prudentielle. Entre 60 000 et 75 000 milliards de dollars y transiteraient. Dans le même esprit, les « dark pools » se sont multipliés. Environ 15% des transactions boursières se feraient désormais dans ces « chambres noires » incontrôlables, qui ouvrent la porte à tous les abus ». lien
Mais alors que faire ?
Y a-t-il moyen d’échapper à ces graves prévisions, et de sortir de ce système sans issue ?
C’est la question que s’est posé Édouard Tétreau.
Il s’en est ouvert dans un livre (au-delà du mur de l’argent/éditions Stock). lien
« Acceptez vous passivement que votre gérant de fonds continue d’investir sans pénalités dans des pays pratiquant la peine de mort ? Dans des entreprises qui font travailler des enfants indirectement, ou directement ? Dans d’autres qui massacrent notre environnement ? Est-ce un placement humainement responsable d’investir dans une multinationale abusant des paradis fiscaux pour payer le moins d’argent possible aux états – et donc appauvrir ainsi notre capacité à nous protéger (police, défense), nous soigner (hôpitaux publics), éduquer nos enfants ? Des paradis fiscaux qui sont aussi des lessiveuses d’argent sale, où les noms les plus estimables côtoient narcotrafiquants et terroristes ? Il n’est pas nécessaire d’attendre un effondrement pour dessiner les plans d’un nouvel édifice ». lien
Hélas pour la France, ce président que nous avons choisi en 2012 semble bien avoir oublié sa déclaration de guerre lorsqu’il désignait le monde de la finance… ses guerres sont maintenant vraisemblablement ailleurs, et ses explications laborieuses manquent de conviction.
Cette vidéo pleine d’humour le démontre bien.
C’est peut-être pour ça que naissent régulièrement des mouvements, se disant souvent « apolitiques », comme par exemple « la transition », né le 17 janvier 2016, et qui déclare : « comme 3 français sur 4, nous ne voulons plus ni de Hollande, ni de Sarközi, et nous ne voterons pas Le Pen ».
Il y en a d’autres, comme par exemple l’association « voix de gauche » lancée par Philippe Noguès, député breton et frondeur du PS qui a récemment claqué la porte de son parti… ajoutons-y « le mouvement commun », sous la houlette de Cécile Duflot Pouria Amirshahi, Laurent Baumel, Pascal Cherki, et Pierre Laurent, qui se veut un Podemos à la française…lien
Il y a eu aussi « nouvelle donne » qui semble être hélas en mauvaise posture…lien
Mais tous ces nouveaux mouvements qui émergent, au lieu de se disperser, ne devraient-ils pas se rassembler, afin d’avoir une chance de s’imposer, et de changer la donne ?
Mais pour conclure sur le chapitre des banques, comme dit Pierre Rabhi, mon vieil ami d’origine africaine : « le lion ne prélève pas au-delà de ce qui lui est nécessaire, il n’a pas besoin d’entrepôts, ni de banques d’antilopes ».
L’image illustrant l’article vient de tpe-crise-entreprise
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
Articles anciens
1000 € pour tous…utopie ou nécessité ?
Que les gros salaires lèvent le doigt
Nos rêves seront vos cauchemars
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