TIPP flottante et déficit du budget.

L’opposition, qui joue son rôle, attaque le gouvernement en lui demandant la remise en place de la TIPP flottante, c’est à dire la taxe intérieure sur les Produits Pétroliers, pour atténuer la hausse des carburants.

La fiscalité des carburants est constituée de la TVA au taux le plus élévé(19.8pct) qui est en valeur absolue assez faible vu le prix des carburants hors taxes et de la TIPP qui est fixe et en represente la partie de loin la plus importante. La TIPP flottante avait été inventée par Laurent Fabius quand il était Ministre des Finances du gouvernement Jospin. C’est effectivement une manière de faire baisser les prix à la pompe, sans doute un peu démagogique,mais qui a un inconvénient, c’est qu’on ne sait pas comment en sortir. Car la TIPP étant une recette très importante du budget de l’Etat, sa variation à la baisse affecte immédiatement l’équilibre du budget. La question se pose donc rapidement de savoir de combien on la baisse, pour combien de temps, de sa légitimité même et de comment on remplace ces recettes. Car malheureusement l’Etat n’ayant pas de reserves budgétaires doit donc reprendre par un autre mécanisme ce qu’il donne en baissant le TIPP, par l’emprunt et l’accroissement de la dette ou par l’accroissement de l’Impot.C’est le contribuable qui prend le relai de l’usager dans ce cas. Si la hausse est de courte durée, tout va bien, on se récupèrera plus tard et on fait plaisir à l’opinion publique et à certaines professions qui souffrent. Si , comme cela semble être la cas en ce moment, elle dure, le problème est d’en sortir.

Vous me direz l’Etat bénéficie de la hausse des prix à la pompe. C’est vrai et faux à la fois : Il en bénéficie pour la part TVA des taxes pétrolières qui est en pourcentage mais est relativement mineure dans l’ensemble de ses recettes pétrolières, mais il y perd de par l’impact sur les consommations du prix à la pompe. Toute baisse de la consommation lui fait perdre la TIPP sur ces recettes qui est en valeur absolue bien plus importante.Le bilan global pour l’Etat n’est donc pas évident.

En même temps que le prix à la pompe n’arrète pas de flamber, les résultats de l"économie France" sur lequel le budget a été établi n’arrète pas d’inquiétér. Des 2 à 2.5 pct de croissance prévu initialement pour le calcul du budget nous en sommes maintenant à 1.3 à 1.5 pct de croissance. Nos gouvernants qui sont en vacances ne nous ont pas encore dit quel sera l’impact de cette panne de croissance sur le déficit du budget de l’Etat mais il sera sans doute assez négatif. Pourront t ils rééquilibrer en réduisant les depenses sur les derniers mois de l’année, je ne sais, c’est en général une période plutot favorable aux depenses ? Le collectif budgétaire est en effet leur "treizième mois"...de depenses !

Si rien n’est fait sur la réduction des dépenses, on assistera à une augmentation du déficit au dela du niveau prévu qui doit être de 45 milliards d’Euros que nous retrouverons dans la dette et la charge de cette dette pour les années suivantes.

C’est pourquoi il y a peu de chance que le gouvernement accède à la demande de l’opposition, à moins que ce ne soit le contentement populaire qui prime...