Twingo / Fiat 500 : 2 visions de la citadine
A quelque semaines d’intervalle, Renault et Fiat ont présenté deux visions de la voiture citadine : la nouvelle 500 et la Twingo. Bien que les tarifs soient proches, leur approche est très différente voire opposée.
La nouvelle Twingo fait table rase du passé et se présente dans une forme très classique de petite Clio. Oubliée la si pratique forme de "minispace" de la précédente Twingo, jugée trop anticonformiste. C’est une VW Fox à la française que nous avons maintenant. Plutôt bien finie et confortable, avec une bonne qualité perçue, elle a du mal à avoir un look jeune que le marketing s’évertue à faire passer. Oui, elle a un branchement pour baladeur MP3 dernier cri, mais le possesseur de cet appareil ne cherchera-t-il pas une voiture plus valorisante pour se déplacer ? En effet, le faible prix de vente du véhicule (9 000 pour l’entrée de gamme à 15 000 euros pour la sportive) la met en concurrence avec des véhicules d’occasion. Si l’image prime, une occasion récente d’une marque plus réputée sera très concurencielle.
Au contraire, la Fiat 500 nouvelle mouture reprend tout du passé : une forme néo-rétro issue de la 500 "pot de yaourt" des années 50 et des solutions éprouvées sur d’autres modèles pour une nouvelle plate-forme partagée avec la future et encore mystérieuse Ford Ka. Tout est dans l’image, la "customisation" comme la star des fashion victim : la mini : de nombreuses couleurs, des bandes autocollantes et des accessoires sont disponibles. C’est un gros pari pour Fiat, à la traîne dans les enquètes qualité JD Power malgré les énormes progrès de leurs derniers véhicules. Il y a effectivement un grand pas à franchir pour faire venir les clients dans les concessions Fiat de sinistre réputation, la mini ayant bénéficié de la réputation de BMW. Construire une bonne voiture est une chose, mais l’entretenir en est une autre.
Entre le sérieux français et la dolce vita italienne, il y a un choix à faire ; un choix qui oublie de parler des faibles émissions des moteurs, pas forcément primordiales dans le plan marketing de ces véhicules. Renault a bien lancé le programme Eco2, astuce marketing pour donner une image écolo alors que la marque est peu présente dans l’utilisation d’énergies alternatives (abandon de la gamme électrique, pas d’hybride, développement tardif du biocarburant). L’économie passe par la réutilisation de moteurs existants dans la gamme, Renault et Fiat étant parmi les constructeurs en tête des plus basses émissions de CO2. Ils sont bien aidés par la prépondérance de petites voitures dans leurs gammes et donc de petites cylindrées. Pas de boîte automatique moderne non plus, indissociable d’une utilisation citadine sauf... en Europe. Ces voitures n’ont que des visées européennes pour l’instant.
Si les deux véhicules semblent viser par leur marketing une clientèle jeune et branchée, il risque d’en être tout autre dans la réalité. La pimpante Twingo de 92 n’avait-elle pas remporté un bon succès auprès du troisième âge, clientèle injustement délaissée par le marketing européen ? Le marché du second véhicule du foyer est également dans la cible. La Fiat a une image plus feminine presque comme une tenue que l’on veut faire à son image. La Renault, elle, veut être pratique, efficace, logeable.
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