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Accueil du site > Actualités > Economie > Une approche française de la situation économique allemande

Une approche française de la situation économique allemande

 On entend souvent parler du miracle économique allemand de la part d'économistes et d'éditorialistes qui semblent faire acte de bonne foi en se plaçant d'un point de vue strictement germanique en comparant des statistiques officielles en matière de chômage, de compétitivité, de productivité et de croissance. Malheureusement si ce point de vue amène invariablement à conclure à la "supériorité du modèle allemand" sous réserve de l'adapter aux spécificités françaises, il conviendrait sans doute d'abord d'analyser le modèle allemand à l'aune des critères retenus pour analyser la société et l'économie française.

I- Le chômage :

Vision dominante : Le taux de chômage est à près de 10% en France et de 6.5% Allemagne POINT BARRE !!! (parfois justifier par les indispensables réformes de structures dont on n'explique jamais ce que c'est pour mieux laisser le premier venu vous expliquer ce que c'est).

Clarification méthodologique et statistique : Derrière les statistiques officielles, il y a les différentes catégories (A-B-C-D-E) en France qui permet d'aboutir à un "chômage" global dont on ne préfère retenir que la catégorie A dans les statistiques officielles françaises et l'équivalent allemand. MAIS, que se passe-t-il si on tente d'appliquer le reste des catégories à la situation allemande pour aboutir à un chômage global (total ou partiel) ?

La comparaison statistique est relativement ardue du fait de l'absence d'une telle catégorisation en Allemagne (on comprend bien pourquoi) et de la notion de "recherche active" qui constitue la variable clé en France. Mais on tentera d'aboutir grosso modo à une approximation qui permettra de retrouver la dynamique sous-jacente.

Rappel
 : Environ 5.5M de chômeurs au total en France toutes catégories confondues (en comptant les seniors de + de 55ans) et les non-inscrits à Pôle Emploi (qui permettra de pondérer les situations de formation ou de contrats aidés) ce qui donne un taux d'inactivité ou d'"activités réduites assimilables au chômage" de 19%

Tentons approximativement d'appliquer une telle méthode au cas Allemand...
- En Allemagne le taux de chômage officiel est calculé par rapport au nombre de personnes ayant droit aux indemnités chômage officielles dites « Arbeitslosengeld I ». Avant les lois "Hartz" le chômage allemand et le chômage français étaient quasi identiques, puis vinrent les lois "Hartz" qui rendirent plus dures les conditions d'accession et de maintien à ces « Arbeitslosengeld I » tout en développant les mini-jobs (payés entre 400 et 800€) ainsi que les "1€ jobs" payés 1 euro de l'heure. L'astuce incroyable réside dans le refus du droit à l'« Arbeitslosengeld I » pour les "bénéficiaires" de cette loi Hartz (concerné par un régime « Arbeitslosengeld II » ainsi que dans la réduction à 12 mois (contre 24 à 36 auparavant) du bénéfice du régime officiel.
En clair, les précaires des lois "Hartz" ne sont pas comptabilisés dans les statistiques officielles de même que l'équivalent des chômeurs de longue durée (supérieur à 12 mois). Un peu comme si l'on faisait passer les chômeurs de la catégorie A (officiel) dans les catégories inférieures en France.

Maintenant que ces correctifs sont posés on peut tenter avec une marge relativement fine de comparer les 2 pays (on retiendra qu'un travailleur allemand qui gagne moins de 800 euros par mois (maximum Hartz) a plutôt intérêt à chercher un travail et rentrerait dans les catégories B-C-D-E de Pôle Emploi :
L'étude de référence sur la question des lois Hartz estime à environ 5M le nombre d'allemands concernés par les lois Hartz qui ne rentrent donc pas dans les statistiques officielles, on rajoutera 1M de chômeurs de longue durée et de seniors non pris en compte dans les statistiques récentes (de l'aveu de la ministre du travail). Au total 3M de chômeurs officiels + 6M = 9M rapportés sur la population active on obtient ainsi : 20.5% de taux d'inactivité ou d'activités réduites assimilables au chômage" (évaluation a minima, la fourchette serait autour de 19-22).
On peut ajouter que 7M de personnes touchent moins de 10 bruts de l'heure (avec les spécificité brut-net que l'on verra par la suite) selon un rapport de rapport de l'Institut du Travail de l'Université de Duisbourg.

Conclusion : Au sens français du chômage, le chômage allemand se situe au même niveau que le chômage français.
(N.B : Malheureusement la méthode de calcul spécifique à l'Allemagne rend impossible un calcul du chômage français via la méthode de calcul allemande, il aurait été sans doute amusant de voir le chômage français à 7%).

II- Les salaires :

Vision dominante : Malgré la modération salariale en Allemagne dont chacun a conscience au titre des "réformes de structure" l'idée est répandue que les salaires sont plus élevés en Allemagne.

Analyse : Le brut en Allemagne est plus élevé 35 000€/an contre 29 000€/an en France grosso modo, mais qu'en est il du salaire net ?
Le but n'est pas de démontrer que les salaires réels sont plus faibles ou autre qu'en France mais de démystifier une idée reçue sur la pression fiscale sur le travail. Il convient de noter qu'en Allemagne le salaire brut est amputé des impôts et des charges sociales (le taux et le niveau varient constamment selon les situations dans la limite d'un plafond mais ils sont sensiblement supérieurs à ceux pratiqués en France notamment concernant la charge d'impôts). Le net français est avant impôt et le net allemand après impôts donc : Quelques exemples tirés de cette page : Pour un individu seul et sans enfant : "Un salaire français de 2.046,55 € correspond à un salaire de 2.537,84 € en Allemagne. En effet, pour ces deux salaires bruts, le net sera de 1.500 € après impôts"...
 
Conclusion : Le modèle particulier de prélèvement des impôts au cours de l'année additionnées à des charges salariales plus élevées de 10 points sur les salaires entre 400 et 2000 € font que le salaire net français et allemand se situe à des niveaux comparables contrairement à ce que laisserait penser le seul examen du salaire brut. Il en va différemment des charges patronales et des salaires inférieurs ou supérieurs à 2000€.

III- La compétitivité :

Vision dominante : Il existe une divergence de compétitivité entre la France et l'Allemagne au profit de cette dernière qui se manifeste dans l'excédent commercial allemand et fait ressurgir en France les débats sur les 35h et les charges sociales.

Nuances : La clef de lecture de cette démonstration réside dans l'abandon d'une simple comparaison franco-allemande qui n'a aucun sens si elle n'est pas replacée dans le contexte européen et des pays de l'OCDE qu'observe-on alors ?

- La réunification allemande a dopé la consommation intérieure au détriment des exportations, ce qui explique l'évolution spectaculaire des exportations allemandes lorsque cela s'est corrigé à partir de 2003 (le niveau des exportations allemandes en 2003 correspond au niveau de 1985 (alors qu'en France la progression a été constante quoique plus lente sur la période 1950-2012), ce qui permet à l'Allemagne de maintenir ses parts de marchés alors que tous les pays industriels développés (hormis la Chine et dans une moindre mesure la Russie) ont vu leurs parts diminer brutalement.

- Le débat sur les 35h et la durée légale du travail n'a de sens que rapportée aux heures de travail "effectivement prestées" qui se sont alignées entre la France et l'Allemagne autour de 36-37h. La comparaison portera donc sur le coût salarial unitaire dans l'industrie dont on constate qu'elle n'est nullement impactée en France par les 35h tandis qu'on observe en Allemagne que le coût du travail augmente quand la durée du travail augmente et qu'il baisse quand la durée du travail baisse (en raison des gains de productivité réalisés à côté et des mécanismes compensant la hausse du coût). En conséquence on peut réduire la durée du travail sans augmenter le coût horaire unitaire avec des mesures adaptées telles que celles mises en œuvre lors du passage aux 35h tandis que les heures supplémentaires se traduisent telles qu'elles par une dégradation de la compétitivité si des mesures correctrices ne sont pas prises.

- L'Allemagne par rapport aux autres pays de l'OCDE a une stratégie de mono-spécialisation industrielle tout en étant déficitaire concernant les avantages comparatifs relatifs aux minerais, aux services et à l'agriculture ce qui lui donne certes un gros potentiel exportateur pour son industrie mais la rend vulnérable pour les services et l'énergie (tout comme la France pour l'énergie)... La France elle équilibre globalement ses avantages dans tous les secteurs par rapport aux autres pays (CF : Panorama de l'économie mondiale) ce qui lui sera bénéfique à terme, elle est uniquement plombée par sa dépendance énergétique et par la prédation sur les exportations industrielles que l'Allemagne réalise aux dépends de toute l'Europe, certains appelleront cela de la concurrence, d'autres du dumping déloyal dans le cadre d'une Union supposée entre États Européens

- On a vu la multiplication des emplois sous-payés en Allemagne notamment dans le domaine de l'industrie ce qui offre un joli dumping salarial à l'Allemagne dans le domaine industriel notamment.

Conclusion : On ne peut pas nier que l'Allemagne dispose d'un savoir faire et d'une qualité industrielle qui lui assure une compétitivité hors-coût sans doute supérieure à celle de la France mais concernant la compétitivité supposée sur les coûts de l'Allemagne, elle s'explique rationnellement mais de manière assez fourbe sur sa pression salariale à la baisse de manière à tenter illusoirement de rattraper la Chine, et historiquement par la réunification. Les excédents allemands sont autoentretenus par la croyance que ce sont les excédents qui traduisent des fondamentaux économiques supérieurs à ses concurrents alors qu'une analyse fine démontre que l'Allemagne a bénéficié de circonstances très favorables dues à des facteurs historiques et à des choix désastreux pour les autres économies de l'Union (notamment les pays du Sud et dans une moindre mesure la France).


CONCLUSION GÉNÉRALE :

1° Toutes les précédentes considérations concernant les "fondamentaux de l'économie" ayant pour but de démystifier certaines idées reçues ne doivent pas se départir de considérations tout aussi fondamentales concernant la démographie.

En effet, la démographie allemande est en bout de course (comme le montre les campagnes visant à attirer des étrangers) tandis que celle de la France est encore vigoureuse, les prévisions prévoient que la population française devrait doubler la population allemande d'ici 2030-2035. Les conséquences sont multiples et permettent en partie d'expliquer la situation actuelle. En premier lieu, la consommation française sera plus vigoureuse que la consommation allemande appelée à stagner dans les années à venir tirant la croissance vers le bas ce qui explique le choix d'une croissance basée sur les exportations à l'heure actuelle. En second lieu, l'Allemagne sera plus vite confrontée aux problèmes de financement de son système de retraite ce qui explique ses choix beaucoup plus "courageux" et rigoureux en la matière et qui justifie que la France ne soit pas obligée de suivre le même rythme (encore que les comptes y gagneraient). Enfin on peut penser que la jeunesse française des années futures aura un potentiel d'innovation et tirera la croissance vers le haut comme les études tendent à le prouver..

Ces éléments militent en faveur d'une prise en compte plus cohérente de ces tendances et de ces dynamiques géographiques, historiques et démographiques dans la réflexion sur les politiques économiques. Cette prise en compte est indispensable avant toute volonté de centraliser les politiques fiscales, ou budgétaires des états ou de les aligner alors que leurs fondamentaux économiques et démographiques ne sont pas les mêmes...

2° Enfin une réflexion personnelle sur les perspectives européennes : Toute réponse à la crise qui repose sur une cure d'austérité pénalisant trop la consommation intérieure d'états dont la croissance repose sur la consommation est une erreur majeure dont les effets récessifs monstrueux se font sentir en Grèce et en Espagne et bientôt (dans une moindre mesure en Italie dont le tissu industriel est plus dense)... Malheureusement on en prend le chemin et le chapeau sera porté par les grecs évidemment alors même que ce sont les choix allemands qui freinent toute potentialité de développement industriel permettant l'export dans les pays du Sud, laissant la pistache aux grecs et les agrumes aux espagnols. Seuls des transferts de technologies et une péréquation financière plus juste et plus cohérente (si l'Allemagne cessait de vendre des armes une seule année à la Grèce, son déficit public annuel serait inférieur de près de 10%). Il est temps qu'il y ait un débat sur l'équilibre des forces en Europe sauf à ce qu'on laisse l'Allemagne continuer à tuer dans l’œuf toute renaissance industrielle harmonisée en Europe dans le cadre d'une réelle Union en laissant aux états du sud la possibilité de se développer selon leur propre modèle de croissance...

3° Il est dangereux de lier sans cesse la compétitivité aux seuls coûts du travail sinon la course au dumping replongera l'Europe dans de vieux travers et replis nationalistes que l'Allemagne évite avec brio en camouflant ses propres replis derrière une volonté affichée d'Union visant en réalité à préserver ses propres débouchés.

 

Sources : Insee - Ecointerview - http://www.ambafrance-de.org - Statistiques-mondiales - Ifrap - Panorama de l'Economie Mondiale du CEPII - Aux infos du Nain - Blog d'Olivier Bouba-Olga...


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14 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 5 juillet 2012 09:21
    Voici un court argumentaire fort utile qui circule sur le modele Allemand en ce moment dans les réseaux militants et syndicaux, à diffuser sans modération...http://2ccr.unblog.fr/2012/03/27/modele-allemand-non-merci%E2%80%A6/

    • Leo Le Sage 5 juillet 2012 09:53

      @auteur
      Votre analsye ne teint pas compte de pas mal de paramètres :

      1/ le coût de la vie est très différente entre les deux pays.
      Le loyer est moins cher en Allemagne, par exemple.

      2/ La mentalité est différente entre les deux pays.
      En accueil mieux les étrangers qu’ils soient blanc ou noir en Allemagne.
      [Même si beaucoup s’en foutent du passé Nazi voire même des jeunes ne connaissent pas la Shoah]

      3/ Le perception du monde du travail est fondamentalement différente.
      Ils sont pour le travail, plus qu’en France : en parle de rigeur Allemande.

      4/ Les lois allemandes sont plus souples que les lois françaises dans le domaine du droit du travail.

      5/ Sur le plan du lobbyng, l’Allemagne essaye de pomper les compétences étrangères par tous les moyens.
      Ce qui a pour conséquence d’attirer les meilleurs au détriment des autres pays européen comme la France.

      Mon avis
      Et comme l’argent attire l’argent. Lorsque des investisseurs veulent s’installer dans un pays, ils regardent tout y compris le cadre social/sociétal.

      Sur ce plan, il n’y a pas photo, l’Allemagne est loin devant.

      Or, plus les capitaux arrivent et plus le taux effectif d’emprunt baisse...

      C’est pour cela, entre autres, que l’allemagne emprunte moins cher que la France !

      Et bien sûr puisque l’emprunt est moins cher, le simple contribuable Allemand pourra négocier un prêt plus bas qu’un Français.

      Il aura donc toujours plus d’argent qu’un Français.

      Cordialement


      Leo Le Sage


      • Kiergaard Kiergaard 5 juillet 2012 11:13

        L’analyse ne se volait pas ultra globale mais visait à démystifier certains points qui sont à mon sens très mal traités dans les médias.
        Pour répondre à vos 5 points :
        1° Certes mais cela résulte de la structure du parc immobilier tourné majoritairement vers la location et cela se retourne actuellement avec la crise financière avec des hausses jusqu’à 10% dans les grandes villes (un petit appartement dans une ville de province vaut pas 2 fois moins qu’en France). Le coût de la vie n’est pas tellement moins cher en Allemagne si on tient compte de la correction des salaires bruts.
        2° L’Allemagne accueille mieux pour des raisons de stricte opportunité démographique pour combler les lacunes de son marché du travail, la France n’a pas les mêmes besoins et donc les tensions sont plus vives.
        3° Cette culture est vivace oui mais il semble que les lois Hartz aient poussé le bouchon un peu loin la.
        4° Je n’ai jamais dit le contraire et je le pointe simplement au niveau de l’artifice qu’il constitue pour le calcul du chômage officiel.
        5° Je ne voyais pas l’intérêt de comparer avec la France, ces choses la sont globalement sues.


      • Leo Le Sage 6 juillet 2012 02:31

        @auteur/@Par Kiergaard (xxx.xxx.xxx.205) 5 juillet 11:13
        Vous dites : "L’Allemagne accueille mieux pour des raisons de stricte opportunité démographique pour combler les lacunes de son marché du travail, la France n’a pas les mêmes besoins et donc les tensions sont plus vives"
        Ce n’est pas exact.
        Vous n’imaginez pas la difficulté grandissante des entreprises françaises pour trouver des compétences dans un très grand nombre de secteur.
        Or, le droit français interdit sous diverses formes l’arrivée d’étranger en France.
        On appelle cela pudiquement des tracasseries administratives.
        L’Allemagne veut des étrangers parce qu’elle sait que sur le très long terme, c’est celui qui aura mené le combat le premier qui gagnera.

        Juste pour votre reflexion. Je n’avais pas personnellement compris pourquoi les élites africaines ne voulaient pas faire leur étude en France.
        Une dame sans chercher à donner plus d’explication avait parlé de ces tracasseries, et dans le malheur de la France, j’ai appris que c’est pire sur le terrain.

        Ce qui fait que ces Africains, ils vont en Amérique du Nord.
        Nous avons besoin de tout le monde y compris des africains. Les Allemands aussi, sauf qu’eux, ils le mettent en application.
        La démographie n’est qu’un prétexte...

        A terme donc l’Afrique sera plus anglosaxonne que francophone...

        Pour les lois Hartz, le RSA est du même acabit, juste en mieux puisqu’on ne force pas les gens à travailler...


      • Kiergaard Kiergaard 6 juillet 2012 02:47

        Un prétexte, mais un très bon prétexte... Nous sommes d’accord sur le fait que les besoins économiques sont forts et que « premier arrivé, premier servi » et qu’il n’est pas bon de réserver un traitement trop néfaste pour des étrangers désireux de travailler ici.
        Mais je pense que c’est un paradoxe de la pensée dominante et répandue qui veut qu’en période de crise « on ne peut pas accueillir tout le monde », les tracasseries sont indistinctement appliquées à tous quasiment et cela sera néfaste à terme j’en conviens bien.


      • Le taulier Le taulier 5 juillet 2012 10:49

        Faut croire que les excuses bidons quand on perd n’est pas un monopole des sportifs.

        Quand les Espagnols gagnent c’est qu’ils sont dopés.
        Quand les italiens gagnent c’est qu’il faisait très chaud donc cela les favorise.
        Quand les Suédois gagnent c’est qu’il faisait trop froid.
        Quand les Anglais gagnent c’est parce qu’il pleuvait
        et...
        Quand on parle de statistique du chômage on prend les chiffre selon le BIT (bureau international du travail) pas sa petite cuisine internet.

        Par ailleurs les chiffres français excluent les dom-tom alors que l’Allemagne integre l’ancienne RDA


        • foufouille foufouille 5 juillet 2012 11:20

          "Quand on parle de statistique du chômage on prend les chiffre selon le BIT (bureau international du travail) pas sa petite cuisine internet.

          Par ailleurs les chiffres français excluent les dom-tom alors que l’Allemagne integre l’ancienne RDA"

          on compte tout les chomeurs, pas une petite cuisine de stats bidonnee


        • Kiergaard Kiergaard 5 juillet 2012 11:20

          La partie sur le chômage se veut absolument pas « militante » ou justificatrice de la situation française, y a des déséquilibres à constater dans la zone euro et des choses qui sont pas vues par les médias. Y a des choses merdiques à rechercher en France aussi.
          Ma « petite cuisine » internet vaut ce qu’elle vaut, mais elle part de la base de la vision française du chômage toutes catégories confondues, celle du BIT n’aurait pas de sens dans la mesure ou le chômage au sens du BIT recouvre quasiment la même catégorie officielle A en France et est très souple pour l’Allemagne. Pour moi on est au quasi chômage quand on bosse 10h par mois, pour le BIT non. Les chiffres du BIT incluent les DOM-TOM (et de toute façon le chiffre que j’ai donné est le même).


        • BA 5 juillet 2012 10:59

          Mercredi 4 juillet 2012 :

           

          Le ministère allemand des Finances a annoncé mercredi que le déficit public du pays serait vraisemblablement d’environ 0,5% cette année, moitié moins qu’une précédente prévision de 1%.

           

          En revanche la dette publique allemande va continuer à dépasser largement le plafond fixé par Bruxelles : elle devrait s’établir à 83,5% du PIB cette année, pronostique le ministère, contre 81,2% en 2011. La limite européenne est fixée à 60%.

           

          http://www.romandie.com/news/n/_L_Allemagne_abaisse_sa_prevision_de_deficit _public_a_05_pour_201237040720121708.asp

           

          Vous avez bien lu : la dette publique de l’Allemagne sera de 83,5 % du PIB fin 2012.

           

          Et la dette publique de la France ?

           

          « La Cour des comptes lance une alerte : la dette publique devrait dépasser 90 % du PIB fin 2012 (pour mémoire, elle était de 64 % fin 2007). La dette publique imputable aux programmes d’aide aux pays en difficulté (prêts bilatéraux ou par l’intermédiaire du FESF) devrait s’élever à 50,2 milliards fin 2012, contre 14,5 milliards fin 2011 - soit une hausse de 1,8 point de PIB. »

           

          http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/02/20002-20120702ARTFIG00615-la-dette-depassera-90-du-pib-fin-2012.php

           

          Conclusion :

           

          Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne, Chypre, Slovénie : ces sept Etats européens sont en train de faire naufrage.

           

          Ces sept Etats entraînent les autres Etats européens vers le fond de l’océan.

           

          Le naufrage du Titanic continue.



          • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 5 juillet 2012 12:10

            @ l’auteur :

            En lisant votre article on a comme l’impression que vous ne retenez que des arguments en faveurs de la situation française, pour n’y voir que des vertus, en taisant sciemment les indicateurs économiques importants ô combien plus pertinents ...

            Prenons par exemple votre « analyse » de la compétitivité comparée ( III- La compétitivité )

            Pourquoi ne citez-vous pas les chiffres des balances commerciales respectives des deux pays qui résument de manière éclatante la réalité des faits :

            La balance commerciale française de l’année 2011 est déficitaire de 70 milliards d’euros et elle se creuse d’années en années !

            La balance commerciale allemande sur la même période est bénéficiaire de 158 milliards d’euros et elle s’est améliorée par rapport à l’exercice 2010 !

            Les faits eux ne trompent pas, contrairement aux arguties qui tentent de nous faire croire que tout va bien et qu’il n’y aurait rien à changer en France. L’Allemagne s’est réformée, elle en récolte aujourd’hui les fruits. Cela se reflètent sur son économie.

            Voulez-vous d’autres exemples ?

            En Allemagne, on travaille en moyenne 6 semaines de plus qu’en France sur une année. Pensez-vous sincèrement qu’une telle différence n’a aucun effet sur la compétitivité comparée ?

            Je crois sincèrement que l’opinion publique française vit majoritairement dans un déni de réalité : la situation économique se dégrade d’années en années, mais on nous explique que tout va bien, qu’il n’y aurait rien à changer et que ce sont les autres, ceux qui réussissent, qui sont dans l’erreur ...

            Mais c’est une plaisanterie !

            Je renonce à développer sur les efforts économiques consentis par l’Allemagne lors de sa réunification.
            Je ne sais pas ce que vous connaissez de l’Allemagne, si vous y avez souvent voyagé, ces dernières années, à l’est notamment, dans l’ancienne DDR, vous y auriez vu les énormes chantiers de modernisation en cours : aéroports, gares, l’urbanisme des villes, les aménagements routiers, etc.

            Bonne journée !


            • ARMINIUS ARMINIUS 5 juillet 2012 16:19

               @ Jean d’Hôtaux
              Complétement d’accord, la comparaison des deux balances commerciales suffit à juger cet article complétement orienté. Avec un bénéfice de 158 Milliards d’Euros l’Allemagne a les moyens : l’effort a été consenti par les Allemands dès le début de la crise, pendant que Sarkozy amusait la galerie ...(y compris les Allemands qu’il a bien fait rigoler...)
              De plus il est vrai que loyer et immobilier sont en moyenne beaucoup moins chers qu’en France,
              ainsi que le coût de la vie...
              L’Allemagne gagne sur tous les tableaux à part celui de la qualité de vie : la France est un pays très agréable à visiter et l’essentiel de la fréquentation touristique de la cote d’Azur, le mois dernier était aussi Allemand ...il nous reste au moins ça...


            • Kiergaard Kiergaard 5 juillet 2012 16:55

              Pourquoi cherchez vous à dire qu’une critique des chiffres allemands constituerait nécessairement un hymne à la gloire de la situation française. Je n’ai jamais cherché à dire cela... Les seuls avantages de la France que je peux développer sont dans une perspective de long terme (démographie etc...).
              Il y a de grosses critiques à faire sur le modèle français également, je n’ai pas voulu m’y livrer dans cet article.

              Les chiffres c’est bien, les faits c’est bien, les analyser et les décortiquer c’est mieux c’est tout... L’Allemagne capte la croissance de toute la zone euro à son profit du fait de la sous évaluation de son taux de change réel et des avantages industriels résultant certes de ses réformes mais au détriment de toute l’Europe. Ca c’est un fait.
              Se borner à dire que c’est plus que la France n’a de sens que si on compare à ceux des autres pays européens.
              Après on peut dire que c’est bien joué de la part de l’Allemagne, après on peut dire qu’elle capte la croissance de la zone euro à son profit en méconnaissance des lignes directrices que peut fixer la Commission Européenne sur ce sujet pour éviter les déséquilibres.
              N’y voyez pas une gloire à la société et à l’économie française pétrie de défauts...

              Évidemment qu’ils travaillent plus en moyenne, mais dans l’industrie c’est très disparate et j’ai reconnu explicitement la culture du travail et de la compétitivité hors coût de l’Allemagne, tout comme les relations de l’Allemagne avec ses PME.

              - Ne soyons pas stupides on peut dire que ceux qui réussissent réussissent objectivement en raison de réformes opportunistes (et non opportunes) aux dépends d’autres EN PARTIE et aussi pour des raisons historiques (la réunification). Et disons de l’autre côté que tout ne va pas bien en France, loin de la. Je ne suis pas un syndicaliste hein...


            • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 5 juillet 2012 23:28

              @ Kiergaard :

              Il ne s’agit pas ici de savoir si les chiffres émanent de sources allemandes ou françaises, ni d’évoquer des « chiffres véhiculés par nos médias » comme l’écrit « edelweiss » dans son commentaire, il s’agit simplement de comparer une situation sur la base de chiffres produits par les organisations internationales reconnues (BIT, OMC, OCDE, Eurostat, etc.), des chiffres incontestables !

              Partant de ce constat, on peut naturellement discuter de ces chiffres, les expliquer, les extrapoler, les mettre en perspective, mais en aucun cas les contester !

              Vous évoquez les perspectives à long terme et vous avez raison, mais lorsque vous faites référence à la croissance démographique de la France par exemple, un argument souvent évoqué, encore faudrait-il en retirer des avantages sur le plan économique, car à quoi cela sert-il d’avoir une croissance démographique élevée si c’est pour fabriquer des chômeurs ? Si cette croissance démographique ne répond à aucun besoin économique, par manque d’emplois, à quoi sert-elle sinon à aggraver davantage encore la dette publique, puisque les sans-emplois sont à la charge de la collectivité ? En disant cela, je ne stigmatise aucunement les demandeurs d’emplois qui n’y sont bien évidemment pour rien.

              Vous affirmez que « l’Allemagne capterait toute la croissance de la zone euro à son profit », mais soyons sérieux ! D’une part l’Allemagne n’exporte pas uniquement dans la zone euro, dont l’économie est d’ailleurs avant tout impactée par cette même Allemagne. D’autre part, si l’Allemagne exporte, beaucoup hors zone euro, dans les pays émergents notamment, c’est que ses produits répondent à des besoins, aussi bien technologiques qu’économiques. L’Allemagne s’est adaptée à l’ouverture des marchés et à la mondialisation. Alors naturellement on peut gloser sur cette mondialisation, la critiquer, se réfugier derrières des principes dogmatiques, mais cela n’améliorera pas d’un iota la croissance de la France et cela ne créera pas davantage d’emplois, car c’est de réformes structurelles (fiscalité, Code du travail, etc.) et d’introspection dont la France a besoin, pas de boucs émissaires !

              L’objet de mon commentaire n’est pas de dresser un panégyrique de l’Allemagne, j’observe simplement une situation économique sur la base de faits et de chiffres et sur ce plan-là je dois dire que l’autisme affiché par la France, aussi bien les autorités que l’opinion publique, m’inquiète ...

              Cordialement !


            • Kiergaard Kiergaard 6 juillet 2012 01:59

              @ Jean d’Hôteaux

              Nous sommes bien d’accord sur l’autisme des élites françaises.

              La référence aux perspectives de long terme comme la démographie n’aurait certes pas de sens si celle ci s’inscrivait dans le cadre que vous décrivez mais je pense qu’il y a de bonnes raisons de penser que ce n’est pas le cas :
              1° Financement plus aisé des retraites par rapport à un pays en décroissance démographique et donc creusement inférieur de la dette publique.
              2° La croissance démographique a des effets positifs (globalement, je veux pas faire le débat ici) sur la croissance économique (au moins à moyen terme), par la stimulation de l’activité (après si on considère que devoir maintenir des emplois d’enseignants ou créer des crèches est un problème car il creuse la dette publique alors privatisons cela et augmentons la dette privée dont personne ne parle jamais).
              3° Les réformes structurelles sont certes nécessaires et le seront d’autant plus que la démographie restera vive (avec l’esprit d’entreprise et d’innovation qui en résultera à moyen terme).
              4° L’Allemagne pourra avoir un meilleur chômage au sens du BIT par rapport à la France d’accord, fin personnellement j’ai un problème avec le fait qu’on ne réagisse pas au fait que la population active diminue en Allemagne, tandis qu’elle augmente plus vite en France pour le moment...
              5° Je ne savais pas que la croissance démographique devait répondre à un besoin économique ? Stérilisons en période de crise alors, ouvrons les frontières en période de croissance. On a bien fait la seconde partie poussons la logique jusqu’au bout et ne nous plaignons pas des coûts sociaux (plaisanterie, mais révélatrice).

              Je n’ai rien contre la mondialisation, la stratégie de l’Allemagne est bonne pour elle, pas pour les autres c’est tout, idem pour la Chine, ce n’est pas critiquable en soit et je ne le fais pas. Je ne suis pas contre la mondialisation, tout comme personne n’est réellement foncièrement contre le capitalisme dans sa forme théorique. Ce sont les excès qui sont critiqués c’est tout : (je dis ca pour les personnes qui se posent en défenseur du capitalisme en répondant à des critiques sur ses excès).
              Dans une économie mondialisée ou la compétition des états entre eux est censée être dépassée par une gouvernance économique mondiale, il conviendrait juste d’harmoniser nos intérêts c’est tout...

              Actuellement je prendrais bien la place de l’Allemagne hein... Je pense sincèrement qu’à terme il y aura des frictions qu’ils auraient mieux valu déminer à présent par une remise à plat consécutive à la crise.

              J’ai du mal avec les argumentaires revenant sans cesse à « ne faisons pas cela car cela accroît la dette publique », je ne dis pas qu’il faille l’accroître mais je pense qu’actuellement le débat est totalement biaisé masque sous le tapis l’endettement privé, l’origine de la crise financière, le système monétaire international pour se focaliser sur des objectifs de réductions de déficit qui vont réduire le poids de la dette de l’équivalent de quoi... rien du tout vu que nous serons en équilibre.
              C’est une construction car on ne peut pas penser autrement et que le discours moralisateur sied très bien en temps de crises auprès des électeurs que les réformes techniques.

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