• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Environnement > Autant en emportent les Vents

Autant en emportent les Vents

Les 632 vents connus de notre pays ne pèsent pas lourd dans la balance des tempêtes connues, et de celles à venir

Honorin Victoire est connu pour avoir recensé au début du 21ème siècle, les 632 vents de France. Le livre s’appelait « Petite Encyclopédie des Vents de France » (JC Lattes).

Tout le monde connaît la Bise, ou le Mistral, ou même le Sirocco, mais qui connaît la Galerne, la Burle ou le Joran : Ce vent court et impétueux qui fait chavirer en quelques secondes le malheureux plaisancier qui se serait aventuré au mauvais moment sur les eaux du Lac Léman ?

Mais le vent, à part quelques exceptions est généralement bénéfique aux hommes et à la nature.

Quand il ne dépose pas une fine couche de sable saharien sur les voitures parisiennes, il fait tourner les éoliennes, il est le facteur de la pollinisation, il gonfle les voiles des bateaux, emmène les cerfs volants et les planeurs, porte le vol des oiseaux et des delta-planes, il prévient le gibier de l’arrivée des chasseurs, et soulève malicieusement les jupes des belles.

L’image bucolique de tous ces petits vents au charme provincial, s’efface bien vite devant des grands frères bien plus préoccupants.

Ils ont pour nom Tempêtes, Ouragans, et autres calamités.

Les Français ont la mémoire courte.

Il y aura dix ans, un 26 décembre noir, nous avons subi les outrages de Lothar.

La météo prévoyait des vents d’un peu plus de 100 km/heure.

L’anémomètre de la Tour Eiffel s’est bloqué sur le chiffre de 216 km/h. lien

Le lendemain a salué l’arrivée de Martin, qui n’avait rien à lui envier. lien

Martin est passé beaucoup plus au sud, achevant de dévaster ce que son compère du nord avait commencé.

A 8km d’altitude, il a été mesuré à 530 kmh.

Les dégâts provoqués par ces deux tempêtes ont été considérables.

Lothar et Martin sont responsable de 88 morts, plus de 3 millions de foyers privés d’électricité, et plus de 10 milliards d’euros de dégâts.

Mais les pertes en vies humaines auraient pu être bien plus considérables, car ce jour là, lendemain de fêtes, les Français étaient restés bien au chaud, devant leurs cheminées, à jouer avec leurs cadeaux.

Pour preuve de sa violence, il faut songer aux 1500 kilos de plomb arrachés à la toiture du Panthéon, qui n’avaient pas bougé depuis le temps de Louis XV.

Quelques éditorialistes en mal de copie avaient évoqué alors « la tempête du siècle ».

Mal leur en pris : en janvier 2009, une autre tempête, dénommée Klaus, nous tombait dessus.

Le Sud Ouest était une fois de plus visé :

8 morts, des pointes de vents à 184 km/h, et même scénario qu’en 1999 : 16 morts, foyers privés d’électricité, forêts ravagées, toits envolés…lien

Depuis 1970, la France n’avait pas connu pareille catastrophe.

Les indemnités versée par les assureurs ont été de 270 millions en janvier 1976, 210 millions en décembre 1979, 2900 millions pour novembre 1982, 420 millions pour février 1984, 830 millions pour juillet 1984, 400 millions pour d’octobre et novembre 1984, 330 millions pour décembre 1987, 6500 millions pour janvier 1990, 8700 millions en février 1990 : 8700 millions, et décembre 1999 a battu tous les records.

Les conditions de leur arrivée sont connues :

Il faut la conjugaison d’un hiver doux et de de l’arrivée d’air froid.

L’air froid pénètre dans l’air chaud à cause de la différence de température et de densité, et donne naissance à des tourbillons violents. lien

Malgré les dénégations de quelques « spécialistes », ces tempêtes sont bien les conséquences du réchauffement climatique, et devraient se multiplier, en étant toujours plus dévastatrices.

En effet, ces spécialistes évoquaient la régularité de ces tempêtes au cours des siècles, affirmant qu’il y en avait une petite dizaine à chaque siècle.

Or les évènements prouvent que nous ne sommes plus dans la normalité, ayant déjà comptabilisé une bonne douzaine de tempêtes depuis 1976 en un tiers de siècle.

Il y a donc multiplication réelle de ces catastrophes, et à part le réchauffement climatique, on ne voit pas bien quelles pourraient en être les raisons.

A défaut de ne pouvoir les empêcher, il faudrait au moins pouvoir en prévenir les effets, et le PPR (plan de prévention des risques) (lien) crée par la loi du 2 février 1995 manque, comme on l’a vu, cruellement d’efficacité.

Car comme disait un vieil ami africain :

« On peut obliger un chien à se coucher, mais pas à lui faire fermer les yeux ».


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (12 votes)




Réagissez à l'article

19 réactions à cet article    


  • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 18 décembre 2009 14:23


    Il etait pas chinois, plutot, votre proverbe ?

    Plus serieusement, attention au mauvais usage des stats.

    Vous dites : "ces spécialistes évoquaient la régularité de ces tempêtes au cours des siècles, affirmant qu’il y en avait une petite dizaine à chaque siècle. Or les évènements prouvent que nous ne sommes plus dans la normalité, ayant déjà comptabilisé une bonne douzaine de tempêtes depuis 1976 en un tiers de siècle.
    Il y a donc multiplication réelle de ces catastrophes.


    Aucun lien entre ces trois phrases. Les moyennes normales ( au sens gaussien) n ’excluent pas l’evenement.
    Exemple concret : normalement, si on joue au loto, on perd. Mais ca n ’empeche pas qu il y ait un gagnant., et ce peut etre a chaque fois.

    Si il y a rechauffement, alors les tempetes sont un indice mais pas une preuve


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 16:09

      eleusis,
      bien sur, ces tempêtes qui se multiplient sont un indice,
      mais la nuance est fragile entre indice et preuve, non ?
      ce qui est sur, c’est que ceux nient encore le réchauffement se basaient entre autre sur la régularité des tempêtes à chaque siècle,
      et là, on ne peut que constater une augmentation de leur fréquence,
      n’est-ce pas ?


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 22:36

      eleusis,
      les sources que j’ai disent que le proverbe/citation est africaine,
      mais les idées voyagent...


    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 18 décembre 2009 14:28

      D’autres explications existent :

      la these « conspirationniste » de HAARP http://geolibertaire.org/geochaos/Scientifique/haarp.html


      le changement des vents dominants du a la deforestation et au remembrement est une autre explication.


      • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 16:16

        Eleusis,
        oui, j’avais évoqué HAARP dans un article récent, paru sur AV en aout 2008,
        voici le lien :
        http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/faire-la-pluie-ou-le-beau-temps-43292
        à+


      • Francis, agnotologue JL 18 décembre 2009 14:29

        Très aéré cet article. On demeure sur sa faim : je ne savais pas qu’il existait autant de vents en France ! ? Ou peut-être s’agit-il de noms de vents ?

        Je n’aime pas trop cette coutume de donner des noms aux tempêtes.

        Je suis d’accord avec vous sur ce que la fréquence des coups de vents est en augmentation. Les prévisions marines sont d’années en années de moins en moins fiables semble-t-il. J’attribue ça au dérèglement climatique. L’expression de réchauffement climatique me paraît être un euphémisme sournois.


        • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 16:22

          JL,
          non, ce sont bien des noms de vents qui existent, et qui soufflent géographiquement dans tel ou tel secteur.
          par exemple le Dalu (pas confondre avec le dahu smiley )
          c’est un vent de l’Anjou, dont l’origine est hautes pressions sur dogger bank en Mer du Nord et basses pressions sur l’Espagne...
          il faut lire le bouquin de H. Victoire pour s’en assurer,
          paru chez lattes en 2001.

          comme toi, je m’interroge de cette volonté de donner des prénoms aux ouragans, cyclones et tempêtes...
          il faudrait essayer de comprendre l’origine de cette « coutume » ?


        • sissy972 18 décembre 2009 18:00

          Bonjour M. Cabanel,
          Au départ, les ouragans et les tempêtes portaient des prénoms de femmes et devinez pourquoi ? 
          Après que les associations féminines soufflèrent leurs désapprobations de tels choix, il fut décidé que les prénoms masculins s’intercaleraient avec les prénoms féminins. Depuis, quelques gros ouragans destructeurs portent des prénoms d’hommes.
          Je préfère des prénoms que des numéros mais ce n’est que mon choix.


        • Francis, agnotologue JL 18 décembre 2009 18:15

          Merci à vous deux pour ces précisions.


        • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 22:35

          Sissy,
          oui au fond, les numéros je n’aime pas trop,
          alors, allons y pour les prénoms,
          ce qui ne change pas grand chose sur le fond.


        • Frabri 18 décembre 2009 15:31

          Ces tempêtes et d’autres catastrophes comme Tchernobyl, Seveso, la vache folle, l’amiante...etc font partie de ce que certain-ne-s appellent la « pédagogie des catastrophes »

          http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22p%C3%A9dagogie+des+catastrophes%22&btnG=Rechercher&meta=&aq=f&oq=


          • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 16:26

            frabri,
            il faut lire l’échange cet échange (entre jean pierre dupuy et albert jacquard) sur la pédagogie des catastrophes sur ce lien :
            http://www.paperblog.fr/1166934/de-la-vertu-pedagogique-des-catastrophes-le-debat-entre-jean-pierre-dupuy-et-albert-jacquard-au-forum-de-libe/
            pas très encourageant pour la suite...
             smiley


          • Francis, agnotologue JL 18 décembre 2009 18:13

            Merci Olivier Cabanel pour ce lien que je découvre et qui parle de René Thom lequel a écrit un excellent ouvrage sur le sujet. Mais les catastrophes au sens de René Thom n’ont pas grand chose à voir avec les ouragans, ni avec ce que Frabri évoque, me semble-t-il. De la même façon, la pédagogie des catastrophes, mais j’ai lu un peu vite peut-être, selon Albert Jacquard n’a pas grand chose à voir avec ce que décrit Naomi Klein dans son excellent ouvrage : « La stratégie du choc ».

            Sur le premier sens j’aimerai citer ceci : « Ce qui instruit les sots, ce n’est pas la parole, c’est le malheur » (Démocrite, Fragments) Hélas, les hommes ont la mémoire courte.




          • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 22:34

            JL,
            oui,
            pour moi le plus important de ton commentaire est : les hommes ont la mémoire courte.
            mais le reste n’est pas mal non plus.
            à+


          • L'enfoiré L’enfoiré 18 décembre 2009 19:13

            Olivier,

             Quand je lis ceci
             "mais qui connaît la Galerne, la Burle ou le Joran : Ce vent court et impétueux qui fait chavirer en quelques secondes le malheureux plaisancier qui se serait aventuré au mauvais moment sur les eaux du Lac Léman ?"
            je m’attendais à beaucoup plus d’informations. Tu sais comme j’en ai l’habitude, de bien longues, de bien complètes.
             Du genre, pourquoi on les appelle ainsi ? Où soufflent-ils ? Comment sont -ils créés et dans quel sens vont -ils ? Qu’est-ce qui est spécifique ? Quels sont les risques ?

             L’installation des éoliennes a souvent été une erreur colossale. A-t-on cherché la meilleure place pour les installer dans les paysages ? Il est clair que les avoir en mer n’a pas le même rendement que dans une vallée.
             Au Danemark, ils sont devenus des spécialistes des éoliennes en mer.
             Je crois que nous devrions jeter un regard bien plus intéressé vers la Scandinavie.


            • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 19:55

              Guy,
              bien sur,
              mais le livre d’honorin Victoire compte plus de 400 pages,
              consacrer quelques lignes à chacun des vents décrits par l’historien aurait rempli des pages,
              et puis je ne crois pas qu’un article soit fait pour se substituer à un livre,
              il doit plutôt donner envie de lire ce livre,
              manifestement, c’est le cas pour toi, et ce n’est pas un livre cher, ni difficile à trouver.
              rappelles toi, tu m’avais invité à découvrir le livre de Patrick de Funes, le fils de, (médecin malgré lui) c’est un peu comme si je t’avais reproché de ne pas me raconter dans le détail toutes les anecdotes croustillantes que j’ai découvert dans ce livre,
              et je t’en ai remercié.
              tu n’as donc plus qu’à acheter le livre d’Honorin Victoire, et tu ne seras pas déçu, crois moi.

              sur les éoliennes, je ne partage pas ton avis.
              je suis toujours surpris de voir quelques citoyens, désireux d’échapper aux énergies polluantes, contester les éoliennes.
              mais ont-ils seulement bougé un petit doigt lorsqu’on a installé dans notre paysage des centaines de milliers de pylône à très haute tension, qui non seulement défigurent le paysage, mais aussi polluent l’air, en relâchant de l’ozone, gaz toxique, et en émettant des ondes électromagnétiques dont on connait maintenant le danger.

              au Danemark, la première grande éolienne a été installée dans une petite ville, TVIND, et produit la quasi totalité de l’énergie de son énergie.
              ceci dit, les éoliennes en mer, bien sur, mais l’un n’empêche pas l’autre.

               smiley


            • L'enfoiré L’enfoiré 18 décembre 2009 20:17

              Olivier,

              Merci pour le conseil ? Je m’en vais rechercher le livre en question.
              Tu me connais quand je parle d’un sujet, je récupère tout ce qui se dit, au moins, sur ce dont je parle en référence. Je ne cherche pas à aller jusqu’au bouquin. D’ailleurs, je n’aime pas trop la forme papier dans certains domaine de la science. Je préfère de loin la formule eBook qui elle est interactif et peut être complétée en permanence. Je le fais d’ailleurs avec mes articles sur mon blog. Sur AV, souvent, ils deviennent vite obsolètes.

              « contester les éoliennes. »

              Le problème n’est pas là. Une éolienne c’est loin d’être gratuit. Alors il ne faut pas la placer là où le vent est faible et que le rendement est faible. Sans cela c’est du gâchis. Un manque à gagner. Quand on voit le nombre d’éoliennes qui ne tournent pas en permanence dans le paysage, il y a des questions à se poser.

              « des milliers de pylône à très haute tension, »

              Il ne faut pas se leurrer. Ce que produit l’éolienne, c’est de l’électricité. Et donc si on veut en profiter, il faut la transporter là où elle sera utilisée. Le problème est le même.
              l’électricité est la meilleure énergie, la plus propre, mais son problème majeur, c’est qu’elle ne se conserve pas dans des bidons. Il faut la consommer immédiatement en espérant qu’elle soit suffisante dans les pointes.
              Les batteries, les accumulateurs, voilà, les plus grandes innovations à espérer pour les années du 21ème siècles. 


              • olivier cabanel olivier cabanel 18 décembre 2009 22:32

                Guy,
                bien, j’attends avec impatience les résultats de ta lecture, sur qu’elle va te passionner,
                enfin, je veux dire que ce n’est pas « que du vent »...
                pour moi, contrairement à toi, un article sur le net est fait pour ouvrir un débat, non pour écrire un livre, et donc doit réveiller l’intérêt,

                au sujet des éoliennes, aucune énergie est parfaite, mais disons moins pire,
                le nucléaire est une catastrophe prévisible : déchets ingérables, risques d’accidents, dépendance inévitable des pays producteurs, tout comme le pétrole...
                on peut très bien imaginer consommer sur place l’énergie produite, et donc éviter de la trimballer sur des centaines de kilomètres, avec les conséquences qui en découlent,

                pour moi, la solution est pluridisciplinaire, le méthane, l’hydraulique, le solaire, la géothermie de grande profondeur, l’éolien, et surtout une véritable isolation des habitations qui pourraient économiser le 1/5 (ou le quart) de notre consommation.

                mais il faut tout faire pour éviter le pire qui a pour nom : nucléaire, charbon, pétrole.
                éviter les énergies fossiles.


              • freelol freelol 21 décembre 2009 06:31

                C’est pas nouveau les Gaulois attendent que le ciel leur tombe sur la tête.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès