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Et par la grande porte L’EEDD entre à France Bénévolat !

On pouvait ramasser de l’or le premier décembre au colloque de France Bénévolat sur l’Education à l’Environnement et au développement Durable (EEDD). Les piliers de France Bénévolat sont venus à plus d’une centaine de tous les coins de France pour se pencher sur la question de la dimension environnementale et de l’engagement bénévole dans notre pays. Dominique Thierry, Président d’honneur et instigateur du colloque, dit en ouverture que : « Les demandes sur l’environnement de la part des jeunes voulant s’engager comme bénévoles, sont en augmentation ». C’est ce qui est constaté lors des 21 000 visites par an enregistrées dans les permanences locales de France Bénévolat.

« Où se joue l’avenir de l’humanité. »

Avec Réseau Ecole et Nature, France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot et CELAVAR, les organisateurs s’étaient entourés de spécialistes de l’éducation à l’environnement qui ont témoigné de la diversité de cette pratique sociale apparue au début des années 60. Le colloque a aussi été l’occasion de la parution d’une étude-action qui a porté sur l’analyse de 50 associations de toutes les régions actives dans l’EEDD et dont Héloïse Drouin et Eliane Goudet ont été les chevilles ouvrières. La vocation de France Bénévolat est le développement de l’engagement bénévole associatif au service d’une citoyenneté active. En parlant de l’environnement, l’association déclare : « il serait impensable que nous n’apportions pas notre contribution à cette priorité sociétale majeure, où se joue l’avenir de l’humanité ». Pas de doute, voilà une organisation qui a compris les enjeux.

Des ponts bien solides

Tous au long de la journée, on a pu observer que les valeurs partagées entre les participants constituaient autant de ponts bien solides entre les différentes organisations présentes. C’est une éducation de tous, tout au long de la vie, qui est visée. Cette éducation, toujours bienveillante, rend autonome les personnes, elle les responsabilise et les socialise. Pour tous, l’action concrète est une valeur, ainsi que la proximité ou l’accueil de la diversité. Tous mettent en avant la capacité de faire ensemble comme une acquisition majeure que doit permettre l’EEDD.

Le problème avec les politiques

Plusieurs témoignages ont convergé pour dire l’importance des réseaux dans la vie des organisations vouées à l’EEDD. Aussi, le sort fait aux GRAINE d’Île de France et d’Auvergne-Rhône-Alpes dont les nouvelles majorités des Conseils régionaux viennent de supprimer ou fortement diminuer les subventions, n’est pas compris et pas accepté, surtout que cet argent vient maintenant enrichir les fédérations de chasse qui se voient propulsées spécialistes régionales de l’EEDD. Ce n’est en toute objectivité guère raisonnable. 

« Défiance vis-à-vis des associations d’environnement »

On a pu entendre que : « les politiques ont une défiance vis-à-vis des associations d’environnement, mais en même temps ils savent que nos concitoyens font bien plus confiance aux associations qu’à eux-mêmes ». Un élu du XIème arrondissement de Paris dira : « sans les associations on ne peut faire quoique ce soit, mais sans les élus non plus ». Il est clair que ces deux mondes-là doivent se trouver pour une action efficace et non partisane dans les territoires. Un participant dira : « dans les communes où le maire est mobilisé sur le sujet il y a des moyens pour nos projets ».

« Des gens contagieux »

Le feu d’artifice de la journée c’est quand Hervé Serieyx, vice-Président de France Bénévolat, est venu en tribune en fin de matinée pour faire la synthèse. Il dit : « On est en France avec un Etat coupole. Il est là pour castrer, uniformiser… Cet Etat n’aime pas l’innovation… l’innovation c’est une désobéissance qui réussit, il faut juste ne pas se faire prendre par la patrouille... faire de façon virale. » Il dit aussi qu’on : « ne part pas d’une page blanche. Il se passe plein de chose, on a entendu des personnes porteuses du goût de faire évoluer les choses. J’ai entendu ce matin des gens contagieux… ». Il relève la : « nécessité d’ancrer l’action dans le territoire, la proximité, pratiquer la transversalité, l’inter-associatif local ».

« Si toutes les associations de France s’arrêtent, la France s’arrête »

Evoquant les relations des associatifs de l’éducation à l’environnement avec les entreprises et les politiques, il dit : « il n’y a pas de grand méchant loup ». C’est comme ça en France : « les entrepreneurs voient les universitaires comme des gauchistes, les universitaires voient les entrepreneurs comme des exploiteurs et les deux voient les fonctionnaires comme des fainéants ». C’est clair qu’on a là tous les ingrédients pour faire du sur place ! Pourtant la solution c’est que tous travaillent ensemble. Il cite Dominique Thierry qui dit souvent que : « Si un jour toutes les associations de France s’arrêtent, la France s’arrête ».

« Ce ne sont pas les chefs qui vont résoudre les problèmes »

Pour prôner l’action et dénoncer les mots non suivis d’effet, il cite les québécois qui disent qu’il faut que « les bottines suivent les babines ! ». Il dit que la France n’est pas le pays le plus avancé dans le domaine de l’environnement. Il dit aussi que ; « ce ne sont pas les chefs qui vont résoudre le problème ». Il invoque la révolution digitale, oppose « pouvoir partagé » et « pouvoir transversal » à « pouvoir vertical » et conclu par ces mots : « il faut aider les grands dirigeants à passer d’un Etat coupole à un Etat corolle » la poésie était là !

L’enjeu majeur des Assises de l’EEDD

Les responsables de France bénévolat ont bien compris qu’avec les quatrièmes Assises de l’EEDD ils tenaient une clé pour entrer tout de suite dans l’action dans leurs territoires avec leurs nouveaux partenaires de l’EEDD. Parce qu’avec les Assises c’est simple, il s’agit de se réunir dans l’espace public pour parler de l’EEDD dans le territoire et dégager une vision collective de son développement en vue d’enclencher une action concerté. Les Assises peuvent durer 3 heures ou trois jours, concerner 20 personnes ou 1 000, peu importe, ce qui compte c’est de se parler d’EEDD et de se projeter dans la grande diversité des acteurs.

Dans la rue, les migrants par dizaines

Il ne fait pas de doute qu’après ce colloque, il y aura dans les années à venir, une offre d’actions pour l’environnement dans lesquelles s’engager, plus importante. Des liens se sont tissés à une vitesse fantastique entre ces associatifs qui s’ignoraient avant cette féconde initiative. A deux pas de la Hall Pajole dans le XVIIIème où se déroulait le colloque, à la porte d’une école du quartier des bénévoles servaient des cafés et des thés bien chauds à des dizaines de migrants venant d’Afrique, mordus par le froid. Au-dessus de la table où étaient affairés ces citoyens français très humains pour servir leurs frères africains, était inscrite sur le mur de l’école : Liberté – Egalité – Fraternité, la belle devise de la République. Elle prenait en ces circonstances une dimension bien réelle, bien vivante ; on en aurait été fier d’être français.

Retrouver les grands équilibres pour vivre en paix

Comme a dit un intervenant du colloque : « Avec la crise climatique, maintenant enfin les humains ont quelque chose à faire ensemble : retrouver les grands équilibres écologiques ». Ces bénévoles dans la rue tous les jours, qui par leur action incarnent la fraternité républicaine, pourraient ajouter que les équilibres sociaux aussi il faudra les retrouver et beaucoup s’entraider pour faire face à la crise qui vient ! Nécessité vitale si nous voulons vivre en paix.

Roland Gérard codirecteur du Réseau Ecole et Nature. 


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5 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 3 décembre 2016 08:19

    Allez, tous en chœur :


    « Si tous les gars du monde 
    Devenaient de bons copains 
    Et marchaient la main dans la main 
    Le bonheur serait pour demain  »


    • JC_Lavau JC_Lavau 3 décembre 2016 09:28

      Mais wi, mais wi ! Une crise climatique de fond de culotte...


      • mmbbb 3 décembre 2016 18:54

        moi je veux etre un ecolo bobo a l instar de n Hulot L’ecologie des campagnes ne m intéresse pas la terre est trop basse et les mains caleuses repoussent les femmes des villes. Les femmes des campagnes sont trop farouches j’ai en souvenir une belle paysanne, femme blonde en salopette et qui passait dans le village en chantant « Sur mon Massey Fergusson, je n’ai besoin de personne »


        • zygzornifle zygzornifle 4 décembre 2016 15:22

          le bénévole pendant que le benêt vole .....


          • baldis30 4 décembre 2016 20:07

            bonsoir,

            Vu la prose qu’ils débitent aux enfants et à beaucoup d’adultes, il y a de quoi s’inquiéter !

            L’incantation supplée en permanence la réflexion

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