Maille à partir avec les Mayas
Les Mayas, civilisation indienne d’un autre temps, localisée surtout dans le Yucatan au Mexique, au Guatemala, au Belize, au Honduras et au Salvador. Deux millions d’indiens d’origine maya vivent toujours aujourd’hui. Ils avaient un terrible secret, une manière de penser très en avance sur leur temps. En voici les preuves.
Mon voyage en mai 2002 au Yucatan est une des bases de cet article. J’avais voulu, lors de ce voyage, poursuivre l’étude de cette volonté bizarre de construire des pyramides pour s’approcher du ciel. Mon article précédent sur l’Egypte « L’éveil d’une passion égyptologique » en parlait déjà. Les Egyptiens, aussi, pendant quelques 3000 ans, ont construit des pyramides extraordinaires pour offrir des sépultures à leurs pharaons en ayant des visions en avance sur leur temps.
De l’autre côté de l’Atlantique, même volonté de s’approcher des dieux célestes. Cette fois, ces pyramides étaient aussi et surtout des temples permettant de montrer la supériorité de leurs rois aux peuples et aux ennemis.
Les pyramides relient les hommes aux dieux soit après leur mort comme pour les pharaons ou pendant leur vie pour les Mayas.
Mon article a été écrit et attendait une occasion depuis trois mois. Coïncidence, « Sciences et Avenir » de janvier 2007 titrait « Apocalypse 2012 » en rapport avec un calcul de précision bien étrange dont nous allons parler.
Coïncidence encore, vendredi soir, 2 février, TF1 avait une émission qui reprenait « Les 30 histoires les plus mystérieuses ». L’une d’elles reprenait le grand mythe de l’Atlantide et la correspondance surprenante entre les pyramides d’Egypte et celles des Mayas. Mais le trouble dû à la concordance des événements est encore ailleurs.
Le peuple Maya était aussi en avance sur son temps. Leurs sciences, qu’ils n’avaient pas l’impudence de qualifier comme telle, étaient par contre au plus haut de l’évolution.
-
Les mathématiques, ils les basaient sur un système numérique vigésimal, c’est à dire en base 20. Les doigts des mains et des pieds étaient évidemment passés par là. Le mot “vingt” en Maya désigne tout simplement “homme”. De plus, la notion de zéro, ce « miracle arithmétique », était reconnu.
-
Leur écriture reste encore mystérieuse aujourd’hui. Elle était phonétique et idéographique. Pas de pierre de Rosette découverte de ce côté pour aider à la traduction. En plus, l’autodafé de juillet 1562 qui a brûlé de nombreux écrits en alphabet maya, a rendu les choses encore plus difficile. Ils racontaient les superstitions et les visions diaboliques et on n’aime pas trop ce genre d’idéologie quand elle vient d’ailleurs.
-
L’astrologie et les mouvements des astres n’avaient pas beaucoup de secrets pour eux. Des observatoires astronomiques en témoignent encore. Le calcul du passage des astres était rigoureux et ne doit s’incliner de très près face aux calculs de précision d’aujourd’hui.
-
Leur art est le plus beau et le plus fin de toute la période précolombienne. La grâce se détecte dans la représentation humaine basée par l’observation.
-
Mais, l’étrangeté qui va nous obséder dans cet article, est relative à leur calendrier rituel de 260 jours (tzolk’in) qui globalise et clôture le temps en rapport avec les astres dans lesquels ils voyaient leurs divinités.
Revenons à leur histoire. Trois périodes cadastrent leur passage.
-
Une période préclassique de 2000 Av J.-C. à 100 Ap. J.-C. avec leur origine olmèque.
-
Une période classique entre 100 et 800 de notre ère qui signe, avec un apogée, les plus belles réalisations dans les arts et les sciences.
-
Une période post-classique qui a précédé leur disparition restée inexpliquée de manière définitive et précise. La fin de l’empire se situe vers le XI ème siècle.
Tikal, au Guatémala, a certainement été le théâtre d’événements qui préfiguraient leur anéantissement en très peu de temps. A son apogée, vers les années 810, la ville comptaient 50.000 habitants. Acropoles et temples-pyramides encadraient quelques 3.000 bâtiments, enfouis en pleine jungle sur 16 kilomètres carrés. Du haut des 38 m de la pyramide, des rois autoritaires se sont succédés et faisaient le lien avec les dieux dans leur parure de plumes de quetzal émeraude. Moins extraordinaires et volumineuses que pour les Egyptiens, les pyramides mayas ont cependant leurs mystères. Les techniques étaient rudimentaires, pas de poulie ni de roue. Les carrières proches ont fourni le calcaire à la base du mortier. Reposant sur une chappe, élever des cellules remplies de gravier était la formule choisie. Pas de voutes et très peu de colonnes ont été découvertes. Les espaces intérieurs étaient de ce fait très réduits et une lourdeur obligatoire des murs.
La force humaine, à la base de la construction, fournie souvent par une main-d’oeuvre en provenance des conquêtes guerrières. La couleur rouge et bleue indigo (le célèbre azurith) recouvraient le tout. Au centre des villes, les palais les plus élevés étaient réservés à l’élite de la population. Ces pyramides représentaient les seules montagnes du Yucatan qui est le plus souvent plat.
La disparition de cet Empire Maya reste réellement mystérieuse d’autant que par calcul leur calendrier la planifiait bien plus loin et même dans notre futur.
De manière très précise, cette durée, ils l’ont évaluée à 5.125 années de présence maya sur terre. Prédiction inquiétante qui tout doucement passe dans les ouvrages d’aujourd’hui. Le livre « Doomsday 2012 » et le film récent « Apocalypto » de Mel Gibson vont faire chauffer les marmites et enflammer nos imaginations. Mel Gibson, critiqué pour sa sauvagerie et ses approximations historiques s’est, en effet, livré une nouvelle fois à une fresque précolombienne qui prend sa source dans la puissante civilisation maya, éteinte depuis cinq cents ans et sur fond de lutte entre le Bien et le Mal.
Cette civilisation est la seule connue qui ait jamais pensé à établir sa durée d’exitence sur terre de manière aussi précise. Le début, en général, on s’en préoccupe, de la fin par contre, bien loin l’idée d’en chercher les aboutissants.
Leurs écrits, plutôt codex tardifs sous forme de manuels de survie, impressionnent surtout nos esprits actuels que veulent effacer la possibilité de la marche du temps et qui n’entrevoient pas de fin, car, comme chacun sait, nous le valons bien !
Leur vision du temps par cycles successifs en spirale tranche radicalement avec la nôtre linéaire et infinitésimale. cet hermétisme dans la compréhension était voulu par les prêtres seuls habilités à fixer des dates des événements sacrés et mythologiques. Etre maître du temps, n’est-ce pas la force suprème ?
L’autre calendrier, le solaire, découpait plus traditionnellement l’année dite « vague ou haab » en 365 jours répartis en 18 mois de 20 jours suivis par 5 jours marqués par une période critique de grands dangers.
Leur chronologie du temps par le « Compte Long » est encore plus troublante. Le calcul maya dans ce cas commence à l’an « 1 » c’est-à-dire, très précisément le 13 août de l’an -3114 Av. J.-C, tandis qu’il trouverait sa fin, le 21 décembre 2012 de notre ère. Le temps divisé en jour (kin), en uinal (=20 x kin), en tun (=360 x kin), en katum (=20 x tun), en baktun (=20 x katum). (ex : 2.3.4.8.1 c’est-à-dire 2ème baktun, 3ème katun, 4ème tun, 8ème uinal et 1er jour).
Entre l’an 300 PM et 800 PM, les Mayas avaient la connaissance de la création de leurs cycles.
Persuadés que d’autres cycles les ont précédés mais tout en redoutant les transitions entre eux. La fin d’un « katum » devait normalement représenter une période intermédiaire troublée de catastrophes.
« Ils se sont trompés manifestement sur la date de leur fin. C’est un fait », pouvait-on lire en préface à l’article du “Sciences et Avenir”.
Oui et non. C’est vrai qu’ils ont disparu en surface de l’Histoire avant l’arrivée des Espagnols mais ce serait mensonge que d’ignorer la réalité de leur présence encore de nos jours. Deux millions de descendants sont toujours là sans qu’on ait à les rechercher très longtemps. Leur faciès, leurs coutumes, leurs folies, ces indiens-là, Mexicains d’aujourd’hui, ne maquillent pas leur descendance. Les temples sont toujours majestueux. Au sud du Mexique, les anciens cycles du calendrier sont encore utilisés pour les actes de divination liés au chamanisme. Au Mexique, être prêtre nécessite d’être aussi fort en arithmétique comme nous l’avons vu avec leur calendrier !
Ce ne sont pas les conquistadors qui ont pu les anéantir. La fin de leur « katum » avait sonné à Mayapan, la dernière ville, depuis plus de 60 ans au XVI siècle lors de la reconquista. L’année 1697 signe la fin de la dernière place forte connue. Les Mayas avaient plié bagages et s’étaient fondus sous d’autres étiquettes. La « terra incognita », laissée en ruine, infestée de paludisme, les avaient fait retourner vers un destin probablement à coups de nouveaux cycles. Diego de Landa, le Champolion espagnol, essayera de comprendre calendrier et disparition.
Plus tard, avec les Aztèques, ce sera, en effet, une autre histoire tout aussi tragique sous le joug destructeur de Cortes et d’autres envahisseurs.
Le cinéma s’est tourné de multiples fois vers les sujets catastrophes mais en donnant toujours une fin pas si honorable, salvatrice pour des héros légèrement « Rambo ». Il faut admettre qu’il faut toujours garder le sommeil des spectateurs avec rêves au chaud. La mort avec anticipation des Mayas, mille ans avant l’échéance doit laisser un peu moins rêveur. Plusieurs hypothèses viennent à la rescousse pour tenter d’expliquer l’inexplicable :
-
Le seul souci de nos Mayas a toujours été de continuer à vivre avec l’expansion de leur territoire.
-
Pour y arriver, des guerres meurtières ont ponctionné les populations de l’infra-monde. La période des Toltèques n’était pas tendre et plutôt sanguinaire. Chitchen Itza se souvient du roi Kukulcan et de son Serpent à plumes. La théocratie installée par eux n’a eu de cesse de plonger des victimes dans des cénotes, les puits sacrés.
-
Pour s’assurer de la victoire, les sacrifices humains étaient perpétrés. Le Dieu, « Chac-Mool » ont de ses désirs morbides transposés dans la tête de leurs représentants. Le pouvoir absolu des chefs Maya, à l’instar des Pharaons d’Egypte, surveillaient du haut de leurs temples aux marches qui font fuir les craintifs du vertige. Du haut de ses 42 mètres la plus grande pyramide de Coba, “Nohoc Mul” surplombe toujours toute la forêt. Une pente raide, des marches serrées et courtes pour décor.
-
L’effondrement de la politique toujours en course de prestige mixée avec la compétition et la rivalité. Des pyramides toujours plus hautes ne permettent jamais d’espérer atteindre le ciel. Le partage du pouvoir s’impose tôt ou tard. Les dieux usurpent un jour les trônes des rois. Les violences de l’an 760 ont laissé des traces indélébiles autour du site de Seibal.
-
Apprivoiser l’eau a peut-être été leur chant du cygne. La pluie et son irrégularité ont joué un rôle indéniable. Les récoltes pour être viables doivent se nourrir d’au moins 600 mm d’eau par an. La sécheresse ne doit pas être longue pour décimer et éteindre les civilisations les plus préparées. Des sacrifices humains ont été découvert dans ces cénotes à la gloire du dieu de la pluie, Chac, en forme de serpent au long nez plein de caprices... Alors, « Serpent à plumes », « Oiseau Zéro lune », « Grande Patte de Jaguar », « Ciel d’Orage », « Seigneur Cacao » ont croisé ces lieux et les ont hantés avec un pouvoir absolu, hierarchisé par les prètres qui organisaient ces fêtes et sacrifices. Les guerres apportaient des vaincus dont on peut encore voir les cranes suspendus aux râteliers aux cranes (tzompantli). Chichen Itza, Uxmal, Calakmul, Palenque, Tulum, des noms qui fleurent bon l’exotisme pour touristes, se sont éteints un à un. La cité de Kabah avec ses 300 masques du Dieu Chac sur la façade du temple n’est pas étrangère à cette reconnaissance divine.
Les scientifiques d’aujourd’hui se posent toujours la question de savoir ce qui s’est passé avant le Big Bang, à l’éclatement de notre univers en expansion. Les Maya, n’y avaient-ils pas trouver une réponse ? La même « mise en boîte » du temps prendrait une conception en cycles avec catastrophes et mutations en interface.
La stupéfaction se lit encore sur le visage des touristes qui passent devant ces monuments. L’énigme du passage avorté de leurs hôtes reste dans toutes les imaginations après le voyage. Les hypothèses officielles, ci-dessus, n’empêcheront pas les neurones de s’évader avec la machine à explorer le temps de l’imagination.
Mille ans plus tard, rien de changer sous le soleil. La faiblesse de l’homme face à la force de la nature...
Alors commençons peut-être par surveiller de plus prêt les années à venir car le fameux cycle « katum » est peut-être à son apogée.
Avec notre manière de penser, par contre, Jared Diamond invente l’”Effondrement" du système sans être insensé pour autant.
La liste des raisons de l’extermination maya d’après lui et d’autres, rappelons-les :
-
croissance démographique incontrôlable par une classe dirigeante ruinée politiquement.
-
la déforestation.
-
les combats guerriers de plus en plus fréquents.
-
changements climatiques entraînant une pluviosité capricieuse.
Tout cela ne rappelle rien ?
Le 21 décembre 2012 n’est plus si loin. Les Maya, auraient-ils raté le coche ? Leur fin, n’était-ce que partie remise ? Ne sommes-nous pas tous un peu « maya » dans l’âme secrète ?
Nostradamus avait-il uniquement mal calculé ses prédictions ou celles ... des Mayas ?
Les écologistes nous avertissent des dangers dûs au réchauffement anormalement rapide de notre climat. Notre terre a vu très certainement d’autres situations semblables. Les éléments sont donc en place inexorablement pour un "remake".
Ne ferait-on pas appel à notre télévision belge RTBF pour un nouveau journal télé bien faux. Je ne crois pas qu’il soit très difficile pour remplir les séquences de notre monde qui se cherche une vérité sans la trouver. Tintin n’en serait d’ailleurs pas mécontent.
Mais attention, cette vérité-là dérangera toujours. C’est un terrain miné plein de déontologie, de mythologie et d’idéologies qui se bousculent dans le désordre.
Mais, j’oubliais. Dans la culture maya, le jeu de balle, le Pok-ta-Pok, était très important. Les ressemblances des situations devaient-elles aller jusqu’à de tels extrèmes ?
Coïncidence, vous avez dit coïncidence ? Comme c’est étrange.
L’Enfoiré,
Citations :
"La sagesse n’est qu’un gros nuage sur l’horizon.", Francis Picabia
"Pour se sauver il n’y a qu’un moyen : sacrifier sa réputation.", Francis Picabia
"La Terre meurt", nouvelle chanson de Charles Aznavour
27 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON