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blEU comme Etoiles

"Vive le drapeau de Bonnie Blue qui n’a qu’une seule étoile !"
Bonnie Blue, 1810

Pour éviter les courants qui circulent dans la voie lactée, l ’Union Européenne ne fait pas campagne. Elle s’assoit sur nos référendums, elle nous voit tous identiques, pays, individus, religions, tribus, provinces, langues même, réduites à l’anglais, avec ses commissionnaires plus égaux que les autres. Un gros cyclope sans pieds ni terre, un corps céleste improbable, qui tourne et tourne dans le vide, un météore unipolaire angulaire, pointu en haut, plus de base, tel une fraude pyramidale avec sa très grande ouverture sur... le néant.

Canular ? Quasar ? La Fusion Européenne s’accélère avec sa thermodynamique.

Ce monde erratique est piqueté d’étoiles, aussi fixes que les idées de ses laudateurs. Elles persistent sinon dans dans les yeux écarquillés de ses errants satellites, du moins sur les drapeaux des grands ensembles géostratégiques hérités du siècle dernier.

Douze étoiles pour le drapeau européen, cinquante pour celui des USA, cinq pour la Chine, une pour la Turquie, mais bien bouclée dans son croissant pas question qu’elle s’échappe, une pour la défunte URSS surveillant la faucille coupeuse de têtes et le marteau écrasant l’ancien monde.

Aucune sur les fanions des douze premiers pays de l’UE, ceux qu’elle étoile actuellement sur son bel étendard bleu comme autant de conquêtes.

En observant les drapeaux récents et anciens des pays européens, on s’aperçoit que les étoiles n’y fleurissent qu’une fois enclenchée leur sujétion à l’UE ou à ses ancêtres la Grande Turquie et l’URSS.

L’Albanie qui a le plus souvent vécu sous domination impériale ne connaissait pas l’étoile, avant d’intégrer les domaines turc ou maoïste. Aujourd’hui désireuse d’affirmer son statut de nation autonome quoique toujours en rade et sous tutelle, l’Albanie copie le prestigieux modèle de l’aigle slave à deux têtes, en préférant un fond rouge mao à l’étoile du bourreau. Le Kosovo, province décrétée nouvelle nation par les USA contre l’avis de l’ONU, voit son emblème colonial orné soudain de... six étoiles sur fond blEU.

Il est significatif que le choix graphique initial des "kosovars" d’ Ibrahim Rugova pour leur emblème n’ait pas été respecté. C’était le drapeau albanais auquel ils avaient adjoint... une étoile, c’est à dire une terre assujettie. La bureaucratique UE ne l’entendit pas de cette oreille. Conquête certes, mais de et pour l’UE, shut up les kosovars. Toujours plus d’étoiles, c’est sa devise, jusqu’au PUR néant sidéral. Et silence dans les rangs.

De même, la Bosnie Herzégovine, état récent, quand elle était encore au combat pour sa liberté, arborait des croix médiévales sur sa bannière. Férocement battue puis vassalisée, la voilà tout étoilée de cratères de bombes et de taches de sang. Asservie à la fois à l’UE, aux USA et à la Turquie, la nouvelle Bosnie en voit trente-six chandelles ou 8 étoiles : celles de son nouveau drapeau.

En contraste, les états encore fiers d’Europe, aussi bien anciens que modernes, n’ont pas d’étoile sur leurs bannières. Jadis l’imagination, la mystique, l’histoire, la subtilité et le sens de l’identité propre menaient l’inspiration très diverse de l’objet choisi comme emblème. L’humour et ses sens cachés s’en mêlaient parfois, comme pour le drapeau de l’île de Man : le coup de pied en boucle à ceux qui s’y frottent !

L’emblème français qui fut la fleur de lys, est aujourd’hui tricolore. En symbolisme ancien, l’azur exprime la loyauté, l’intelligence et le prestige ; le rouge (”gueules” en langage héraldique) le désir de servir sa patrie, le blanc c’est la couleur du roi.

Aujourd’hui dans la doxa, sans faire le détail, bleu c’est individuel et enraciné, rouge c’est globaliste et grégaire, blanc c’est pigeon ou colombe de la paix. Les Etats-Unis, la Russie autrefois petit cheval blanc de l’URSS présentent les mêmes couleurs emblématiques.

Pour bien affirmer qu’elle n’est plus sous tutelle, la Russie a secoué de son drapeau le petit œil astral. Pour bien faire comprendre qu’elle collectionne les vassaux, la fédération états-unienne les a cloués sur son drapeau.

Toutes ces étoiles identiques à cinq branches égales des empires contemporains nous envoient un message clair : tous ensemblEU, tous pareils, tous égaux, comme le proclame ouvertement ce petit film publicitaire mondialiste.

Les étoiles communistes sont jaunes, comme les gens qui ont modérément mal au foie ou qui ne sont ni ceci ni cela, ni clairs ni foncés ni trop ni trop peu : ceux du Juste Milieu, de l’Extrême Centre, du Mêli-Mêlhomme fusionné, voulu par ces messieurs dames qui mettent leurs enfants discriminés à l’Ecole Alsacienne plutôt qu’à celle de la République.

Suggestion aux pontes sans idées de l’UE : ajoutez donc, sur les drapeaux plus artificiels qu’artistiques des nouvelles entités que vous créez ou subjuguez, des étoiles terre de sienne, terre brûlée, voire jaunes coing ou vert bureau comme vous-mêmes, parce que vos étoiles, qu’est-ce qu’elles sont racistes. Vides, pures ou épurées ?

Etendards troués d’impacts identiques, les US et autres EU sont des quasars où s’engouffrent les stars normalisées.

Mais revenons aux Etats-Unis, les premiers étoileurs de la planète, où une star égale un état. Quand les états du peloton de tête, héritiers de la vieille Europe avec ses chants et ses danses, s’y sont considérés non pas accolés mais fondus, donc vidés de leur substance, ils ont rué dans les brancards, n’ayant plus qu’un désir : retrouver leur chère liberté.

Les orwelliens n’y peuvent pas grand chose. Ils compriment l’espace et l’intelligence, ils pèsent de tout leur gros fondement dessus. Mais autant on emporte le vent : quelque chose finit toujours par s’échapper, et alors, il suffit d’une allumette et...
BOUM ! Ici, on pense.

On pense que, pour les nouveaux empires et leurs pays utiles comme l’Albanie, une étoile c’est l’Autre une fois anéanti ou asservi. En revanche, pour les confédérés de la guerre de Sécession et autres gueux d’antan et d’aujourd’hui et de nos latitUdEs, l’étoile, c’est eux-mêmes. Elle a pour soeur celle qui nous sert de repère là-haut dans la nuit noire, quand au fond de nos forêts prochaines, on entend le coucou.

Touche pas à mon étoile, lui répond le hibou.

C’est désormais en vieille Europe qu’on commence à se sentir chouette, chouan pour ne pas dire Bonnie Blue. Les paroles de la première chanson confédérée de 1810 y reviennent en boomerang. Ce sont celles de nos jacques et de nos gavroches. Il suffit de changer les noms.

Écoutons-la chanson de la seule étoile :

1. Nous sommes frères, nous sommes d’ici,
Nous combattons pour être libres, avec notre sang, notre argent et notre labeur.
Quand ils ont menacé d’en finir avec notre bon droit
Partout s’est élevé le cri de ralliement :
"Vive la bannière de Bonnie Blue et sa seule étoile !"

Hourra pour les Confédérés, hourra !
Vive la bannière de Bonnie Blue et sa seule étoile !

2. Tant que l’Union respectait sa parole
nous étions amis et parents, nous étions bons et justes,
Mais voilà que sa forfaiture prétend réduire nos libertés
Hissez le drapeau de Bonnie Blue avec sa seule étoile !
Bientôt nous ont rejoints l’Alabama,
Le Mississipi, la Géorgie, la Floride !
Tous ces états ont hissé haut le drapeau de Bonnie Blue avec sa seule étoile.

4. Les braves se sont rassemblés autour de la bannière de la justice
Le Texas et la belle Louisiane nous ont rejoints dans le combat.
Notre président bien aimé Davis, et d’autres hommes d’état ont rallié à présent le drapeau de Bonnie Blue qui n’a qu’une seule étoile.

5. Voici que la vaillante Virginie, l’ancien état des origines
A lié son destin à la jeune confédération
Entrainés par son exemple, d’autres états se préparent
à hisser haut la bannière de Bonnie Blue qui n’a qu’une seule étoile !

6. Allez-y , les gars, lancez au ciel un cri joyeux
car l’Arkansas et l’autre Caroline se réveillent,
Un vivat pour le Tennessee !

7. La seule étoile est devenue une constellation,
Et nous les 11, une confédération.

Nous sommes forts et nous sommes braves
Comme nos ancêtres nous nous battrons pour sauver notre héritage.
Nous préférons la mort à la honte.
Alors vive le drapeau de Bonnie Blue qui n’a qu’une seule étoile !
 »

Constellation, oui, quasar non. Je suis ma propre star au firmament, dit la chanson.

Un peuple, une terre, une langue, sa bonne étoile. Tiens donc, si c’est son choix.


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3 réactions à cet article    


  • ouallonsnous 25 juillet 2009 23:14

    Trés bon texte, LIsca, mais inachevé, la symbolique des drapeaux n’est pas tout !
    A quand la suite qui l’attachera à notre vécu récent et peut-être à la préfiguration du futur ?


    • lisca lisca 26 juillet 2009 22:16

      Merci ouallonsnous, voilà qui est encourageant.
      Je vais essayer de m’y coller, mais j’attends un peu que les évènements se précipitent.


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