Constitution pour une renaissance européenne
Le référendum pour le TCE en 2005 a donné lieu, non pas dans les grands médias, mais sur internet et dans la rue, à un exceptionnel débat sur ce qui est démocratique et ce qui ne l’est pas, et sur ce que désirent les citoyens pour l’avenir de l’Europe.
Il s’est avéré que ce que nous désirions n’était pas le TCE. La classe politique a pourtant décidé que leur opinion éclairée était plus importante que l’opinion des imbéciles que nous sommes. De vrais démocrates, ces gens-là. Ils entreprennent donc de ratifier, en 2008, au mépris de la décision des citoyens, un Traité de Lisbonne qui n’est rien d’autre qu’une réécriture obscure, complexe et encore moins démocratique, du TCE.
Faut-il abdiquer ? Baisser les bras et suivre nos bons bergers dans leur projet d’une civilisation ultracapitaliste, autoritaire et nihiliste ? Nous avions pourtant bien démarré. La mobilisation au moment du TCE n’était pas orientée seulement contre le projet proposé, mais aussi pour un autre projet pas encore écrit. Un plan B. Notre plan B, pas le leur. Le référendum nous a demandé ce que nous voulions, et il s’est avéré que nous voulions beaucoup plus que ce qui nous était offert. Alors, allons-nous abdiquer maintenant, à la première trahison ?
Seuls, nous ne pouvons rien, mais ensemble, en tant que communauté, en tant que nation, nous avons un immense pouvoir. Un pouvoir bien plus grand que celui de la classe politique et leurs alliés capitalistes.
Notre pouvoir, celui d’un grand nombre d’individus, doit être canalisé, ou plutôt catalysé. Nous avons chacun un point de vue différent. Nous avons besoin de nous mettre d’accord sur un projet commun, et cet accord ne peut pas être obtenu par l’ordre d’un chef. Il nous faut réfléchir collectivement et écrire ce projet collectivement, chacun apportant sa pierre à l’édifice.
Ma contribution personnelle est la Constitution pour une renaissance européenne ou CPRE pour faire court. C’est la première pierre à l’édifice, ou plutôt une proposition de première pierre. La CPRE version 1 est imparfaite car elle est le produit d’un seul homme. Analysez-la, critiquez-la, et la version 2 sera le fruit d’un travail collectif. À moins que vous ne préfériez partir sur une autre base.
La seule règle pour notre travail collaboratif est de reposer sur une discussion philosophique, c’est-à-dire que les rédacteurs des projets de Constitution se fichent totalement de votre opinion : donnez-leur vos arguments. Le débat doit reposer sur des raisonnements logiques et non sur des préférences sans analyses. Ne faites pas comme si votre point de vue personnel était universel. Cette exigence de rigueur est une force. Le résultat n’en sera que plus facilement accepté par tous.
Pourquoi nous faut-il une Constitution plutôt qu’un programme politique ? Parce qu’un simple programme ne pourrait être réalisé que dans le cadre des institutions actuelles, qui sont les institutions d’une société ultracapitaliste et assez peu démocratique. Pour obtenir autre chose, il nous faut changer les règles du jeu. La Constitution rassemble ces règles du jeu. C’est elle qu’il nous faut changer.
Voici une présentation des grandes parties de la CPRE :
0 - Introduction
Je la présente ici pour préciser que la version 2 pourra et devra avoir une autre introduction. Dans la version 1, j’ai dû expliquer ma démarche personnelle.
1 - Les citoyens
Ce sont les droits et devoirs des citoyens, en tant qu’individus. Par exemple, le pouvoir constitutionnel appartient exclusivement aux citoyens.
2 - L’université
La CPRE est conçue pour éviter les évolutions dictatoriales du gouvernement. L’éducation est une très dangereuse arme de propagande entre les mains d’un dictateur, c’est pourquoi elle est définie comme une institution autonome.
3 - Le Sénat
Il détient le pouvoir législatif.
4 - Le gouvernement
Il détient le pouvoir exécutif.
5 - La chancellerie
Elle détient donc le pouvoir judiciaire.
6 - Le triumvirat
S’occupe essentiellement des relations internationales.
7 - Le roi
Oui, il y a un roi. L’université est explicitement athée (fondée sur la démarche scientifique) et elle est chargée de préparer l’avenir. Le roi est explicitement chrétien et nous rappelle notre passé, notre héritage. Son pouvoir est surtout symbolique, il n’a aucune autorité coercitive sur les citoyens. La République est ouverte à toutes les religions.
8 - La défense
L’armée est autonome et n’a pas le droit d’agir à l’extérieur du territoire national. Autrement, ce serait une armée d’invasion indigne d’une démocratie.
9 - Les administrations
Elles aident les élus, mais ont leur propre mode de fonctionnement.
10 - Les fédérations commerciales ou politiques
Ce sont les institutions qui remplacent les entreprises et les associations. La CPRE établit une économie altermondialiste, c’est-à-dire ni capitaliste ni communiste. Les fédérations sont autonomes comme des entreprises, mais ce sont des structures démocratiques qui n’appartiennent à personne. Il n’y a pas d’actionnaire.
11 - Future bibliographie
Je n’ai mis aucune référence dans cette première version. Ce n’est pas bien. La version 2 devra inclure une bibliographie.
Voilà. Il y a 99 pages en tout. Vous pouvez les lire gratuitement à l’adresse suivante :
http://www.lulu.com/content/1480621
Les autres projets de Constitution que je connais sont sur le site d’Étienne Chouard :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
Si vous connaissez d’autres adresses, ajoutez-les en commentaire.
Vous remarquerez que la CPRE est le seul projet à être terminé, du moins dans sa première version. Ceci parce qu’une Constitution est un énorme projet. J’ai écrit ma version en seulement deux mois, mais cela ne correspond qu’à la période de rédaction. Il y a quinze ans de réflexion derrière. Il vous sera donc plus facile de contribuer à un projet existant que de repartir d’une feuille blanche.
Vous remarquerez encore que la CPRE détruit les États membres. C’est une République, une nation unique, pas une fédération d’États disparates. Cette démarche est le seul moyen accessible pour garantir que nous vivrons dans la société que nous avons choisie. Autrement, il nous faudrait remplacer en même temps la Constitution nationale et la Constitution fédérale. Faire l’un d’abord et l’autre ensuite serait impossible. L’UE interdirait que la France ne soit plus capitaliste, et la France interdirait que l’UE ne le soit plus. Ce synchronisme ne peut être assuré que s’il n’y a qu’un seul texte pour remplacer les deux précédents.
Bon, mon article est déjà trop long. Je termine en précisant que le site officiel pour centraliser nos efforts de collaboration est le groupe sur Facebook nommé "Constitution pour une renaissance européenne (CPRE)" que vous devriez trouver à l’adresse :
http://www.facebook.com/group.php?gid=16078840773
J’avais prévu de créer un blog pour jouer ce rôle central, mais j’en aurais été le seul contributeur et cela m’aurait donné trop de pouvoir. Pourquoi Facebook et pas un autre réseau social ? Parce c’est le plus sérieux. Orkut est un club de rencontres et MySpace est pour la musique. Un wiki n’aurait pas été adapté au travail philosophique d’exposition des argumentations et de vérification de l’absence d’erreur logique dans ces argumentations.
Voilà, n’hésitez pas à rejoindre ce groupe. Cela ne vous engage à rien.
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