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De Socrate à nos jours, la ploutocratie toujours…

Ce qui se passe en Grèce aujourd’hui est symptomatique d’un système monétaire pour lequel les Etats n’ont plus droit au chapitre. Bloqués par une dynamique budgétaire asphyxiante, les Etats se voient contraints de pactiser avec les magouilleurs en col blanc. Le manque structurel de capitaux et les règles d’intégration Européenne ont obligé les Grecs à falsifier leurs comptes sous l’aiguillon intéressé de Wall Street et de politiciens véreux[1].

Pour unifier l’Europe sous la bannière d’une devise unique, on avait créé l’euro avec un péché originel : certains pays – notamment l’Italie et la Grèce – étaient entrés dans la zone euro avec des déficits supérieurs à ceux qu’autorise le traité qui avait créé la devise. Au lieu d’augmenter les impôts ou de réduire leurs dépenses, ces pays ont réduit artificiellement leurs déficits en recourant à des produits dérivés[1].

Dans le monde de la finance et de la ploutocratie axé sur la gagne, tout n’est plus qu’une question de jeu comptable. On fait passer des recettes pour des dépenses, des crédits pour des débits, des emprunts pour des prêts, etc. Al Capone ne « valait rien » sans son comptable. C’est toujours le cas de nos jours sauf que la contrebande et la comptabilité se sont développées de manière exponentielle dans tous les sens du terme : taille, étendue, diversité et complexité. Subprimes, titrisation, société écran, comptes off-shore, trafic en tout genre (bois, animaux, enfants, organes, drogue, arme) et ce sur l’ensemble du globe et impliquant des milliers d’intermédiaires, ne sont que quelques exemples de l’ingéniosité de l’homme dans sa quête d’infini mal placé.

Dès 2000 les Ministres européens des finances ont débattu avec âpreté pour savoir s’il fallait ou non rendre publique l’utilisation des produits dérivés par la comptabilité créative (en clair, l’art de trafiquer les comptes en toute légalité - ndlr). La réponse a été négative[1].

Par ministres des finances entendez : Lagarde, Reynders ou Steinbrück que nos médias financiers s’acharnent à encenser régulièrement[2].

« Les politiciens voudraient faire avancer les choses et dès qu’une banque leur donne les moyens de repousser un problème à plus tard, ils tombent dans le panneau », a déclaré Gikas A. Hardouvelis, économiste et ex-fonctionnaire du gouvernement, qui a contribué à la rédaction du dernier rapport sur les pratiques comptables grecques[1].

Autrement dit, nos Ministres (Lagarde, Reynders, Steinbrück) et Politiciens (Barroso, Trichet, Van Rompuy) sont de mèche ! Et ils se permettent aujourd’hui de critiquer la Grèce pour sa « mauvaise gestion » ?

Ce qu’ils n’avoueront jamais, c’est que cette « mauvaise gestion » est la leur, la notre et celle d’un système corrompu jusqu’à la moelle. Cette « mauvaise gestion » fait partie intrinsèque du système.

Cette « mauvaise gestion » est devenue, à l’instar des paradis fiscaux[3], une réalité structurelle de système. Plus moyen de s’en passer sans que tout le château de carte ne s’écroule. C’est d’ailleurs la crainte de voir la Grèce claquer la porte aux créanciers (elle doit tout de même 300 milliards de dollars un peu partout dans le monde) qui pousse les Eurocrates à « l’aider ».

« Aider » en proposant un achat de terres[4] comme cela se fait déjà pour les pays du sud[5] !

« Aider » en mettant la Grèce sous tutelle du FMI et des rapaces de la finance[6] !

« Aider » en imposant une cure d’austérité draconienne à une population qui n’a rien demandé[7] ! Cure d’austérité qui rassure évidement l’Europe et les marchés[8]. Le peuple trinque et le capital souffle…

Alors, tant qu’à faire, autant que les Grecs rompent tout de suite avec l’euro plutôt que de se saigner à blanc dans la douleur sous le sourire cynique des vampires de la Haute Finance. Ils rejoindront alors les rangs de la Bolivie, du Nicaragua et du Venezuela qui ont eu le cran d’envoyer bouler le FMI et ses foutus plans d’ajustement structurels et programmes d’austérité[9]. L’euro a toujours prétendu être la monnaie du peuple mais ne l’a jamais été. L’euro a été créé et conçu par et pour la ploutocratie, jamais pour la démocratie. Les statistiques monétaires européennes (indice des prix, taux bancaires, inflation, endettement) ont toujours été manipulées[10].

Le choix Grec se résume en effet précisément à ceci : le peuple ou l’euro ?[11]

Fascinant et pitoyable est le parallélisme entre les événements de la Grèce Actuelle et ceux de la Grèce Antique en moins 400 avant J.-C. sous Socrate, Platon et Aristophane le poète[12]. A lire ces grands philosophes et poètes on ne peut que s’étonner de la force et de l’acuité de leurs analyses tout en s’attristant du contraire pour l’humanité qui piétine depuis 2400 ans !

Platon n’ignorait pas que la Grèce avait expérimenté toutes les formes du pouvoir unique et absolu (monarchie et tyrannie), mais aussi les formes les plus diverses du pouvoir oligarchique : l’aristocratie s’appuyant sur la simple possession des terres (à Thèbes mais aussi à Athènes avec les « eupatridès  » et leur main mise sur le sénat) ; la gérontocratie censée valider l’expérience et la sagesse des anciens (Sparte) ; la polyarchie militaire dominant régulièrement la vie des cités grecques ; et même une certaine forme de théocratie avec les prêtres de Delphes qui n’hésitaient pas à lancer des guerres sacrées contre les cités coupables de sacrilèges quand les offrandes n’étaient pas suffisantes. Dans ce contexte, la démocratie était apparue comme le degré de perfection absolue de la vie dans la Cité, et donc comme la fin de la barbarie politique (guerres fratricides, dépravation des élites et misère du peuple)[12].

Mais grâce aux pièces satiriques d’Aristophane (et à qui l’on doit le nom de ploutocratie), Platon découvrait de nouveaux mécanismes : la ploutocratie était, et serait dorénavant, une nouvelle forme de pouvoir, liée à l’utilisation de la monnaie ; elle pourrait se développer au sein de toutes les démocraties ; elle menacerait la survie même des peuples victimes. En clair, la cause était désespérée à tous les niveaux, et c’est exactement ce sentiment que dégagent les écrits de Platon, notamment quand il fait appel à la grâce divine[12].

Dans sa lettre où il met en accusation les assassins de Socrate, Platon termine par cette célèbre phrase : « Donc, les maux ne cesseront pas pour les humains avant que la race des purs et authentiques philosophes n’arrive au pouvoir ou que les chefs de cités, par une grâce divine, ne se mettent à véritablement philosopher »[12].

Pour mémoire, la démocratie athénienne à été instaurée par Clisthène en 507 avant notre ère, et Socrate a été condamné à boire la ciguë en -399 avant J.-C[12].

Depuis lors, l’Histoire a largement donné raison au poète : d’une part, la ploutocratie supplante systématiquement la démocratie, en tout temps et en tout lieu ; d’autre part, l’humain n’a pas changé, ni individuellement (il est toujours matérialiste et âpre aux gains) ni collectivement (le peuple est un tas de graisse, et il suffit de payer quelques gens du peuple pour obtenir le droit de tout faire)[12].

Le peuple Grec a toutes les raisons de se révolter[13].

Que la Grèce se révolte pour détrôner une élite qui hurle encore avec les loups, ne serait qu’un juste retour des choses. Les grecs devraient se révolter contre les abus de la ploutocratie comme les français l’ont fait il y a deux siècles envers les abus de la monarchie. Que les Grecs fassent leur « révolution hellénique », tous les peuples opprimés et malmenés de la planète seront derrière eux. Que la Grèce retrouve son autonomie monétaire en créant une monnaie publique nationale. Qu’elle prouve que nous ne sommes pas des moutons, des numéros ou des citrons à presser jusqu’à la mort.

Peut-on imaginer dénouement plus symbolique ? Que la Grèce, berceau des civilisations, devienne un exemple pour toutes les Nations en posant la première pierre d’un nécessaire et salutaire changement systémique. Après le choc sur les deux tours du WTC au cœur de l’idéologie dominante, le peuple Grec porterait le deuxième uppercut au cœur des premiers désirs d’hégémonie.

Ce ne serait certainement pas tout, loin s’en faut, à commencer par une sérieuse analyse introspective. Mais ce serait déjà un bon début.

Depuis que les Etats ont cédés leur droit régalien de battre monnaie à des banquiers centraux répondant à des intérêts privés, ils sont devenus la vache à lait des grands créanciers (politiciens complices compris) de ce monde[14]. Capone, c’est du pipi de chat à côté de ce qui se passe aujourd’hui[15].

Aujourd’hui la faillite de la Grèce, demain celle de l’Espagne, puis viendra celle du Portugal, de l’Italie, de la Grande-Bretagne…[16] A qui le tour ? Et nous devrions tout accepter la bouche en cœur alors que toutes les richesses, fruit du sang des hommes et de la terre, se planquent dans des paradis fiscaux et magouilles financières ?

«  Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font ses lois. »

– Meyer Anselm Rothschild, banquier.


A consulter :

www.public-debt.org

La dette publique, une affaire rentable, André Jacques HOLBECQ, Philippe DERUDDER

Tax Heaven, how globalisation Really Works, Christian CHAVAGNEUX



[2] Après Christine Lagarde (France) et Peer Steinbrück (Allemagne), le Belge Didier Reynders est considéré par le Financial Times comme le meilleur ministre des Finances en Europe. Alors que Reynders est probablement le pire de la bande ! FORTIS, voici pourquoi REYNDERS doit démissionner

[3] Les paradis fiscaux, pierre angulaire du système. Les entreprises du CAC40 (qui ne sont donc que 40) possèdent 1470 filiales dans les paradis fiscaux. 50% des flux financier mondiaux annuels transitent par des paradis fiscaux.

[15] Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial

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14 réactions à cet article    


  • fredleborgne fredleborgne 15 mars 2010 12:11

    OUaih...

    Faire la révolution.

    Ne pas payer les dettes...

    et surtout, ne pas oublier : envoyer les politocards faire la plonge chez les banquiers pour rembourser de tout ce qu’ils se sont goinfrés


    • ZEN ZEN 15 mars 2010 12:27

      Bon article, bien documenté
      Non, Socrate ne reviendra pas ...
      Mais un sage a répondu à sa place :
      "J’appartiens à un petit pays. Une pointe rocailleuse sur la Méditerranée, où il n’y a pas d’autre richesse que la lutte de son peuple, la mer et la lumière du soleil. Elle est petite notre terre, mais son patrimoine est énorme."
      (Georges Séférise,prix Nobel de littérature en 1963)


      • DEEVIN 15 mars 2010 13:32

        Pas la peine d’en appeler à Socrate le pauvre,il n’y peut mais. Les choses sont simples. Depuis des années, depuis la mise en place de la globalisation par le biais de laquelle les anglo-saxons pensaient se rendre maîtres du monde, l’Europe et les Etats-Unis sont en appauvrissement relatif continu par rapport à de voraces et industrieux pays émergents qui n’ont pas eu la décence de rester à leur place. Cette historique défaite de stratégie économique aucun homme politique occidental ne veut l’admettre ni l’annoncer. Alors on se cache derrière son petit et on encourage le crédit. Crédit pour les consommateurs, crédit pour les Etats. Seulement voilà, au bout il y a l’addition. Elle est salée.
        Deux solutions : payer les créditeurs ou les supprimer. La guerre n’est-elle pas finalement la forme ultime de la diplomatie. Non mais !


        • ffi ffi 15 mars 2010 18:10

          @DEEVIN
          Les élites du système voulait l’argent du beurre sans avoir à produire de beurre.
          Augmenter leur richesse, mais sans payer de salaire.
          Augmenter leurs avoirs monétaires, mais sans créer d’infrastructures de production.
          Augmenter leurs capitaux, mais sans que personne n’y travaille.

          Bref, ils n’ont fait qu’augmenter la paperasse, celle qui assure de leur droit de posséder - titre, bons, cds, actions, obligations...-, tout en détruisant peu à peu tout ce qui peut l’être - usines, services publics - biens communs.

          Leur conception économique, basé sur cette illusion de la puissance garantie par le droit légal et contractuel, a produit l’annihilation de l’économie réelle, qui est physique, et qui est seule en capacité de produire les biens tangibles qui peuvent être possédés.

          Le point actuel est que c’est la puissance légale qui vacille, ce qui menace objectivement leurs possessions virtuelles.

          L’étape envisagée semble être de faire des politiques draconiennes. L’exemple de Dracon est bien choisit, puisque cet homme politique grec antique a légiféré pour que les gens payent leur dette de leur liberté, c’est-à-dire qu’il a établit l’esclavage pour dette. Les politiques veulent-ils nous emmener vers cette étape ultime ? Lorsqu’il n’y a plus d’objet à posséder, le droit de propriété s’étend aux hommes.

          Les pays émergents ne sont pas tombés dans cette illusion : leur misère matérielle leur fait bien comprendre que la puissance d’action dans le monde est matérielle. Les petits-bourgeois d’occident - tellement gavé d’abondance - en sont venu à cette croyance irrationnelle que ce sont des petits papiers qui ont une importance.

          Ainsi, nos élites, après avoir détruit toute la puissance de nos pays, se retrouvent maintenant à poil (et nous aussi, mais depuis plus longtemps). Les pays émergents n’auront ainsi plus qu’à nationaliser les entreprises que nous y avons délocalisé, et l’annihilation de l’économie « occidentale » sera achevée.
          Les infrastructures matérielles converties en papier, la puissance de faire respecter la valeur du papier disparue, car sans puissance concrète, le papier partira en fumée.

          Ayant tout perdu, ils ne leur restera plus qu’a posséder les hommes.
          Mais toutes ces bouches inutiles à nourrir...


          • DEEVIN 15 mars 2010 18:22

            @ ffi
            Oui, dans cette partie de poker menteur lancée par nos dirigeants aveuglés d’orgueil après la chute du communisme, l’Occident a perdu. Il faut donc allonger la mise. C’est dans nos poches qu’on va aller la chercher. Normal.
            Deevin


            • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 15 mars 2010 18:35

              Sortir de l’Euro : pourquoi faire ?

              Dévaluer la monnaie ?

              Augmenter le déficit, à condition de trouver des pigeons qui veulent bien prêter de l’argent qu’on ne leur rendra pas ?

              Ne pas payer ses dettes : pourquoi faire ?

              Etre certain que plus personne n’acceptera de prêter le moindre cent à la Grêce ?

              Ces deux solutions en apparence simple sont en réalité des faux semblants : les Grecs vivaient au dessus de leurs moyens et plus personne ne veut leur prêter de l’argent parce qu’ils présentent des risques de non remboursement !

              Si vous voulez les aider, demander à votre banquier qu’il achète des obligations grecques avec VOTRE argent ( pour autant qu’il n’y en a pas déjà plein dans votre plan d’épargne pension ... )

              C’est déjà moins drôle non ?

              Les Grecs sont coincés : ils vont devoir rembourser leurs dettes ET ils vont devoir se serrer la ceinture jusqu’à ce que leur déficit soit comblé.
               
              La fête est finie et bientôt ce sera à notre tour à moins qu’on dévalue sérieusement notre monnaie, ce qui rendra plus difficile - voire impossible - les emprunts dont les Etats sont si friands. 

              Demain sera pire qu’aujourd’hui !


              • epapel epapel 16 mars 2010 00:34

                En effet, le problème n’est pas spécifique à la zone euro :
                - crise financière aigüe en Estonie, d’accord il ne sont pas dans l’UE
                - crise financière aigüe en Islande qui a sa propre monnaie et qui veut rentrer dans l’UE voire même adopter l’euro

                Le problème, ce n’est donc pas l’euro en tant que monnaie (s’il n’existait pas la Grèce serait déjà dans la même situation de crise que la Russie ou l’Argentine il y a quelques années), ce sont :
                - les politiques budgétaires, fiscales et sociales divergentes dans l’UE
                - la politique déflationniste allemande qui tire toute la zone euro vers le bas depuis une dizaine d’années
                - la politique de l’euro fort à faible inflation défendue par la BCE conformément aux traités et aux souhaits des libéraux.

                Si l’euro n’existait pas même la France aurait du dévaluer sa monnaie, et pour ceux qui s’en souviennent une dévaluation de redressement est toujours synonyme d’appauvrissement.


              • ffi ffi 15 mars 2010 19:28

                @Alois Frankenberger :
                l’argent fut d’abord de l’or - chose difficile à trouver. Puis l’argent fut du papier, chose très facile à imprimer. Maintenant l’argent n’est plus que des données informatiques sur un compte électronique... très très facile.
                Or ce sont les banques privées qui ont capté ce privilège de créer l’argent. Les états s’en sont privés, donc ils empruntent à des banques, qui ne font que créer un chiffre sur un compte, puis les citoyens remboursent pendant 30 ans à la sueur de leur front...
                Tout cela n’a pas de sens : si les nations avait cette capacité de création monétaire, elles pourraient créer l’argent nécessaire pour organiser le travail des citoyens dans le sens que l’exige la constitution : Par exemple, il faut créer des logements :
                - Il faut des carrières de pierres : on met l’argent à disposition pour organiser l’extraction des pierres.
                - Il faut du ciment : on met l’argent à disposition pour créer les cimenterie.
                - Il faut des constructeu
                rs : on émet les crédits nécessaires à la construction.

                Comme à chaque étape, carrière, cimenterie, construction, ... l’activité a besoin de s’équiper en outils, cette argent mis initialement irrigue tout le système économique.

                L’argent, c’est ce qui permet de gouverner. C’est la nation elle-même qui se prive des capacités de gouverner. Tant que cette règle du jeu imbécile n’est pas modifiée, le fond n’est pas atteint : l’auto-destruction continuera et l’asservissement aussi.

                @deevin
                Le problème, c’est que puisque nos poches sont vides, ils vont nous mettre des fers aux pieds. Puisque les banques ont le pouvoir de créer l’argent, leur poches ne peuvent être jamais vides. Mettre des fers aux pieds semble être l’intention finale.


                • ffi ffi 15 mars 2010 19:32

                  @Deevin
                  Mais du coup, les oligarchies vont annihiler leur propre puissance face au reste du monde et ils vont se retrouver à poil !

                  Comme quoi, il y a bien une morale.


                • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 15 mars 2010 21:00

                  C’est bien ce que je dis : rendre le pouvoir d’émission monétaire aux Etats, c’est favoriser l’inflation parce que nos politiciens sont incapables de se maîtriser comme ce fut le cas avec le coup du Crédit Lyonnais.

                  Créer plus d’argent dans un monde fini entraîne inévitablement de l’inflation même s’il s’accompagne de la création de choses réelles.

                  Imaginez un instant que vous filez la photocopieuse à billets à Sarko, Bayrou, Ségo, Martine, PencaSSinne ( JR ou SR ) ou Danny : qu’est ce que vous croyez qui va se passer ?

                  M’est avis qu’avec les banquiers, on court moins de risques ... parce qu’ils savent qu’en cas d’échec, c’est eux qui vont morfler ( cfr faillitte de Lehman Brothers ) , tandis que les politiciens n’ont de comptes à rendre à personneà part leur réelection et encore ...

                  Dans le cas grec, c’est le gouvernement grec qui a déconné et ce sont tous les Grecs qui vont déguster : c’est très moche, mais c’est ainsi que fonctionne le monde !

                  On ne peut pas vivre au dessus de ses moyens éternellement parce que c’est tout simplement impossible .


                • ffi ffi 15 mars 2010 22:06

                  Ce n’est pas ce que je dis.
                  En étant remis à l’état, l’argent créé devrait servir à des politiques publiques, en phase avec les exigences du droit inscrit dans la constitution. Le montant de cet argent créé étant décidé selon les contraintes techniques habituelles, par l’institut monétaire, comme l’effectue aujourd’hui toute banque centrale, par exemple la BCE.
                  Ce n’est pas la quantité d’argent créé qui doit changer, mais sa destination qui doit être réorientée vers des projets allant dans le sens de l’intérêt général.
                  Aujourd’hui, la situation réelle est que, au lieu d’un seul institut d’émission, nous en avons, en France, plusieurs, qui sont privés (BNP, Société Générale, Crédit Agricole, Caisse d’épargne - Banque populaire, la Poste, le crédit Lyonnais ...). C’est donc en vérité, au moins 6 instituts d’émission, incontrôlables, qui peuvent faire marcher la planche à billet en dehors de quasiment toute régulation. Et ils ne s’en privent pas, sachez-le !

                  Cela explique la hausse des prix suite à l’Euro, de même que le blocage généralisé des paiements à l’échelle mondiale (car bien-sûr ce cas n’est pas spécifique à la France), conséquence de l’impossibilité pour le monde réel de rembourser toutes les valeurs monétaires émises, de manière anarchique, par ces instituts d’émission parallèles. De plus, cela revient à une subvention cachée au secteur bancaire, ce qui n’est pas équitable.

                  En remettant ces capacités de financement à la République, les politiques devront réorienter leurs propositions vers des projets concrets, au service de la population, ce qui les changera de tourner en rond à changer sans cesse la seule matière sur laquelle ils ont actuellement un pouvoir : la loi.


                • ffi ffi 15 mars 2010 22:08

                  Il s’agit juste d’organiser le travail des populations, de manière à construire une société prospère, ce dont les banques privées, malgré leurs subventions déguisées, se sont montrées incapables.


                • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 15 mars 2010 22:20

                  Les politiciens ont déjà démontré qu’ils étaient au moins aussi nuls que les banquiers.

                  Ils sont capables de faire n’importe quoi pour se faire réélire tandis que le banquier qui se plante il sait qu’il va pointer au chômage.

                  Les Etats ne devraient pas pouvoir s’endetter, bien des problèmes seraient évités et si les Etats désirent investir dans des infrastructures ils peuvent le faire via des sociétés d’investissement qui seraient soumises au contrôle de faisabilité des banques comme n’importe quel emprunteur.

                  Pour le moment, les Etats émettent des papiers obligataires en échange d’argent qui sera géré selon le bon vouloir des politiques qui coïncide peu souvent avec l’intérèt général.


                • ffi ffi 15 mars 2010 22:52

                  Je n’en suis pas à faire un match entre la race des politiciens et celle des banquiers.

                  La question est de savoir à quoi est destiné le crédit, comment il est géré, car le crédit, en particulier à l’ère électronique, est un instrument redoutable qui peut mettre toute l’économie à genoux s’il est mal géré.

                  Que ce soit en 1929 ou bien aujourd’hui, la démonstration de ce fait est incontestable.

                  Le crédit doit donc être très sévèrement encadré.

                  La création monétaire est un problème encore plus aigu et la capacité d’accorder des crédits créé par création monétaire pure démultiplie encore les problèmes potentiels.

                  Par principe, je pense donc que la création monétaire doit être soumise à une stricte loi, réservé uniquement à l’investissement public, selon des objectifs républicains. Toute corruption de son fonctionnement doit être sévèrement puni.

                  La monnaie est un bien public et sa valeur aussi. Elle doit donc être gérée publiquement et non à l’ombre de quelques bureaux discrets. Il en va du sens même de la démocratie.

                  Une démocratie sans pouvoir financier (etymologiquement : finir un projet en payant) n’est pas une démocratie, ses hommes politiques n’étant plus que de simples commentateurs des décisions prises par les élites de l’argent. Une démocratie sans pouvoir financier, n’a aucune puissance (dans le sens capacité d’action) pour agir en faveur de la prospérité de la société. D’où ces fameuses promesses sans lendemain « Changer la vie », « Ensemble tout est possible ».

                  Mais sans argent rien n’est possible.

                  Il faut donc choisir : soit une République démocratique, soit une dictature par les banques.

                  Je choisis la 1ère option.

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