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Accueil du site > Actualités > Europe > France-Allemagne : un couple malade ?

France-Allemagne : un couple malade ?

 Une communauté de destin qui s'effiloche...

__Célèbre-t-on un mythe ou un partenariat encore en construction, au coeur de relations parfois tumultueuses de Charlemagne à Frau Merkel ?

L'Elysée-Vertag est fêté comme il se doit, le dernier conflit mondial ayant tellement traumatisé les esprits.

Un acte symbolique, qui inaugura une nouvelle ère, mais qui fut aussi une manoeuvre gaullienne vis à vis d'une Allemagne alors sous influence.

La réconciliation sur des ruines fut un tournant paraissant à l'époque d'une évidence manifeste, pour tisser des liens irréversibles, sur la base d'une union européenne alors en gestation.

Mais l'idéal s'est éteint, l'évidence n’est plus :

" ...L’Allemagne était notre horizon car l’Europe était notre idéal. Que cette Europe s’enferme dans une furie néolibérale, technocratique et a-démocratique, et l’Allemagne n’est dès lors plus considérée comme un partenaire mais regardée avec méfiance comme un rival.

Nous en sommes là, donc très loin du discours du général de Gaulle tenu, en allemand, devant la jeunesse allemande, le 9 septembre 1962 : « Cette solidarité désormais toute naturelle il nous faut, certes, l'organiser. C'est là la tâche des gouvernements. Mais il nous faut aussi la faire vivre et ce doit être avant tout l'œuvre de la jeunesse (…) Puissiez-vous pour votre part, puissent les jeunes Français pour la leur, faire en sorte que tous les milieux de chez vous et de chez nous se rapprochent toujours davantage, se connaissent mieux, se lient plus étroitement ! »...

 Comment demander à deux sociétés de construire ensemble sans idéal ni programme ? Les gesticulations du quinquennat Sarkozy, les égoïsmes d’Angela Merkel transformée en une nouvelle Mrs Thatcher n’auront fait que mettre en avant les intérêts de chacun dans une Europe devenue synonyme de crise totale. Au « Construisons ensemble » a succédé le « Sauvons-nous tout seul ». Tant que ce discours mortifère se poursuivra, la flamme franco-allemande ne sera qu’une veilleuse sur la table de chevet d’un mourant : l’Europe."

__C'est bien ce qu'est devenu le cadre européen : un simple marché sans solidarité, ouvert au libre-échange mondialiste, qui fait problème actuellement, qui crée le choc des modèles, en partie résultat de deux histoires différentes, mais renforcé par les règles bruxelloises, dont la crise montre les effets pervers.

 "..L’Allemagne a conduit une adaptation particulière à la globalisation. Elle a délocalisé une partie de la fabrication de ses composants en Europe de l’Est, hors zone Euro, pour profiter du très bas coût du travail. Elle a pratiqué en interne une politique de désinflation compétitive en comprimant sa masse salariale. Le salaire moyen allemand a baissé de 4,2% en dix ans. L’Allemagne a obtenu un avantage compétitif, non sur la Chine – dont les taux de salaire sont vingt fois inférieurs, et le déficit commercial de l'Allemagne avec ce pays est d'ailleurs comparable à celui de la France, autour de 20 milliards d’euros –, mais sur les autres pays de la zone euro dans lesquels une politique de compression salariale n’est pas concevable pour des raisons culturelles. L'euro, qui empêche structurellement l’Espagne, la France, l’Italie et les autres pays de l’Union de dévaluer, a fait de la zone euro un espace d’exportation allemande privilégiée. C’est ainsi que sont apparus des déséquilibres commerciaux entre l’Allemagne et ses partenaires depuis la création de l’euro. En fait, ce sont ces déficits commerciaux internes à la zone euro qui sont la réalité du problème européen et non les déficits budgétaires qui n’en sont qu’une conséquence lointaine..."

___La critique du modèle allemand, qui a tendance à faire cavalier seul, et de la BCE se développe en Europe, surtout de la part des pays qui subissent les contre-coups de ses effets monétaires et commerciaux.

Un modèle plus fragile qu'on ne le croit. Le problème n'est pas la Chancelière, souvent prise pour cible, mais la politique générale qu'elle représente, oublieuse parfois de l' histoire.

L'Allemagne est entre deux eaux, La France se cherche. L'Europe patine, pratiquant la politique du fait accompli.

 Projet sans fin, elle est devenue sans projet...


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16 réactions à cet article    


  • ZenZoe ZenZoe 22 janvier 2013 10:29

    Peu importe les relations entre Hollande et Merkel.
    Ce qui compte, ce sont les relations entre les Français et les Allemands. Les Allemands sont nos amis et nous sommes les leurs.


    • Fergus Fergus 22 janvier 2013 10:57

      Bonjour, Zenzoe.

      On ne peut pourtant pas balayer ces relations bilatérales au plus haut niveau car leur nature peut influer sur les opinions publiques dans un sens ou un autre, selon que sont engendrés des accords ou, a contrario, des polémiques entre le Président français et la Chancellière allemande. 


    • ZEN ZEN 22 janvier 2013 10:59

      De Zen à Zoe

      J’ai beaucoup d’amis allemands et je vais régulièrement dans la région de Marburg
      La relation Hollande-Merkel est tout à fait anecdotique
      L’important est la confrontation des intérêts, dans l’Europe en crise.
      L’Allemagne regarde maintenant surtout à l’Est...


      • ARMINIUS ARMINIUS 23 janvier 2013 07:44

        Bonjour Zen,
         j’ai une Allemande chez nous depuis quarante ans et notre couple va bien, j’ai donc aussi beaucoup d’amis et de famille dans beaucoup de coins d’Allemagne mais j’ai appris à m’interroger quand je parle de ce pays à l’unité récente ( et je ne parle pas que de la réunification )et à l’origine si diversifiée sans parler des différences politiques socio-professionnelles générationnelles etc...je peux dire que je commence à connaître certaines spécificités de caractère et de comportement d’une certaine classe allemande mais je prendrai garde à ne pas m’aventurer au delà...


      • ZEN ZEN 23 janvier 2013 08:20

        Bonjour ARMINUS

        Félicitation pour votre couple !
        J’en connais plusieurs qui ont aussi réussi, avec de magnifiques enfants bilingues
        Je parlais d’un autre couple, économico-politique
        A ce niveau, rien n’est simple...
        Bis bald !


      • Fergus Fergus 22 janvier 2013 11:02

        Bonjour, Zen.

        Je pense que Merkel est en train d’évoluer dans son approche rigoriste de l’Union européenne, poussée par le pragmatisme. D’ores et déjà, les économistes annoncent une stagnation de l’économie allemande, et cela pourrait rapidement déboucher sur une amorce de récession si rien n’est fait pour enrayer cette tendance. La cause : les difficultés des voisins de l’Allemagne. Or, elle est fortement dépendante de la santé économique de ces voisins. La Chancellière devrait donc mettre de l’huile dans son vinaigre si elle ne veut pas que son prochain mandat ne soit celui du déclin de l’Allemagne.


        • ZEN ZEN 22 janvier 2013 11:25

          Bonjour Fergus

          Je partage ton avis, les élections locales de dimanche dernier sont encore un avertissement et la presse se gêne de moins en moins pour contester le système Schröder-Fisher-Merkel
          Le modèle
          est mis en cause. L’intérêt bien compris peut s’imposer.
          Sur le terrain, on constate une usure des relations. Les échanges perdent du terrain ou deviennent routiniers. Les Instituts Goethe tendent à disparaître, la langue allemande et son enseignement déclinent chez nous...


          • bakerstreet bakerstreet 22 janvier 2013 12:03

            Zen

            A dire vrai, il est difficile de se débrouiller avec l’allemand en Amérique du sud,
             sauf peut être au Paraguay !
            Dans ce monde utilitaire et rationaliste, La pensée allemande est de moins au moins du coté d’Engels, et de plus en plus du coté de Mercédez.
            Le marché et ses lois impose ses exigences, tant qu’on ne l’aura pas mis au pas de l’éhtique, et d’une ambition politique européenne.
            Rien de nouveau, à l’est, et à l’ouest. Les lignes de font ne bougent plus.
             Nos beaux politiques songent à leur carrière, ont la vue courte. Les plus ambitieux se font ramener vite à la raison.
            L’Allemagne remonte l’échelle du menier derrière elle, après avoir profité à fond de l’europe, de l’intégration des autres pays de l’est. Vue à courte vue, et dont elle devra assumer ces choix, quand ce grand navire coulera.
            Il aurait fallu que l’Europe ne voit pas que les opportunités, et impose un modèle, tout en se protégeant, à moins d’être tout à fait dupe, dans cette OMC où elle n’est plus qu’une passoire, bradant son savoir faire, ses brevets, pour des conquêtes illusoires.
            « Ils nous vendront la corde pour les pendre ! » avait dit xio ping......


          • bakerstreet bakerstreet 22 janvier 2013 11:25

            Le baron rouge avait la vilaine habitude de sortir des nuages au dernier moment
            Et de vous mitrailler par derrière !

            Les guerres ne sont plus les mêmes, mais l’absence de fair play et de règles communes, montre bien que l’europe n’est qu’une chimère, dés qu’un pays est assez fort, pour voler de ses propres ailes.

            De l’autre coté de l’échiquier la Grèce, elle, est à fond pour l’europe.
            Devinez pourquoi ?


            • ZEN ZEN 22 janvier 2013 12:12

              bakerstreet

              L’Allemagne remonte l’échelle du menier derrière elle, après avoir profité à fond de l’europe

              Je retiens l’image, assez parlante
              Je sais, rares sont les Boliviens ou les Néozélandais qui parlent allemand
              Le pire, c’est qu’en Allemagne, on a abandonné toute ambition linguistique au profit d’un globish des affaires, qui permet au cadre de Wiesbaden d’être tout à fait à l’aise aussi bien à Shangaï qu’à La Défense
              Les deutsche Muttis ne comprennent plus toujours ce que baragouinent leurs petits-enfants sur leur handi


            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 22 janvier 2013 12:16

              A la frontière c’est ligne rigide allemande contre ligne imaginaire (collective)française.
              Et les shleus de vouloir encore contourner par Bruxelles en Belgique .
              L’histoire est un éternel recommencement ....


              • Relladyant Relladyant 23 janvier 2013 00:36

                Le partenaire no1 de l’Allemagne n’est plus la France mais l’Angleterre. On m’avait pourtant dit que l’euro etait la garantie de liens economiques prosperes, et que ne pas l’avoir garantissait la marginalisation. Il faut croire que nos élites se sont encore trompées.


                • ecolittoral ecolittoral 23 janvier 2013 15:09

                  France Allemagne, un couple malade !

                  France Espagne, France Italie, France Grèce, France Mali....
                  L’Allemagne, ça commence à bien faire !
                  La France est ce qu’elle est.... et l’Allemagne aussi.
                  Ce couple n’existe pas ! Donc, il ne peut pas être malade !
                  Ou sont passés nos amitiés, relations, projets avec les autres pays ?
                  Pourquoi focaliser sur l’Allemagne ?
                  Le général n’a jamais dit que la France devait se plier et suivre l’Allemagne.
                  Son souhait, c’était de réconcilier les deux nations et rien de plus.
                  S’il revenait aujourd’hui, les bureaucrates de Bruxelles et de Strasbourg 
                  retourneraient vite fait bien fait dans leurs foyers...et à pôle emploie.

                  La troïka UE, FMI, Allemagne non merci !
                  Les autres existent et ils comptent sur nous !


                    • xmen-classe4 xmen-classe4 10 février 2013 15:19

                      j’ai pas vu de couple, juste un président qui fait comme si alors qu’il sait que, mais qui va au mali.


                      Merkel doit lui parler de ses ragnagna quand il parle d’eco ?

                      • xmen-classe4 xmen-classe4 10 février 2013 15:22

                        ils vont faire un jour, pas cette année.

                        quand il y aurra plus que deux lois effictives en eco ou une seule.

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