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Accueil du site > Actualités > Europe > Introuvable peuple européen

Introuvable peuple européen

Il ne suffit pas de voter pour être en démocratie, il faut aussi constituer un peuple, avoir un sentiment d’appartenance et accepter et faire vivre des institutions communes. Le débat, faiblement audible, sur l’Europe passe par les politiques nationales et y reste le plus souvent. Pour la part de ce débat qui concerne l’Europe, il est guidé par une division Europe libérale ou Europe sociale, c’est-à-dire des considérations de principe sur l’action d’une union d’Etats. La création d’un peuple européen n’est pas évoquée, elle nécessiterait beaucoup de temps, et une centration sur le fait que la construction européenne doit se mettre à ce désir qui est une ardente obligation.

La construction européenne est sans doute la première tentative d’aller vers un Etat « fédérateur » en partant des ententes entre les Etats déjà présents. Les premiers accords, on le sait, portèrent sur l’acier et le charbon. Il n’était pas fait mystère à l’époque qu’il s’agissait de s’informer les uns les autres d’un effort de guerre de l’un ou de l’autre en contrôlant les échanges de matériaux nécessaires à cet effort. L’Europe contre la guerre, la guerre prise par son versant technique, la préparation de guerre, l’infléchissement de la structure industrielle (et des achats-ventes de matières premières).
 
Cette approche définissait aussi un départ vers une Europe politique. On peut y voir une sorte de pragmatisme matérialiste. Matérialisme : l’économie est la base de la société, ce qui est très marxiste – il n’y a pas besoin de le penser, ni de le dire – Pragmatisme : après avoir empêché la guerre par l’économie, on peut « monter » sur cette base économique de « pacification industrielle forcée » une extension de la surface économique (agrandir le territoire des accords à toute l’industrie, puis à toute l’économie) et on peut monter sur cette unification des économies, une unification politique. Ce parcours (marche vers un Etat par les Etats et en s’appuyant sur l’économie) n’a sans doute aucun antécédent dans l’Histoire des hommes.
 
On peut voir l’Europe comme une unité culturelle, partagée par des pays divisés et fratricides, en guerres fréquentes. L’unité culturelle de l’Europe passe par la religion, institution la plus ancienne et la plus pérenne, la diffusion des inventions et techniques (art roman, gothique, musique classique, imprimerie, découverte des Amériques et de la rotondité de la planète…) les modes de vie et d’organisation politique (Moyen-âge, noblesse, royautés de source papale…), diffusion des idées politiques : démocratie, République, scolarisation, droit… Le tout découlant sans doute de l’héritage commun de l’Empire romain, revisité par chaque peuple, selon un droit d’inventaire « naturel ».
 
Cette Europe est portée aussi par les conquérants européens, qui en « visualisent », actualisent de temps en temps les grandes lignes (même sans en avoir conscience) : Charlemagne, Napoléon et Hitler. En dehors de ces grands conquérants qui ont échoué ou réussi partiellement, sur une partie du territoire et pour un temps court, les pays européens se sont fait la guerre pour des luttes dynastiques le plus souvent. Pour des territoires mitoyens aussi parfois. Des rassemblements ont eu lieu de temps en temps au hasard de ses arrangements dynastiques : Charles Quint a été Empereur d’une bonne partie, assez incongrue, de l’Europe. En France, nous avons eu des régentes italiennes, les De Médicis ; des sortes de premiers ministres étrangers, Mazarin, italien… Necker suisse…
 
L’Europe économique organisée par les Etats n’arrive pas à créer un peuple et n’arrive même pas à rencontrer les peuples existants. L’inversion du mouvement instituant se continue : c’est l’Etat qui tente de créer le peuple. Le peuple s’exprime, en démocratie, entre autres moyens, par le vote. Mais des élections peuvent-elles, à force de temps, créer un peuple ? Des votes peuvent-ils souder des peuples ? ou y contribuer ? Le peuvent-ils quand ces peuples à syndiquer (mettre ensemble) ont culture commune et longue histoire de guerres croisées ?
 
De plus, les Etats européens en marche vers leur unité ont refusé les résultats des élections et ont « dissous le peuple » avant même qu’il ne se constitue. Ils ont biaisé des résultats qui entravaient ce rassemblement des Etats. Un Premier ministre français a parlé de patriotisme économique sans cesser dans le discours d’être membre d’un parti et d’un gouvernement pro-européen. La fusion GDF-Suez est partie en réponse à une menace d’OPA du groupe d’électricité italien Enel sur Suez. L’Allemagne a pratiqué, avec une restructuration de ses prélèvements obligatoires, l’équivalent d’une dévaluation (interne à l’Europe). Le débat politique à propos de l’Europe est fondé sur la direction politique générale de cette union en construction : schématiquement, Europe libérale contre Europe sociale ; et Etats au sens d’unités politiques contre Europe technocratique.
 
Tout se passe comme si la construction européenne restait l’affaire des Etats et des élus et que le peuple était convoqué de temps en temps pour donner son accord à l’action politique des Etats. Sauf que rien ne vient du peuple pour contester cet état de fait, et revendiquer une marche vers l’Europe des peuples. Tout au contraire. Les Allemands n’apprennent plus le Français et réciproquement. Le temps psychologique, le temps de l’homme n’est pas accéléré par l’accélération des relations humaines, par la précipitation des innovations… Il faudrait aller vers une union des formes de vie et d’échanges entre européens au niveau du vécu (lol).
 
Le programme Erasmus est sans doute un modèle de cette imprégnation réciproque, lente et sans discours, tissage de fils par la pratique, ni par la décision, ni par le débat, ni par l’idée... Il faut laisser ce mixage agir longtemps et ne pas considérer qu’il n’agit pas parce qu’il ne produit pas une nouveauté visible tous les deux ans, comme c’est le cas dans l’informatique et la téléphonie. Il nous faudrait viser des syndicats européens, des associations type loi 1901 européennes… En 1964, Georges Brassens écrivait les deux oncles. Contre la guerre de 39-45, il voyait les jeunes gens ne pas plus se soucier de cette guerre que de la guerre de cent ans, il les voyait « faire l’amour ensemble et l’Europe de demain ».
 
Ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Nous avons l’euro, l’espace Schengen, l’UE après la CEE… 27 pays européens, des demandes d’entrer dans l’union etc. Nous ne faisons pas l’Europe en faisant l’amour ! Nous n’avons pas progressé sur le chemin de la création d’un peuple européen. Nous n’en avons même pas capté la problématique. Il ne suffit pas de voter pour être en démocratie, il faut constituer un peuple. Nous sommes dans une pensée hémiplégique en cherchant l’action publique au sommet des sociétés sans s’occuper de créer une société qui puisse porter cette action publique.

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20 réactions à cet article    


  • Yvance77 21 mai 2009 11:54

    Bonjour,

    Le fait est que le beau projet d’Europe dont bon nombre revait il y a deux décennies est devenu un boxon dans lequel seul les lobbies tirent les marrons du feu.

    En quoi l’Europe protège les citoyens y vivant ? Depuis peu, j’apprends quelle est en solde et risque d’être encore plus sous la coupe des majors dans un espace trans-altlantique, au sein duquel on comptera pour peau de c*uille.

    Non diront certains ? Si je reponds !!!


    Que sont devenus les Etats Unis d’Amérique si ce n’est une pyramide de Ponzi ou seul ceux qui sont en haut de la hierarchie ramassent et planquent la caillaisse pour leurs vieux jours ou pour jouer au monopoly quitte à foutre dans des tentes des milliers de pauvres bourgres qui ont crus que le travail apporterait la richesse ou la décence.

    Et le porte-parole de cela se nomme ici Barroso (...rire jaune) Le genre à s’aplatir devant des lobbies vantant les mérites de la mondialisation économiques qui soulageront surtout les porte-feuilles.


    Quelques mecs ont tué cette belle idée, rien que pour cela il mériterait devant un triunal pour traitrise. Hormis un retour du grand Charles, il n’y aura personne pour nous sauver sauf à couper encore des têtes genre 1789...


    A peluche


    • Kalki Kalki 21 mai 2009 11:55

      Une petite question piège : ce que vous appelez démocratie ça ne serait pas plutôt une république ou un état centralisé qui n’a plus rien de démocratique ( et qui n’accepte pas la critique ou la vision du citoyen et est toujours pret à déroger, et manipuler ces opinions pour créer des illusions, des idéologies).


      • zelectron zelectron 21 mai 2009 11:56

        mais si, mais si, il faut s’inspirer du laboureur et de ses enfants : notre Europe se fait petit à petit quand même...


        • Orélien Péréol Aurélien Péréol 21 mai 2009 15:22

          Je n’en sais rien. L’unité du peuple européen progresse à pas de fourmi.
          Est-ce qu’à force de progresser, même faiblement, même lentement, cette unité prendra une importance significative ? Peut-être. Peut-être pas.
          Qu’à la suite de certaines difficultés, certains Etats reprennent leurs billes sous la pression de leur peuple me paraît aussi possible. Il est plus facile d’avoir des amis quand ça va bien que quand ça va mal.
          C’est un accélérateur et un sécurisateur de ce parcours à mon sens souhaitable que d’en viser aussi la conscience dans le discours et l’analyse (façon classe-en-soi et classe-pour-soi, pour les vieux qui s’en souviennent, lol).


        • eugène wermelinger eugène wermelinger 21 mai 2009 17:11

          La prochaine législature européenne sera historique si elle établit une réelle démocratie européenne. 

          De la qualité, de l’efficacité de cette démocratie, dépend le juste traitement de tous les autres aspects de la politique européenne. 
          L’Europe en l’état actuel est jugée par la majorité des citoyens comme très imparfaite, et même parfois intolérable dans son fonctionnement. 
          Le déficit démocratique est proclamé par tous. 
          Il est la source de bon nombre des difficultés rencontrées par les citoyens européens. 
          Enfin, ce déficit démocratique empêche, l’appropriation de l’identité européenne autant par les citoyens européens eux mêmes que par le reste du monde. 

          Notre programme « pour élargir la démocratie à la mesure de l’Europe » est donc centré sur ce constat, et donne les clefs d’un véritable acte fondateur pour la démocratie européenne et son efficacité. 
          Nous défendons politiquement l’idée que la démocratie est primordiale pour que nous soyons fiers d’être des citoyens européens. Nous défendons politiquement l’idée que cette citoyenneté ne peut s’établir sur l’anéantissement de nos identités, nationale et régionale. 
          Nous devons être des gardiens de la subsidiarité, de la multi culturalité, du multilinguisme. 
          L’Europe ne doit représenter ni une nouvelle hégémonie, ni de nouvelles soumissions pour ses citoyens 



          • eugène wermelinger eugène wermelinger 21 mai 2009 17:41

            http://www.youtube.com/UEAviva


            pour ceux qui voudraient entendre comment cela sonne.

            Le texte du post précédent était tiré de la profession de foi de « europe démocratie espéranto »
            liste présente en France et en Allemagne le 7 juin prochain.

            Mi aldonas ke mi uzas esperanton jam de pluraj jaroj.
            J’ajoute que j’emploie l’espéranto déjà depuis plusieurs années. 

            • noop noop 21 mai 2009 18:29

              La langue... pas celle du french kiss bien sur.
              La langue parlée reste un « obstacle » majeur à ce rêve d’unification.
              Car contrairement à Renan qui expose de manière assez séduisante ce qui fait une nation dans sa conférence « qu’est-ce qu’une nation ? » je pense que la langue est un élément incontournable. Elle fait partie du « génie » de chaque peuple. Elle sutructure la pensée et l’appréhension.
              Quel peuple acceptera de s’en déssaisir, comme il s’est déssaisi de sa monnaie ?
              C’est ainsi, c’est l’Europe. Moi je l’aime comme ça.


              • Orélien Péréol Aurélien Péréol 21 mai 2009 19:37

                Il y a aussi des pays qui parlent plusieurs langues depuis longtemps comme la Suisse et d’autres très différents et parfois ennemis qui parlent la même langue (irlande et Royaume-Uni ; Allemagne et Autriche...)
                il y a aussi de grands ensembles (Inde, Russie, USA...) avec un sentiment d’appartenance.
                S’il fallait absolument une langue, il faudrait arrêter et il aurait mieux valu ne jamais commencer. Cela ne me paraît pas juste.


              • phiconvers phiconvers 21 mai 2009 21:36

                Avez-vous supposé que les peuples d’Europe ne souhaitent pas forcément se mélanger et se dissoudre en peuple européen ?


                • Orélien Péréol Aurélien Péréol 21 mai 2009 22:12

                  Et vous ? Avez-vous supposé que les peuples d’Europe ne souhaitent pas forcément se mélanger et se dissoudre en peuple européen ? (lol)

                  Je propose de penser que la construction européenne implique une création d’un peuple européen et pas seulement d’une politique « étatique » élargie à l’Europe.
                  Il me semble qu’y penser aiderait à le faire advenir.
                  Ce peuple européen ne renoncerait pas à sa singularité nationale. Pour prendre un exemple, les Bretons se sentent Français, ce n’est pas l’un à la place de l’autre, ni l’un en diminution de l’autre.


                • décurion 22 mai 2009 11:46

                  Apparemment vous repprochez au débat de se concentrer Europe Libérale Contre Europe Sociale au détriment de la construction d’un peuple européen.
                  Il me semble qu’un smic européen ferait plus pour l’entente des peuples, qu’une seule directive Bolkestein, et plus que jamais, c’est le choix du contenant, et non du contenu qui importe, combien même , le peuple aurait il été dissous par ses dirigeants.


                  • Orélien Péréol Aurélien Péréol 22 mai 2009 18:34

                    Si je peux me permettre, ce n’est pas tout à fait ça. D’abord je ne reproche rien, je cherche à comprendre comment c’est, de quoi c’est fait...
                    Je vois que le débat ne porte que sur l’action des élus et des Etats entre eux. Dans ce cadre là, la question du libéralisme et du socialisme me paraît une discussion importante et même fondamentale.

                    Je vois que personne ne cherche à créer un sentiment positif d’appartenance à l’Europe, qui pourrait se fonder sur une vaste culture commune qui a essaimé partout dans le monde (j’ai oublié d’ailleurs sciences et techniques).

                    Je pense enfin que si ce mouvement d’adhésion personnelle et populaire à l’Europe à l’appartenance à un peuple européen en création se faisait, ce ne serait pas en diminution, au détriment du débat sur les politiques qu’il faut faire au niveau global des Etats unis. A ce niveau, le débat resterait très certainement divisé sur Europe libérale ou Europe sociale, car c’est une dimension fondamentale de la politique à un certain niveau de globalité.

                    Quant à ce que les Etats nous envoient un SMIC européen, c’est continuer une construction européenne « hiérarchique » fondée sur la convergence de l’action des Etats.


                  • Candide Candide 22 mai 2009 12:27

                    Le peuple, parlons en ! Il serait temps qu’il se soulève. 


                    Lisez-donc ceci :


                    • Dolores 24 mai 2009 18:59


                      L’Europe n’existe et n’est profitable que pour un petit nombre et c’est pour eux qu’elle a été décidée.
                      Il ne peut y avoir de peuple européen, les peuples ont toujours été tenus à l’écart des décisions politiques.
                      En 60 ans, il a demandé 2 fois l’opinion des peuples sur l’Europe.
                      La première fois, c’était pour le traité de Maastricht et j’ai pu constater comment on avait « bourré le mou » des jeunes en les chargeant d’expliquer à leur parents toute la beauté du traité pour les inciter à voter dans le « bon sens ».
                      La deuxième fois, c’était pour le traité constitutionnel. Tous le monde avait eu le temps, en 13 ans, de se rendre compte des « bienfaits » du traité précédent, et 55% l’ont rejeté.

                      C’est là qu’on peut mesurer la « souveraineté du peuple » et la « démocratie ».
                      Ce traité, rejeté par le peuple, a été ratifié par les politiques de l’assemblée nationale !
                      Il en va de même avec les lois édictées par Bruxelles et pour lesquelles l’Assemblée nationale est une simple chambre d’enregistrement.
                      Et on veut faire revoter ces méchants Irlandais pour les obliger à adhérer à quelque chose qu’ils rejettent. Sans doute après pourra-t-on dire qu’ils ont exprimé leur volonté de dire « oui ».
                      Et combien l’Europe ne rencontre aucune opposition !

                      Ce n’est en aucun cas l’Europe des peuples qui a été recherchée hier et qui est encore recherchée aujourd’hui, mais l’Europe des industriels, des financiers, celle qu’on appelle
                      l’Europe des marchands, et ce sont les politiques, au nom de la souveraineté du peuple usurpée,qui s’emploient à la construire.
                      Les peuples, il n’en est question que pour l’exploitation que le monde du pouvoir de l’argent
                      peut en faire. Ils sont mis en état de précarité pour faire en sorte qu’ils acceptent tout.
                      Il n’ y a jamais eu autant de pauvres que depuis que nous sommes « européens ».

                      L’erreur est de croire que nous avons une culture ou une religion commune.
                      Chaque peuple a des us et coutumes très différents qui ont été forgés par 2000 d’Histoire différente (même si elle s’est trouvée mêlée, lors de guerres en particulier) et qui ont renforcé les particularités de chacun.
                      Il faudrait comparer l’emprise de la religion en France et en Pologne aujourd’hui et son intervention dans la vie publique, par exemple.
                      Nous ne voyons pas les mêmes faits de la même façon.

                      On nous serine que nous devons faire des compromis et donc de tout abandonner de ce qui caractérise un peuple et qui fait son histoire, ses convictions profondes et son originalité.
                      Compromis dans la bouche des politiques se rapproche trop souvent à mon goût de compromission.
                      L’élection de députés européens , tous convaincus que l’Europe à laquelle ils contribuent est ce qu’il y a de mieux pour le 10% de la population qu’ils défendent, n’est que la façade derrière laquelle se cache une vrai dictature.
                      C’est bien le problème du futur électeur ; aller voter pour un député affirme que vous soutenez l’Europe d’aujourd’hui et que le système peut perdurer ; ne pas y aller laisse le champ libre à ceux qui justement se fichent des peuples comme d’une guigne.
                      Dilemme !

                      Individuellement (ou collectivement) les peuples , si on ne les manipule pas, n’ont aucune raison d’hadhérer à cette Europe qui ne veut que les exploiter au profit de quelques uns.


                      • Orélien Péréol Aurélien Péréol 24 mai 2009 20:49

                        Je ne partage pas ce point de vue du peuple manipulé, d’une démocratie vidée de son contenu...
                        Vous écrivez : « Ce n’est en aucun cas l’Europe des peuples qui a été recherchée hier et qui est encore recherchée aujourd’hui, » par qui ?
                        Mon texte appelle à un rapprochement des peuples fondée sur la culture (au sens de civilisation) de l’Europe qui a essaimée partout. Cela ne nie pas les différences internes, elles sont à mon sens moins fortes que ce qui peut rassembler (les Japonais et souvent les Japonaises étudient Chopin pour avoir un prix de piano au conservatoire de Paris). Mais aussi, sciences et techniques... ont été créées en Europe.

                        Si les peuples recherchaient leur unité, les votes et revotes qui sont odieux ne seraient pas possible et suciteraient des luttes politiques européennes, chacun allant dans les rues de sa ville ou de la ville la plus proche bien sûr.

                        Se plaindre que les puissants du monde n’organisent pas les choses selon les bons principes me paraît, au fond, conservateur.

                        Vous croyez savoir ce que les peuples feraient s’ils n’étaient pas manipulés... Vous êtes drôlement fort ou forte !


                      • Dolores 25 mai 2009 18:40


                        Votre conception de la culture est très superficielle. Et l’exemple japonnais que vous prenez le démontre d’excellente façon.
                        Certes les japonais étudient Chopin -pour « avoir un prix » - mais cela ne les fait pas pour autant se sentir Français ou Européens, ils demeurent attachés à leur culture.
                        Quand je lis des auteurs étrangers, je connais toutes les différences qui les séparent de mon identité et de « ma » culture. Les apprécier ne m’oblige aucunement à adopter leur nationalité et leurs coutumes !
                        Les sciences et techniques, quelque soit leur origine, sont des productions neutres qui peuvent réunir quelques personnes de nationalités différentes momentanément et dans un but très précis . Ils partageront des formules mathématiques mais pas forcément une certaine conception de la vie qui se rattache à chaque peuple en particulier.

                        Je ne sais pas ce que feraient les peuples s’ils n’étaient pas manipulés mais en revanche je sais ce que font les peuples quand ils sont manipulés : ils laissent s’établir une dictature et courbent l’échine.

                        Si vous êtes honnête vous reconnaitrez que beaucoup de peuples européens auraient voté « non » au traité constitutionnel mais qu’on s’est bien gardé, dans nombre de pays, de faire un référendum et que ce traité a, en majorité, été signé par des politiques en assemblée nationale pour justement empêcher les peuples de s’exprimer sur l’avenir qu’on leur réserve
                         indépendamment de leur volonté.

                        Vous reconnaîtrez que les politiques se sont assis sur les 55% de « non » français signifiant par là que le peuple « souverain » compte pour du beurre aux yeux de ceux qui sont leur représentants. Alors, bonjour l’Europe des peuples !
                        C’est l’Europe de politiques au service des marchands, le peuple n’étant présent que dans la mesure où il sert les uns et les autres.

                        Si vouloir le bien général, et pas seulement celui de quelques particuliers, c’est se monter conservateur alors je suis conservateur.
                        Avoir de bons principes serait-il devenu une tare au yeux des convaincus que l’Europe doit se faire en écrasant la volonté des peuples à disposer d’eux-même ?

                        Mais si être novateur, c’est vouloir l’Europe des marchands et des brigands en suivant aveuglément les propagandes politiques, je ne marche pas quelques soient les arguments tirés par les cheveux de culture ou de religion.

                        Il me semble que vous êtes, vous-même, légèrement manipulé par une idéologie


                        • Orélien Péréol Aurélien Péréol 25 mai 2009 19:35

                          Eh bé !
                          J’ai donc une vision superficielle de la culture. Je ne suis pas honnête. Je tire les arguments par les cheveux. Je suis manipulé par une idéologie.

                          Vous, vous voulez le bien général, vous avez de bons principes et vous démontrez quand vous écrivez !

                          Eh bé !


                        • Sybille 25 mai 2009 23:17

                          « Il ne suffit pas de voter pour être en démocratie » !

                          Voilà bien une question qui devrait nous préoccuper en ces temps d’élections.

                          Je ne m’amuserais pas en retournant la formule, et pourtant ! Le fait de confisquer un vote (2005) est il un fait démocratique ?
                          Passons, j’ai tant d’autres questions troublantes qui me viennent à l’esprit !

                          Des mandats de plus en plus délégatifs qui ne font même plus semblant d’être représentatifs ! 
                          Des doctes assemblées dotées d’infinis pouvoirs qui sont uniquement cooptées !
                          Un parlement de parodie mais élu au suffrage universel !
                          Le marketing des lobbies mafieux en guise de programme !
                          Des milliardaires contrôlant les médias !
                          Des partis usés à la recherche de financement !
                          Des découpages électoraux construit pour générer d’improbables majorités
                          Des minorités alternatives condamnées à mourrir face à une improbable majorité électorale si faiblement majoritaire dans la réalité !
                          Des élections servant à légitimer les décisions de nouveaux aristocrates !
                          Des consitutions modifiées à la sauvage, des référendums zappés, des élections à rejouer tant que le résultat n’est pas correct !
                          Des plans B inexistants sauf s’ils sont dictés par la crise qui désavoue les anciens traités ! 
                          Est-ce bien cela la démocratie ?
                          Et bien, ,je dis non et même si cela était, je cesserais immédiatement de me dire démocrate !

                          Bizarre ! Dans mon esprit la démocratie se rapprochait bien davantage de l’anarchie que de l’oligarchie, en ouvrant constament le champ des possibles plutôt qu’en le verrouillant, façon pensée unique, façon UMPS. Je croyais qu’une démocratie pouvait sans cesse être bousculée par des résistances, chaque fois renouvellée par ses propres courants initialement minoritaires.

                          Cette construction Européenne n’a pas tenue ces promesses, ni aucun des rêves (le fédéralisme en est un) qu’elles portaient ! 
                          L’autisme ou le refus autoritaire de prendre en compte la volonté des peuples divers qui la constituent ne peut plus aboutir dans un sens favorable à la démocratie. 
                          Au contraire, ces dénis répétés sonnent comme le chant du cygne de la démocratie et la consécration de tendances néoféodales qui fleurissent un peu partout dans l’ancien « monde démocratique » ! 

                          Alors oui je suis d’accord qu’ « Il ne suffit pas de voter pour être en démocratie » !
                          et même qu’il devrait être urgent de ne pas légitimer un tel système si inquiétant pour la démocratie !
                          Il ne faudrait pas oublier que bien des dictatures sont souvent nées d’abord des urnes ! 


                          • Dolores 26 mai 2009 16:07


                            @ l’auteur

                            Je vous ferai remarquer que c’est vous qui parlez de bons principes dans votre précédent commentaire et que personnellement je n’avais pas employé ce terme.
                            Si vous relisez mon 1° commentaire, vous verrez que je me suis contentée de commenter votre article selon mon opinion personnelle, mais c’est vous qui m’avez prise à partie en le commentant. Ne soyez donc pas étonné que j’ y réponde dans le ton que vous avez employé !

                            Je suis dubitative quand je lis sous votre plume : « Se plaindre que les puissants du monde n’organisent pas les choses selon les bons principes me paraît au fond conservateur ».

                            Est-ce à dire qu’avoir de bons principes est démodé aujourd’hui, et que pour être « in » il faut en avoir de mauvais ?

                            Est-ce a dire que vous trouvez normal que les « puissants » aient le droits d’avoir des mauvais principes - ou pas de principes - au nom de leur puissance et que les 90% restant de la population n’ont que le droit de fermer leur gueule et de subir ?

                            Est-ce à dire que vous approuvez cet état de fait ?
                            C’est cela que vous appelez la démocratie ?

                            Si les puissants avaient quelques bon principes nous ne serions pas dans la crise aujourd’hui.


                            • Orélien Péréol Aurélien Péréol 26 mai 2009 21:57

                              Je ne partage toujours pas votre façon de voir.
                              Je vais prendre juste un point, si vous le voulez bien : « Si vous relisez mon 1° commentaire, vous verrez que je me suis contentée de commenter votre article selon mon opinion personnelle, mais c’est vous qui m’avez prise à partie en le commentant. » Cette phrase est réversible.

                              Un autre point : « Si les puissants avaient quelques bon principes nous ne serions pas dans la crise aujourd’hui. »
                              Eh bien, nous donnons aux puissants leur puissance. Se plaindre est conservateur parce que cela ne dérange personne.
                              A l’action, citoyenne !

                              Il appartient aux peuples nationaux européens de créer un peuple national européen. On n’ya va pas. Tout le se plaint des élus, personne ne met en cause son attitude. Personne n’engage d’actions positives.

                              Je crains qu’en l’absence de peuple européen, les élections européennes ne soient pas toujours perçues comme vous les percevez, c’est-à-dire l’élection de gens mauvais qui manipulent... etc. et qu’après un certain temps et l’affrontement difficile de situations économiques difficiles, les peuples nationaux ne retournent à l’Europe culturelle (civilisationnelle) et guerrière.

                              « Si les puissants avaient quelques bon principes nous ne serions pas dans la crise aujourd’hui. » non Dolorès, non.
                              C’est au peuple, c’est à nous de participer activement à la vie politique, et l’idée d’élusmauvais s’opposant à un peuple bon, me paraît conservatrice. On pleure, on n’a pas les élus qu’on mérite, l’Europe fait n’importe quoi... et vraiment cette attitude ouvre un boulevard à ceux à qui nous donnons notre parcelle de pouvoir.

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