L’Allemagne, double bénéficiaire de l’euro
Il y a près de 25 ans, la France a poussé l’adoption d’une monnaie unique européenne à son partenaire allemand, pensant le ligoter au projet européen. Mais en réalité, ce projet fou et artificiel s’est révélé être un effarant outil de domination économique de l’Allemagne sur ses partenaires.
C’est ce qu’a souvent souligné Jacques Sapir sur son blog. Non seulement l’euro n’a pas apporté le moindre bénéfice en matière de croissance ou de puissance, mais il a nourri, au contraire, bien des déséquilibres que certains pays européens paient cash aujourd’hui, quand d’autres, comme l’Allemagne, bénéficient d’une balance commerciale largement excédentaire, signe d’un enrichissement au détriment de ses partenaires, et d’une facture abaissée pour sa dette souveraine, tout en pouvant dicter ses conditions aux autres pays puisque Berlin est désormais le créancier de dernier ressort de la zone euro. L’euro s’est révélé être un outil impitoyable de domination des forts sur les moins forts, et encore, dans une compétition dont les dés sont largement pipés, outre le fait de ne clairement pas être justes.
Oui, l’euro a apporté croissance et puissance, mais uniquement pour l’Allemagne, et au détriment de ses partenaires, qui n’ont ni croissance, ni même libre-arbitre pour certains, obligés qu’ils sont d’accepter les règles venues de Berlin, comme la camisole budgétaire. Un destin malheureusement prévisible, d’autant plus que l’Allemagne s’est adaptée à la nouvelle donne.
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