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Accueil du site > Actualités > Europe > L’apostasie européenne

L’apostasie européenne

Il faut se souvenir d’une des frasques de Jacques Chirac, à savoir que « les racines de l’Europe sont autant musulmanes que chrétiennes », ainsi que de son refus de voir inscrit dans la constitution européenne un simple rappel des racines chrétiennes de l’Europe, afin de comprendre qu’est ce qui a pu pousser nos deux derniers papes à accuser l’Europe d’apostasie. Accusation grave, que l’on retrouvât dans la bouche de Jean-Paul II en 2003, et qui  revint à l’occasion d’un discours de Benoit XVI aux participants au congrès promu par la commission des épiscopats de la communauté européenne le 24 mars 2007. Inutile de faire ici un cours d’Histoire, n’importe quel livre sur l’Histoire européenne, fut-il une simple chronologie, démontre que l’Europe est chrétienne, et qu’elle n’a en tous les cas aucune autre racine religieuse, hormis, à la limite, païenne, mais le christianisme incorporât en lui-même nombre de ses traditions anciennes.  

Notons juste, pour la petite histoire de l’Histoire, que Sylvain Gouguenheim prouvât, avec son livre ô combien polémique « Aristote au mont Saint-Michel », que l’Europe médiévale conservât en son sein les traditions grecques, ce qui dément le truisme selon lequel la renaissance intellectuelle de l’Europe, s’il y en eut une, vint des apports islamiques. Il est assez étonnant de constater que ce livre fut reçu, dans les cénacles universitaires gauchisants, avec une singulière levée de boucliers, comme si une telle vérité attentait à la religion musulmane, ou comme si elle dénotait une fierté malsaine. Il est pourtant difficile de comprendre en quoi dire que l’Europe fut nourri du seul lait du christianisme est infâmant, et en quoi cela entache-t-il la grande religion musulmane de quoi que ce soit. Si j’écrivais un livre montrant que l’Iran ne doit rien au christianisme, cela serait-il calomnieux pour Rome ? Il y a décidément des réactions modernes qui sont parfois difficiles à saisir, si l’on ne prend pas en compte leur farouche volonté névrotique de n’avoir ni racines, ni identité, ni fierté d’aucune sorte.

L’Europe, donc, ne veut plus se dire chrétienne ; elle ne veut plus l’être carrément : elle est laïque, démocratique, droit-de-l’hommiste, et point c’est tout. Déjà, il convient de remarquer comme tout ceci porte une contradiction en soi, parce que sans christianisme, jamais démocratie, laïcité ni conception de droits pour l’homme n’eussent été conçues. C’est sur le terreau du christianisme que ces idées apparurent en Europe ; en reniant leur génitrice, celle-ci se trouve bien ingrate, bien orpheline, et l’on découvrira bientôt qu’elle est perdue, suspendue dans le vide, virevoltante dans le fameux abîme de l’athée, pour parler comme Chateaubriand. Autre ingratitude à souligner : la création de l’Union Européenne fut en grande partie d’inspiration démocrate-chrétienne. Alors là encore, l’Europe se comporte comme un gamin capricieux et parricide.

Mais, en vérité, tout ceci n’est pas très important : l’Histoire n’a que faire des rappels de formes et des ingratitudes. Le problème de la déchristianisation de l’Europe touche des points plus essentiels, il touche, par exemple, la nature de son âme tout entière. En reniant ses racines, l’Europe se nie dans son identité et dans son essence, ce qui, conséquemment, entraine le corps politique européen à être inefficace, à se chercher, et à ne susciter aucune grande adhésion. Car l’on ne rattache pas les peuples à de banals et prosaïques projets de libre-circulation, de marché commun ou de démocratismes ; non, on les rattache à des identités fortes, fortes parce qu’anciennes, fortes parce que transcendantes. Au sujet de la transcendance, Jean-François Mattéi vient d’écrire un livre formidable sur l’actuel manque de perspective de l’âme européenne, âme qui se vide de jour en jour de ses particularités et de son potentiel ; ce livre s’appelle « Le regard vide. Essai sur l’épuisement de la culture européenne », livre que je conseil à tous. Il rappelle que la singularité de l’Europe fut toujours un regard éloigné sur le soi et sur le monde, un souci d’idéalité et de transcendance, soucis que le christianisme nourrit pendant des siècles grâce à sa nature et la grande culture qu’il permet et suppose. En abandonnant le christianisme, en niant son influence et son Histoire (attitude proche d’un négationnisme pur et simple), l’Europe perd non seulement de son âme, mais se détache surtout de ce qui la permet.

Pour terminer mon propos, simple et rapide réflexion d’un jeune qui déplore la perte des repères, l’absence de sens donné désormais à l’existence et la vacuité qui gagne partout du terrain, je laisse la parole à Benoit XVI en citant un passage de son discours du 24 mars 2007 dont j’ai parlé plus haut, et qui, que l’on soit d’accord ou non, donne à réfléchir sur l’Europe, son passé, son avenir et sa nature :

« Tout cela fait apparaître clairement que l’on ne peut pas penser édifier une authentique "maison commune" européenne en négligeant l’identité propre des peuples de notre continent. Il s’agit en effet d’une identité historique, culturelle et morale, avant même d’être géographique, économique ou politique ; une identité constituée par un ensemble de valeurs universelles, que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique, mais fondateur à l’égard de l’Europe. Ces valeurs, qui constituent l’âme du continent, doivent demeurer dans l’Europe du troisième millénaire comme un "ferment" de civilisation. Si elles devaient disparaître, comment le "vieux" continent pourrait-il continuer de jouer le rôle de "levain" pour le monde entier ? »


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33 réactions à cet article    


  • Hieronymus Hieronymus 27 novembre 2009 13:19

    Oui nouvelle felonie de ce vil demago Chirac !
    traitre a la France, traitre a l’Europe, traitre a notre Civilisation ..
    les racines de notre civilisation europeenne, les voici :
    http://cliophoto.clionautes.org/galleries/HISTOIRE/Moyen-Age/Chretiente/ange_sourire.JPG
    elles sont merveilleusement symbolisees par l’Ange au Sourire de Reims


    • Internaute Internaute 27 novembre 2009 14:56

      Cet article soulève de bonnes questions sans y répondre.

      L’élite européenne se complait dans un masochisme destructeur qui renie tout ce qui a fait la force de l’Europe. Les valeurs du christianisme n’ont certes rien d’extraordinaire. Les 10 commandements sont appliqués même dans les tribus papoues les plus primitives sans qu’il soit besoin de les christianiser. Connaissez-vous une société où il est bien vu de tuer, d’insulter ses parents, de voler son voisin et de n’aimer personne comme soi-même ? Restons humbles sur les « valeurs », mais restons ferme sur notre civilisation. Le christianisme est la tradition européenne même si d’autres rites auraient pû nous servir.

      Trés curieusement les pires bouffeurs de curé sentent un vide absolu à l’idée que l’Eglise disparaisse et se dépêchent de la remplacer. Ils refont la même chose sous un autre nom. Ainsi, les maires bâptisent les enfants aprés avoir marié leurs parents, les ONG ont remplacé les oeuvres charitables des anciennes dames patronesses et les démocrates droits-de-l’hommistes ont une étroitesse d’esprit qui est pire que celle des directeurs de consciences les plus rigides. On n’est plus condamné à 3 notre père et 2 je vous salue marie aprés avoir confessé ses péchés. On est condamné à 2 jour de travaux d’intérêt public aprés avoir confessé (plaidé coupable) devant un fonctionnaire qu’on a eu une une mauvaise pensée en regardant une chance pour la France occuper un poste dont on aurait bien envie dans l’administration. L’Europe voudrait l’Eglise sans Dieu.

      L’Europe s’est bâtie sur le travail et l’excellence de ses habitants. Ce sont trois valeurs qu’elle renie, les habitants étant la première de ces valeurs. Notre élite fait tout pour que le terreaux sur lequel a poussé notre puissance disparaisse. On nous présente le métissage comme une valeur universelle et un bienfait alors qu’il porte en lui les germes de notre disparition.

      On pourrait toujours chercher des coupables. Il y a milles intérêts de classe et de castes, mille lobbies qui oeuvrent dans le même sens. Au bout du compte il me semble que chacun d’entre nous porte sur son dos une immense fatigue d’être là et ne supporte plus le poids de l’héritage. Dans Blow-Up Antonioni utilise l’allégorie du riche qui part à poil dans désert aprés avoir fait sauter sa belle villa.

      Ceci dit, l’Europe a des ressources inespérées. On s’est remis de la Révolution Française où pourtant les excès dépassaient largement ceux d’aujourd’hui. Gardons l’espoir.


      • Gollum Gollum 27 novembre 2009 15:01

        Que voilà un texte qui fait plaisir ! 


        Même si j’ai bien des critiques à adresser à l’Église de Rome.

        Mias comme on dit : faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain..

        Il est clair que depuis que l’Europe et la France en particulier a tourné le dos à son christianisme, la médiocrité a tout envahi.. D’un autre côté, cela était fatal car l’Église a très tôt dévié vers un christianisme de moins en moins fidèle à ses origines..

        • Massaliote 27 novembre 2009 15:44

          Article remarquable. « En reniant ses racines, l’Europe se nie dans son identité et dans son essence, ce qui, conséquemment, entraine le corps politique européen à être inefficace, à se chercher, et à ne susciter aucune grande adhésion. Car l’on ne rattache pas les peuples à de banals et prosaïques projets de libre-circulation, de marché commun ou de démocratismes ; non, on les rattache à des identités fortes, fortes parce qu’anciennes, fortes parce que transcendantes. » Tout est dit. A qui profite le crime ? Quels sont ses commanditaires ? Souvenons nous. « Du passé, faisons table rase ». Ajoutons le plan Marshall et nous nous trouvons devant la collusion de prétendus antagonistes.


          • beubeuh 27 novembre 2009 16:10

            « Il est pourtant difficile de comprendre en quoi dire que l’Europe fut nourri du seul lait du christianisme est infâmant »
            Ce n’est pas infâmant, c’est juste faux. L’Europe a un héritage chrétien, païen (très important puisqu’il conditionne en grande partie la ritualité chrétienne elle-même), juif, bien sûr (le barbu sur sa croix était circoncis, je vous le rappelle) et enfin musulman dans certains pays. Elle a été bâtie aussi bien par des chrétiens que par des incroyants. Le cadre chrétien a permi les plus belles réussites artistiques et philosophiques, mais aussi les pires horreurs. Il ne s’agit donc pas de déterminer si le christianisme est positif ou négatif (à chacun de juger) mais de refuser le concept de religion officielle.
            Vous affirmez péremptoirement que le manque d’adhésion et de cohésion de l’Europe est due à sa déchristianisation. Vaste blague : l’histoire de l’Europe au Moyen-âge, c’est quand même celle de chrétiens qui ce foutent sur la gueule entre eux pour des motifs religieux...et d’ailleurs les pires conflits ayant eu lieu sur le sol Européen depuis la seconde guerre mondiale (Irlande du Nord et Yougoslavie) ont été des affrontements entre différentes sectes chrétiennes. Donc vouloir s’accrocher à ces racines chrétiennes, c’est aussi vouloir conserver à tout prix ces sanglantes luttes intestines qui faisaient le charme de notre continent. Non merci.
            Je précise que je n’ai rien contre les chrétiens, mais vouloir en faire une religion d’Etat n’est rien d’autre qu’une source d’emmerdements.


            • jullien 27 novembre 2009 17:41

              L’article pose des questions très intéressantes : ne serait-ce que pour cette raison, nous pouvons remercier l’auteur.
              Toutefois, il convient de ne pas tout confondre. En particulier, il convient de ne pas confondre l’Europe au sens géographique, l’Europe au sens de la civilisation européenne et « l’Europe » au sens de l’Union Européenne.
              Ce n’est qu’à condition de faire la distinction entre ces trois notions que l’on peut trouver des réponses correctes aux questions posées implicitement par l’article.


              • Marc Bruxman 27 novembre 2009 19:05

                L’europe a effectivement des racines chrétiennes.
                Mais cela n’a rien à foutre dans sa constitution.

                Et depuis effectivement il y a eu tellement d’influences venant d’autres parties du monde qu’il vaut mieux mettre cet aspect chrétien en veilleuse, de même qu’il ne faut pas encourager des manifestations autres que privées des religions en général.

                Les religions telles qu’elles ont été définies rentrent en collision frontale avec la civilisation marchande et l’un doit battre l’autre. Tout cela ne remarchera que si une religion devient compatible avec le commerce.

                Pour le reste, quand même vu la société rétrograde que prone Benoit 16 (Benoit a fait mieux que Rocky) je ne pleurerai pas l’église si elle disparait.


                • Iren-Nao 28 novembre 2009 10:33

                  @ M Bruxman

                  Vous ecrivez : Les religions telles qu’elles ont été définies rentrent en collision frontale avec la civilisation marchande et l’un doit battre l’autre.

                  Vous avez raison il est necessaire de liquider cette civilisation de marchands de merde. Mieux vaut Benoit machin que Sarko

                  Iren-Nao


                • Louise Louise 27 novembre 2009 19:15

                  Nier l’influence de l’Eglise en Europe est un non-sens. Les « droits de l’homme » ne sont-ils pas directement issus de l’Evangile ?
                  Il ne manque pas de négationnistes qui s’ignorent...(ou font semblant)
                  C’est encore plus surprenant quand c’est le fait de Chrétiens...


                  • Louise Louise 27 novembre 2009 19:18

                    « Pour le reste, quand même vu la société rétrograde que prone Benoit 16 (Benoit a fait mieux que Rocky) je ne pleurerai pas l’église si elle disparait. »

                    Et c’est quoi, cette société rétrograde prônée par Benoît XVI ?


                    • vero87 27 novembre 2009 19:21

                      Racines chrétiennes de l’Europe ? ahahah
                      faut-il rappeler qu’Europe est une « divinité païenne »
                      fille d’Agenor roi de Tyr (donc phénicienne)
                      séduite par Zeus (Par Zeus !) métamorphosé en Taureau !
                      Le christianisme n’est pas la racine de l’Europe, tout au plus un mauvais fruit qui ne vaudrait pas grand chose sans le droit romain et la pensée grecque ! (Grèce qui a d’ailleurs inventé la démocratie que la chrétienté a bien évidemment oublié pendant 18 siècles !
                      Quant aux droits de l’homme, soit disant inspirés de l’Evangile n’oublions pas qu’il a fallu attendre 1789 pouir en voir la couleur, c’est à dire juste au moment où l’on raccourcisssait quelques curés ! donc toutes les valeurs modernes de l’europe ont été conquise sur l’Eglise ! parfois avec de chrétiens sincères, catholiques et protestants !


                      • ELCHETORIX 27 novembre 2009 19:33

                        bonsoir l’auteur ,
                        votre article est assez clair et démontre que l’Europe qui est en venir constant a ses racines , outre , païennes mais chrétiennes , et plus seulement , ce à quoi , je souscris un peu à votre analyse , puisque cette Europe actuelle étant pluri-etchnique se veut laïque et droit-hommiste comme vous l’écrivez , les musulmans , à juste raison , ont apporté leur tradition et leur « civilisation » qui ne peut qu’enrichir en tradition notre vieille Europe ; je suis d’accord avec vous , mais pas de la façon US qui juxtapose de multiples peuples qui ne font que se côtoyer pour ne pas dire s’ignorer , sauf le « élites » des différentes communautés « of course »
                        En résumé , une Europe accueillante , certes , mais pas comme aux USA , où seul le marché libre compte , au détriment de la reconnaissance des diverses communautés qui s’entre-croisent , sans jamais fusionner , sauf pour quelques personnes à l’esprit plus ouvert ou plus libre !
                        Donc , pour moi , élaborer une Europe à l’Américaine , c’est NON .
                        Cordialement .
                        RA .


                        • libellule 28 novembre 2009 01:51

                          ding dung dong

                          mais l’europe (et la france) est déjà une « juxtapositions » de multiples peuples qui ne font que se côtoyer pour ne pas dire s’ignorer ...


                        • jullien 27 novembre 2009 21:07

                          Je reprends sur les distinctions à apporter.
                          Le mot Europe désigne d’abord un espace géographique, le sous-continent européen (ou le continent pour les tenants de la géographie traditionnelle). Les limites attribuées à ce sous-continent sont habituellement la mer Egée, l’Atlantique, l’Arctique et l’Oural.
                          Le nom d’Europe désigne aussi une civilisation à laquelle on a attribué le nom de l’espace géographique qu’elle occupe.
                          Enfin, ces dernières décennies, un projet politique est apparu prônant l’unification de cet espace ou de cette civilisation (l’ambiguïté du projet explique les empoignades sur la « vocation » de la Turquie à rejoindre l’Union Européenne) en une seule entité politique.
                          L’auteur affirme la thèse selon laquelle la perte d’influence du christianisme dans les populations du sous-continent européen entraîne la disparition de l’identité culturelle de la civilisation européenne et la dérive du projet d’unification politique qui repose désormais sur du vide. L’enjeu du débat est de discuter cette thèse.
                          Rochedy, vous me rendez un très mauvais service en m’ayant donné l’envie de disserter sur ce thème. 


                          • njama njama 28 novembre 2009 00:59

                            Pour que l’Europe soit apostate, il eut fallu que cette Europe qui fait partie de votre imaginaire existât d’abord, ce qui n’a jamais été le cas.
                            Il y a bien eu le saint empire romain-germanique, mais c’est insuffisant.
                            Vous oubliez aussi 3 siècles d’Andalousie, et la présence juive qui traverse tout cet espace depuis fort longtemps.

                            L’Europe cherche son identité, et son projet politique ne sachant rassembler, elle cherche matière pour recoller les morceaux.

                            Vous oubliez de vous attardez sur tout ce qui fait et a fait que ce christianisme a tant déplu et a été refoulé à la marge. Il a simplement échoué dans ses objectifs évangéliques, et à mon idée, si vous tentez de raccrocher cette vielle casserole comme étendard de vos fantasmes fédérateurs, je crains simplement que vous n’echouiez et que vous soyez fort décu.
                            Le monde qui s’ouvre à nos yeux aujourd’hui est vaste, il dépasse déjà de bien loin ces petites frontières européennes, il porte à voir vers tant de nouvelles cultures qui ne demandent qu’à se connaitre, et s’apprivoiser entre elles. Ne rétrécissez pas notre horizon s’il vous plaît !
                            Vous allez avoir du mal à convaincre la jeunesse. Evangélisez si vous voulez, c’est votre liberté, mais que l’on ne nous impose pas ça d’en haut.

                            Ne restez pas accroché à votre petit clocher ... l’univers spirituel est si vaste.


                            • njama njama 28 novembre 2009 01:32

                              L’’Europe : mythes et réalités
                              Une conférence d’Annie Lacroix-Riz, historienne.

                              L’Europe, une construction contemporaine ?


                              • phiconvers phiconvers 28 novembre 2009 09:11

                                Un bel et brillant article, que j’applaudis !
                                J’ajoute que l’on voit à quel point la laïcité était un produit même du christiannisme qui est balayée quand elle prétend s’appliquer à d’autres religions...


                                • beubeuh 3 décembre 2009 15:18

                                  N’importe quoi. Il y a pleins de religions ou la laïcité s’applique bien mieux que dans la culture chrétiennes. Le mot Français de « laïcité » est à peu près intraduisible dans les autres langues européennes.


                                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 28 novembre 2009 09:19

                                  1) Qui veut nous imposer des racines veut nous immobiliser et donc nous dénier le droit à nous déraciner, à savoir celui la liberté de penser en non-chrétiens. Le terme de source est plus juste : on peut en faire ce que l’on veut, c’est à dire la remettre en question et changer d’orientation sans se perdre.

                                  2) Cette source qu’est le christianisme en Europe est une parmi d’autres sources : agnostique, voire athées (à partir du XVIII éme) qui a rendu possible la laïcité ou séparation des églises et des états , juive, voire musulmane dès lors qu’un grand nombre d’hommes en Europe, citoyens de ses différents pays, se réclament de ces religions dans les sociétés civiles

                                  3) Inscrire la religion chrétienne comme seule source de l’Europe et qui plus est en faire une racine indéracinable, sauf à n’être plus reconnu comme européen, c’est vouloir nous convertir de force tous ceux qui ne se sentent pas chrétiens (du reste quel christianisme ?) et refuser le pluralisme démocratique au profit dont on ne sait quelle théocratie exclusive de tous ceux qui refusent de se laisser approprier dans le cadre une revendication identitaire ethnique de type religeux

                                  Ce qui est la seule source commune de l’Europe démocratique , c’est la liberté de penser, de croire ou de ne pas croire en tel ou tel Dieu, dans le cadre des règles de la république laïque. Je ne vous reconnais pas le droit de contester, bien qu’athée ma qualité de citoyen Européen , ni je ne reconnais au pape d’une religion particulière dont je ne partage pas les convictions, le droit de ma désigner comme étranger à la culture européenne.

                                  Vous me prenez et vous vous prenez pour qui ?


                                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 28 novembre 2009 09:55

                                    J’ ajoute que je refuse qu’une constitution démocratique et républicaine européenne me confère une quelconque identité collective hors celle d’être un citoyen disposant du droit de croire ou de ne pas croire en Dieu et d’avoir les mêmes droits politiques que chacun dont vous-même . En cela je me sens européen et en accord avec les droits constitutionnels que me confère l’UE, avant et après Lisbonne.

                                    Si vous prétendez le contraire, c’est vous qui n’êtes pas au clair avec vos sources européennes. Vous devez confondre l’Europe et le Vatican !


                                  • Iren-Nao 28 novembre 2009 10:43

                                    @ Reboul

                                    Cet excellent article ne vous demande pas de conversion Monsieur, juste de reconnaitre des faits au nom d’une soit disant diversite meurtriere, ce qui ne veut pas dire hair les autres, mais juste a savoir d’ou on vient. Ya point de fleurs sans racines.

                                    Pardonnez cette brutalite Reboul mais oui, je vous prend pour un gnou. D’ailleurs vous marchez en groupe, c’est votre destin.

                                    Iren-Nao


                                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 28 novembre 2009 13:24

                                     
                                    Deux visions de la vie et de la liberté nous distinguent. Gardez la vôtre mais ne prétendez pas en faire un principe constitutionnel valant pour tous.
                                    Même l’église catholique ne parle plus de racine mais de source.
                                    Ce qui nous différencie en effet c’est que, vous, vous pensez être un végétal et pas moi (en ce qui me concerne et aussi en ce qui vous concerne !)


                                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 28 novembre 2009 13:32

                                    Vous parlez pour vous, pas pour moi, ni en mon nom : j’étais à Berlin le 09/11, l’Europe des cœurs était au rendez-vous....


                                  • dom y loulou dom 29 novembre 2009 12:58

                                    j’abonde avec vous là Sylvain

                                    c’est pourquoi l’étendard de l’europe, un vieu drapeau catholique sous lequel les premiers signataires s’assemblèrent dans l’allégresse... qui étaient toutes les têtes couronnées, princières et royales que compte encore l’europe et qui ont bien joué leur jeu « folklorique ».

                                    Leur europe ne l’est pas, pas du tout, mais un marche-pied vers la domination mondiale de the corporation of the crown.

                                    On a essayé de contrecarrer... mais ce sont les média et leurs hypnotisés qui l’ont empêché.

                                    Alea jacta est, 

                                    Le grand danger vient de Copenhague maintenant, bientôt piétinées seront les constitutions qui garantissent les droits citoyens puisque copenhague les abolit au nom du droit spérieur du réchauffement climatique ...

                                    quelle époque formidable...






                                  • Iren-Nao 28 novembre 2009 10:54

                                    @ Rochedy

                                    Tres tres excellent article. 
                                    Une fois de plus le site de defensa.org me semble avoir fait la bonne analyse que je fais mienne :

                                    La mondialisation criminelle des financiers (les marchands) a besoin de la de structuration des societes (droits de l’individu contre le groupe), elle encourage brassage et metissage et disparition des croyances, voire des connaissances et bien sur des religions qui sont avant tout, pour ne pas dire seulement des ciments structurant les societes.

                                    Il ne s’agit pas de replonger dans la bigoterie et le pouvoir de la curaille mais de se ressourcer un peu ou disparaitre.

                                    Les dirigeants actuels n’ont strictement aucune perspective et le seul soucis d’etre elu par les troupeaux de gnous athes.

                                    Merci encore pour cet article

                                    Iren-Nao


                                    • guibbs 28 novembre 2009 11:29

                                      Associer Chrisrianisme et Europe est, à mon avis, une erreur.

                                      En tant que croyant (Je suis Evangélique), l’apostasie généralisée de ce continent et la séduction de l’Islam (en France du moins) m’attrisent mais une lecture attentive de la Bible et aussi de l’Histoire des Religions, montrent que cette évolution est normale et prévisible.

                                      Le Chrisitanisme est comme une onde de choc, que les gouvernements depuis toujours essaient de museler mais qui se propage malgré tout. Cette foi ne peut être l’appanage d’une civilisation batie sur les ruines de l’Empire Romain.

                                      Le Christianisme a, par définition, vocation à transcender les nations.

                                      Le centre du Christianisme ne cesse de se déplacer : au début, c’était Jérusalem, puis ce fut l’Europe, puis l’Amérique...demain la Chine ?

                                      Il faut aussi faire preuve d’honnêteté intellectuelle, et reconnaître que l’Eglise, elle-même, a une part de responsabilité dans cette évolution : pendant des sicèles, elle a appliqué cette règle, que Jésus a reprochée aux Chefs Juifs : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! »

                                      Elle a ajouté des interdits et préscriptions (au nom de sa tradition), que Dieu lui-même n’avait pas exigées : comme le célibat des prêtres, par exemple, dont on voit les conséquences aujourd’hui avec le scandale Irlandais !

                                      Mais au delà de tout cela, je ne me fais aucun souci pour l’avenir du Christianisme qui se renouvelle sans cesse par des conversions partout dans le monde.

                                      Le Christianisme ne s’arrête pas (fort heureusement) à l’Europe.

                                      Pour conclure, je reprends les paroles d’un grand chef juif Gamaliel, qui est cité dans les Actes des Apôtres : « Si cette entreprise est humaine, elle se flétrira, si elle vient de Dieu, vous ne pouvez rien y faire ! »









                                      • dom y loulou dom 29 novembre 2009 12:39

                                        « Inutile de faire ici un cours d’Histoire, n’importe quel livre sur l’Histoire européenne, fut-il une simple chronologie, démontre que l’Europe est chrétienne, et qu’elle n’a en tous les cas aucune autre racine religieuse, hormis, à la limite, païenne, mais le christianisme incorporât en lui-même nombre de ses traditions anciennes.  »


                                        lol... en voilà un cours d’histoire que je vous conseille vivement

                                        http://www.youtube.com/watch?v=IeAGHB99Rpg&feature=related



                                        l’histoire « oficielle » n’a jamais mentionné une bande d’illuminés se prenant pour des dieux.

                                        pourtant ils règnent sur l’europe depuis Constantin en l’an 1000...


                                        • Shaytan666 Shaytan666 29 novembre 2009 16:29

                                          Et dire que moi j’ai toujours pensé que Constantin était né en 272 et mort en 337 et bien me voilà beau  smiley


                                        • Shaytan666 Shaytan666 29 novembre 2009 16:30

                                          Et moi qui ai toujours pensé que Constantin était né en 272 et mort en 337, me voilà beau maintenant  smiley


                                        • dom y loulou dom 29 novembre 2009 13:05


                                          la vraie chrétienté, enfin comme le Logos l’entendait évidemment, sauf votre respect gibbs, ce sont les aom de bonne volonté sous quelque religion officielle d’état sous laquelle ils sont nés.

                                          est-ce vraiment si compliqué à comprendre ?


                                          • Shaytan666 Shaytan666 29 novembre 2009 16:32

                                            Euh ! C’est quoi un « aom » ,


                                          • guibbs 3 décembre 2009 17:37

                                            Que voulez-vous dire par « aom » ?


                                          • Hieronymus Hieronymus 29 novembre 2009 14:43

                                            derniere minute :
                                            les Suisses se seraient prononces par votation en majorite pour l’interdiction des minarets !
                                            une belle baffe ds la tronche de ce pourri de Chirac..
                                            non, les Suisses ne sont pas des fachos, simplement « a Rome fais comme les romains »
                                            donc en Europe les musulmans se doivent de faire comme les europeens, ils peuvent sans probleme pratiquer leur religion a condition de ne pas heurter violemment le modele civilisationnel dominant, c’est pourtant simple !

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