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Accueil du site > Actualités > Europe > L’Europe, c’est fini ?

L’Europe, c’est fini ?

Les chefs d’Etat réunis à Bruxelles en ce début de semaine avaient l’air bien désemparés. Les non français et néerlandais de 2005 ont bloqué toute progression de l’idée et de l’ambition européenne, et l’Union qui compte depuis quelques années 25 pays se doit de fonctionner sur le principe historique de l’unanimité des décisions : autant dire que rien ne se passe... On parle d’encore une année pour rien, suivie d’une année pour réfléchir...

On notera également que, malgré l’importance du sujet, aucun des candidats à la candidature présidentielle en France ne parle vraiment d’Europe (sauf parfois pour réfuter l’idée de l’entrée dans une dizaine d’années de la Turquie). L’idée de ce "post" est de rappeler le caractère impérieux de la nécessité d’un mouvement concernant notre volonté ou non d’une Europe qui progresse.

En effet, la France est dans la zone euro et ne dispose plus de tous les leviers habituels d’un Etat souverain (j’en suis, d’ailleurs, assez content car si nous étions livrés à nous-mêmes dans une alternance démago-gauchisante telle que celle qui s’annonce, nos futurs gouvernants seraient capables de transformer la France en une nouvelle Argentine !) : impossible pour le ministre français de l’économie d’avoir une influence directe sur les taux d’intérêts ni sur le cours relatif de notre monnaie par rapport au dollar, à la livre sterling ou au yen, puisque nous la partageons avec 11 (bientôt 12 avec la Slovénie) autres pays. Ces leviers historiques (à moins d’être la Suisse avec son fameux secret bancaire !) seraient, d’ailleurs, sans doute vains, tant notre économie est dépendante de l’économie européenne et surtout en train de se marginaliser à l’échelle de la planète.

D’un autre côté, la France ayant dit non à une Europe maintenant sans gouvernance efficace, elle est très très mal placée pour proposer quelque initiative que ce soit à ses partenaires. La seule solution semble être que les Français interrogés à nouveau déclarent dans leur majorité vouloir quelque chose que nos 24 partenaires (ou un sous-ensemble d’entre eux) trouveraient intéressant, ou mieux, mobilisateur. Est-ce possible ? Est-ce un fantasme ?

Revenons, pour le savoir, sur les raisons du non et voyons si elles sont toujours d’actualité.

La politique intérieure menée par le pathétique couple Chirac / Raffarin

Nul doute que cet élément a fait voter non un certain nombre de Français même si la question n’était pas celle-ci. Nous pouvons être rassurés : Raffarin est parti et Chirac ne sera plus là dans 11 mois. Une raison de voter non a disparu.

L’immigration et le contrôle des frontières

Cette raison a été invoquée principalement par l’extrême droite et lesdits "souverainistes" : elle est toujours là. Il est loin d’être évident que l’Europe joue en la matière un rôle aggravant la situation, mais cette raison demeure.

On peut cependant arguer qu’il faudrait une sortie complète de l’Europe pour transformer la France en blockhaus (je ne crois pas que la majorité des Français souhaitent cela) ou qu’une Europe relancée s’occuperait plus efficacement de cet enjeu qu’une Europe en panne comme aujourd’hui.

Une bonne pédagogie devrait permettre de limiter aux traditionnels bastions de l’extrême-droite et des anti-européens "souverainistes" les bassins d’invocation de cette raison (soit 20% ou un peu plus des électeurs).

La fourberie d’un Fabius

Le calcul démagogique et extrêmement dangereux fait par Laurent Fabius ne semble pas avoir payé. Il a su être décisif dans cette campagne référendaire en "surfant" sur un mécontentement général et en croyant retrouver sa virginité gauchiste (à laquelle très peu de gens croient). Il semble que tout ceci soit feu de paille. Lolo n’est nulle part dans les sondages....

Révélons un peu plus que notre ex-"plus jeune premier ministre de la France" n’a pas agi par conviction mais par pure manipulation et il sera définitivement marginalisé pour quelques élections présidentielles (il est encore jeune, donc on le verra peut-être revenir en 2017 !). On ne peut pas viser les plus hautes responsabilités et agir de façon aussi irresponsable ! Carton rouge bien mérité pour Lolo... (carton rouge également par rebond aux affreux Emmanuelli, Mélenchon et consorts qui le méritent aussi).

Le marché "intérieur" européen régi par la "libre-concurrence"

J’ai déjà évoqué dans un "post" (cf Libre concurrence : une bienfaitrice méconnue) combien le principe de la libre-concurrence était profitable au consommateur, au progrès au sens large et au dynamisme économique (qui nous manque tant). Je ne vais pas vous la refaire...

Il est aussi sans doute utile de rappeler que le fameux titre III "Politiques et actions internes" définissant notamment les règles du "marché intérieur" de l’Union est en fait un agrégat des différentes dispositions déjà en oeuvre au travers des traités de Rome, de Maastricht (appelé "Acte d’union" pour ceux qui ont oublié qu’ils ont voté "pour") et de Nice ! Voter non à cause d’un ensemble de règles qui, de toute façon, sont applicables, n’est pas très utile...

Il est évident surtout, je le crois personnellement, qu’une Europe plus forte permet de bien mieux jouer sa carte dans une économie de marché "mondialisée" (et qui est là pour durer, que les Français votent pour ci ou pour ça). Le "soyons plus forts ensemble" n’est pas pipeau du tout !

On peut donc se méfier de la mondialisation (car on en subit ou anticipe les conséquences et on se sent démuni pour réagir) mais il faut être fort crédule pour penser que l’Union européenne accélère cette mondialisation et ses conséquences : ceci est faux.

Si le "marché intérieur" était dynamique du fait d’entreprises européennes compétitives, les salariés français de ces entreprises (qu’elles soient françaises ou non) auraient tout à y gagner. L’immense "unfair advantage" des entreprises (petites, moyennes et grandes) américaines est d’avoir localement un marché domestique homogène de 300 millions d’habitants. Cet avantage serait à la portée de l’Europe des 25 et de ses entreprises (notamment petites et moyennes)...

Bref, à part quelques "anti-capitalistes utopiques" (moins de 10% des électeurs ?) qui pourraient penser que faire basculer la France (voire l’Europe) dans une économie "alternative" ("marxiste" par exemple) pourrait contaminer le monde entier, beaucoup de votants non devraient pouvoir accepter de réviser leur point de vue issu plus d’un mouvement d’humeur, d’une confusion et d’une immense désinformation politico-médiatique, que d’une analyse objective de la situation.

Le manque d’un volet social

Le projet de constitution laissait aux Etats de l’Union la compétence sur les sujets sociaux (maladie, chômage, retraite et pauvreté) : il ne déclarait rien de nouveau en la matière. D’aucuns l’ont déploré fortement. Prenons-les au mot...

Il est à peu près clair que les 25 ont des conceptions et des soucis fort différents en la matière : la Grande-Bretagne passée par la douloureuse mais salvatrice cure thatchérienne n’a aucune envie de se voir imposer la moindre évolution par la "vieille Europe" et les anciens satellites communistes (Pologne, Hongrie, Tchèquie, Slovaquie...), qui reconstruisent des modèles sociaux sur les cendres de leurs systèmes d’avant la chute du mur de Berlin, ont des préoccupations fort différentes des nôtres.

Restreignons alors la réflexion à la zone euro dans laquelle, à part l’Irlande (qui connaît une bonne santé économique insolente) et dans une moindre mesure la Finlande, tous les pays ont un problème de transition démographique, de chômage, d’augmentation incontrôlée des dépenses collectives et souvent, par conséquence, de déficit budgétaire ou de niveau d’endettement incompatible avec le fameux "pacte de stabilité". Lançons un grand mouvement de réflexion et de réformes au sein des 12 "currency mates" : "pour une zone euro sociale et compétitive" (au contraire des Français qui rêvent parfois beaucoup, aucun de nos voisins n’est prêt à discuter sur une "Europe sociale et non compétitive" !).

Demandons à la Finlande (dans la zone euro) et au Danemark (resté en dehors) et ayant réussi une remarquable transition de nous aider à composer entre efficacité économique et protection sociale. Proposons au Danemark et à la Suède de nous rejoindre s’ils se sentent convaincus par nos orientations. Soignons l’Allemagne (qui a décidé de le faire de toute façon après une digestion difficile de l’Allemagne de l’Est), l’Italie (dont le contraste Nord-Sud devient insoutenable) et la France (qui est en phase métastasique avancée) et vérifions que nos partenaires (plus ou moins vaillants) les Espagnols, Portugais, Grecs, Luxembourgeois, Autrichiens, Belges ou Néerlandais adhèrent. Nous avons une histoire commune, des traditions sociales assez cohérentes et des objectifs communs fort nombreux, cela devrait être possible !

Ce grand effort de réflexion sur une harmonisation possible de nos systèmes sociaux, de nos politiques économiques favorables à l’emploi, de nos fiscalités et de nos politiques budgétaires (impossible en effet de séparer les sujets) ne pourra qu’être bénéfique. Cette harmonisation est inéductable, prenons simplement le taureau par les cornes et forçons le destin...

Les tenants du "volet social" seront obligés de passer de l’incantation au projet d’implémentation, mais surtout comprendront comment nos voisins et partenaires font face aux mêmes enjeux que nous, combien nous pourrions être plus forts ensemble et combien impérieuse est la nécessité d’accepter la réforme, le changement, la raison, le pragmatisme et la lucidité.

Une volonté commune des 12 (ou 13) pays de la zone euro d’être offensifs ("la meilleure défense, c’est l’attaque") et, de ce fait, plus résistants à une globalisation (de laquelle il ne sert à rien d’avoir peur, sauf à partir perdants), une zone euro en cours harmonisation de l’intérieur, tournée fièrement vers l’extérieur, et un grand projet qui enfin retrouve le soufle qui lui manque tant.

Les tenants de l’immobilisme resteront bien sûr en retrait, critiqueront tous les projets et hurleront à la mort, flanqués de leurs oeillères égoïstes, dès que l’un de leurs privilèges ou avantages acquis se verra menacé : combien sont-ils et combien de temps resteront-ils crédibles ? Je n’en sais rien... Il suffit, en fait, de convaincre un peu plus de 10% des Français qui ont voté non : c’est faisable !

So what ?

Pas mal de raisons au non qui semblent s’être estompées et d’autres qui paraissent fondées sur une incompréhension, voire une manipulation... Il y aura toujours des opposants à tout (moins de 30% ?) mais il y a quelques raisons d’être optimistes. Soyons-le.

Pour ce qui me concerne, je travaille pour une entreprise britannique, j’ai été quelques années "Chairman" (président non exécutif) d’une petite société suédoise, je rencontre toutes les semaines des entreprises "innovantes" allemandes, suédoises, finlandaises, anglaises ou bien sûr françaises et je vois poindre une génération d’entrepreneurs et de cadres véritablement européenne : je suis, par mon métier, convaincu des bienfaits d’une Europe qui bouge, progresse, s’harmonise et se mobilise...

...je mets donc au défi les candidats à la présidentielle d’inscrire à leur programme une nouvelle consultation des Français sur le traité constitutionnel ainsi que sur le lancement d’un programme ambitieux pour une "Zone euro sociale et compétitive". Je voterai pour le premier qui s’y engage !


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57 réactions à cet article    


  • Voltaire (---.---.65.37) 19 juin 2006 12:32

    Plusieurs candidats officieux se sont déjà prononcés au sujet de la constitution européenne ; certains (Sarkozy, Royal) étant favorable à une ratification par le parlement, d’autres (Bayrou) à une nouvelle constitution plus simple qui serait votée à l’occasion des élections européennes de 2009. Vous devriez facilement pouvoir faire votre choix sur ces bases...


    • fredJ (---.---.36.100) 19 juin 2006 12:45

      D’accord avec l’analyse sur Fabius, melenchon, emmanuelli et consorts... il ne reste que Dominique Strauss Kahn pour nous sortir (et l’europe avec) de cette triste situation...

      mais pour cela il faudra empecher la buse royal de faire des couv de journaux !


      • LIOTARD (---.---.124.126) 25 juin 2006 20:13

        Strauss Khan pour nous sortir d’affaire ? C’est sans doute de l’humour ? et plutôt noir non ?


      • Fariti (---.---.162.152) 19 juin 2006 13:19

        @l’auteur

        « et l’Union qui compte depuis quelques années 25 pays se doit de fonctionner sur le principe historique de l’unanimité des décisions : »

        Et heureseusment que c’est comme ça sinon rien n’interdirait une coalition contre les intérêts d’un des pays.

        L’unanimité c’est la sagesse.


        • moniroje (---.---.246.62) 19 juin 2006 14:15

          JDCh, merci pour cet article que je relirai plus posément.

          Il n’y a que le titre que je conteste : l’Europe fini ?? à cause de notre Non !! que nenni !! Notre Non nous permet de vivre quelques années de plus sous le libéralisme du Traité de Nice. Je crois jusqu’en 2009 où les Européens attendent la présidence française au sommet de l’Europe pour qu’elle propose une constitution européenne car il en faut une.


          • (---.---.246.62) 20 juin 2006 09:20

            Moi, un truc que je réalise, c’est que donc un parlement, c’est pas démocratique ???

            Autre chose qui m’étonne aussi : quand je pense que ceux qui ont voté Non à la Constitution, la plupart ont voté Oui au Traité de Maestricht !!! la plupart sauf les communistes et De Villiers, donc les seuls qui soient logiques et sincères. Parce que avoir voté Oui à Maestricht, putain, là, ce n’était qu’une trentaine de pages mais toutes dédiées au dieu Argent !! (inexactitude : quatre lignes sur le citoyen européen) A côté, celui pour la Constitution fait penser au Nouveau Testament.

            Conclusion : le peuple qui dit Oui à Maestricht puis Non au Traité est du pain béni pour le libéralisme total : qui peut dire merci au peuple pour ces 3 ans gagnés puisque les européens ont décidé de décider en 2009


          • plo (---.---.67.57) 19 juin 2006 14:30

            encore un article virtualiste, qui s’adresse à ceux pour qui le choix de peuple c’est de la merde. Il faut vous reveillé, le monde a changé, l’Europe telle qu’elle fonctionne aujourd’hui est en grande partie le produit d’un conception du monde de l’époque de la guerre froide, avec une polarisation de l’europe au coté des usa. Hors, cette fuite en avant, pro américaniste, libérale etc .... , ne correspond pas aux aspirations des peuples d’europe QUI VEULENT ETRE LIBRE. Le TCE était la dernière tentative, de cristaliser l’orientation de l’europe dans un sens qui ne correspond pas au désir du peuple souverain (en France comme ailleur, c’est pour cela que la ratification c’est faites la plupart du temps par les parlements et non par référendum ; les élites mondialisée ne sont pas folles ...)


            • Adolphos (---.---.59.170) 19 juin 2006 14:38

              « la France est dans la zone Euro et ne dispose plus de tous les leviers habituels d’un état souverain »

              Aucun rapport. Les USA, le Japon et la France depuis 1992 sont souverian avec une banque centrale indépendante.

              « Ce grand effort de réflexion sur une harmonisation possible de nos systèmes sociaux, de nos politiques économiques favorables à l’emploi, de nos fiscalité et de nos politiques budgétaires (impossible en effet de séparer les sujets) ne pourra qu’être bénéfique. Cette harmonisation est inéductable, prenons simplement le taureau par les cornes et forçons le destin... »

              Non, il n’y a aucun besoin d’harmonisation : c’est de la mythologie.


              • alfosaurus (---.---.195.40) 19 juin 2006 15:03

                _L’« Europe », pour quoi, ou plutôt contre qui ?..Bonne question, non ? ...Coluche, Che Guevara, Kurt Cobain, Jacques Brel, George Harrisson , Milosevic, entre autres, tous ces « disparus » « suicidés », « accidentés », ou bien officiellement « regrettés », comme Staline, les futurs potentiellement « condamnés-à-mort » par tout autres et tous autres que les peuples eux-mêmes, tous les trop « gênants », des élections, des matches de Coupes, truquées, truqués, là ou bien aux USA,...Après la chanson : « What a wonderful world » que chantait un musician noir, et mort, peut-être pourrions-nous chanter : « While my guitar gently weeps,...it needs sweeping... », mais ce ne sera pas possible tant que ne ferons pas taire cette « Devil’s radio » qu’est le dictatorial anti-démocratique, car non-interactif système télévisuel de nos chères « télés », censurées par les « Défense d’afficher les tabous » de lois obsolètes datant de 1887 ou 1889... !!! Ce n’est pas les « Sorbonnes » qu’il nous faut prendre...« ILS » couperaient la « sono », du moins aussi longtemps qu’ils seront « aux manettes ». Mia ils n’y seront pas très longtemps, et s’ils deviennent criminels, ç’est sûrement qu’ils le savent....


                • Eric (---.---.210.187) 19 juin 2006 16:36

                  C’est une profession de foi.

                  «  »« L’idée de ce »post« est de rappeler le caractère impérieux de la nécessité d’un mouvement concernant notre volonté ou non d’une Europe qui progresse. »«  »

                  C’est du langage politique malgré vous. Ce que vous voulez c’est qu’on ait voté « oui » au TCE. C’est occulter que beaucoup souhaitent voir avancer l’europe, mais pas dans cette direction. (et je ne parle pas là des soit disant volets sociaux mais bien du fonctionnement même des institutions, du circuit des dédicions, du rôle des parlements, du rôle de l’exécutif, etc.)

                  Peut être qu’au lieu de réduire le débat au « faut il progresser en Europe », il serait temps de l’ouvrir sur « comment veux t’on que l’europe fonctionne ». C’est le minimum pour un traité qui se veut initiateur d’une constitution non ?

                  «  »« Pas mal de raisons au non qui semblent s’être estompées et d’autres qui paraissent fondées sur une incompréhension, voire une manipulation... Il y aura toujours des opposants à tout (moins de 30% ?) mais il y a quelques raisons d’être optimistes. Soyons-le. »«  »

                  Les raisons étaient soit temporaires, soit infondées, soit manipulées soit ... « non par principe ». C’est ce que je comprend.

                  Si le but est d’avancer dans un ensemble, à plusieurs, il serait déjà bien d’admettre que des gens puissent avoir un avis différent, motivé, sérieux, sans pour autant qu’ils soient manipulés ou « non à tout ». Ca serait déjà un premier pas.


                  • Berne (---.---.60.85) 19 juin 2006 18:05

                    Votre liste, assez comique, pour les raisons de notre Non me font penser à l’ivrogne qui cherche ses clefs dans la tâche de lumière d’un réverbère : non pas que ses clefs soient tombées là, mais à côté il n’y voit rien... En tout cas, une belle illustration de la prégnance de la pensée unique.

                    JF Berne, Munich


                    • Adolphos (---.---.59.170) 19 juin 2006 18:06

                      De toute façon, tant que la Turquie fait de l’incruste l’Europe n’est pas acceptable. On nous soule avec la guerre de civilisation qui n’existe pas mais qu’il faudrait éviter. Mais la Turquie n’est pas une civilisation. Seul l’Europe, la CHine et l’Inde ont une civilisation, les autres n’ont que des culture. Par ailleur c’est une façon de baisser son froque. Plutôt la guerre que la Turquie.


                      • internaute (---.---.132.40) 19 juin 2006 20:06

                        Voilà un article écrit par quelqu’un qui porte des oeillères, c’est le moins qu’on puisse dire. Puisqu’il ne véhicule que l’aigreur d’un oui-ouiste déçu, je suis obligé d’apporter le point de vue d’un noniste optimiste.

                        « On parle d’encore une année pour rien... » Tant mieux, cela prouve que le non a été efficace. On a enfin immobilisé la machine infernale. Ils ne reste plus qu’à l’empêcher de repartir. Nous étions au bord de la falaise et grâce aux nonistes nous avons évité de faire un pas en avant.

                        « D’un autre côté, la France ayant dit non à une Europe maintenant sans gouvernance efficace, elle est trés mal placée pour proposer quelque initiative que ce soit à ses partenaires ». Vous assénez un théorème qui est faux. Je ne vois pas en quoi le fait d’avoir dit stop à un système nous interdirait d’en présenter un autre. L’arrêt des référendums est la meilleure preuve que plusieurs pays, dont en premier l’Angleterre, nous remercient d’avoir voté Non. Tony Blair savait qu’il allait perdre un tel référendum et notre Non lui a évité la défaite.

                        « L’immigration et le contrôle des frontières... Il est loin d’être évident que l’Europe joue en la matière un rôle agravant la situation, mais cette raison demeure. » N’avez-vous pas entendu comme moi à la télé nos politiques ne jamais lutter sérieusement contre l’immigration à cause des lois de Bruxelles qui l’interdisent ? On n’écoute pas la même radio. Le TCE est plein de réglements qui sous le couvert du « droit d’asile » et des « droits de l’homme » interdisent toute défense par les européens de leur territoire. Le nombre de textes, d’études et de directives qui vont dans le sens d’une immigration débridée est suffisant pour être convaincu qu’il s’agit d’une des priorités de Bruxelles. Parmis tant d’autre, lisez la COM (2003) 336 Final sur l’Immigration, l’Intégration et l’Emploi.

                        « ...il faudrait une sortie complète de l’Europe pour transformer la France en blockhaus ». Voilà encore une fois le mythe du blockhaus. Veuillez précisez pourquoi selon vous les français qui sont contre l’organisation de Bruxelles seraient pour une France blockhaus, recoquevillée dans ses frontières ? Il me semble que c’est vous qui être enfermé dans le blockaus des idées tiers-mondistes et de la république universelle. L’Europe doit se faire par l’association des nations développées. Il n’est nullement question de vous empêcher de voyager.

                        « ..Laurent fabius... Il semble que tout ceci soit feu de paille. Lolo n’est nulle part dans les sondages. » Cependant, le non a même progressé dans les sondages. Cela montre bien que le non existe indépendamment de Laurent Fabius et des autres hommes politiques. D’ailleurs, le chef de file du non était Jean Marie Le Pen, sans qui le oui serait passé haut la main.

                        Ce qui suit est une erreur grave de votre part. « ... mais il faut être fort crédule pour penser que l’Union européenne accélère cette mondialisation et ses conséquences : ceci est faux ». Vous essayez de faire croire que l’UE n’est pas le marche-pied de la mondialisation. Dans un sens vous avez raison car un marche-pied est passif tandis que l’UE en est le moteur.

                        Extrait d’une brochure == Maîtriser la mondialisation - L’Union européenne et le commerce mondial ==. Editée en décembre 2002 par la Commission européenne, ISBN 92-894-4715-X. On y lit....

                        a/ L’union Européenne en tant que première puissance commerciale mondiale a un INTERET OFFENSIF (majuscules miennes) à l’ouverture des échanges mondiaux...

                        b/ L’Union européenne s’efforce d’intégrer les pays pauvres à l’économie mondiale par une réelle ouverture des économies avancées...

                        c/ Elle explique aussi comment l’Union européenne entend tout mettre en oeuvre pour que les bénéfices de l’ouverture des marchés soient le pus largement partagé dans le monde entier.

                        d/ En 1995 a été lancé le processus de Barcelone qui vise à instaurer une zone euro-méditerranéenne de libre-échange d’ici à 2010 au moyen d’un réseau d’accords bilatéraux et d’arrangements régionaux. ..Accords signés avec l’Algérie, l’Autorité palestinienne, l’Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie.

                        Pour finir, les seuls avantages que vous avancez tournent autour du social et de l’économie en oubliant soigneusement que si l’Europe se fait, elle doit être avant tout un élan des PEUPLES EUROPEENS vers un idéal transcendental commun et que vous n’attirerez personne en refaisant l’URSS ou une petit ONU. Dans le TCE, l’homme européen n’apparaît même pas. Bruxelles ne nous fait miroiter qu’une uniformisation ennuyeuse de nos vies. Ils sont entrain de ré-écrire le code civil pour gommer toutes les différences entres les nations européennes.

                        Commençons par arrêter ce mercantilisme international qui nous tue et relançons le Marché Commun. Les échanges mondiaux doivent se limiter au nécessaire et tenir compte de l’existence de blocs d’économies aux niveaux disparates. Que l’on abaisse les frontières avec les USA ou la Nouvelle-Zélande, pourquoi pas. Ce n’est pas une raison pour mettre les employés européens en concurrence libre et non faussée avec les esclaves du Lesotho ou les pauvres de Calcutta.

                        L’organisation de Bruxelles doit être jugée sur ses résulats depuis 1974. Ils se limitent à l’augmentation de l’immigration, de la dette publique, de la pauvreté et du chômage. Sur aucun de ces point vos amis de Bruxelles n’ont fait avancer les choses. Les gens en ont assez du « demain on rase gratis » et plus personne n’y croit.

                        S’il vous plaît, arrêtons de dire l’Europe pour parler de l’Organisation de Bruxelles. L’Europe a existé sans elle, a produit les pus belles civilations de l’humanité et continuera je l’espère à couler des jours heureux sans elle.


                        • Xavier (---.---.148.35) 19 juin 2006 21:26

                          J’acquiesce sauf pour les 2 derniers paragraphes (qui relèvent fortement de l’opinion et à ce titre ne peuvent être défendus ni comme « vrais » ni comme « faux »)

                          Par ailleurs, je n’ai pas vu pour l’instant dans les arguments des uns ou des autres le fait qu’une constitution se veut un texte fondateur en terme de civilisation. La comparaison du TCE avec le traité de Nice (fort décrié et qui est passé de justesse grâce au désintéresement général pour la politique) est donc inappropriée. On pourrait aussi bien comparer un contrat de mariage avec une colocation.

                          Et puis il y a des éléments sérieux pour les nonistes qui sont passés inaperçus aux yeux des ouistes qui ont foi dans la classe politique : la longueur du texte (350 pages sans compter les annexes et les renvois) et sa technicité le rendent inappropriable par 99.9% des citoyens.

                          Et sans parler de l’économie de marché qui définira les pratiques dans une europe ou l’on refuse l’uniformisation. Ainsi, l’Irlande prise comme beau modèle Européen est en fait le Judas de l’Europe qui laisse s’introduire Microsoft sans taxation ou presque des imports, en échange d’une importante contribution aux impots irlandais. Ainsi les bonnes pratiques étaient abandonnées au profit des stratégies « solo » de trahison et du moins-disant éthique pourvu qu’on faisait rentrer de la thune.

                          L’auteur de l’article initial nous rabâche aussi les modèles politiques qui marchent ailleurs. Il fait des affaires avec des danois, des suédois, des finlandais... Grand bien lui fasse ! mais sait-il que les impôts et taxes francais font glousser nos amis nordiques qui se font presque détrousser par l’Etat dès qu’ils consomment, achètent un appartement, vont au restaurant, au cinéma... ?

                          Les pleins pouvoirs donnés à la Commission Européenne, et le déni du peuple (faiblesse du parlement ou pétition de 1 million de signatures qui peut être mise a la poubelle par la commission) signaient également l’arrêt de mort de la démocratie au lendemain de péripéties affligeantes sur les brevets logiciels qui mettaient en évidence les dérives de la Commission et le pouvoir des lobbys de multinationales sur la gouvernance européenne.

                          Que certaines personnes aient voulu le oui, à tort ou à raison (y compris notre hôte), je le comprends. Mais que l’on tourne en dérision, anachronisme, absurdité voire en trahison (l’argument qui consistait à dire que les nonistes étaient anti-européens) les arguments de l’opposition, voilà une bien méprisable attitude qui n’honnore pas monsieur JDCh, notre hôte.


                        • zen (---.---.155.24) 19 juin 2006 22:00

                          Lu et approuvé, Xavier


                        • Adolphos (---.---.59.170) 20 juin 2006 01:14

                          « si l’Europe se fait, elle doit être avant tout un élan des PEUPLES EUROPEENS vers un idéal transcendental commun et que vous n’attirerez personne en refaisant l’URSS ou une petit ONU. Dans le TCE, l’homme européen n’apparaît même pas. »

                          Gros délire religieux.

                          « Les échanges mondiaux doivent se limiter au nécessaire et tenir compte de l’existence de blocs d’économies aux niveaux disparates. Que l’on abaisse les frontières avec les USA ou la Nouvelle-Zélande, pourquoi pas. Ce n’est pas une raison pour mettre les employés européens en concurrence libre et non faussée avec les esclaves du Lesotho ou les pauvres de Calcutta. »

                          Pourquoi ces braves gens n’auraient-ils pas le Droit de se développer et de devenir aussi riche que vous ? Si vous êtes pour l’Egalité, vous ne devez pas accepter que vous viviez mieux uniquement parce que vous êtes né du bon coté de la bariére. Qu’est-ce que vous avez fait, en quoi seriez vous d’une essence supérieur pour refuser la concurence joyeuse avec ces gens ? Le Blanc au centre du monde, de toute façon, c’est finis : ce n’est plus vous qui décidez.

                          « L’organisation de Bruxelles doit être jugée sur ses résulats depuis 1974. Ils se limitent à l’augmentation de l’immigration, de la dette publique, de la pauvreté et du chômage. Sur aucun de ces point vos amis de Bruxelles n’ont fait avancer les choses. »

                          Heu, non, sur l’immigration peut être, mais la dette, le chomage, la pauvreté, ca , c’est uniquement la France et les Français qui l’on voulu (Remember un certain françois mitterand ??)


                        • Asp Explorer (---.---.82.42) 19 juin 2006 21:09

                          C’est amusant de voir depuis un peu plus d’un an le qualificatif « démagogue » accollé à Laurent Fabius à propos de ses prises de position sur le TCE. J’ai toujours été plutôt bon en vocabulaire, mais dans le doute, j’ai regardé ce que ça voulait dire que « démagogue », et voici ce qu’en dit le Robert : « Personne qui flatte les masses pour gagner et exploiter leurs faveurs ». A cette aune, Fabius est-il un démagogue ? On peut en douter, car à l’époque où il s’est exprimé sur le sujet, l’opinion était largement pro-TCE, en particulier au sein du PS. Toute la classe politico-médiatique militait pour le TCE. Est-ce donc la caractéristique du démagogue que d’aller à l’encontre de l’opinion dominante ?

                          Peut-être reproche-t-on à Laurent Fabius un calcul politique du genre « si ça vote non, je reviens dans la course ». Notez, c’est bien possible qu’il ait raisonnné comme ça, mais en quoi est-ce blâmable ? Qui peut venir me dire en face que si le TCE était passé, Chirac et Raffarin ne se seraient pas du tout gargarisé de « leur » victoire qui aurait conforté leur politique ultralibérale, qu’ils auraient poursuivi de plus belle ? N’était-ce pas là aussi un calcul politique, tout aussi blâmable ? Et au fait, pour quelle raison ce brave nigaud de Hollande s’est-il cru obliger de peser de tout son poids pour faire passer le oui au PS, si ce n’est pour donner corps à sa propre ambition nationale, pour se donner une stature européenne ?

                          A moins que sous la plume de ces gens, le mot « démagogue » ne signifie « qui ne pense pas comme moi », auquel cas, ils devraient consulter plus souvent le petit Robert.


                          • José W (---.---.25.142) 19 juin 2006 22:22

                            Ah cette Europe des béni-oui-ouistes, si seulement le peuple n’avait pas été consulté !

                            Oui mais voilà, le peuple a parlé : il faut maintenant réorienter l’Europe vers davantage de démocratie et de proximité.

                            Il n’y a pas urgence pour autant à se précipiter...


                            • (---.---.118.193) 19 juin 2006 22:53

                              Ce n’est en fait pas démocratique qu’on n’ai pas continué de faire voter les peuples sur cette fameuse « constitution ». Comme ça on se aurait vu les Tchèques voter NON, les Danois voter NON, et peut-être les grecs qui regrettaient à 84% de na pas avoir droit à un référendum auraient fini par contraindre leur gouvernement de se soucier un peu de l’avis du peuple !


                              • Daniel Milan (---.---.168.155) 19 juin 2006 23:23

                                Tu sais au moins, ce que c’est la démocratie ?


                              • JDCh JDCh 20 juin 2006 10:48

                                Merci pour vos commentaires. Quelques remarques de ma part :

                                1/ Ce « billet » est un peu « pensée unique », je le reconnais. J’aurais pu dire du mal des technocrates de Bruxelles et me montrer défiant à l’égard du bilan l’Union. J’ai simplement fait naivement l’hypothèse que la constitution apporterait un mieux « démocratique » et « politique ». Un peu naïf de ma part...

                                2/ Concernant la BCE et la comparaison faite à la Fed ou la BoJ, vous remarquerez que ces dernières sont indépendantes mais font face à des marchés, des politiques économiques et budgétaires et donc des économies homogènes (l’économie américaine ou japonaise). Ce n’est absolument pas le cas de la BCE qui doit composer avec les nombreux écarts allant de l’Irlande à l’Autriche en passant par l’Allemagne, la France et l’Italie. D’où ma suggestion d’un travail de mobilisation/harmonisation au niveau de la Zone Euro.

                                3/ Concernant la « mondialisation », l’UE en reconnait à la fois l’existence, l’inéductabilité et les bénéfices. Elle a cependant aussi en charge de défendre les intérêts de l’Union dans des instances comme l’OMC et ne le fait pas si mal que cela. Elle le ferait encore mieux si une volonté politique et économique commune et OFFENSIVE était exprimée par ses membres. Que l’Union souhaite y associer les pays méditerranéens et avoir des relations commerciales privilégiées dans cette zone comme les USA ont des relations privilégiées avec le Canada et le Mexique me paraît un bon objectif.

                                4/ J’aime politiquement l’idée d’une Europe appaisée, réunie et conquérante. Economiquement, la panne actuelle est autant de temps perdu vis à vis des puissances émergentes (Chine et Inde) et des Etats-Unis mieux armés que nous pour tirer les bénéfices de ce changement massif, inéductable et plus positif que négatif appelé « mondialisation ». D’où mon appel à une mobilisation « rapide ».


                                • Adolphos (---.---.59.170) 20 juin 2006 12:49

                                  « Economiquement, la panne actuelle est autant de temps perdu vis à vis des puissances émergentes »

                                  Pour votre information, ca fait 25 ans que la France patine économiquement..


                                • vigie (---.---.248.142) 20 juin 2006 11:25

                                  Merci monsieur jdch pour cette belle tirade européenne, votre ode a l’Europe ressemble au conte du joueur de flûte ( pour pas dire pipeau ) qui attire les rats pour leur faire quitter la ville, trop fort, trop délirant, trop partial.

                                  Si nous « la France » a voté oui a l’époque du traité de maastrich, de justesse faut l’avouer, c’est qu’il y avait à l’époque un enjeu économique important qui était la monnaie commune (d’ailleurs bien vendue à l’époque par mitterand ) on nous avait promis qu’il n’y aurait pas de perte de pouvoir d’achat, on a vu le résultat, quant au traité distribué dans les boittes aux lettres qui l’a réellement lue. Et voilà que l’on nous remet le couvert avec un traité constitutionnel, long comme un jour sans pain, d’une clarté a vous faire perdre le peu de bon sens qui nous reste, avec un nombres importants de renvois d’annexe, bref un vrai déni de démocratie envers le bon peuple français, un texte de technocrate qui a certainement été fait pour nous faire aimer encore plus l’Europe. Et si les Français on voté non ce n’est certainement pas à cause de Chirac ou Raffarin comme vous voulez bien nous le faire croire. La France transformée en blockhaus, vous me faites rire il est un des pays les plus ouvert au commerce international en Europe, encore une idée reçue !

                                  Et arrêtez avec votre démagogie, avec des lieux communs, comme bastion de l’extrême droite, et des anti-européens « souverainistes », respectez donc le verdict des urnes même si celui ci ne vous agrée pas. la France pourrait basculer dans une économie marxiste d’après vous, mais bien sur ! ,vous en avez d’autres comme ça...

                                  Arrêtez d’agiter des chiffons rouges et de jouer les cassandres d’un malheur d’une chronique annoncé. Vous dites plus loin, je vous cite.

                                  ²Les tenants de l’immobilisme resteront bien sûr en retrait, critiqueront tous les projets et hurleront à la mort, flanqués de leurs oeillères égoïstes, dès que l’un de leurs privilèges ou avantages acquis se verra menacé : combien sont-ils et combien de temps resteront-ils crédibles ? Je n’en sais rien... Il suffit, en fait, de convaincre un peu plus de 10% des Français qui ont voté non : c’est faisable ! ²

                                  Et nos politiques ils y tiennent pas a leurs intérêts, et leurs privilèges, ce sont les premiers a nous faire la leçon, quand on voit les parachutes dorés des patrons du CAC 40 ou autres, et le club des pantouflards au sénat, le bon peuple lui, il aimerait bien que l’exemple viennent d’en haut pour une fois. Vous savez ce qu’ils vous disent les 10% de français qui ont voté non ! Je vous le laisse imaginer.

                                  Vous souhaitez de vos vœux une Europe sociale et compétitive, n’est ce pas contradictoire ça ! , Il n’y a qu’a regarder les états unis la grande Bretagne, le japon, compétitive, peut être, mais sociale, nous n’avons pas la même vision du social. Quand a l’entrée de la Turquie elle est prévue de longue date dans l’Europe, ne vous en faites pas elle y rentrera, même sans l’aval des peuples, il suffit de lire en autre le livre de pierre hillard la décomposition des nations européennes, géopolitique cachée de la constitution européenne pour s’en convaincre s’il le fallait encore, et votre libéralisme débridé, pourra alors s’en donner à cœur joie. Que dire de cette vision de l’Europe qui n’a pas de frontière, qui s’étendrais de l’Europe (d’origine) a l’Asie en passant par les pays du bloc soviétique, comment voulez-vous que les gens se sentent une appartenance, une communauté d’idées et d’idéaux commun dans cette tour de Babel ou chacun parle un langage que les autres ne comprennent pas, c’est ça votre vision de l’Europe, a part les profits de part de marché de PIB, heureusement que nous avons les fonds de pension anglo-saxons qui réguleront le marché pour plus de justice et d’équité. Bon, je ne suis pas chairman moi, ou grand visionnaire, mais les écarts vont se creuser et nous verront les peuples de plus en plus se révolter contre de plus en plus de précarité, quand on voit comment sont défendus les intérêts de cette Europe a l’omc, qui n’arrête pas de faire des concessions aux états unis sans contrepartie voilà un bel exemple d’économie régulée. Pour conclure monsieur jdch je ne suis pas preneur de votre modèle économique et penser que l’on réguler l’économie mondiale vers plus de justice et le bien être des peuples est une utopie que je ne partage pas avec vous, continuez de nous faire rêver avec votre Europe sociale et compétitive, reprenez votre flûte et jouez-nous encore une fois SVP l’hymne européen de beethoven.


                                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2006 12:00

                                    Excellent barticle qui détaille les contradictions (plus d’Europe/moins d’Europe) et l’ échec des ambitions contradictoires de ceux qui ont voté non (extrême droite+ extrême gauche+ guache de la gauche du Ps, sur fond du mensonge du plan B).

                                    Ces contradictions interdisent de présenter tout projet politique alternatif cohérent à la majorité de nos partenaires que certains semblent prêts à considérer comme nos ennemis dès qu’ils nous ont fait l’affront de ratifier le texte, alors que l’on ne peut économiquement (et donc socialement) survivre que grace à eux qui sont, comme nous, sociaux-démocrates et non pas ultra-capitalistes.

                                    l’Allemagne, par exemple, serait-telle plus ultra-capitaliste que la France ? Erreur énorme : cette société dans laquelle je vis est encore plus sociale-démocrate que la nôtre et désire le rester comme en témoigne sa ratification parlementaire unanime confirmée par les électeur à 98 %, lors des légilatives ultérieures d’un texte, celui du TCE, plus social-démocrate que la constitution française elle-même ; il est vrai que beaucoup de votants du non n’ont plus aucun souvenir de la constitution française et ne s’offusquent pas (contrairement à leur attitude vis-à-vis du TCE) qu’elle soit au moins aussi (et à mon avis plus encore, en ce qui concerne les droits sociaux et individuels) prétendument ultra-libérale que le TCE... du reste, comme tout le monde le sait, sauf ceux qui ne veulent pas le sa-voir, les vrais ultra-libéraux (que je préfère appeler les utra-capitalistes monopolistes, despotiques et anti-libéraux) étaient contre le TCE et se frottent les mains de son échec en France.

                                    Il reste en effet à convaincre les électeurs socio-démocrates sincères, mais trompés par des politicien dont l’un d’entre eux L. Fabius est aujourd’hui prêt à leur faire revoter sur le même texte à peine remanié... que le vote non était une erreur gravissime de leur point de vue, dès lors qu’il maintient en l’état le traité de Nice qui rend une Europe plus sociale plus difficile, voire impossible, encore à construire qu’avec le TCE.

                                    Certains déçus semblent tentés de sortir de l’Europe tout en sachant qu’une telle attitude est dans le monde, tel qu’il est et qu’il ne peuvent changer sans nos partenaires, suicidaire : « le suicide orgueilleux plutôt que de reconnaître une erreur de jugement » : je doute qu’une telle attitude soit en effet majoritaire.

                                    Chacun a droit à l’erreur et à la corriger comme condition de sa liberté, y compris et surtout les électeurs, sinon cela en serait fait de la démocratie vivante !

                                    PS je m’étonne que certains commentateurs confondent dans leur vote sur l’article le fait qu’un article soit intéressant et celui d’être en accord avec son contenu : s’ils engagent le dialogue c’est que l’article les intéresse ! Drole de conception du dialogue qui consiste à se désintéresser d’un point de vue que l’on fait l’effort de discuter. Cela montre que l’esprit démocratique leur est encore en partie étranger...Je vote oui systématiquement pour un article que j’estime un bon point de départ pour un dialogue argumenté et le moins que l’on puisse dire c’est que le présent aricle est tel, même et surtout pour ceux qui sont en désaccord avec sa thèse. Plus d’objectivite et de rigueur dans le jugement sur un article ne peut nuire, sinon à ceux qui ne sont démocrates qu’en apparence.


                                    • Xavier (---.---.148.35) 20 juin 2006 22:18

                                      Encore faut-il retirer vos oeillères pour reconnaitre que celui qui n’est pas du même avis que vous n’est pas forcément un abruti !

                                      Vous vous complaisez semble-t-il dans le mépris des nonistes du fait d’une multiplicité des causes de vote nonistes et du fait d’une diversité politique du vote noniste, quitte à considérer ce mouvement de l’époque comme schyzophrène, ce qui servirait bien votre belle vision du ouisme (pardonnez le barbarisme) homogène, glorieux, angélique...

                                      Hé bien non ! mon cher monsieur ! le vote négatif n’était pas schyzophrène mais multiple. Et il ne l’était pas plus que le oui qui rassemblait les suffrages « officiels » du PS, de l’UDF et de l’UMP (ce qui ne doit pas nous empêcher de voir que l’unanimité ne régnait pas au sein de ces partis). Beaucoup de ouistes se sont contentés de s’aligner sur la ligne de leur parti habituel, incapables qu’ils étaient de se frotter à un texte imbuvable sur le sens duquel même les experts ne s’accordaient pas. Beaucoup de ouistes ont cru (à tort) que dire non au referendum était synonyme de dire non à l’Europe (et à ce titre, la formulation de la question référendaire par Jacques Chirac était habile, aidant à grapiller quelques pourcents en faveur du TCE).

                                      Par ailleurs, vous prétendez que le plan B était un mensonge. Que nenni ! Personne n’a prétendu que le plan B existait déjà dans les cartons à l’époque et qu’on allait le sortir comme d’un chapeau de magicien, dès le 30 mai 2005. Le plan B est simplement une expression du fait qu’une fois dans l’impasse, on doit faire demi-tour et suivre une voie différente. Sur cette voie différente, vous êtes une fois de plus dans l’hypothèse et non dans une recherche d’exhaustivité des possibilités d’étude. Vous dites que les contradictions des nonistes interdisent de sortir un nouveau projet. Seulement le nouveau projet ne pourra se faire sur de bonnes bases qu’en consultant les nonistes sur les raisons qui les ont poussé à faire échec au TCE (ce qui n’a pas été fait... on s’est contenté de relever les catégories socio-professionelles des nonistes) et en consultant les ouistes sur les raisons qui les ont poussé à soutenir le TCE. Seulement alors, une commission multi-partite pourra canoniser les éléments les plus chers aux Francais.

                                      Sur le début de votre commentaire, vous parliez de contradictions « plus d’Europe/moins d’Europe ». J’avais cru à tort que vous évoquiez la question de l’élargissement qui aboutit à une Europe plus vaste, dont la population et les ressources permettent plus d’influence sur la scène politique internationale au détriment de possibilités limitées d’approfondir le sens de cette civilisation et les lois dont elle se dote.

                                      Le jour où l’on me proposera un TCE (voire une vraie constitution) né d’une vraie réflexion sur le sens de nos actions, je voterai OUI. D’ici là je crains de devoir lire encore de nombreuses professions de foi (car soyez honnête ! ce n’est pas vraiment un argumentaire que vous nous avez servi) de gens qui, comme vous, défendent une position sans jamais envisager la situation du point de vue de vos adversaires. Autant je respecte les ouistes qui se sont dit Les avancées sociales du TCE, c’est toujours ca de pris par rapport au traité de Nice, autant votre profession de foi est un torchon irréfléchi (quoique pas inculte, je vous accorde au moins cela) qui doit faire honte aux ouistes qui ont étudié le TCE avant de se déterminer en sa faveur.


                                    • Forest Ent Forest Ent 20 juin 2006 12:03

                                      Décidément, JDCh se fait une spécialité des textes ne contenant que des points de vue et aucune information.

                                      Bon, vive les merveilleux bienfaits de la libre concurrence. Pourriez-vous nous exposer plus précisément ceux que les européens vont tirer de la création du marché de l’électricité par exemple ?


                                      • zen (---.---.60.192) 20 juin 2006 12:22

                                        ok Forest .Mr Argoul est ouvert au dialogue, sauf avec ceux qui ont voté NON ! qui sont des hérétiques...Position trés cléricale... La social-démocratie est une version soft de l’ultralibéralisme,ou du capitalisme financier.. Mais Mr Argoul a des intérêts outre-Rhin, c’est normal qu’il les défende...


                                        • Marsupilami (---.---.188.125) 20 juin 2006 12:33

                                          Ouaf !

                                          @ Zen

                                          « La social-démocratie est une version soft de l’ultralibéralisme, ou du capitalisme financier ».

                                          Tu n’as pas l’impression d’être légèrement réducteur ? Et tu proposes quoi comme alternative à l’hypercapitalisme financier ? Le communisme ? Non, merci, l’humanité a déjà donné. Une dictature nationaliste-souverainiste ? Non, merci aussi. Quoi d’autre ?

                                          Houba houba !


                                        • Forest Ent Forest Ent 20 juin 2006 12:39

                                          Halte à la théorie théorisante !

                                          Vous proposez quoi sur l’électricité, monsieur le marsupial ?


                                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2006 13:25

                                          Utilisation intelligente de la concurrence au service de l’intérêt général (sous mission de service public avec cahier des charges et subvention publiques ciblées soumis à un contrôle strict) dont l’EDF ne fait pas la preuve qu’elle est le meilleur garant, en terme de coût qualité.

                                          Une remarque : EDF est (et se comporte comme) en Europe une entreprise capitaliste comme les autres, avec le privilège exhorbitant qu’elle est protégée de la concurrence sur son territoire !

                                          Une réserve en ce qui concerne les centrales nucléaires qui doivent rester sous la responsabilité de l’état pour des raisons stratégiques et de sécurité (ce que du reste nos partenaires admettent très bien dès lors qu’aucune entreprise privée ne cherchent à s’en emparer... et pour cause !).


                                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2006 13:26

                                          Il faut lire « ne cherche », merci


                                        • Forest Ent Forest Ent 20 juin 2006 18:29

                                          « EDF est (et se comporte comme) en Europe une entreprise capitaliste comme les autres, avec le privilège exhorbitant qu’elle est protégée de la concurrence sur son territoire. »

                                          Il n’était pas dans la mission d’EdF de se développer à l’étranger. C’est une nouveauté du gouvernement Jospin de 1999 à 2002, qui a coûté cher au contribuable. Je me permets de vous recommander cette page, qui n’est pas longue du tout :

                                          http://forestent.free.fr/frousse.html

                                          Etonnez vous ensuite que les électeurs de gauche soient un peu perdus. Pour mémoire, François Roussely est actuellement président de Crédit Suisse France.

                                          « Une réserve en ce qui concerne les centrales nucléaires qui doivent rester sous la responsabilité de l’état pour des raisons stratégiques et de sécurité (ce que du reste nos partenaires admettent très bien dès lors qu’aucune entreprise privée ne cherchent à s’en emparer... et pour cause !). »

                                          Comme EdF produit à 75% à partir de nucléaire, cela signifie que vous étiez globalement opposé à sa privatisation. J’ai l’impression que nos partenaires ne vont pas « très bien l’admettre ».

                                          « l’EDF ne fait pas la preuve qu’elle est le meilleur garant, en terme de coût qualité. »

                                          L’électricité EdF était la moins chère avant que l’UE ne passe par là. Je ne sais pas si c’est une preuve, mais en tout cas la libéralisation a encore moins prouvé quelque chose.

                                          « Utilisation intelligente de la concurrence au service de l’intérêt général, sous mission de service public avec cahier des charges et subvention publiques ciblées soumis à un contrôle strict »

                                          Ca reste très très généralisant. Concrètement, c’est quoi ? Une concession d’exploitation pour les centrales non nucléaires ? Pour toutes les centrales ? Avec un « marché » ou pas ?


                                        • vigie (---.---.235.120) 20 juin 2006 14:56

                                          A l’instar de Forest Ent, je rebondis sur son propos, on nous avait vanté les bienfaits du libéralisme dans le secteur de l’énergie, comme dans les télécommunications du reste en nous promettant des baisses substantielles de tarifs nous vantant ça et la les bienfaits du libéralisme triomphant sur notre porte-monnaie, ors qu’avons nous vu, sinon une montée en flèche de nos factures, pourtant ils nous l’on bien vendu cette libéralisation, le marché allait se réguler disait t’il a l’époque j’en ai les oreilles qui me sifflent encore des accents du libéralisme et du progrès social, et que voyons-nous depuis chez EDF pour ne nommer que celui-ci, pour satisfaire les actionnaires et leur rente de 10% minimum comme pour lez fonds de pensions américains, on supprime en premier lieu Le personnel c’est la première variable d’ajustement comme l’on dit, la plus facile, car elle ne coûte rien ou presque a l’entreprise, faire mieux avec moins de moyen, sur le papier c’est satisfaisant ça marche bien, sauf que, on supprime des agences de proximités dans les villages, des districts comme on les appelle, puis on regroupe les moyens, sauf que pour dépanner sur le réseau les équipes font bien souvent plus 50km,et encore je suis modeste pour arriver sur les lieux de dépannage, il y a moins de personnels, plus de trajets, délai d’interventions, si vous êtes au fin fond de la lozére et dans une grande ville vous ne serez pas traité sur le même pied d’égalité, on économise sur l’entretien des lignes, On remet les investissements a plus tard, ou l’on passe des contrats avec les municipalités, mais la faut mettre un tant soi peu la main au portefeuille, la le contribuable est une fois de plus sollicité, et que dire dans le nucléaire, ou les arrêts de tranche pour maintenance ont raccourci, avec tous les problèmes induits que cela pose, sûreté, sécurité, ne rêvez pas le libéralisme se nourrit de profits ce qui en soit ne serait pas répréhensible si cela était fait dans un cadre respectueux d’une certaine éthique, mais on ne peut libéraliser tous les secteurs dits sensibles, ou stratégiques, comme l’énergie, la dépollution, ou la santé qui sont des secteurs a part et qui doivent de part leur caractéristique bénéficier d’un statut spécial de la part de Bruxelles, on le voit bien avec la crise l’énergie en Europe, ou le trie des thérapies et des malades dans les hôpitaux et cliniques. Ceux qui sont (sans généraliser cela va sans dire) pour la libéralisation des marchés que vont t’il dire quand il vont payer leur fuel, ou leur carburant a la pompe quand le prix du marché continuera à exploser, ce secteur pour un pays est quand même stratégique on le voit bien aujourd’hui, et vu de Bruxelles on continue a aller droit dans le mur comme si rien n’était, bon, c’est vrai que l’on a vu avec les crise de la vache folle de quoi était capable nos eurodéputés on peut leur faire confiance pour avoir une vision planétaire.


                                          • Bulgroz (---.---.17.254) 20 juin 2006 18:54

                                            Le libéralisme à la Française, c’est de la couillonade,

                                            on nous a raconté qu’il fallait briser les monopoles et multiplier les acteurs, créer de la la saine concurrence....

                                            Tiens, en ce moment, on met sur le marché ADP, va t on voir la construction d’un aéroport Charles de Gaulle bis pour que le client puisse comparer et choisir ?

                                            Aux USA, les aéroports restent du domaine Fédéral et ca y reste.


                                          • zen (---.---.25.199) 20 juin 2006 18:44

                                            Forest et Vigie , vous ramenez notre philosophe à un peu plus de réalisme ;il va peut-être revoir ses options libérales...Il évoque les grands principes de service public qui partent EN FAIT en déshérence.A-til déjà séjourné en hopital ? Moi oui. Une infirmière pour trois étages la nuit !

                                            Vigie, reviens de temps en temps à la ligne, ce sera plus facile à lire...Amicalement


                                            • vigie (---.---.94.53) 21 juin 2006 12:03

                                              Ok zen ! Reçu 10/10,je fais amende honorable, mais comme je fais de la frappe au km, forcément les idées vont plus vite que la ponctuation. Ceci dit même s’il faut réformer notre modèle économique, et que nous ne puisions vivre comme avant cette mondialisation qui s’impose a-nous de fait, le premier constat pour le consommateur sera une perte de pouvoir d’achat, et oui encore une allez vous me dire, une concurrence déguisée, on le voit bien dans les affaires de monopoles ne serait qu’avec Microsoft que Bruxelles et a la peine pour appliquer les loi anti-trust relative aux monopoles avec une désintégration des services publics et une désertification des services dans les petits villages, ou un regroupement multi usages des services. Ce phénomène est irréversible avec non pas la concurrence, mais la course aux profits, pour Bruxelles, il n’y a qu’un crédo scandé comme une litanie, le marché ! ,Le marché ! .Nous sommes passées a un système économique de bloc, avec l’Amérique, l’Europe, l’Asie, l’aléna (pays d’Amérique du sud), bref avec des accords croisés, autant dire que les discussions sont a couteau tirés a l’omc, et il n’est pas sur que l’Europe sorte gagnant de ses tractations de marchand de tapis. Le consommateur me direz vous que deviens t’il dans cette vision mondialiste, lui c’est le dindon, il ne demande qu’a être plumé, il ne bénéficiera pas ou très peu de la concurrence faussée, et les faux espoirs seront vite déçus, il y a de plus en plus de milliardaires a la bourse les délocalisations vont continuer jusqu’à plus soif, et quand le modèle sera épuisé on passera a autre chose, on nous vendra un autre système économique, que Davos nous aura concocté.


                                              • frederic (---.---.219.110) 22 juin 2006 14:46

                                                Il est clair que les divers gouvernements européens, de droite ou de gauche,ainsi que la Commission, agissant en fidèles mandataires des intérêts du Marché, tentent d’isoler la France et les Pays Bas en continuant à procèder à la ratification du Projet constitutionnel (exclusivement par les Parlements, bien sûr)comme si de rien n’était.

                                                Tout le monde sait, et les sondages le confirment, que si c’était les peuples qui étaient consultés par referendum, le « non » à cette Constitution là l’emporterait de loin presque partout en Europe.

                                                D’où le véritable « plan B » qui va consister à tenter de faire rentrer par la fenêtre (des Parlements) ce qui a été chassé par la porte (des rares votes populaires, Espagne exceptée).

                                                Il faut donc nous préparer à voir la volonté populaire contournée (on enlève le mot Constituion et on garde le contenu) ou bafouée par un passage en force. Il est clair que l’Europe du marché unique ne sera ni l’Europe des peuples ni une Europe sociale et civilisée.


                                                • (---.---.72.58) 24 juin 2006 01:41

                                                  Ils sont élus européens de l’UMP, du Parti socialiste, de l’UDF et des Verts. Le 14 juin vers midi, dans la torpeur générale de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg, ils ont voté « pour » une résolution exigeant que la France remette la Constitution européenne telle quelle sur les rails de la ratification dès 2007. Pire, ils ont voté « contre » un amendement qui rappelait la règle de l’unanimité pour la ratification et les invitait à exprimer leur respect pour le résultat des référéndums français et néerlandais. Et dire que dans quelques mois, ces partis demanderont de nouveau la confiance du peuple...

                                                  Encore un vote passé inaperçu. Nulle part vous n’en trouverez mention ni commentaire. De deux choses l’une, soit nous sommes dans un système politico-médiatique réellement verrouillé où journalisme signifie complaisance, soit le niveau de déliquescence morale et politique dans notre pays est tel, qu’on se contrefout du Parlement européen, de ce qu’y font ou n’y font pas les élus des partis de M. Sarkozy et de Mme Royal. Ce n’est pourtant pas rien, ce qui s’est produit, dans l’hémicycle du Parlement de Strasbourg, le 14 juin en fin de matinée, ainsi que nous vous en rendions compte quelques heures après.

                                                  Les députés européens étaient appelés à voter sur une proposition de résolution « Leinen » (du nom du Président de la Commission des « Affaires Constitutionnelles » (AFCO) - parce qu’en effet il y a des « affaires constitutionnelles » dans cette Union sans Constitution..) relative à la seconde phase de la période dite de « réflexion » sur l’avenir institutionnel de l’Union. Ce qui est extraordinaire dans le texte de cette résolution, comme d’ailleurs dans l’attitude des dirigeants européens depuis que le premier pays a dit « non », c’est la plus complète ignorance du droit des Traités. Comme si, ayant perdu ces deux référendums mais étant toujours aux commandes, ils pouvaient s’abstenir d’en tirer les conséquences juridiques qui, elles, relèvent de l’objectivité.

                                                  Situation juridique du Traité dont la ratification est rejetée

                                                  Il faut en effet d’abord se référer à la Convention de Vienne du 23 mai 1969 qui fixe le droit des traités - et les traités européens n’y font pas exception - pour comprendre ce que devient légalement un traité dont l’un des Etats signataires n’a pas ratifié. L’article 14 de la Convention intitulé « Expression, par la ratification, l’acceptation ou l’approbation, du consentement à être lié par un traité » dispose : « 1. Le consentement d’un Etat à être lié par un traité s’exprime par la ratification : a) lorsque le traité prévoit que ce consentement s’exprime par la ratification ; b) lorsqu’il est par ailleurs établi que les Etats ayant participé à la négociation étaient convenus que la ratification serait requise ; c) lorsque le représentant de cet Etat a signé le traité sous réserve de ratification ; ou d) lorsque l’intention de cet Etat de signer le traité sous réserve de ratification ressort des pleins pouvoirs de son représentant ou a été exprimée au cours de la négociation ».

                                                  Pour savoir si le traité de Rome de 2004 entre dans au moins l’une de ces hypothèses, il faut donc, comme nous y invite la Convention de Vienne, se reporter à ses dispositions finales relatives aux « Ratification et entrée en vigueur », (article IV-447) qui stipulent : « 1. Le présent traité est ratifié par les Hautes-Parties Contractantes, conformément à leurs règles constitutionnelles respectives (...) 2. Le présent traité entre en vigueur le 1er novembre 2006, à condition que tous les instruments de ratification aient été déposés (...) » Ainsi, comme tous les traités européens, le traité établissant une constitution européenne exigeait bien une ratification « par les Hautes Parties Contractantes » ni plus, ni moins, lesquelles sont les Etats signataires au nombre de 25. Ce sont donc 25 ratifications, pas plus et pas moins, que le traité lui-même exige, conformément à la Convention de Vienne citée plus haut, pour entrer en vigueur, autrement dit : l’unanimité. Où lit-on autre chose que cette exigence de ratification à l’unanimité ? Nulle part. Le traité a-t-il prévu le cas de rejet de ratification par au moins l’un des Etats ? Oui. Et que prévoit-il ? La déclaration (n°30) annexée à l’acte final précise que « si à l’issue d’un délai de deux ans [...], les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu’un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question ». En aucun cas, cette déclaration ne dit que quatre cinquièmes des Etats ayant ratifié, cela suffirait pour l’entrée en vigueur du Traité s’il prend la fantaisie au Conseil européen d’en décider ainsi ! Elle dit que le Conseil se réunit pour étudier la situation dans l’hypothèse où justement, on s’apercevrait que l’unanimité requise ne pourra être réunie. En l’occurrence, les « difficultés » sont apparues bien avant que quatre cinquième des Etats aient eu l’occasion ratifier.

                                                  Ainsi, en conséquence du « non », dans un système démocratique, les gouvernants des pays concernés auraient dû d’abord retirer du Traité la signature de leur Etat, ce que ni les dirigeants français, ni les dirigeants néerlandais n’ont fait. Ensuite, le premier « non », celui de la France le 29 mai, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, aurait dû stopper net le processus de ratification dans le reste de l’Union. Or, sur les quinze ratifications déjà effectuées, six ont eu lieu après cette date, comme si de rien n’était. Enfin, il aurait fallu effacer de centaines de résolutions, directives, règlements, recommandations, avis, la référence au Traité constitutionnel. Au contraire, tout se passe une fois encore comme si le Politique était au dessus de la Loi, sous prétexte que c’est lui qui l’a faite.

                                                  Recommencer sans le peuple

                                                  En ignorant délibérément le droit, ces élus s’assoient sur ce dont ils procèdent eux-mêmes et que la loi devait préserver : la démocratie. Voilà un an que la plupart d’entre eux chantent un discours qui trahit un véritable refus du résultat référendaire. Une non-acceptation du « non » pourtant acquis démocratiquement et à l’issue d’un référendum dont la légalité a été confirmée quelques jours plus tard par le Conseil constitutionnel. Ce serait un « malentendu », « une erreur » des Français selon Giscard - qui lui n’en fait jamais - parce qu’on les a trompés alors que « c’est très mal de mentir aux Français, surtout en campagne électorale » comme affirmait au récent sommet de Bruxelles le Président Chirac, qui en connaît en effet un rayon sur la question.

                                                  Leur objectif est donc de trouver à tout prix un moyen de contourner ce vote populaire qu’on attendait pas et dont on remet ouvertement en cause la légitimité. Imagine-t-on M.Giscard d’Estaing, déçu (déjà) du vote des Français, refusant de céder la place à M.Mitterrand élu en 1981 ? Ou une majorité sortante battue - comme c’est le cas à toutes les élections législatives depuis 30 ans - refusant de laisser les nouveaux députés prendre place au Palais Bourbon ? Un an après le « non », nous en sommes pourtant là : les 29 mai et 1er juin ne seraient que de regrettables incidents, sans rapport avec le formidable « texte » européen mais plutôt avec le regrettable « contexte » national, sur le chemin incontournable de la ratification Quoi de plus facile que de recommencer le processus de ratification en passant cette fois par la voix du Parlement, évidemment plus docile, assurant le reste de l’Europe d’un « oui » parlementaire qui tente de faire oublier le « non » des Français ?

                                                  Ainsi par cette résolution massivement votée et qui continue de faire référence en tête de ses « considérants » au Traité constitutionnel rejeté, le Parlement européen entend entraîner les autres institutions de l’Union, en particulier le Conseil et la Commission, à le remettre sur les rails de la et ce, au plus tard au second semestre 2007. La date n’est naturellement pas choisie au hasard. Par l’expression « dès que le calendrier politique le permettra », les élus européens ne font guère mystère de leur espoir que l’ère Chirac enfin refermée (combien d’entre eux membres de l’Ump doivent leur siège à Chirac d’ailleurs ?) , le Président Sarkozy ou la Présidente Royal fasse ratifier le projet par la France sans égratignure.

                                                  « Soutien au traité établissant une Constitution »

                                                  Chaque considérant, chaque point de la résolution ou presque est un incroyable affront à la réalité et au choix des Français. Au premier rang de cette déclaration solennelle, le Parlement européen, députés français de l’UMP, socialistes, de l’UDF et des Verts inclus « réaffirme, d’une part, son engagement à parvenir, sans retard excessif, à une formule constitutionnelle pour l’Union européenne et, d’autre part, son soutien au traité établissant une Constitution pour l’Europe » A la trappe donc, le droit des traités, le suffrage universel et la démocratie ! Après ce grand balayage de Printemps, le même Parlement hausse le ton. Il « met en garde contre toute tentative de détricoter le compromis global réalisé dans le traité, car cela remettrait gravement en question le projet politique européen et créerait le risque d’une Union affaiblie et divisée »

                                                  Contre la « ratification à l’unanimité » et « le choix démocratique de la France et des Pays-Bas »

                                                  Pire, les députés de l’UMP, de l’UDF, du PS et des Verts au Parlement européen vont plus loin encore dans le déni de droit et le déni de démocratie. Ensemble, ils ont voté « contre » un amendement qui 1. rappelait l’exigence juridique d’unanimité des Etats pour la ratification du Traité, 2. exprimait solennellement son « respect » pour les votes français et néerlandais. Cet amendement (n°13), déposé par le Danois Jens-Peter Bonde et le Français Patrick Louis (MPF) proposait au Parlement européen de mettre en tête de sa résolution deux affirmations simples, par lesquelles il « rappelle que le »Traité établissant une Constitution pour l’Europe« signé à Rome le 29 octobre 2004 ne peut être appliqué sans ratification à l’unanimité, et exprime solennellement son respect pour le choix démocratique de la France et des Pays-Bas d’avoir voté »non« à 54,9 % et 61,6 % respectivement ; »

                                                  Le piège politique tendu par cet amendement a donc fonctionné. Par idéologie pure, l’UMP, l’UDF, le PS et les Verts y ont sauté à pieds joints. Ils ont non seulement voté « pour » la résolution Leinen, mais ils ont d’un seul homme voté « contre » ces quatre petites lignes appelant inocemment au respect du droit des traités et du résultat référendaire, c’est à dire contre le principe juridique d’unanimité inscrit dans tous les traités européens et contre « le choix démocratique de la France et des Pays-Bas » ! En votant pour cette résolution et contre cet amendement, ils ont dit haut et fort qu’ils n’entendaient respecter ni le droit international, ni le vote populaire de près de 16 millions de Français...

                                                  L’idéologue a toujours raison

                                                  Voici donc un « Parlement » qui menace, interdit solennellement que l’on touche une virgule au texte rejeté par le suffrage universel et exige qu’il soit de nouveau dans les tuyaux en 2007. Gardienne du temple européiste contre ces peuples qui votent mal, la majorité au Parlement européen nous apporte une fois de plus la démonstration de ce qu’est l’européisme : une idéologie, qui comme toutes les idéologies a toujours raison, contre les faits, contre les chiffres, contre l’expression démocratique. Si un évènement contredit l’idéologie, les idéologues vous expliquent qu’elle n’a pas été bien appliquée. Si l’Union européenne ne marche pas, que l’euro est un échec etc. c’est qu’il faut aller plus loin dans l’intégration. Si la France et les Pays-Bas ont rejeté l’Europe de la Constitution, c’est qu’ils se sont trompés, qu’ils n’ont pas compris le merveilleux avenir qu’elle leur promettait. Voilà comment ils fonctionnent.

                                                  L’idéologue a raison envers et contre tout. Aucun argument proposé, aucune évidence mise sous ses yeux, aucun appel au bon sens n’y suffit. Nous sommes bien placés pour le savoir, ils n’attirent sur leurs auteurs que suspicions, remontrances et excommunications. On serait tenté, avec Marie-France Garaud de dire aux élus du peuple, à commencer par le premier d’entre eux, que s’ils ne se sentent plus capables de représenter la France depuis le 29 mai 2005, c’est à dire de porter les messages du « non » Français - ce qui signifie 1. l’accepter (ce qu’ils ne font pas), 2. le comprendre (ce qu’ils n’essayent pas) ; 3. l’endosser pour y répondre (ce qu’ils ne veulent pas), alors il faut tout simplement qu’ils s’en aillent.

                                                  Mercredi 21 Juin 2006 CHRISTOPHE BEAUDOUIN Source :www.observatoiredeleurope.com

                                                  et maintenant aussi ne pas oublier LE FAIT, le fait DEMOCRATIQUE : comme dit le précédent commentaire « Tout le monde sait, et les sondages le confirment, que si c’était les peuples qui étaient consultés par referendum, le »non« à cette Constitution là l’emporterait de loin presque partout en Europe. »


                                                  • vigie (---.---.60.200) 24 juin 2006 18:30

                                                    Très bon article je l’ai lu en effet ceci est, s’il fallait en faire encore la démonstration que la démocratie pour Bruxelles, est une histoire de sémantique après le non surprise français et néerlandais qui est venu contrarier les plans bien établis de cette Europe libérale, comprenez bien votre opinion on s’assoie dessus ce ne sont pas des populations incultes qui ne comprennent rien a cette vision de cette grande Europe qui vont se mettre en travers de leur projet. Et ni sarkosy, ni ségolène n’invalideront ses décisions, le grand marché est en marche pour le plus grand bonheur des lobbys de l’industrie, bon rassurez vous on vous fera miroiter un gain de pouvoir d’achat, le plein emploi, rien ne sera trop beau pour vous convaincre. Pour la Turquie c’est pareil les jeux sont fait malgré les discriminations des minorités dans ce pays la non-reconnaissance du génocide arménien, les atteintes a la liberté de culte, j’en passe et des meilleures car la liste serai longue. L’entrée est programmée depuis déjà longtemps et de plus elle est appuyé fortement par les Etats-Unis qui font pression pour son entrée dans le marché commun et tout ça pour le plus grand bonheur de notre grande Europe tout le monde connais l’altruisme et le désintéressement du gendarme du monde.

                                                    Tiens je vous joint un lien sonore a écouter sur l’europe !

                                                    http://www.bibliotheque-sonore.net/democratie/europe/index.html

                                                    et une petite citation pour le fun !

                                                    Rivarol écrivait déjà au 17 ème siècle : « il y a deux vérités qu’il ne faut pas séparer en ce monde. 1) que la souveraineté réside dans le peuple

                                                    2) que le peuple ne doit jamais l’exercer.


                                                    • LIOTARD (---.---.125.128) 26 juin 2006 22:44

                                                      Un e EUROPE est sans doute finie ? Tant mieux ! Place à une autre Europe porteuse de valeurs humanistes

                                                      Non ! un article n’est pas forcément intéressant parce qu’il provoque le débat ! Ce qui me consterne dans l’article et dans les réactions de ceux qui l’approuve, c’est effectivement le peu de considération vis-à-vis des gens qui se sont prononcés contre ce qui était présenté comme un texte constitutionnel. Un an plus tard on a la forte impression que les réflexions n’ont guère évolué. On en est toujours a faire l’amalgame avec les xénophobes, les souverainistes etc. et ceux qui ont d’autres démarches. A noter qu’il ne faut pas traiter par le mépris les électeurs qui ont voté pour les partis représentant ces idées. Ce ne sont pas tous de vilains petits « fachos ». N’oublions pas notamment le vote extrême protestataire qui est une réalité que peu de personnes conteste désormais. Et puis qu’elle est cette idée de souligner la contradiction des votes de ceux qui auraient voté oui à Mastricht et non au « TCE » ? De changer d’avis cela ne vous arrive jamais ? De tirer les leçon du passé cela ne vous arrive t-il jamais ? Et la question posée pour Mastricht était elle celle d’une formalisation par une constitution ? Non évidemment ! Ce qui m’inquiète donc un an après c’est le refus d’ouverture du débat ! Le titre de l’article et son contenu témoigne me semble t-il de ce manque d’ouverture (confirmé d’ailleurs par la réaction de son auteur a sa 2ème intervention puisque lui-même avoue avoir versé dans la pensée unique !) Car le fond du débat afin que celui-ci puisse déboucher sur quelque chose de positif n’est il pas là ? La négation de la pensée de l’autre ! Il faut dans les interrogations prendre en compte le vote majoritaire et dépasser la question de « l’Europe en panne ». La question qui a été posée par le vote du 29 mai c’est quelle Europe construire. Il me semble que le vote majoritaire des gens du non n’est pas, pour l’essentiel du moins, un refus de l’Europe. Vouloir voir à tout prix dans le vote négatif de la France et des Hollandais un refus de construction d’un espace dépassant les pays me semble contraire à la réalité. Un vrai débat ne pourra être productif que dans la mesure ou les « partisans » du oui du 29 mai accepteront de prendre en compte tous les termes du débat ! Pour rentrer un peu plus au cœur du débat, il y a des questions incontournables auxquelles il faut apporter de bonnes réponses. Sur l’accord de l’ALENA qui est évoqué par exemple par l’auteur entre les USA, le Canada et le Mexique ; Ce qui ne faut pas cacher aux lecteurs c’est que cet accord est le petit frère de l’AMI (accord multilatéral d’intéressement) qui a été rejeté par la FRANCE suite a un mouvement de protestation déclenché notamment par les gens du cinéma. Pourquoi ce rejet ? Parcque cet accord prévoyait -par exemple- une indemnisation par les états des firmes multinationales en cas d’évolution des avantages sociaux ! Ces dispositions ont été maintenues dans l’accord de l’Alena ! La pensée unique ! C’est une expression qui revient sans cesse dans le débat. Ce qui a de prodigieux c’est que ceux qui s’inscrivent dans ce mode de pensée sont en même temps très critique à l’égard de l’autre système de pensée unique qui a été celui du bloc soviétique durant plus de 50 ans. Sortir d’un mode de pensée unique pour rentrer aussitôt dans un autre ? Non merci ! On a déjà donné !


                                                      • Romain Baudry (---.---.92.20) 27 juin 2006 01:44

                                                        Je suis essentiellement d’accord avec l’article. Cela étant dit, bien que je sois un « oui-ouiste » convaincu, refaire un référendum sur le TCE tel qu’il a déjà été proposé me semble impossible. Ca braquerait complètement tous ceux qui ont déjà voté non. Il est extrêmement peu probable qu’une renégociation totale apporterait satisfaction aux partisans du non : il y a 24 autres Etats dans l’UE et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils n’ont pas nécessairement les mêmes désirs ni les mêmes valeurs que les Français (qu’on ne peut certes pas considérer comme un groupe unifié, mais c’est une autre histoire). La meilleure solution serait sans doute de faire voter sur une Constitution « light » détaillant les droits fondamentaux et le fonctionnement des institutions (ce qui permettra enfin au Parlement de jouer un rôle plus important).

                                                        Personnellement, je ne nie pas que la victoire du non m’a aigri. A peu près autant que la victoire de Bush sur Kerry en 2004 et un peu moins que l’élimination de Jospin au premier tour en 2002. Je m’en suis plus ou moins remis, mais je n’aime pas m’engager dans des débats sur le sujet, parce qu’ils ne mènent à rien et qu’ils ont tendance à dégouliner de fiel (comme ça commence déjà à être le cas ici). Et puis, ça me rappelle à chaque fois que « le peuple » a pris ce que je considère être la mauvaise décision.

                                                        Je pense personnellement que ceux qui ont voté non et se considèrent sincèrement pro-européens se font des illusions. Soit sur ce qu’aurait apporté le TCE, soit sur leur engagement pro-européen. Qu’est-ce que ça veut dire, au fond, pro-européen ? Plus personne n’est officiellement anti-européen, de nos jours, même De Villiers et Le Pen. Il y a beaucoup de gens qui, objectivement, n’ont aucun désir de se rapprocher des autres pays européens et qui, si on le leur demande, se disent tout de même pro-européen. Mais, quand ils disent cela, ils ne témoignent pas d’un engagement ; ils ne font qu’apporter une réponse convenue et sans réflexion. On ne peut pas faire l’Europe rien qu’avec la France, même si beaucoup font comme si c’était le cas.

                                                        De mon point de vue, il y a eu plusieurs raisons à la victoire du non au TCE.

                                                        - D’abord, l’impopularité extrême du gouvernement en place. Chirac, avec l’absence de flair stratégique qu’on lui connaît lorsqu’il ne s’agit pas de se faire élire, s’est accroché à Raffarin alors que ce fusible était grillé depuis des mois. En l’absence d’élection cette année-là, c’est le référendum qui a permis aux électeurs d’exprimer leur mécontentement. Nier l’importance de ce facteur est intellectuellement malhonnête. Si le référendum avait eu lieu en septembre 2002, il me paraît évident que le oui l’aurait emporté.

                                                        - Ensuite, le nationalisme, le rejet de l’autre et toutes les autres raisons « identitaires ». C’est à tort qu’on croit que ce genre de raisons ne concernent que l’extrême-droite. L’extrême-gauche est tout aussi apte à faire preuve de chauvinisme, bien que ce soit avec des justifications différentes. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la tribune de Jacques Nickonoff, le président d’ATTAC, au « Monde » (on doit pouvoir la trouver à partir de l’article de Wikipédia le concernant). Avec quelques modifications mineures et purement stylistiques, son discours aurait été tout à fait à sa place dans la bouche de De Villiers. On y sent un mépris écrasant pour la quasi-totalité des autres pays européen.

                                                        - Le mélange des problèmes. Il est fondamentalement frustrant, pour l’électeur, que ce soit les dirigeants qui décident quelle est la question précise qui lui est posée. C’est bien connu : celui qui décide de l’énoncé de la question dispose là d’un pouvoir énorme. Sauf que l’électeur n’a pas nécessairement envie de répondre à cette question-là. Parmi les « Non au TCE », combien y a-t-il eu de « Non à la Turquie dans l’Europe », de « Non à la directive Bolkestein » et autres du même genre ? Ces questions n’avaient pourtant rien à voir avec le TCE. Le contenu exact du TCE et plus particulièrement les modifications concrètes qu’il apporte au Traité de Nice (qui est donc toujours en vigueur aujourd’hui) n’ont jamais été au coeur du vote. C’est bien regrettable.


                                                        • ade (---.---.8.161) 29 juin 2006 13:27

                                                          > il y a eu plusieurs raisons à la victoire du non (...)

                                                          Bof, en ce qui me concerne ce n’est aucune de ces raisons qui m’a fait voter non, pas plus que le problème d’une europe trop ou pas assez sociale, bolkensten, etc. Mes raisons se rapprochent plutôt de :

                                                          1) traité long et incompréhensible, ce qui est un déni de démocratie en soi. Je ne signe pas de chèque en blanc !

                                                          2) fonctionnement douteux et peu démocratique des institutions, avec une commission non élue mais trop puissante et perméable aux lobbies (on l’a vu avec la directive brevets logiciels), un parlement encore trop faible (même avec le léger « renforcement » de ses prérogatives), une cour de justice et une banque centrale responsables devant personne, élues par personne, etc.

                                                          3) traité non révisable (l’unanimité équivaut à ça). C’est le point principal qui a motivé ma décision. Si cette mauvaise constitution avait été plus facilement amendable ou modifiable j’aurais peut-être dit « oui » quand même...

                                                          4) Pas d’avancée réelle. Le TCE gravait dans le marbre le fonctionnement de l’europe actuelle, mais renonçait à mettre en oeuvre une véritable europe fédérale avec une harmonisation économique ET sociale (impôt européen, services publics, santé, recherche...), et avec des institutions proches de ses citoyens (donc responsables et élues). Ce n’était pas l’europe, c’était le traité du renoncement !

                                                          5) déni de débat démocratique, avec une classe politique et des médias toujours prompts à prendre les français pour des cons (cf vos « interprétations » sur les causes du non) plutôt que de discuter sur le fond, les discours géopolitiques à 2 balles (il ne faut pas arrêter la « construction » d’une europe qui sache « peser » face aux US et à la chine...) prenant le pas sur ceux concernant le contenu réel du TCE et le fonctionnement de ses institutions (on est tous d’accord ou presque sur la nécessité de construire l’europe, à terme avec une constitution, mais pas n’importe comment !)


                                                        • Gourouni (---.---.38.140) 27 juin 2006 17:49

                                                          Vous et vos copains avez voulu imposer votre europe fédérale au détriment d’Europe des Nations qui coulait plus de source. le français se sent français puis européen pareil pour l’italien, le grec... Vous niez les évidences, vous avez mis la france bien mal en point en lui retirant sa souveraineté. La france n’est rien sans la grandeur disait le général de Gaulle. On aurai pu dire en son temps « le Général etait bien chauvin et prétentieux », on a compris qu’aujourd’hui combien il avait bien raison. L’expérience ne s’achete pas et lui en avait... Votre génération a été sous influence américaine, vous vouliez vos états unis...mais l’europe a un passé et vous l’avez nié.


                                                          • Gourouni (---.---.38.140) 27 juin 2006 18:02

                                                            Aussi , au debut l’europe c’etait une union de pays européens au meme niveau de vie...est ce le cas aujourd’hui ? Vous essayez de faire culpabiliser les gens qui ont voté NON...alors que c’est des gens comme vous au pouvoir qui etes responsables de la situation actuelle... Vous dites ou est le plan B ? etes vous prets a écouter les communistes et l’extreme droite ?


                                                          • vigie (---.---.126.242) 28 juin 2006 12:01

                                                            Si l’on veut faire l’Europe il faut la faire sur un socle commun, ce n’est certainement pas en niant notre histoire et nos cultures que nous nous rapprocherons. La question primordiale qu’il faut se poser c’est l’Europe a t’elle des limites géographiques ? , Sinon c’est un non-sens et elle a vocation a s’étendre à l’infini de façon exponentielle et sans aucune raison valable. L’Europe ne peu faire le deuil de son identité historique de sa géographie et de son identité culturelle. Paul Valery en donnait une définition a mon sens assez juste, en disant j’appelle européenne toute terre qui a été successivement romanisée et soumise, quand a l’esprit, a la discipline des grecs. La définition de l’Europe reposant sur un patchwork de nations différentes de part la langue et les traditions et en même temps elle partage une histoire commune, un substrat que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. L’Europe se confond avec la chrétienté. Marc bloch disait l’Europe est née quand l’empire romain est mort. Logiquement, le christianisme aurait du avoir comme capitale Jérusalem, la ou le christ est monté sur la croix, et ou s’est constitué la première église. Or elle s’installe à Rome, et c’est dans ce cadre que se construit la civilisation de l’occident latin. Ses frontières sont dessinées par les ordres religieux. Bref, les questions que l’on peut se poser sont, ou sont les frontières naturelles de l’Europe, qu’avons-nous en en commun au jusque ? Avons-nous vocation a nous étendre pour que politiquement et économiquement cela soit gérable. Si rien ne permet d’établir des distinctions, ni de tracer des frontières (limites), si l’Europe ne peut se définir que par les droits de l’homme, elle n’existe pas, elle est virtuelle, car il n’y a pas d’existence sans territoire. Car le drame de cette Europe c’est qu’elle ne sait pas donner de frontière physique et mentale. Comment se reconnaître dans un projet, un destin commun sans racine historique, ni frontières, ni référence culturelle. C’est vouloir bâtir une maison sans fondation. Si le socle n’est pas solide, bien défini, on bâtit sur du sable, avec les risques que cela comporte. Alors dire ceux qui ont voté non et se considèrent européen se font des illusions, et un raccourci que pour ma part je me garderais de reprendre à mon compte. Il n’y a pas d’un coté les bons et les mauvais, mais des femmes et des hommes qui ont voté avec leur conviction. Et faire des effets d’annonces, des amalgames avec de Villiers, le pen, Chirac et Raffarin ne rendra service a personne et certainement pas a l’Europe. Comme si les Français était assez bêtes pour ne pouvoir avoir un jugement, des convictions, des idéaux sans se référer uniquement a nos hommes politiques, pour ma part c’est une frontière que je ne franchirais pas. Je respecte ceux qui ont dis oui, mais je ne peux partager cette vision de l’Europe, sans renoncer à certains idéaux, je veux bien me rêver un destin commun, mais pas sans projet visible, le désir de puissance économique ne doit conduire à la perte totale d’identité. Pour moi le nationalisme n’est pas le rejet de l’autre, c’est mon attachement a mon pays, a mon histoire a mon passé, qui en me donnant la liberté d’en tirer les leçons me permettra d’aller de l’avant, sinon comment appeler l’expérience si l’on n’a pas de référence, regarder dans le rétroviseur n’a jamais empêché d’avancer dans une voiture si je peux me permettre cette métaphore, dans la vie c’est pareil. Quant aux raisons identitaires, vous croyez que la montée des communautarismes et des groupes de pressions, pour la défense de telles ou telles cause, raciale, sexuelles, idéologiques, que se soit en France en Allemagne ou autres pays, ce n’est pas ceux la qu’il faut d’abord combattre. Quand je compare mon pays avec d’autres je n’ai pas de honte a avoir au niveau de la tolérance ! Alors pour finir l’Europe oui, mais pas a n’importe quel prix !


                                                            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 3 juillet 2006 12:07

                                                              Cette consultation des ouiistes a déjà été faite puisque le TCE en est le résultat (Convention pour une constitution pour l’Europe) : les ouiistes savent sur quoi ils sont d’accord : une économie de marché régulée par le droit y compris social ; Sur de plan des fondements de ce traité et de son orientation politique globale, ils n’y a pas de conflit entre UMP, UDF et PS. Les grands partis politiques de gouvernement dans nos démocraties sont toujours nécessairement socio-démocrates sous des variantes différentes en fonction de leurs clientèles respectives))

                                                              Celle des nonistes est impossible à faire et vous savez pourquoi : jamais Besancenot et Le Pen, la prétendue gauche de la gauche du PS n’accepteront de s’entendre sur des objectifs communs à propos de l’Europe : leur clivage est de fond et est donc , pour la moment (où alors l’extrême gauche devrait accepter de se confondre avec l’extrême droite) ils est irréductible (plus ou moins d’Europe)

                                                              Quant à chaque électeur, je ne vois pas quelle procédure peut permettre un telle confrontation entre des individus qui pensent des choses si contradictoires sur les enjeux du TCE ce qui fait qu’aucune cohérence poltique n’est possible, on nagerait dans la confusion la plus totale : On ne peut vouloir le beurre et l’argent du beurre. Des choix doivent s’imposer contre d’autres qui soient non seulement souhaitables mais réalistes et acceptables par nos partenaires ; sauf à tout laisser tomber et à rejoindre l’extrême droite nationaliste anti-européenne ; ce que certains sur ce forum me semblent tentés de faire.

                                                              Et bien ! qu’ils le fassent et les choses seront plus claires.

                                                              Le nationalisme qu’il soit de droite ou de gauche plus ou moins xénophobe (les autres on s’en fout ; alors même que nous dépendons d’eux), est toujours réactionnaire et fait toujours le jeu des nantis contre les autres, car il leur abandonne le terrain de la lutte politique.

                                                              Il faut donc le combattre pour éviter le pire : la conjonction confuse, conjoncturelle, irresponsable et catastrophique des extrêmes.


                                                              • zen (---.---.8.157) 7 juillet 2006 11:32

                                                                " Le nationalisme qu’il soit de droite ou de gauche plus ou moins xénophobe (les autres on s’en fout ; alors même que nous dépendons d’eux), est toujours réactionnaire«   » Encore des caricatures !...Ne peut-on pas être de gauche sans être « nationaliste » ,« xénophobe » et « réactionnaire » ? Dans quel monde vit Mr Reboul ?...


                                                              • gardet (---.---.19.92) 3 juillet 2006 19:31

                                                                Dans le débat sur l’avenir de l’Europe politique, il est indispensable de connaitre le site www.europefederale.fr qui réunit propositions, editoriaux, prises de positions . www.europefedrale.fr


                                                                • vigie (---.---.0.43) 4 juillet 2006 10:11

                                                                  Tiens un bel exemple de démocratie s’il en fallait un, baroso, virevolte comme une danseuse, il change d’avis suivant, ses objectifs, ses opportunités, bref le mensonge érigé en feuille de route.

                                                                  Sic : ² L’absence de Constitution européenne ne doit pas empêcher l’UE de continuer à s’agrandir, a déclaré le président de la Commission européenne, qui contredit ainsi de nombreux pays et ... son propre jugement.²

                                                                  Je vous joint le lien :

                                                                  http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=22956&1606

                                                                  Lors du dernier sommet européen de Bruxelles, le président du Parlement européen, Joseph Borrel, avait résumé ce sentiment partagé par de nombreux Etats membres et son institution, qui a voté une résolution en ce sens au printemps dernier. « On ne peut pas continuer à ajouter des étages à un bâtiment sans assurer ses fondations », avait-il souligné en expliquant que les « non » français et néerlandais avaient changé la donne. « Le dire n’est pas être contre l’élargissement ».

                                                                  On le constate une fois de plus pas de cohérence politique ce qui devait être adopté à la majorité par la constitution, n’est plus vrai aujourd’hui. Encore une fois comment faire confiance ça change tous les jours en fonction des marées. les Français et les Néerlandais n’ont qu’a s’adapter...

                                                                  Sic :« Il y a une sorte de malentendu. Nous ne considérons pas qu’avec le Traité de Nice nous ne pouvons pas avoir de nouveaux membres », a-t-il expliqué sans préciser ce que recouvrait le « nous », puisque sa Commission est divisée sur le sujet. « Nous ne sommes pas en train de préparer un autre scénario », a-t-il dit aux côtés du Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, un fervent partisan de l’élargissement.

                                                                  Toutes les justifications sont bonnes pour la marche en avant,meme les plus falatieuses.la pensée unique est en marche.

                                                                  Sic : « CAPACITÉ D’ABSORPTION » Barroso semble avoir changé radicalement d’avis depuis son arrivée au Conseil européen de Bruxelles, le 15 juin dernier. « Je pense que nous avons besoin d’une réforme constitutionnelle en Europe », avait-il alors estimé. « Nous ne pouvons pas dire ’oui’ à l’élargissement et ne pas changer les institutions. Si vous voulez une Europe élargie, vous devez aussi accepter une réforme des institutions ». ² C’est d’ailleurs pour cela que les dirigeants européens ont refusé d’enterrer la Constitution lors de leur sommet, puisqu’ils ont décidé de prendre une décision avant fin 2008, tous considérant que ses dispositions devaient être adoptées.²

                                                                  Fol coche est en route, attendons nous a des décisions ou la démocratie, sera sacrifié sur l’autel des groupes de pressions, le temps presse pour Bruxelles il faut faire rentrer le maximum de pays et cela malgré le non de quelques pays irréductibles, qui ont pu contrarier un moment ses plans, l’économie de marché ne saurait se satisfaire d’un ralentissement de la grande europe.


                                                                  • zen (---.---.8.157) 7 juillet 2006 10:55

                                                                    Vigie, tu vois clair et loin....

                                                                    Malheureusement, cela ne se sait pas ou ne se dit pas. J’ai pour ma part commencé à me reveiller de mon doux sommeil de ouiouiste européen naïf-idéaliste quand j’ai lu notamment l’enquête trés fouillée d’un expert européen:Raoul Marc Jennar:LA TRAHISON DES ELITES (Fayard)


                                                                  • (---.---.34.8) 7 juillet 2006 10:01

                                                                    Enfin un peu de bon sens,et de respect des électeurs,on est loin semble t’il du concensus officiel déclaré.

                                                                    http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=actu&id=6160

                                                                    Jeudi 06 Juillet 2006 Constitution européenne : Le parti travailliste néerlandais demande un second référendum [Fenêtre sur l’Europe]

                                                                    La démission du gouvernement néerlandais annoncée la semaine dernière à la suite de l’affaire « Hirsi Ali » a relancé le débat sur le traité constitutionnel européen dans l’un des deux pays ayant répondu « non » au référendum de l’année dernière. Si le parti travailliste néerlandais remplaçait, en novembre prochain, la coalition centre-droit encore au pouvoir, il exigerait un second référendum pour un éventuel nouveau projet de Constitution européenne.

                                                                    Le président du parti travailliste néerlandais, Wouter Bos, candidat favori des prochaines élections législatives avancées à la rentrée, s’est déclaré mercredi 5 juillet favorable à l’organisation d’un second référendum si un nouveau texte de projet constitutionnel européen était proposé d’ici 2007-2008. Le leader qui ne pense pas que l’opinion des néerlandais ait changé depuis mai 2005, affirme toutefois que la perspective d’un nouveau référendum encouragerait fortement la Haye à fixer des changements substantiels au texte actuel de la Constitution au cours des prochaines renégociations prévues à partir du deuxième semestre 2007.

                                                                    A ceux qui déclaraient que la Constitution aurait été acceptée plus facilement si le parti libéral avait été au pouvoir en 2005, Wouter Bos répond qu’ils avaient tord. Malgré la campagne « ouiste » du parti l’année dernière, les travaillistes sont loin d’être d’accord avec toutes les politiques de l’UE et seraient en réalité un partenaire communautaire plus coriace que les socio-démocrates.

                                                                    Récemment, M. Bos s’est, par exemple, fortement opposé à la proposition de la Commission européenne de transférer certains pouvoirs nationaux en matière criminelle au niveau communautaire. Selon le chef de l’opposition néerlandaise, trop de pouvoirs sont conférés aux institutions européennes, alors que les citoyens européens n’ont pratiquement aucun droit de veto sur celles-ci. Un deuxième référendum serait donc selon lui, une solution démocratique et légitime.


                                                                    • vigie (---.---.34.8) 7 juillet 2006 10:36

                                                                      Un petit lien pour juger de l’état de la démocratie européenne,on s’en doutait,mais bon,si s’est ca la conception de démocratie,des ouiouiste....

                                                                      BEURK ! a chacun ses idéaux.

                                                                      http://www.observatoiredeleurope.com/Cour-de-Luxembourg-la-dictature-en-robe_a474.html


                                                                      • vigie (---.---.192.254) 10 juillet 2006 00:15

                                                                        tiens un autre article,donc je vous joint le lien ci-dessous,vous permettra de juger de la duplicité de bruxelles,nous allons etre les vassaux des etat-unis dans une union libéro-atlantiste,ou nous leur serviront de faire valoir,puisque nous n’avons pas de poids politique face a l’yperpuissance,réveillez vous on vous endors avec un rideau de fumée,mais la vérité est ailleurs...

                                                                        http://www.politis.fr/article1746.html

                                                                        L’Europe américaine en marche

                                                                        Thierry Brun

                                                                        Loin des médias et des peuples, un marché « sans entraves » prend forme entre les États-Unis et l’Union européenne. Il en a été discrètement question lors du récent sommet de Vienne. Ce nouveau « partenariat », qui réduirait à néant la construction européenne, jette les bases d’un nouvel ordre mondial. En voici le contenu.

                                                                        De quoi sera constituée la future zone de libre-échange euro-américaine ? Les dirigeants de l’Union européenne et des États-Unis ont répondu à cette question lors d’un sommet qui les a réunis à Vienne (Autriche) le 21 juin. Certes, fort discrètement. Il a été convenu, dans une déclaration passée inaperçue, qu’Européens et Américains redoubleraient d’effort pour la mise en oeuvre de « tous les aspects de l’Initiative économique transatlantique », précisant que les grandes lignes de ce programme ont été adoptées lors d’une réunion ministérielle en novembre 2005 et qu’elles seront actualisées à la fin de l’année. Les termes sont vagues ­il s’agit du « Partenariat économique transatlantique » (PET) ­, mais lourds de sens.

                                                                        Dans les coulisses, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso , l’actuel président du Conseil européen et chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, et le Président américain, George W. Bush, ont poursuivi les discussions sur le renforcement de ce partenariat. José Manuel Barroso y a fait une brève allusion publique la veille du sommet : selon lui, les relations « se sont considérablement renforcées » depuis 2005 et, « aujourd’hui, nous travaillons systématiquement de concert pour relever les défis économiques, politiques et environnementaux ».

                                                                        D’où vient cet enthousiasme ? Sans doute du Parlement européen, où deux résolutions adoptées le 1er juin ont apporté une caution politique à ce vaste marché qui représente « environ 57 % du produit national brut mondial ». Elles contiennent les grandes lignes d’un accord qui entraînerait un changement profond dans la construction européenne. Tout y est abordé : les droits de l’homme, la Cour pénale internationale, le protocole de Kyoto sur le changement climatique, la peine de mort, etc.

                                                                        La première résolution porte sur un « accord de partenariat transatlantique » et a été présentée par le Parti populaire européen (PPE). Elle émane d’Elmar Brok et fixe un calendrier : il s’agit de remplacer l’agenda transatlantique existant par un « accord de partenariat » devant prendre effet à compter de 2007. L’autre résolution porte sur les « relations économiques transatlantiques ». Elle a été rédigée par Erika Mann, membre du parti socialiste européen, et fixe les règles du jeu. Ces deux résolutions dévoilent le contenu des engagements européens en faveur de la zone euro-américaine. Une brusque accélération Il en fut question lors du sommet de Vienne. La résolution Brok parle « d’impérieuse nécessité » pour le sommet annuel UE-États-Unis « de fixer sans plus attendre l’objectif consistant à parachever, sans entraves, le marché transatlantique d’ici à 2015, comme le Parlement européen, le Congrès des États-Unis et des personnalités de la politique, des milieux universitaires et du monde des affaires l’ont proposé à maintes reprises ». La résolution Mann va dans le même sens et a recommandé qu’au sommet de Vienne l’Union européenne et les États-Unis « mettent au point un nouvel accord transatlantique » qui « conduise à l’instauration d’un marché sans entraves d’ici à 2015 ».

                                                                        « Certains passages de ces résolutions sont révoltants, s’indigne Francis Wurtz, président de la Gauche unitaire européenne (GUE-Verts nordiques) au Parlement européen, groupe qui a voté contre les résolutions. La conséquence politique est que l’on assiste à une démission du politique face aux marchés. » Le député européen rappelle que le temps presse : la résolution Brok insiste sur « la nécessité d’un accord de partenariat transatlantique devant prendre effet à compter de 2007 » et « d’ancrer la relation transatlantique dans une structure institutionnelle solide ». Elle affirme la nécessité d’établir une « communauté d’action » entre l’Union européenne et les États-Unis dans les domaines politique, économique et sécuritaire. En arrière-plan, l’éventuel échec d’un accord de libéralisation tous azimuts à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre du cycle de Doha. Il serait aussitôt remplacé par le PET, suggère la résolution Mann. Il aurait aussi l’avantage pour les libéraux de faire oublier la gifle infligée par la France et les Pays-Bas lors du référendum du 29 mai. Une volonté des libéraux européens « Ces deux documents n’ont sans doute aucune force juridique, mais le message politique qu’ils contiennent est d’un poids considérable », explique Raoul Marc Jennar, consultant du groupe GUE-NGL (PCF et Verts nordiques) au Parlement européen. Ces résolutions soutiennent une déclaration commune qui remonte à 1998 et un programme décidé fin 2005. Pour lui, la résolution Mann appelle aussi « à la constitution d’un directoire mondial politico-économique consécutif à l’alignement total de l’Europe sur les États-Unis ». Les auteurs des textes puisent aux sources du libéralisme anglo-saxon. Le chrétien-démocrate allemand Elmar Bork, président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen, est un adepte de la « concurrence libre et non faussée » et s’est distingué par son rôle décisif pendant les travaux de la convention qui a préparé le projet de traité constitutionnel européen. La sociale-démocrate allemande Erika Mann préside le « Transatlantic Policy Network », un think-tank américain présent à Bruxelles, dont l’objectif est d’influencer les politiques européennes en faveur d’un rapprochement avec les États-Unis. Elle est aussi membre du « groupe Kangourou », un forum de parlementaires attachés à la promotion du libre-échange, en particulier à la libre circulation des biens, services et capitaux. Ainsi, il n’est pas étonnant que les deux résolutions adoptées grâce à l’alliance des chrétiens-démocrates et des socialistes ouvrent un boulevard aux États-Unis. « Que la social-démocratie européenne renonce à une Europe européenne et pousse à l’alignement sur le modèle de société américain constitue l’abandon d’un modèle de société forgé au cours des siècles dans les luttes politiques et sociales », commente Raoul Marc Jennar.


                                                                        • zen (---.---.19.184) 10 juillet 2006 08:56

                                                                          oui, Vigie, je conseille la lecture de Jennar : La trahison de élites (Fayard) : tout sur la puissance des lobbies à Bruxelles , par un expert européen


                                                                          • Alex 25 août 2006 16:07

                                                                            A quand alors le retrait de l’Euro ? Cette devise hyper chère qui a coulé pas mal de petits commerces et fait profiter d’autres- immobilier, restauration, équipement électronique, loisirs et surtout tourisme de masse et grande distribution - sur le dos de simples citoyens qui ont vu leur pouvoir d’achat s’éroder de 25% à 30% de 2002 à 2006.

                                                                            Quand je pense à la ménagère qui peut loger 12 articles de première nécéssité dans son panier au Portugal avec un billet de 50 euros ; tandis que ce chiffre se réduit à 8 pour la France , 9 pour l’Allemagne , 7 pour le Royaume Uni et 10 pour l’Espagne, et ne parlons pas des néérlandais qui regrettent leurs florins ....Eau, taxes locales, énergie domestique ayant subi des hausses successives dans le pays des tulipes.

                                                                            Enfin ....revons. Le reve est, lui au moins, stable.


                                                                            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 26 septembre 2006 18:26

                                                                              Le problème n’est pas le Traité, mais la fuite en avant dans l’élargissement avec la Bulgarie et la Roumanie dès 2007, ainsi que la poursuite des négociations avec la Turquie,


                                                                              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 26 septembre 2006 18:34

                                                                                L’Union européenne (UE) et le Monténégro ont repris mardi 27 septembre des négociations en vue d’un accord de stabilisation et d’association, première étape vers l’adhésion à l’Europe des 27.

                                                                                Cette reprise fait suite à la proclamation en juin dernier de l’indépendance du Monténégro.

                                                                                Le Premier ministre monténégrin, Milo Djukanovic, architecte de l’indépendance monténégrine, a souligné à diverses reprises qu’il espérait voir son pays conclure les pourparlers avec l’UE avant la fin de l’année.

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