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L’Europe pourrait mourir, l’Allemagne l’aurait tuée

Il n'y a plus vraiment de lutte des classes en économie, mais deux calculs de la part des agents économiques : celui qui considère ses intérêts directs et celui qui considère ses intérêts indirects, c'est à dire également les intérêts de ses partenaires.

Prenons le cas de l'Allemagne. C'est la seule grande gagnante de la mondialisation parmi les pays occidentaux. Ayant l'excellence de la production de machines-outils, peu lui importait que celles-ci soient achetées par des manufactures en Italie ou en Chine. L'ultra-libéralisme, à savoir le libre-échange de tout les dumpings, lui était favorable, car les économies émergentes constituaient de nouveaux marchés. Elle a par ailleurs choisi la modération salariale et sociale afin de préserver son industrie sur son sol, pendant que d'autres pays (la France) ont espéré récolter les fruits de l'enrichissement des pays émergents (va pour le tourisme et le luxe).

Mais voilà, les pays il n'y a pas si longtemps ateliers de l'Europe sont maintenant exsangues, le consommateur européen qui raffolait des produits du tiers-monde a mangé son pain blanc, et le social-clientélisme qui permettait de cacher la misère se voit chahuté par les marchés financiers sur la dette publique.

L'Allemagne a gagné, et à écouter les ténors de la CDU, elle a choisi de rompre le rang de l'harmonie européenne (vis-à-vis même des Barroso, Juncker, etc) afin de préserver ses intérêts directs, et bien évidemment mortifères pour le reste de l'Europe. 

Car qu'aurait l'Allemagne à gagner, des eurobonds, d'un pacte de croissance, voire oh sainte hérésie germanique, de modification du rôle de la banque centrale de Francfort ? Rien, économiquement elle aurait tout à perdre, mais politiquement tout à gagner, à savoir sauver l'UE, rien que cela.

Mais autant les pays euro-mediterranéens n'ont rien à espérer d'avoir ouvert leurs marchés à tout vent, à cause des délocalisations, des dumpings sociaux, environnementaux, fiscaux, autant l'Allemagne n'a rien à gagner économiquement d'aider le consommateur final, celui-ci étant désormais dans les marchés émergents. Les intérêts indirects, contrairement à Ford où bien payer ses salariés permettait d'écouler la production, se sont perdus hors d'Europe, noyés dans la mondialisation, et plus aucune prise en compte des intérêts du partenaire économique ne se justifie. Seul l'intérêt direct prime, expliquant la posture conservatrice de Merkel et des décideurs allemands.

L'Europe néo-libérale, en crise, entre le marteau des marchés financiers et l'enclume de la mondialisation ultra-libérale, n'est victime que de sa propre idéologie, montage intellectuel non pérenne, proné trop longtemps par ses élites.

Mais, quand bien même les différentes sensibilités politiques des grands pays de l'Europe ne semblent pas à même de profiter de la crise pour construire une Europe plus solidaire, le marché des devises ne se laisse pas compter, en affaiblissant l'euro (n'en déplaise à Berlin) et, par voie de conséquence, le poids des dettes publiques des états européens.


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28 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 24 mai 2012 09:11

    Commencer l’article par prétendre qu’il n’y a plus de lutte des classes n’incite pas à la lecture.

    Tout est fait pour démobiliser les autres classes hors la dominante mais tout montre que la lutte des classes n’a jamais été aussi âpre.

    Quand Sarkozy abaisse les impôts des catégories les plus riches pour augmenter ceux des autres, que fait il d’autre que servir la classe dominante qui l’a mis au pouvoir ?

    Quant à l’Europe, hors celle voulue et organisée par les multinationales, elle n’a jamais existé et plus clairement, les dominants n’ont jamais voulu qu’elle existe sinon ils n’auraient pas encouragé les délocalisations mais harmonisé les lois fiscales et sociales, et élargi aux autres pays une fois des bases solides établies.

    Les dirigeants allemands ont été plus malins que les notres et nous avons perdu. Il ne faillait pas voter Chirac et Sarkozy.


    • ARMINIUS ARMINIUS 24 mai 2012 10:32

      Tout à fait d’accord, quand Sarkozy chantait « tout va très bien Madame la Marquise » à ses amis friqués, l’Allemagne se mettait une grosse ceinture...faisait front pour préserver ses emplois,en faisant preuve de réalisme économique...elle en touche aujourd’hui les dividendes.


    • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 15:58

      Je suis d’accord avec vous, Daniel Roux. Disons qu’il y a la lutte des classes, choc qui est regrettable, voire moribond dans le cas soviétique, et il y a une lutte des classes adoucies, ce que j’appelle dans l’article intérêt indirect, où un travail de composition d’intérêts est effectué par les différentes classes.


      Oui, l’Allemagne semble plus maligne, mais ses calculs finiront par être floués. Pour la simple et bonne raison que l’on ne peut éternellement assiéger le reste de l’Europe de crises sociétales sans fin.

    • BlackMatter 24 mai 2012 17:51

      Et surtout l’Allemagne n’a pas interet à ce que cette situation perdure. Soit elle entraîne les autres pays d’Europe dans la rigueur et la récession et elle ruine ses principaux clients qui ne lui achèterons plus rien soit l’Euro éclate (et l’Europe aussi) du fait d’une situation intenable et elle perd ses avantages compétitifs... Elle a donc intérêt à revoir sa stratégie de court-terme, pour une stratégie plus coopérative, à savoir Eurobond et monétarisation partiel de la dette. On peut aussi espérer un changement lors des élections allemandes en septembre 2013. Mais l’Europe tiendra t elle jusque là ?


    • lebreton 25 mai 2012 00:02

      tous les gens qui prétendent que l’allemagne va mieux que nous sont des menteurs et intellectuellement des voleurs ,le chomage en allemagne est masqué par la précarité ,de meme quand france on traffic a tous va mais le gros pro c’est que le nombre de pauvres en france ne cesse d’augmenter comme ailleurs en europe pour le plus grand bien de certains ,qu’on devra éradiquer d’une maniere ou d’une autre malgré les bla bla des uns ou des autres les nantis vont devoir apprendre a partager ,sous peine d’etre exterminés ,les nazillons en europe ont les recettes et on voit déja la montée de leur forces politiques dans tous les pays, Quand on entend les connards de c dans l’air se soir ça donne une idée de la valeur que c’es gens donnent à la vie des autres ,gavés de fric qu’ils sont ,un vrai tas de merde ,l’europe des peuples ce n’est pas ça et ne sera jamais ça !!!!!!!!!!!!!


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 14 juillet 2013 19:35

      @ Claude Simon


      Dieu que c’est difficile de communiquer avec vous ! Pourriez-vous me passer un mail a [email protected]. Je ne vous agresserai pas, je n’ai que des amabilités a vous dire



    • chapoutier 24 mai 2012 09:15

      Il n’y a plus vraiment de lutte des classes

      comment appelez-vous les manifestations en grece, espagne, portugal et même en allemagne contre les plans de la troika ? si, comme vous le pensez, il n’y a plus de lutte de classe, les grecs auraient un gouvernement ultra-pro fmi qui appliquerait tous les plans et les bourses afficheraient avec insolence leur confiance, or c’est tout le contraire qui se passe


      • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 16:00

        A ma connaissance, les grecs ne s’en prennent pas vraiment à ceux qui bénéficient des cadeaux fiscaux (armateurs, église orthodoxe, etc), qui pratiquent énormément l’évasion fiscale, mais préfère cristalliser sa critique à l’encontre de la nomenklatura financière et globalisante


      • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 16:29

        Quand à l’Espagne, elle a voté à droite en pleine crise. A quoi s’attend-elle ?


      • Le taulier Le taulier 24 mai 2012 10:00

        Vous en avez pas marre de chercher toujours un bouc émissaire à l’étranger ?

        Pour la droite c’était les Juifs avant 1940 et maintenant les Arabes.

        et pour la gauche c’était aussi les Juifs avant 1940 (et puis après aussi) et les Anglo-saxons

        Pour ton info il y a d’autres pays occidentaux qui profitent de la mondialisation ; Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Suisse, Norvège...c’est vrai que tous ces pays ont comme point commun de ne pas appartenir à l’UE.


        • Le taulier Le taulier 24 mai 2012 13:17

          Ils ne vont pas finir par s’en apercevoir,ils le savent depuis longtemps. Il n’y a que la presse qui s’extasie devant les progrès démocratiques de ces pays.


        • ARMINIUS ARMINIUS 24 mai 2012 15:11

          Sur les six millions d’arabe en France beaucoup sont Français au même titre que vous, certains sont des descendants des tirailleurs et des goums qui ont versé leur sang pour la France pendant que de« bon Francais »prétaient main forte aux nazis, d’autre sont descendants de harkis qui ont aussi choisi le camp de la France.


        • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 16:11

          @Le Taulier :


          Je ne pointe pas du doigt un bouc-émissaire, j’explique une mécanique. En gros, la politique européenne est bloquée, l’affaiblissement de l’euro est donc la seule porte de sortie à la crise.

        • Le taulier Le taulier 24 mai 2012 20:11

          Pourquoi tu n’écris pas « la Grèce a tué l’Europe à force de tricher et de mentir » si tu décris vraiment un mécanisme ?


        • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 21:02
          Si une entreprise (disons allemande) tente de corrompre un politicien (disons grec), qui est responsable d’après vous ? 
          Lorsqu’un financier (disons de Goldman Sachs) tente de corrompre les chiffres (disons grec), qui est responsable d’après vous ?
          Le plus petit et le plus faible ? Désolé, pas de cela chez moi.

        • John_John John_John 24 mai 2012 13:13

          Si, il y a clairement une lutte des classes, entre le peuple du secteur privé d’un côté et l’oligarchie étatique et bancaire en face, les second spoliant les premier avec impôts et crises monétaires diverses !


          Ensuite, il est dommage de pervertir le sens des mot, l’Europe n’est pas « néo-libérale », elle est keynésienne, elle renfloue les banques et imprime des billets. Et la mondialisation n’est pas « ultra-libérale » (ça ne veut rien dire), elle est plutôt anomique !

          • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 16:07

            L’Europe est néo-libérale dans le sens qu’il s’agit d’une structure politique qui défend une idéologie libérale : laissez-passer, concurrence, Mais effectivement, ce néo-libéralisme s’arrête à l’économie réelle. Les libertariens souhaitant la suppression de la banque centrale, une nouvelle banque française devant être adoptée par ses pairs, Friedman ou Keynes souhaitant résoudre les crises par la planche à billets, je suis bien incapable de mettre une étiquette sur les pratiques financières et monétaires de l’UE.


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 mai 2012 14:40

            Si l’on peut convenir que l’Allemagne a tiré ses dividendes de ses efforts et de sa rigueur budgétaire, elle le doit aussi au marché unique et à l’Euro.
            C’est pourquoi, par égoisme , elle risque bien de se tirer au final une balle dans le pied.

            http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


            • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 16:14

              Je suis entièrement d’accord avec vous, elle ne peut éternellement prendre en otage une Europe qui pratique une politique monétaire unique au monde, du fait de l’histoire allemande. Il ne s’agit bien évidemment pas de brider ou brimer l’excellence allemande, ni de se facher avec elle, mais de retrouver un vivre ensemble européen apaisé.


            • Tzecoatl Claude Simon 24 mai 2012 16:23

              En même temps, les français ont tendance à se féliciter des malheurs des autres français, souhaitent brider l’enrichissement, et beaucoup de projets industriels se trouvent bloqués par des revendications écologiques, donc la France et son peuple récolte ce qu’ils sèment. La mondialisation que l’on déplore n’est qu’une conséquence des désirs inconscients et des peurs.


            • Ruut Ruut 24 mai 2012 17:22

              La France prend de plein fouet le mur que ses présidents n’ont jamais voulus voir.
              La déindustrialisation de la France est la concéquence directe des choix de nos présidents.


              • lucmentin 24 mai 2012 17:44

                Badame Merkel, nous ne pouffons affoir un quelconque sentiment à fotre endroit. Fous ne saffez que voutre le pordel dans l’Europe. Fous ne foudriez pas dékager comme fotre caupin, fous saffez, le petit.

                Che trouffe que l’Aufernia fa fous faire cheter en tehors.

                Continue François, tu l’auras.

                 


                • Arafel Arafel 24 mai 2012 20:41
                  L’Europe pourrait mourirQuelle europe ?
                  L’europe du pognon, des financiers apatrides, des bureaucrates que personne n’a élu ?
                  L’europe de la dictature soviétique ?
                  L’europe de la mort des peuples ?
                  L’europe créée pour servir de valet au USA ?
                  Alors, oui, qu’elle crève cette europe là.
                  Et le plus tôt sera le mieux.

                  Pour que vive enfin l’Europe qu’avait voulu le grand Charles, l’Europe des Peuples. L’Europe dont fait partie ma patrie.


                  • Tzecoatl Claude Simon 25 mai 2012 15:22

                    Il y a de cela.


                  • BA 24 mai 2012 23:55

                    Jeudi 24 mai 2012 :

                     

                    Les Européens chiffrent le coût d’une sortie de la Grèce.

                     

                    Le tabou est tombé. A la Banque centrale européenne, comme dans les capitales de la zone euro, des groupes de travail ont été mis sur pied pour évaluer les conséquences d’une sortie de la Grèce de l’union monétaire et son coût.

                     

                    L’élaboration de ces plans d’urgence accroît la pression sur la Grèce à l’approche des élections législatives du 17 juin. Faut-il sacrifier Athènes à la zone euro, ou l’inverse ? La question du « Grexit » (pour « Greek exit » ou « sortie de la Grèce ») divise les politiques et les économistes.

                     

                    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/05/24/les-europeens-chiffrent-le-cout-d-une-sortie-de-la-grece_1706791_3208.html


                    • Tzecoatl Claude Simon 25 mai 2012 15:41

                      Grexit ou pas, les deux faces d’une même pièce...


                    • bert bert 25 mai 2012 03:00

                      juste pour dire que le concept d’« Europe » est antérieur au capitalisme qui est maintenu de manière artificiel.....


                      • bert bert 25 mai 2012 22:27

                        euh de manière artificielle .....

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